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Title:
AGRIMONY EXTRACT AS ANTI-POLLUTION AGENT
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2020/225318
Kind Code:
A1
Abstract:
The present invention relates to the use of an agrimony extract as an anti-pollution agent and to cosmetic compositions containing this extract.

Inventors:
FIORINI CHRISTEL (FR)
JOULIA PHILIPPE (FR)
BOGDANOWICZ PATRICK (FR)
Application Number:
PCT/EP2020/062606
Publication Date:
November 12, 2020
Filing Date:
May 06, 2020
Export Citation:
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Assignee:
FABRE PIERRE DERMO COSMETIQUE (FR)
International Classes:
A61K8/97; A61Q17/00
Domestic Patent References:
WO2006111666A12006-10-26
Foreign References:
FR2838342A12003-10-17
Other References:
DATABASE GNPD [online] MINTEL; 21 August 2006 (2006-08-21), ANONYMOUS: "Advanced Extra-Firming Eye Contour Serum", XP055648403, retrieved from www.gnpd.com Database accession no. 577209
DATABASE GNPD [online] MINTEL; 4 November 2016 (2016-11-04), ANONYMOUS: "Sensi-AC Sun Cream SPF 43 PA+++", XP055648404, retrieved from www.gnpd.com Database accession no. 4326329
DATABASE GNPD [online] MINTEL; 17 August 2010 (2010-08-17), ANONYMOUS: "Cream for Sensitive and Reactive Skin", XP055509350, retrieved from www.gnpd.com Database accession no. 1382421
KOSTRYCO ET AL., WORLD SCIENTIFIC NEWS, vol. 89, 2017, pages 90 - 97
FENG ET AL., JAMC, 2013, pages 9
Attorney, Agent or Firm:
REGIMBEAU (FR)
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Claims:
Revendications

1. Utilisation cosmétique d’un extrait de parties aériennes d’aigremoine Agrimonia eupatoria, comme actif anti-pollution pour prévenir ou traiter les effets des polluants atmosphériques au niveau de la peau et/ou des phanères.

2. Utilisation cosmétique d’un extrait de parties aériennes d’aigremoine, selon la revendication 1, caractérisée en ce que ledit extrait est obtenu à partir des sommités fleuries de la plante.

3. Utilisation cosmétique d’un extrait de parties aériennes d’aigremoine, selon l’une des revendications 1 ou 2, caractérisée en ce que ledit extrait est hydrophile de préférence hydroalcoolique.

4. Utilisation cosmétique d’un extrait de parties aériennes d’aigremoine, selon l’une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisée en ce que l’utilisation se fera par application topique.

5. Utilisation d’une composition cosmétique anti -polluante comprenant au moins un extrait de parties aériennes d’aigremoine Agrimonia eupatoria, avec au moins un excipient cosmétiquement acceptable, pour prévenir ou traiter les effets des polluants atmosphériques au niveau de la peau et/ou des phanères, caractérisée en ce que ledit extrait est obtenu à partir des sommités fleuries de la plante.

6. Utilisation d’une composition cosmétique anti-polluante selon la revendication 5 , caractérisée en ce qu’elle comprend 0,05 à 5% d’extrait d’aigremoine en poids d’extrait sec par rapport au poids total de la composition.

7. Utilisation d’une composition cosmétique anti-polluante selon l’une quelconque des revendications 5 ou 6, caractérisée en ce que la composition est destinée à une application topique.

8. Utilisation d’une composition cosmétique anti-polluante comprenant au moins un extrait de parties aériennes d’aigremoine Agrimonia eupatoria, avec au moins un excipient pharmaceutiquement acceptable, pour prévenir ou traiter les effets des polluants atmosphériques au niveau de la peau et/ou des phanères caractérisée en ce que la composition est destinée à une administration orale.

9. Méthode pour le traitement et / ou la prévention des troubles de la barrière cutanée humaine et des signes associés, ledit procédé comprenant l'administration au sujet en ayant besoin d'une quantité efficace d'un extrait d’aigremoine tel que défini dans l’une des revendications 1 à 3.

10. Méthode selon la revendication 9, caractérisée en ce que les troubles de la barrière cutanée humaine et les signes associés comprennent toutes les modifications de l'aspect extérieur de la peau dues à l'action d'agressions environnementales et à la déshydratation de la peau tels que l'aspect rugueux et squameux, la souplesse diminuée, les sensations ou inconforts cutanés tels que démangeaisons et / ou tiraillements.

Description:
DESCRIPTION

TITRE : Extrait d’aigremoine comme agent anti -pollution

La présente invention concerne un extrait d’aigremoine et les compositions contenant cet extrait pour une application dans le domaine de la cosmétique et de la dermatologie pour lutter contre les méfaits de la pollution sur la peau.

ETAT DE LA TECHNIQUE ANTERIEURE

La définition officielle de la pollution est « une dégradation de l’environnement par l’introduction dans l’air, l’eau ou le sol, de matières n’étant pas présentes naturellement dans le milieu ». La pollution atmosphérique ne cessant d’augmenter, surtout à cause de l’activité humaine, des mesures ont été mises en place, afin de privilégier les travaux de recherche axés sur la diminution ou le contrôle des émissions de gaz polluants. Les conséquences de cette pollution atmosphérique n’ont pas seulement des effets à l’échelle planétaire comme l’effet de serre et la destruction de la couche d’ozone, mais aussi au niveau local sur la santé, le bien-être, la peau et les phanères des êtres vivants.

