Login| Sign Up| Help| Contact|

Patent Searching and Data


Title:
AERODYNAMIC ARM FOR AN AIRCRAFT TURBINE ENGINE CASING
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2020/148493
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to an aerodynamic arm (100) for an aircraft turbine engine casing, characterised in that it comprises: - a tubular outer shell (110) having a generally elongate shape extending substantially along an axis (A-A), the shell (110) comprising axial ends (112) for connecting to a turbine engine casing; - an electrically conductive core (120) extending inside the shell (110) and having ends for electrically connecting to each of the ends (112) of the shell (110); and - an insulating material (130) configured to occupy a space provided between the core (120) and the shell (110).

Inventors:
MISSOUT MARC (FR)
Application Number:
PCT/FR2020/050018
Publication Date:
July 23, 2020
Filing Date:
January 07, 2020
Export Citation:
Click for automatic bibliography generation   Help
Assignee:
SAFRAN AIRCRAFT ENGINES (FR)
International Classes:
F04D29/54; F01D5/14; F01D5/28; F01D9/04; F01D9/06; F01D25/16; F02C7/20; F02K3/06; F04D29/02
Foreign References:
US20140193249A12014-07-10
US20120266439A12012-10-25
US20180339780A12018-11-29
US20140193249A12014-07-10
US20120266439A12012-10-25
Attorney, Agent or Firm:
BARBE, Laurent et al. (FR)
Download PDF:
Claims:
REVENDICATIONS

1. Bras aérodynamique (100) de carter pour une turbomachine (1 ) d’aéronef, comportant :

- une enveloppe (110) tubulaire extérieure ayant une forme générale allongée s’étendant substantiellement le long d’un axe (A-A), cette enveloppe (110) comportant des extrémités (112) axiales de liaison à un carter (6) de la turbomachine (1 ) ;

- une âme (120) électriquement conductrice s’étendant à l’intérieur de l’enveloppe (110) et présentant des extrémités de liaison électrique à chacune des extrémités (112) de l’enveloppe (110) ; et

- un matériau isolant (130) configuré pour occuper un espace ménagé entre l’âme (120) et l’enveloppe (110), caractérisé en ce que pour toute section du bras aérodynamique (100) selon un plan perpendiculaire à l’axe (A-A) de l’enveloppe (110), une épaisseur (Ep) maximale du bras aérodynamique (100) est comprise entre 2 mm et 10 mm, et une longueur (L) de corde du bras aérodynamique (100) est comprise entre 30 mm et 150 mm.

2. Bras aérodynamique (100) selon la revendication précédente, caractérisé en ce que le matériau isolant (130) présente une épaisseur (e) minimale de l’ordre de 0,8 mm, de préférence comprise entre 0,6 et 1 , 5 mm.

3. Bras aérodynamique (100) selon l’une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu’ une épaisseur de l’âme (120) est comprise entre 1 mm et 5 mm.

4. Bras aérodynamique (100) selon l’une des revendications précédentes, dans lequel les extrémités de l’âme (120) sont configurées pour être raccordées par des liaisons mécaniques ou des soudures à des conducteurs électriques.

5. Bras aérodynamique (100) selon l’une des revendications précédentes, dans lequel chacune des extrémités axiales (112) de l’enveloppe (110) comporte une collerette (112a) de liaison ou de fixation au carter (6) de turbomachine (1 ).

6. Bras aérodynamique (100) selon l’une des revendications précédentes, dans lequel le matériau isolant (130) est configuré pour résister à des températures allant jusqu’à 200°C et est fabriqué à partir d’un isolant liquide ou d’une poudre isolante organique polymérisés par cuisson, ou est configuré pour résister à des températures allant jusqu’à 800°C et est fabriqué à partir d’un mélange d’une poudre isolante minérale et d’un liant cuits à haute température.

7. Bras aérodynamique (100) selon la revendication précédente, dans lequel la poudre isolante minérale est du Kapton®, du Téflon® ou de la magnésie.

8. Bras aérodynamique (100) selon l’une des revendications 6 ou 7, dans lequel le liant est un liant céramique.

9. Turbomachine (1 ) d’aéronef à double flux, caractérisée en ce qu’elle comporte au moins dix bras aérodynamiques (100) selon l’une quelconque des revendications 1 à 8, et de préférence au moins vingt bras aérodynamiques (100), chaque bras aérodynamique (100) faisant partie d’un aubage redresseur de flux qui traverse une veine de flux secondaire ou une veine de flux primaire de la turbomachine.

