L'invention concerne de façon générale le domaine des soutiens-gorge et, plus précisément, l'invention concerne un soutien-gorge comprenant deux bonnets reliés entre eux par leur côté intérieur par une partie d'entre-bonnet et comportant des moyens d'ajustement de la distance entre-bonnet situés au niveau de la partie d'entre-bonnet et propres à diminuer ou étendre sélectivement la distance entre-bonnets, lesdits moyens d'ajustement comprenant des moyens d'accrochage réversible des deux bonnets entre eux.

Un tel soutien-gorge est bien connu de l'homme du métier, notamment par l'exemple qu'en donne le document de brevet CN201409464. Ce document de brevet fait en effet connaître un système d'ajustement de la distance entre les bonnets d'un soutien-gorge, permettant d'agir sur le rapprochement ou l'écartement des seins de l'utilisatrice portant le soutien-gorge. Pour ce faire, l'un des bonnets est muni d'une partie d'extension à l'entre-bonnet pourvue à son extrémité d'un bouton destiné à coopérer avec des trous de bouton disposés à intervalles réguliers le long de la périphérie inférieure de l'autre bonnet, de sorte à pouvoir ajuster la distance entre les deux bonnets selon la position du bouton. Cependant, le réglage de la distance entre les bonnets reste contraignant puisqu'il nécessite de se dévêtir au moins partiellement et demande une manipulation laborieuse.

On connaît encore d'autres solutions permettant d'amplifier le galbe de la poitrine par un effet de rapprochement des seins (« cleavage ») créé par des systèmes situés à l'entre-bonnet. Ainsi, il est connu des systèmes qui permettent de régler la distance entre les seins en agissant sur la longueur d'une cordelette réunissant les deux bonnets à travers un mécanisme de blocage comprenant un bouton-poussoir, où, lors de l'actionnement, le blocage sur la cordelette est libéré de sorte que la cordelette peut coulisser à loisir à travers le mécanisme de blocage, permettant par exemple en tirant vers le bas sur la cordelette de rapprocher les deux bonnets et ainsi de diminuer l'écart entre les seins. Si cette solution permet d'agir sur la distance entre-bonnet de manière à générer un effet de « cleavage » réglable à volonté, elle n'est toutefois pas pleinement satisfaisante, puisque cet effet ne peut pas être obtenu ni en toute discrétion ni de manière instantanée. On connaît aussi des soutiens-gorge dont les deux bonnets sont réunis par un lacet passant à travers une série d'œillets agencés le long des bords respectifs des côtés intérieurs des deux bonnets, dont le degré de serrage permet d'obtenir un effet de « cleavage » plus ou moins prononcé. Là encore, ce mécanisme permet d'induire un effet de « cleavage » qui est certes efficace, mais qui impose à l'utilisatrice de devoir s'isoler afin de procéder au réglage.

On peut enfin citer des systèmes permettant de rapprocher les seins basés sur l'ajout de coussinets en mousse amovibles dans les bonnets du soutien-gorge. En revanche, bien que les coussinets soient amovibles, la réversibilité de l'effet de « cleavage » reste ici très laborieuse puisqu'il implique dans un premier temps le retrait du soutien-gorge et, dans un second temps, le retrait des coussinets insérés dans les bonnets.

Dans ce contexte, la présente invention a pour but de proposer un soutien-gorge exempt de l'une au moins des limitations précédemment évoquée. En particulier, le but de la présente invention est de proposer un soutien-gorge qui permette d'agir simplement et rapidement sur le rapprochement des seins (« cleavage ») de façon réversible, tout en rendant un tel rapprochement ajustable en toute discrétion.

A cette fin, le soutien-gorge de l'invention, par ailleurs conforme à la définition générique qu'en donne le préambule ci-dessus, est essentiellement caractérisé en ce que lesdits moyens d'accrochage réversible comprennent un premier élément d'accrochage et un deuxième élément d'accrochage agencés de part et d'autre de la partie d'entre-bonnets et déplaçables l'un par rapport à l'autre entre une position d'accouplement dans laquelle les deux bonnets sont rapprochés et une position de désaccouplement dans laquelle les deux bonnets sont écartés, sous l'action d'une pression appliquée manuellement sur une partie latérale des bonnets opposées à la partie d'entre-bonnet, essentiellement en direction de la partie d'entre-bonnet.

Grâce à cet agencement, les moyens d'accrochage réversible permettant d'ajuster la distance entre-bonnet peuvent être manipulés aisément et rapidement par un simple resserrement des bras ou un simple appui des mains sur les côtés des seins, de sorte qu'un seul mouvement suffit pour réaliser l'accouplement des éléments d'accrochage propre à générer l'effet de « cleavage », tandis que le même mouvement permet également le désaccouplement des éléments d'accrochage pour retrouver l'état antérieur du soutien-gorge.

