Une hernie inguinale résulte du passage du péritoine, accompagné ou non de certains viscères, au travers du canal inguinal qu'emprunte le cordon spermatique (hernie dite alors indirecte ou oblique externe) ou au travers du canal fémoral qu'empruntent les vaisseaux iliaques (hernie dite alors fémorale), ou au travers d'une zone faible de la paroi abdominale inguinale située médialement par rapport aux vaisseaux épigastriques (hernie dite alors directe).

Pour le traitement d'une telle hernie, il est connu d'utiliser un renfort de paroi abdominale formé par une ou plusieurs pièces prothétiques poreuses en matériau ajouré biocompatible, ce renfort étant placé autour de l'orifice interne du canal inguinal, entre le péritoine et les muscles abdominaux.

Un renfort"anatomique"connu comprend une première pièce et une deuxième pièce assemblées l'une à l'autre.

La première pièce présente une forme en"L"renversé comprenant une partie principale destinée à venir reposer contre la paroi musculaire, notamment les muscles grand droit et transverse, et une partie secondaire, minoritaire en surface, destinée à venir recouvrir l'extrémité supérieure de l'os pubien et le ligament de Cooper. Le bord longitudinal de la partie principale à partir duquel se projette ladite partie secondaire a une forme plus ou moins ondulée, adaptée à celle des structures inguinales inférieures, à savoir notamment les vaisseaux spermatiques et iliaques et le muscle psoas.

La deuxième pièce est assemblée à la première pièce le long d'une partie ou de la totalité de ce bord longitudinal et du bord latéral de ladite partie secondaire consécutif à ce bord longitudinal, et est destinée à épouser la forme générale desdites structures inguinales inférieures, c'est à dire les vaisseaux iliaques et le muscle psoas latéralement.

Dans certaines techniques chirurgicales, le cordon spermatique doit passer au travers de ce renfort et, pour permettre ce passage, un renfort existant comprend un trou aménagé dans ladite première pièce et une découpe reliant ce trou à un bord périphérique de cette première pièce, cette découpe pouvant tre délimitée par deux rabats se chevauchant. Lorsque ladite

deuxième pièce est reliée à ladite première pièce sur une partie seulement dudit bord longitudinal, le cordon spermatique peut tre engagé entre ladite première pièce et ladite deuxième pièce jusqu'à prendre place dans une encoche aménagée dans ladite première pièce ou dans ladite deuxième pièce, ou dans ces deux pièces.

Ces trous ou encoches conduisent à découper le matériau ajouré formant l'une et/ou l'autre desdites pièces et ont ainsi pour inconvénient de former une zone relativement lâche autour du cordon spermatique, et donc autour de l'orifice interne du canal inguinal. II résulte un renforcement limité de la paroi abdominale à cet endroit, pouvant rendre possible une récidive de hernie.

En outre, ces trous ou encoches impliquent que le renfort soit mis en place selon une position déterminée, définie par la position du cordon spermatique, ce qui peut conduire à des difficultés pour réaliser cette mise en place.

La présente invention vise à remédier à ces inconvénients.

Un objectif de l'invention est donc de fournir un renfort pariétal anatomique pour le traitement d'une hernie inguinale qui permette de prévenir efficacement toute récidive de hernie, particulièrement autour du cordon spermatique dans le cas des prothèses fendues.

Un autre objectif de l'invention est de fournir un renfort n'impliquant pas un positionnement déterminé de ce renfort pour permettre le passage du cordon spermatique au travers de ce renfort.

Un objectif supplémentaire de l'invention est de faciliter l'engagement du cordon spermatique au travers du renfort.

Le renfort selon l'invention comprend une première pièce et une deuxième pièce assemblées l'une à l'autre, ladite première pièce présentant une partie principale destinée à venir reposer contre la paroi musculaire, notamment les muscles grand droit et transverse, et une partie secondaire, minoritaire en surface, destinée à venir recouvrir l'extrémité supérieure de l'os pubien et le ligament de Cooper, le bord longitudinal de ladite partie principale duquel se projette ladite partie secondaire et le bord latéral de cette partie secondaire consécutif à ce bord longitudinal ayant une forme plus ou moins ondulée, adaptée à celle des structures inguinales inférieures, à savoir notamment les vaisseaux spermatiques et iliaques et le muscle psoas, ladite deuxième pièce étant assemblée à ladite première pièce le long d'une partie ou

de la totalité dudit bord longitudinal et dudit bord latéral, et étant destinée à épouser la forme générale desdites structures inguinales inférieures.

