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Title:
ACQUISITION AND VALIDATION OF HYDRAULIC FLOW VELOCITY MEASUREMENTS AT VARIOUS LEVELS IN A COLLECTING DRAIN
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/1995/014214
Kind Code:
A1
Abstract:
Processed measurements are provided by at least one pressure head sensor (SN) in a collecting drain (C1), and a plurality of flow velocity sensors obliquely arranged at various selected levels (L1, L2) in the drain. An acquisition unit (15) operates at a sampling rate of 1/30 to 1 Hertz. A processor (18) performs a selection among the velocity measurements on the basis of predetermined conditions, concerning velocity measurements at various levels and a pressure head measurement, at various times, whereby significant changes of a hydraulic nature may be recorded while variations such as random disturbances are ignored. The processor (18) advantageously selects at least some of the velocity measurements that indicate a substantial difference between two levels, and preferably further selects at least some of the velocity measurements that indicate a substantial instantaneous change at a single level.

Inventors:
BLANCHET FREDERIC (FR)
Application Number:
PCT/FR1994/001341
Publication Date:
May 26, 1995
Filing Date:
November 16, 1994
Export Citation:
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Assignee:
RHEA (FR)
BLANCHET FREDERIC (FR)
International Classes:
G01F1/00; G01F1/66; G01P5/24; (IPC1-7): G01F1/00; G01F1/66; G01P5/00
Foreign References:
US5012449A1991-04-30
EP0212090A11987-03-04
EP0125845A11984-11-21
Other References:
PATENT ABSTRACTS OF JAPAN vol. 5, no. 9 (P - 45)<681> 21 January 1981 (1981-01-21)
R.JENNY: "Ultraschalldurchflussmessung in Rohren und Kanälen", TECHNISCHE RUNDSCHAU, vol. 78, no. 14, April 1986 (1986-04-01), BERN CH, pages 64 - 71
D.RENARD ET AL: "Vélocimétrie et débitmétrie: méthodes basées sur les ultrasons", LA HOUILLE BLANCHE, no. 4/5, 1987, PARIS, pages 305 - 312
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Claims:
Revendications
1. Dispositif de traitement de mesures relatives à l'écou¬ lement hydraulique dans un collecteur d'assainissement (Cl), destiné à recevoir des mesures fournies par: au moins un détecteur de hauteur d'eau (SN) dans le collecteur, une pluralité de détecteurs de vitesse d'écoulement (S1G S1D,S2GS2D) placés en oblique à différents niveaux ou "cordes" choisis (L1,L2) dans le collecteur, et comprenant : des moyens d'acquisition (15) des mesures de ces détec¬ teurs, et des moyens de traitement (18) des mesures ainsi acquises, pour appliquer une sélection à ladite pluralité de mesures de vitesse d'écoulement, comptetenu de la mesure de hauteur d'eau, en vue d'une détermination ultérieure d'un profil de vitesse estimé, et du débit de ce collecteur, caractérisé en ce que les moyens d'acquisition (15) opèrent à une cadence comprise entre 1/30 Hertz et 1 Hertz, et en ce que les moyens de traitement (18) effectuent une sélection parmi les mesures de vitesse en fonction de conditions prédéterminées, portant sur les mesures de vitesse de plusieurs cordes et la mesure de hauteur d'eau, à différents instants, ce qui permet de retenir les variations significa¬ tives d'origine hydraulique, tout en écartant les variations de type bruit aléatoire.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que les moyens de traitement (18) sélectionnent une partie au moins des mesures de vitesse qui, d'une corde à l'autre, présentent un écart important.
3. Dispositif selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que les moyens de traitement (18) sélec¬ tionnent également une partie au moins des mesures de vitesse présentant une importante variation instantanée sur la même corde.
4. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé en ce que les variations instantanées importantes sont celles correspondant à une fréquence n'excédant pas le 1/5 de Hertz.
5. Dispositif selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que la sélection tient compte du fait que la corde considérée est en cours d'immersion ou d'émersion.
6. Dispositif selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que les mesures de vitesse proviennent de détecteurs de vitesse d'écoulement du type barrière vélocime¬ trique réciproque à ultrasons.
7. Dispositif selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que les mesures de vitesse proviennent d'une pluralité de détecteurs de vitesse opératoires à différents niveaux.
Description:
Acquisition et validation des mesures de vitesse de corde d'un écoulement hydraulique en collecteur d'assainissement.

