La présente invention se rapporte à une canule pour 1'évacuation d'un liquide de rinçage lors d'une intervention ou d'un examen endoscopique.

Il est bien connu que le bon déroulement des interven¬ tions chirurgicales sous endoscopies et plus particulièrement les arthroscopies par irrigation sous pression constante de sérum physiologique au travers d'un arthroscope, est lié à la bonne circulation du liquide de rinçage de 1'arthroscope vers la canule qui donne la transparence, garante de la visibilité dans la cavité opératoire, en éliminant en permanence les dé¬ bris ou le sang. L'arrêt de cette circulation, consécutif à 1'obturation de la canule d'évacuation qui est raccordée à une aspiration, crée une opacité quasi immédiate du champ opé¬ ratoire.

Dans une arthroscopie du genou, la position de la canule d'aspiration se situe de préférence dans une zone de la cap¬ sule articulaire où ne se trouvent pas le champ visuel de la caméra et les instruments chirurgicaux afin de ne pas entraver les gestes opératoires du chirurgien, ni réduire le champ vis¬ uel. De ce fait, la zone la plus fréquemment utilisée pour placer la canule est le cul-de-sac sous-quadricipital. Compte tenu de sa position, la canule est fréquemment isolée de la zone d'irrigation dans certaines positions du genou.

Dans ces conditions particulières et suivant l'importance de la synoviale, il peut arriver que le liquide d'irrigation ne puisse plus migrer de la poche ou se situe 1'arthroscope à celle ou se situe la canule. A ce moment là, la circulation qui permet le rinçage est interrompue, le liquide se trouble rapidement et rend le champ opératoire opaque, empêchant toute intervention.

La présente invention se propose de remédier, au moins en partie, à cet inconvénient.

A cet effet, cette invention a pour objet une canule pour l'évacuation d'un liquide de rinçage lors d'une intervention ou d'un examen endoscopique, en particulier arthroscopique,

caractérisée en ce qu'elle comporte un élément tubulaire form¬ ant au moins en partie canal d'évacuation dudit liquide de rinçage, au moins deux fentes latérales allongées ménagées de part et d'autre de la partie du canal d'évacuation formée par ledit élément tubulaire, partant d'une extrémité libre de cet élément tubulaire et s'étendant sur une partie de sa longueur, formant deux languettes solidaires de cet élément tubulaire, un passage pour relier ledit canal à l'extérieur de la canule, un organe d'ecartement pour appliquer sur lesdites languettes des forces tendant à les écarter de part et d'autre de ladite fente, des moyens de commande de cet organe d'ecartement sus¬ ceptibles d'être manoeuvres de l'extérieur dudit canal à tra¬ vers ledit passage et des moyens d'étanchéité pour permettre le passage étanche desdits moyens de commande de 1'extérieur de la canule audit organe d'ecartement au moins en position d'ecartement desdites languettes.

L'avantage principal de l'invention provient du fait que la canule joue le rôle d'un écarteur quand elle est introduite dans le cul-de-sac sous-quadricipital. Elle maintient ainsi la capsule articulaire ouverte pour permettre la bonne circu¬ lation du liquide au travers de la cavité, entre l'arrivée du¬ dit liquide au niveau de 1'arthroscope et sa sortie au niveau de ladite canule.

D'autres avantages apparaîtront à 1'aide de la descrip¬ tion qui va suivre ainsi que des dessins annexés qui il¬ lustrent, schématiquement et à titre d'exemple, une forme d'exécution de la canule objet de l'invention.

La figure 1 est une vue en élévation latérale avec coupe partielle de cette canule, dans une première position de tra¬ vail.

La figure 2 est une vue partielle de la figure 1, dans une seconde position.

La figure 3 est une vue latérale d'un genou en position d'extension avec une canule de 1'état de la technique vue en coupe.

La figure 4 est une vue latérale du même genou en posi¬ tion de flexion.

Les figures 3 et 4 illustrent un genou dans lequel on voit une canule 10' insérée dans le cul-de-sac sous-quadri- cipital antérieur 31, la zone d'intervention étant identifiée par la référence 30. Comme on le voit, alors que la canule communique avec la zone d'intervention 30 lorsque le genou est en extension (figure 3) , la communication est interrompue à l'endroit de la flèche F lorsqu'il est en flexion, de sorte que le liquide de rinçage introduit au niveau de 1'arthroscope (non représenté) se trouvant dans la zone d'intervention 30 ne peut plus être évacué par la canule 10' située dans la zone 31. La pompe alimentant 1'arthroscope est munie d'un asservis¬ sement en pression, de sorte qu'elle s'arrête et que le liq¬ uide qui ne circule plus se trouble rapidement.

