La présente invention a pour objet un nouvel accessoire pour enrichir l'environnement d'animaux vivant en captivité, adapté en particulier pour les primates non humains.

Pour la plupart des animaux, dans leur milieu naturel, la principale activité consiste à la recherche de nourriture, nécessité dont la captivité les a affranchis. Cette situation contribue à un manque d'activité et à des troubles du comportement. C'est tout particulièrement le cas des primates non humains vivant en cage et en volière.

L'enrichissement de l'environnement de ces animaux captifs vise à créer un espace de vie stimulant, qui favorise la réalisation d'activités et de comportements typiques de l'espèce. L'enrichissement consiste en particulier, par diverses techniques, à apporter des stimulations à l'animal captif, à promouvoir une activité qui se rapproche le plus possible de l'activité naturelle, et/ou à lutter contre l'ennui et les troubles du comportement.

Une technique d'enrichissement couramment mise en œuvre consiste à introduire des objets ou accessoires dans le milieu de vie de l'animal captif, de sorte en particulier à promouvoir une activité physique par sa manipulation.

Cependant, les animaux ont tendance à se lasser très rapidement de la plupart des objets ou accessoires qu'on leur propose, ce qui oblige à remplacer ces derniers fréquemment pour maintenir l'intérêt et la curiosité des animaux.

Partant de ce problème de lassitude envers les objets proposés (auquel sont sujet en particulier les primates non humains), la demanderesse a été amenée à développer un nouvel accessoire ou objet pour enrichir l'environnement d'animaux vivant en captivité. L'intérêt de ce nouvel accessoire est d'assurer une occupation des animaux captifs pendant un temps significatif, avec un phénomène de lassitude supprimé ou au moins sensiblement réduit.

Pour cela, l'accessoire selon l'invention est caractérisé par le fait qu'il est réalisé dans un matériau dégradable, en particulier par un stress mécanique appliqué par l'animal, ledit matériau étant constitué par un mélange comprimé de deux produits : une matrice constituée de cellulose, dans laquelle sont dispersés des éléments appétents, lesdits éléments appétents représentant entre 5 % et 20 % de la masse globale dudit accessoire.

L'intérêt de cet accessoire est d'inciter l'animal à occuper son temps par la recherche et l'obtention de nourriture : en pratique, l'animal dégrade progressivement l'accessoire de manière à libérer au fur et à mesure les éléments appétents qu'il contient. Un tel accessoire a encore l'intérêt d'occuper le temps de l'animal sans risque de blessure, ni d'intoxication ni d'engendrer un déséquilibre alimentaire ; il présente encore l'intérêt de conserver son caractère de nouveauté au fil du temps, puisqu'il change constamment de forme et de texture sous l'effet du stress appliqué par l'animal.

Selon un mode de réalisation particulier, la matrice est constituée de plaquettes en cellulose. Dans ce cas, l'objet selon l'invention comporte avantageusement les caractéristiques suivantes, pouvant être prises en combinaison ou indépendamment les unes des autres :

- le mélange se présente sous une forme comprimée dont la densité est comprise entre 0,6 et 1 ,8 g/cm ³ (fonction notamment de la dureté recherchée) ;

- les plaquettes en cellulose constitutives de l'accessoire se présentent chacune, avant compression, sous une forme générale quadrangulaire, avec, d'une part, une surface comprise entre 15 et 25 mm ² , et d'autre part, une épaisseur comprise entre 0,5 et 2 mm.

Selon un autre mode de réalisation avantageux, la matrice est constituée de cellulose microcristalline ; de préférence, la cellulose microcristalline et les éléments appétents sont comprimés pour obtenir une densité finale de l'accessoire comprise entre 1 ,2 et 1 ,6 kg/litre (en fonction de la dureté recherchée).

