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Title:
BARK-FREE, STABLE DISPERSION
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2021/234135
Kind Code:
A1
Abstract:
The present invention relates to a dispersion comprising a dispersed phase having drops and a continuous aqueous phase, preferably in the form of a gel, in which the drops have a fatty phase comprising at least one lipophilic gelling agent, in which; the fatty phase has a melting point of between 50 °C and 100 °C, preferably between 60 °C and 90 °C, and meets at room temperature and atmospheric pressure the following physicochemical criteria; a hardness (x) of between 2 and 14 N, preferably between 2.5 and 12 N, more preferably between 3 and 9 N, and especially preferably between 4 and 6 N; and a tack (y) greater than or equal to -2 N, preferably greater than or equal to -1 N, and especially preferably greater than or equal to -0.6 N; and the dispersion does not comprise amodimethicone.

Inventors:
GOUTAYER MATHIEU (FR)
BACON JULIE (FR)
Application Number:
PCT/EP2021/063598
Publication Date:
November 25, 2021
Filing Date:
May 21, 2021
Export Citation:
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Assignee:
CAPSUM (FR)
International Classes:
A61K8/06; A61K8/04; A61K8/37; A61Q19/00
Domestic Patent References:
WO2019002308A12019-01-03
WO2017046305A12017-03-23
WO2010063937A12010-06-10
WO2012120043A22012-09-13
WO2002056847A12002-07-25
WO2002047619A22002-06-20
WO2018167309A12018-09-20
WO2019002308A12019-01-03
WO2019145424A12019-08-01
WO2015055748A12015-04-23
Foreign References:
US20040137020A12004-07-15
EP2189081A22010-05-26
US20040137020A12004-07-15
EP2189081A22010-05-26
US5783657A1998-07-21
US5874069A1999-02-23
US5919441A1999-07-06
US6051216A2000-04-18
US5981680A1999-11-09
FR2792190A12000-10-20
JPH02295912A1990-12-06
FR1558849A1969-01-20
FR2999921A12014-06-27
FR3041251A12017-03-24
Other References:
"Silica silylate", CTFA, 2000
"Silica diméthyl silylate", CTFA, 2000
A. THOMAS: "Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry", 15 June 2000, article "Fats and Fatty Oils"
UTADA ET AL., MRS BULLETIN, vol. 32, 2007, pages 702 - 708
CRAMER ET AL., CHEM. ENG. SCI., vol. 59, no. 15, 2004, pages 3045 - 3058
Attorney, Agent or Firm:
HABASQUE, Etienne et al. (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1. [Dispersion comprenant une phase dispersée comprenant des gouttes et une phase aqueuse continue, de préférence sous forme de gel, dans laquelle les gouttes comprennent une phase grasse comprenant au moins un agent gélifiant lipophile, dans laquelle :

- la phase grasse a un point de fusion compris entre 50°C et 100°C, de préférence entre 60°C et 90°C, et, à température ambiante et pression atmosphérique, répond aux critères physicochimiques suivants :

- une dureté (x) comprise entre 2 et 14 N, de préférence entre 2,5 et 12 N, mieux entre 3 et 9 N, et tout particulièrement entre 4 et 6 N ; et

- un collant (y) supérieur ou égal à -2 N, mieux supérieur ou égal à -1 N, et en particulier supérieur ou égal à -0,6 N ; et

- la dispersion ne comprend pas d’amodiméthicone.

2. Dispersion selon la revendication 1 , caractérisée en ce que la phase grasse présente une cohésion (z) inférieure ou égale à 40, de préférence inférieure ou égale à 35, et mieux inférieure ou égale à 30.

3. Dispersion selon la revendication 1 ou la revendication 2, caractérisée en ce la dispersion ne comprend pas d’écorce, en particulier d’écorce formée d’une couche de coacervat interposée entre la phase grasse dispersée et la phase continue aqueuse.

4. Dispersion selon l’une quelconque des revendications 1 à 3, dans laquelle les gouttes possédant un diamètre supérieur ou égal à 100 pm représentent un volume supérieur ou égal à 60%, voire supérieur ou égal à 70%, de préférence supérieur ou égal à 80%, et mieux supérieur ou égal à 90 % du volume total de la phase dispersée et/ou au moins 60%, voire au moins 70%, de préférence au moins 80%, et mieux au moins 90%, des gouttes possèdent un diamètre moyen supérieur ou égal à 100 pm.

5. Dispersion selon l’une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisée en ce que l’agent gélifiant lipophile est choisi parmi les agents gélifiants lipophiles organiques ou minéraux, polymériques ou moléculaires ; les corps gras solides à température et pression ambiante ; et leurs mélanges.

6. Dispersion selon l’une quelconque des revendications 1 à 5, comprenant de 0,5% à 30%, de préférence de 1% à 25%, en particulier de 1 ,5% à 20%, mieux de 2% à 15%, et tout particulièrement de 5% à 12%, en poids d’agent(s) gélifiant(s) lipophile(s) par rapport au poids total de la phase grasse.

7. Dispersion selon l’une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisée en ce que la phase continue aqueuse comprend au moins un agent gélifiant hydrophile, de préférence choisi dans le groupe constitué des agents gélifiant naturels ; des agents gélifiant semi-synthétiques ; des agents gélifiants synthétiques ; et de leurs mélanges, et de préférence est choisi parmi le Carbomer, l’alcasealan (INCI : Alcaligenes Polysaccharides), et leur mélange.

8. Dispersion selon la revendication 7, comprenant de 0,0001% à 20%, de préférence de 0,001% à 15%, en particulier de 0,01% à 10%, et mieux de 0,1% à 5%, en poids d’agent(s) gélifiant(s) hydrophile(s) par rapport au poids total de la phase continue aqueuse.

9. Dispersion selon l’une quelconque des revendications 1 à 8, comprenant de 1% à 60%, en particulier de 5% à 50%, de préférence de 10% à 40%, et mieux de 15% à 30%, en poids de phase grasse dispersée par rapport au poids total de la dispersion.

10. Dispersion selon l’une quelconque des revendications 1 à 9, caractérisée en ce la dispersion ne comprend pas de tensioactif.

11. Dispersion selon l’une quelconque des revendications 1 à 10, caractérisée en ce la dispersion ne comprend pas :

- d’ester de dextrine et d’acide(s) gras, et en particulier de palmitate(s) de dextrine, et/ou de silice éventuellement traitée hydrophobe, par exemple la silice pyrogénée, et/ou

- d’Acrylates/C 10-30 Alkyl Acrylate Crosspolymer, et/ou

- de Cetyl Ethylhexanoate.

12. Procédé de préparation d’une dispersion telle que définie selon l’une quelconque des revendications 1 à 11 , comprenant au moins les étapes suivantes : a) le chauffage d’un fluide huileux Fl, à une température comprise de 50°C à 150°C ; b) optionnellement, le chauffage d’un fluide aqueux FE, à une température comprise de 50°C à 150°C ; c) la mise en contact du fluide aqueux FE et du fluide huileux Fl ; et d) la formation des gouttes de phase grasse, constituée du fluide huileux Fl, dispersée dans une phase aqueuse continue, constituée de fluide aqueux FE, dans lequel :

- le fluide huileux Fl comprend au moins un agent gélifiant lipophile et optionnellement au moins une huile et a un point de fusion compris entre 50°C et 100°C, de préférence entre 60°C et 90°C, et, à température ambiante et pression atmosphérique, répond aux critères physicochimiques suivants :

- une dureté (x) comprise entre 2 et 14 N, de préférence entre 2,5 et 12 N, mieux entre 3 et 9 N, et tout particulièrement entre 4 et 6 N ; et

- un collant (y) supérieur ou égal à -2 N, mieux supérieur ou égal à -1 N, et en particulier supérieur ou égal à -0,6 N; le fluide huileux Fl étant en outre dénué d’amodiméthicone ; et

- le fluide aqueux FE comprend au moins de l’eau et, optionnellement, au moins un agent gélifiant hydrophile.

13. Procédé selon la revendication 12, caractérisé en ce que l’étape de formation de gouttes comprend la formation de gouttes de fluide huileux Fl à la sortie d’un premier conduit débouchant dans le fluide aqueux FE.

14. Procédé selon la revendication 13, caractérisé en ce que le fluide aqueux FE est mis en circulation dans un deuxième conduit, la sortie du premier conduit débouchant dans le deuxième conduit, avantageusement coaxialement avec l’axe local du deuxième conduit.

15. Dispersion obtenue par un procédé selon l’une quelconque des revendications 12 à 14.

16. Composition, notamment cosmétique, en particulier de soin et /ou de maquillage d’une matière kératinique, notamment la peau et/ou les cheveux, et plus particulièrement la peau, comprenant au moins une dispersion selon l’une quelconque des revendications 1 à 11 , optionnellement en association avec au moins un milieu physiologiquement acceptable.

17. Procédé non thérapeutique de traitement cosmétique d’une matière kératinique, notamment la peau et/ou les cheveux, et plus particulièrement la peau, comprenant une étape d’application sur ladite matière kératinique d’au moins une dispersion selon l’une quelconque des revendications 1 à 11 et 15 ou d’une composition selon la revendication 16.

Description:
DISPERSION STABLE SANS ÉCORCE

[La présente invention a pour objet des dispersions huile-dans-eau stables comprenant une phase continue aqueuse et des gouttes, notamment macroscopiques, d’une phase grasse dispersée comprenant au moins un agent gélifiant lipophile. Elle a également pour objet des compositions, notamment cosmétiques, contenant lesdites dispersions ainsi que leurs utilisations dans le domaine cosmétique.

Il existe à ce jour des dispersions sous forme d'émulsion directe, telles que par exemple décrites dans US 2004/137020 et EP 2 189 081. Toutefois, les phases dispersées de ces dispersions ne sont pas sous forme de gouttes macroscopiques et sont dotées d’une dureté telle que la sensorialité et/ou le confort à l’application ne sont pas satisfaisants, qui plus est en présence de phases dispersées sous forme de gouttes macroscopiques.

Il existe également à ce jour des dispersions stables de gouttes d’une phase grasse dispersée dans une phase continue aqueuse, notamment décrites dans la demande WO2017046305. Ces dispersions sont obtenues à l’aide d’un procédé microfluidique et leur stabilité cinétique est assurée grâce à la présence d’une écorce dérivant d’une réaction de coacervation complexe interfaciale qui repose notamment sur un polymère cationique lipophile siliconé, l’amodiméthicone. Les gouttes de la phase grasse dispersée de ces dispersions sont macroscopiques, c’est dire visibles à l’œil nu, et confèrent auxdites dispersions un aspect esthétique attrayant recherché par le consommateur. Cette propriété est d’autant plus intéressante que l’écorce des gouttes est très fine et qu’aucune résistance attachée à la rupture de l’écorce n’est ressentie par l’utilisateur au moment de l’application sur une matière kératinique, ni aucun dépôt résiduel de ladite écorce n’est par ailleurs constaté. On parle ainsi d’écorce évanescente.

On constate une demande de plus en plus forte des consommateurs en compositions cosmétiques dénuées de composés siliconés en raison de leur impact environnemental, car non biodégradables, et/ou de leur dangerosité suspectée pour la santé.

Par ailleurs, les inventeurs ont observé que la présence d’amodiméthicone peut parfois conduire à des problèmes de compatibilité avec d’autres matières premières et/ou des phénomènes d’agrégation des gouttes entre elles, d’adhésion des gouttes au packaging et/ou de défauts de sphéricité des gouttes, ce qui pour des raisons évidentes n’est pas souhaitable. En effet, de tels inconvénients peuvent impacter la stabilité de la dispersion et/ou l’homogénéité de délivrance des différentes phases constitutives de la dispersion et/ou le rendu visuel et esthétique de la dispersion, voire sa sensorialité à l’application sur la peau, et ces inconvénients sont exacerbés plus le diamètre des gouttes augmente. Sans vouloir être lié par une quelconque théorie, la Déposante pense que le défaut de sphéricité des gouttes susmentionné peut être lié à une diminution du caractère élastique de la phase grasse dispersée en raison de la présence d’amodiméthicone.

Il existe donc un besoin pour de nouvelles dispersions comprenant des gouttes d’une phase grasse dispersée, notamment de taille macroscopique, dans une phase continue aqueuse et qui demeurent satisfaisantes en termes de stabilité cinétique, de sensorialité et de confort à l’application et ce, malgré l’absence d’amodimethicone et donc d’écorce.

Ainsi, la présente invention concerne une dispersion huile-dans-eau comprenant, voire contenant, une phase dispersée comprenant des gouttes et une phase aqueuse continue, de préférence sous forme de gel, dans laquelle les gouttes comprennent une phase grasse comprenant au moins un agent gélifiant lipophile et optionnellement au moins une huile, dans laquelle :

- la phase grasse a un point de fusion compris entre 50°C et 100°C, de préférence entre 60°C et 90°C, et, à température ambiante et pression atmosphérique, répond aux critères physicochimiques suivants :

- une dureté (x) comprise entre 2 et 14 N, de préférence entre 2,5 et 12 N, et mieux entre 3 et 9 N, et tout particulièrement entre 4 et 6 N ; et

- un collant (y) supérieur ou égal à -2 N, mieux supérieur ou égal à -1 N, et en particulier supérieur ou égal à -0,6 N ; et

- la dispersion ne comprend pas d’amodiméthicone.