Dans le mode de réalisation préféré de l'invention, le soutien-gorge comprend un organe de guidage du déplacement d'au moins l'un des éléments d'accrochage, l'organe de guidage délimitant un trajet de guidage entre les éléments d'accrochage dans lequel est engagé ledit au moins un des éléments d'accrochage lors du déplacement des deux éléments d'accrochage vers leur position d'accouplement.

Cette structure permet avantageusement d'assurer un accouplement guidé des éléments d'accrochage entre eux.

Il est par exemple possible que l'organe de guidage comporte une pente de guidage positive progressant entre les deux éléments d'accrochage, définissant le trajet de guidage propre à assurer l'accouplement guidé des deux éléments d'accrochage.

Le soutien-gorge comprend préférentiellement des moyens d'assujettissement dudit au moins un des éléments d'accrochage sur le trajet de guidage lors du déplacement des deux éléments d'accrochage vers leur position d'accouplement. Les moyens d'assujettissement permettent avantageusement de forcer le déplacement de l'élément d'accrochage guidé vers et le long du trajet de guidage défini par l'organe de guidage et ainsi vers l'autre élément d'accrochage, de sorte que l'élément d'accrochage guidé puisse à coup sûr s'engager avec l'autre élément d'accrochage auquel il est destiné à être accouplé lors de l'enclenchement de l'effet de « cleavage » par application de la pression latérale.

Lesdits moyens d'assujettissement peuvent comprendre un aimant monté solidaire dudit organe de guidage et disposé à l'opposé dudit au moins un des éléments d'accrochage par rapport au trajet de guidage.

Selon un mode de réalisation, les éléments d'accrochage comprennent un crochet guidé et un œillet de guidage, l'organe de guidage étant assemblé avec l'œillet de guidage, le trajet de guidage recevant le crochet guidé.

Les éléments d'accrochage peuvent être agencés sur la face interne ou externe des bonnets. Dans une variante, les éléments d'accrochage peuvent être agencés entre les bonnets au niveau d'armatures rigides insérées dans le soutien-gorge au niveau de la périphérie inférieure des bonnets.

Préférentiellement, la partie d'entre-bonnet comprend un organe limiteur d'extension agencé entre les bonnets et adapté pour coopérer avec les moyens d'ajustement de la distance entre-bonnet, de façon à limiter l'écartement maximal des bonnets dans la position de désaccouplement des éléments d'accrochage.

Selon un mode de réalisation préféré, l'organe limiteur d'extension agencé entre les bonnets comporte au moins une pièce en matière textile élastique, dont la limite d'élasticité permet de définir l'écartement maximal des bonnets.

D'autres particularités et avantages de l'invention ressortiront à la lecture de la description faite ci-après d'un mode de réalisation particulier de l'invention, donné à titre indicatif mais non limitatif, en référence aux dessins annexés sur lesquels :

- la Figure 1 est une vue schématique de face d'un soutien-gorge conforme à l'invention dans une position écartée des deux bonnets ;

- la Figure 2 est une vue schématique de face d'un soutien-gorge conforme à l'invention dans une position rapprochée des deux bonnets ;

- les Figures 3 à 5 sont des vues de détail en coupe schématique selon le plan P des moyens d'ajustement de la distance entre-bonnet selon un mode de réalisation préféré de l'invention, respectivement dans une position de désaccouplement des éléments d'accrochage, dans une position de déplacement des éléments d'accrochage l'un vers l'autre vers leur position d'accouplement et dans la position d'accouplement des éléments d'accrochage ;

- la Figure 6 est une vue en coupe schématique selon le plan P illustrant une variante de réalisation des moyens d'ajustement de la distance entre- bonnet.

Le soutien gorge 1 de l'invention comprend deux bonnets, respectivement un bonnet gauche 2 et un bonnet droit 3, qui présentent classiquement une forme concave du côté de leur face interne tournée vers la peau (sensiblement et partiellement hémisphérique). Les bonnets 2 et 3 sont généralement reliés entre eux par leur côté intérieur 21 , 31 par une courte partie d'entre-bonnet 4 sensiblement dans le prolongement de la périphérie inférieure 20, 30 de chaque bonnet 2, 3. La partie d'entre-bonnet est aménagée selon l'invention pour accueillir des moyens 5 d'ajustement de la distance entre-bonnet propre à générer un effet de rapprochement des seins, comme on le verra plus en détail par la suite. La périphérie inférieure 20, 30 de chaque bonnet 2, 3 remonte latéralement de sorte qu'une partie latérale 22, 32 sur le côté extérieur des bonnets 2, 3, opposée à la partie d'entre-bonnet 4 par rapport aux bonnets, est reliée à des bras non représentés formant les parties planes de dos du soutien- gorge 1 , qui sont terminées par des attaches permettant de fermer le dos du soutien-gorge. Par ailleurs, des bretelles 6 relient le haut des bonnets 2, 3 du côté extérieur, aux parties planes de dos.

