La présente invention a pour objet un ensemble chaussure/dispositif de retenue de la chaussure sur un organe de glisse, notamment sur une planche de surf de neige.

Le surf des neige est un sport de glisse dans lequel le surfeur a les deux pieds sur une seule planche et positionnés en oblique par rapport à l'axe longitudinal de la planche.

Il existe deux origines des ensembles chaussure/dispositif de retenue correspondant à des pratiques dominantes différentes.

Pour une pratique de type alpin effectuée de préférence sur piste ou neige damée, les chaussures sont du type chaussure de ski alpin ou randonnée à ski, rigides, de façon à permettre des transmissions d'appuis et des prises de carres très appuyées et précises. Les éléments de retenue coopérants avec de telles chaussure sont généralement des étriers venant verrouiller chacune des extrémités avant et arrière de chaque semelle de chaussure. La rigidité de telles chaussures est généralement obtenue par une coque et un collier articulé en plastique constituant ainsi un circuit de puissance fermé. Cette construction présente les inconvénients suivants :

- gène lors des phases de transitions lorsque le surfeur a un seul pied chaussé sur la planche et qu'il pousse dans la neige avec le second pour se déplacer ; notamment sur le plat ou dans les files d'attente des remontées mécaniques,

- gène lors des mouvements nécessaires dans la pratique du surf, notamment quand le genou doit rentrer par une flexion latérale de la cheville, soit pour fléchir davantage, soit pour se réceptionner d'un saut, soit pour effectuer des figures dans une phase aérienne,

- filtration des sensations venant de la planche par la semelle rigide, réduisant ainsi beaucoup le circuit d'information,

- gène lors de la marche à pied.

Pour une pratique de type "Soft" effectuée de préférence sur des neiges souples, non damées, poudreuses, privilégiant les sauts, dérapages, et autres figures, les chaussures sont très souples et les appuis nécessaires sont fournis essentiellement par les éléments de retenue en forme de coque ouverte et collier articulé, rigides, associés à des sangles, deux ou trois par pied, permettant la transmission des efforts verticaux de bas en haut et vers l'avant.

En outre, le maintien de la cheville et du cou de pied sont obtenus par une sangle diagonale disposée sensiblement au niveau du pli de flexion et associée à une plaque capitonnée semi rigide qui répartit la pression sur le cou de pied et assure une progressivité des flexions de la cheville, vers l'avant en particulier.

Ces chaussures souples sont conçues essentiellement comme des bottes étanches et confortables et n'ayant aucun rôle de transmission des efforts.

Elles présentent donc l'avantage d'être confortables et de permettre une marche normale.

Par contre, les éléments de retenue à coque sont encombrants et nécessitent un réglage précis au volume de la chaussure à chaque opération de "chaussage" de la planche de surf.

Par la demande de brevet FR n° 93.06006, non prépubliée, il a été proposé un dispositif de retenue d'une chaussure de surf sur une planche par complémentarité de formes entre la face inférieure de la semelle et le dispositif de retenue et dispositif de verrouillage en direction verticale.

Un tel dispositif de retenue est de construction particulièrement simple et est indépendant de la taille de la chaussure.

Par contre, il nécessite une semelle rigide et n'est donc pas compatible avec les chaussures de type botte à semelle souple.

Un tel dispositif de retenue ne permet pas non plus les prises d'appuis, transmissions d'effort fournis par les dispositifs de retenue à coque.

Le but de la présente invention est de résoudre les inconvénients ci avant et de fournir un ensemble chaussure/dispositif de retenue de la chaussure sur un organe de glisse tel qu'une planche de surf de neige qui présente les avantages des deux systèmes d'ensemble de retenue décrits ci avant, sans en avoir les inconvénients.

L'ensemble devra notamment fournir un bon compromis tenue de pied confort et transmission des efforts, reprises d'appui. Il devra également permettre un chaussage facile et être d'un encombrement minimum.

Enfin, la chaussure devra être suffisamment souple pour permettre la marche avec un certain déroulement du pied.

Ce but est atteint dans l'ensemble chaussure/dispositif de retenue selon l'invention par le fait que le dispositif de retenue comporte : des moyens d'accrochage en direction verticale et selon un plan horizontal coopérant avec des moyens d'accrochage complémentaires de la chaussure disposés dans une partie centrale de la semelle de la chaussure, que la chaussure comporte une ossature constituant un circuit de puissance minimal pour la transmission des efforts et la reprise d'appui nécessaire dans la pratique du sport, et par le fait que ce circuit de puissance passe par les moyens d'accrochage de la semelle de la chaussure.

De cette façon, les extrémités avant et arrière de la semelle de la chaussure peuvent être laissées souples et procurer ainsi les sensations tactiles et de déroulement nécessaires à la marche.