De préférence, la phase grasse d’une dispersion selon l’invention présente en outre une cohésion (z) inférieure ou égale à 40, de préférence inférieure ou égale à 35, et mieux inférieure ou égale à 30.

Comme il ressort des exemples ci-dessous, et de manière inattendue, la mise en œuvre d’une phase grasse dispersée dotée des propriétés physicochimiques ci-dessus permet d’accéder à des dispersions, notamment macroscopiques, dotées de performances satisfaisantes, voire améliorées, en termes de stabilité cinétique et donc de rendu visuel et esthétique, de facilité et de confort d’application sur la peau et ce, malgré l’absence d’amodiméthicone et donc d’écorce.

En particulier, les inventeurs ont observé qu’une dispersion selon l’invention présente des performances satisfaisantes, voire améliorées, en termes de non-agrégation des gouttes entre elles, de non-adhésion des gouttes au packaging, et en terme de confort et de facilité d’application sur la peau.

Compte-tenu de l’absence d’amodiméthicone, une dispersion selon l’invention autorise également plus de liberté quant aux composés et/ou à leurs teneurs, en particulier en ingrédients actifs, pouvant être encapsulés. Par « stable » ou « stabilité cinétique », on entend désigner, au sens de la présente invention, à température ambiante et pression atmosphérique, l’absence de crémage ou de sédimentation des gouttes de phase dispersée dans la phase continue, l’absence d’opacification de la phase continue aqueuse, l’absence d’agrégation des gouttes entre elles, et notamment l’absence de coalescence ou de mûrissement d’Oswald des gouttes entre elles, l’absence d’adhésion des gouttes au packaging et l’absence de fuite de matières de la phase dispersée vers la phase continue, ou inversement, pour une dispersion selon l’invention sur une période de temps supérieure ou égale à 1 mois, de préférence supérieure ou égale à 3 mois, et mieux supérieure ou égale à 6 mois.

Par « agent gélifiant », on entend désigner, au sens de la présente invention, un agent permettant d’augmenter la viscosité de la phase dépourvue dudit agent gélifiant, et de préférence d’atteindre une viscosité finale de la phase ainsi gélifiée supérieure à 20 000 mPa.s, de préférence supérieure à 50 000 mPa.s, mieux supérieure à 100 000 mPa.s, et tout particulièrement supérieure à 200 000 mPa.s.

Par « macroscopique », ou « goutte macroscopique », ou « dispersion macroscopique », on entend désigner, au sens de la présente invention, des gouttes de phase grasse dispersée visibles à l’œil nu, par opposition à des gouttes microscopiques non visibles à l’œil nu. Ainsi, de préférence, dans une dispersion selon l’invention :

- les gouttes possédant un diamètre supérieur ou égal à 100 pm, voire supérieur ou égal à 200 pm, mieux supérieur ou égal à 300 pm, en particulier supérieur ou égal à 400 pm, de préférence supérieur ou égal à 500 pm, voire supérieur ou égal à 1 000 pm, voire entre 100 pm et 3 000 pm, mieux entre 200 pm et 2 000 pm, en particulier entre 300 pm et 1 000 pm, mieux entre 500 pm et 3000 pm, de préférence entre 1 000 pm et 2 000 pm, en particulier entre 800 pm et 1 500 pm, représentent un volume supérieur ou égal à 60%, voire supérieur ou égal à 70%, de préférence supérieur ou égal à 80%, et mieux supérieur ou égal à 90 %, du volume total de la phase dispersée, et/ou ;

- au moins 60%, voire au moins 70%, de préférence au moins 80%, et mieux au moins 90%, des gouttes possèdent un diamètre moyen supérieur ou égal à 100 pm, voire supérieur ou égal à 200 pm, mieux supérieur ou égal à 300 pm, en particulier supérieur ou égal à 400 pm, de préférence supérieur ou égal à 500 pm, voire supérieur ou égal à 1 000 pm, voire entre 100 pm et 3 000 pm, mieux entre 200 pm et 2 000 pm, en particulier entre 300 pm et 1 000 pm, mieux entre 500 pm et 3 000 pm, de préférence entre 1 000 pm et 2 000 pm, en particulier entre 800 pm et 1 500 pm.

La détermination du volume de gouttes possédant un diamètre particulier par rapport au volume total de la phase dispersée relève des connaissances générales de l’homme du métier, notamment eu égard à la méthode de mesure du diamètre décrite ci-dessous. Une dispersion selon l’invention peut être qualifiée de mélange macroscopiquement inhomogène de deux phases non miscibles, en particulier lorsque les gouttes sont macroscopiques. En d’autres termes, dans une dispersion selon l’invention, chacune des phases peut être individualisée, notamment à l’œil nu. Dans le cadre de la présente invention, les dispersions susmentionnées peuvent être désignées indifféremment par le terme "émulsions". Au regard de la nature des phases, une émulsion selon l’invention est une émulsion de type huile-dans-eau (ou émulsion directe), la phase grasse dispersée et la phase continue aqueuse étant non miscibles entre elles à température ambiante et pression atmosphérique. Ainsi, la solubilité de la phase grasse dispersée dans la phase continue aqueuse est avantageusement inférieure à 5 % en masse, et inversement.

Selon un autre mode de réalisation, une dispersion selon l’invention est une émulsion simple c’est à dire contenant uniquement une phase aqueuse continue et une phase grasse dispersée. En d’autres termes, une dispersion selon l’invention n’est pas une émulsion multiple, en particulier une émulsion double, par exemple de type eau-dans-huile-dans-eau.

Selon un autre mode de réalisation, une dispersion selon l’invention ne comprend pas de tensioactif.

Selon un mode de réalisation, une dispersion selon l’invention ne comprend pas de trioctanoate de glycéryl, de tricaprylate/caprate de glycérol, et leur mélange. Selon un mode de réalisation, une dispersion selon l’invention ne comprend pas :

- d’ester de dextrine et d’acide(s) gras, et en particulier de palmitate(s) de dextrine, et/ou de silice éventuellement traitée hydrophobe, par exemple la silice pyrogénée, et/ou

- d’Acrylates/C 10-30 Alkyl Acrylate Crosspolymer, en particulier de Pemulen™ EZ- 4U Polymeric Emulsifier de Lubrizol ; et/ou - de Cetyl Ethylhexanoate.

De préférence, les gouttes présentent avantageusement une monodispersité apparente (i. e. qu’elles sont perçues à l’œil comme des sphères identiques en diamètre).

Les gouttes sont avantageusement sensiblement sphériques.

Les gouttes d’une dispersion selon l’invention sont dénuées d’écorce ou de membrane, en particulier de membrane polymérique ou formée par polymérisation interfaciale. En particulier, les gouttes d’une dispersion selon l’invention ne sont pas stabilisées à l’aide d’une membrane de coacervat (type polymère anionique (carbomère)/polymère cationique (amodiméthicone)). En d’autres termes, le contact entre la phase continue aqueuse et la phase grasse dispersée est direct. Ainsi, selon un mode de réalisation, une dispersion selon l’invention ne comprend pas d’écorce, en particulier d’écorce formée d’une couche de coacervat interposée entre la phase grasse dispersée et la phase aqueuse continue.

En particulier, une dispersion selon l’invention ne comprend pas (est dénuée) de polymère cationique lipophile répondant à la formule suivante : dans laquelle :

- Ri, R 2 et R 3 , indépendamment les uns des autres, représentent OH ou CH 3 ;

- R 4 représente un groupe -CH 2 - ou un groupe -X-NH- dans lequel X est un radical alkylène divalent en C3 ou C4 ;

- x est un nombre entier compris entre 10 et 5 000, de préférence entre 30 et 1 000, et mieux entre 80 et 300 ;

- y est un nombre entier compris entre 1 et 1000, en particulier entre 2 et 1 000, de préférence entre 4 et 100, et mieux entre 5 et 20 ; et

- z est un nombre entier compris entre 0 et 10, de préférence entre 0 et 1 , et mieux est égal à 1 .

Les gouttes diffèrent de capsules solides, c’est-à-dire des capsules dotées d’une écorce (ou « membrane ») solide, tel que par exemple celles décrites dans WO 2010/063937, et de capsules dotées d’une écorce évanescente, tel que par exemple celles décrites dans WO2012120043.

Selon l’invention, le pH d’une dispersion est typiquement compris entre 4,0 et 8,0, en particulier entre 5,0 et 7,0.

Température et pression

Sauf indication contraire, dans tout ce qui suit, on considère qu’on se trouve à la température ambiante (par exemple T=25°C ± 2°C) et pression atmosphérique (760 mm de Hg, soit 1 ,013.10 5 Pa ou 10 13 mbar).

Viscosité

La viscosité d’une dispersion selon l’invention ou d’au moins une de ses phases peut varier de façon importante ce qui permet d’obtenir des textures variées. La viscosité est mesurée à température ambiante et à pression ambiante selon la méthode décrite dans WO2017046305.

Selon un mode de réalisation, une dispersion selon l’invention a une viscosité comprise de 1 mPa.s à 500 000 mPa.s, de préférence de 10 mPa.s à 300 000 mPa.s, mieux de 400 mPa.s à 100 000 mPa.s, et plus particulièrement de 1 000 mPa.s à 30 000 mPa.s, telle que mesurée à 25°C selon la méthode décrite ci-dessus.

Phase continue aqueuse

Comme indiqué précédemment, les dispersions selon l’invention comprennent une phase continue aqueuse, de préférence sous forme d’un gel, en particulier d’un gel présentant une viscosité adaptée pour suspendre les gouttes et contribuer ainsi à la stabilité cinétique et au visuel attractif d’une dispersion selon l’invention.

Avantageusement, la phase continue aqueuse n'est pas solide à température ambiante et à pression ambiante, c’est-à-dire qu’elle est apte à s’écouler sous son propre poids.

Selon un mode de réalisation, la phase aqueuse a une viscosité comprise entre 400 mPa.s et 100 000 mPa.s, de préférence entre 800 mPa.s et 30 000 mPa.s, telle que mesurée à 25°C selon la méthode décrite ci-dessus.

La phase continue d’une dispersion selon l’invention comprend de l’eau.

Outre l’eau distillée ou déionisée, une eau convenant à l’invention peut être aussi une eau de source naturelle ou une eau florale.

Selon un mode de réalisation, le pourcentage massique d’eau de la phase continue aqueuse est d’au moins 30%, de préférence d’au moins 40%, en particulier d’au moins 50%, et mieux d’au moins 60%, notamment compris entre 70% et 98%, et préférentiellement compris entre 75% et 95%, par rapport à la masse totale de ladite phase continue.

La phase continue aqueuse d’une dispersion selon l’invention peut en outre comprendre au moins une base. Elle peut comprendre une base unique ou un mélange de plusieurs bases différentes. La présence d’au moins une base dans ladite phase continue aqueuse contribue notamment à rehausser la viscosité de cette dernière.

Selon un mode de réalisation, la base présente dans la phase aqueuse est une base minérale.

Selon un mode de réalisation, la base minérale est choisie dans le groupe constitué des hydroxydes des métaux alcalins et des hydroxydes des métaux alcalino-terreux.

De préférence, la base minérale est un hydroxyde de métaux alcalins, et notamment

NaOH. Selon un mode de réalisation, la base présente dans la phase aqueuse est une base organique. Parmi les bases organiques, on peut citer par exemple l’ammoniaque, la pyridine, la triéthanolamine, l’aminométhylpropanol, ou encore la triéthylamine.

Une dispersion selon l’invention peut comprendre de 0,01% à 10% en poids, de préférence de 0,01% à 5% en poids, et préférentiellement de 0,02% à 1% en poids de base, de préférence de base minérale, et notamment de NaOH, par rapport au poids total de ladite dispersion.

Phase grasse

La phase grasse dispersée d’une dispersion selon l’invention a un point de fusion compris entre 50°C et 100°C, de préférence entre 60°C et 90°C.

Le point de fusion d’une phase grasse peut être mesuré à l'aide d'un calorimètre à balayage différentiel (DSC), par exemple le calorimètre vendu sous la dénomination "DSC Q2000" par la société TA Instruments. Les protocoles de préparation des échantillons et de mesure sont les suivants : un échantillon de 5 mg de l’échantillon à tester, préalablement chauffé à 80°C et prélevé sous agitation magnétique à l'aide d'une spatule également chauffée, est placé dans une capsule hermétique en aluminium, ou creuset. Deux essais sont réalisés pour s'assurer de la reproductibilité des résultats. Les mesures sont réalisées sur le calorimètre mentionné ci-dessus. Le four est soumis à un balayage d'azote. Le refroidissement est assuré par l'échangeur thermique RCS 90. L'échantillon est ensuite soumis au protocole suivant en étant tout d'abord mis en température à 20°C, puis soumis à une première montée en température allant de 20°C à 130°C, à la vitesse de chauffe de 5°C/minute, puis est refroidi de 130°C à -80°C à une vitesse de refroidissement de 5°C/minute et enfin soumis à une deuxième montée en température allant de -80°C à 130°C à une vitesse de chauffe de 5°C/minute. Pendant la deuxième montée en température, on mesure la variation de la différence de puissance absorbée par le creuset vide et par le creuset contenant l'échantillon en fonction de la température. Le point de fusion du composé est la valeur de la température correspondant au sommet du pic de la courbe représentant la variation de la différence de puissance absorbée en fonction de la température. La température de fin de fusion correspond à la température à laquelle 95% de l'échantillon a fondu.