5 L'invention concerne les écoulements dans un réseau d'assai¬ nissement.

<

Les mesures d'écoulement y sont fort utiles à divers titres, notamment pour estimer l'amplitude des crues qui peuvent 10 intervenir par temps d'orage. L'exactitude de ces mesures est essentielle, afin d'éviter toute erreur dans l'appréciation de la crue.

Ces mesures d'écoulement sont généralement effectuées dans un 15 conduit dit "collecteur", qui peut être fermé ou ouvert.

Classiquement, on détermine d'abord la hauteur de l'eau dans le collecteur d'où on déduit une estimation de la section mouillée de l'écoulement. Des capteurs tels que les sondes de

20 pression de type piézo-capacitif fournissent des mesures de hauteurs qui sont précises et qui ne fluctuent pas significa- tivement d'une prise de mesure à l'autre. D'autres disposi¬ tifs de mesure de niveau (capteur à ultrason, par exemple) peuvent fournir des mesures aussi précises que les capteurs

25 piézo-capacitifs.

Par contre, la mesure de la vitesse d'écoulement de l'eau dans le collecteur est plus délicate. En effet, il est difficile de connaître complètement le profil exact de 30 vitesse de l'eau dans une section droite du collecteur, sauf à encombrer celui-ci de nombreux capteurs (ce qui pourrait perturber l'écoulement et se traduirait par un surcroît d'investissement et d'exploitation de la station de mesure).

à 35 On préfère donc mesurer les vitesses d'écoulement en un

> ' nombre restreint de niveaux, que l'on appelle "cordes". Dans le domaine de l'assainissement, on utilise en général deux à quatre cordes de mesure. Ce nombre est fonction des dimen¬ sions de l'ouvrage, et aussi de l'objectif de la mesure, qui

peut aller de la quantification des flux transitant en temps sec, jusqu'à l'évaluation des crues en temps de pluie.

La mesure sur une corde particulière peut s'effectuer notamment à l'aide d'une paire de sondes à ultrasons, formant "barrière vélocimetrique à ultrasons réciproque". Ces deux sondes sont alternativement émettrices et réceptrices (réciprocité), et orientées pour que le segment qui les joint soit oblique par rapport à l'écoulement de l'eau (barrière vélocimetrique). La vitesse d'écoulement sur la corde est déduite de la différence des temps de transit des ultrasons, suivant que ceux-ci remontent ou au contraire suivent le sens de l'écoulement hydraulique moyen.

Les articles :

- "Vélocimétrie et débitmétrie : méthode basée sur les ultrasons", B. RENARD, J. GASNIER, A. GUILLON, M. ULTON, Revue LA HOUILLE BLANCHE, No 4, Mai 1987, ainsi que - "Performance Evaluation of the Ultrasonic Sensors for the Measurement of Velocity", A. GUILLON, B. BREUIL, L. HERRE- MANS, J.P. HOC et J.P. PHILIPPE, New Technologies in Urban Drainage (U.D.T. 1991), Actes de la conférence de Dubrovnic (juin 1991) pp. 91-97, ont montré que la technique de mesure par ultrasons de la vitesse d'écoulement sur une corde peut être très précise, en ce qui concerne la corde elle-même.

Toutefois, dans les conditions de l'assainissement d'une mesure à l'autre, la variation du signal reçu peut être très grande et il est nécessaire d'adopter un procédé de discrimi¬ nation entre mesures invalides et mesures valides ainsi qu'un procédé de moyennage des mesures jugées valides.

La présente invention a pour but d'apporter une solution à ce problème.

Le dispositif proposé est destiné à recevoir des mesures fournies par:

- au moins un détecteur de hauteur d'eau dans le collecteur,

- une pluralité de détecteurs de vitesse d'écoulement placés à différents niveaux ou "cordes" choisis (Ll,L2) dans le collecteur,

Il comprend, de façon connue :

- des moyens d'acquisition des mesures de ces détecteurs, et

- des moyens de traitement des mesures ainsi acquises, pour appliquer une sélection à ladite pluralité de mesures de vitesse d'écoulement, compte-tenu de la mesure de hauteur d'eau, en vue d'une détermination ultérieure d'un profil de vitesse estimé, et du débit de ce collecteur.