Les principaux polluants ont des origines naturelles et anthropiques. On peut citer les principaux polluants qui ont un impact sur la peau : le rayonnement solaire, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les composés organiques volatiles (COV), l’ozone 03, les oxydes d’azote et de soufre NOx et SOx, les matières

particulaires, appelées aussi particules en suspension et les fumées de tabac. Dans la majorité des cas, l’effet de ces facteurs polluants sur la peau est amplifié lorsqu’ils sont associés à d’autres polluants et/ou au rayonnement solaire.

Le rayonnement solaire fait partie intégrante de l’étude de l’interaction de la pollution avec la peau puisqu’il agit en synergie totale avec elle, et dans la majorité des études scientifiques, il est question du tandem rayonnement solaire/pollution. Les UV, associés à des polluants, engendrent une augmentation des radicaux libres, de la peroxydation des lipides.

La lumière bleue, émise par le soleil et par certains appareils dont l’éclairage est fluorescent ou à D.e.l. (ordinateur, tablette, télévision, portable), aurait une influence sur le photo-vieillissement. Son spectre varie entre 380 et 500 nm, ses rayons sont donc ceux parmi le rayonnement visible qui ont l’énergie la plus élevée. La lumière bleue augmenterait le taux de radicaux libres internes et la production de mélanine favorisant ainsi la formation de taches pigmentaires.

Les HAP proviennent, entre autres, de la combustion du bois et des matières organiques ainsi que des gaz d’échappement. Ils peuvent se déposer et/ou s’adsorber à la surface des matières particulaires. Les HAP peuvent pénétrer dans la peau via les follicules pileux ou à travers l’épiderme. Ils sont convertis en quinines, des composés chimiques cycliques qui produisent des espèces réactives de l’oxygène. Ils peuvent aussi favoriser l’acné. Parmi les HAP on trouve la 2,3,7,8-tetrachlorodibenzo-p-dioxine, un hydrocarbure aromatique halogéné, qui est un composé lipophile capable d’activer le récepteur des hydrocarbures aromatiques, ce qui va activer la cascade oxydante (Drakaki et al., 2014). Les composés organiques volatiles proviennent des solvants organiques contenus dans les peintures, les vernis, les laques, les carburants, les fumées de tabac, les émissions industrielles et automobiles. Des études ont montré que ces composés induisent une augmentation des cytokines qui favorisent le développement de réactions inflammatoires et allergiques telles que la dermatite atopique et le psoriasis. L’action combinée des composés organiques volatiles, des hydrocarbures, des oxydes d’azote, et du soleil peut engendrer la formation d’ozone (Drakaki et al., 2014).

L’ozone, peut avoir une origine naturelle puisqu’il est relargué en petites quantités par le sol et les végétaux. Cependant il est majoritairement d’origine anthropique. L’ozone est un fort agent oxydant capable de modifier l’intégrité de la peau. Au niveau de la peau, il induit un stress oxydatif et une peroxydation des lipides, respectivement il diminue la concentration des vitamines C et E antioxydantes et augmente la concentration en malondialdhéhyde (MD A). Il agit préférentiellement sur les lipides et les acides gras constituant la matrice lipidique de la couche cornée de l’épiderme, dans laquelle il va former des espèces réactives de l’oxygène. Ces processus vont bousculer l’équilibre de l’épiderme et entraîner des désordres cutanés multiples via une stimulation de

l’expression des MMP qui, à leur tour, vont dégrader les fibres de collagène et d’élastine du derme accélérant le vieillissement cutané, le relâchement des tissus et in fine creuser les rides (Drakaki et al., 2014).

Les oxydes sont principalement le dioxyde d’azote, le dioxyde de soufre et le monoxyde de carbone qui sont impliqués dans les altérations cutanées. Le dioxyde d’azote est d’origine anthropique puisqu’il est émis lors des combustions. Le dioxyde de soufre quant à lui peut avoir la même origine que le dioxyde d’azote, mais aussi une origine naturelle liée aux feux de forêts et aux éruptions volcaniques. Le monoxyde de carbone provient de combustions incomplètes. Dans les régions où ces oxydes sont présents en concentrations élevées, on observe une hausse des cas de dermatites atopiques chez les enfants d’après des études menées en Europe (Drakaki et al., 2014).

Les particules en suspension sont des particules fines solides transportées par l’air ou l’eau. Ce ne sont pas les particules elles-mêmes qui sont responsables des effets délétères mais les molécules adsorbées sur ces particules (benzo (a) pyrène, métaux lourds, pesticides...). Elles peuvent générer un stress oxydatif sur la peau et sont ainsi en partie au moins responsables du vieillissement cutané. Elles sont soupçonnées d’induire la formation de rides et l’apparition de taches pigmentaires.

Pour tous ces polluants, les risques et les conséquences varient selon leur concentration, la durée d’exposition, leurs associations, mais surtout de la prédisposition du sujet. Ils présentent entre eux une synergie d’action.

Les effets de la pollution sur la peau sont variés, il est observé une acidification du pH cutané, une baisse de l’hydratation avec augmentation de la perte trans-épidermique en eau, une augmentation de la desquamation, une diminution de la souplesse cornée, un relâchement des tissus, une modification des lipides de surface par action des radicaux libres, une baisse du métabolisme énergétique cellulaire. La répétition de ces agressions initie un processus inflammatoire et prédispose aux réactions d’intolérance à plus long terme.

En outre, la pollution a un effet sur la diminution de la fonction barrière protectrice de la peau en modifiant le film hydrolipidique. Elle va entraîner une altération du

renouvellement cellulaire qui va alors être moins rapide, la peau apparaît alors plus terne, moins ferme. Il est également connu que la pollution fait prématurément vieillir la peau, en augmentant la production de radicaux libres qui détruisent les cellules et engendrent la destmction des fibres de collagène et d’élastine.