La phase grasse dispersée d’une dispersion selon l’invention doit satisfaire au moins aux deux critères physicochimiques de dureté et de collant suivants :

- une dureté (x) comprise entre 2 N et 14 N, de préférence entre 2,5 N et 12 N, en particulier entre 3 et 9 N, et mieux entre 4 et 6 N. La dureté (ou fermeté (hardness, firmness)) correspond à la force de compression maximale mesurée en Newton. Rapporté à une dispersion selon l’invention, la dureté (x) est un indicateur du rendu sensoriel d’une dispersion à l’application sur une matière kératinique, en particulier la peau. D’une part, la dureté ne doit pas être trop faible pour garantir aux gouttes de phase grasse dispersée une résistance mécanique suffisante, en particulier aux cisaillements et/ou aux contraintes mécaniques liés par exemple à la fabrication et au conditionnement de la dispersion et/ou à son transport, et ainsi garantir à la dispersion une stabilité cinétique satisfaisante, notamment en présence d’un packaging non-airless. D’autre part, la dureté ne doit pas être trop importante pour ne pas dégrader la sensorialité, en particulier le confort et la facilité d’application de la dispersion à l’application sur la peau. Ce qui précède est exacerbé plus le diamètre des gouttes de phase grasse dispersée d’une dispersion est important.

- un collant (y) supérieur ou égal à -2 N, mieux supérieur ou égal à -1 N et en particulier supérieur ou égal à -0,6 N. Le collant (ou adhérence (adhesiveness)) représente le travail nécessaire pour vaincre les forces attractives entre la surface du produit et le matériau avec lequel celui-ci est en contact (par exemple, la force totale nécessaire pour séparer l’outil de mesure de l’échantillon). Rapporté à une dispersion selon l’invention, le critère de collant (y) est un indicateur de la stabilité cinétique de la dispersion au regard des phénomènes d’adhésion des gouttes au paroi du packaging.

La phase grasse dispersée d’une dispersion selon l’invention présente avantageusement en outre une cohésion (z) inférieure ou égale à 40, de préférence inférieure ou égale à 35, et mieux inférieure ou égale à 30. De préférence, la phase grasse dispersée d’une dispersion selon l’invention présente avantageusement une cohésion (z) supérieure ou égale à 15, de préférence supérieure ou égale à 20, et mieux supérieure ou égale à 25. Avantageusement, la phase grasse dispersée d’une dispersion selon l’invention présente une cohésion (z) comprise entre 15 et 40, de préférence entre 20 et 35, et mieux entre 20 et 30. La cohésion (cohesiveness) correspond à la manière dont le produit testé résiste à la seconde déformation, relativement à la façon dont il s’est comporté lors de la première déformation. La cohésion correspond à la surface de la deuxième courbe (Area. 2) sur la surface de la première courbe (Area 1) (ie Area. 2/ Area. 1). En d’autres termes, la cohésion représente les forces au sein de l’échantillon testé. Ainsi, des liaisons fortes au sein du gel permettront une déformation totalement réversible lors de la première compression qui induira une force A2 identique à la force A1 , et donc une cohésion à 100%. En conséquence, plus la cohésion est forte, plus le gel est déformable. Plus la cohésion est faible, plus le gel est cassant (liaisons faibles, pas de résistance à la contrainte). Rapporté à une dispersion selon l’invention, le critère de cohésion (z) est un indicateur de la stabilité cinétique de la dispersion au regard des phénomènes d’agrégation, voire de coalescence, des gouttes de phase dispersée entre elles. La cohésion correspond à la propriété des gouttes à coller sur elles-mêmes. Ainsi, on a besoin d’un minimum de cohésion pour assurer le caractère « gélifié » des gouttes mais pas trop pour éviter que les gouttes gélifiées ne collent entre elles.

Les mesures de dureté, d’adhérence et de cohésion sont obtenues au moyen du texturomètre EZ-X de shimadzu et du protocole texturomètre décrit ci-après :

- l’échantillon à tester est placé dans un moule de 40 mm de diamètre rempli à 75% de sa hauteur.

- Le mobile utilisé est un mobile cylindrique en acrylique de 12,7 mm de diamètre. Le déplacement du mobile comporte 4 étapes : 1 ) une 1 ère étape après détection automatique de la surface de l'échantillon où le mobile se déplace à la vitesse de mesure de 1 mm/s, et pénètre dans l’échantillon à une profondeur de pénétration de 5 mm, le logiciel note la valeur de la force maximale atteinte ;

2) une 2ème étape dite de retrait, à la vitesse de 1 mm/s, où le mobile revient à sa position initiale et remonte en sus de 5 mm ; et on note l'énergie de retrait de la sonde

(force négative) ;

3) une 3ème étape répétant la même action 1) décrite ci-dessus ; et

4) une 4ème étape répétant la même action 2) décrite ci-dessus.

Cette combinaison de critères physicochimiques constitue un compromis non évident caractérisant un gel anhydre cassant mais peu collant et peu élastique. Comme il ressort des exemples ci-dessous, cette combinaison de critères physicochimiques permet d’accéder à des dispersions, notamment macroscopiques, dotées de performances satisfaisantes, voire améliorées, en termes de stabilité cinétique, et donc de rendu visuel et esthétique, et de sensorialité, en particulier de confort et de facilité d’application sur la peau et ce, malgré l’absence d’amodiméthicone et donc d’écorce.

Concernant la dureté, les valeurs de dureté en N, obtenues par la méthode de mesure susmentionnée, peuvent aisément être converties en Pa, par exemple au regard de la surface du mobile cylindrique en acrylique de 12,7 mm mentionné ci-dessus.

Typiquement, 1 MPa équivaut à 1 N/mm 2 . Aussi, pour convertir les valeurs de dureté selon l’invention mesurées en N, il suffit de les diviser par la surface de la sonde. Par exemple, en utilisant une sonde comme ci-dessus de diamètre 12,7 mm, la surface de celle- ci est égale à S = p x (12,7/2) 2 = 126,68 mm 2 . Pour obtenir les valeurs de dureté en MPa, il faudrait alors diviser les valeurs mesurées avec cette sonde par 126,68.

Pour les mesures ci-dessus, le texturomètre EZ-X de shimadzu susmentionné fonctionne en association avec le logiciel TRAPEZIUM X. Les gouttes de phase grasse dispersée d’une dispersion selon l’invention reposent de préférence sur un gel viscoélastique avec un module élastique supérieur au module visqueux. Les gouttes ne s'écoulent pas sous leur propre poids, mais peuvent être aisément déformées par pression, par exemple avec un doigt. Ainsi, leur consistance se rapproche de celle d'un beurre, avec un caractère malléable et préhensible. Les gouttes peuvent être étalées facilement à la main, notamment sur une matière kératinique, en particulier la peau.

La phase grasse dispersée d’une dispersion selon l’invention comprend au moins un agent gélifiant lipophile. C’est essentiellement la combinaison entre au moins un agent gélifiant lipophile et au moins un solvant huileux qui permettent à la phase grasse dispersée d’une dispersion selon l’invention de satisfaire aux critères physicochimiques x et y, voire z, susmentionnés.

Agent gélifiant lipophile

Avantageusement, un agent gélifiant lipophile est un agent gélifiant thermosensible, à savoir qui réagit à la chaleur, et notamment est un agent gélifiant solide à température ambiante et liquide à une température supérieure à 50°C, de préférence supérieure à 60°C, et mieux supérieure à 70°C. De préférence, un agent gélifiant lipophile thermosensible selon l’invention a un point de fusion compris entre 50°C et 130°C, et de préférence entre 60°C et 120 °C. L’agent gélifiant lipophile selon l’invention peut être choisi parmi les agents gélifiants lipophiles organiques ou minéraux, polymériques ou moléculaires ; les corps gras solides à température et pression ambiante ; et leurs mélanges.

Agent(s) gélifiant(s) lipophile(s) organiques ou minéraux, polymériques ou moléculaires Comme agent gélifiant lipophile minéral, on peut citer les argiles éventuellement modifiées comme les hectorites modifiées par un chlorure d’ammonium en Cio à C22, comme l’hectorite modifiée par du chlorure de di-stéaryl di-méthyl ammonium telle que, par exemple, celle commercialisée sous la dénomination de Bentone 38VÔ par la société ELEMENTIS. On peut également citer l’hectorite modifiée par du chlorure de distéaryldiméthylammonium, connue également comme bentonite de quaternium-18, telle que les produits commercialisés ou fabriqués sous les dénominations Bentone 34 par la société Rheox, Claytone XL, Claytone 34 et Claytone 40 commercialisés ou fabriqués par la société Southern Clay, les argiles modifiées connues sous la dénomination de bentonites de benzalkonium et de quaternium-18 et commercialisées ou fabriquées sous les dénominations Claytone HT, Claytone GR et Claytone PS par la société Southern Clay, les argiles modifiées par du chlorure de stéaryldiméthylbenzoylammonium, connues comme bentonites de stéralkonium, telles que les produits commercialisés ou fabriqués sous les dénominations Claytone APA et Claytone AF par la société Southern Clay, et Baragel 24 commercialisé ou fabriqué par la société Rheox.

On peut également citer la silice pyrogénée éventuellement traitée hydrophobe en surface dont la taille des particules est inférieure à 1 pm. Il est en effet possible de modifier chimiquement la surface de la silice, par réaction chimique générant une diminution du nombre de groupes silanol présents à la surface de la silice. On peut notamment substituer des groupes silanol par des groupements hydrophobes : on obtient alors une silice hydrophobe. Les groupements hydrophobes peuvent être :

- des groupements triméthylsiloxyle, qui sont notamment obtenus par traitement de silice pyrogénée en présence de l’hexaméthyldisilazane. Des silices ainsi traitées sont dénommées « Silica silylate » selon le CTFA (8ème édition, 2000). Elles sont par exemple commercialisées sous les références Aerosil R812Ô par la société DEGUSSA, CAB-O-SIL TS-530Ô par la société CABOT ; ou

- des groupements diméthylsilyloxyle ou polydiméthylsiloxane, qui sont notamment obtenus par traitement de silice pyrogénée en présence de polydiméthylsiloxane ou du diméthyldichlorosilane. Des silices ainsi traitées sont dénommées « Silica diméthyl silylate » selon le CTFA (8ème édition, 2000). Elles sont par exemple commercialisées sous les références Aerosil R972Ô, et Aerosil R974Ô par la société DEGUSSA, CAB-O-SIL TS- 610Ô et CAB-O-SIL TS-720Ô par la société CABOT.

La silice pyrogénée hydrophobe présente en particulier une taille de particules pouvant être nanométrique à micrométrique, par exemple allant d’environ de 5 à 200 nm.

Les agents gélifiants lipophiles organiques polymériques sont par exemple les organopolysiloxanes élastomériques partiellement ou totalement réticulés, de structure tridimensionnelle, comme ceux commercialisés sous les dénominations de KSG6Ô, KSG16Ô et de KSG18Ô par la société SHIN-ETSU, de Trefil E-505CÔ et Trefil E-506CÔ par la société DOW-CORNING, de Gransil SR-CYCÔ, SR DMF10Ô, SR-DC556Ô, SR 5CYC gelÔ, SR DMF 10 gelÔ et de SR DC 556 gelÔ par la société GRANT INDUSTRIES, de SF 1204Ô et de JK 113Ô par la société GENERAL ELECTRIC ; l’éthylcellulose comme celle vendue sous la dénomination EthocelÔ par la société DOW CFIEMICAL ; les galactommananes comportant de un à six, et en particulier de deux à quatre, groupes hydroxyle par ose, substitués par une chaîne alkyle saturée ou non, comme la gomme de guar alkylée par des chaînes alkyle en C1 à C6, et en particulier en C1 à C3 et leurs mélanges. Les copolymères séquencés de type « dibloc », « tribloc » ou « radial » du type polystyrène/polyisoprène, polystyrène/polybutadiène tels que ceux commercialisés sous la dénomination Luvitol HSB® par la société BASF, du type polystyrène/copoly(éthylène- propylène) tels que ceux commercialisés sous la dénomination de Kraton® par la société SHELL CHEMICAL CO ou encore du type polystyrène/copoly(éthylène-butylène), les mélanges de copolymères tribloc et radial (en étoile) dans l'isododécane tels que ceux commercialisé par la société PENRECO sous la dénomination Versagel® comme par exemple le mélange de copolymère tribloc butylène/éthylène/styrène et de copolymère étoile éthylène/propylène/styrène dans l'isododécane (Versagel M 5960).