Les moyens d'acquisition opèrent à une cadence comprise entre 1/30 Hertz et 1 Hertz, et les moyens de traitement effectuent une sélection parmi les mesures de vitesse en fonction de conditions prédéterminées, portant sur les mesures de vitesse de plusieurs cordes et la mesure de hauteur d'eau, à diffé¬ rents instants. Ceci permet de retenir les variations significatives d'origine hydraulique, tout en écartant les variations de type bruit aléatoire.

Très avantageusement, les moyens de traitement conservent une partie au moins des mesures de vitesses qui, d'une corde à l'autre, présentent un écart important. De préférence, ils retiennent également les mesures de vitesse présentant une importante variation instantanée sur la même corde. Par "importante variation instantanée", on entend une variation correspondant à une fréquence n'excédant pas le cinquième de Hertz.

D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à l'examen de la description détaillée ci-après, et des dessins annexés, sur lesquels :

- la figure 1 est une vue en coupe schématique d'un collec¬ teur fermé comportant deux niveaux de cordes;

- la figure 2 est un diagramme plan illustrant un exemple d'implantation de deux couples de capteurs à ultrasons suivant ces deux cordes;

- la figure 3 est le schéma de principe d'un dispositif selon la présente invention; et

- les figures 4 à 6 sont des diagrammes illustrant l'exploi¬ tation des données acquises selon la présente invention.

Les dessins annexés sont, pour l'essentiel, de caractère certain. En conséquence, ils font partie intégrante de la présente description, et pourront non seulement servir à mieux faire comprendre celle-ci, mais aussi contribuer à la définition de l'invention, autant que nécessaire.

Sur la figure 1, le collecteur Cl, de forme ovoïde à fond plat, possède une hauteur intérieure de 1,80 mètre, pour une largeur maximale à mi-hauteur de 1 mètre environ. Il est muni de deux cordes Ll et L2, situées sensiblement à 30 cm et 1 mètre du fond plat. Les intersections de la corde Ll avec les parois internes de gauche et de droite sont notées L1G et L1D respectivement, et de même L2G et L2D pour la corde L2. Le capteur de niveau SN est situé le long de la paroi du collecteur à une hauteur de 9 cm au-dessus du fond plat de 1'ouvrage (hauteur HN) .

Comme illustré sur la figure 2, le dispositif comprend deux paires de sondes de vitesse à ultrasons, placées au niveau des cordes Ll et L2. Cette figure 2 montre que les cordes en question sont obliques. La corde Ll possède ici un angle de 35,0° par rapport à l'axe longitudinal, la corde L2 un angle de 53,4°. L'homme de métier sait que l'angle des cordes avec l'axe longitudinal du collecteur doit être proche de 45° pour garantir les meilleures conditions de mesure.

La largeur du collecteur en section droite au niveau Ll est d'environ 72 cm, et d'environ 1 mètre au niveau L2. La double flèche de la figure 2 indique le sens de l'écoulement.

Le dispositif électronique d'exploitation est illustré sur la figure 3. Une unité d'acquisition 15 reçoit l'indication de niveau de l'interface 10 du capteur SN, et des indications de vitesse au niveau des cordes, de l'interface 11 relié aux différents capteurs de la figure 1. L'unité de traitement 18 traite les échantillons Hi et Vji (i pour le temps, j pour le rang de la corde). Elle peut définir la cadence d'échantil¬ lonnage SC à laquelle opère l'unité 15.

Les mesures de vitesse par ultrasons sur des cordes se sont avérées intrinsèquement précises en laboratoire. Mais, dans les conditions de l'assainissement, la Demanderesse a rencontré des difficultés considérables :

- il apparaît des fluctuations, que l'on peut attribuer à l'existence de turbulences locales dans l'écoulement au sein du collecteur (présence de tourbillons); pour la mesure de débit, ces fluctuations s'analysent comme un bruit aléatoire à éliminer.