Face à ce phénomène qui prend de l’ampleur, il a été observé une nette hausse des ventes de produits d’hygiène, de soins et de produits capillaires avec des allégations anti pollution.

On peut ainsi citer la demande de brevet WO06111666 qui divulgue une composition contenant un extrait de Camellia sinensis et un extrait de Lampsana communis pour lutter contre les conséquences cutanées de la pollution. De même que le brevet FR 2838342 qui concerne des compositions cosmétiques renfermant un extrait de l’algue marine

Sargassum muticum utiles pour lutter contre les conséquences du stress oxydatif induit par les espèces réactives de l’oxygène, les rayonnements ultra-violets et contre les effets de la pollution.

Kostryco et al (World Scientific News 89(2017)90-97) décrit qu’un extrait d’aigremoine possède des vertus anti-inflammatoires. Ce document évoque certes des propriétés anti inflammatoires d’un extrait d’aigremoine mais un tel effet est cité au milieu de nombre d’autres vertus. Kostryco et al font ainsi l’inventaire des propriétés phytothérapeutiques (point 5 page 93) des extraits d’aigremoine et citent une activité anti-HBV, une activité anti-influenza, une activité antibactérienne, une activité sur la cicatrisation des plaies, une activité antioxydante qu’ils lient à une activité antiinflammatoire et en particulier au niveau de la muqueuse gastro-intestinale, une activité anti -diarrhéique, une activité anti cancer. Ce document cite ainsi pèle mêle la faiblesse de l’organisme, la douleur épigastrique, l’inflammation intestinale, les désordres hépatiques, les désordres digestifs, entériques et gastriques mais aussi les cholécystites, les flatulences, les varices, les peaux abîmées, les bains de bouche, les pharyngites, les inflammations respiratoires, l’asthme, les désordres de la ménopause, la protection des désordres cardiovasculaires, les désordres gynécologiques, les problèmes liés au diabète et les pathologies de la sphère urinaire. Ce document se focalise-t-il ainsi sur l’inflammation digestive mais n’évoque nullement des effets dermatologiques ou cosmétologiques.

En première ligne, les cellules de la peau, leurs lipides et protéines, mais aussi leur ADN sont les cibles des polluants, générateurs d’oxydation et d’inflammation. Peaux ternes, sèches, réactives et/ou sensibles, acné, vieillissement prématuré et accéléré, sont, entre autres, les conséquences identifiées de la pollution. Cette pollution entraîne ainsi au niveau de la peau une surproduction de radicaux libres qui perturbent l’équilibre cutané et accélèrent le vieillissement. Tout comme les UV ou le tabac, la pollution est donc un facteur de risque supplémentaire.

La peau, en particulier la couche supérieure de l'épiderme, constitue une barrière contre les agressions extérieures telles que chimiques, mécaniques ou infectieuses et contre les facteurs environnementaux (climat, rayons ultraviolets, polluants et / ou xénobiotiques). Cette propriété, appelée fonction barrière, est principalement fournie par la couche la plus superficielle de l'épiderme, à savoir la couche cornée.

L'une des fonctions de la couche cornée est d'absorber et de retenir l'eau contenue dans l'épiderme, et toute altération de sa structure et / ou de sa fonction peut entraîner des modifications de l'hydratation de la peau et plus particulièrement une augmentation de la perte d'eau. Une peau sèche excessive peut, par un phénomène cercle vicieux, entraîner une altération de la fonction de barrière cutanée, et des dommages accrus dus au stress environnemental .

Un trouble de la barrière cutanée peut être généralement défini comme un état dans lequel la peau, ou plus particulièrement l'épiderme et en particulier la couche cornée, ne présente pas une fonction de barrière normale. Cette détérioration de la peau peut être simplement une altération esthétique mineure et / ou une sensation d'inconfort cutané ou de sécheresse cutanée. Ainsi, malgré quelques options actuellement disponibles, les consommateurs ont besoin de nouveaux composés ou compositions utiles pour lutter contre les effets nocifs de la pollution sur la peau, le teint de la peau, la texture de la peau et la fermeté de la peau ainsi que sur les cheveux.

RESUME DE L’INVENTION

De façon surprenante, les inventeurs ont découvert qu’un extrait d’aigremoine, en particulier de ses parties aériennes, plus particulièrement les sommités fleuries, permettait de protéger la peau et les phanères de même que les matières kératiniques contre les effets nocifs de la pollution (exemple 2).

L’invention concerne donc une nouvelle utilisation d’un extrait d’aigremoine comme agent cosmétique anti-pollution, ainsi que l’utilisation de compositions cosmétiques anti pollution contenant cet extrait.

En particulier l’invention vise une utilisation cosmétique, non thérapeutique, comme agent pour prévenir ou traiter les effets des polluants atmosphériques au niveau de la peau et/ou des phanères, d’un extrait d’aigremoine, en particulier un extrait de parties aériennes d’aigremoine, plus particulièrement les sommités fleuries, ledit extrait étant dans une composition cosmétique comprenant en outre un excipient cosmétiquement acceptable.

L’invention concerne ainsi, une utilisation cosmétique non thérapeutique d’une quantité efficace d’un extrait d’aigremoine, en particulier un extrait de parties aériennes d’aigremoine, plus particulièrement les sommités fleuries, pour prévenir ou traiter les effets des polluants atmosphériques au niveau de la peau et/ou des phanères.

Les effets des polluants atmosphériques au niveau de la peau peuvent être choisis parmi le relâchement de la peau, le teint gris, les pores obstrués, la perte d’éclat.

