La présente invention concerne un appareil récupérateur de matières polluantes, en particulier des hydrocarbures, ainsi que l'emploi d'un tel appareil pour la récolte des algues.

Elle. se rapporte, plus particulièrement, à un appareil destiné à l'enlèvement mécanisé des matières polluantes en bordure de rivage ou sur un plan d'eau agité ou non.

On connaît déjà dans t'état de la technique, notamment par le brevet FR A 2599065, un appareil de ce type qui est pourvu d'un système d'aspiration constitué d'une pompe munie d'une tuyauterie souple de refoulement vers une capacité de stockage.

Ce type d'appareil présente l'inconvénient de ne pouvoir tre opérationnel que sur des plans d'eau calme. De plus, selon la consistance de la matière polluante à récupérer, c'est-à-dire une matière pâteuse, adhérante ou un hydrocarbure mlé de déchets solides, un bourrage de la tuyauterie souple peut se présenter rendant ainsi I'appareil non opérationnel.

Le but de l'invention est de proposer un appareil récupérateur qui permet de résoudre tout ou partie des inconvénients précités.

A cet effet, la présente invention a pour objet un appareil récupérateur de matières polluantes, en particulier des hydrocarbures, susceptible d'tre fixé à un engin maritime ou terrestre, constitué d'un moyen de convoyage de la matière polluante jusqu'à l'intérieur d'une capacité de stockage, caractérisé en ce que le moyen de convoyage est constitué de deux tapis roulants, désigné tapis supérieur et tapis inférieur, disposes l'un au-dessus de l'autre de manière à former une gaine de conduite forcée pour la matière polluante à récupérer afin de i'acheminer dans la capacité de stockage et en ce que la partie amont des tapis est en contact direct avec le milieu dans lequel se trouve la matière polluante.

Suivant quelques dispositions intéressantes de l'invention : -la partie amont des tapis supérieur et inférieur est agencée de telle manière à former ensemble une bouche en"V"dont I'angle douverture est réglable en fonction de la consistance de la matière polluante à traiter ; -il est disposé à t'entrée de ladite bouche un dispositif de découpe de la matière ;

-il est disposé à t'entrée de ladite bouche un dispositif de guidage de la matière polluante ; -le dispositif de découpe est composé d'une pluralité de bras trancheurs, constitué d'un câble, par exemple en inox, disposés verticalement à t'entrée de la bouche ; -le moyen de guidage de la matière polluante vers t'entrée de la bouche est constitué d'une vis sans fin motorisée dont la vitesse est adaptée à la matière à récupérer ; -le moyen de guidage comporte à t'embouchure de la bouche formée par le tapis supérieur et le tapis inférieur des courroies crantées disposées verticalement et formant la forme générale d'un « V » en vue de dessus de I'appareil ; -la distance séparant les tapis supérieur et inférieur constituant la gaine de conduite forcée est réglable en fonction de la matière par exemple au moyen de vérins hydrauliques ; -les tapis inférieur et supérieur sont pourvus respectivement dans leurs parties aval d'un moyen de nettoyage ; -le tapis supérieur est associé à une chaîne dans laquelle les espaces entre chaque maillons de la chaîne forment en coopération avec le tapis inférieur des réservoirs d'acheminement de la matière polluante et en ce que une roue crantée montée libre en rotation est disposée à l'extrémité de ladite chaîne d'une part, le tapis inférieur étant pourvu uniquement d'un fil d'acier positionnée transversalement à l'extrémité de celui-ci d'autre part de manière à former respectivement le moyen de nettoyage ; -la capacité de stockage est constituée d'un réservoir à capacité de remplissage régulé par des câbles solidaires d'un engin ; -la partie amont du tapis inférieur est équipée d'une roue de profondeur et 1'ensemble formant moyen de convoyage est articulé autour d'un axe transversal sur l'engin auquel il est fixé ; Un autre objet de l'invention concerne un engin terrestre ou maritime, caractérisé en ce qu'il comporte au moins un appareil conforme à l'une quelconque des caractéristiques mentionnées ci-dessus.