- il existe également des instabilités importantes des mesures, lorsque ' les cordes ou sondes de vitesse se trouvent juste immergées. Ces instabilités peuvent s'accompagner éventuellement d'une perte d'écho, qui malgré l'immersion de la sonde, se traduit par une absence de mesure de vitesse car il existe alors des bulles d'air dans les couches supérieures de la section mouillée qui font obstacle à la propagation des ultrasons.

Or toute erreur de vitesse a, du fait de l'intégration, des conséquences néfastes sur la mesure de débit. La pratique actuelle consiste donc à filtrer fortement les mesures issues des capteurs de vitesse, en considérant toute variation brutale comme une anomalie.

Il existe des systèmes d'acquisition qui procèdent à une moyenne, par exemple sur une minute, des mesures de vitesse de cordes. Ils vont conduire à laminer fortement les fluctua¬ tions des mesures qui ne sont pas d'origine aléatoire, et par

conséquent ne peuvent pas permettre de connaître avec précision le débit de pointe d'une crue. En revanche, un tel système élimine assez bien les fluctuations d'origine aléatoire.

D'autres systèmes n'archivent, pour construire la mesure de débit, que les mesures qui sont significativement différentes des dernières mesures acquises (filtrage par les variations). Un tel système va fortement contribuer à ne conserver que le bruit des fluctuations aléatoires, sans permettre pour autant de repérer avec précision les instants des variations brutales du comportement de l'écoulement hydraulique.

Ces pratiques ne sont pas satisfaisantes

- si le filtrage consiste à faire une moyenne, on lisse de façon pondérée les mesures (ce qui convient assez bien en présence de fluctuations aléatoires) ; en revanche, en présence de fluctuations hydrauliques, ce procédé est désas- treux, car il sous-estime de façon importante ces fluctua¬ tions réelles utiles de la vitesse.

- inversement, si le filtrage privilégie les variations de vitesse, il est possible de rendre assez bien compte de fluctuations hydrauliques (sous réserve de la définition du seuil de variations utilisé, et des éventuelles pertes d'écho), mais les fluctuations aléatoires conduisent alors à des erreurs inadmissibles. (Il faut rappeler ici le fait que les mesures sont nécessairement échantillonnées dans le temps).

La Demanderesse a cherché à mieux connaître la nature des instabilités qui peuvent affecter les mesures de vitesse de cordes.

Elle a tout d'abord relevé qu'il convient de distinguer la phase d'immersion des capteurs (passage dénoyé->noyé) de leur phase d'émersion (noyé->dénoyé).

Dans le premier cas, les instabilités des mesures peuvent perdurer dans le temps, de l'ordre de 5 à 15 minutes, et ceci même si la hauteur d'eau dans le collecteur est devenue très supérieure à la hauteur de la corde, ce qui est a priori étonnant. C'est également dans ce cas que l'on peut constater le phénomène de perte d'écho, ce qui est révélateur d'une anomalie de mesure.

Dans le second cas, à savoir phase d'émersion, les instabili- tés surviennent de façon beaucoup plus limitée dans le temps (de l'ordre de 1 minute), et surtout au moment où la surface libre de l'écoulement se confond avec l'axe de la corde.

La Demanderesse a fait une autre observation, très importan- te.

Les mesures acquises simultanément sur différentes cordes de mesure sont en règle générale corrélées entre elles. Mais la Demanderesse a constaté cependant ceci: de façon limitée dans le temps, sur des durées de l'ordre de 1 à 5 minutes, de brusques accélérations puis décélérations des mesures de vitesse d'une corde interviennent dans certaines conditions particulières d'écoulement.

II peut donc se produire des fluctuations importantes et non aléatoires de la vitesse d'écoulement dans des couches particulières de la section mouillée. Dans de telles situa¬ tions, le profil de vitesse dans la section mouillée est incliné, ce qui suggère la présence d'un cisaillement dans les couches d'eau. Ce phénomène s'écarte des profils de vitesse normalement admis dans une section droite de collec¬ teur et ne trouve pas actuellement d'explication physique.

La Demanderesse a constaté que ce phénomène ne doit absolu- ment pas être négligé, car, notamment durant une crue, il survient généralement lorsque les variations au cours du temps de la hauteur d'eau dans le collecteur sont faibles, et notamment lorsque la section mouillée est maximale. Le phénomène en question peut donc se trouver concomitant avec

le débit de pointe de la crue, grandeur hydrologique particu¬ lièrement importante qu'il convient de déterminer aussi parfaitement que possible.