Les effets des polluants atmosphériques au niveau des phanères peuvent être choisis parmi le cheveu terne, le cheveu sec, le cheveu cassant, le cheveu gras.

L’invention concerne encore l’utilisation d’un extrait d’aigremoine, en particulier un extrait de parties aériennes d’aigremoine, plus particulièrement les sommités fleuries, dans une composition cosmétique, pour prévenir ou traiter les effets des polluants atmosphériques au niveau de la peau et/ou des phanères.

Selon un autre aspect, l’invention concerne une composition ou un extrait selon l’invention pour son utilisation pour prévenir ou traiter les effets des polluants

atmosphériques au niveau de la peau et/ou des phanères ;

Aussi, selon un aspect de l’invention, l’invention vise une méthode pour prévenir ou traiter les effets des polluants atmosphériques au niveau de la peau et/ou des phanères comprenant l’application topique d’une composition selon l’invention.

Aussi, selon un aspect de l’invention, l’invention vise une méthode pour prévenir ou traiter les effets des polluants atmosphériques au niveau de la peau et/ou des phanères comprenant l’administration orale d’une composition selon l’invention.

Enfin l’invention vise aussi l’utilisation d’un extrait selon l’invention pour la fabrication d’une composition cosmétologique ou dermatologique destinée au traitement ou à la prévention des effets des polluants atmosphériques au niveau de la peau et/ou des phanère. Selon un cas particulier ladite composition cosmétologique ou dermatologique est une composition adaptée pour application topique. Selon un autre cas ladite composition cosmétologique ou dermatologique est une composition adaptée pour une administration orale.

En particulier la peau et/ou les phanères est une peau ou des phanères exposés à un environnement urbain. En effet un environnement urbain est particulièrement chargé en agents polluants et une peau ou des phanères ainsi exposés nécessitent un traitement tel que celui de l’invention.

L’invention vise donc aussi une méthode cosmétique visant à prévenir ou traiter les effets des polluants atmosphériques au niveau de la peau et/ou des phanères d’une personne, en particulier la peau du visage, ladite méthode comprenant l’application topique d’une composition cosmétique comprenant un extrait d’aigremoine, en particulier un extrait de parties aériennes d’aigremoine.

En particulier la personne à qui est appliquée la composition cosmétique est une personne dont la peau et/ou les phanères, en particulier la peau du visage, est ou sont exposée(s) à un environnement urbain.

C’est aussi un objet de la présente invention que de fournir une utilisation d'un extrait d’aigremoine selon l’invention, en particulier de ses parties aériennes, plus

particulièrement les sommités fleuries, pour contrer les dommages à la barrière cutanée humaine. En particulier il s’agit de dommages qui peuvent survenir en raison de l'effet des agressions environnementales, en particulier la pollution.

En particulier, les inventeurs de la présente invention ont découvert entre autres qu’un extrait d’aigremoine selon l’invention, en particulier de ses parties aériennes, plus particulièrement les sommités fleuries, présente un effet protecteur important sur les cellules de la peau humaine, en particulier la couche barrière, contre plusieurs polluants atmosphériques courants.

Dans le cadre de la présente invention, un extrait d’aigremoine selon l’invention, en particulier de ses parties aériennes, plus particulièrement les sommités fleuries, peut être utilisé pour une application sur une peau saine soumise ou pouvant être soumise à l'influence d'agressions environnementales telles que des déséquilibres climatiques ou des polluants et susceptibles à ce titre d'entraîner une gêne cutanée ou une sécheresse cutanée. Dans d'autres cas spécifiques, l'extrait d’aigremoine selon l’invention, en particulier de ses parties aériennes, plus particulièrement les sommités fleuries, peut être appliqué sur la peau lorsqu'elle présente déjà des signes cliniques d'une déficience de la barrière cutanée.

Un aspect de la présente invention concerne l'utilisation non thérapeutique ou cosmétique de l'extrait d’aigremoine selon l’invention, en particulier de ses parties aériennes, plus particulièrement les sommités fleuries, pour lutter contre les dommages à la barrière cutanée humaine provoqués par les agressions environnementales.

Selon un autre aspect, la présente invention concerne un extrait d’aigremoine selon l’invention, en particulier de ses parties aériennes, plus particulièrement les sommités fleuries, pour une utilisation dans le traitement et / ou la prévention des troubles de la barrière cutanée humaine et des signes associés.

Selon un autre aspect, la présente invention concerne l'utilisation d'extrait d’aigremoine selon l’invention, en particulier de ses parties aériennes, plus particulièrement les sommités fleuries, pour la préparation d'une composition destinée à lutter contre les atteintes de la barrière cutanée humaine provoquées par les agressions environnementales et / ou pour prévenir et / ou traiter les troubles de la barrière cutanée et les signes associés.

Selon un autre aspect, la présente invention concerne une méthode pour contrer les dommages à la barrière cutanée humaine provoqués par des agressions

environnementales, le procédé comprenant l'administration au sujet en ayant besoin d'une quantité efficace d'extrait d’aigremoine selon l’invention, en particulier de ses parties aériennes, plus particulièrement les sommités fleuries.

Selon un autre aspect, la présente invention concerne méthode pour le traitement et / ou la prévention des troubles de la barrière cutanée humaine et des signes associés, ledit procédé comprenant l'administration au sujet en ayant besoin d'une quantité efficace d'un extrait d’aigremoine selon l’invention, en particulier de ses parties aériennes, plus particulièrement les sommités fleuries.