10. Procédé de fabrication pour réaliser un bras aérodynamique (100) de carter selon l’une des revendications 1 à 8, caractérisé en ce qu’il comprend les étapes suivantes :

a) fabrication de l’âme électriquement conductrice (120) ;

b) fabrication de l’enveloppe (110) ;

c) positionnement de l’âme (120) relativement à l’enveloppe (110) en ménageant un espace ;

d) ajout du matériau isolant (130) dans l’espace ménagé entre l’enveloppe (110) et l’âme électriquement conductrice (120) ;

e) durcissement du matériau isolant (130) pour assurer la liaison avec l’enveloppe (110) et l’âme électriquement conductrice (120).

11. Procédé selon la revendication précédente, caractérisé en ce qu’à l’étape b), l’enveloppe (110) est réalisée par fabrication additive.

12. Procédé selon la revendication 10 ou 11 , caractérisé en ce que les étapes b) et c) sont exécutées simultanément, en réalisant l’enveloppe (110) directement autour de l’âme (120).

13. Procédé selon la revendication 10, caractérisé en ce que l’âme (120) et une surface intérieure de l’enveloppe (100) sont réalisées en même temps par fabrication additive.

14. Procédé selon l’une des revendications 10 à 13, caractérisé en ce qu’à l’étape c), le matériau isolant (130) est soit sous forme d’isolant liquide ou d’une poudre d’isolante, soit sous forme d’un mélange de poudre isolante minérale et de liant.

15. Procédé selon la revendication précédente, caractérisé en ce que l’étape c) comprend en outre soit une polymérisation de l’isolant liquide ou de la poudre d’isolante, soit une cuisson du mélange de poudre isolante minérale et de liant.

Description:
DESCRIPTION

TITRE : BRAS AERODYNAMIQUE DE CARTER POUR UNE

TURBOMACHINE D’AERONEF

Domaine technique de l'invention

La présente invention concerne le domaine des turbomachines. Elle se rapporte à un bras aérodynamique de carter pour une turbomachine d’aéronef.

Arrière-plan technique

L’état de la technique comprend notamment les documents US-A1 - 2014/193249 et US-A1 -2012/266439.

La figure 1 montre une turbomachine 1 à double flux qui comporte, de manière classique centrés sur un axe longitudinal X, une soufflante S, un compresseur basse pression 1 a, un compresseur haute pression 1 b, une chambre annulaire de combustion 1c, une turbine haute pression 1d, une turbine basse pression 1 e et une tuyère d’échappement 1 h. Le compresseur haute pression 1 b et la turbine haute pression 1d sont reliés par un arbre haute pression 2 et forment avec lui un corps haute pression (HP). Le compresseur basse pression 1 a et la turbine basse pression 1 e sont reliés par un arbre basse pression 3 et forment avec lui un corps basse pression (BP). La soufflante S est entraînée par un arbre de soufflante 4.

La soufflante S délivre un flux d’air annulaire avec une partie annulaire centrale, appelée flux primaire FP, s’écoulant à l’intérieur d’une veine dite primaire délimitée par un carénage annulaire 5a, qui alimente le moteur entraînant la soufflante S et une partie annulaire externe, appelée flux secondaire FS, qui est éjectée dans l’atmosphère tout en fournissant une fraction importante de la poussée. La soufflante S est contenue dans un carter 5b délimitant, avec le carénage annulaire 5a, une veine dite secondaire dans laquelle s’écoule le flux secondaire FS.

L’hybridation des turbomachines pour aéronefs met en œuvre des puissances électriques très élevées (de l’ordre de 300 à 500 kVA) comparativement aux puissances habituellement mises en œuvres pour les turbomachines classiques pour aéronefs (de l’ordre de 60 kVA).

Malgré l’augmentation de la tension d’alimentation (par exemple dans une plage de 500V à 1500 V), les courants d’alimentation restent considérables pour une telle puissance. Par conséquent, la section des conducteurs électriques, qui est proportionnelle au courant d’alimentation à faire transiter, est également plus importante. A titre d’exemple, le diamètre des câbles habituellement de l’ordre de quelques millimètres pour les turbomachines classiques sont de l’ordre de plusieurs dizaines de millimètres pour les turbomachines hybrides.