Par ailleurs, l'intégration dans la chaussure du circuit de puissance minimal, qui correspond au circuit de puissance constitué par la coque d'un ensemble coque/botte, et sa liaison directe avec les moyens d'accrochage de la chaussure permet de garantir de bonnes transmissions des efforts et prises d'appui pour un encombrement minimum du dispositif de retenue.

Selon un mode de réalisation avantageux du dispositif de retenue, les moyens d'accrochage en direction verticale sont de type verrou, et les moyens d'accrochage selon un plan horizontal sont constitués par des formes complémentaires de la chaussure et des dispositifs de retenue, assurant une liaison de forme selon une direction longitudinale et transversale de ce plan ; par exemple par un ensemble de rainures/nervures de formes appropriées. -- -

De toute façon, l'invention sera bien comprise et d'autres caractéristiques de celle-ci seront mises en évidence à l'aide de la description qui suit, en référence au dessin schématique annexé et dans lequel :

- la figure 1 est une vue en perspective d'un ensemble chaussure/dispositif de retenue selon un exemple de réalisation,

- la figure 2 est une vue de côté d'un exemple d'ossature de la chaussure.

L'ensemble chaussure/dispositif de retenue montré à la figure 1 se compose d'un dispositif de retenue 10 destiné à être monté sur la planche de glisse ou surf, et d'une chaussure 20 comportant des moyens d'accrochage 30 complémentaires de ceux du dispositif de retenue.

Le dispositif de retenue 10 comporte deux nervures arrondies 11, 12, de forme sensiblement trapézoïdales disposées en vis à vis et formant, vu de dessus, une sorte de X.

Chacune de ces nervures 11 , 12, peut être interrompue par une ou plusieurs fentes 13, comme montré sur le dessin, de façon à ne pas trop influencer la possibilité de flexion de la planche sur laquelle est monté le dispositif de retenue et permettre l'évacuation de la neige au moment du chaussage.

Les moyens d'accrochage complémentaire de la chaussure sont constitués par deux évidements ou "rainures" symétriques 31 ménagées de part et d'autre de l'axe longitudinal de la chaussure (non représenté sur le dessin), et présentant des formes complémentaires aux nervures 11, 12.

Ces nervures 11, 12/rainures 31 permettent une liaison de forme entre la chaussure et le dispositif de retenue dans le plan horizontal de la planche de surf.

Bien entendu, d'autres formes de nervures/rainures peuvent être envisagées dans la mesure où elles permettent également d'obtenir une telle liaison de forme selon deux directions perpendiculaires du plan horizontal.

Une plaquette de verrouillage ou targette 14 actionnable au moyen d'une poignée 15 est montée coulissante dans une lumière 16 de la nervure 11, et est apte à s'encastrer dans un evidement 17 de l'autre nervure 12.

Cette targette 14 est destinée à coopérer avec un axe de verrouillage 32 de la chaussure, pour le verrouillage en direction verticale de la chaussure.

A cet effet, l'espace ménagé entre la targette 14 et l'embase 18 du dispositif de retenue correspond juste au diamètre de l'axe de verrouillage 32.

Par des moyens simples, on obtient ainsi un verrouillage de la chaussure sur l'organe de glisse selon les trois degrés de liberté.

Bien entendu, le système targette/axe de verrouillage peut être inversé, la targette étant sur la chaussure et l'axe sur le dispositif de retenue.

De même, l'axe 32 pourrait être remplacé par un fer plat ou tout autre moyen de retenue en direction verticale pourrait être envisagé sans que l'on sorte pour autant du cadre de la présente invention.

La figure 2 illustre un mode de réalisation de l'ossature 40 de la chaussure destinée à permettre une transmission des efforts et la reprise des appuis nécessaires à la pratique du sport.

Pour des raisons de légèreté, mais aussi de confort, cette ossature 40 est minimale, mais fournit un circuit de puissance correspondant à celui fourni par la coque d'un dispositif de retenue à coque pour chaussure de surf de type botte.

Elle est constituée par une coque rigide 41 entourant le bas du pied (représenté en 1) depuis la zone des métatarses 42 jusqu'au niveau de la zone du tendon d'Achille 43.

On notera toutefois que la coque 41 ne s'étend pas au-delà des métatarses de façon à laisser les sensations tactiles au niveau de l'avant pied/orteils.

De même, la coque 41 porte une large échancrure 44 au niveau du talon de façon à permettre la mise en place à ce niveau de moyens d'amortissement, et laisser les sensations tactiles du talon, notamment au moment de l'attaque du pas, lors de la marche ou lors de la réception du saut, de façon à permettre la sensation de la partie du surf qui touche le sol en premier.