Selon un mode de réalisation, les agents gélifiants utilisables selon l’invention peuvent être choisi dans le groupe constitué des polyacrylates ; des esters de sucre/ polysaccharide et d’acide(s) gras, en particulier des esters de dextrine et d'acide(s) gras, des esters de glycérol et d’acide(s) gras ou des esters d’inuline et d'acide(s) gras ; des polyamides, et de leurs mélanges.

Comme agent gélifiant lipophile, on peut encore citer les polymères de masse moléculaire moyenne en poids inférieure à 100 000, comportant a) un squelette polymérique ayant des motifs de répétition hydrocarbonés pourvus d’au moins un hétéroatome, et éventuellement b) au moins une chaîne grasse pendante et/ou au moins une chaîne grasse terminale éventuellement fonctionnalisées, ayant de 6 à 120 atomes de carbone et étant liées à ces motifs hydrocarbonés, telles que décrites dans les demandes WO 02/056847, WO 02/47619, en particulier les résines de polyamides (notamment comprenant des groupes alkyles ayant de 12 à 22 atomes de carbone) telles que celles décrites dans US 5783657.

A titre d’exemple de résine de polyamide pouvant être mise en œuvre selon la présente invention, on peut citer UNICLEAR 100 VG® commercialisé par la société ARIZONA CHEMICAL. On peut également utiliser les polyamides siliconés du type polyorganosiloxane tels que ceux décrits dans US 5 874069, US 5 919441 , US 6051 216 et US 5 981 680.

Ces polymères siliconés peuvent appartenir aux deux familles suivantes :

- des polyorganosiloxanes comportant au moins deux groupes capables d'établir des interactions hydrogène, ces deux groupes étant situés dans la chaîne du polymère, et/ou - des polyorganosiloxanes comportant au moins deux groupes capables d'établir des interactions hydrogène, ces deux groupes étant situés sur des greffons ou ramifications. Parmi les gélifiants lipophiles pouvant être utilisés dans la présente invention, on peut encore citer les esters de dextrine et d’acide gras, tels que les palmitates de dextrine. Selon un mode de réalisation, l'ester de dextrine et d'acide(s) gras selon l'invention est un mono- ou poly-ester de dextrine et d'au moins un acide gras répondant à la formule (II) suivante : dans laquelle : n est un nombre entier allant de 2 à 200, de préférence allant de 20 à 150, et en particulier allant de 25 à 50, les radicaux R4, R5 et R6, identiques ou différents, sont choisis parmi l'hydrogène ou un groupement acyle -CORa dans lequel le radical Ra représente un radical hydrocarboné, linéaire ou ramifié, saturé ou insaturé, possédant de 5 à 50, de préférence de 5 à 25 atomes de carbone, sous réserve qu’au moins un desdits radicaux R4, R5 ou R6 est différent de l'hydrogène.

Parmi les esters de dextrine et d’acide(s) gras, on peut par exemple citer les palmitates de dextrine, les myristates de dextrine, les palmitates/éthylhexanoates de dextrine et leurs mélanges. On peut notamment citer les esters de dextrine et d’acide(s) gras commercialisés sous les dénominations Rheopearl® KL2 ou D2 (nom INCI : dextrin palmitate), Rheopearl® TT2 (nom INCI : dextrin palmitate ethylhexanoate), et Rheopearl® MKL2 (nom INCI : dextrin myristate) par la société Miyoshi Europe. Parmi les gélifiants lipophiles pouvant être utilisés dans la présente invention, on peut encore citer les esters d’inuline et d’acide(s) gras commercialisés sous les dénominations Rheopearl® ISK2 ou Rheopearl® ISL2 (nom INCI : Stearoyl Inulin) par la société Miyoshi Europe.

Parmi les gélifiants lipophiles pouvant être utilisés dans la présente invention, on peut encore citer les polyacrylates résultant de la polymérisation d’acrylate(s) d’alkyle en C10- C30, de préférence d’acrylate(s) d’alkyle en C14-C24, et encore plus préférentiellement d’acrylate(s) d’alkyle en C18-C22. Selon un mode de réalisation, les polyacrylates sont des polymères d’acide acrylique estérifié avec un alcool gras dont la chaîne carbonée saturée comprend de 10 à 30 atomes de carbone, de préférence de 14 à 24 atomes de carbone, ou un mélange desdits alcools gras. De préférence, l’alcool gras comprend 18 atomes de carbone ou 22 atomes de carbone. Parmi les polyacrylates, on peut citer plus particulièrement le polyacrylate de stéaryle, le polyacrylate de béhényle. De préférence, l’agent gélifiant est le polyacrylate de stéaryle ou le polyacrylate de béhényle. On peut notamment citer les polyacrylates commercialisés sous les dénominations Interlimer® (nom INCI : Poly C10-C30 alkyl acrylate), notamment Interlimer® 13.1 et Interlimer® 13.6, par la société Airproducts.

Parmi les gélifiants lipophiles pouvant être utilisés dans la présente invention, on peut encore citer les esters de glycérol et d’acide(s) gras, en particulier un mono-, di- ou triester de glycérol et d’acide(s) gras. Typiquement, ledit ester de glycérol et d’acide(s) gras peut être utilisé seul ou en mélange. Selon l’invention, il peut s’agir d’un ester de glycérol et d’un acide gras ou d’un ester de glycérol et d’un mélange d’acides gras. Selon un mode de réalisation, l’acide gras est choisi dans le groupe constitué de l’acide béhénique, de l’acide isooctadécanoique, de l’acide stéarique, de l’acide eicosanoïque, et de leurs mélanges.

Selon un mode de réalisation, l’ester de glycérol et d’acide(s) gras présente la formule (III) suivante : dans laquelle : R1 , R2 et R3 sont, indépendamment l’un de l’autre, choisi parmi H et une chaîne alkyle saturée comprenant de 4 à 30 atomes de carbone, au moins un de R1 , R2 et R3 étant différent de H. Selon un mode de réalisation, R1 , R2 et R3 sont différents. On peut notamment citer les esters de glycérol et d’acide(s) gras commercialisés sous les dénominations Nomcort HK-G (nom INCI : Glyceryl behenate/eicosadioate) et Nomcort SG (nom INCI : Glyceryl tribehenate, isostearate, eicosadioate), par la société Nisshin Oillio.

Corps gras solides

Le corps gras solide à température et pression ambiante est notamment choisi dans le groupe constitué des cires, des corps gras pâteux, des beurres et de leurs mélanges.

Cire(s)

Par « cire », on entend au sens de l’invention, un composé lipophile, solide à température ambiante (25°C), à changement d’état solide/liquide réversible, ayant un point de fusion supérieur ou égal à 50 °C pouvant aller jusqu’à 120°C.

Le protocole de mesure de ce point de fusion est décrit précédemment. Les cires susceptibles d’être utilisées dans une dispersion selon l’invention peuvent être choisies parmi les cires, solides, déformables ou non à température ambiante, d’origine animale, végétale, minérale ou de synthèse et leurs mélanges. On peut notamment utiliser les cires hydrocarbonées comme la cire d’abeilles, la cire de lanoline, et les cires d’insectes de Chine; la cire de riz, la cire de Carnauba, la cire de Candellila, la cire d’Ouricurry, la cire d’Alfa, la cire de fibres de liège, la cire de canne à sucre, la cire du Japon et la cire de sumac; la cire de montan, les cires microcristallines, les paraffines et l’ozokérite; les cires de polyéthylène, les cires obtenues par la synthèse de Fisher-Tropsch et les copolymères cireux ainsi que leurs esters. On peut notamment citer les cires commercialisées sous les dénominations Kahlwax®2039 (nom INCI : Candelilla cera) et Kahlwax®6607 (nom INCI : Helianthus Annuus Seed Wax) par la société Kahl Wachsraffinerie, Casid HSA (nom INCI : Hydroxystearic Acid) par la société SACI CFPA, Performa®260 (nom INCI : Synthetic wax) et Performa®103 (nom INCI : Synthetic wax) par la société New Phase, et AJK-CE2046 (nom INCI : Cetearyl alcohol, dibutyl lauroyl glutamide, dibutyl ethylhaxanoyl glutamide) par la société Kokyu Alcohol Kogyo. On peut aussi citer les cires obtenues par hydrogénation catalytique d’huiles animales ou végétales ayant des chaînes grasses, linéaires ou ramifiées, en C8-C32. Parmi celles-ci, on peut notamment citer l’huile de jojoba hydrogénée, l’huile de tournesol hydrogénée, l’huile de ricin hydrogénée, l’huile de coprah hydrogénée et l’huile de lanoline hydrogénée, le tétrastéarate de di-(triméthylol-1 ,1 ,1 propane) vendu sous la dénomination « HEST 2T-4S » par la société HETERENE, le tétrabéhénate de di- (triméthylol-1 ,1 ,1 propane) vendue sous la dénomination HEST 2T-4B par la société HETERENE.

On peut également utiliser les cires obtenues par transestérification et hydrogénation d’huiles végétales, telles que l’huile de ricin ou d’olive, comme les cires vendues sous les dénominations de Phytowax ricin 16L64® et 22L73® et Phytowax Olive 18L57 par la société SOPHIM. De telles cires sont décrites dans la demande FR2792190.

On peut aussi utiliser des cires siliconées qui peuvent être avantageusement des polysiloxanes substitués, de préférence à bas point de fusion.

Parmi les cires de silicones commerciales de ce type, on peut citer notamment celles vendues sous les dénominations Abilwax 9800, 9801 ou 9810 (GOLDSCHMIDT), KF910 et KF7002 (SHIN ETSU), ou 176-1118-3 et 176-11481 (GENERAL ELECTRIC).

Les cires de silicone utilisables peuvent également être des alkyl ou alcoxydiméthicones tels que les produits commerciaux suivants : Abilwax 2428, 2434 et 2440 (GOLDSCHMIDT), ou VP 1622 et VP 1621 (WACKER), ainsi que les (C20-C60) alkyldiméthicones, en particulier les (C30-C45) alkyldiméthicones comme la cire siliconée vendue sous la dénomination SF-1642 par la société GE-Bayer Silicones. On peut également utiliser des cires hydrocarbonées modifiées par des groupements siliconés ou fluorés comme par exemple : siliconyl candelilla, siliconyl beeswax et Fluorobeeswax de Koster Keunen.

Les cires peuvent également être choisies parmi les cires fluorées.

Beurre(s) ou corps gras pâteux

Par « beurre » (également appelé « corps gras pâteux ») au sens de la présente invention, on entend un composé gras lipophile à changement d'état solide/liquide réversible et comportant à la température de 25°C une fraction liquide et une fraction solide, et à pression atmosphérique (760 mm Hg). En d'autres termes, la température de fusion commençante du composé pâteux peut être inférieure à 25°C. La fraction liquide du composé pâteux mesurée à 25°C peut représenter de 9% à 97 % en poids du composé. Cette fraction liquide à 25°C représente de préférence entre 15% et 85 %, de préférence encore entre 40 et 85 % en poids. De préférence, le ou les beurres présentent une température de fin de fusion inférieure à 60°C. De préférence, le ou les beurres présentent une dureté inférieure ou égale à 6 MPa.

De préférence, les beurres ou corps gras pâteux présentent à l'état solide une organisation cristalline anisotrope, visible par observations aux rayons X.

Au sens de l'invention, la température de fusion correspond à la température du pic le plus endothermique observé en analyse thermique (DSC) telle que décrite dans la norme ISO 11357-3 ; 1999. Le point de fusion d'un pâteux ou d'une cire peut être mesuré à l'aide d'un calorimètre à balayage différentiel (DSC), par exemple le calorimètre vendu sous la dénomination "DSC Q2000" par la société TA Instruments.

Concernant la mesure de la température de fusion et la détermination de la température de fin de fusion, les protocoles de préparation des échantillons et de mesure sont tels que décrits dans WO2017046305.

La fraction liquide en poids du beurre (ou corps gras pâteux) à 25°C est égale au rapport de l'enthalpie de fusion consommée à 25°C sur l'enthalpie de fusion du beurre. L'enthalpie de fusion du beurre ou composé pâteux est l’enthalpie consommée par le composé pour passer de l'état solide à l'état liquide.

Le beurre est dit à l’état solide lorsque l'intégralité de sa masse est sous forme solide cristalline. Le beurre est dit à l'état liquide lorsque l'intégralité de sa masse est sous forme liquide. L'enthalpie de fusion du beurre est égale à l'intégrale de l'ensemble de la courbe de fusion obtenue à l'aide du calorimètre suscité, avec une montée en température de 5°C ou 10°C par minute, selon la norme ISO 11357-3:1999. L'enthalpie de fusion du beurre est la quantité d'énergie nécessaire pour faire passer le composé de l'état solide à l'état liquide. Elle est exprimée en J/g.