Avec les systèmes d'acquisition existants, il était déjà délicat d'écarter les fluctuations aléatoires des mesures de vitesse de cordes, tout en tenant compte de leurs fluctua¬ tions physiques réelles. Ce problème devient encore plus difficile, si l'on veut tenir compte du phénomène exposé ci- dessus.

Ici, une série de mesures pour l'instant i désigne la mesure de niveau Hi et les mesures de vitesse sur les cordes 1 à n (Vli à Vni) certaines pouvant être nulles si le niveau est inférieur à l'axe de la corde correspondante.

Selon l'invention, les mesures sont échantillonnées à une cadence de l/30ème de Hertz à 1 Hertz, typiquement avec une période de 15 secondes (par exemple). La série de mesures pour l'instant 1 ne peut être analysée que si la série à l'instant i+1 est connue.

La première étape de l'analyse de deux séries de mesures successives consiste à identifier si les mesures témoignent d'un phénomène d'instabilité (immersion ou émersion d'une corde individuelle, cisaillement du profil de vitesse dans la section transversale) ou non.

La présence d'une instabilité est détectée en analysant la mesure de niveau ou ses variations et les fluctuations de vitesse de corde. Si la série de mesures est exempte de toute instabilité, les mesures sur les cordes de vitesse sont filtrées à l'aide d'un filtre récursif du premier ordre dont la fonction de transfert est de la forme :

Vfilt(n) = (e" dt / k ) Vfilt(n-l) + (l-e" dt/k ) Vmes(n)

Le pas de temps di vaut ici 15 secondes, et la constante k du filtre peut être fixée à 45 secondes environ. Vfilt indique

la valeur obtenue après filtrage et Vmes indique la valeur mesurée, tandis que n est un indice d'échantillonnage temporel.

La Demanderesse a considéré que ce filtre permet d'éliminer les hautes fréquences, sans pour autant induire un retard intolérable des mesures filtrées par rapport aux mesures originales.

Après filtrage, on réalise ensuite sur ces mesures de vitesse de cordes une moyenne par groupes de quatre valeurs successi¬ ves, par exemple. En absence de toute instabilité, les mesures de niveaux sont prises, elles aussi par groupes de valeurs (quatre par exemple).

La Demanderesse a mis en oeuvre un automate pour détecter l'inclinaison du profil de vitesse à l'intérieur du collec¬ teur et valider les mesures sur les cordes de vitesse. Cet automate va être décrit maintenant en référence à la figure 4. Dans cet automate, SVB indique un seuil numérique, en l'espèce fixé à 2,0% de l'échelle de mesure des vitesses (soit 5 cm par seconde dans l'exemple précis). Un autre seuil SVH est un peu plus élevé, puisqu'il est fixé à 2,5%.

On note Vlmem la dernière mesure validée (archivée) pour la vitesse VI, et de même V2mem pour la vitesse V2.

L'automate de la figure 4 part de l'étape 500 où l'on traite les données de mesure relatives à l'instant i.

L'étape 501 consiste en le calcul de deux écarts Δ et Δ2, qui représentent respectivement les écarts au niveau de la corde L2 entre la mesure de rang i et la mesure précédente, ainsi qu'entre la mesure suivante (i+1) et la mesure en cours i.

L'étape 502 consiste à tester si l'écart Δ2 est supérieur au seuil bas SVB.

Si oui, l'étape 503 teste si l'incrément de la mesure au niveau de la corde Ll est également inférieur au seuil bas SVB. Alors :

- si les écarts des mesures sur les cordes de vitesse Ll et L2 restent tous deux inférieurs au seuil bas SVB, l'étape 504 réalise une moyenne sur les hauteurs H, ainsi que les vitesses VI et V2, entre les instants i et i+1.

- si au contraire seul l'écart des mesures sur la corde L2 est inférieur au seuil bas (alors que l'écart des mesures sur la corde Ll lui est supérieur), l'étape 505 va faire la moyenne sur la hauteur et sur la vitesse V2 entre les instants i et i+1, mais affecter par contre à la vitesse VI sa valeur dernièrement validée Vlmem.

