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Title:
BUCCODENTAL HYGIENE AND/OR CARE COMPOSITION
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2012/123383
Kind Code:
A2
Abstract:
The invention relates to a composition comprising chlorhexidine or one of the soluble salts thereof and sodium docusate (DOS S) in a chlorhexidine or one of its soluble salts / sodium docusate molar ratio equal to ½, in a hydroalcoholic vehicle comprising between 30 and 60 % of alcohol (v/v) in relation to the total volume of the composition. The compositions according to the invention are advantageous in that they extend the amtimicrobial activity of the chlorhexidine after use (improvement of the persistence) and reduce the phenomenon of blackening in the buccal cavity.

Inventors:
CORDOLIANI JEAN-FRANCOIS (FR)
DUBOIS JACQUES (FR)
SAUREL ANNE-SOPHIE (FR)
Application Number:
PCT/EP2012/054176
Publication Date:
September 20, 2012
Filing Date:
March 09, 2012
Export Citation:
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Assignee:
PF MEDICAMENT (FR)
CORDOLIANI JEAN-FRANCOIS (FR)
DUBOIS JACQUES (FR)
SAUREL ANNE-SOPHIE (FR)
International Classes:
A61K8/43; A61K8/41; A61K8/46; A61K31/136; A61P31/00; A61Q11/00
Foreign References:
EP0884948B12001-12-19
FR2683454A11993-05-14
Other References:
"Handbook of Pharmaceutical Excipients", pages: 244
Attorney, Agent or Firm:
AHNER, Francis (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

Composition comprenant de la chlorhexidine ou un de ses sels solubles et du docusate de sodium (DO S S) dans un rapport molaire chlorhexidine ou un de ses sels solubles / docusate de sodium égal à ½, dans un véhicule hydro alcoolique comprenant de 30 à 60% d'alcool (v/v) par rapport au volume total de la composition.

Composition selon la revendication 1, caractérisée en ce que le véhicule hydro alcoolique comprend de 40 à 50% d'alcool (v/v) par rapport au volume total de la composition.

Composition selon la revendication 1 ou 2, d'hygiène bucco-dentaire et/ou de soin de la cavité buccale, en particulier un bain de bouche.

Composition selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisée en ce que la chlorhexidine est présente sous forme de digluconate de chlorhexidine.

Composition selon la revendication 4, caractérisée en ce qu'elle comprend 0, 1%) de digluconate de chlorhexidine et de 0,09 à 0, 11%> de DOSS en poids par rapport au volume total de la composition.

Composition selon la revendication 5, caractérisée en ce qu'elle comprend 0, 1%) de DOSS en poids par rapport au volume total de la composition.

Composition selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisée en ce que l'alcool est l'éthanol.

Composition selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, en tant que médicament.

9. Composition selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, en tant qu'antiseptique.

10. Composition selon la revendication 9 en tant qu' antiseptique destiné à l'hygiène bucco-dentaire et/ou au soin de la cavité buccale.

11. Procédé d'utilisation d'une composition selon l 'une quelconque des revendications 1 à 7, comprenant sa dilution dans de l'eau à raison de 10 à 20 mL pour un volume final de 45 mL.

12. Utilisation du DOSS dans une composition pharmaceutique antiseptique à base de chlorhexidine ou un de ses sels solubles dans un rapport molaire chlorhexidine ou un de ses sels solubles / docusate de sodium égal à ½, dans un véhicule hydro alcoolique comprenant de 30 à 60% d'alcool (v/v) par rapport au volume total de la composition.

13. Utilisation selon la revendication 12, caractérisée en ce que le véhicule hydro alcool comprend de 40 à 50% d'alcool (v/v) par rapport au volume total de la composition.

14. Utilisation d'un rapport molaire chlorhexidine ou un de ses sels solubles / docusate de sodium de ½ pour prolonger l'activité antimicrobienne de la chlorhexidine après utilisation. 15. Utilisation d'un rapport molaire chlorhexidine ou un de ses sels solubles / docusate de sodium de ½ pour réduire le phénomène de noircissement dû à la chlorhexidine au niveau de la cavité buccale dont la langue, les dents et/ou les gencives.