Les moyens 5 d'ajustement de la distance entre-bonnet comportent des moyens d'accrochage réversible, représentés schématiquement sur les figures 1 et 2, qui comprennent un premier élément d'accrochage 51 et un deuxième élément d'accrochage 52, disposés de part et d'autre de la partie d'entre- bonnet 4, et constitués par exemple d'un crochet 51 situé au niveau d'un des bonnets, par exemple le bonnet droit 3 et d'un œillet 52 situé sur l'autre bonnet gauche 2, en vis-à-vis du crochet 51 .

Le crochet 51 et l'œillet 52 sont destinés à pouvoir être accouplés de façon réversible, de façon à imposer dans leur position d'accouplement un rapprochement des deux bonnets 2 et 3 propre à générer un effet de « cleavage ». Conformément à l'invention, le crochet 51 et l'œillet 52 sont déplaçables l'un par rapport à l'autre depuis leur position de désaccouplement (cf. figure 1 ) vers leur position d'accouplement (cf. figure 2) et inversement, sous l'action d'une pression latérale F appliquée manuellement au niveau de la partie latérale 22, 32 des bonnets 2, 3 essentiellement en direction de la partie d'entre-bonnet 4 de part et d'autre de laquelle sont agencés le crochet 51 et l'œillet 52. Ainsi, l'effet de rapprochement de « cleavage » est rendue ajustable par un simple resserrement des bras de l'utilisatrice portant le soutien-gorge ou encore par un simple appui des mains de l'utilisatrice sur le côté des seins, de façon à exercer ladite pression latérale F sur les bonnets 2, 3 du soutien-gorge.

Plus précisément, comme illustré schématiquement aux figures 1 et 2, le crochet 51 et l'œillet 52 peuvent être situés entre les bonnets au niveau d'armatures rigides de renfort pouvant être insérées dans une bordure terminant la périphérie inférieure 20, 30 des bonnets 2, 3. Un tel agencement permettra de générer un effet de « cleavage » satisfaisant quoique léger, dans la mesure où le rapprochement entre les armatures sera alors limité par l'espace occupé par les éléments d'accrochage dans leur position d'accouplement.

En variante, le crochet 51 et l'œillet 52 peuvent être situés sur la face interne ou externe des bonnets 2, 3, à une certaine distance de leur périphérie. De la sorte, ils permettront, dans leur position d'accouplement, de générer un effet de « cleavage » plus prononcé du fait que la distance entre les bonnets pourra alors être réduite au maximum.

Quelle que soit la disposition retenue pour les éléments d'accrochage 51 , 52 de type crochet/œillet des moyens 5 d'ajustement de la distance entrebonnet, leur agencement va maintenant être décrit plus en détail, en référence aux figures 3 à 5, qui illustrent les moyens 5 d'ajustement de la distance entrebonnet en coupe selon le plan P de la figure 1 , conformément à un premier mode de réalisation.

Ainsi, les moyens 5 d'ajustement de la distance entre-bonnet comportent préférentiellement un organe de guidage 53 du déplacement du crochet 51 , apte à guider ce dernier vers l'œillet 52, sous l'action de la pression latérale F induisant le déplacement du crochet 51 et de l'œillet 52 vers leur position d'accouplement. L'organe de guidage 53 constitue en même temps un support pour l'œillet 52 avec lequel il est destiné à être assemblé. Pour ce faire, il comprend une plaque formant support 530 présentant un flanc 531 incliné ayant une pente positive dans la direction de déplacement du crochet 51 vers sa position d'accouplement avec l'œillet 52 et dont l'extrémité libre est prolongé par l'œillet 52 qui y est fixé par un de ses bords, de sorte que l'œillet 52 et la plaque formant support 530 sont situés préférentiellement dans des plans sensiblement parallèles. On parlera par la suite de crochet guidé 51 et d'œillet de guidage 52.

Le flanc incliné 531 de l'organe de guidage 53, en formant une pente positive progressant entre le crochet guidé 51 et l'œillet de guidage 52, délimite ainsi un trajet de guidage entre le crochet guidé 51 et l'œillet de guidage 52, apte à recevoir le crochet guidé 51 pour opérer la translation de ce dernier selon la direction de la pente vers l'œillet de guidage 52 pour leur accouplement, comme illustré aux figures 4 et 5.