Or, pour le cas de machines électriques prévues pour être installées sous la veine primaire de la turbomachine, les conducteurs électriques doivent traverser les veines primaire et secondaire de la turbomachine pour véhiculer l’énergie électrique entre les machines électriques installées sous la veine primaire et le réseau électrique général de l’aéronef. En outre, pour le cas de machines électriques prévues pour être installées dans un compartiment inter-veines de la turbomachine, également appelé « zone Core », les conducteurs électriques doivent traverser au moins la veine secondaire. Cependant, avec leur section importante, les conducteurs électriques constituent un obstacle à l’écoulement de l’air au moins dans la veine secondaire de la turbomachine, dégradant ainsi l’aérodynamique interne de la turbomachine et compromettant ainsi la performance de la turbomachine.

Il est connu de faire transiter des conducteurs d’alimentation électrique par des bras structuraux fixes, également appelés bras de passage de servitudes, qui traversent au moins la veine secondaire de la turbomachine. L’épaisseur d’un tel bras structural est typiquement supérieure à 1 ,5 cm, et plus généralement supérieure à 2,5 cm.

Ces bras structuraux étant généralement creux et occupés par des canalisations de fluides, l’espace disponible pour installer des conducteurs électriques de forte section est restreint et ne permet pas de faire circuler d’importants courants d’alimentation comme cela est requis par les turbomachines hybrides. De plus, le nombre de bras structuraux traversant la veine secondaire de la turbomachine est généralement réduit, typiquement de deux à quatre ou cinq bras, ce qui limite le courant d’alimentation total pouvant circuler par l’ensemble des conducteurs électriques traversant la veine secondaire.

La présente invention propose de fournir une solution simple et efficace aux problèmes évoqués ci-dessus.

Résumé de l'invention

A cet effet, l’invention concerne un bras aérodynamique de carter pour une turbomachine d’aéronef, caractérisé en ce qu’il comporte :

- une enveloppe tubulaire extérieure ayant une forme générale allongée s’étendant substantiellement le long d’un axe, cette enveloppe comportant des extrémités axiales de liaison à un carter de turbomachine ;

- une âme électriquement conductrice s’étendant à l’intérieur de l’enveloppe et présentant des extrémités de liaison électrique à chacune des extrémités de l’enveloppe ; et

- un matériau isolant configuré pour occuper un espace ménagé entre l’âme et l’enveloppe.

Le bras aérodynamique selon l’invention constitue une solution simple et efficace permettant de faire passer des conducteurs électriques de diamètre important pour le passage de puissances électriques élevées tout en préservant les performances aérodynamiques du carter qu’il équipe et la tenue mécanique sans en augmenter la masse. En effet, le bras aérodynamique étant destiné à équiper un carter de turbomachine, il est destiné à être traversé par un flux d’air s’écoulant à l’intérieur de la turbomachine. Par conséquent, il présente un profil aérodynamique de sorte à limiter les perturbations du flux d’air.

De plus, le bras aérodynamique est tubulaire et est traversé par une âme conductrice entourée d’un isolant. Ainsi, contrairement aux solution de l’art antérieur, la totalité du volume disponible à l’intérieur du bras peut être mise à profit permettant de faire passer une importante quantité d’énergie électrique nécessaire au fonctionnement des turbomachines hybrides.

La présence de l’isolant entre l’âme et l’enveloppe empêche tout contact électrique entre l’âme conductrice et l’enveloppe extérieure du bras, garantissant ainsi l’intégrité des connexions électriques de la turbomachine. Selon l’invention, pour toute section du bras aérodynamique selon un plan perpendiculaire à l’axe de l’enveloppe, une épaisseur du bras aérodynamique est comprise entre 2 mm et 10 mm, et une longueur de corde du bras aérodynamique est comprise entre 30 mm et 150 mm.

Avantageusement, pour toute section du bras aérodynamique selon un plan perpendiculaire à l’axe de l’enveloppe, le matériau isolant présente une épaisseur minimale de l’ordre de 0,8 mm, de préférence comprise entre 0,6 et 1 , 5 mm.

Avantageusement, pour toute section du bras aérodynamique selon un plan perpendiculaire à l’axe de l’enveloppe, une épaisseur de l’âme est comprise entre 1 mm et 5 mm.

Avantageusement, les extrémités de l’âme sont configurées pour être raccordées par des liaisons mécaniques ou des soudures à des conducteurs électriques.

Selon un exemple de réalisation, chacune des extrémités axiales de l’enveloppe comporte une collerette de liaison ou de fixation au carter de turbomachine.