Par ailleurs, la coque 41 définit les rainures 31 et réalise l'ancrage de l'axe de verrouillage 32. La coque 41 intègre donc complètement les moyens d'accrochage de la chaussure qui sont ainsi reliés directement au circuit de puissance.

Comme le montre la comparaison des figures 1 et 2, la semelle 21 de la chaussure peut être surmoulée, collée ou simplement positionnée sur la partie centrale 45 de la coque 41, et est en un matériau flexible et adhérant comme le caoutchouc synthétique ou naturel, et en laissant apparentes les parties d'accrochage 31 , 32.

De cette façon, seule la partie centrale de la semelle 21 sera rigidifiée, les autres parties de celle-ci restant flexibles, et les sensations tactiles et de déroulement du pied seront préservées.

Sur la partie arrière 43 de la coque est articulé un collier 46 s'étendant depuis le haut du talon jusqu'à la zone du mollet.

De même que la coque 41 , le collier 46 a des formes et des dimensions optimisées de façon à permettre une transmission des efforts et reprises d'appui nécessaires à la pratique du sport sans rigidrfier outre mesure la chaussure.

Plus particulièrement, ce collier 46 peut être relié à la coque 41 par des haubans latéraux 47 pour permettre un appui arrière dans les virages, dit "back side", sans pour autant pénaliser la possibilité de flexion vers l'avant indispensable pour la pratique du surf.

De même que dans les dispositifs de fixation de type coque, le rôle essentiel du collier 46 est d'assurer une butée arrière pour le pied. En association avec une sangle 25 disposée sur le cou de pied, le collier participe au contrôle de flexion de la jambe vers l'avant par coopération avec la partie arrière 43 de la coque 41.

On notera que dans le cas représenté, le collier 46 est articulé sur la coque 41 autour d'un axe 48 longitudinal, une telle construction permettant une large possibilité de pivotement en direction transversale de la jambe.

Cet axe 48 pourra être remplacé par un axe d'articulation transversal à la direction longitudinale de la chaussure si plus de rigidité en direction transversale est souhaitée.

Bien évidemment, un chausson 22 sera interposé entre l'ossature 40 de la chaussure et le pied 1 du porteur, de façon à fournir le confort nécessaire.

Ce chausson pourra être conformé de façon à offrir les mêmes sensations qu'une chaussure de type "botte" traditionnelle.

Enfin, une tige extérieure 23 sera prévue pour assurer l'étanchéité de l'ensemble vis à vis de la neige/eau, cette tige étant solidaire de la semelle 21 et ayant avantageusement l'aspect extérieur d'une chaussure de type "botte" traditionnelle.

La tige extérieure 23 est munie, de façon connue en soi, de moyens de fermeture et de serrage, de type laçage, ou, comme représenté sur le dessin, de sangles 24, 25, 26, associées à des moyens d'accrochage de type boucle ou autoagrippants.

Dans un tel cas, un moyen de serrage ou sangle 25 est plus particulièrement prévu au niveau du cou de pied.

Comme indiqué précédemment, une telle sangle 25 coopère avec le collier 46 pour le contrôle de flexion de la jambe et sera donc plus ou moins souple, de façon à fournir un circuit d'information très proche de celui d'un ensemble coque/botte.

Tous les moyens d'ancrage 27 des différentes sangles 24, 25, 26, ou haubans 47, sont prévus sur l'ossature de la chaussure, à savoir la coque 41 et le collier 46. Ces ancrages sont réalisés de toute façon connue en soi, rivets, vis etc.

Dans le cas où la semelle n'est pas surmoulée ou collée à la coque, elle peut être simplement "enfilée" et positionnée sur celle-ci avec la tige 23, et l'accrochage au circuit de puissance 41, 46, est alors réalisé par le biais des moyens d'ancrage 27. Un tel mode de construction est particulièrement avantageux car il permet d'utiliser des éléments et technologies "standards" pour la tige, la semelle, la sangle. Notamment, dans les cas où les moyens d'ancrage 27 sont des vis, l'assemblage peut être réalisé sans outillage particulier et être amovible.

D'après ce qui précède, on comprendra que l'invention permet d'obtenir une chaussure de surf de type "botte" présentant les avantages d'une telle chaussure sans en avoir les inconvénients, et pouvant être notamment associée à un dispositif de retenue très peu encombrant et ne nécessitant aucun réglage.

Un gain notable de poids et volume peut ainsi être obtenu sur l'ensemble chaussure/dispositif de retenue.

L'invention concerne non seulement la chaussure, mais également le dispositif de retenue associé et l'ensemble chaussure/dispositif de retenue ainsi obtenu.

Bien entendu, la présente invention n'est pas limitée au seul mode de réalisation décrit ci avant à titre d'exemple non limitatif.