Titre de l’invention : Ensemble comprenant une cage intersomatique et son dispositif de mise en place

Domaine technique

[0001] La présente invention se rapporte au domaine technique de l’insertion transforaminale d’une cage intersomatique, et concerne plus particulièrement un ensemble comprenant une cage intersomatique, notamment du type TLIF (de l’anglais Transforaminal Lumbar Interbody Fusion) et un dispositif de mise en place de ladite cage entre deux vertèbres.

Art antérieur

[0002] Il est connu de l’état de la technique le document EP3488826 qui décrit un ensemble comprenant une cage intersomatique et un dispositif de mise en place de la cage entre deux vertèbres, dans lequel :

- la cage comprend une ouverture ménagée au niveau d’une face postérieure et débouchant sur un axe transversal ;

- le dispositif comprend une tige montée coulissante dans un corps tubulaire, la tige étant prolongée à une première extrémité par un crochet de connexion avec l’axe transversal de la cage, et reliée à une deuxième extrémité à des moyens d’entrainement en coulissement de la tige.

[0003] Dans ce document, la tige est coulissante entre une position d’ouverture du crochet et une position de verrouillage de la rotation de la cage dans laquelle le crochet est connecté à l’axe transversal de la cage.

[0004] Dans la position de verrouillage, une languette vient en appui contre l’axe pour bloquer la rotation de la cage. L’axe de la cage se retrouve en quelque sorte pincé et bloqué entre le crochet et la languette.

[0005] Afin de rendre plus efficace l’effet de blocage de la rotation de la cage, l’axe comprend des facettes destinées à s’engager avec des facettes complémentaires ménagées sur une paroi interne du crochet. [0006] L’inconvénient de ce type de solution est que la connexion du crochet avec l’axe transversale de la cage n’est pas sécurisée tant que la languette ne vient pas bloquer la rotation de la cage.

[0007] Il s’ensuit que la manipulation de cette cage en devient délicate, et peu aisée pour le praticien.

Exposé de l’invention

[0008] L’un des buts de l’invention est donc de proposer un ensemble comprenant une cage intersomatique et un dispositif pour sa mise en place entre deux vertèbres qui permette de sécuriser le verrouillage de la cage avec le dispositif de mise en place, tout en facilitant la manipulation et la mise en place de la cage pour le praticien.

[0009] À cet effet, il a été mis au point un ensemble conforme à celui de l’état de la technique en ce qu’il comprend une cage intersomatique et un dispositif de mise en place de la cage entre deux vertèbres, dans lequel :

- la cage comprend une ouverture ménagée au niveau d’une face postérieure et débouchant sur un axe transversal ;

- le dispositif comprend une tige montée coulissante dans un corps tubulaire, la tige étant prolongée à une première extrémité par un crochet de connexion avec l’axe transversal de la cage, et reliée à une deuxième extrémité à des moyens d’entrainement en coulissement de la tige ; la tige est coulissante entre une position d’ouverture du crochet et une position de verrouillage de la rotation de la cage, dans laquelle le crochet est connecté à l’axe transversal de la cage.

[0010] Selon l’invention :

- le corps tubulaire comprend à une extrémité située du côté du crochet, un siège d’appui de la face postérieure de la cage, et le siège présente un doigt en saillie longitudinalement destiné à fermer le crochet ;

- la tige est également coulissante dans une position de pivotement libre de la cage intersomatique dans laquelle le doigt ferme le crochet connecté autour de l’axe, tout en autorisant la cage à pivoter autour de l’axe transversal ;

- dans la position de verrouillage de la rotation de la cage, la cage est pressée contre le siège du corps, bloquant ainsi la rotation de la cage, notamment dans les deux sens.

[0011] De cette manière le dispositif de mise en place de la cage permet d’adopter une position dans laquelle le crochet est connecté d’une manière sécurisée, tout en autorisant le pivotement de la cage. Cette position dite de pivotement libre de la cage est sécurisée car le crochet est refermé par le doigt du corps, mais n’est pas verrouillé car il subsiste un jeu entre la face postérieure de la cage et le siège du corps. Le doigt ferme le crochet, par exemple totalement, en ce sens que le doigt restreint l’ouverture du crochet pour empêcher l’axe de la cage de sortir du crochet, mais le doigt ne vient pas appuyer sur l’axe pour pouvoir laisser le pivotement libre de la cage.