L'enthalpie de fusion consommée à 25°C est la quantité d'énergie absorbée par l'échantillon pour passer de l'état solide à l'état qu'il présente à 25°C constitué d'une fraction liquide et d'une fraction solide. La fraction liquide du beurre mesurée à 32°C représente de préférence de 30% à 100 % en poids du composé, de préférence de 50% à 100%, de préférence encore de 60% à 100 % en poids du composé. Lorsque la fraction liquide du beurre mesurée à 32°C est égale à 100%, la température de la fin de la plage de fusion du composé pâteux est inférieure ou égale à 32°C. La fraction liquide du beurre mesurée à 32°C est égale au rapport de l'enthalpie de fusion consommée à 32°C sur l’enthalpie de fusion du beurre. L'enthalpie de fusion consommée à 32 °C est calculée de la même façon que l'enthalpie de fusion consommée à 23 °C.

Concernant la mesure de la dureté, les protocoles de préparation des échantillons et de mesure sont tels que décrits dans WO2017046305.

Le corps gras pâteux ou beurre peut être choisi parmi les composés synthétiques et les composés d’origine végétale. Un corps gras pâteux peut être obtenu par synthèse à partir de produits de départ d’origine végétale.

Le corps gras pâteux est avantageusement choisi parmi :

- la lanoline et ses dérivés tels que l’alcool de lanoline, les lanolines oxyéthylénées, la lanoline acétylée, les esters de lanoline tels que le lanolate d’isopropyle, les lanolines oxypropylénées, les composés siliconés polymères ou non-polymères comme les polydiméthysiloxanes de masses moléculaires élevées, les polydiméthysiloxanes à chaînes latérales du type alkyle ou alcoxy ayant de 8 à 24 atomes de carbone, notamment les stéaryl diméthicones,

- les composés fluorés polymères ou non-polymères,

- les polymères vinyliques, notamment

- les homopolymères d’oléfines,

- les copolymères d’oléfines,

- les homopolymères et copolymères de diènes hydrogénés,

- les oligomères linéaires ou ramifiés, homo ou copolymères de (méth)acrylates d’alkyle ayant de préférence un groupement alkyle en C8-C30,

- les oligomères homo et copolymères d’esters vinyliques ayant des groupements alkyles en C8-C30,

- les oligomères homo et copolymères de vinyléthers ayant des groupements alkyles en C8-C30, - les polyéthers liposolubles résultant de la polyéthérification entre un ou plusieurs diols en C2-C100, de préférence en C2-C50,

- les esters et les polyesters, et

- leurs mélanges.

Selon un mode préféré de l’invention, le ou les beurres particuliers sont d'origine végétale tels que ceux décrit dans Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry (« Fats and Fatty Oils», A. Thomas, publié le 15/06/2000, D01 : 10.1002/14356007.a10_173, point 13.2.2.2. Shea Butter, Bornéo Tallow, and Related Fats (Vegetable Butters)).

On peut citer plus particulièrement les triglycérides en C10-C18 (nom INCI : C10-18 Triglycérides) comportant à la température de 25°C et à pression atmosphérique (760 mm Fig) une fraction liquide et une fraction solide, le beurre de karité, le beurre de Karité Nilotica (Butyrospermum parkii), le beurre de Galam, (Butyrospermum parkii), le beurre ou graisse de Bornéo ou tengkawang tallow) (Shorea stenoptera), beurre de Shorea, beurre d'Illipé , beurre de Madhuca ou Bassia Madhuca longifolia, beurre de mowrah (Madhuca Latifolia), beurre de Katiau (Madhuca mottleyana), le beurre de Phulwara (M. butyracea), le beurre de mangue (Mangifera indica), le beurre de Murumuru (Astrocatyum murumuru), le beurre de Kokum (Garcinia Indica), le beurre d'Ucuuba (Virola sebifera), le beurre de Tucuma, le beurre de Painya (Kpangnan) (Pentadesma butyracea), le beurre de café (Coffea arabica), le beurre d'abricot (Prunus Armeniaca), le beurre de Macadamia (Macadamia Temifolia), le beurre de pépin de raisin (Vitis vinifera), le beurre d'avocat (Persea gratissima), le beurre d'olives (Olea europaea), le beurre d'amande douce (Prunus amygdalus dulcis), le beurre de cacao (Theobroma cacao) et le beurre de tournesol, le beurre sous le nom INCI Astrocaryum Murumuru Seed Butter, le beurre sous le nom INCI Theobroma Grandiflorum Seed Butter, et le beurre sous le nom INCI Irvingia Gabonensis Kernel Butter, les esters de jojoba (mélange de cire et d'huile de jojoba hydrogénée)(nom INCI : Jojoba esters) et les esters éthyliques de beurre de karité (nom INCI : Shea butter ethyl esters), et leurs mélanges.

Selon un mode de réalisation particulièrement préféré, l’agent gélifiant lipophile est choisi parmi le Castor Oil/IPDI Copolymer (and) Caprylic/Capric Triglycéride, notamment commercialisé sous la dénomination Estogel M par PolymerExpert, le Caprylic/Capric Triglycéride (and) Polyurethane-79, notamment commercialisé sous la dénomination OILKEMIA™ 5S polymer par la société Lubrizol, le Trihydroxystearin, notamment commercialisé sous la dénomination THIXCIN® R par la société Elementis Specialties, et leurs mélanges, et mieux le Castor Oil/IPDI Copolymer (and) Caprylic/Capric Triglycéride.

Selon un mode de réalisation particulier, une dispersion selon l’invention, en particulier la phase grasse, ne comprend pas de gel d’élastomère comprenant au moins une diméthicone, notamment tel que commercialisé par NuSil Technology sous la dénomination CareSil™ CXG-1104 (INCI : Dimethicone (and) Dimethicone/Vinyl Dimethicone Crosspolymer).

De préférence, la viscosité de la phase grasse des gouttes d’une dispersion selon l’invention est comprise entre 20000 et 100 000000 mPa.s, de préférence entre 50 000 et 1 000 000 mPa.s, et mieux entre 100 000 à 500 000 mPa.s, à 25°C.

L’homme du métier veillera à choisir le(s) agent(s) gélifiant(s) lipophile(s) et/ou leur quantité de manière à satisfaire aux points de fusion et propriétés physicochimiques x et y, voire z, de la phase grasse susmentionnés. En particulier, la nature et/ou la quantité en agent(s) gélifiant(s) lipophile(s) doi(ven)t tenir compte du procédé mis en œuvre (notamment de type « non-microfluidique » ou « microfluidique ») pour la fabrication de la dispersion selon l’invention. Ces ajustements relèvent des compétences de l’homme du métier au regard de l’enseignement de la présente description.

En particulier, une dispersion selon l’invention peut comprendre de 0,5% à 30%, de préférence de 1% à 25%, en particulier de 1 ,5% à 20%, mieux de 2% à 15%, et tout particulièrement de 5% à 12%, en poids d’agent(s) gélifiant(s) lipophile(s) par rapport au poids total de la phase grasse.

De préférence, la teneur en agent(s) gélifiant(s) lipophile(s) est supérieure ou égale à 2%, de préférence supérieure ou égale à 5%, et mieux supérieure ou égale à 8 % en poids, par rapport au poids total de la phase grasse.

Ces pourcentages s’entendent des agent(s) gélifiant(s) lipophile(s) uniquement présent(s) dans la phase grasse dispersée.

Huile(s) Selon un mode de réalisation, la phase grasse dispersée peut comprendre au moins une huile.

On entend par « huile » un corps gras liquide à la température ambiante et pression atmosphérique.

Comme huiles selon l’invention, on peut citer par exemple : - les huiles hydrocarbonées d'origine végétale, telles que décrites ci-après ;

- les huiles hydrocarbonées d'origine animale, telles que le perhydrosqualène et le squalane ;

- les esters et les éthers de synthèse, notamment d'acides gras, comme les huiles de formules R1COOR2 et R1OR2 dans laquelle Ri représente le reste d’un acide gras en Cs à C29, et R2 représente une chaîne hydrocarbonée, ramifiée ou non, en C3 à C30, comme par exemple l’huile de Purcellin, l'isononanoate d'isononyle, le néopentanoate d’isodécyle, le néopentanoate d'isostéaryle, le myristate d’isopropyle, le myristate d'octyldodécyle, le palmitate d’éthyl-2-hexyle, le stéarate d’octyl-2-dodécyle, l’érucate d’octyl-2-dodécyle, l’isostéarate d’isostéaryle ; les esters hydroxylés comme l’isostéaryl lactate, l’octylhydroxystéarate, l’hydroxystéarate d’octyldodécyle, le diisostéaryl-malate, le citrate de triisocétyle, les heptanoates, octanoates, décanoates d'alcools gras ; les esters de polyol, comme le dioctanoate de propylène glycol, le diheptanoate de néopentylglycol et le diisononanoate de diéthylèneglycol ; et les esters du pentaérythritol comme le tétrabéhénate de pentaérythrityle (DUB PTB) ou le tétraisostéarate de pentaérythrityle (Prisorine 3631) ;

- les hydrocarbures linéaires ou ramifiés, d’origine minérale ou synthétique, tels que les huiles de paraffine, volatiles ou non, et leurs dérivés, la vaseline, les polydécènes, le polyisobutène hydrogéné tel que l’huile de Parléam ;

- les huiles de silicone, comme par exemple les polyméthylsiloxanes (PDMS) volatiles ou non à chaîne siliconée linéaire ou cyclique, liquides ou pâteux à température ambiante, notamment les cyclopolydiméthylsiloxanes (cyclométhicones) telles que la cyclohexasiloxane et la cyclopentasiloxane ; les polydiméthylsiloxanes (ou diméthicones) comportant des groupements alkyle, alcoxy ou phényle, pendant ou en bout de chaîne siliconée, groupements ayant de 2 à 24 atomes de carbone ; les silicones phénylées comme les phényltriméthicones, les phényldiméthicones, les phényltriméthylsiloxydiphényl- siloxanes, les diphényl-diméthicones, les diphénylméthyldiphényl trisiloxanes, les 2- phényléthyltriméthyl-siloxysilicates, et les polyméthylphénylsiloxanes ;

- les alcools gras ayant de 8 à 26 atomes de carbone, comme l’alcool cétylique, l’alcool stéarylique et leur mélange (alcool cétylstéarylique), ou encore l’octyldodécanol ;

- les huiles fluorées partiellement hydrocarbonées et/ou siliconées comme celles décrites dans le document JP-A-2-295912 ;

- et leurs mélanges.

De préférence, la phase grasse d’une dispersion selon l’invention comprend au moins une huile végétale.

A titre d’huile(s) hydrocarbonée(s) d'origine végétale, on peut citer les triglycérides d’acides caprylique et caprique, les triglycérides d’acides caprylique, caprique (également connue sous le nom de "huile MCT »), myristique et stéarique (nom INCI : Caprylic/capric/myristic/stearic Triglycéride), le triéthylhexanoine, l’huile de graine de limnanthe Limnanthes Alba (nom INCI : Limnanthes Alba (Meadowfoam) Seed Oil), l’huile de noix de macadamia (nom INCI : Macadamia Ternifolia Seed Oil), l’huile d’églantier Rosa Canina (nom INCI : Rosa Canina Fruit Oil), l’huile de soja (nom INCI : Glycine Soja (Soybean) Oil), l’huile de graines de tournesol (nom INCI : Helianthus Annuus (Sunflower) Seed Oil), le tribéhénine (nom INCI : tribehenin), le triisostéarine (nom INCI : triisostearin), l’huile de noyau d’abricot (nom INCI : Prunus Armeniaca (Apricot) Kernel Oil), l’huile de son de riz (nom INCI : Oryza Sativa (Rice) Bran Oil), l’huile d’argan (nom INCI : Argania Spinosa Kernel Oil), l’huile d’avocat (nom INCI : Persea Gratissima Oil), l’huile d’onagre (nom INCI : Oenothera Biennis Oil), l’huile de germe de riz (nom INCI : Oryza Sativa Germ Oil), l’huile de noix de coco hydrogénée (nom INCI : Hydrogenated Coconut Oil), l’huile d’amande douce (nom INCI : Prunus Amygdalus Dulcis Oil), l’huile de graine de sésame (nom INCI : Sesamum Indicum Seed Oil), l’huile de colza hydrogénée (nom INCI : Hydrogenated Rapeseed Oil), l’huile de graine de carthame (nom INCI : Carthamus Tinctorius Seed Oil), l’huile de noix du Queensland Macadamia integrifolia (nom INCI : Macadamia Integrifolia Seed Oil), le tricaprylin (ou triacylglycérol), l’huile de germe de blé (nom INCI : Triticum Vulgare Germ Oil), l’huile de graine de bourrache (nom INCI : Borago Officinalis Seed Oil), l’huile de karité (nom INCI : Butyrospermum Parkii Oil), l’huile de ricin hydrogénée (nom INCI : Hydrogenated Castor Oil), l’huile de graine de chou chinois (nom INCI : Brassica Campestris Seed Oil), l’huile de camélia, et notamment de graine de camélia du Japon

(nom INCI : Camellia Japonica Seed Oil), l’huile de graine de thé vert (nom INCI : Camellia

Sinensis Seed Oil), l’huile d’argousier (nom INCI : Hippophae Rhamnoides Oil), l’huile de graine de Camellia Kissi (nom INCI : Camellia Kissi Seed Oil), l’huile de graine de Moringa (nom INCI : Moringa Pterygosperma Seed Oil), l’huile de canola (nom INCI : Canola Oil), l’huile de graine de thé (nom INCI : Camellia Oleifera Seed Oil), l’huile de graine de carotte (nom INCI : Daucus Carota Sativa Seed Oil), le triheptanoine (nom INCI : Triheptanoin), l’huile de vanille (nom INCI : Vanilla Planifolia Fruit Oil), les glycérides d’huile de canola et de phytostérols (nom INCI : Phytosteryl Canola Glycerides), l’huile de graine de cassissier (nom INCI : Ribes Nigrum (Black Currant) Seed Oil), l’huile de graine de karanja (nom INCI : Pongamia Glabra Seed Oil), l’huile de roucou (nom INCI : Roucou (Bixa orellana) Oil), et leurs mélanges.

