SUPPORT DE PLAQUETTES EXISTANT

La présente invention concerne une plaquette de nez pour une monture de lunette, adaptable sur un support de plaquettes existant, quel que soit le type de monture en matière plastique, en métal, ou percées.

L'invention couvre aussi la monture de lunette équipée de ces plaquettes.

On connaît le problème des appuis d'une monture de lunette sur les ailes du nez du porteur. En effet, suivant la morphologie, les nez présentent des formes très différentes, des nez très étroits et des nez très épatés.

La prise de contact est réalisée par des plaquettes montées sur des supports de plaquettes, solidaires de la monture.

Par le léger jeu des plaquettes par rapport aux supports, lesdites plaquettes peuvent s'orienter quelque peu mais la position est généralement peu adéquate et les plaquettes ne reposent que sur une partie de leur surface engendrant des marques au droit des appuis et des traces pour le moins disgracieuses quand elles ne sont pas douloureuses.

Un progrès très important a été apporté par l'agencement selon la demande de brevet français FR 3 004819 qui prévoit des ensembles support/plaquettes avec des degrés de liberté importants qui assurent une bien meilleure ergonomie d'appui.

Tout changement de l'ensemble nécessite le changement du support spécifique de plaquettes avec les plaquettes qui lui sont associées même si celles-ci peuvent être changées sur ce support spécifique.

Or, il existe de très nombreuses montures avec des supports de plaquettes déjà en place et équipés de plaquettes à liberté d'orientation limitée, ce qui est particulièrement inconfortable.

Ces supports de plaquettes comprennent une première extrémité formant la partie fixe solidaire du pontet de la monture ou solidaire des verres et une seconde extrémité formant la partie d'accueil des plaquettes, sous forme d'un cabochon. Les plaquettes présentent au moins un tenon solidaire de la plaquette et venu de fabrication avec ladite plaquette. Ce tenon a un profil conjugué du cabochon solidaire de ladite seconde extrémité, ceci de façon à pouvoir procéder au changement de l'une ou des deux plaquettes. Ce montage parfaitement connu se divise en deux catégories.

La première catégorie est dite "à visser".

Le cabochon se présente sensiblement sous la forme d'un cube à 4 ou 5 faces, la sixième face restant ouverte pour recevoir le tenon de la plaquette. Le tenon comporte un perçage, radial, lisse d'un diamètre X. Un perçage traverse deux faces opposées du cabochon, l'un des perçages étant taraudé. Une vis apte à visser dans le taraudage de l'une des faces du cabochon permet le montage, cette vis ayant un diamètre x inférieur à X.

Ce montage s'effectue de la façon suivante :

Le tenon de la plaquette est introduit dans le cabochon de façon que son perçage lisse soit coaxial avec le perçage de l'une des faces du cabochon et avec le taraudage de l'autre des faces dudit cabochon de façon que les trois éléments soient coaxiaux.

La vis est introduite par le premier perçage de l'une des faces du cabochon, traverse le perçage lisse du tenon et vient se visser dans le taraudage de la face opposée des faces du cabochon. Le tenon est ainsi maintenu dans le cabochon et la différence de diamètre X-x, provoque un jeu qui assure une certaine mobilité de la plaquette par rapport au cabochon, néanmoins totalement insuffisante pour couvrir les différences considérables de géométries de nez. Il est ainsi généré une sorte d'effet rotule.

Dans certains cas, comme indiqué ci-avant, le cabochon ne comprend qu'un "cube" à quatre faces, le montage restant strictement identique. Ce montage est connu dans le métier sous le vocable "mini box".

Une seconde catégorie est dite à clipser.

Dans ce cas, le cabochon est un cube avec quatre faces, deux des faces en vis-à-vis étant ouvertes mais, en plus, une des faces porte une coupe médiane complète au sein d'une face, parallèlement à une arête, de façon à conférer une élasticité au profil ainsi obtenu, sensiblement en C très fermé.

Dans ce cas, le tenon comporte des protubérances en saillie par rapport à sa surface et les faces correspondantes du "cube", opposées et exemptes de coupe, portent des dépressions de profil conjugué. Le montage peut être inversé avec des dépressions sur le tenon et des protubérances en saillie, sur le cabochon. Les profils des protubérances en saillie et des dépressions peuvent être de diamètres et géométries différents de façon à laisser subsister un jeu comme, dans le cas du montage vissé. On note que le jeu reste plus limité qu'avec le montage par vis, car la coopération des pastilles en saillie et en dépression assure le maintien mécanique de la pastille sur le cabochon.

Les plaquettes de nez assujetties par ce montage à la monture peuvent être retirées à tout moment pour être remplacées par des plaquettes selon la présente invention, sans besoin de tournevis, par simple déclipsage.

Ces montages ne donnent pas satisfaction car les pastilles présentent des degrés de liberté d'amplitude très réduite, il y a un effet rotule dû aux jeux mais l'inconfort de ces montages subsiste et l'adaptation aux différentes configurations et morphologies de nez reste très limitée.