Les caractéristiques de l'invention mentionnées ci-dessus, ainsi que d'autres, apparaîtront plus clairement à a lecture de la description suivante d'un exemple de réalisation, en se référant aux dessins annexés sur lesquels : -la figure 1 est une vue schématique d'un premier mode de réalisation d'un appareil récupérateur selon la présente invention, fixé sur l'un des côtés d'un navire ou engin maritime, -la figure 2 est une vue de face partielle à plus grande échelle de la zone A de la figure 1, -la figure 3 est une vue schématique d'une variante de réalisation de I'appareil selon la présente invention, -la figure 4 est une vue schématique en perspective à plus grande échelle de la zone B de la figure 3, -la figure 5 est une vue partielle suivant la flèche D de la figure 1, -la figure 6 est une vue schématique d'un second mode de réalisation de I'appareil selon l'invention, et -la figure 7 est une vue schématique latérale d'une variante de réalisation de la partie A de la figure 1.

On a représenté à la figure 1, un appareil récupérateur 1 selon la présente invention, disposé sur l'un des côtés latéraux du navire 2.

Cet appareil 1 est constitué, avantageusement, d'un moyen de convoyage de la manière polluante jusqu'à I'intérieur d'une capacité de stockage 7. Ce moyen de convoyage est constitué de deux tapis roulants, désignés respectivement dans la suite de la description, tapis supérieur 3 et tapis inférieur 4, entraînés de manière connue par des moteurs électriques, thermiques ou hydraulique non représentés. Ces tapis sont disposés l'un au-dessus de l'autre de manière à former une gaine 5 de conduite forcée pour la matière polluante 6 à récupérer afin de I'acheminer dans la capacité de stockage 7.

On notera que chacun des tapis est entraîné par des chaînes latérales ou des tapis crantés double supprimant ainsi tous problèmes de patinage. La forme des tapis et la matière de ces tapis sont déterminées selon la nature du polluant à récupérer, ainsi les tapis peuvent tre du type brosse, rainures ou en éponge

ou encore en caoutchouc armé résistant aux hydrocarbures. Selon une variante, la forme du tapis supérieur 3 est du type cranté tandis que le tapis inférieur 4 est du type lisse afin de former avantageusement une multitude de réservoir le long du moyen de convoyage.

La partie amont 8a des tapis roulants 3 et 4, en considérant le sens de déplacement représenté par la flèche F du navire 2, est en partie immergée dans l'eau afin de saisir au mieux la matière polluante 6, tandis que la partie aval 8b desdits tapis est située sensiblement au niveau du pont du navire 2.

On notera que le tapis inférieur 4 est composé de trois parties d'acheminement de la matière polluante qui sont délimitées par le changement de pente de ce dernier, désignées respectivement tapis d'entrée 4a, tapis intermédiaire 4b et tapis d'évacuation 4c.

Le tapis supérieur 3 est constitué, comme visible sur la figure 1, de deux parties d'acheminement également délimitées par le changement de pente de ce dernier, désignées respectivement tapis de saisie 3a et tapis d'amenage 3b.

Le tapis de saisie 3a et le tapis d'entrée 4a forment ensemble une bouche en"V", afin de diriger la matière polluante 6 vers la gaine de conduite 5 forcée, qui est formée par la disposition parallèle dans un mme plan des tapis de convoyage 3b et intermédiaire 4b.

La distance d séparant les tapis de convoyage 3b et intermédiaire 4b est réglable par l'intermédiaire de vérins hydrauliques ou des ressorts à lames, non représentés, dont la partie fixe de chacun des vérins est solidaire, par exemple, du tapis inférieur 4 et la partie mobile solidaire du tapis supérieur 3.

De mme, I'angle a, désigne angle d'ouverture, défini entre les tapis de saisie 3a et d'entrée 4a formant la bouche en"V"est réglable par l'intermédiaire par exemple de vérins non représentés.

Le tapis d'entrée 4a peut avantageusement comporter un volet articulé à son extrémité autour d'un axe transversal destiné à agir comme un volet anti- retour de la matière polluante à récupérer. Ce volet est en outre associé à au moins un flotteur permettant ainsi en fonction des mouvements de l'eau d'ouvrir ou de fermer le volet. L'association du volet avec le flotteur est réalisée par exemple au moyen d'une bielle coudée dont I'angle du coude est compris entre 110 et 160 degrés, de préférence 130 degrés. On comprend qu'avec un tel angle

lorsque le flotteur affleure la surface de l'eau le volet anti-retour est complètement ouvert tandis que lorsque ce flotteur est immergé en totalité dans l'eau le volet se trouve dans une position sensiblement verticale évitant à la matière polluante de ressortir du moyen de convoyage.