Description:
Composition de soin et/ou d'hygiène bucco-dentaire

L'invention concerne le domaine des compositions d'hygiène bucco-dentaire et/ou de soin de la cavité buccale.

Les bains de bouche sont un mode de traitement local qui consiste à laisser au contact de la bouche et des gencives une solution liquide qui doit être par la suite recrachée. Les bains de bouche sont généralement utilisés pour traiter des affections buccales, mais aussi pour l'hygiène bucco-dentaire.

La chlorhexidine est un bisbiguanide chloré, substance cationique, le 1 ,6 dichlorophényl diguanidohexane qui répond à la formule C22H3 0 C] 2 Ni 0 . C'est une substance cristalline, fortement basique, pratiquement insoluble dans l'eau. Ce sont ses sels dont la solubilité aqueuse est meilleure qui sont utilisés, en particulier le digluconate qui est le plus soluble, le diacétate et le dichlorhydrate sont moins solubles ; les autres sels d'acides organiques encore moins solubles ne sont pas utilisés.

La chlorhexidine est un antiseptique topique à large spectre d'action. Elle est plus active sur les germes Gram positif que sur les Gram négatif. Elle agit en altérant les protéines des membranes bactériennes. Elle possède des effets bactériostatiques ou bactéricides selon des facteurs tels que le pH ou la concentration. Elle est bactéricide à très faible concentration (environ 0,01 %) et possède un effet rémanent et cumulatif. Son efficacité est diminuée en présence de matières organiques tels que le sang et/ou le sérum. Elle est utilisée pour ces propriétés, essentiellement en tant qu'antiseptique cutané, ophtalmique et buccal. Il existe de nombreuses spécialités pharmaceutiques à base de chlorhexidine seule ou associée à d'autres antiseptiques. Ses nombreuses indications autres que dans le domaine bucco-dentaire, sont notamment : nettoyage et antisepsie des plaies et balnéothérapie des brûlés, antisepsie des plaies chirurgicales et traumatiques peu profondes, lavage des mains : hygiénique, antiseptique, chirurgical, préparation du champ opératoire.

La chlorhexidine et ses sels sont fortement antibactériens et ont l'avantage d'agir longtemps sur les dents et la muqueuse buccale, sans pénétrer dans le corps. Ils ont montré une action bactéricide immédiate et une action bactériostatique prolongée due à une adsorption à la surface de l'émail et autres tissus buccaux.

Dans le domaine bucco-dentaire, la chlorhexidine est utilisée plus particulièrement dans le traitement de gingivites modérées à graves. Ce trouble est causé par des

FEU I LLE DE REM PLACEM ENT (RÈGLE 26) bactéries ; il se caractérise par une inflammation des gencives qui deviennent très sensibles et susceptibles de saigner facilement. Elle est aussi indiquée dans les soins postopératoires en stomatologie. Elle est également utilisée dans les bains de bouche destinés à réduire la plaque dentaire et la mauvaise haleine.

Sous forme de bain de bouche, la chlorhexidine est généralement utilisée sous forme de digluconate qui a l'avantage d'être le sel de chlorhexidine le plus soluble. La concentration usuelle de gluconate de chlorhexidine varie entre 0,01 et 0,2%. La dose usuelle de bain de bouche varie entre 10 et 20 mL de solution, utilisée pure ou diluée dans de l'eau, pour un bain de bouche de 60 secondes effectué 2 fois par jour. Le bain de bouche se fait après le lavage des dents.

La chlorhexidine est un cation et est donc neutralisée par toutes les substances anioniques y compris les savons et détergents anioniques, en particulier les agents tensioactifs anioniques utilisés généralement comme détergents en pâtes dentifrices et collutoires. Pour cette raison, les rinçages de bouche de chlorhexidine doivent être employés au moins 30 minutes après d'autres produits dentaires, au risque d'une perte de l'activité antimicrobienne de la chlorhexidine.

