WAGON DE MANUTENTION DE CHARGES LOURDES, NOTAMMENT DE RAILS, ET UTILISATION D'UN TEL WAGON EN PRESENCE D'UNE

CATENAIRE

La présente invention concerne un wagon de manutention de charges lourdes telles que de rails. L'invention concerne également l'utilisation d'un tel wagon sur une voie ferrée pourvue d'une caténaire.

A des fin de maintenance d'une voie ferrée, il est fréquemment nécessaire de transporter des charges lourdes, en particulier des rails neufs, depuis une station de maintenance jusqu'à un site d'intervention le long de la voie ferrée. On utilise généralement à cet effet des wagons plats, c'est-à-dire des wagons dont le plancher, posé sur un châssis, forme une simple plate-forme sans caisse, ni toit. Pour permettre de charger et décharger les rails, ce genre de wagon est souvent équipé d'un ou de plusieurs appareils motorisés de soulèvement, qui permettent de déplacer les rails à l'extérieur de la plate-forme.

Toutefois, pour des raisons de sécurité, liées par exemple à la norme française NF F 58-002 et au projet de norme internationale prEN 14033-1 , l'utilisation de tels appareils de soulèvement le long d'une voie ferrée associée à une caténaire oblige à couper l'alimentation électrique de la caténaire, sauf à ce qu'un toit continu recouvre totalement la plate-forme du wagon, en particulier les appareils de soulèvement. En principe, l'agencement d'un tel toit continu, notamment sous forme d'un grand panneau rigide couvrant toute la plate-forme, est concevable, comme cela est proposé par exemple dans GB-A-318 304. Mais, en pratique, cela pose un problème majeur : la présence d'un tel toit empêche alors le chargement, sur la plate-forme du wagon, d'un lot de rails à l'aide d'une installation aérienne, telle qu'un pont roulant ou un portique, utilisée couramment dans les stations de maintenance, étant entendu que dans ces stations, les caténaires ne sont pas admises. Le but de la présente invention est de proposer à un wagon de manutention, qui puisse être utilisé avec autant de facilité en présence d'une caténaire alimentée en électricité le long d'une voie de chemin de fer, qu'en combinaison avec une installation aérienne pour charger ce wagon, notamment dans une station de maintenance.

A cet effet, l'invention a pour objet un wagon de manutention de charges lourdes telles que des rails, comportant, d'une part, une plate-forme allongée de transport des charges sur une voie ferrée, cette plate-forme étant munie d'au moins un dispositif de chargement et déchargement des charges, et, d'autre part, une toiture de couverture de la plate-forme, qui est située au dessus du ou des dispositifs de chargement et déchargement, et une toiture comprenant, à la fois, au moins un élément de toit fixe, qui est lié rigidement à la plate-forme et qui couvre une première partie longitudinale de la plate-forme, et au moins un élément de toit mobile qui est déplaçable par rapport à l'élément de toit fixe entre une position déployée, dans laquelle l'élément de toit mobile s'étend, au moins pour l'essentiel, en saillie de l'élément de toit fixe suivant la direction longitudinale de la plate-forme et couvre ainsi une deuxième partie longitudinale de la plate-forme, adjacente à la première partie de la plate-forme, et une position escamotée, dans laquelle l'élément de toit mobile et l'élément de toit fixe sont, au moins pour l'essentiel, superposés suivant la verticale de telle sorte que la deuxième partie de la plate-forme est découverte vers le haut.

L'idée à la base de l'invention est de contourner l'inconvénient lié à la présence permanente d'une toiture continue couvrant la plate-forme du wagon, en proposant une toiture modulaire, dont au moins un des éléments de toit est mobile par rapport à un élément de toit fixe, comme défini ci-dessus. Lorsque le ou les éléments de toit mobiles sont dans leur position escamotée, une ou plusieurs parties longitudinales de la plate-forme sont accessibles verticalement par le haut, ce qui permet alors d'utiliser une installation aérienne pour charger la plate-forme, typiquement lorsque le wagon est à une station de maintenance : par exemple, un pont roulant, c'est-à-dire une structure qui se déplace sur deux chemins de roulement parallèles aériens et qui comportent des poutres permettant le déplacement d'un appareil de levage de charges lourdes à manutentionner, peut alors être utilisé pour placer sur la plate-forme un lot de rails, ce lot de rails étant introduit entre la plate-forme et la toiture de manière latérale au wagon tandis que les chaînes de soulèvement des rails, actionnées par le pont roulant, s'étendent verticalement à travers la ou les zones de toiture dégagées par le ou les éléments de toit mobiles en position escamotée. Lorsque le ou les éléments de toit mobiles sont dans leur position déployée, ils prolongent le ou les éléments de toit fixes