De préférence, l’huile est choisie parmi les huiles végétales riches en acides gras polyinsaturés. On entend par "acide gras insaturé" au sens de la présente invention, un acide gras comprenant au moins une double liaison. Selon un mode de réalisation préféré, on utilise à titre d’huile des acides gras insaturés comportant de 18 à 22 atomes de carbone, en particulier les acides gras polyinsaturés, notamment les acides gras w-3 et w-6.

Avantageusement, la phase grasse comprend au moins une huile ayant un indice de réfraction proche de celui de la phase continue aqueuse, à savoir une huile ayant un indice de réfraction, à température ambiante et pression atmosphérique, compris de préférence entre 1 ,2 et 1 ,6, de préférence entre 1 ,25 et 1 ,5, en particulier entre 1 ,3 et 1 ,4. Ce mode de réalisation est avantageux en ce qu’il permet d’améliorer la transparence de la phase grasse, et donc la transparence de la dispersion selon l’invention. La transparence peut être qualifiée selon la méthode décrite dans WO2018/167309. Avantageusement, l’huile ayant un indice de réfraction compris entre 1 ,2 et 1 ,6 est une huile de silicone, en particulier une huile de silicone phénylée. Avantageusement, la phase grasse d’une dispersion selon l’invention comprend au moins une, voire au moins deux, huile(s), de préférence choisie(s) parmi une/des huile(s) hydrocarbonée(s) d'origine végétale, et de préférence choisie(s) parmi l’huile de graine de limnanthe Limnanthes Alba (nom INCI : Limnanthes Alba (Meadowfoam) Seed Oil, les triglycérides d’acides caprylique, caprique, et leur mélange De préférence, l’huile pouvant être présente dans la phase grasse d’une dispersion selon l’invention n’est pas une huile de silicone ou une huile fluorée. De préférence, une dispersion selon l’invention, en particulier la phase grasse disperse, ne comprend pas de polydiméthylsiloxane (PDMS ou diméthicone) ou un de ses dérivés, et de préférence ne comprend pas d’huile de silicone, et en particulier d’octamethylcyclotetrasiloxane (ou Cyclotetrasiloxane ou D4), de decamethylcyclopentasiloxane (ou Cyclopentasiloxane ou D5) et de Cyclohexasiloxane (ou D6).

L’homme du métier veillera à choisir l’huile/les huiles et/ou leur quantité de manière à satisfaire aux points de fusion et aux propriétés physicochimiques x et y, voire z, de la phase grasse susmentionnés. Ces ajustements relèvent des compétences de l’homme du métier au regard de l’enseignement de la présente description.

Une dispersion selon l’invention peut comprendre entre 10% et 99,5 %, de préférence entre 20% et 90%, mieux entre 30% et 85%, et en particulier entre 50% et 80%, en poids d’huile(s) par rapport au poids total de la phase grasse.

Une dispersion selon l’invention peut comprendre de 1 % à 50%, de préférence de 5% à 40%, et mieux de 10% à 25%, en poids d’huile(s) par rapport au poids total de ladite dispersion.

Une dispersion selon l’invention est en outre avantageuse en ce que sa stabilité cinétique autorise des pourcentages élevés en phase grasse dispersée. Ainsi, une dispersion selon l’invention peut comprendre de 1% à 60%, en particulier de 5% à 50%, de préférence de 10% à 40%, et mieux de 15% à 30%, en poids de phase grasse dispersée par rapport au poids total de la dispersion. Composé(s) additionnel(s)

Une dispersion selon l’invention, en particulier la phase continue aqueuse et/ou la phase grasse dispersée, peut/peuvent en outre comprendre au moins un composé additionnel différent de l’agent gélifiant lipophile et des huiles susmentionnées. A titre de composé additionnel, une dispersion selon l’invention, en particulier la phase continue aqueuse et/ou la phase grasse dispersée, peut/peuvent ainsi en outre comprendre des poudres ; des charges ; des paillettes ; des agents colorants, notamment choisis parmi les agents colorants hydrosolubles ou non, liposolubles ou non, organiques ou inorganiques, les matériaux à effet optique, les cristaux liquides, et leurs mélanges ; des agents particulaires insolubles dans la phase grasse ; des conservateurs ; des humectants ; des agents parfumants, notamment tels que définis dans WO2019002308 ; des stabilisateurs ; des chélateurs ; des émollients ; des agents modificateurs choisis parmi des agents gélifiant/de texture, de viscosité différents de la base et des agents gélifiant lipophiles susmentionnés, de pH, de force osmotique et/ou des modificateurs d’indice de réfraction etc... ou tout additif cosmétique usuel ; et leurs mélanges.

Par « charge », on entend au sens de l’invention des particules incolores ou blanches, solides de toutes formes, qui se présentent sous une forme insoluble et dispersée dans le milieu de la composition. De nature minérale ou organique, elles permettent de conférer du corps ou de la rigidité et/ou de la douceur, et de l'uniformité au dépôt, notamment dans un contexte maquillage, et une stabilité améliorée au regard de l'exsudation et des propriétés de non-migration après application et/ou de matité et/ou de couvrance.

Par « agents particulaires insolubles dans la phase grasse », on entend au sens de l’invention le groupe constitué des pigments, des céramiques, des polymères, notamment des polymères acryliques, et de leurs mélanges. A titre de composé additionnel, une dispersion selon l’invention, en particulier la phase continue aqueuse et/ou la phase grasse dispersée, peut/peuvent en outre comprendre au moins un actif biologique/cosmétique, notamment choisi parmi les agents hydratants, les agents cicatrisants, les agents dépigmentants, les filtres UV, les agents desquamants, les agents antioxydants, les actifs stimulant la synthèse des macromoléculaires dermiques et/ou épidermiques, les agents dermodécontractants, les agents anti-transpirants, les agents apaisants et/ou les agents anti-âge, et leurs mélanges. De tels actifs sont notamment décrits dans FR1558849.

Agent(s) gélifiants hydrophile(s) Avantageusement, la phase aqueuse peut en outre comprendre au moins un agent gélifiant hydrophile, c'est-à-dire soluble ou dispersible dans l’eau. Dans le cadre de la présente invention, le terme « agent gélifiant hydrophile » peut être désigné indifféremment par le terme « agent de texture hydrophile ». Les agents gélifiant hydrophiles permettent de moduler la fluidité de la dispersion, et donc la sensorialité et/ou galénique, que l'on souhaite obtenir et/ou concourent à améliorer encore la stabilité cinétique de la dispersion.

Comme agents gélifiant hydrophiles, on peut citer :

- les agents gélifiant naturels, notamment choisis parmi les extraits d'algues, les exsudais de plantes, les extraits de graines, les exsudais de microorganismes, tel que l’alcasealan commercialisé par la société Hakuto (INCI : Alcaligenes Polysaccharides), et autres agents naturels, en particulier l’acide hyaluronique,

- les agents gélifiant semi-synthétiques, notamment choisis parmi les dérivés de la cellulose et les amidons modifiés,

- les agents gélifiant synthétiques, notamment choisis parmi les homopolymères d'acide (méth)acrylique ou un de leurs esters, les copolymères d'acide (méth)acrylique ou un de leurs esters, les copolymères d’AMPS (2-acrylamido-2-méthylpropane sulfoniques acide), les polymères associatifs,

- les autres agents gélifiant, notamment choisis parmi les polyéthylèneglycols (commercialisé sous la dénomination Carbowax), les argiles, les silices telles que celles commercialisées sous les dénominations Aérosil® 90/130/150/200/300/380), la glycérine, et

- leurs mélanges.

Par « polymère associatif » au sens de la présente invention, on entend tout polymère amphiphile comportant dans sa structure au moins une chaîne grasse et au moins une portion hydrophile ; les polymères associatifs conformes à la présente invention peuvent être anioniques, cationiques, non-ioniques ou amphotères ; il s’agit notamment de ceux décrits dans FR2999921. De préférence, il s’agit des polymères associatifs amphiphiles et anioniques et des polymères associatifs amphiphiles et non-ioniques tels que décrits ci- après.

Ces agents gélifiant hydrophiles sont décrits plus en détails dans FR3041251.

Selon un mode de réalisation, la dispersion selon l’invention comprend de 0,0001% à 20%, de préférence de 0,001% à 15%, en particulier de 0,01% à 10%, et mieux de 0,1% à 5%, en poids d’agent(s) gélifiant hydrophile(s) par rapport au poids total de la phase continue aqueuse. Ces pourcentages s’entendent des agent(s) gélifiant(s) hydrophile(s) uniquement présent(s) dans la phase aqueuse continue.

Selon un mode de réalisation, la dispersion selon l’invention comprend de 0,0001% à 20%, de préférence de 0,001% à 15%, et préférentiellement de 0,01% à 10%, en poids de composé(s) additionnel(s) par rapport au poids total de ladite dispersion. Bien entendu, l’homme du métier veillera à choisir les éventuels composé(s) additionnel(s) et/ou leur quantité de telle manière que les propriétés avantageuses de la dispersion selon l’invention, en particulier sa stabilité cinétique et, eu égard à la phase grasse dispersée, son point de fusion et ses propriétés physicochimiques x et y, voire z, susmentionnées, ne soient pas ou substantiellement pas altérées par l’adjonction envisagée. En particulier, la nature et/ou la quantité en composé(s) additionnel(s) dépend(ent) de la nature aqueuse ou grasse de la phase considérée de la dispersion selon l’invention et/ou doit tenir compte du procédé mis en œuvre (notamment de type « non- microfluidique » ou « microfluidique ») pour la fabrication de la dispersion selon l’invention. Ces choix et ajustements relèvent des compétences de l’homme du métier.

Procédé de préparation

Une dispersion selon l’invention peut être préparée par différents procédés.

Ainsi, une dispersion selon l’invention présente l’avantage de pouvoir être préparée selon un procédé simple « non-microfluidique », à savoir par simple émulsification, notamment à l’aide d’un dispositif d’agitation de type Rayneri ou d’un agitateur à pâle.

Comme dans une émulsion classique, une solution aqueuse et une solution grasse sont préparées séparément. C’est l’ajout sous agitation de la phase grasse dans la phase aqueuse qui crée l’émulsion directe.

La viscosité de la phase aqueuse peut être maîtrisée, notamment, en jouant sur la quantité en agent gélifiant hydrophile et/ou le pH de la solution. De manière générale, le pH de la phase aqueuse est inférieur à 4,5, ce qui peut impliquer l’ajout d’une troisième solution de soude (BF) dans un dernier temps pour atteindre un pH compris entre 5,5 et 6,5.

La viscosité de la phase aqueuse et la force de cisaillement appliquée au mélange sont les deux principaux paramètres qui influencent la taille et la monodispersité des gouttes de l’émulsion.

L’homme du métier saura ajuster les paramètres du procédé non-microfluidique pour parvenir à la dispersion selon l’invention, et notamment satisfaire au critère de diamètre des gouttes recherché.

Les dispersions selon l’invention peuvent également être préparées selon un procédé microfluidique, notamment comme décrit dans les demandes WO2012/120043 ou WO2019/145424. Selon ce mode de réalisation, la/les buse(s) microfluidique(s) mises en œuvre peuvent avoir une configuration selon la géométrie en T, en co-flow (ou co-courants), ou flow-focusing.

Selon ce mode de réalisation, les gouttes obtenues par ce procédé microfluidique présentent avantageusement une distribution de taille uniforme. De préférence, les dispersions de l’invention sont constituées d’une population de gouttes monodispersées, notamment telles qu’elles possèdent un diamètre moyen D compris de 100 pm à 3 000 pm, en particulier de 500 pm à 3 000 pm et un coefficient de variation Cv inférieur à 10%, voire inférieur à 3%.

Dans le cadre de la présente description, on entend par "gouttes monodispersées" le fait que la population de gouttes de la dispersion selon l’invention possède une distribution de taille uniforme. Des gouttes monodispersées présentent une bonne monodispersité. A l’inverse, des gouttes présentant une mauvaise monodispersité sont dites "polydispersées".