Dans ce renfort, ladite première pièce comprend une découpe aménageant une zone de passage du cordon spermatique à travers elle située à distance dudit bord longitudinal, et comprend un rabat relié à elle, dimensionné de manière à s'étendre près dudit bord longitudinal et à recouvrir largement la zone de ladite première pièce s'étendant entre ledit bord longitudinal et ladite zone de passage, ce rabat pouvant tre soulevé par rapport à ladite première pièce pour l'engagement du cordon spermatique entre ladite première pièce et lui-mme et pouvant tre rabattu contre ladite première pièce pour maintenir ce cordon entre cette première pièce et lui-mme.

Les zones par lesquelles le cordon spermatique rentre au travers du renfort et sort au-delà de ce renfort sont ainsi mutuellement décalées et distantes, de sorte que le cordon spermatique ne traverse pas le renfort selon un parcours direct, sensiblement perpendiculaire à ladite première pièce, mais selon un parcours en chicane. Ce parcours se fait de plus entre ladite première pièce d'une part et ledit rabat d'autre part, donc entre deux épaisseurs de matériau.

Cette configuration de parcours et ces deux épaisseurs de matériau éliminent toute découpe d'un orifice dans ladite première pièce destiné à tre traversé directement par le cordon spermatique, risquant de former une zone plus ou moins lâche de cette première pièce autour du cordon spermatique. Dans le renfort selon l'invention, au contraire, le cordon rentre dans le renfort en étant reçu contre ladite zone de la première pièce s'étendant entre ledit bord longitudinal et ladite zone de passage, et sort du renfort par ladite zone de passage, au niveau de laquelle il est parfaitement recouvert par ledit rabat.

Ce renfort permet ainsi de parfaitement prévenir toute récidive de hernie.

De plus, ledit rabat ne détermine pas une zone précise d'engagement du cordon spermatique au travers du renfort, et n'oblige donc pas à un positionnement déterminé de ce renfort pour permettre ce passage.

La mise en place du renfort s'en trouve facilitée, et le rabat facilite lui-mme l'engagement du cordon spermatique au travers du renfort.

La largeur de ladite zone de la première pièce s'étendant entre ledit bord longitudinal et ladite zone de passage peut aller de 0,3 à 1 pouce (0,75 à 2,5 cm), selon la taille du renfort.

Avantageusement, ladite découpe peut aménager ladite zone de passage selon une forme allongée dans une direction sensiblement parallèle à la direction longitudinale générale dudit bord longitudinal.

Cette zone de passage allongée permet également de ne pas délimiter un point de passage déterminé du cordon spermatique au travers du renfort, et donc de ne pas imposer une position déterminée de mise en place du renfort.

De préférence, ladite découpe consiste en une échancrure délimitée par des bords respectivement sensiblement perpendiculaire et sensiblement parallèle à la direction longitudinale générale dudit bord longitudinal.

Le rabat est de préférence relié à ladite première pièce selon une ligne sensiblement perpendiculaire à la direction longitudinale générale dudit bord longitudinal, cette ligne étant en particulier une ligne de couture.

Avantageusement, le rabat présente une extension venant, lorsque ce rabat est placé contre ladite première pièce, recouvrir ladite deuxième pièce.

Cette extension contribue à prévenir efficacement le risque d'une récidive de la hernie.

Avantageusement, le rabat est maintenu contre ladite première pièce au moyen d'une pièce de matériau agrippant fixée sur ladite première pièce ou sur ledit rabat, cette pièce de matériau agrippant comprenant des picots propres à venir s'insérer dans les fibres dudit rabat ou de ladite première pièce et à accrocher ces fibres.