dans la direction longitudinale de la plate-forme et forment ainsi, conjointement avec ce ou ces éléments de toit fixes, une toiture continue couvrant en longueur la plate-forme, en particulier son ou ses dispositifs de chargement et déchargement, ce qui permet de satisfaire les normes de sécurité mentionnées plus haut pour que les caténaires restent alimentées en électricité pendant la manutention des charges.

Pour faciliter l'utilisation du wagon conforme à l'invention, ce dernier comporte avantageusement des moyens motorisés d'entraînement du ou de chaque élément de toit mobile entre ses positions déployée et escamotée. De préférence, ces moyens motorisés incluent un système de débrayage manuel, qui permet de désaccoupler les moyens motorisés vis-à-vis de l'élément de toit mobile et ainsi de déplacer manuellement cet élément de toit jusqu'à l'une de ses deux positions extrêmes, par exemple en cas de disfonctionnement des moyens motorisés ou de blocage de l'élément de toit mobile lors de son déplacement. Pour renforcer davantage la sécurité d'utilisation du wagon conforme à l'invention, ce dernier comporte en outre avantageusement des moyens de commande, adaptés pour désactiver le ou les dispositifs de chargement et déchargement lorsque le ou au moins un des éléments de toit mobile n'est pas dans sa position déployée. Dans ces conditions, l'utilisateur est forcé de déployer tous les éléments de toit mobiles avant de pouvoir faire fonctionner le ou les dispositifs de chargement et déchargement, limitant notamment les risques d'accident en présence d'une caténaire.

Des caractéristiques avantageuses du wagon conforme à l'invention, prises isolément ou suivant toutes les combinaisons techniquement possibles, sont spécifiées aux revendications dépendantes 4 à 9.

L'invention a également pour objet une utilisation d'un wagon, tel que défini ci-dessus, sur une voie ferrée pourvue d'une caténaire, telle que définie à la revendication 10.

L'utilisation conforme à l'invention respecte les critères édictés par les normes mentionnées plus haut.

L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre, donnée uniquement à titre d'exemple et faite en se référant aux dessins sur lesquels :

- la figure 1 est une vue en élévation latérale d'un wagon conforme à l'invention ;

- la figure 2 est une vue en coupe selon la ligne M-Il de la figure 1 ;

- la figure 3 est une vue en perspective d'un des dispositifs de chargement et déchargement appartenant au wagon de la figure 1 , ce dispositif étant représenté seul ;

- la figure 4 est une vue en perspective de la toiture appartenant au wagon de la figure 1 et de sa structure de liaison à la plate-forme du wagon, la toiture et la structure de liaison étant représentées seules ; - les figures 5 et 6 sont respectivement des coupes selon les lignes

V-V de la figure 1 et Vl-Vl de la figure 5 ; et

- les figures 7 à 9 sont des perspectives schématiques, illustrant respectivement trois étapes successives d'utilisation du wagon.

Sur les figures 1 à 9 est présenté un wagon 1 de manutention de rails 2, ces derniers n'étant représentés qu'à la figure 2.

Comme bien visible sur les figures 1 et 2, le wagon 1 comporte une plateforme 10 formant le plancher du wagon et reposant sur un châssis 12 en appui sur le sol par l'intermédiaire de quatre trains 14 de roues 16 à même de rouler sur deux rails R d'une voie ferrée. Par commodité, la suite de la description est orientée par rapport à ces rails

R, en considérant que ceux-ci s'étendent sur une surface plane horizontale. Ainsi, la plate-forme 10 comporte un corps principal horizontal 18, qui présente une forme extérieure globalement parallélépipédique dont la direction longitudinale est parallèle aux rails R. A chacune de ses extrémités longitudinales, que l'on qualifiera par la suite d'extrémités avant et arrière pour faciliter la présente description, avec la convention arbitraire que la direction avant est dirigée vers la gauche sur les figures 1 , 4 et 7 à 9, le corps de plate-forme 18 est muni d'une paire de buttoirs 20 et d'un ensemble de ridelle 22. Sur chacun de ses côtés latéraux, le corps de plate-forme 18 est muni de ranchers 24, ici au nombre de cinq. De manière connue en soi, les ensembles de ridelle 22 et les ranchers 24 permettent de retenir en place le chargement constitué par les rails 2, notamment lorsque la plate-forme 10 roule sur les rails R.