Les plaquettes selon la présente invention permettent d'obtenir un degré de basculement très supérieur à celui obtenu avec les plaquettes de l'art antérieur, tant pour l'angle de face que pour l'angle de chasse et vise à remédier aux inconvénients de l'art antérieur en substituant les plaquettes selon la présente invention aux plaquettes existantes, en évitant toute modification du support de plaquettes.

On comprend dès lors que le nombre de montures en circulation avec ce type de support de plaquettes à cabochon est extrêmement important et que le rétrofit est parfaitement possible, en plus d'une application sur les montures neuves, sans aucune modification.

La plaquette selon la présente invention est maintenant décrite en détail suivant un mode de réalisation particulier, non limitatif, en regard des dessins annexés, dessins sur lesquels les différentes figures représentent :

Figure 1 : une vue en perspective éclatée de la plaquette selon la présente invention, pour un montage à visser,

- Figure 2 : une vue en perspective de la plaquette de la figure 1, selon la présente invention, après montage,

Figure 3 : une vue en élévation latérale de la plaquette de la figure 2, selon la présente invention, dans le mode de réalisation, après montage,

Figures 4A et 4B : une vue en coupe suivant l'axe de pivotement ZZ' et perpendiculairement audit axe ZZ', Figures 5A et 5B : des vues de la plaquette selon l'invention, en position, en fonction des nez, faisant apparaître les angles de face et de chasse dans le cas d'un nez fin et d'un nez épaté.

Le premier mode de réalisation selon la présente invention est maintenant décrit indifféremment en regard des figures 1 à 4.

La plaquette selon la présente invention comprend une surface d'appui 10 et un tenon 12. La surface d'appui comprend une face 10-1 destinée à venir contre l'aile du nez du porteur d'une monture de lunette équipée de ladite plaquette. La face 10-2 opposée est destinée à recevoir le tenon 12. La plaquette est de forme sensiblement ovale avec un axe longitudinal YY' et un axe transversal XX'.

Cette surface d'appui 10 est spatulée en partie inférieure, côté Y', pour épouser au mieux la surface de l'aile d'un nez, ceci de façon connue.

Cette plaquette comporte pour des raisons de moulage et de natures différentes de matériau, une partie centrale 14 rapportée dans une lumière 16 ménagée dans la plaquette. La fabrication est réalisée en une étape par injection bi-matière. L'ensemble pourrait être monolithique et monomatière.

Cette partie centrale 14 comprend une première face 14-1, adaptée pour être immobilisée dans la lumière 16.

Cette partie centrale 14 porte sur sa seconde face 14-2 des moyens de réception 14-3 d'une première extrémité 12-1 du tenon. Ces moyens de réception 14-3 comprennent un logement 14-4 de forme cylindrique, dont l'axe longitudinal est orienté suivant l'axe YY'. Le logement 14-4, est ouvert sur la partie en regard dudit tenon. Des lèvres 14-5 bordent ledit logement pour libérer une ouverture de largeur l-£. La longueur du logement est L et le diamètre dudit logement est supérieur à I.

Ces lèvres 14-5 sont munies, sur chacun des bords longitudinaux, d'un décrochement 14-6 d'une largeur A.

Cette partie centrale 14 est monolithique.

La lumière 16 comprend un lamage périphérique 16-1 destiné à recevoir la première face 14- 1 tandis que les moyens de réception 14-3 et plus particulièrement le logement 14-4, de plus petites dimensions, font saillie à travers ladite lumière 16, sur la seconde face 10-2 de la pastille. Le tenon 12 comprend une première extrémité 12-1, ainsi qu'indiqué ci-avant, ladite extrémité ayant une forme cylindrique de diamètre I et de longueur L - a, de façon que ledit tenon puisse être introduit dans le logement 14-4 des moyens de réception 14-3.

L'axe longitudinal de cette extrémité cylindrique 12-1 du tenon 12 est orienté suivant l'axe longitudinal YY'.

Le corps 12-2 du tenon forme un Té avec la première extrémité 12-1 de forme cylindrique, le corps étant centré par rapport à ladite première extrémité 12-1 de forme cylindrique.

Le corps 12-2 du tenon est avantageusement à section rectangulaire. La longueur de cette section rectangulaire est de dimension suivant l'axe XX' inférieure à A, de façon à pouvoir passer dans le décrochement 14-6.

La seconde extrémité 12-3 du tenon comprend une tête 12-4 cylindrique de diamètre d et de hauteur h.

Le corps 12-2 du tenon rejoint la tête 12-4 cylindrique de façon désaxée, le prolongement du corps 12-2 de tenon passant par une corde d'une section dudit cylindre.

Ce déport est ménagé pour un déport vers le haut c'est-à-dire vers X, notamment sur la figure 1.

La tête 12-4 cylindrique est, elle-même, munie d'un alésage 12-5, central, ménagé suivant un axe WW parallèle à l'axe XX', mais décalé.