Comme visible sur la figure 1, le tapis d'amenage 3b a une longueur supérieure à celle du tapis intermédiaire 4b et est pourvu à son extrémité aval d'un moyen de nettoyage 9 dudit tapis 3b.

Ce moyen de nettoyage 9 est constitué de deux rouleaux compresseurs 10 et 11, équipés d'au moins un couteau racleur C disposé sur leurs périphéries, coopérant avec le tapis de convoyage 3b, et destinés à décrocher la matière polluante de ce dernier. La matière polluante 6 ainsi décrochée tombe par gravité, comme illustré sur la figure 1, automatiquement sur le tapis d'évacuation 4c disposé, avantageusement, au droit du moyen de nettoyage 9.

De manière identique, un moyen de nettoyage 9'est agencé à la partie aval du tapis d'évacuation 4c au droit duquel se situe la capacité de stockage 7.

On notera que les rouleaux du moyen de nettoyage 9,9'peuvent tre pourvus de déflecteurs latéraux 12, tel que représentés à la figure 2, parant ainsi aux débordements éventuels de la matière polluante.

La capacité de stockage 7-ou bac récepteur-est constituée d'un réservoir en matière plastique, de préférence perméable et résistant aux hydrocarbures.

Selon une variante de réalisation représentée aux figures 3 et 4, la capacité de stockage 7 est constituée d'un réservoir 13 type accordéon à capacité de remplissage régulé par des câbles 14a dont l'une des extrémités est solidaire du navire. Ce réservoir peut tre laissé sur une zone provisoirement ou chalut6 au navire, comme schématisé à la figure 3. Dans ce dernier cas, le réservoir 13 est équipé de bouées 14 et de balises 15 afin de maintenir le réservoir à la surface de l'eau et d'tre identifié. De plus, un dispositif anti-retour 16 de la matière est agencé à l'entrée du réservoir. Ce dispositif est constitué d'un volet souple articulé dans la partie inférieure du réservoir comme visible sur la figure 4. Ce réservoir du type dit accordéon peut tre fermé une fois rempli et comporter un orifice de vidange.

On notera que de manière avantageuse, le réservoir 13 peut tre utilisé seul pour la récupération des matières polluantes.

Selon le type de la matière polluante à récupérer, il est possible de disposer à t'entrée de la bouche formée à l'aval de I'appareil récupérateur, un dispositif de découpe 17 de la matière 6 notamment pour des matières collantes du type hydrocarbure.

Ce dispositif de découpe 17 est composé d'une pluralité de bras trancheurs 18, constitué d'un câble, par exemple en inox, disposés verticalement à t'entrée de la bouche, destiné à couper la matière sans brassage de cette dernière.

Ce dispositif 17 comporte, en outre, un moyen de guidage 19 de la matière polluante 6 vers t'entrée de la bouche qui est constitué d'une vis sans fin motorisée dont la vitesse est adaptée à la matière à récupérer. De manière avantageuse, I'hélice formée par la vis sans fin est discontinue de façon à réduire l'adhérence de la matière sur cette dernière.

Selon une variante de réalisation, le moyen de guidage 19 est constitué d'une vis sans fin sur laquelle sont agencées deux hélices 30 et 31 à angle opposé disposées de manière symétrique par rapport à un axe transversal X de ladite vis, comme visible sur la figure 5, dirigeant ainsi la matière à récupérer vers le centre des tapis roulants supérieur et inférieur 3 et 4.

La vitesse de rotation de chaque tapis est égale et réglable, de manière connue, afin de s'adapter à la matière à récupérer.

Suivant le type de polluant à récupérer, le moyen de guidage peut en outre comporter à l'embouchure de la bouche formée par le tapis supérieur 3 et le tapis inférieur 4 des courroies crantées disposées verticalement et formant la forme générale d'un « V » en vue de dessus de I'appareil, afin d'élargir le champ de travail de I'appareil selon l'invention Le fonctionnement du dispositif selon la présente invention va maintenant tre expliqué en relation avec la figure 1.

On comprend à la lecture de la description ci-dessus, que le navire 2 équipé de I'appareil de récupération 1 selon la présente invention, permet le convoyage ou ramassage des matières flottantes 6 par l'introduction de ces dernières, qui sont dirigées vers les moyens de convoyages 3 et 4, par l'intermédiaire éventuellement du dispositif de découpe 17. La matière est ainsi amenée dans la bouche puis dirigée vers le conduit 5 formé par les tapis roulants supérieur 3 et inférieur 4, dans lequel est emprisonnée la matière. Enfin, les

matières 6 acheminées dans la partie aval du conduit 5 sont libérées sur le tapis d'évacuation 4c avant d'tre emmagasinées dans la capacité de stockage 7.