Dans les deux cas, on termine en 509 par une incrémentation du temps en i+2, et l'on retourne à l'étape initiale 500.

Lorsque l'étape 502 a montré que l'écart Δ2 est supérieur au seuil SVB, on cherche si les écarts Δl et Δ2 sont de même signe à l'étape 510. Si oui, on cherche alors si la valeur absolue de l'écart entre Δl et Δ2 est inférieure au seuil SVB à l'étape 511. Ensuite :

- si cette condition n'est pas remplie, l'étape 512 considère les données de rang i comme invalides (assimilées à du bruit), et l'on passe à l'étape finale 590, où i est incré- menté en i+1 pour retourner en 500.

- si, par contre, l'écart en valeur absolue entre Δl et Δ2 est inférieur au seuil SVB, on va considérer que les mesures de vitesse sur la corde L2 témoignent d'une accélération sensiblement constante entre les instants i-1 et i+1 et on va alors déterminer en 513 si les écarts semblables à ceux de l'étape 501, mais maintenant sur les mesures de vitesse de la corde Ll, sont tous les deux inférieurs au seuil haut (ce qui témoigne d'une stabilité des mesures de vitesse sur la corde Ll).

Si cette condition est remplie, l'étape 513 va considérer que la série des mesures de l'instant i est valide et témoigne d'un phénomène hydraulique à part entière là où les systèmes d'acquisition existants lamineraient le processus d'accéléra- tion sur la corde L2, ou bien ne permettraient pas de distinguer ce phénomène du bruit sur la mesure. Si au contraire, la condition de l'étape 513 n'est pas satisfaite, l'étape 515 va affecter aux données de l'instant i les valeurs reçues pour la vitesse V2 et la hauteur H, mais par contre affecter à la vitesse VI pour l'instant i sa valeur précédemment validée Vimem. Dans les deux cas, on passe à l'étape 590.

On revient maintenant à l'étape 510, et au cas où les écarts Δl et Δ2 sont de signes différents. Dans ce cas, l'étape 521 va tester l'existence d'un maximum local, test que l'on développera ci-après.

Si ce test est positif, l'étape 522 va déterminer, comme en 513, si les écarts sur VI sont inférieurs au seuil haut SVH. Si oui, l'étape 523 valide les données pour l'instant i. Sinon, l'étape 525 va faire de même que l'étape 515. Dans les deux cas on passe à l'étape 590 après avoir parfaitement identifié le maximum des vitesses observées sur la corde de mesure L2, ce que les autres systèmes d'acquisition existants ne permettent pas.

Enfin, si l'étape 521 a révélé que le test du maximum local est négatif, alors l'étape 530 considère la série de mesures de l'instant i comme invalides, et passe à la phase finale 590 où i est incrémenté en i+1.

Cet automate a pour fonction d'analyser la stabilité des mesures, en se fondant principalement sur la corde la plus haute. Quelle que soit la cohérence ou non de cette grandeur, la stabilité des mesures sur la corde basse est cependant systématiquement vérifiée.

L'automate distingue trois situations différentes :

1° - stabilité de la vitesse haute,

2° - stabilité des variations temporelles de la vitesse haute.

Ainsi, si trois valeurs successives sont telles que les variations successives entre l'instant en cours et l'instant suivant sont sensiblement constantes au seuil SVB près (étape 511), alors les mesures à l'instant i sont considérées comme valides. Cette disposition permet d'identifier les périodes d'accélération ou décélérations des vitesses d'écoulement dans les couches supérieures de la section mouillée.

3° - Identification du ou des maxima de la vitesse acquise sur la corde haute. Ce point est essentiel, car il doit permettre, le cas échéant, d'extraire d'une série de mesures, la valeur de débit maximum d'une crue.