De plus, afin de mieux assujettir le chargement constitué par les rails 2, la face supérieure 18A du corps de plate-forme 18 est équipée de traverses 26 qui sont réparties suivant la longueur de la plate-forme 10 et sur lesquelles reposent les rails 2, comme représenté sur la figure 2. La plate-forme 10 est également équipée de deux dispositifs 30 permettant, d'une part, de décharger du corps de plate-forme 18 les rails 2 et, d'autre part, de charger sur le corps de plate-forme des charges du même type que les rails 2 une fois que ces derniers ont été déchargés. Les deux dispositifs 30 sont répartis suivant la longueur de la plate-forme 10, en étant respectivement situés au niveau des quarts avant et arrière du corps de plate-forme 18. L'un de ces dispositifs 30 est représenté seul à la figure 3.

Chaque dispositif 30 comporte un pied cylindrique vertical 32 qui s'étend vers le haut depuis la région centrale d'une plaque de support inférieure 34 horizontale, en étant lié rigidement à celle-ci. La plaque 34 est rapportée et assemblée à demeure à la face supérieure 18A du corps de plate-forme 18. Dans sa partie supérieure, le pied 32 supporte un moyeu tournant 36, qui entoure le pied et qui est relié à ce dernier de manière à pouvoir tourner autour du pied par pivotement autour d'un axe géométrique vertical 38.

Chaque dispositif 30 comporte également un bras allongé 40, ici sous forme d'une poutre à section transversale en I, qui s'étend radialement à l'axe 38 depuis le moyeu 36, en étant lié rigidement à ce moyeu. Chaque bras 40 est muni d'un chariot mobile 42 déplaçable le long du bras entre les deux extrémités longitudinales de ce dernier, sous l'action d'un moteur électrique d'entraînement 44. Chaque chariot 42 porte un palan suspendu 46 qui, de façon connue en soi et non détaillée ici, intègre une chaîne de soulèvement d'une charge, non visible sur les figures, terminée par un crochet de levage 48.

Chaque dispositif 30 est en outre muni d'un pupitre de commande 50 qui permet à un utilisateur d'actionner le moteur 44 pour entraîner le chariot 42 en translation le long du bras 40. Avantageusement, chaque dispositif 30 est également muni de moyens de détection de la position relative des composants mobiles du dispositif par rapport au pied 32, ces moyens étant reliés au pupitre de commande 50. Ainsi, des éléments de détection, non visibles sur les figures car protégés par un carter 52, permettent de détecter la position angulaire du moyeu

36 autour du pied 32. De même, un capteur 54 est embarqué sur le chariot 42 de manière que sa présence soit détectée par des détecteurs de fin de course 56, respectivement situés aux deux extrémités longitudinales du bras 40.

Le wagon 1 comporte en outre une toiture 60 reliée à la plate-forme 10 par trois pieds verticaux répartis régulièrement suivant la longueur de la plate-forme, à savoir un pied avant 62 situé à l'extrémité avant du corps de plate-forme 18, un pied intermédiaire 64, situé au milieu du corps de plate-forme, et un pied arrière 66 situé à l'extrémité arrière du corps de plate-forme. La toiture 60 et les pieds 62, 64 et 66 sont représentés de manière isolée, dans leur configuration d'assemblage, à la figure 4.

Chaque pied 62, 64, 66 s'étend vers le haut depuis une plaque d'appui inférieure 63, 65, 67 horizontale qui est rapportée et solidarisée fermement à la face supérieure 18A du corps de plate-forme 18. Les extrémités supérieures des trois pieds sont reliées les unes aux autres par une poutre horizontale 68 qui s'étend sensiblement sur toute la longueur de la plate-forme 10 et qui, comme bien visible à la figure 5, présente une coupe transversale en I. Ainsi, la poutre 68 est constituée d'une moitié de poutre avant 68 ₁ , qui relie les pieds 62 et 64, et d'une moitié de poutre arrière 68 ₂ , qui relie les pieds 64 et 66. En pratique, la poutre 68 peut être réalisée d'une seule pièce ou, au contraire, résulter de l'assemblage rigide de deux poutres élémentaires correspondant respectivement aux deux moitiés de poutre 681 et 682.