L'usage répété de produits contenant de la chlorhexidine pendant de longues périodes peut conduire à une coloration anormale (appelée dyschromie) de la langue et à une apparition de taches sur les dents particulièrement sur les restaurations dentaires à base de silicates ou de résines. Ces colorations anormales de la substance dure des dents et des prothèses dentaires peuvent être retirées par le dentiste dans la majorité des cas mais une prophylaxie professionnelle peut être nécessaire dans certains cas. L'usage prolongé peut aussi altérer le goût (ce dernier symptôme disparaît avec l'arrêt de la chlorhexidine).

C'est ce problème de coloration, anormale et inesthétique, que se propose de résoudre notre invention.

Le docusate de sodium (sodium dioctylsulfosuccinate, DOSS) est un surfactant largement utilisé dans les formulations pharmaceutiques, à des concentrations allant de

0,01 à 1,0% (p/v) [Handbook of Pharmaceutical Excipients, 6e éd, p.244]. Il est introduit dans les compositions d'hygiène bucco-dentaire et/ou de soin de la cavité buccale en première intention en tant qu'agent moussant, nettoyant (la quantité de mousse étant proportionnelle à la dose de DOSS introduite).

FEUILLE DE REMPLACEMENT (RÈGLE 26) Comme le DOSS est un tensioactif anionique, il doit donc interférer avec la chlorhexidine.

De façon surprenante et inattendue, les inventeurs ont montré que dans les conditions spécifiques suivantes :

- rapport molaire digluconate de chlorhexidine / docusate de sodium égal à ½, soit des quantités stcechiométriques,

- dans un véhicule hydro-alcoolique comprenant de 30 à 60 %, avantageusement de 40 à 50 %, d'alcool (v/v) par rapport au volume total de la composition,

il se forme une suspension stable pendant plusieurs heures du complexe insoluble de didocusate de chlorhexidine après dilution avec de l'eau (10 à 20 mL qs 45 mL).

Le rapport molaire digluconate de chlorhexidine / docusate de sodium égal à ½ a de plus l'avantage de prolonger l'activité antimicrobienne de la chlorhexidine après utilisation (amélioration de la rémanence) et surtout de réduire le phénomène de noircissement (effet dyschromiant) au niveau de la cavité buccale dont la langue, les dents et/ou les gencives, effet secondaire bien connu de la chlorhexidine.

Par conséquent, l'objet de l'invention concerne une composition comprenant de la chlorhexidine ou un de ses sels solubles et du docusate de sodium (DOSS) dans un rapport molaire chlorhexidine ou un de ses sels solubles / docusate de sodium égal à ½, dans un véhicule hydro alcoolique comprenant de 30 à 60 %, avantageusement de 40 à 50 %, d'alcool (v/v) par rapport au volume total de la composition.

Préférentiellement, cette composition est une composition pharmaceutique ou cosmétique antiseptique, avantageusement antiseptique topique.

Elle peut se présenter sous toute forme galénique connue de l'homme du métier pour les antiseptiques topiques en dermatologie et stomatologie, en particulier sous forme de crème, pâte, pommade, gel, lait, lotion, solution, suspension, spray, pastille, tablette.

Avantageusement, la composition selon l'invention est un soin d'hygiène bucco- dentaire et/ou de la cavité buccale.

Elle peut alors se présenter sous toute forme galénique connue de l'homme du métier pour les soins d'hygiène bucco-dentaire et/ou de la cavité buccale, comme les sprays buccaux, les gels, les bains de bouche, les dentifrices, les solutions dentaires

avant ou après brossage, les solutions de nettoyage d'appareils dentaires, les solutions de blanchiment dentaire.

FEU I LLE DE REM PLACEM ENT (RÈG LE 26) La composition selon l'invention comprend en outre des excipients pharmaceutiquement acceptables compatibles avec ces formulations.

Dans la présente invention, le terme « pharmaceutiquement acceptable » se réfère à des entités moléculaires et des compositions qui ne produisent aucun effet adverse, allergique ou autre réaction indésirable quand elles sont administrées à un humain.

La chlorhexidine de la composition selon l'invention se présente sous forme de chlorhexidine ou d'un de ses sels solubles, en particulier le gluconate, le digluconate, le chlorure ou l'acétate.

Avantageusement, on utilise le digluconate de chlorhexidine.