[0012] En d’autres termes, dans la présente invention, le déplacement du doigt en position de fermeture du crochet permet :

- Soit de laisser la rotation libre de la cage ;

- Soit de bloquer la rotation de la cage si la cage est pressée contre le siège.

[0013] Selon l’invention, une seule position permet donc d’autoriser ces deux fonctions.

[0014] L’invention permet au praticien de pouvoir verrouiller le pivotement de la cage lors d’une étape d’insertion de la cage entre deux vertèbres, dans laquelle il peut frapper sur le dispositif pour impacter la cage. Dans cette étape, la cage est de préférence alignée avec l’axe de la tige. Ensuite, en agissant sur les moyens d’entrainement en coulissement de la tige, le praticien peut, verrouiller/ déverrouiller la rotation de la cage pour la faire pivoter progressivement de 90° au fur et à mesure de son insertion pour contourner les éléments articulaires et positionner correctement la cage.

[0015] Le fait que le doigt en saillie ferme le crochet permet également d’éliminer le risque d’accrocher des racines nerveuses ou des tissus lors du retrait du dispositif de mise en place, après implantation de la cage.

[0016] Selon une forme de réalisation simple et efficace, la tige comprend une extrémité filetée, opposée au crochet, engagée avec une molette taraudée montée rotative dans le corps, de sorte que la rotation de la molette entraine le coulissement de la tige dans le corps. [0017] Avantageusement, et pour sécuriser davantage la position de pivotement libre de la cage, le crochet comprend une fente dans laquelle le doigt est destiné à s’engager lorsque la tige est coulissée en position de pivotement libre de la cage, et a fortiori dans la position de verrouillage. Inversement, la fente peut être ménagée dans le doigt et, dans cette configuration, le crochet est apte à s’insérer dans la fente.

[0018] Pour sécuriser encore plus la position de pivotement libre de la cage, la fente et le doigt en saillie présentent des sections complémentaires empêchant le désengagement du doigt selon une direction transversale. Par exemple, les sections complémentaires sont en queue d’aronde, ou de tout autre type de manière à obtenir une liaison glissière, par exemple avec des sections complémentaires en T ou cylindriques.

[0019] Afin de transmettre efficacement les efforts lors de l’insertion de la cage, le siège comprend une portion de surface complémentaire à une portion de surface de la face postérieure de la cage intersomatique.

[0020] Afin de permettre le verrouillage de la cage dans une position angulaire quelconque, les portions de surface complémentaires du siège et de la face postérieure de la cage intersomatique sont des portions de surface cylindriques. Afin d’avoir une surface de contact constante quelle que soit la position de la cage la face postérieure de la cage cylindrique est coaxiale avec l’axe transversal. De préférence, la portion de surface du siège et/ou celle de la face postérieure de la cage intersomatique comprend des éléments en relief, tels que des stries par exemple, pour augmenter la force de pression sur la surface complémentaire et augmenter la force de blocage en rotation de la cage, du fait de la réduction de la surface de contact. Bien entendu, ces éléments en relief ne gênent pas la rotation de la cage lorsqu’elle est autorisée.

[0021] De préférence, et afin de faciliter la manipulation par le praticien, la cage comprend un détrompeur n’autorisant la connexion du crochet avec l’axe transversal que dans un seul sens.

[0022] Selon une forme de réalisation particulière, le détrompeur est réalisé par l’intermédiaire d’une face interne étagée de l’ouverture de la cage intersomatique, et positionnée du côté dont l’accès du crochet n’est pas autorisé, pour réaliser une butée d’arrêt dudit crochet.

Brève description des dessins

[0023] D’autres avantages et caractéristiques ressortiront mieux de la description qui va suivre, donnée à titre d’exemple non limitatif, du dispositif selon l’invention, à partir des dessins annexés dans lesquels :

[0024] [Fig. 1] illustre en perspective le dispositif de mise en place d’une cage intersomatique mis en œuvre dans l’invention.

[0025] [Fig. 2] est une vue en coupe longitudinale du dispositif de la figure 1.

[0026] [Fig. 3] illustre le crochet du dispositif en position ouverte.

[0027] [Fig. 4] illustre le crochet du dispositif fermé par le doigt en saille du corps.