L'identification d'un maximum suppose que : . Δ2 x Δl < 0 et

. Δl ≥ au seuil bas SVB, ce qui signifie que V2 croît significativement avant d'atteindre la vitesse maximum, et

. la valeur précédente (instant i-1) n'est pas un minimum local pour ne pas considérer les périodes où la vitesse V2 croît et décroît alternativement d'un pas d'échantillonnage à l'autre, ce qui implique l'incrémen¬ tation d'une variable logique, et . il n'y a pas un maximum local remarquable déjà repéré précédemment. D'après les observations de la Demanderes¬ se, le cisaillement du profil de vitesse dans la section hydraulique s'accompagne d'une seule et unique phase d'accélération puis décélération de la vitesse sur une corde (L2 dans l'exemple précis). C'est pourquoi un seul et unique maximum de vitesse sur la corde correspondante (L2 par exemple) doit être identifié au cours d'une période de cisaillement dûment repérée. Ceci implique qu'une variable logique soit incrémentée puis réinitia-

usée dès que l'on quitte la période de cisaillement à l'intérieur de l'écoulement hydraulique.

La figure 5 définit un exemple de l'automate du traitement qui est appliqué lors de l'immersion des capteurs, en l'espèce pour la corde basse.

L'étape 600 part des données de mesure disponibles à l'ins¬ tant i.

L'étape 601 consiste à déterminer si l'écart entre la mesure suivante et la mesure précédente est inférieure au seuil SVB. Si oui, on passe en 602 à une comparaison semblable, mais au niveau V2, ce test étant accompagné d'une indication pour savoir si la période en cours ne témoigne pas d'une instabi¬ lité qui affecterait la vitesse sur la corde L2 (V2) comme par exemple l'immersion de cette corde. En effet, dans le cas de crue subite où le niveau d'eau dans le collecteur croît très rapidement, l'immersion de la corde L2 peut survenir alors que les mesures de la corde Ll ne sont pas encore stabilisées.

Si la réponse au test 602 est oui, on réalise une moyenne des quantités H, VI et V2 entre les instants i et i+1, en 603. Dans le cas contraire, en 604, on réalise la même moyenne seulement sur les grandeurs H et VI, tandis qu'on prend la valeur 0 pour V2 à l'instant i+1. La suite consiste en 609 à incrémenter i de deux unités et à retourner en 600.

Lorsque la réponse au test 601 est négative, l'étape 610 consiste à calculer des écarts Δl et Δ2, qui ont la même définition qu'à l'étape 501 de la figure 4, mais maintenant pour la vitesse VI (et non pour la vitesse V2).

L'étape 611 détermine si le produit Δl x Δ2 est positif, c'est-à-dire si les deux écarts Δl et Δ2 sont de même signe, et également si leur différence est en valeur absolue inférieure au seuil haut SVH. Si la réponse est oui, on teste maintenant en 612 si l'incrément de V2 entre i+1 et i, pris

en valeur absolue, est inférieur au seuil haut, et si la corde L2 n'est pas en cours d'immersion (zone instable).

Si oui, l'étape 613 va valider les données de l'instant i, et l'on poursuit à l'étape 690 en incrémentant i d'une unité. Si la réponse au test 612 est négative, l'étape 615 va conserver telles quelles les grandeurs H et VI, et forcer la grandeur V2 à zéro pour l'instant i. On va ensuite en 690.

Enfin, si la réponse au test 611 est négative, l'étape 630 va invalider les données pour l'instant i, et l'on retourne encore en 690.

En bref, cet automate de la figure 5 a pour effet d'annuler toutes les mesures acquises sur la sonde basse, durant la phase de montée de crue, jusqu'à des hauteurs qui seraient inférieures à 5 centimètre au-dessus de l'axe des capteurs.

Pour des hauteurs supérieures à 5 centimètres au-dessus de l'axe de la corde Ll, le traitement s'attache ici à identi¬ fier deux situations quant aux mesures successives de VI.

1° - couple de mesures successives stables;

2° - groupe de trois mesures successives où la vitesse basse VI croît régulièrement.

En ce qui concerne les sondes de vitesses hautes, le traite¬ ment s'attache à distinguer si les fluctuations des mesures successives de V2 sont faibles ou non ou si la corde L2 n'est pas elle-même en train d'être immergée. La Demanderesse a constaté que très souvent V2 était nulle lorsque la corde Ll est en phase d'immersion.

La phase d'immersion de la corde L2 se traite différemment de l'immersion de la corde Ll car la Demanderesse a constaté que dans la majorité des situations qu'elle a analysées, les mesures de vitesse VI sont disponibles quand L2 est en phase d'immersion.