Un autre aspect de l'invention concerne une composition cosmétique ou

dermocosmétique destinée à lutter contre les dommages à la barrière cutanée humaine causés par les agressions environnementales, ladite composition comprenant une quantité efficace d'extrait d’aigremoine selon l’invention, en particulier de ses parties aériennes, plus particulièrement les sommités fleuries, dans un milieu cosmétiquement ou dermocosmétiquement acceptable.

Avantageusement, l'extrait d’aigremoine selon l’invention, en particulier de ses parties aériennes, plus particulièrement les sommités fleuries, offre une protection contre les agressions environnementales, en particulier les agressions environnementales non liées aux UV, que ce soit du soleil ou de sources artificielles (y compris les rayons UVA et UVB), qui peuvent affecter la fonction de barrière cutanée humaine et provoquer une sécheresse cutanée.

Ces facteurs comprennent l'exposition à la pollution atmosphérique, en particulier aux polluants atmosphériques chimiques [par exemple la fumée (comme la fumée de tabac), les métaux lourds (tels que l'arsenic, le cadmium, le chrome), les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les composés organiques volatils (COV), oxydes, particules (PM) et ozone (03)] et les conditions climatiques autres que le rayonnement UV telles que les chocs osmotiques, la faible humidité de l'air, les contraintes thermiques environnementales, par exemple.

L' extrait d’aigremoine selon l’invention, en particulier de ses parties aériennes, plus particulièrement les sommités fleuries, ou une de ses compositions selon l'invention peut en général être destiné à améliorer l'état général de la peau humaine, et en particulier à contrer les agressions environnementales et à prévenir et / ou traiter des troubles de la barrière cutanée humaine et les signes associés.

Dans un mode de réalisation particulier, un extrait d’aigremoine selon l’invention, en particulier de ses parties aériennes, plus particulièrement les sommités fleuries, ou une de ses compositions est destiné à prévenir, traiter et / ou réduire les inconforts, les phénomènes désagréables ou la sécheresse cutanée de la peau humaine soumise à l'influence d'agressions environnementales telle que la pollution, en particulier les agressions environnementales non liées aux UV.

Dans un autre mode de réalisation particulier, un extrait d’aigremoine selon l’invention, en particulier de ses parties aériennes, plus particulièrement les sommités fleuries, ou une de ses compositions est destiné à prévenir, traiter et / ou à améliorer un trouble de la barrière cutanée humaine et les signes associés, le trouble de la barrière cutanée étant choisi parmi la peau sèche. Les troubles de la barrière cutanée humaine et les signes associés comprennent toutes les modifications de l'aspect extérieur de la peau dues notamment à l'action d'agressions environnementales, en particulier les agressions environnementales non liées aux UV, et à la déshydratation de la peau (notamment l'épiderme), tels que l'aspect rugueux et squameux, et la souplesse diminuée, mais aussi les sensations ou inconforts cutanés provoqués, tels que démangeaisons et / ou tiraillements.

Un extrait d’aigremoine selon l’invention, en particulier de ses parties aériennes, plus particulièrement les sommités fleuries, ou une de ses compositions selon l'invention peut notamment être destiné à prévenir, traiter et / ou améliorer la sécheresse cutanée et / ou les troubles cutanés associés à un état de sécheresse cutanée, notamment la sécheresse d'un épiderme, et plus particulièrement un défaut d'hydratation de la couche cornée.

DESCRIPTION DETAILLEE

Selon différents auteurs, le genre Agrimonia comprend 12 à 15 espèces parmi lesquelles l’aigremoine eupatoire (Agrimonia eupatoria L.) qui est une espèce de plantes herbacées vivaces nitrophiles, rhizomateuses, de la famille des Rosacées, commune de toute l’Europe.

Il s’agit d’une plante à longs épis grêles, avec des petites fleurs jaunes, avec des tiges de 0,30 à 0,60 m. Sa souche épaisse à racines rameuses émet une tige dressée simple ou peu ramifiée, velue, rougeâtre portant de grandes feuilles divisées en segment inégaux. Les feuilles alternes, sont composées de grandes folioles ovales et dentées alternant avec des folioles beaucoup plus petites. Les feuilles sont velues-grisâtres en dessous et sans glande odorantes. Les petites fleurs jaunes très nombreuses groupées en longue grappes terminales s’épanouissent de juin à août ; elles comprennent chacune un calice dont le tube est marqué de 10 sillons et porte à son sommet plusieurs rangées de petites épines molles et crochues, une corolle à 5 pétales ovales et étalés. Les fruits sont creusés de forts sillons dans toute leur longueur et leurs épines crochues ne sont pas rebroussées. Le fruit est constitué de 1 ou 2 akènes enfermés dans le calice hérissé et persistant dont la gorge s’est complètement fermée. C’est une plante vivace, commune dans les endroits frais, les bois ou les terrains incultes.

Cette espèce ne se rencontre pas sur les montagnes à des grandes altitudes, commune en général dans toute la France, elle se trouve dans toute l’Europe sauf dans la partie septentrionale de la péninsule Scandinave et dans les régions arctiques, elle se rencontre aussi dans les régions septentrionale et occidentale de l’Asie, en Afrique du Nord, aux îles Canaries. On récolte la plante pendant toute la durée de l’été, on réunit en bouquets que l’on fait sécher à l’ombre sur des claies ou sur des cordes.

Actuellement, l’aigremoine est employée comme astringent doux par voies interne et externe, utilisé dans les pharyngites, les gastro-entérites et les troubles intestinaux. En médecine traditionnelle, l’aigremoine est utilisée dans les cholécystopathies. Les sommités fleuries sont traditionnellement utilisées dans le traitement symptomatique des diarrhées légères (voie orale), des manifestations subjectives de l’insuffisance veineuse (jambes lourdes) et dans la symptomatologie hémorroïdaire (voie orale et locale), les bains de bouche pour l’hygiène buccale.