D'autres caractéristiques de l'objet conforme à l'invention, pouvant être prises en combinaison ou indépendamment les unes des autres, sont précisées ci-dessous :

- les éléments appétents consistent avantageusement en des morceaux de fruits, sous forme déshydratée ou anhydre (avec de préférence au maximum 5 % d'eau) ;

- les éléments appétents présentent une granulométrie comprise entre 5 et 10 mm (cette granulométrie correspondant à la plus grande dimension dudit élément).

De préférence, les dimensions et formes de cet accessoire sont adaptées en fonction de l'animal, pour empêcher, ou au moins limiter, son ingestion directe sans dégradation. Avantageusement, pour un primate non humain, il se présente sous la forme d'un galet cylindrique dont le diamètre est compris entre 4 et 10 cm et dont l'épaisseur est comprise entre 2 et 10 cm.

Selon une autre caractéristique avantageuse, l'accessoire comporte au moins un orifice traversant, utile pour sa fixation sur un support ou pour leur assemblage en forme de collier au moyen d'un lien. Cet orifice est par exemple obtenu par perçage, après compression.

L'invention concerne encore un procédé pour la fabrication d'un accessoire d'enrichissement de l'environnement dont les caractéristiques ont été développées ci-dessus ; ce procédé de fabrication consiste avantageusement à mettre en œuvre la succession d'étapes suivantes :

- mélange des deux produits constitutifs, à savoir la cellulose (par exemple sous forme de plaquettes ou microcristalline) et les éléments appétents, puis

- compression dudit mélange cellulose/éléments appétents de manière à obtenir une densité appropriée (par exemple comprise entre 0,6 et 1 ,8 g/cm ³ ), pour assurer la cohésion du mélange et former ledit accessoire.

Dans le cadre de ce procédé, les éléments appétents apportés sont avantageusement des fruits déshydratés/anhydres qui se présentent sous une forme cubique ou approximativement cubique (ou encore de manière alternative, complètement aléatoire) dont la granulométrie est comprise entre 5 et 10 mm (cette granulométrie correspond à la dimension maximale de l'élément appétent apporté et avant compression).

D'autre part, les plaquettes de cellulose ont avantageusement une densité comprise entre 180 et 220 g/dm ³ avant compression.

Selon une forme de réalisation préférée, l'accessoire obtenu est avantageusement conditionné ensuite sous vide, de sorte à optimiser sa stabilité dans le temps.

La présente invention sera encore illustrée, sans être aucunement limitée, par la description suivante d'une forme de réalisation particulière, donnée uniquement à titre d'exemple, en relation avec les dessins annexés dans lesquels :

- la figure 1 montre, en perspective et avec une coupe locale, un accessoire conforme à l'invention, conformé en galet cylindrique ;

- la figure 2 montre, de manière schématique, les principales étapes d'un procédé possible pour fabriquer l'accessoire conforme à la figure 1.

L'accessoire ou objet, qui est représenté sur la figure 1 , est adapté pour enrichir l'environnement de primates non humains (comme par exemple les macaques) vivant en captivité.

Cet accessoire 1 , ici en forme générale de galet cylindrique, est réalisé dans un matériau selon l'invention, qui présente l'intérêt d'être dégradable notamment par un stress mécanique appliqué par l'animal (morsure, grignotage, frottement sur un support, etc.).

Ce matériau est constitué, pour cela, d'un mélange comprimé de deux produits différents : une matrice 2 constituée ici d'une pluralité de plaquettes en cellulose, dans laquelle sont dispersés des éléments appétents 3.

De préférence, ce matériau ne comporte pas d'éléments constitutifs supplémentaires, autre que la cellulose 2 et les éléments appétents 3. Comme développé par la suite en relation avec la figure 2, il n'intègre pas en particulier de substance(s) assurant la cohésion de l'accessoire, celle-ci étant assurée seulement par compression du mélange bi-composants.

Plus précisément, comme représenté en particulier sur la figure 2, les plaquettes en cellulose 2 consistent, à la base, en des éléments de forme générale quadrangulaire (c'est-à- dire en particulier de forme carrée ou rectangulaire).