Selon un mode de réalisation, la composition comprend de la chlorhexidine ou d'un de ses sels solubles et du docusate de sodium dans un rapport molaire égal à ½, dans un véhicule hydro alcoolique comprenant de 30 à 60%, avantageusement de 40 à 50%, d'alcool (v/v) par rapport au volume total de la composition.

Par « rapport molaire égal à ½ », on entend pour cette présente invention un rapport molaire égal à ½ ± une variation allant jusqu'à 10%.

Selon un mode de réalisation préféré, la composition selon l'invention est une composition d'hygiène bucco-dentaire et/ou de soin de la cavité buccale, en particulier un bain de bouche.

Selon un mode de réalisation préféré, la composition selon l'invention comprend 0,1% de digluconate chlorhexidine et de 0,09 à 0,1 1% de DOSS en poids par rapport au volume total de la composition.

Selon un mode de réalisation encore préféré, la composition selon l'invention comprend 0,1% de digluconate chlorhexidine et 0,1% de DOSS en poids par rapport au volume total de la composition.

Selon la présente invention, « % (p/v) » ou « % en poids par rapport au volume » signifie « g/100 mL ».

L'alcool de la composition selon l'invention est préférentiellement l'éthanol.

Un autre objet de l'invention concerne une composition selon l'invention en tant que médicament.

FEUILLE DE REMPLACEMENT (RÈGLE 26) Un autre obj et de l'invention concerne l'utilisation d'une composition selon l'invention pour la préparation d'un médicament.

Un autre objet de l'invention concerne une composition selon l'invention en tant qu'antiseptique, en particulier un antiseptique destiné à l'hygiène bucco-dentaire et/ou au soin de la cavité buccale.

Un autre obj et de l'invention concerne l'utilisation d'une composition selon l'invention pour la préparation d'un antiseptique, en particulier un antiseptique topique destiné notamment aux domaines de la dermatologie ou de la stomatologie.

De préférence, cet antiseptique est destiné aux soins d'hygiène bucco-dentaire et/ou de la cavité buccale.

Un autre objet de l'invention concerne un procédé d'utilisation d'une composition selon l'invention, diluée dans de l'eau à raison de 10 à 20 mL pour un volume final de 45 mL.

Un autre objet de l'invention concerne l'utilisation du DO S S dans une composition pharmaceutique antiseptique à base de chlorhexidine ou d'un de ses sels solubles dans un rapport molaire chlorhexidine ou un de ses sels solubles / docusate de sodium égal à ½, dans un véhicule hydro alcoolique comprenant de 30 à 60 %, avantageusement de 40 à 50 %, d' alcool (v/v) par rapport au volume total de la composition.

Un autre objet de l'invention concerne l'utilisation d'un rapport molaire chlorhexidine ou un de ses sels solubles / docusate de sodium de ½ pour prolonger l'activité antimicrobienne de la chlorhexidine après utilisation.

Un autre objet de l'invention concerne l'utilisation d'un rapport molaire chlorhexidine ou un de ses sels solubles/docusate de sodium de ½ pour réduire le phénomène de noircissement du à la chlorhexidine au niveau de la cavité buccale dont la langue, les dents et/ou les gencives.

Les exemples et expériences suivants illustrent l'invention sans en limiter la portée et vont aider à mieux comprendre l'invention.

Description des figures :

Figure 1 : Cycles de coloration. Figure 2 : Progression de la coloration au cours des 7 cycles de traitement

Figure 3 : Absorbance moyenne à 395nm après 7 cycles de traitement

Figure 4 : Activité antimicrobienne exprimée en μg de CHX - Composition selon l'invention (Limite de Détection = 0,3 μg)

Figure 5 : Activité antimicrobienne exprimée en μg de CHX - Composition X (Limite de Détection = 0,3 μg)

Figure 6 : Profil turbidimétrique de la composition selon l'invention à T° ambiante et détail sur 24 heures.

Figure 7 : Profil turbidimétrique de la composition X à T° ambiante et détail sur 24 heures.

Exemple de composition selon l'invention (avec excipients)

Pour une solution de 100ml :

-solution de digluconate de chlorhexidine à 20% (p/v) : 0,5 ml

soit digluconate de chlorhexidine : 0, 10g

-docusate de sodium : 0, 10g

-excipients : alcool à 96%, chlorobutanol, glycérine, essence de menthe, menthol, rouge cochenille El 24

-eau purifié qsp 100ml

Les expériences suivantes ont été réalisées avec la composition décrite ci-dessus.