Ainsi, chaque bras aérodynamique peut être rapporté sur un carter de turbomachine.

De préférence et avantageusement, le matériau isolant est configuré pour résister à des températures jusqu’à 200°C et est fabriqué à partir d’un isolant liquide, ou d’une poudre isolante organique polymérisés par cuisson, ou est configuré pour résister à des températures jusqu’à 800°C et est fabriqué à partir d’un mélange d’une poudre isolante minérale et d’un liant cuits à haute température.

Avantageusement, la poudre isolante minérale est du Kapton®, du Téflon® ou de la magnésie résistant aux fortes températures de l’environnement des turbomachines.

Avantageusement, le liant est un liant céramique.

La présente invention concerne encore une turbomachine d’aéronef, caractérisée en ce qu’elle comporte au moins dix bras aérodynamique présentant au moins l’une quelconque des caractéristiques susmentionnées, et de préférence au moins vingt bras aérodynamiques, chaque bras aérodynamique faisant partie d’un aubage redresseur de flux qui traverse une veine de flux secondaire ou une veine de flux primaire de la turbomachine.

La turbomachine selon l’invention présente l’avantage d’intégrer et faire passer une plus grande quantité d’énergie électrique à travers plusieurs (au moins dix) bras aérodynamique de dimensions réduites. Ainsi, au moins dix bras aérodynamiques d’épaisseur réduite sont configurés pour équiper un carter de la turbomachine, tout en préservant la tenue mécanique et sans augmenter la masse de ce carter. Ce qui peut permettre également d’éviter l’utilisation de bras volumineux pour faire passer une puissance électrique élevée.

La présente invention concerne enfin un procédé de fabrication pour réaliser un bras aérodynamique selon l’invention, ce procédé comprenant les étapes de :

a) fabrication de l’âme électriquement conductrice ;

b) fabrication de l’enveloppe ;

c) positionnement de l’âme relativement à l’enveloppe en ménageant un espace ;

d) ajout du matériau isolant dans l’espace ménagé entre l’enveloppe et l’âme électriquement conductrice ;

e) durcissement du matériau isolant pour assurer la liaison avec l’enveloppe et l’âme électriquement conductrice.

Le procédé selon l’invention peu comprendre une ou plusieurs caractéristiques suivantes, prises isolément les unes des autres ou en combinaison les unes avec les autres :

- à l’étape b), l’enveloppe est réalisée par fabrication additive ;

- les étapes b) et c) sont exécutées simultanément, en réalisant l’enveloppe directement autour de l’âme ;

- l’âme et une surface intérieure de l’enveloppe sont réalisées en même temps par fabrication additive ;

- à l’étape c), le matériau isolant est soit sous forme d’isolant liquide ou d’une poudre d’isolante, soit sous forme d’un mélange de poudre isolante minérale et de liant ; - l’étape c) comprend en outre soit une polymérisation de l’isolant liquide ou de la poudre d’isolante, soit une cuisson du mélange de poudre isolante minérale et de liant.

Brève description des figures

D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront au cours de la lecture de la description détaillée qui va suivre pour la compréhension de laquelle on se reportera aux dessins annexés dans lesquels :

[Fig. 1] La figure 1 , déjà discutée, est une vue en coupe à caractère schématique d’une turbomachine ;

[Fig. 2] La figure 2 est une vue en perspective d’un carter de turbomachine ;

[Fig. 3] La figure 3 est une vue de détail d’un exemple de réalisation d’un bras aérodynamique selon l’invention ;

[Fig. 4] La figure 4 est une vue en coupe transversale du bras aérodynamique illustré à la figure 3.

Description détaillée de l'invention

Dans le présent exposé, les termes « amont », « aval » sont utilisés en référence au sens d’écoulement des gaz dans une turbomachine d’aéronef. Les termes « interne » et « externe » sont définis par rapport à un axe longitudinal de la turbomachine. Les termes « axial », « intérieur » et « extérieur » sont définis en référence au positionnement des éléments constitutifs du bras aérodynamique selon l’invention.