Elles présentent chacune, d'une part, une surface comprise entre 15 et 25 mm ² , et d'autre part, une épaisseur comprise entre 0,5 et 2 mm (et de préférence encore comprise entre 1 et 1 ,5 mm).

Ces plaquettes 2 sont encore avantageusement réalisées en cellulose pure, mais elles pourraient éventuellement être formées de cellulose recyclée.

Les éléments appétents 3 contenus dans le galet 1 consistent par exemple en des fruits secs durcis ou en des amandes crues (ou toute autre gaine appropriée, ou mélange fruits/graines). Ces éléments appétents présentent généralement une granulométrie comprise entre 5 et 10 mm (ces dimensions correspondent à la plus grande longueur dudit élément appétent).

Dans le cas de fruits secs durcis, les éléments appétents sont avantageusement des morceaux de fruits sous une forme déshydratée ou anhydre ; ils contiennent alors avantageusement au maximum 5 % d'eau (en particulier pour éviter le risque de désagrégation des plaquettes de cellulose par apport d'eau).

L'accessoire 1 contient avantageusement une quantité limitée d'aliments appétents 3, de manière à obliger l'animal à consacrer du temps à sa dégradation, pour atteindre ces éléments appétents et aussi pour ne pas générer de déséquilibre alimentaire. Pour cela, les éléments appétents 3 représentent avantageusement entre 5 % et 20 % de la masse globale dudit accessoire (la masse restante étant formée par la matrice constituée de plaquettes en cellulose).

L'accessoire 1 présente une densité comprise avantageusement entre 0,6 et 1 ,8 g/cm ³ (et de préférence encore entre 1 et 1 ,5 g/cm ³ ).

Cette densité est fonction de la compression appliquée au mélange plaquettes en cellulose 2/éléments appétents 3, comme décrit ci-après en relation avec la figure 2 ; elle va constituer l'un des paramètres déterminant la dureté/friabilité du galet 1 (la dureté augmente avec la densité du galet 1 , et inversement).

Ainsi, l'opérateur pourra choisir l'accessoire 1 dont la densité (et par conséquent la dureté/friabilité) sera adapté à l'animal de destination.

A titre d'exemple, pour un primate de taille moyenne (par exemple un macaque), le galet 1 a un diamètre d compris entre 4 et 10 cm et une épaisseur e variant entre 2 et 10 cm. De préférence encore, ce galet a un diamètre de l'ordre de 5 cm et une épaisseur pouvant être comprise entre 2 et 4 cm ; le nombre d'éléments appétents 3 intégrés peut être compris entre 4 et 40.

Ces dimensions particulières évitent les risques d'ingestion de l'objet 1 sans dégradation ; l'animal peut en plus le saisir facilement pour lui appliquer les stress mécaniques nécessaires à sa détérioration et à la libération des éléments appétents 3.

En pratique, le galet d'enrichissement 1 selon l'invention, peut être distribué avec la nourriture, ou de la main à la main afin d'établir une relation positive homme/animal. Cet accessoire a l'avantage de ne pas constituer un obstacle dans la cage, et de ne pas entraver la manipulation de l'animal.

De même, il ne demande pas de nettoyage supplémentaire, puisqu'il est composé d'éléments appétents ingérés par l'animal et de cellulose non traitée (non polluante). Il ne représente pas non plus un obstacle au nettoyage ou dans les siphons d'évacuation d'eaux usées, car les plaquettes constitutives se dissocient les unes des autres au simple contact de l'eau. Un procédé possible pour la fabrication de cet accessoire est représenté schématiquement sur la figure 2.

Ce procédé commence, tout d'abord, par la fourniture des plaquettes en cellulose 2 et des éléments appétents 3.