[0028] [Fig. 5] illustre une cage intersomatique et le crochet sur le point de s’y connecter.

[0029] [Fig. 6] illustre une cage intersomatique connecté au crochet du dispositif de mise en place.

[0030] [Fig. 7] illustre l’ouverture de la cage, avec la face étagée formant détrompeur, du côté où l’accès du crochet n’est pas autorisé.

[0031] [Fig. 8] illustre l’ouverture de la cage du côté où l’accès du crochet est autorisé.

[0032] [Fig. 9] illustre le crochet connecté à l’axe de la cage, et dans une position d’ouverture.

[0033] [Fig. 10] illustre le crochet connecté à l’axe de la cage, et dans une position de fermeture du crochet et de pivotement libre de la cage.

[0034] [Fig. 11] illustre le crochet connecté à l’axe de la cage, et dans une position de fermeture du crochet et de verrouillage de la rotation de la cage.

[0035] [Fig. 12] illustre les sections complémentaires en queue d’aronde de la fente du crochet et du doigt.

[0036] [Fig. 13] illustre les sections complémentaires avec des sections complémentaires en T. [0037] [Fig. 14] illustre les sections complémentaires avec des sections complémentaires cylindriques.

[0038] [Fig. 15] illustre une étape d’insertion de la cage entre deux vertèbres, dans laquelle elle est verrouillée en rotation.

[0039] [Fig. 16] illustre une étape d’insertion de la cage, dans laquelle elle est sécurisée et en pivotement libre.

[0040] [Fig. 17] illustre une étape d’ouverture du crochet, lorsque la cage est correctement positionnée.

[0041] [Fig. 18] illustre le retrait du dispositif une fois la cage implantée.

Description détaillée de l’invention

[0042] En référence aux figures 1 à 7, l’invention concerne un ensemble (1) comprenant une cage (2) intersomatique et un dispositif (3) pour son implantation entre deux vertèbres (4).

[0043] Plus particulièrement, l’invention permet de connecter le dispositif (3) à la cage (2) d’une manière sécurisée, c’est-à-dire sans risque de déconnexion, tout en permettant au praticien de pouvoir, sélectivement, verrouiller ou déverrouiller la rotation de la cage (2).

[0044] Ceci est avantageux en ce que, pendant la phase d’insertion de la cage (2), le chirurgien peut la verrouiller en rotation, de sorte que l’insertion est plus aisée, pour ensuite déverrouiller la rotation afin de pouvoir faire pivoter la cage (2) progressivement de 90°.

[0045] À cet effet, en référence aux figures 1 à 4, le dispositif (3) comprend, de manière connue, une poignée (5) destinée à être saisie par le praticien, prolongée par un corps (6) tubulaire dans lequel une tige (7) est montée coulissante.

[0046] La tige (7) comprend une première extrémité prolongée par un crochet (8) de connexion avec un axe (9) transversal d’une cage (2) intersomatique tel qu’il sera décrit ci-après, et une deuxième extrémité reliée à des moyens d’entraînement en coulissement (10) de la tige (7). Le crochet (8) peut présenter toute forme appropriée. Il est par exemple monobloc avec la tige (7) ou bien est sous la forme d’une pièce rapportée. L’essentiel réside dans la présence d’une ouverture latérale pour l’engagement et la rétention de l’axe (9) transversal.

[0047] Plus particulièrement, afin de réaliser les moyens d’entraînement en coulissement, et selon une forme de réalisation préférée, la deuxième extrémité de la tige (7) est filetée et engagée avec une molette (11 ) taraudée montée rotative dans le corps (6), par exemple dans la poignée (5), de sorte que la rotation de la molette (11 ), dans un sens ou dans un autre, entraîne le coulissement de la tige (7), notamment pour son extraction du corps (6) ou sa rétractation dans le corps (6).

[0048] La cage (2) intersomatique et classique et connue, à la spécificité près qu’elle comprend une ouverture (12) ménagée au niveau d’une face postérieure et débouchant sur l’axe (9) transversal autour duquel le crochet (8) du dispositif (3) est destiné à être connecté, voir figure 5 et 6.

[0049] La cage (2) selon l’invention présente une forme anatomique concave de sorte qu’elle doit être utilisée dans un sens précis pour permettre son impaction et son pivotement entre les deux vertèbres (4). Afin de d’éviter le risque d’erreur pour le praticien, la cage (2) comprend un détrompeur (13) prévu pour n’autoriser la connexion du crochet (8) avec l’axe (9) transversal que dans un seul sens.