L’aigremoine renferme des composés phénoliques, des composés volatils et des composés triterpéniques. Dans les feuilles il y a des tanins condensés, accompagnés de petites quantités d’ellagitanins et de traces de gallotanins dans les tiges, silice, flavonoïdes (lutéoline, hétérosides d’apigénine et de kaempférol). La plante renferme des procyanidols dimères (B-l, B-3, B-6, B-7), trimères (C-l, C-2, et autres).

Le fractionnement de l’extrait aqueux à l’acétate d’éthyle a permis d’identifier plusieurs composés phénoliques :

- agrimoniine,

- acides p-coumarique, ellagique, acide 3,3’-di-0-méthyl ellagique, acide quinique,

- catechine

- caféoyl hexoside

- apigénine 8-C-glucoside (vitexine)

- apigénine

- apigénine 6-C-glucoside (isovitexine)

- apigénine 7-O-glucoside (apigetrine)

- apigénine 7-O-glucuronide

- lutéoline

- lutéoline 7-O-glucoside (cynaroside)

- lutéoline 7-O-glucuronide

- lutéoline acétyl-hexoside

- quercétine O-galloyl-hexoside

- quercétine 3-O-glucoside (isoquercetine)

- quercétine O-malonylhexoside

- quercétine 3-O-rhamnoside

- quercétine 7-O-rhamnoside

- quercétine-acétylglucoside

- kaempférol

- kaempférol 3-O-glucoside (astragaline) - kaempférol O-malonylhexoside

- kaempférol O-rhamnoside

- kaempférol O-p-coumaroylglucoside (tiliroside)

- kaempférol O-acétylhexosyl-O-rhamnoside

- kaempférol-7-O-alpha-L-rhamnoside

- rutine

Par entrainement avec des vapeurs d’eau de la racine et des feuilles, plusieurs composés volatils ont été identifiés dans cette espèce. Dans une étude (Feng et al., 2013, JAMC, ID246986, 9 pages), 87 composés volatils ont été séparés et identifiés, ils représentent au total 87% du total des constituants détectés. Du point de vue quantitatif, les composés représentatifs sont les suivants :

- cédrol

- a-pinène

- linalool

- l-(2-furyl)-l-hexanone

- a-terpinéol

- acétate de bornyle

- eucalyptol

- camphène

- a-cedrène

- patchoulol

Enfin des composés triterpéniques ont été identifiés : acide ursolique, acide 19 a- hydroxy-ursolique, acide oléanolique, acide tormentique. EXTRAIT SELON 1’ INVENTION

Par « extrait d’aigremoine », on entend désigner le produit d’extraction de tout ou partie de la plante Agrimonia eupatoria, de préférence ses sommités fleuries.

Par « produit d’extraction », on entend le produit obtenu après extraction de parties aériennes de la plante Agrimonia eupatoria, et en particulier les sommités fleuries d’ Agrimonia eupatoria, avec un solvant, appelé solvant d’extraction, (c’est-à-dire une solution liquide dans le solvant d’extraction) éventuellement sous une forme concentrée ou sèche après évaporation partielle ou totale du solvant d’extraction. Il peut donc s’agir d’un extrait sec.

Par « extrait sec », on entend au sens de la présente invention, un extrait dépourvu de solvant d’extraction ou en contenant uniquement à l’état de trace non significative. Un tel extrait sec contient ainsi uniquement de la matière issue d’ Agrimonia eupatoria, notamment de ses sommités fleuries. Il peut contenir également des traces non significatives de solvant d’extraction. Il peut être associé à un support de séchage tels que des maltodextrines, d’amidons, de silices...

Dans le cadre de la présente invention, l’extrait d’ Agrimonia eupatoria est obtenu avantageusement à partir des sommités fleuries de la plante.

Les parties de la plante aigremoine, en particulier ses sommités fleuries, peuvent être fraîches, congelées ou sèches, entières ; coupées ou broyées puis soumises à une étape d’extraction.

Un procédé de préparation d’un extrait selon l’invention comprend une étape d’extraction d’ Agrimonia eupatoria, en particulier de ses sommités fleuries, par un solvant d’extraction. L’extraction peut être réalisée à température ambiante (par exemple entre 15 et 30°C, notamment entre 20 et 25°C) ou à chaud (entre 40 et 250°C et/ou à pression atmosphérique ou à haute pression.

Le solvant d’extraction peut être un solvant choisi(s) parmi :

- l’eau

- les alcools en Cl à C5, par exemple l’éthanol, le méthanol, l’isopropanol

- des glycols en C3 à C5, par exemple le propylène glycol, butylène glycol, pentylène glycol

- les cétones dont l’acétone et la méthyléthylacétone

- l’hexane, l’heptane

- l’acétate d’éthyle

- le C02,

- leurs mélanges.

De façon avantageuse, le solvant d’extraction est un solvant hydro-alcoolique, c’est-à- dire un mélange alcool en Cl à C5/eau, tel qu’un mélange éthanol/eau.

Plus particulièrement lorsque le solvant est hydroalcoolique, il peut s’agir d’un mélange alcool en Cl-C5/eau dans un ratio volumique alcool/eau compris entre 10/90 et 90/10, préférentiellement entre 20/80 et 40/60. De manière préférée, le solvant d’extraction est un mélange éthanol/eau dans un ratio volumique de l’ordre de 10/90 à 90/10, plus particulièrement entre 20/80 et 40/60. Plus particulièrement encore, le solvant d’extraction est un mélange éthanol/eau dans un ratio volumique de 30/70.