Les plaquettes en cellulose 2, avant compression, se présentent sous la forme quadrangulaire précitée (carrée ou rectangulaire) dont la surface est comprise entre 15 et 25 mm ² et dont l'épaisseur est comprise entre 0,5 et 2 mm.

Ces plaquettes de cellulose ont, avant compression, une densité comprise avantageusement entre 180 et 220 g/dm ³ .

Comme mentionné ci-dessus, dans le cas d'éléments appétents 3 de type morceaux de fruits, ces derniers ont de préférence une teneur réduite en eau, à savoir avantageusement au maximum 5 % d'eau.

Ces morceaux de fruits déshydratés/anhydres 3 se présentent, de plus, avantageusement sous une forme cubique ou sensiblement cubique (voire de manière alternative, totalement aléatoire) dont la granulométrie est comprise entre 5 et 10 mm.

Les deux produits 2, 3 constitutifs de l'accessoire sont alors rapportés au sein d'un moule ou chambre de compression 6, partie d'une installation complète de compression, par exemple de type presse à briquettes (figure 2A). Ce moule 6 détermine la forme finale de l'accessoire 1.

Un système de dosage (non représenté) ajuste individuellement l'apport respectif des deux matières premières 2, 3, cela en fonction des proportions finales souhaitées. L'apport simultané de ces deux matières premières 2, 3 assurent leur mélange homogène ou au moins sensiblement homogène.

L'installation de compression 7 est ensuite mise en œuvre (cette installation est représentée partiellement et schématiquement sur la figure 2B).

Les plaquettes de cellulose 2 et les éléments appétents 3 sont comprimés, cela de sorte à obtenir une densité avantageusement comprise entre 0,6 et 1 ,8 g/cm ³ , et encore plus avantageusement comprise entre 1 et 1 ,5 g/cm ³ . Cette compression est suffisante pour obtenir une cohésion entre les différentes plaquettes 2 constitutives du galet 1 (l'apport d'une substance de liaison s'avère ainsi inutile).

La dureté, la solidité et la friabilité du galet 1 sont alors définies principalement en fonction du type de cellulose, du type et de la quantité d'éléments appétents, et de la pression exercée (en intensité et en temps) sur le mélange 2, 3 au sein de l'installation de compression 7.

L'homme du métier est tout à fait apte à déterminer les paramètres de pression à exercer sur le mélange 2, 3, notamment en fonction de la densité recherchée au niveau du galet 1. Après compression, les éléments appétents 3 sont répartis aléatoirement au sein de la masse de cellulose ; ces éléments appétents 3 sont eux-mêmes éventuellement comprimés (par rapport à leur forme d'origine) en fonction de leur consistance.

Le galet 1 est ensuite expulsé de la presse (tel que représenté figure 2C), pour être conditionné sous vide dans les moments qui suivent sa fabrication.

Ce conditionnement assure la stabilité physique (dureté et solidité) de l'accessoire ; cela permet également la conservation des accessoires en les préservant de l'humidité et de l'environnement extérieur.

A titre d'alternative, la cellulose peut se présenter sous toute autre forme adaptée pour autoriser notamment :

- son mélange avec les éléments appétents,

- sa compression, pour assurer sa cohésion sans éléments constitutifs supplémentaires. En particulier, cette cellulose peut se présenter sous une forme microcristalline.

On peut par exemple citer la cellulose microcristalline proposée par la société JRS PHARMA, VIVAPUR (marque déposée) type 200.

Cette cellulose présente par exemple une densité, avant compression, comprise entre 0,3 g/ml et 0,4 g/ml. Elle comporte également une population majoritaire de particules comprises entre 380 μm et 500 μm.

Là encore, cette cellulose microcristalline est mélangée avec les éléments appétents, comme décrit ci-dessus en relation avec les figures 1 et 2.

La densité finale de l'accessoire, après compression et avec 10 % de fruits, est avantageusement comprise entre 1 ,2 et 1 ,6 kg/litre, et de préférence de l'ordre de 1 ,4 kg/litre.