1/ Potentiel de coloration de Quatre bains de bouche expérimentaux

Une étude a été réalisée afin de déterminer le potentiel de coloration de quatre bains de bouche expérimentaux et de les comparer à un bain de bouche de référence le Corsodyl composé à 0,2% de chlorhexidine. Cette étude a été effectuée sur des plaques de résine dentaire incolore en mesurant leur absorbance après chaque cycle d'exposition successive à la salive humaine, puis la solution à tester puis une solution de thé (Figure 1). Mode opératoire

La Figure 1 représente le protocole de cette expérience. Préparation des 3 types de solutions :

- Solution S (salive), la salive est recueillie auprès de volontaires n'ayant ni mangé, ni bu (excepté de l'eau) pendant l'heure précédant le prélèvement. Pour chaque cycle de coloration environ 10 à 15 mL de salive sont nécessaires. - Solutions à tester (solutions A à D) et solutions de contrôle (solution E et F).

Solution A = Bain de bouche n°l - Composition selon l'invention - LOT - G00652 Solution B = Bain de bouche n°2 - Composition X- LOT - CC5E0210

Solution C = Bain de bouche n°3 DC071BB09C à 0.2% de CHX LOT - CAG0736 Solution D = Bain de bouche n°4 DC071BB08E à 0.2% de CHX LOT - G99002 Solution E = Corsodyl (solution de contrôle à 0.2% de CHX)

Solution F = Eau (solution de contrôle).

CHX : chlorhexidine.

Composition X : chlorhexidine/chlorobutanol EG 0,5 mL (0, 1 g)/0,5 g pour lOOmL. Pour 100 mL de solution C :

solution de digluconate de chlorhexidine à 20% (p/v) : 1,065 g

glycérol : 1,500 g

propylène glycol : 2,000 g

colorant rouge cochenille El 24 : 0,003 g

- hydroxystéarate de macrogolglycérol : 1,500 g

- arôme menthe 14L 132 : 0,300 g

alcool benzylique : 0,650 g

acésulfame de potassium : 0, 120 g

eau purifiée : qsp 100 mL

Pour 100 mL de solution D :

solution de digluconate de chlorhexidine à 20% (p/v) : 1,065 g - Lutrol F 127 (Poloxamer 407 origine BASF) : 2,500 g

glycérol : 1,500 g

propylène glycol : 2,000 g

colorant rouge cochenille El 24 : 0,003 g

- hydroxystéarate de macrogolglycérol : 1,800 g

- arôme menthe 14L132 : 0,350 g

alcool benzylique : 0,650 g

acésulfame de potassium : 0, 120 g

eau purifiée : qsp 100 mL

- Solution T (thé), 100 mL d'eau bouillante sont versés sur lg de feuilles de thé, après agitation, et infusion de 5 minutes ; la solution est filtrée sur une double épaisseur de gaze puis est laissée refroidir à température ambiante.

Préparation des échantillons et mesure :

Après avoir ôté leur couche protectrice, les plaques sont rincées à l'eau distillée, séchées à l'air libre puis introduites dans le spectrophotomètre (Cecil 8000 séries, Cecil Instruments Ltd, Milton Technical Centre, Cambridge, UK) afin d'enregistrer la ligne de base. Pour chaque solution à tester, six plaques sont utilisées et constituent un groupe de traitement.

Plaque = résine dentaire incolore (polyméthylmétacrylate).

Dimensions : 30x10x5 mm (taille de la cuve du spectromètre UV-visible).

La mesure de la coloration est réalisée, au départ puis après chaque cycle de coloration, à la longueur d'onde de 395 nm.

Le cycle de coloration consiste à introduire les plaques successivement dans :

- solution S (10-15 mL) pendant 2 minutes,

- solution à tester (10 mL solution A, B, C, D, E ou F) pendant 2 minutes, -solution T (10 mL) pendant 1 heure .