La canule 10 objet de l'invention, illustrée par les fig¬ ures 1 et 2, comporte un élément tubulaire 11 dont le canal intérieur 12 sert de canal d'évacuation. Cet élément tubulaire 10 présente, à une extrémité, une collerette 13 qui permet de le fixer de façon amovible sur un élément de connexion 14 en¬ tre un canal 12a, formant un coude incliné par rapport à l'axe du canal 12 et destiné à être relié à une pompe d'aspiration (non représentée), et un passage 15 qui s'étend coaxialement au canal 12. Une bague de fixation 16, vissée sur l'élément de connexion 14, applique la collerette 13 contre une face de cet élément 14 dans laquelle débouche une extrémité du passage 15. Des moyens d'étanchéité (non représentés) sont prévus pour re¬ ndre étanche la fixation de l'élément tubulaire 11 sur l'élé¬ ment de connexion 14.

L'élément tubulaire 11 comporte deux fentes 17 s'étendan dans un même plan diamétral et formant ainsi deux languette 18 et 19 de part et d'autre du canal 12. Celui-ci s'arrête av¬ ant l'extrémité conique 20 de cet élément et un îlot de ma¬ tière 21 est réservé pour former une liaison entre les extrém ités respectives de ces languettes."De préférence, cet élémen tubulaire 11 est en matière plastique, notamment en PVC.

Un piston 22, se terminant par une extrémité conique d'e cartement 22a, est engagé dans le passage 15. L'extrémité ar rière de ce piston est solidaire d'une tige de manoeuvre 2

qui se termine par un second piston 24 muni d'un joint 0-ring 25. Un organe de préhension 26, solidaire du piston 24, sert à actionner le piston 22 et son extrémité conique d'ecartement 22a.

Lorsque la canule 10, illustrée par la figure 1, est mise en place en vue de l'intervention, par exemple, dans la posi¬ tion illustrée par les figures 3 et 4, on introduit d'abord l'élément tubulaire 11 dans la cavité appropriée. On pousse ensuite le piston 22 vers 1'avant : son extrémité conique 22a rencontre une résistance en arrivant à l'extrémité du canal 12 adjacent à l'extrémité libre de l'élément tubulaire. A ce mo¬ ment, on tient d'une main l'élément de connexion 14 et, de 1'autre, on pousse 1'organe de préhension 26. La force ainsi développée par le cône 22a sur les extrémités libres des lan¬ guettes 18,19 rompt la liaison formée par l'îlot de matière plastique 21 et permet alors d'écarter les languettes 18,19 l'une de l'autre comme illustré par la figure 2. Cet éσarte- ment des languettes 18 et 19 permet d'agir sur la paroi du sac sous-quadricipital en l'écartant de l'os pour rétablir la liaison entre les zones 30 et 31 en position de flexion du genou. Dans la position extrême antérieure du piston 22 illus¬ trée par la figure 2, le piston 24 et son joint 0-ring 25 sont ajustés dans le passage 15 et assurent ainsi l'étanchéi é, de sorte que l'évacuation du liquide de rinçage s'effectue à tra¬ vers le canal 12a qui est de préférence incliné par rapport à l'axe commun du passage 15 et du canal 12.

Si, dans la position illustrée par la figure 2, le canal d'évacuation 12 venait à se boucher par obstruction d'un corps solide, il suffirait de retirer le piston 22 en arrière en tirant l'organe de préhension 26 pour extraire ce corps hors du canal et de ramener ensuite le piston 22 dans sa position d'ecartement des languettes 18 et 19 en repoussant l'organe de préhension 26.

Bien entendu, la solution illustrée est un exemple d'exé¬ cution possible de l'invention et d'autres moyens pourraient être utilisés en particulier pour écarter les languettes 18 et 19. C'est ainsi que l'on pourrait imaginer de remplacer le

piston 22 par un ballonnet gonflable et la tige 23 par u conduit d'alimentation dont une extrémité s'ouvrirait l'intérieur du ballonnet et dont l'autre extrémité pourrait par exemple, être reliée à un soufflet susceptible d'êtr actionné manuellement ou par une pédale pour gonfler l'élémen d'ecartement afin d'écarter les languettes 18 et 19 l'une d l'autre. Par ailleurs, le nombre des languettes 18 et 19 pour rait être supérieur à deux, par exemple trois ou quatre.