Lors de l'utilisation de cet appareil pour la récupération de matière polluante adhérente un dispositif de nettoyage 9,9'est respectivement disposé à l'extrémité aval de chacun des tapis 3 et 4 décrochant ainsi la matière 6 du moyen de convoyage.

Selon un autre mode de réalisation représenté à la figure 6, I'appareil récupérateur selon l'invention peut tre utilisé pour le ramassage des aiguës.

Afin de simplifier la description les éléments identiques au mode de réalisation décrit ci-dessus comportent les mmes références numériques. Dans une telle application, le tapis d'entrée 4a est remplacé par une barre de coupe 20, ou une pelle, disposée horizontalement et une roue de profondeur 21 est agencée sur la partie amont du tapis inférieur 4 afin d'éviter de racler le fond de la mer.

La barre de coupe 20, selon une variante, est remplacée par des couteaux disposés sur l'un des tapis du moyen de convoyage.

En outre, I'ensemble formant moyen de convoyage constitué des tapis inférieur 4 et supérieur 3 est articulé autour d'un axe transversal Y permettant ainsi les débattements en fonction du profil du fond de la mer. On notera que dans le premier mode de réalisation, cette articulation autour de I'axe Y est également envisagée afin de suivre efficacement le mouvement de la mer ou plan d'eau.

De manière avantageuse, chacun des tapis inférieur 4 et supérieur 3 est pourvu sur sa face d'aspérités du type pointes métattiques afin de permettre un accrochage efficace des algues. Dans un tel mode de réalisation, le dispositif de nettoyage 9,9'est remplacé par des rouleaux pourvus chacun sur leur périphérie d'une pluralité de pions destinés à coopérer avec la forme des tapis afin de les nettoyer.

On a représenté à la figure 7, une variante de réalisation du dispositif de nettoyage 9,9'. Dans cette variante, le tapis de convoyage supérieur 3 est associé à une chaîne 30, de largeur identique au tapis, entraînée en rotation par au moins un rouleau motorisé 31 et un rouleau tendeur. Les espaces 32 entre chaque maillons de la chaîne formant en coopération avec le tapis inférieur 4 des

réservoirs d'acheminement de la matière polluante. Afin de nettoyer chaque espace de la chaîne 30, une roue crantée 33 montée libre en rotation est disposée à l'extrémité de celle-ci. Les crans de la roue permettent ainsi de dégager aisément la matière qui y est logée. Cette roue crantée 33 est rendue solidaire de I'axe du rouleau 31 motorisé au moyen par exemple de bras supports 34 comme visible sur la figure 7. Au droit de cette roue 33 peut également tre disposé un racloir 35 destiné à coopérer avec les parties pleines de la chaîne. Le tapis inférieur 4c est pourvu uniquement d'un fil d'acier dit « corde à piano » 36 positionnée transversalement à l'extrémité de celui-ci. On notera, en outre que de telles « cordes à piano » 36 peuvent également tre positionnées transversalement sur le tapis supérieur 3 afin de dégager un maximum de matière polluante avant la mise en oeuvre de la roue de nettoyage 33.

On comprend à la lecture de la description ci-dessus que l'appareil de la présente invention est relativement simple à réaliser et permet une récupération des matières polluantes sans brassage de ces dernières, et sans briser la continuité du polluant.

Bien que l'invention ait été décrite en liaison avec deux modes de réalisation particuliers elle comprend tous les équivalents techniques des moyens décrits.

En particulier, on comprend bien qu'un tel appareil récupérateur de polluant peut aussi bien tre fixé mécaniquement à un engin terrestre ou amphibie, que sur un navire tel que schématisé. Dans le cas d'engin terrestre, la partie amont des tapis est également en contact direct avec le milieu (sable ou eau) dans lequel se trouve la matière polluante afin de saisir au mieux ladite matière. De plus un navire peut tre équipé d'un tel appareil dans sa partie avant comme sur ses côtés.

Cet appareil s'adapte très facilement sur la plupart des navires, tel que coquiller, et notamment sur des engins qui n'ont pas été conçus pour réaliser ce travail.