En référence à la figure 2, un élément structural de la turbomachine 1 désigné carter intermédiaire 6 comportant deux rangées annulaires coaxiales d’aubages constituant un aubage interne situé dans le flux primaire FP et un aubage externe situé dans le flux secondaire FS. Plus précisément, le carter intermédiaire 6 comprend un moyeu 7 destiné à être traversé par l’arbre BP 3, une couronne interne 8 de séparation des flux primaire FP et secondaire FS, une virole annulaire externe 9 située au niveau d’une nacelle de la turbomachine, des bras 10 radiaux aérodynamiques sous la forme d’ailettes s’étendant radialement entre la couronne 8 et la virole externe 9 et des bras 11 radiaux internes de liaison entre le moyeux 7 et la couronne 8. Les bras 10 forment l’aubage externe et les bras 11 forment l’aubage interne. Des bras 12 radiaux peuvent également être disposés dans l’aubage externe et transmettent une partie des efforts entre le moteur et son support, les bras 12 étant des bras structuraux. Les bras 10 du carter intermédiaire peuvent prendre l’aspect d’aube de redressement de flux pour redresser le flux secondaire FS s’écoulant dans la veine secondaire, dans l’axe X de la turbomachine 1 en aval de la soufflante s. Les bras 10 constituent alors des OGV qui est l’acronyme en langue anglaise de Outlet Guide Vane. Une couronne d’ailettes fixes (non représentées) est généralement disposée entre la soufflante S et les bras 11 du carter intermédiaire, pour redresser le flux primaire FP s’écoulant dans la veine primaire, dans l’axe X de la turbomachine 1. Ces ailettes sont désignées généralement par le terme IGV qui est l’acronyme en langue anglaise de Inlet Guide Vane.

Le carter intermédiaire 6 a une fonction structurale dans la mesure où les efforts sont transmis par son intermédiaire ; en particulier les moyens de fixation de la turbomachine 1 à la structure de l’aéronef sont solidaires du carter intermédiaire 6.

Un exemple de réalisation du bras aérodynamique 100 selon l’invention est illustré aux figures 3 et 4.

Le bras aérodynamique 100 comporte :

- une enveloppe extérieure 110 ;

- une âme électriquement conductrice 120 ; et

- un matériau isolant 130.

L’enveloppe 110 est tubulaire. Elle présente un corps tubulaire 111 de forme générale allongée s’étendant substantiellement le long d’un axe A-A et des extrémités 112 axiales de liaison à un carter, tel que par exemple un carter intermédiaire 6 de turbomachine 1.

L’âme électriquement conductrice 120 et le matériau isolant 130 sont emprisonnés dans une cavité intérieure délimitée par une surface intérieure de l’enveloppe 110.

En section transversale, le corps 111 de l’enveloppe 110 présente un profil aérodynamique comme cela est visible sur la figure 4. Le corps 111 présente ainsi un bord d’attaque 111 a, un bord de fuite 111 b, un intrados 111 c et un extrados 111 d.

Les bras aérodynamiques 100 selon l’invention sont configurés pour équiper un carter, notamment un carter intermédiaire pour une turbomachine d’aéronef. Pour cela, chacune des extrémités axiales 112 de l’enveloppe 110 comporte une collerette 112a de liaison ou de fixation au carter. Ainsi, chaque bras aérodynamique peut être rapporté sur le carter intermédiaire 6, par exemple par soudage des collerettes 112a de l’enveloppe 110 sur la couronne interne 8 et la virole externe 9 du carter de la turbomachine.

L’enveloppe 100 est réalisée en tout matériau présentant les propriétés nécessaires de résistance à l’abrasion. Elle est par exemple réalisée en métal.

L’enveloppe 100 présente une épaisseur garantissant la tenue mécanique du bras aérodynamique 100.

L’âme 120 s’étend le long de l’axe A-A à l’intérieur de l’enveloppe 110. Elle présente des extrémités de liaison électrique (non représentées) à chacune des extrémités 112 de l’enveloppe 110. Les extrémités de liaison électrique de l’âme 120 sont configurées pour être raccordées par des liaisons mécaniques ou des soudures à des conducteurs électriques de la turbomachine, soit par exemple au réseau électrique général de l’aéronef soit à des machines électriques installées sous la veine primaire.

Les extrémités de liaison électrique de l’âme 120 sont soit des excroissances de l’âme 120, soit des éléments distincts pouvant être rapportés par vissage aux extrémités de l’âme 120 lors du montage des bras 100 sur le carter 6 (par exemple au moyen de cosses).