B : Les plaques sont rincées entre chaque trempage. Après l' exposition au thé, les plaques de chaque groupe de traitement sont rincées à l'eau distillée puis séchées à l'air libre avant la mesure de leur absorbance par le spectrophotomètre.

Les cycles de colorations sont répétés jusqu' à ce que l'absorbance soit supérieure ou égale à 2,0 à 395 nm. Chacune des trois solutions est remplacée après utilisation.

Résultats

Les valeurs moyennes des absorbances pour chaque groupe de traitement et après chaque cycle sont regroupées dans le tableau 1 et illustrées par la figure 2. Les données finales du traitement sont quant à elles illustrées par la figure 3.

Tableau 1 : Absorbances moyennes à 395nm pour chaque cycle de traitement

Les Figures 2 et 3 montrent clairement que le plus haut degré de coloration est atteint avec la solution D et ce, dès le deuxième cycle de traitement. Les solutions C et E (Corsodyl) qui ont un potentiel de coloration comparable, ont un degré de coloration relativement important. L'intensité de la coloration est plus faible avec la solution B et encore inférieure pour la solution A (composition selon l'invention).

Des analyses statistiques (test ANOVA + tests de comparaisons multiples) ont montré que les valeurs moyennes de l'absorbance après le dernier cycle de coloration étaient significativement différentes les unes des autres, excepté pour les solutions C et E pour lesquelles le potentiel de coloration est sensiblement le même. Il est intéressant de noter que la solution B provoque une coloration significativement supérieure à la solution A.

En conclusion, il est démontré dans ce test que le bain de bouche le plus intéressant en ce qui concerne l'effet dyschromiant (pouvoir de coloration, effet secondaire) est la solution A (composition selon l'invention).

2/ Evaluation de l'activité rémanente antibactérienne

Lorsque les solutions pour bain de bouche sont diluées avant utilisation, il apparaît un trouble, correspondant à la formation d'une suspension métastable d'agrégats de taille micrométrique pouvant diffuser la lumière.

L'objectif de cette expérience est de vérifier l'hypothèse selon laquelle : l'état métastable de la suspension des complexes de chlorhexidine est très favorable à un dépôt rapide et rémanent sur toutes les surfaces de la cavité buccale et notamment au niveau de la plaque dentaire et de montrer que cet effet est d'autant plus important que le complexe est insoluble, comme dans le cas du didocusate de chlorhexidine formé dans la composition selon la présente invention.

Mode opératoire

Des pastilles d'hydroxyapatite sont conditionnées avec de la salive humaine puis avec un bain de bouche, elles sont ensuite soumises à une simulation de cavité buccale

(modèle in vitro) pendant 6 heures.

L'activité antibactérienne des compositions testées est évaluée immédiatement après traitement des pastilles (T0), et à différents temps de simulation (T30 min, T60 min, T120 min, T180 min, T240 min et T360 min). A la fin de chaque temps de simulation les pastilles sont retirées stérilement des supports. Pour chaque temps d'analyse, les effluents (salive artificielle ayant été au contact des pastilles) sont eux aussi collectés et récupérés stérilement.

L'activité antibactérienne est évaluée par dépôt des pastilles récupérées après chaque temps de simulation sur gélose Schaedler pré-inoculée avec S. mutons. Après 24 à 48h d'incubation à 37 ± 2 °C, les diamètres (mm) d'inhibition de croissance des colonies bactériennes sont mesurés, (il se forme une zone où la multiplication bactérienne n'a plus lieu).

Les essais sont réalisés parallèlement sur une solution de digluconate de chlorhexidine à 0, 1% et ses dilutions afin de définir le pourcentage d'activité résiduelle ramenée à l'activité de la chlorhexidine.

Pour chaque type d'essai, les résultats sont ramenés à une quantité de chlorhexidine théorique, par rapport aux gammes étalons réalisées. Les valeurs des diamètres d'inhibition permettent d'établir, pour chaque série d'essais, chaque gamme étalon, une courbe expérimentale à partir de laquelle une formule de correspondance est obtenue. Les valeurs expérimentales obtenues nous permettent donc d' établir une courbe théorique de la quantité de chlorhexidine.