A chacune de ses extrémités longitudinales, la poutre 68 est munie d'une plaque transversale de fermeture 70.

Chaque moitié de poutre 68 ₁ , 68 ₂ est associée à trois panneaux de toit, à savoir un panneau de toit fixe 72 _{1 ;} 72 ₂ et deux panneaux de toit mobiles, respectivement avant 74i, 74 ₂ et arrière 76i, 76 ₂ . Ces différents panneaux sont globalement horizontaux, étant précisé que, dans un plan transversal à la plateforme 10, ils présentent une section globalement bombée vers le haut, comme bien visible aux figures 2 et 5. Chaque panneau 72 _! , 72 ₂ est qualifié de fixe dans le sens où il est relié rigidement à la plate-forme 10 par un potelet vertical 78i, 78 ₂ solidaire de la moitié de poutre correspondante 681, 68 ₂ , situé au milieu de cette moitié de poutre. L'extrémité supérieure de chaque potelet 78i, 78 ₂ est solidarisée à la face

inférieure du panneau fixe 72i, 72 ₂ , et ce par tout moyen approprié, tandis que son extrémité inférieure forme une interface mécanique 8O1, 8O2 à même d'être fixé à l'extrémité supérieure 32A d'un des pieds 32 des dispositifs de chargement et déchargement 30, comme bien visible sur la figure 2. Les panneaux fixes 72i et 72 ₂ s'étendent ainsi à demeure respectivement au-dessus d'un des dispositifs 30, en couvrant des parties longitudinales respectives 10A et 10B de la plate-forme 10, au niveau desquelles sont respectivement disposés les deux dispositifs 30. Avantageusement, chaque panneau fixe 72i, 72 ₂ présente une longueur suffisante pour couvrir en totalité le bras 40 du dispositif correspondant 30 lorsque ce bras s'étend suivant la direction longitudinale de la plate-forme 10, comme représenté sur la figure 1.

Chacun des panneaux 74 _{1 ;} 74 _2, 76i, 76 ₂ est qualifié de mobile dans le sens où il est déplaçable par rapport à son panneau fixe associé 72i, 72 ₂ suivant la direction longitudinale de la plate-forme 10. A cet effet, chacun de ces panneaux mobiles est porté par un chariot de déplacement, seul le chariot du panneau 1A _\ étant référencé sur les figures, sous la référence 82, comme représenté sur les figures 2 et 4 à 6. Par la suite, seul le chariot 82 va être décrit plus en détail, étant entendu que les chariots respectifs des autres panneaux mobiles 74 ₂ , 76i, 76 ₂ présentent une structure identique. Le chariot 82 présente une forme globale allongée suivant la direction longitudinale de la plate-forme 10 et comporte deux pièces d'extrémité longitudinale, à savoir une pièce d'extrémité avant 82A et une pièce d'extrémité arrière non visible sur les figures, respectivement solidarisées aux bords avant et arrière du panneau 74 _ï . Chaque pièce d'extrémité est munie de deux paires latérales de galets de roulement sur, respectivement, les parties latérales de l'aile supérieure horizontale 68A de la poutre 68, comme représenté à la figure 6 sur laquelle sont visibles les galets 82B de la paire gauche associée à la pièce d'extrémité avant 82A. Les deux pièces d'extrémité longitudinale du chariot 82 sont reliées par, d'une part, un longeron 82C et par une crémaillère 82D. Cette crémaillère 82D est en prise d'engrènement avec une roue dentée 84 liée en rotation à l'arbre de sortie horizontal d'un moteur électrique réversible 86 porté par un support 88 solidarisé fixement à la poutre 68. Lorsque le moteur 86 est actionné, il entraîne en rotation sur elle-même la roue 84, ce qui entraîne en