[0050] Selon un mode de réalisation particulier, illustré figures 7 et 8, le détrompeur (13) est réalisé par l’intermédiaire d’une face interne étagée (14) de l’ouverture (12) de la cage (2), notamment orthogonale à l’axe (9) transversal, et positionnée du côté où l’accès du crochet (8) n’est pas autorisé, voir figure 7. Ainsi, la diminution de la largeur d’ouverture (12) réalisée par la face étagée (14) permet de réaliser une butée d’arrêt au crochet (8). De cette manière, l’insertion du crochet (8) n’est possible que du côté où cette face étagée (14) n’est pas présente, voir figure 8.

[0051] En référence aux figures 9 à 11 , la tige (7) est coulissante entre trois positions, à savoir :

- une position d’ouverture (12) du crochet (8), voir figure 9 ;

- une position de pivotement libre de la cage (2) dans laquelle la tige (7) est rétractée et dans laquelle un doigt (15) en saillie longitudinalement du corps (6) referme le crochet (8), tout en autorisant la cage (2) à pivoter autour de l’axe (9) transversal, voir figure 10. Dans cette position, un jeu (16) subsiste entre la face postérieure de la cage (2) et un siège (17) du corps (6) : - une position de verrouillage de la rotation de la cage (2), dans laquelle la tige (7) est davantage rétractée dans le corps (6) et dans laquelle la cage (2) est en appui ferme et pressée contre le siège (17) d’appui de la face postérieure de la cage (2), bloquant ainsi la rotation de la cage (2), voir figure 11 . Dans cette position, le crochet (8) tire sur l’axe (9) transversal pour presser la face postérieure de la cage contre le siège (17).

[0052] De préférence, le siège (17) comprend une portion de surface complémentaire à une portion de surface de la face postérieure de la cage (2) pour réaliser un appui ferme et permettre de transmettre efficacement les efforts d’insertion de la cage (2) lors de la manipulation du dispositif (3).

[0053] Avantageusement, les portions de surface complémentaires du siège (17) et de la face postérieure de la cage (2) sont des portions de surface cylindriques. Ceci permet de pouvoir bloquer la rotation de la cage (2) sur une quelconque position angulaire par rapport au siège (17).

[0054] Afin de sécuriser davantage la position du pivotement libre de la cage (2), et a fortiori la position de verrouillage, le crochet (8) comprend une fente (18) dans laquelle le doigt (15) du corps (6) est destiné à s’engager lorsque la tige (7) est rétractée, et de préférence, la fente (18) et le doigt (15) en saillie présentent des sections complémentaires empêchant le désengagement du doigt (15) sur une direction transversale. Les sections complémentaires peuvent être en queue d’aronde, voir figure 12, ou bien en T, voir figure 13, ou bien cylindriques, voir figure 14.

[0055] De ce qui précède, en référence aux figures 15 à 18, le praticien peut, en agissant sur la molette (11 ), rétracter la tige (7) et verrouillée en rotation la cage (2) lors d’une opération d’insertion de la cage (2), voir figure 15, déverrouiller temporairement la rotation de la cage (2) en agissant inversement sur la molette (11 ), pour donner de l’angle à la cage (2), et ensuite la verrouiller de nouveau pour l’insérer davantage. Lorsque la cage (2) est complètement insérée, l’actionnement de la molette (11 ) pour extraire la tige (7) du corps (6) permet d’ouvrir le crochet (8) et de retirer le dispositif (3), voir figures 17 et 18.

[0056] Enfin selon d’autres caractéristiques optionnelles, prises seules ou en combinaison : - l’ensemble (1 ) est à usage unique ;

- l’ensemble (1 ) est conditionné stérile dans une boite adaptée, avec la cage (2) prémontée sur le dispositif (3), en position de pivotement libre de la cage (2) ou en position de verrouillage.

[0057] L’invention fournit bien un ensemble (1 ) comprenant une cage (2) intersomatique et un dispositif (3) pour sa mise en place entre deux vertèbres (4), qui permet de sécuriser le verrouillage de la cage (2) avec le dispositif (3), tout en facilitant la manipulation et la mise en place de la cage (2) par le praticien.