L’âme est réalisée en tout matériau électriquement conducteur. Elle est par exemple réalisée en cuivre ou en aluminium, selon la température ambiante de l’environnement dans lequel sont installés les bras aérodynamiques 100. L’âme 120 peut être par exemple constituée d’une bande métallique de section rectangulaire (telle qu’illustrée à la figure 4), avec une largeur (épaisseur de la bande de section rectangulaire) comprise entre 1 mm et 3 mm et une longueur de section comprise entre 10 mm et 50 mm. Dans le cas où les extrémités de liaison électrique de l’âme 120 comprennent des liaisons mécaniques de raccordement à des conducteurs électriques de la turbomachine, ces liaisons mécaniques peuvent être formées avec l’âme 120 par usinage, par moulage, ou par fabrication additive.

Le matériau isolant 130 apte à occuper l’espace ménagé entre l’âme 120 et l’enveloppe 110 peut être choisi selon la température ambiante de l’environnement dans lequel sont installés les bras aérodynamiques 100.

Selon un exemple de réalisation, le matériau isolant 130 peut être obtenu à partir soit d’un isolant liquide, soit d’une poudre isolante organique polymérisés par cuisson, le matériau isolant étant ainsi configuré pour résister à des températures allant jusqu’à jusqu’à 200°C.

Selon un autre exemple de réalisation, le matériau isolant 130 peut être obtenu à partir d’un mélange d’une poudre isolante minérale et d’un liant cuits à haute température, le matériau isolant étant ainsi configuré pour résister à des températures allant jusqu’à jusqu’à 800°C.

La poudre isolante minérale peut être du Kapton® ou du Téflon® qui présentent de très bonnes propriétés diélectriques et une bonne résistance en température pouvant résister à des températures allant jusqu’à 200°C.

La poudre isolante minérale peut encore être de la magnésie ou de l’oxyde d’aluminium. La poudre isolante minérale présente de meilleures propriétés de résistance aux hautes températures. Associée à un liant céramique tel que, par exemple, la poudre isolante minérale peut résister à des températures allant jusqu’à 800°C.

Ainsi, pour des températures de l’ordre de 200°C à 300°C, le liant peut être une résine polymère de type thermodurcissable, et pour des températures plus élevées, le liant peut être un composite d’oxyde sous forme de barbotine, tel que l’Ox/Ox.

La forme de l’enveloppe 110 est ainsi adaptée à l’écoulement du flux d’air dans la turbomachine 1 en fonctionnement, le profil aérodynamique de l’enveloppe 110 assurant ainsi une fonction de redressement pour l’écoulement de l’air dans les veines primaire et secondaire.

Les bras 100 peuvent ainsi prendre l'aspect d'aubes de redressement de flux assurant ainsi une fonction de redresseur du flux en aval de la soufflante S, dans la veine primaire ils peuvent constituer des IGV, ou dans la veine secondaire ils peuvent constituer des OGV, la fonction de conduction de l’énergie électrique étant alors assurée par des pièces ayant un rôle aérodynamique.

Les bras aérodynamiques 100 ont ainsi, dans la configuration de l’invention, à la fois une fonction aérodynamique de redresseur de flux secondaire d’air provenant de la soufflante S dans l’axe X de la turbomachine et une fonction de conduction électrique, avec éventuellement une fonction structurale si certains bras au moins sont prévus suffisamment épais et/ou rigides pour participer à la tenue mécanique de l’ensemble formé par les bras et des viroles ou couronnes entre lesquelles les bras s’étendent radialement. Ainsi, conformément à l’invention, de manière avantageuse par rapport aux bras de l’art antérieur, le volume disponible à l’intérieur des bras 100 est mis à profit pour faire passer de l’énergie électrique à travers les veines primaire et secondaire, entre le réseau électrique général de l’aéronef et des machines électriques installées sous la veine primaire.

Ainsi, une turbomachine d’aéronef comportant une pluralité de bras 100 selon l’invention, autorise le passage d’un courant électrique total important entre les machines électriques et le réseau électrique général de l’aéronef tout en conservant de bonnes performances.

La solution proposée s’applique notamment aux turbomachines pour aéronefs dans lesquelles pour faire passer un courant électrique important à travers une veine de flux primaire ou secondaire, il est nécessaire dans l’état de l’art actuel d’installer des conducteurs électriques de diamètre important, par exemple supérieur à 5 mm, dans des bras de passage de servitudes.