On a représenté en trait discontinu un cabochon 18 à visser de l'art antérieur, solidaire d'un support 20 d'une plaquette, ce support étant de type connu.

Un tel cabochon 18 comporte de façon connue au moins quatre faces 18-1 à 18-4, formant une section rectangulaire, voire carrée, avec une face 18-6 ouverte. La cinquième face 18-5 peut être ouverte ou fermée. Une des faces, la face supérieure 18-1 reçoit généralement une extrémité du support 20 d'une plaquette, ceci de façon connue, l'autre extrémité de ce support étant solidaire d'une monture, non représentée.

La face 18-6 ouverte est de dimensions D et H avec D>d et H>h. Cette face 18-6 ouverte est orientée vers la plaquette en vis-à-vis dans une monture.

Le tête 12-4 cylindrique peut donc loger dans le cabochon et être introduite par la face 18-6 ouverte.

Le cabochon 18 comporte, également de façon connue, un perçage 18-7, 18-8 sur chacune des deux faces latérales 18-2 et 18-4, opposées, l'un des perçages étant taraudé, ces deux perçages étant ménagés suivant un axe ZZ' parallèle à l'axe XX'. Lorsque la tête 12-4 cylindrique est introduite par la face 18-6 ouverte, l'axe WW de l'alésage 12-5 est confondu avec l'axe ZZ'.

Une vis V dont l'extrémité est filetée, est destinée à être introduite suivant ces axes confondus au montage, ZZ' et WW.

Cette vis V est introduite par le perçage 18-8 puis à travers l'alésage 12-5 pour venir visser par son extrémité filetée dans le taraudage du perçage 18-7.

La tête cylindrique peut ainsi pivoter comme montré sur la figure 3, suivant un angle important Θ.

La première extrémité 12-1 du tenon 12, de forme cylindrique, de diamètre I et de longueur inférieure à L, est encliquetée dans le logement 14-4 de longueur L et de diamètre supérieur à I des moyens de réception 14-3. La première extrémité 12-1 du tenon 12 peut pivoter autour d'un axe YY'.

Les lèvres 14-5 présentent un certaine flexibilité permettant une introduction avec un point dur de façon que le tenon une fois introduit soit maintenu mécaniquement en fonctionnement mais avec possibilité de retrait pour un démontage en vue d'un changement de plaquette par exemple.

Cette première extrémité 12-1 du tenon 12 peut pivoter librement dans le logement 14-4.

Le corps 12-2 du tenon peut passer dans le décrochement 14-6 pour autoriser une amplitude importante de pivotement de la plaquette par rapport au tenon, autour de l'axe YY'.

Ainsi, la plaquette est solidarisée au cabochon 18 par encliquetage sur le tenon 12, d'une part, permettant ainsi un pivotement angulaire autour de l'axe YY' et par montage par vissage, d'autre part, autorisant un pivotement autour d'un axe WW'/ZZ' parallèle à l'axe XX'.

Le montage peut ainsi être mécaniquement ajusté aux jeux près de fonctionnement tout en autorisant deux degrés de liberté.

On note un avantage considérable, illustré sur les figures 5.

Sur la figure 5A, on note que, de face, lorsque le nez est fin le tenon est en position nominale.

Le support de cabochon est généralement incliné, dès la fabrication d'un angle de 10°.

Lorsque le nez est épaté, figure 5B, les plaquettes pivotent et s'adaptent parfaitement au nez en modifiant l'angle de face pour atteindre jusqu'à 90° voire plus si nécessaire. De plus, le tenon étant déporté, on constate que même si chaque plaquette pivote vers le bas, le cabochon, donc le support de plaquette, donc la monture restent au même niveau. De même sur la vue des deux autres vues de ces figures 5, un nez fin voit les plaquettes avec un faible pivotement autour de l'axe YY', l'angle de chasse est réduit, tandis que lorsque le nez est épaté, les plaquettes peuvent pivoter amplement pour venir bien en appui sur l'aile du nez, sur toute la surface d'appui, évitant toute rougeur et/ou douleur.

Ceci vient du fait que les deux degrés de liberté sont indépendants, sans effet de rotule comme dans le cas de l'art antérieur ou les jeux démesurés pour tenter une orientation de confort, n'assurent plus un maintien du niveau du cabochon par rapport à la monture et provoquent un défaut de centrage des verres, en plus d'un appui souvent insuffisant du fait du degré de liberté limité même avec un jeu important.

Il est entendu qu'au montage à vis, il peut être substitué un montage par clipsage c'est-à-dire que le cabochon est du type comportant une fente de façon à conférer des propriétés élastiques. Dans ce cas, la seconde extrémité n'est pas vissée mais clipsée, les couples protubérances et dépression formant un axe de pivotement ZZ' à l'instar des vis.

Dans ce cas, la seconde extrémité 12-3 du tenon 12 est pleine et vient s'encliqueter de façon pivotante dans le cabochon. Dans ce cas, il suffit de munir l'extrémité du tenon du profil nécessaire pour coopérer en retenue avec le cabochon tout en laissant le pivotement.