En outre, un aimant de guidage 54 pourra avantageusement être disposé à l'opposé du crochet guidé 51 par rapport au flanc incliné 531 formant le trajet de guidage de l'organe de guidage 53, de sorte à pouvoir attirer le crochet guidé 51 , avantageusement métallique, et ainsi l'assujettir vers et le long du trajet de guidage 531 lorsque la pression latérale F est appliquée pour induire l'accouplement entre le crochet guidé 51 et l'œillet de guidage 52. L'aimant 54 est préférentiellement monté solidaire de l'organe de guidage 53 et selon l'exemple illustré aux figures 3 à 5, l'aimant 54 est disposé sur une surface supérieure de la plaque formant support 530, sensiblement au pied du flanc incliné 531 de l'organe de guidage 53.

Selon un autre mode de réalisation illustré à la figure 6, l'œillet 52 est disposé de manière inclinée vers la plaque formant support 530, et l'aimant de guidage 54 est fixé de façon déportée sur le bord de l'œillet 52 opposé à celui monté sur l'extrémité libre du trajet de guidage 531 .

L'aimant 54 utilisé devra préférentiellement produire un champ magnétique n'excédant pas le seuil de sensibilité des dispositifs de stimulation cardiaque susceptibles d'être portés par une utilisatrice, typiquement 1 mT, de sorte que le soutien-gorge de l'invention puisse être utilisé en toute sécurité dans ces circonstances particulières.

Ainsi, l'organe de guidage 53, en combinaison avec l'action de l'aimant de guidage 54, permet au crochet guidé 51 de s'accoupler immanquablement avec l'œillet de guidage 52 lorsque le crochet guidé 51 et l'œillet de guidage 52 sont induits en déplacement vers leur position d'accouplement sous l'effet de la seule action de la pression latérale F. Dans ce cas, l'organe de guidage 53 sera avantageusement réalisé en matériau plastique de manière à ne pas générer d'interférences entre l'aimant 54 et le crochet guidé 51 , susceptibles de réduire l'efficacité de l'assujettissement.

Une bande isolante magnétique 55 pourra avantageusement être disposée de façon à recouvrir la surface inférieure de la plaque formant support 530 de l'organe de guidage 53, sous l'aimant 54, de façon à empêcher toute attraction du crochet guidé 51 par l'aimant 54 dans une autre direction que celle conduisant vers l'œillet de guidage 52 via le trajet de guidage 531 . De manière avantageuse, la partie d'entre-bonnet 4 est agrémentée d'un organe limiteur d'extension, qui est conçu pour coopérer avec les moyens 5 d'ajustement de la distance entre-bonnet, de façon à limiter l'écartement maximal des bonnets 2, 3 dans la position de désaccouplement du crochet guidé 51 et de l'œillet de guidage 52.

Ainsi, l'organe limiteur d'extension peut comprendre une pièce en matière textile 56 sous forme d'une bande de tissu préférentiellement élastique, agencée entre les bonnets auxquels elle est fixée par ses extrémités et disposée préférentiellement frontalement par rapport aux moyens 5 d'ajustement de la distance entre-bonnet, masquant ainsi ces derniers. La bande de tissu élastique est conçue pour coopérer avec les moyens 5 d'ajustement de la distance entre-bonnet de manière à limiter l'écartement maximal des bonnets dans la position de désaccouplement du crochet guidé 51 et de l'œillet de guidage 52, l'étirement maximal du tissu lorsque ces éléments d'accrochage sont désaccouplés définissant ainsi la limite à l'écartement entre les bonnets 2, 3. On choisira préférentiellement un tissu élastique en chaîne et trame avec un allongement limité, préférentiellement de l'ordre de 50 à 250%, et relativement « nerveux ». L'élasticité sera en outre unilatérale afin que le tissu ne s'enroule pas sur lui-même lors de son étirement.

L'organe limiteur d'extension pourra aussi être conçu de manière à former un fourreau préférentiellement en tissu élastique s'étendant entre les bonnets et entourant les moyens 5 d'ajustement de la distance entre-bonnet, qui se trouvent donc insérés dans ce fourreau. Ce dernier permettra non seulement de camoufler complètement les moyens 5 d'ajustement de la distance entre- bonnet, mais également de former une enveloppe protectrice pour l'utilisatrice vis-à-vis d'eux contre d'éventuels irritations et/ou frottements. Au surplus, le fourreau joue également un rôle de limiteur d'extension propre à limiter ou contrôler l'écartement maximal des bonnets dans la position de désaccouplement des éléments d'accrochage 51 , 52. A cet effet, le fourreau est réalisé avec un tissu élastique présentant les mêmes caractéristiques que celles énoncées plus haut, à savoir un tissu en chaîne et trame avec un allongement limité, préférentiellement de l'ordre de 50 à 250%, et relativement « nerveux ». L'élasticité sera en outre unilatérale afin que le tissu ne s'enroule pas sur lui-même lors de son étirement. Ainsi, l'écartement maximal des bonnets sera limité par l'étirement maximal du tissu formant le fourreau lorsque les éléments d'accrochage 51 , 52 sont désaccouplés.