Ce matériau agrippant permet le maintien fiable du rabat le long de ladite première pièce.

La présente invention est maintenant décrite par référence au dessin annexé, dans lequel la figure 1 est une vue à plat, en éclaté, des différentes pièces qui constituent le renfort qu'elle concerne ; la figure 2 est une vue en perspective de ce renfort ; la figure 3 en est une vue en perspective après implantation, le site d'implantation étant représenté de manière très simplifiée ;

la figure 4 en est une vue en coupe selon la ligne IV-IV de la 5 figure 3, et la figure 5 en est une vue selon selon la ligne V-V de la figure 3.

Les figures 2 et 3 représentent un renfort pariétal anatomique 1 permettant le traitement d'une hernie inguinale. Il s'agit, dans l'exemple représenté, d'un renfort de traitement d'une hernie inguinale du côté gauche, un renfort de forme symétrique étant utilisé pour traiter une hernie inguinale du côté droit.

La figure 3 montre, outre le renfort 1, la région inguinale extrapéritonéale, vue de l'intérieur de l'abdomen vers l'extérieur de celui-ci. II peut y tre reconnu le muscle grand droit 2, le muscle transverse 3, le tubercule pubien 4, le muscle psoas 5, l'aile iliaque 6, les vaisseaux spermatiques et iliaques 7, l'orifice interne 8 du canal inguinal et le cordon spermatique 9. Le péritoine, le fascia transversalis et le ligament de Cooper ne sont pas représentés pour la clarté du dessin.

Ainsi que le montrent les figures 1 et 2, le renfort 1 comprend une première pièce 10, une deuxième pièce 20, un rabat 30, et une pièce 40 en matériau agrippant.

La pièce 10 est en un matériau poreux et flexible, relativement rigide comparativement au matériau de la pièce 20, par exemple en un tissu de fils multifilaments de polyester, à simple épaisseur. Elle présente une partie principale 11 destinée à venir reposer contre la paroi musculaire, notamment contre les muscles grand droit 2 et transverse 3, et une partie secondaire 12, minoritaire en surface, destinée à venir recouvrir l'extrémité supérieure de l'os pubien et le ligament de Cooper.

Le bord longitudinal 13 de la partie principale 11 duquel se projette la partie secondaire 12 présente une forme ondulée définissant un creux 14a proche de la partie 12, conformé pour contourner les vaisseaux spermatiques et iliaques 7, et un creux 14b distant de la partie 12, conformé pour s'adapter à la forme du muscle psoas 5.

La pièce 10 comprend également une échancrure délimitée par des bords 15 et 16 respectivement sensiblement perpendiculaire et sensiblement parallèle à la direction longitudinale générale 50 du bord longitudinal 13. Ces bords 15 et 16 aménagent une zone de passage 51 du cordon spermatique 9 au-delà de la pièce 10, située à distance du bord longitudinal 13 et ayant une forme allongée dans une direction sensiblement parallèle à ladite direction

longitudinale générale 50. La largeur de la zone 18 de la pièce 10 s'étendant entre le bord longitudinal 13 et le bord 16 peut aller de 0,3 à 1 pouce (0,75 à 2,5 cm), selon la taille du renfort 1.

La deuxième pièce 20 est également en un matériau poreux et flexible, plus souple que le matériau constituant la pièce 10, par exemple en un tricot ou un tissu de fils polyester multifilaments ayant 1 à 2 mm d'épaisseur.

Cette pièce 20 présente un bord longitudinal rectiligne 21, des bords d'extrémités arrondis 22 et un bord longitudinal 23 opposé au bord 21 sensiblement rectiligne. Ainsi que cela apparaît sur la figure 2, la pièce 20 est assemblée à la pièce 10 le long de la totalité du bord longitudinal 13 et du bord latéral 19 de la partie secondaire 12 consécutif à ce bord longitudinal 13, par une couture 55 réalisée légèrement en retrait de ces bords 13 et 19. La pièce 20 présente ainsi une forme ondulée qui suit les ondulations du bord 13 et du bord 19, adaptée à la forme des structures anatomiques inférieures de l'espace inguinal à traiter, qu'elle recouvre partiellement.