Selon un mode, le diamètre moyen D des gouttes est par exemple mesuré par analyse d’une photographie d’un lot constitué de N gouttes, par un logiciel de traitement d’image (Image J). Typiquement, selon cette méthode, le diamètre est mesuré en pixel, puis rapporté en pm, en fonction de la dimension du récipient contenant les gouttes de la dispersion.

De préférence, la valeur de N est choisie supérieure ou égale à 30, de sorte que cette analyse reflète de manière statistiquement significative la distribution de diamètres des gouttes de ladite émulsion. N est avantageusement supérieure ou égale à 100, notamment dans le cas où la dispersion est polydispersée.

On mesure le diamètre Di de chaque goutte, puis on obtient le diamètre moyen D en calculant la moyenne arithmétique de ces valeurs :

A partir de ces valeurs Di, on peut également obtenir l’écart-type s des diamètres des gouttes de la dispersion :

L'écart-type s d’une dispersion reflète la répartition des diamètres Di des gouttes de i dispersion autour du diamètre moyen D .

En connaissant le diamètre moyen D et l'écart-type s d’une dispersion, on peut éterminer que l’on trouve 95,4% de la population de gouttes dans l’intervalle de ïamètres [ό- 2s; 0 + 2s] et que l’on trouve 68,2% de la population dans l’intervalle Pour caractériser la monodispersité de la dispersion selon ce mode de l’invention, on peut calculer le coefficient de variation :

Ce paramètre reflète la répartition des diamètres des gouttes en fonction du diamètre moyen de celles-ci.

Le coefficient de variation Cv des diamètres des gouttes selon ce mode de l’invention est inférieur à 10%, de préférence inférieur à 5%, voire inférieur à 3%.

Alternativement, la monodispersité peut être mise en évidence en plaçant un échantillon de dispersion dans un flacon à section circulaire constante. Une agitation douce par rotation de un quart de tour sur une demi-seconde autour de l’axe de symétrie traversant le flacon, suivie d’un repos d’une demi-seconde est effectuée, avant de répéter l’opération en sens inverse, et ce quatre fois de suite.

Les gouttes de la phase dispersée s’organisent sous une forme cristalline lorsqu’elles sont monodispersées. Ainsi, elles présentent un empilement suivant un motif se répétant suivant dans les trois dimensions. Il est alors possible d’observer, un empilement régulier qui indique une bonne monodispersité, un empilement irrégulier traduisant la polydispersité de la dispersion.

Pour obtenir des gouttes monodisperses, on peut également mettre en œuvre la technique de la microfluidique (Utada et al. MRS Bulletin 32, 702-708 (2007) ; Cramer et al. Chem. Eng. Sci. 59, 15, 3045-3058 (2004)), et plus particulièrement des dispositifs microfluidiques de type co-flow (les fluides vont dans la même direction) ou flow-focusing (les fluides vont dans des directions différentes, et typiquement dans des sens opposés).

La présence, dans la phase grasse dispersée, d’agent(s) gélifiant(s) lipophile(s), voire dans la phase continue aqueuse, d’agent(s) gélifiant(s) hydrophile(s), peut nécessiter des ajustements au niveau du procédé de préparation d’une dispersion selon l’invention. En particulier, le procédé de préparation d’une telle dispersion selon l’invention comprend une étape de chauffage (entre 50°C et 150°C, notamment entre 60°C et 90°C) au moins de la phase grasse avant mélange/mise en contact de ladite phase grasse avec la phase aqueuse et, le cas échéant, le maintien de ce chauffage (i) lors de l’agitation dans le cas d’un procédé « non-microfluidique » ou (ii) au niveau du dispositif microfluidique dans le cas d’un procédé «microfluidique », jusqu’à l’obtention de la dispersion recherchée.

Le procédé de préparation d’une dispersion de l’invention comprend au moins les étapes suivantes : a) le chauffage d’un fluide huileux Fl à une température comprise de 50°C et 150°C, de préférence de 60°C à 120°C, et mieux de 70°C à 100°C ; b) optionnellement le chauffage d’un fluide aqueux FE à une température comprise de 50°C et 150°C, de préférence de 60°C à 120°C, et mieux de 70°C à 100°C ; c) la mise en contact du fluide aqueux FE et du fluide huileux Fl ; et d) la formation des gouttes de phase grasse, constituée du fluide huileux Fl, dispersée dans une phase aqueuse continue, constituée de fluide aqueux FE, dans lequel :

- le fluide huileux Fl comprend au moins un agent gélifiant lipophile et optionnellement au moins une huile et a un point de fusion compris entre 50°C et 100°C, de préférence entre 60°C et 90°C, et, à température ambiante et pression atmosphérique, répond aux critères physicochimiques suivants :

- une dureté (x) comprise entre 2 et 14 N, de préférence entre 2,5 et 12 N, mieux entre 3 et 9 N, et tout particulièrement entre 4 et 6 N ; et

- un collant (y) supérieur ou égal à -2 N, mieux supérieur ou égal à -1 N, et en particulier supérieur ou égal à -0,6 N; le fluide huileux Fl étant en outre dénué d’amodiméthicone et, optionnellement, comprend en outre au moins un composé additionnel tel que susmentionné ; et

- le fluide aqueux FE comprend au moins de l’eau et, optionnellement, au moins un composé additionnel tel que susmentionné, et de préférence au moins un agent gélifiant hydrophile.

Les étapes (c) et (d) sont réalisées à une température supérieure ou égale au point de fusion du/des agent(s) gélifiant mis en œuvre(s). En d’autres termes, les étapes (c) et (d) sont réalisées avec un fluide huileux Fl sous une forme apte à s’émulsifier avec le fluide aqueux FE, et donc apte à assurer la formation des gouttes, et notamment avec un fluide huileux Fl sous une forme liquide.

Selon un mode de réalisation, le fluide Fl est initialement préparé en mélangeant une phase grasse destinée à former le cœur des gouttes, comprenant au moins un agent gélifiant lipophile et optionnellement au moins une huile et en outre, de façon optionnelle, au moins un composé additionnel tels que susmentionnés.

Selon un mode de réalisation, le fluide FE est initialement préparé en mélangeant une phase aqueuse destinée à former la phase continue de la dispersion avec, de façon optionnelle, au moins une base, au moins un composé additionnel, des conservateurs et/ou autres produits solubles dans l’eau tels que la glycérine, et tout particulièrement au moins un agent gélifiant hydrophile.

Selon un mode de réalisation, la phase continue aqueuse de la dispersion formée comprend, voire est figurée par, le fluide aqueux FE. Selon un mode de réalisation, le procédé de fabrication d’une dispersion selon l’invention peut en outre comprendre une étape e) d’injection d’une solution d’augmentation de la viscosité de la phase aqueuse continue du fluide FE, par exemple comme décrit dans WO2015/055748. De préférence, la solution d’augmentation de la viscosité est aqueuse. Cette solution d’augmentation de la viscosité est typiquement injectée dans le fluide aqueux FE après formation de la dispersion selon l’invention, et donc après formation des gouttes.

Selon un mode de réalisation, la solution d’augmentation de la viscosité comprend une base, notamment un hydroxyde d’alcalin, tel que l’hydroxyde de sodium.

Dans le cas d’un procédé « non-microfluidique » tel que susmentionné, l’étape c) est figurée par une agitation durant laquelle le chauffage peut être maintenu lors de cette agitation permettant l’obtention de la dispersion recherchée.

Dans le cas d’un procédé « microfluidique » tel que susmentionné, le dispositif microfluidique en tant que tel peut être adapté pour être maintenu à une température entre comprise de 50°C et 150°C, de préférence de 80°C à 90°C. Dans le cas d’un procédé « microfluidique », l’étape d) de formation de gouttes peut comprendre la formation de gouttes de fluide huileux Fl à la sortie d’un premier conduit débouchant dans le fluide aqueux FE. De préférence, le fluide aqueux FE est mis en circulation dans un deuxième conduit, la sortie du premier conduit débouchant dans le deuxième conduit, avantageusement coaxialement avec l’axe local du deuxième conduit. Avantageusement, un procédé de l’invention peut comprendre, après l’étape d) mais avant l’étape e), une étape f) de refroidissement pour accélérer la cinétique de refroidissement de la dispersion formée, et ainsi prévenir les risques de coalescence et de fragmentation des gouttes post-formation (entre 10 et 30°C).

La présence invention concerne également une dispersion susceptible d’être obtenue par un procédé tels que ceux décrits ci-dessus.

Utilisations

De manière préférée, une dispersion selon l'invention est directement utilisable, à l'issue des procédés de préparation précités, à titre de composition, notamment cosmétique. La dispersion selon l'invention, lorsque préparée au moyen d’un procédé microfluidique tel que décrit ci-dessus, est également utilisable à titre de composition, notamment cosmétique, après séparation des gouttes et redispersion de celles-ci dans une seconde phase appropriée.

L'invention concerne également l’utilisation d’une dispersion selon l'invention pour la préparation d'une composition, notamment cosmétique, pharmaceutique, en nutrition ou en agroalimentaire, de préférence d’une composition cosmétique et en particulier d’une composition de soin et/ou de maquillage d’une matière kératinique, en particulier de la peau.

La présente invention concerne ainsi également une composition, notamment cosmétique, en particulier de soin et/ou de maquillage d’une matière kératinique, notamment de la peau et/ou des cheveux, et plus particulièrement de la peau comprenant au moins une dispersion selon l’invention, optionnellement en association avec au moins un milieu physiologiquement acceptable.

Les dispersions ou compositions selon l’invention peuvent donc notamment être utilisées dans le domaine cosmétique.

Elles peuvent comprendre, outre les ingrédients ou composés susmentionnés, au moins un milieu physiologiquement acceptable.

Le milieu physiologiquement acceptable est généralement adapté à la nature du support sur lequel doit être appliquée la composition, ainsi qu’à l’aspect sous lequel la composition doit être conditionnée.

Selon un mode de réalisation, le milieu physiologiquement acceptable est représenté directement par la phase continue aqueuse telle que décrite ci-dessus.

Dans le cadre de l’invention, et sauf mention contraire, on entend par "milieu physiologiquement acceptable", un milieu approprié aux applications cosmétiques, et convenant notamment à l’application d’une composition de l’invention sur une matière kératinique, notamment la peau et/ou les cheveux, et plus particulièrement la peau.

Les compositions cosmétiques de l’invention peuvent être par exemple une crème, une lotion, un sérum et un gel pour la peau (mains, visage, pieds, etc.), un fond de teint (liquide, pâte) une préparation pour bains et douches (sels, mousses, huiles, gels, etc.), un produit de soins capillaires (teintures capillaires et décolorants), un produit de nettoyage (lotions, poudres, shampoings), un produit d'entretien pour la chevelure (lotions, crèmes, huiles), un produit de coiffage (lotions, laques, brillantines), un produit pour le rasage (savons, mousses, lotions, etc.), un produit destiné à être appliqué sur les lèvres , un produit solaire, un produit de bronzage sans soleil, un produit permettant de blanchir la peau, un produit antirides. En particulier, les compositions cosmétiques de l’invention peuvent être un sérum anti-âge, un sérum jeunesse, un sérum hydratant ou une eau parfumée.

Ainsi, au vu de ce qui précède, une dispersion ou composition selon l’invention est orale ou topique, de préférence topique, et mieux topique sur une matière kératinique, en particulier la peau, et mieux la peau du visage.

La présente invention concerne également un procédé non thérapeutique de traitement cosmétique d’une matière kératinique, notamment la peau et/ou les cheveux, et plus particulièrement la peau, comprenant une étape d’application sur ladite matière kératinique d’au moins une dispersion ou d’au moins une composition cosmétique susmentionnée.

La présente invention concerne également l’utilisation d’une dispersion ou d’une composition selon l’invention, pour améliorer l’aspect de surface de la peau, en particulier pour hydrater la peau et/ou réduire les rides et ridules.

Dans toute la description, l’expression « comprenant un » doit être comprise comme étant synonyme de « comprenant au moins un », sauf si le contraire est spécifié. Les expressions « compris entre ... et ... », « compris de ... à ... » et « allant de ... à ... » doivent se comprendre bornes incluses, sauf si le contraire est spécifié. Les quantités des ingrédients figurant dans les exemples sont exprimées en pourcentage en poids par rapport au poids total de la composition, sauf indication contraire.

Les exemples qui suivent illustrent la présente invention sans en limiter la portée.

EXEMPLES

Exemple 1 : Etude physicochimique de phases grasses comprenant au moins un agent gélifiant lipophile Cet exemple a consisté à préparer treize gels anhydres susceptibles de figurer la phase grasse dispersée d’une dispersion selon l’invention, et à évaluer leurs propriétés physicochimiques en termes de dureté (ou fermeté) (x), de collant (ou d’adhérence) (y) et de cohésion (z). Ces gels anhydres diffèrent pour l’essentiel par la nature du solvant huileux et/ou l’agent gélifiant lipophile (ie Rheopearl D2 (équivalent au Rheopearl KL2), Estogel M ou OILKEMIA™ 5S polymer) et leurs concentrations (ie 5%, 10% et 15%). Dans le cas du Rheopearl D2, l’essai 1D diffère de l’essai 1C par la nature du solvant. Le tableau 1 ci- dessous présente la composition de ces différents gels anhydres.