Une turbomachine d’aéronef selon l’invention comprend ainsi au moins dix bras aérodynamique 100 et, de préférence, au moins vingt bras aérodynamiques 100. Chaque bras aérodynamique 100 fait partie d’un ensemble d’OGV ou d’IGV constituant des aubages redresseurs d’un flux qui traverse, respectivement, une veine de flux secondaire ou une veine de flux primaire de la turbomachine en aval d’une soufflante.

La turbomachine d’aéronef selon l’invention comprend, de manière encore préférée, entre 30 et 70 bras aérodynamiques 100 selon l’invention, ce nombre variant selon le type de moteur de la turbomachine.

Pour toute section du bras aérodynamique 100 selon un plan perpendiculaire à l’axe A-A de l’enveloppe 110, une épaisseur Ep maximale du bras aérodynamique 100 est comprise de préférence entre 2 mm et 10 mm, et une longueur L de corde du bras aérodynamique 100 est comprise de préférence entre 30 mm et 150 mm.

Pour toute section du bras aérodynamique 1 10 selon un plan perpendiculaire à l’axe A-A de l’enveloppe 1 10, une épaisseur de l’âme 120 est comprise de préférence entre 1 mm et 5 mm.

Selon un exemple de réalisation intéressant mais nullement limitatif, on cherche à faire circuler par l’ensemble des bras aérodynamiques 100 un courant de 1 ,8 kA (correspondant à une puissance de 1 MW sous une tension d’alimentation de 540V de la turbomachine), ce qui requiert une section totale de conducteur de 10 cm 2 . Dans le cas d’une turbomachine comprenant 66 bras aérodynamiques 100, ceci correspond à une section de l’âme électriquement conductrice 120 de l’ordre de 15 mm 2 , soit pour une âme 120 de section rectangulaire telle qu’illustrée à la figure 4, une largeur de 1 mm et une longueur de 15 mm. Toutefois, l’âme électriquement conductrice 120 peut présenter une section présentant n’importe quelle forme, et notamment une forme relativement identique à celle de l’enveloppe 1 10 du bras aérodynamique 100.

L’épaisseur e minimale à respecter du matériau isolant 130 compris entre une surface externe de l’âme 120 et la surface interne de l’enveloppe 1 10 est fonction de la tension d’alimentation de la turbomachine. Ainsi, pour une tension d’alimentation de 540 V, le matériau isolant 130 présente une épaisseur e minimale de l’ordre de 0,8 mm. Plus généralement, l’épaisseur e minimale sera préférablement comprise entre 0,6 mm et 1 ,5 mm.

Ainsi, pour une telle configuration, le bras aérodynamique 100 présente par exemple une épaisseur Ep de l’ordre de 5 mm et une longueur de corde L totale comprise entre 60 mm et 80 mm.

Le procédé de réalisation du bras aérodynamique 100 selon l’invention selon l’invention comprend les étapes suivantes :

a) fabrication de l’âme électriquement conductrice 120 ;

b) fabrication de l’enveloppe 1 10 ;

c) positionnement de l’âme 120 relativement à l’enveloppe 1 10 en ménageant un espace ; d) ajout du matériau isolant 130 dans l’espace ménagé entre l’enveloppe 110 et l’âme électriquement conductrice 120 ;

e) durcissement du matériau isolant 130 pour assurer la liaison avec l’enveloppe 110 et l’âme électriquement conductrice 120.

Comme décrit ci-après, l’âme 120 peut être fabriquée avant ou après l’enveloppe 110, ou simultanément ; et l’étape de durcissement du matériau isolant 130 diffère selon le type de matériau isolant 130 utilisé.

Selon un exemple de réalisation intéressant mais nullement limitatif, le bras aérodynamique 100 selon l’invention est réalisé selon un procédé comprenant les étapes suivantes :

- l’âme 120 est fabriquée par tout procédé connu en soi, tel que par exemple par un procédé d’étirage, d’usinage, de matriçage, ... ;

- l’âme 120 est ensuite positionnée sur un plateau support de fabrication additive ;

- l’enveloppe 110 est ensuite réalisée par fabrication additive, autour de l’âme électriquement conductrice 120, en ménageant un espace entre une surface extérieure de l’âme électriquement conductrice 120 et une surface intérieure de l’enveloppe 110 ;

- l’espace ménagé entre la surface extérieure de l’âme électriquement conductrice 120 et la surface intérieure de l’enveloppe 110 est rempli avec l’isolant qui peut être sous la forme soit d’un isolant liquide ou d’une poudre isolante organique, soit d’un mélange de poudre isolante minérale et de liant par exemple céramique ;

- l’ensemble est ensuite chauffé, cette étape permettant, soit de polymériser l’isolant dans le cas d’un isolant liquide ou d’une poudre isolante organique, soit de cuire l’isolant dans le cas d’un mélange de poudre isolante minérale et de liant par exemple céramique afin de lier la poudre et le liant, de sorte à former le matériau isolant 130.