Le rabat 30 est en un matériau poreux et flexible, plus souple que le matériau constituant la pièce 10. II peut notamment tre réalisé dans le mme matériau que celui constituant la pièce 20.

Ce rabat 30 est relié à la pièce 10 selon une ligne de couture 56 sensiblement perpendiculaire à la direction longitudinale générale 50 du bord longitudinal 13, et est dimensionné de manière à recouvrir l'échancrure aménagée dans la pièce 10, la zone 18, et, par une extension libre 31 qui le prolonge, la partie de la pièce 20 s'étendant en face de lui.

La pièce 40 comprend une structure de base tissée ou tricotée et inclut des picots aggripants propres à s'insérer dans la structure du rabat 30 et à agripper les fils et fibres de celui-ci.

Cette pièce 40 est dimensionnée pour n'occuper qu'une partie de la zone 18 et est fixée à cette zone 18 du côté longitudinal de la pièce 10 opposée à celui sur lequel se trouve la partie 12, à distance du bord 15. Elle permet de maintenir le rabat 30 plaqué contre la pièce 10.

Le renfort 1 est destiné à tre mis en place dans l'espace inguinal à traiter notamment par voie postérieure en utilisant une technique de laparoscopie. Cette technique, bien connue en elle-mme et donc non décrite en détails, comprend l'aménagement d'un espace extrapéritonéal entre le fascia transversalis et les muscles grand droit et transversal par insufflation

d'air et séparation du péritoine et de la paroi abdominale puis mise en place d'un ou plusieurs trocarts de travail, dont un permet l'introduction du renfort 1.

Après introduction, ce dernier est déployé dans ledit espace extrapéritonéal ; la partie 11 de la pièce 10 vient reposer contre les muscles grand droit et transversal et la partie 12 vient reposer contre l'os pubien en recouvrant le ligament de Cooper, le bord inférieur de la partie 11 venant reposer contre les vaisseaux 7 en les contournant et prendre appui contre le muscle psoas 5 ; la pièce 20 vient quant à elle recouvrir ces vaisseaux 7 et une partie du muscle psoas 5.

Le rabat 30 est soulevé pour permettre l'engagement du cordon spermatique 9 le long de la zone 18 puis est rabattu contre la pièce 10 de manière à tre agrippé par la pièce 40.

Il apparaît sur la figure 4 que, dans cette position rabattue du rabat 30, le cordon spermatique 9 rentre dans le renfort 1 en étant reçu contre la zone 18 et sort du renfort 1 par ladite zone de passage 51, au-delà du bord 16.

Les zones par lesquelles le cordon spermatique 9 rentre au travers du renfort 1 et sort au-delà de ce renfort sont ainsi mutuellement décalées et distantes, de sorte que le cordon spermatique 9 traverse le renfort 1 selon un parcours en chicane.

Ce parcours se fait entre la zone 18 d'une part et le rabat 30 d'autre part, qui recouvre parfaitement le cordon spermatique 9, particulièrement au niveau de la zone de passage 51.

Le renfort 1 permet ainsi de parfaitement prévenir toute récidive de hernie.

De plus, comme cela apparaît sur la figure 5, la zone de passage 51 et le rabat 30 ne déterminent pas une zone précise d'engagement du cordon spermatique 9 au travers du renfort 1. Cette zone 51 et ce rabat 30 n'obligent donc pas à un positionnement déterminé du renfort 1 dans le site d'implantation et permettent de positionner le bord médial du renfort 1 au-delà de la ligne médiane si nécéssaire. La mise en place du renfort 1 s'en trouve facilitée, et le rabat 30 facilite lui-mme l'engagement du cordon spermatique 9 au travers du renfort 1.

Ainsi qu'il apparaît de ce qui précède, l'invention apporte des améliorations déterminantes aux renforts homologues de la technique antérieure.

II va de soi que l'invention n'est pas limitée à la forme de réalisation décrite ci-dessus à titre d'exemple mais qu'elle en embrasse au contraire toutes les variantes de réalisation entrant dans le champ de protection défini par les revendications ci-annexées.