Seules ont été prises en compte les données pour lesquelles le coefficient de corrélation entre les données expérimentales et théoriques est > 0,95.

Les quantités en digluconate de chlorhexidine libérées à partir des pastilles d'hydroxyapatite sont alors calculées en appliquant la formule à partir de chaque diamètre mesuré dans la série d'essais.

La chlorhexidine est également dosée au niveau des effluents par chromatographie HPLC (Chromatographie en phase Liquide à Haute Performance). Résultats

- Evaluation de l'activité antibactérienne rémanente

Les valeurs moyennes (± écart-type) exprimées en μg de chlorhexidine (CHX) et extrapolées à partir des diamètres d'inhibition de croissance (ente parenthèses, nombre d'essais), sont présentées dans le tableau 2.

Tableau 2 : quantité de chlorhexidine en fonction des temps de simulation

< , μg = m te e tect on

La Figure 4 (composition selon l'invention) et la Figure 5 (composition X) présentent les cinétiques de détection d'activité antibactérienne exprimée en μg de chlorhexidine extrapolées à partir des diamètres d'inhibition de croissance pour les deux compositions

Dans le cas de la composition selon l'invention (Figure 4), il y a bien une persistance de la molécule au niveau du support d'hydroxyapatite. - Evaluation de la quantité de chlorhexidine présente dans les effluents par chromatographie en phase liquide à haute performance (FIPLC)

Les dosages réalisés par FIPLC sur les effluents, sont présentés dans le tableau 3 suivant : Tableau 3 : cinétique de la chlorhexidine (CHX)

ND : non détectable (limite de détection # 5ng/ml) Les résultats indiquent une libération massive de chlorhexidine dès les premières 15 minutes pour la composition X, qui se poursuit durant les deux intervalles suivants (T15min - T30min et T30min - T45min).

Dans le cas de la composition selon l'invention, la chlorhexidine n'est détectée dans les effluents que durant l'intervalle T0 - T15min.

En conclusion, la rémanence de la chlorhexidine dans le modèle de bouche artificielle observée p ar l ' effet anti mi crobi en persi stant sur l e s p astil l es d'hydroxyapatite apparaît donc significativement supérieure pour la composition selon l'invention comparée à la composition X.

3/ Etude physicochinnaue de la turbidité et granulométrie des agrégats

Les expériences précédentes ont montré que la composition selon l'invention présente des avantages indéniables par rapport aux autres compositions et notamment à la composition X en terme d'effet dyschromiant et d'activité antibactérienne rémanente. Le but de cette étude est d'appréhender cette différence de résultats par une étude physicochimique des compositions.

Lorsque la composition selon l'invention et la composition X sont diluées par ajout d'eau, le trouble des solutions qui s'en suit est différent, on parle de profil turbidimétrique différent entre ces deux compositions. La turbidité bien connue de l'homme de l'art est une caractéristique optique d'un liquide, qui désigne le teneur de ce liquide en matières qui le troublent.

Après ajout d'un volume d'eau du robinet correspondant à une dilution dans les proportions volumiques 1/3-2/3, les compositions selon l'invention et compositions X sont placées dans un ballon tricol hermétiquement clos et équipé d'une phototrode (détection photoélectrique). L'évolution de la turbidité est suivie au cours du temps avec une prise de mesure à température ambiante toutes les heures sur une période de 72 heures. Sur les Figures 6 et 7 sont portés l'inverse du signal photoélectrique (directement proportionnel à la turbidité) en fonction du temps.

La figure 6 montre le profil turbidimétrique sur 72 h de la composition selon l'invention à température ambiante et détaillée sur 24 h. On peut remarquer que le trouble atteint son maximum (0, 103 mV "1 ) dès l'addition d'eau et qu'il se maintient sur un palier pendant plusieurs heures. L'agrandissement sur la Figure 6 montre que la turbidité varie très peu sur les premières 24 heures. Il est observé ensuite une très lente décroissance de la turbidité, correspondant à la sédimentation progressive de la suspension.