L’extraction peut être réalisée par différentes technologies, notamment dites « vertes », telles qu’à pression atmosphérique (en utilisant éventuellement des moyens d’assistance pour l’extraction tels que les ultrasons, les micro-ondes, la lixiviation, la macération, la décoction...) ou à hautes pressions, avec des solvants d’extraction à l’état super- ou sub critique tels que le C02 avec ou sans co-solvant tel que l’éthanol ou l’eau, et/ou à des températures comprises entre 20 °C et 250°C.

Pour l’extraction, le ratio solvant/parties d’aigremoine pourra être compris, en masse (g)/volume (ml), entre 1/5 et 1/20, particulièrement entre 1/8 et 1/12.

L’extrait d’aigremoine, en particulier un extrait de ses sommités fleuries, sera composé avantageusement d’une fraction phénolique.

Par « fraction phénolique », on entend une fraction de l’extrait contenant des composés ayant un ou plusieurs groupements phénol tels que les flavonoïdes et les tanins.

Selon un premier aspect, l’invention concerne l’utilisation d’un extrait de partie aérienne d’aigremoine comme agent cosmétique anti -pollution.

Par agent cosmétique anti-pollution, on entend un ingrédient d’une composition cosmétique ayant pour effet de prévenir ou traiter les effets des polluants atmosphériques au niveau de la peau et/ou des phanères.

Selon un deuxième aspect, la présente invention concerne une composition

dermatologique ou cosmétique comprenant au moins un extrait de partie aérienne d’aigremoine avec au moins un excipient dermatologiquement ou cosmétiquement acceptable pour son utilisation pour prévenir ou traiter les effets des polluants atmosphériques au niveau de la peau et/ou des phanères.

Par phanères on entend les cheveux, les poils, les ongles ou toute autre matière kératinique. De manière préférée, il s’agit des cheveux.

Avantageusement, l’extrait compris dans la composition dermatologique ou cosmétique est tel que décrit précédemment.

Selon un mode de réalisation particulier de l’invention, la composition dermatologique ou cosmétique comprenant au moins un extrait de partie aérienne d’aigremoine tel que décrit précédemment et au moins un excipient dermatologiquement ou cosmétiquement acceptable comprend de 0,01 à 10% en poids, de préférence 0,05 à 5% en poids, de manière préférée de 0,1 à 3% en poids, de manière encore préférée de 0,5 à 2% d’extrait de parties aériennes d’aigremoine, en poids d’extrait sec par rapport au poids total de la composition.

L’invention vise de préférence une composition dermatologique ou cosmétique selon l’invention se présentant sous une forme propre et adaptée à une application topique, notamment au niveau de la peau, du cuir chevelu et/ou des cheveux.

La composition cosmétique ou dermatologique selon l’invention peut se présenter ainsi sous les formes qui sont habituellement connues pour une administration topique, c’est-à- dire notamment les lotions, les shampoings, les baumes, les mousses, les gels, les dispersions, les émulsions, les sprays, les sérums, les masques ou les crèmes, avec des excipients pouvant permettre notamment une pénétration afin d’améliorer les propriétés et l’accessibilité du principe actif.

Avantageusement il s’agira d’un lait, d’une crème ou d’un baume.

L’invention vise ainsi, des compositions dermatologiques ou cosmétiques selon l’un des modes de réalisation de la présente invention, caractérisées en ce qu’elles se présentent sous une forme propre et adaptée à une application topique.

Ces compositions contiennent généralement, outre un extrait d’aigremoine selon l’invention, en particulier un extrait de parties aériennes d’aigremoine, un milieu physiologiquement acceptable, en particulier un ou plusieurs excipients cosmétiquement ou dermatologiquement acceptables, en général à base d’eau ou de solvant, par exemple des alcools, des éthers ou des glycols. Elles peuvent ainsi également contenir des agents tensioactifs, des agents complexants, des conservateurs, des agents stabilisants, des émulsifiants, des épaississants, des gélifiants, des humectants, des émollients, des oligo éléments, des huiles essentielles, des parfums, des colorants, des agents matifiants, des filtres chimiques ou minéraux, des agents hydratants ou des eaux thermales, des agents anti-UV ou des filtres solaires, par exemple.

La composition cosmétique ou dermatologique selon l’invention peut contenir en outre au moins un autre composé anti-pollution choisi parmi les filtres solaires, les

polysaccharides, les nacres.

Selon un mode de réalisation alternative, la présente invention concerne aussi une composition comprenant un extrait de parties aériennes d’aigremoine tel que décrit, sous une forme adaptée à une administration orale.

L’invention vise ainsi l’utilisation d’une composition cosmétique anti-polluante selon l’invention, caractérisée en ce que la composition est destinée à une administration orale. En particulier l’invention vise l’utilisation d’une composition cosmétique anti-polluante comprenant au moins un extrait de parties aériennes d’aigremoine, avec au moins un excipient pharmaceutiquement acceptable, pour prévenir ou traiter les effets des polluants atmosphériques au niveau de la peau et/ou des phanères caractérisée en ce que la composition est destinée à une administration orale.

En particulier il pourra s’agir de capsule, gélule, comprimé, poudre buvable contenant l’extrait de parties aériennes d’aigremoine tel qu’ici décrit en association avec des excipients usuels pharmaceutiquement acceptables tel que des agents de charge, stabilisants, colorants, traditionnellement utilisés en dans la formulation galénique de formes pharmaceutiques orales. De telles formes orales pourront comprendre 0,01 à 10% en poids, de préférence 0,05 à 5% en poids, de manière préférée de 0,1 à 3% en poids, de manière encore préférée de 0,5 à 2% d’extrait de parties aériennes d’aigremoine, en poids d’extrait sec par rapport au poids total de la composition.