Le traitement consiste alors à distinguer quatre situations différentes selon la stabilité ou l'immobilité des mesures de vitesse acquises sur la corde haute ainsi que sur la corde basse, et ceci sur deux pas de temps d'échantillonnage successifs.

1° - Si VI et V2 sont stables, on réalise la moyenne des valeurs acquises sur les deux pas de temps, et l'on saute deux pas de temps avant de réitérer le texte.

2° - Si VI et V2 sont instables, les données de l'instant i sont considérées comme invalides.

3° - Si VI est stable et V2 instable (cas le plus vraisembla- ble lorsque la corde L2 est en phase d'immersion), alors H et VI sont calculés en faisant la moyenne de valeurs successives correspondantes, tandis que V2 est prise égale à la dernière mesure valide (V2 pourrait également être annulée, auquel cas la vitesse moyenne de l'écoulement ne serait déterminée qu'à partir de VI) .

4° - Si V2 est stable et VI instable, H et V2 sont calculés en faisant la moyenne des valeurs successives correspondan¬ tes, tandis que VI est prise égale à la dernière mesure valide.

Une variante consisterait à chercher à mettre en évidence les périodes de croissance régulières, où la dérivée de la vitesse V2 serait constante. La Demanderesse a néanmoins constaté que dans cet exemple précis, cette variante ne modifierait pas l'identification des mesures de vitesse V2 qui sont effectivement valides.

En outre, dans les périodes où la hauteur mesurée croît, toutes les mesures de vitesse sur la corde haute pour des hauteurs comprises entre 1 mètre et 1,10 mètre (la corde étant elle-même à 1 mètre) sont systématiquement annulées.

On s'intéressera maintenant au cas de l'émersion des cap¬ teurs.

On observera tout d'abord que des instabilités d'émersion surviennent dans des périodes très limitées dans le temps, qui précèdent la fin de la période d'acquisition de la mesure sur la corde considérée.

Un premier moyen, simple, consiste à admettre qu'en cas d'instabilité, la mesure correspondante est annulée. Ceci revient à anticiper d'une à deux minutes (4 à 8 pas d'échan¬ tillonnage) l'instant où la grandeur de vitesse haute ne sera plus acquise.

Toutefois, la Demanderesse estime qu'un traitement de mesures est préférable. Le traitement que l'on va maintenant décrire en référence à la figure 6 s'applique au cas où la corde haute L2 est en phase d'être émergée. Dans cette situation, on dispose des mesures de vitesse sur les cordes hautes et basses.

L'étape 700 est la réception des données de mesures relatives à l'instant i.

L'étape 701 consiste à déterminer si l'incrément de VI des instants i à i+1 est inférieur au seuil bas SVB, ou bien si l'incrément de V2 entre les mêmes instants est inférieur au seuil haut SVH. Si l'une ou l'autre des deux conditions est satisfaite, l'étape 703 réalise la moyenne des mesures stables acquises aux instants i et i+1, à moins qu'il n'y ait pas de mesure stable, auquel cas on prend la dernière mesure valide. On passe ensuite à l'étape 709 qui consiste à incrémenter i de deux unités.

Si, au contraire, le test de l'étape 701 est négatif dans les deux cas, on passe à l'étape 711 qui invalide les données de l'instant i, et se trouve suivie d'une étape 790 consistant à incrémenter i d'une unité.

Les premières expérimentations auxquelles la Demanderesse a procédé ont montré que les moyens qui viennent d'être décrits réalisent d'une part un filtrage excellent du bruit aléatoire rattaché aux mesures, tout en permettant d'autre part un excellent suivi des variations brutales instantanées d'une corde à l'autre, ainsi que d'un instant à l'autre.

Les exemples qui viennent d'être décrits partent de l'exis¬ tence de deux cordes de mesure. Ceci convient bien pour le cas du collecteur de la figure 1.

Il peut être avantageux de prévoir une troisième, voire une quatrième, corde de mesure de vitesse. Lorsque la dimension d'un collecteur fermé est grande ou que l'on désire mesurer les très faibles débits en dehors des périodes de crue (débit dit de "temps sec").