Le profil turbidimétrique de la composition X (Figure 7) est très différent, surtout durant les premières heures qui suivent l'addition d'eau. On peut voir en effet dans l'agrandissement de la Figure 7, que le trouble apparaît très lentement et que le maximum de turbidité (0,073 mV "1 ) n' est atteint qu' au bout de 5 heures. Nous observons ensuite une décroissance correspondant à la sédimentation, beaucoup plus rapide que pour la composition selon l'invention. Le comportement de la composition X semble indiquer que la formation des agrégats responsables du trouble est dans ce cas bien plus lente, et pourrait être liée à la présence d'agrégats de nature différente.

Une analyse granulométrique comparative entre les deux compositions avant et après ajout d'eau a été réalisée. Avant l' aj out d'eau, les obj ets observés dans les 2 compositions sont de diamètres similaires, et pourraient correspondre à des agrégats de type micellaire. Après addition du volume d'eau, les mesures mettent en évidence une importante différence de diamètre moyen entre les agrégats présents dans les 2 compositions. Avec l'eau du robinet, ce diamètre varie plus que du simple au double (composition selon l'invention : 1089 nm et 433 nm pour la composition X). Cette différence se retrouve aussi avec l' eau désionisée, mais on constate que seuls les agrégats présents dans la composition selon l'invention semblent affectés par les effets de sels (composition selon l'invention : 854 nm et 442 nm pour la composition X). En même temps, les indices moyens de polydispersité mesurés dans l' eau du robinet indiquent une répartition de taille beaucoup plus large dans le cas de la composition selon l'invention (0,7) que dans celui de la composition X (0,2).

Des formulations modifiées ont permis de démontrer que seule l'association chlorhexidine et docusate conduit au phénomène de trouble. Dans la solution glycéro- alcoolique de base (avant l'introduction de l'eau), le digluconate de chlorhexidine peut échanger un ou deux contres ions gluconates avec le docusate de sodium, pour conduire à la formation de gluconate de sodium. Ces complexes paires d'ions tensioactifs seront présent en proportions différentes, selon le rapport molaire digluconate de chlorhexidine / docusate de sodium existant au départ. Dans le cas de la composition selon l'invention, ce rapport est de ½ et peut conduire de ce fait au didocusate de chlorhexidine (insoluble dans l'eau). Pour ce qui est de la composition X, son comportement pourrait être en accord avec la formation de l'espèce monosubstituée (faiblement soluble dans l'eau), correspondant au monogluconate de chlorhexidine docusate, cette espèce étant favorisée si nous sommes en défaut de docusate par rapport à la chlorhexidine. L'analyse en spectrométrie de masses a confirmé l'existence de ces différentes associations entre le docusate et la chlorhexidine. En conclusion, il apparaît que les deux compositions se comportent très différemment en terme de turbidité après aj out du volume d'eau. Dans le cas de la composition selon l'invention, la solution se trouble instantanément, avec un maximum de turbidité plus élevé que pour la composition X, et ne se déstabilise que très lentement. Il est important de noter que cette turbidité, obtenue avec la composition selon l'invention est stable au moins 3 jours.

Dans les mêmes conditions de dilution, la composition X ne se trouble au départ que très lentement avec une turbidité maximale moins élevée qui décroît beaucoup plus rapidement. L'analyse granulométrique confirme une importante différence dans le diamètre des agrégats formés ainsi qu'au niveau des distributions de tailles.

Ainsi cette invention apporte des avantages :

- Au niveau de l'effet dyschromiant, on observe, une diminution de la coloration induite par la chlorhexidine dans le cas de l'utilisation de la composition selon l'invention par rapport à l'utilisation de la composition X.

- La rémanence de la chlorhexidine dans le modèle de bouche artificielle observée par l'effet antimicrobien persistant apparaît significativement supérieure pour la composition selon l'invention comparée à la composition X.

- Au niveau de la turbidité de la solution après addition d'eau, on observe que le rapport molaire digluconate de chlorhexidine / docusate de sodium de la composition selon l'invention permet de faire varier l'intensité du trouble. A concentration constante de 0.1% de digluconate de chlorhexidine, le trouble croît en intensité jusqu'à lOOmg de docusate de sodium /lOOmL puis diminue. De plus, il est observé que le complexe insoluble de didocusate de chlorhexidine montre une plus grande stabilité dans la composition selon l'invention que dans la composition X.