Selon un autre mode de mise en œuvre, lorsque le matériau isolant 130 est à l’état liquide au moment où il est coulé entre l’âme conductrice 120 et l’enveloppe 110, cet état liquide est obtenu soit par fusion du matériau isolant (dans le cas d’un isolant thermoplastique) soit par nature (dans le cas d’un isolant céramique). Le passage à l’état solide du matériau isolant est alors obtenu, soit par refroidissement, soit par cuisson de la barbotine de céramique, par exemple dans un four prévu à cet effet.

Le choix de l’une ou l’autre solution est fonction de la température à laquelle le bras aérodynamique 100 sera amené à fonctionner, autrement dit, selon le type de turbomachine qu’il sera amené à équiper (un matériau isolant de type thermoplastique ne supportant par exemple pas une température supérieure à 100°C).

L’enveloppe 110, et par conséquent le bras 100, peuvent présenter des formes intérieure et extérieure complexes du fait de la présence de plusieurs degrés de courbure lui conférant un aspect vrillé autour de l’axe A-A. L’enveloppe 110 peut être réalisée par la technologie LMD (acronyme de Laser Métal Déposition en langue anglaise) de fabrication additive, consistant à utiliser un faisceau laser pour générer sur un matériau métallique une couche de matériau en fusion à laquelle du matériau est ensuite ajouté pour fusionner et faire croître la couche, l’apport étant réalisé par exemple sous la forme d’une poudre ou d’un fil constitués du matériau. Le laser fusionne ainsi, couche après couche, la surface du composant en cours de fabrication avec le matériau supplémentaire ajouté.

De la sorte, l’enveloppe 110 est directement réalisée autour de l’âme électriquement conductrice 120, en ménageant un espace entre la surface extérieure de l’âme électriquement conductrice 120 et la surface intérieure de l’enveloppe 110 destiné à recevoir le matériau isolant 130. Les étapes b) et c) susmentionnées étant alors exécutées simultanément.

Sur un même plateau d’un système de fabrication additive, il est possible de prévoir la fabrication simultanée de plusieurs bras aérodynamiques 100, afin d’améliorer la productivité du procédé de fabrication.

Il est également envisagé que l’enveloppe 110, et par conséquent le bras 100, présentent des formes intérieure et extérieure sensiblement rectilignes (non vrillées). Dans ce cas, l’enveloppe 100 peut être réalisée par tout procédé connu en soi, tel que par exemple par la technologie SLM (acronyme de Sélective Laser Melting en langue anglaise) de fabrication additive, consistant à fusionner de la poudre au moyen d’un faisceau de haute énergie tel qu’un faisceau laser. En pratique, un lit de poudre est déposé sur un plateau support et est balayé par le faisceau laser pour sélectivement mettre en fusion la poudre, et fabriquer ainsi une pièce couche par couche, une troisième couche de poudre fusionnée étant disposée au- dessus d’une deuxième couche qui est elle-même disposée au-dessus d’une première couche.

L’âme 120 est ensuite rapportée à l’intérieur de l’enveloppe 110 ainsi réalisée, en ménageant un espace entre la surface extérieure de l’âme 120 et la surface intérieure de l’enveloppe 110. Cet espace est ensuite rempli comme décrit précédemment et l’ensemble est chauffé de sorte à former le matériau isolant 130.

Il est également envisageable de réaliser par fabrication additive à la fois l’âme électriquement conductrice 120 et la surface intérieure de l’enveloppe 110. La technologie LMD en particulier permet de réaliser ensemble deux pièces formées chacune d’un matériau métallique différent, par exemple à partir de deux bobines de fils constituées des deux matériaux.

Par ailleurs, dans tous les cas, afin limiter la perte de charge aérodynamique, le procédé de réalisation du bras aérodynamique 100 selon l’invention peut encore comporter une étape de polissage d’une surface extérieure de l’enveloppe 100.

De plus, la technique de fabrication additive permet de créer une enveloppe 110 présentant des formes doublement complexes, à savoir au niveau de la surface extérieure et de la surface intérieure de l’enveloppe 110.