Tableau 1

* QSP : quantité suffisante pour

** L’EMC30 est un pré-mélange d’Estogel M (INCI : Castor Oil/IPDI Copolymer (and) Caprylic/Capric Triglycéride) dans l’huile Caprylic/Capric Triglycéride dans un ratio 30/70 ; les concentrations correspondantes en agent gélifiant lipophile (ie Estogel M) sont donc respectivement de 5%/10%/15% par rapport au poids total du gel anhydre.

Le protocole de préparation de ces gels anhydres est le suivant.

- Mélange A : le colorant (lorsque présent) est pré-dispersé dans une partie du Labrafac CC ou du DUB Inin. Le mélange est chauffé à 50°C et mélangé à l’aide d’un agitateur magnétique.

- Mélange B : le reste du solvant (Labrafac CC ou DUB Inin) est mis sous agitation et chauffé à 80°C/90°C selon le gélifiant à disperser ; on y ajoute l’agent gélifiant lipophile (ie Estogel M, Rheopearl D2 ou OILKEMIA™ 5S polymer) sous agitation magnétique à 80°C/90°C jusqu’à obtenir une solution homogène garantissant une bonne dispersion du polymère.

- Mélange C : sous agitation à chaud (80°C/90°C), on ajoute l’huile de Meadowfoam ou le Lipex 205 ou l’huile de Coco au mélange B.

- Mélange final : sous agitation à chaud (80°C/90°C), on ajoute le mélange A au mélange C.

Les points de fusion des gels anhydres sont mesurés selon la méthode décrite précédemment et sont présentés dans le tableau 2 ci-dessous.

Tableau 2

Les critères physicochimiques x, y et z des gels anhydres sont ensuite mesurés à l’aide du protocole texturomètre décrit précédemment. A noter l’impossibilité de mesurer la dureté des phases grasses de l’exemple 18 de la demande US 2004/137020 et de l’exemple 31 de la demande EP 2 189 081. En effet, ces phases grasses sont trop dures pour le texturomètre EZ-X de shimadzu dont la force maximale en terme de dureté est pourtant de 50 N.

Les mesures correspondantes sont présentées en figures 1 à 7. La Figure 1 est un graphique représentant le critère de dureté (x) des gels anhydres du tableau 1.

La Figure 2 est un graphique représentant le critère de collant (y) des gels anhydres du tableau 1 . La Figure 3 est un agrandissement de la Figure 2 des valeurs de collant (y) des gels anhydres 2A, 2B, 2C, 3A, 3B, 3C, 5 et 6. La Figure 4 est un graphique représentant le critère de cohésion (z) des gels anhydres

1 B, 1 D, 2B, 3B, 5 et 6 du tableau 1.

Enfin, les Figures 5 à 7 sont des graphiques représentant les courbes de texturométrie des gels anhydres du tableau 1. Ces Figures 5 à 7 renseignent la force (en N) des gels du tableau 1 en fonction du temps (en seconde) durant lequel les gels sont soumis (1) à une première étape de compression (0 à 5 s) puis (2) à une deuxième étape de relaxation où le mobile remonte (5 à 10 s). Les étapes (1 ) et (2) précédentes sont répétées. Ces Figures 5 à 7 renseignent donc sur les propriétés physicochimiques des gels du tableau 1 , notamment en termes de dureté, de collant et de cohésion.

Résultats :

Dureté (x) : comme il ressort de la figure 1 , à pourcentage en agent gélifiant lipophile et solvant huileux identiques (par exemple 1 B vs 2B vs 3B), les différences en termes de profils de dureté des différents gels anhydres testés sont peu significatives. Par ailleurs, des essais 1C et 1 D, on observe que la dureté est impactée par la nature du solvant.

Collant (y) : comme il ressort des figures 2 et 3, à pourcentage en agent gélifiant lipophile et solvant huileux identiques :

- les gels 2 (A, B, C), 3 (A, B, C), 5 et 6 ont des profils de collant similaires, et

- les gels 1 (B, C) et 4 manifestent des propriétés de collant nettement supérieures à celles des gels 2 (A, B, C) et 3 (A, B, C).

Par ailleurs, des essais 1 C et 1 D, on observe que la nature du solvant a un impact sur le collant.

Cohésion (z) : comme il ressort de la figure 4, les gels 2B, 3B, 5 et 6 manifestent des propriétés physicochimiques similaires en termes de cohésion, nettement inférieures à celles des gels 1 B et 1 D.

Exemple 2 : Préparation de dispersions macroscopiques

Dans cet exemple 2, on prépare dix dispersions comprenant une phase aqueuse continue et une phase dispersée sous forme de gouttes figurée à chaque fois par un des gels anhydres de l’exemple 1. Ces dispersions sont obtenues au moyen d’un procédé de fabrication microfluidique tel que décrit dans WO2015/055748. Le dispositif microfluidique mis en œuvre se décompose en deux parties, une première partie où est réalisée, à chaud (entre 70 et 90°C), la mise en contact entre la phase grasse (également désignée IF ou Fl) et la phase aqueuse (également désignée OF ou FE) de manière à former la dispersion, et une deuxième partie assurant un refroidissement rapide de la dispersion formée pour accélérer la cinétique de gélification des gouttes et ainsi prévenir les risques de coalescence et de fragmentation des gouttes post-formation (entre 10 et 30°C).

Les compositions des phases (fluides) permettant la préparation des dispersions sont décrites dans le Tableau 3 ci-dessous. Tableau 3

* QSP : quantité suffisante pour

Protocole de préparation : Pour l’OF :

- Mélange A : sous agitation sous pâle défloculeuse, le Phénoxyéthanol, le Pentylèneglycol et l’EDTA sont incorporés dans l’eau et le mélange obtenu est agité pendant 5 min.

- Mélange B : le carbomère Carbopol Ultrez 10 polymer est ensuite saupoudrer sur le mélange A jusqu’à hydratation, puis agité pendant 30 minutes à l’aide d’une pâle défloculeuse. - Mélange C : le carbomère Carbopol ETD 2050 polymer est ensuite dispersé dans le mélange B sous agitation pendant 30 minutes à l’aide d’une pâle défloculeuse.

- Mélange D : sous agitation sous pâle défloculeuse, les humectants (ie glycérine, zemea propanediol et butylène glycol 1 .3) sont ajoutés au mélange C. Le mélangeD obtenu est maintenu sous agitation pendant 10 min.

- Mélange E : la blanose, préalablement prédispersée à 1% dans l’eau sous agitation magnétique à 80°C, après retour à température ambiante, est ajoutée au mélangeD sous agitation sous pâle défloculeuse.

- Mélange F : la soude est ajoutée au mélange E qui est agité pendant 10 minutes de manière à obtenir la solution d’OF.

La solution d’OF est ensuite introduite dans une seringue sOF reliée à un chauffage permettant de maintenir l’OF à chaud (80°C).

Pour les IF : voir protocole décrit en exemple 1. Chacune des dix solutions d’IF chauffées est ensuite introduite dans une seringue si F reliée à un chauffage permettant de maintenir N F à chaud (80°C). Pour réduire les pertes thermiques, le dispositif microfluidique a été installé directement en sortie des seringues sIF et sOF et est lui-même maintenu à 80°C.

Pour la BF : la soude et l’eau sont mélangées à l’aide d’un barreau magnétique pendant 5 min. La solution de BF est ensuite introduite dans une seringue sBF.

A l’aide des seringues sIF, sOF et SBF et de pousses seringues associés, on injecte l’IF et l’OF dans le dispositif microfluidique et la BF est injectée dans la dispersion en sortie du dispositif microfluidique, selon les débits décrits dans le Tableau 4 ci-dessous.

Tableau 4

Selon la configuration du dispositif microfluidique et des débits, les dispersions obtenues peuvent comprendre des gouttes dotées d’une monodispersité satisfaisante et ayant un diamètre moyen compris entre 100 pm et 1500 pm, en particulier entre 700 et 1300 pm. Résultats sur fabrication des dispersions :

Il a été possible de fabriquer des dispersions à partir des dix gels anhydres selon l’exemple 1.

Test de stabilité

Chacune des dix dispersions est ensuite conditionnée dans trois réceptacles en polypropylène (PP) de 30 ml rempli à la moitié. Après 1 jour à température ambiante, chaque essai subit un des trois tests de transport ci-après (un réceptacle par test), à savoir : - test rouleaux (i.e. mouvement circulaire horizontal) : référence Wheaton, pendant 1 heure ;

- table vibrante (i.e. mouvement circulaire vertical) : référence Heidolph Unimax 1010, pendant 1 heure ; et

- mélangeur 3D (i.e. mouvements aléatoires) : pendant 6 minutes.

A l’issue de ces tests de stabilité, on évalue (i) l’intégrité des gouttes, en particulier leur fragmentation et (ii) la turbidité du gel, généralement liée à un transfert de phase grasse dans la phase continue aqueuse.

Critères de notation : Tableau 5

Résultats : Tableau 6

* D1 A = dispersion selon l’exemple 2 mettant en œuvre comme phase grasse dispersée le gel anhydre 1A de l’exemple 1. Les dispersions D1A et D2A présentent des résultats de stabilité non satisfaisants.

Les phases grasses correspondantes sont donc écartées de la suite de l’étude. La dispersion D3A présente des résultats de stabilité moyens mais jugés suffisamment satisfaisants pour être conservée pour la suite de l’étude. Les autres dispersions testées présentent des résultats de stabilité satisfaisants. Ces résultats démontre qu’une phase grasse doit présenter des propriétés en termes de dureté supérieure à 2 N, de préférence supérieure ou égale à 2,5 N, en particulier supérieure ou égale à 3 N, et mieux supérieure ou égale à 4 N.

Tests sensoriels Ensuite, à partir des huit dispersions ci-dessus dotées d’une stabilité satisfaisante, des tests visuels et sensoriels ont été réalisés sur une cohorte de 24 femmes entre 22 et 45 ans. Chaque femme a testé en aveugle les huit dispersions satisfaisantes en termes de stabilité cinétique. Les critères évalués sont (i) l’adhésion des gouttes de phase grasse dispersée sur la paroi du packaging, (ii) l’agrégation des gouttes de phase dispersée entre elles et la facilité (ou confort) d’application, et en particulier la facilité à écraser et étaler les gouttes de phase dispersée. Critères de notation : Tableau 7

5 Résultats : Tableau 8

* D1 A = dispersion selon l’exemple 2 mettant en œuvre à titre de phase grasse disperse le gel anhydre 1 A selon l’exemple 1.

** NR : Non Renseigné.

On observe qu’une phase grasse:

- au vu des résultats ci-dessus en termes de “facilité d’application” et de la figure 1, doit présenter une dureté (x) inférieure ou égale 14 N, mieux inférieure ou égale à 12 N, et de préférence inférieure ou égale à 9 N, - au vu des résultats ci-dessus en termes d’“adhésion” et des figures 2 et 3, que la phase grasse doit présenter un collant (y) supérieur ou égal à -2 N, et mieux supérieur ou égal à -1 N, voire même supérieur ou égal à -0,6 N, et

- au vu des résultats ci-dessus en termes d’“agrégation” et de la figure 4, que la phase grasse doit présenter une cohésion (z) inférieure ou égale à 40, de préférence inférieure ou égale à 35, et mieux inférieure ou égale à 30.

Conclusion

Au vu des résultats ci-dessus, on observe qu’une dispersion comprenant une phase dispersée comprenant des gouttes et une phase aqueuse continue, lorsque la stabilité de cette dispersion n’est pas assurée par la présence d’une écorce à l’interface « phase aqueuse continue/phase grasse dispersée » ou de tensioactif, peut malgré tout et de manière inattendue présenter des propriétés satisfaisantes en termes de stabilité cinétique et de sensorialité, notamment en termes de confort et facilité d’application, sous réserve que la phase grasse gélifiée soit dotées :

(i) d’un point de fusion compris entre 50°C et 100°C, de préférence entre 60°C et 90°C, et,

(ii) à température ambiante et pression atmosphérique : - d’une dureté (x) comprise entre 2 et 14 N, en particulier entre 2,5 et 12 N, de préférence entre 3 et 9 N, et mieux entre 4 et 6 N ;

- d’un collant (y) supérieur ou égal à -2 N, et mieux supérieur ou égal à -1 N, et en particulier supérieur ou égal à -0,6 N ; et

- optionnellement, d’une cohésion (z) inférieure ou égale à 40, de préférence inférieure ou égale à 35, et mieux inférieure ou égale à 30.

De manière encore plus inattendue, ces résultats sont observés et applicables avec une dispersion dotée de gouttes de phase grasse dispersée de taille macroscopique.