La composition cosmétique ou dermatologique, sous une forme adaptée pour application topique ou administration orale, selon l’invention, peut contenir en outre au moins un autre extrait végétal.

Les exemples suivants illustrent l’invention sans en limiter la portée.

Exemple 1 : Préparation de l’extrait

- Introduire dans un réacteur 100 g de parties aériennes broyées avec 1 litre d’éthanol 30% (v/v),

- Extraire à température ambiante pendant 2 heures avec agitation (l’extraction est réalisée deux fois),

- Filtrer à température ambiante,

- Récupérer les filtrats,

- Concentrer,

- Stériliser 20 min à 120°C si nécessaire,

- Mettre à sec,

- La solution obtenue constitue l’extrait hydro-alcoolique de parties aériennes

d’Aigremoine.

Le rendement est de 12 g / 100 g de sommités fleuries.

Exemple 2 : Activité anti-pollution

L’objectif de cette étude est d’évaluer l’activité anti-oxydante, détoxifiante et protectrice contre l’ozone d’un extrait d’aigremoine, suivant une exposition à l’ozone au sein d’un épithélium humain reconstruit (RHE) mimant ainsi l’effet de la pollution sur la peau.

Les lipides jouant un rôle dans la fonction barrière de l’épiderme, comme les acides gras libres, le cholestérol, les triglycérides et les céramides, peuvent être impactés sous des conditions de stress avec une augmentation des dommages oxydatifs des lipides. Des mesures directes de peroxydation lipidique peuvent être réalisées en mesurant le malondialdhédyde (MD A) par des techniques de chromatographie gazeuse associée avec de la spectrométrie de masse. Ce composé est présent naturellement dans les tissus, où il est une manifestation du stress oxydant. Il est issu notamment de l’action des dérivés réactifs de l’oxygène sur les acides gras polyinsaturés.

Plusieurs conditions sont réalisées dans cette étude :

- Contrôle négatif : RHE non-stressé ;

- Contrôle positif : RHE stressé par l’ozone ;

- Test avec un extrait d’aigremoine : RHE stressé par l’ozone est en contact avec l’extrait (n=3), ce test est réalisé avec 3 concentrations différentes (1, 3 et 10 pg/ml) ;

- Test avec un composé de référence : RHE stressé par l’ozone est en contact avec le composé de référence (Trolox).

L'acide 3,4-dihydro-6-hydroxy-2,5,7,8-tétraméthyl-2H-l -benzopyran-2-carboxylique, ou Trolox, est un analogue hydrophile de la vitamine E. Il s'agit d'un antioxydant, qui est utilisé pour limiter les dommages dus au stress oxydant. L’extrait d’aigremoine est solubilisé dans l’eau/DMSO, (80/20, v/v).

Le processus est basé sur l’oxydation lipidique à partir d’une ozonolyse. La production d’ozone est faite à 0.2 L/min par un mélange d’02 et 03 (99/1% (v/v)) dans le milieu. La production de 1% d’ozone produit par ce processus est équivalent à 4 ppm d’une exposition à l’ozone. La réaction d’ ozonolyse induit divers produits appelés produits primaires ou secondaires selon le réarrangement de Criegee.

Les RHE sont construits à partir de kératinocytes primaires normaux humains obtenus de sujets ayant subis une dermolipectomie abdominale. Après 8 jours d’exposition à l’air, le milieu est changé, le composé à tester est ajouté à la concentration voulue. Au jour 9, les RHE sont placés en chambre avec un nouveau milieu. Le milieu de réaction est rafraîchi à 5°C et sous air bullé pendant 1 minute. La production d’air est de 0,2 L/min à

approximativement 99% d’02 et 1% d’03 (v/v). Puis les RHE sont introduits dans une plaque et un nouveau milieu (sans actif) est ajouté. Au jour 10, les RHE et milieux sont récupérés.

Un indice de protection est calculé à partir des conditions de stress et de témoin.

IP(%)= (condition de stress - (condition de stress + actif))/(condition de stress - condition témoin) * 100.

L’évaluation statistique est basée sur une ANOVA à une voie suivie par le test de comparaison multiple de Bonferroni.

Résultats

La production de MDA (ng/mg de protéines) est représentée pour chaque conditions testée moyennées pour les 3 donneurs dans le tableau 2 ci-dessous

[Table 1]

Ce test est particulièrement robuste et fiable. Les valeurs de concentrations de MDA dans le groupe contrôle sont relativement homogènes avec une valeur moyenne de 18,3 ± 0,7 ng/mg de protéines. Pour les conditions de stress, avec l’exposition à l’ozone, la production de MDA est fortement augmentée, cette augmentation est statistiquement significative (p<0,001) par rapport au groupe témoin (sans ozone). La variabilité des réponses est également faible, le valeur moyenne atteint 53,6 ± 3,2 ng/mg de protéines.

Le trolox testé à lmg/ml réduit significativement (p=0,0062) la production de MDA, ce résultat attendu permet de valider ce test.

L’extrait d’aigremoine réduit significativement et de façon concentration-dépendante la production de MDA. A 3pg/ml, cette réduction est déjà significative (p=0,0022), à 10pg/ml l’indice de protection atteint plus de 50 % (p=0,0001) et dépasse largement donc celui trouvé avec le produit de référence (trolox : 38%).

Les inventeurs mettent en évidence qu’un extrait d’aigremoine induit un effet protecteur contre la peroxydation lipidique due à l’ozone, démontrant un effet anti -pollution.