translation horizontale, par rapport à la poutre 68 et donc par rapport à la plateforme 10, la crémaillère 82D et, par là, l'ensemble du chariot 82 ainsi que le panneau 1A _\ qui est solidaire de ce chariot, et ce vers l'avant ou vers l'arrière selon le sens d'entraînement du moteur. Avantageusement, le chariot 82 est associé à un détecteur 90 de position du chariot : par exemple, ce détecteur est solidarisé fixement à la poutre 68 de telle sorte qu'un élément de détection de ce détecteur, par exemple un galet, soit sollicité par le chariot 82, notamment par une palette 82E liée rigidement à la pièce d'extrémité avant 82A, lorsque le panneau 1A _\ est translaté au maximum vers l'arrière, tandis que ce même élément de détection est sollicité par la pièce d'extrémité arrière du chariot 82 lorsque le panneau 1A _\ est translaté au maximum vers l'avant. Autrement dit, le détecteur 90 permet de détecter les fins de course du panneau 74i vers l'avant ou vers l'arrière le long de la poutre 68.

Le wagon 1 comporte également une armoire de commande 92, visible de manière non détaillée à la figure 1 , qui permet de commander l'actionnement des moteurs, dont le moteur 86, respectivement associés aux chariots de déplacement des panneaux mobiles 74 _{1 ;} 7A ₂ , 76i et 76 ₂ . Dans le mode de réalisation considéré ici, l'armoire 92 est supportée par le châssis 12, de manière à être accessible à un utilisateur au niveau d'un des côtés latéraux de la plate-forme 10. En plus d'être reliée au moteur 86 associé au panneau 74i et aux moteurs analogues associés aux autres panneaux mobiles 74 ₂ , 76i et 76 ₂ à des fins d'actionnement de ces quatre moteurs, l'armoire de commande 92 est reliée aux dispositifs de chargement et déchargement 30, plus précisément à leur pupitre de commande 50, à des fins de désactivation réversible de ces dispositifs. Plus précisément, l'armoire de commande 92 permet, selon la position des panneaux mobiles 74i, 74 ₂ , 76i et 76 ₂ , d'empêcher l'actionnement des moteurs 44, par exemple en coupant leur alimentation électrique. Cet aspect sécuritaire du wagon 1 va être décrit plus en détail ci-après, dans le cadre de la description d'un exemple d'utilisation du wagon en regard des figures 1 et 7 à 9, étant remarqué que, pour des raisons de clarté, de nombreux détails de réalisation du wagon 1 ne sont pas repris ou bien sont indiqués uniquement de manière très schématique sur les figures 7 à 9.

Initialement, on considère que le wagon 1 est dans la configuration représentée à la figure 1. Les quatre panneaux mobiles 74i, 74 ₂ , 76i et 76 ₂ sont alors dans des positions respectives escamotées vis-à-vis de leur panneau fixe correspondant 72i, 72 ₂ : les panneaux avant 74i et 74 ₂ sont alors dans un état translaté au maximum vers l'arrière tandis que les panneaux arrières 76i et 76 ₂ sont dans un état translaté au maximum vers l'avant. Dans ces conditions, les panneaux 74i et 76i sont, quasiment intégralement, disposés au dessous du panneau fixe 72i, chacun par superposition suivant la verticale. Il en est de même pour les panneaux 74 ₂ et 76 ₂ vis-à-vis de leur panneau fixe 72 ₂ . Il en résulte que la partie d'extrémité avant et la partie d'extrémité arrière de la moitié de poutre 68 ₁ , ainsi que la partie d'extrémité avant et la partie d'extrémité arrière de la moitié de poutre 68 ₂ ne sont pas recouvertes par les panneaux mobiles, de telle sorte que les parties longitudinales 1 OC, 10D, 10E et 10F de la plate-forme 10, respectivement situées à l'aplomb vertical de ces parties d'extrémité des deux moitiés de poutre, sont découvertes vers le haut, tandis que, eu égard à la présence permanente des panneaux fixes 72i et 72 ₂ , les parties de plate-forme 10A et 10B, respectivement interposées de manière adjacente entre les parties 10C et 10D et entre les parties 10E et 10F, sont quant à elles recouvertes par ces panneaux fixes. Autrement dit, dans cette configuration du wagon 1 , la toiture 60, qui inclut tous les panneaux de toit 72i, 72 ₂ , 74i, 74 ₂ , 76i et 76 ₂ , ne couvrent pas la plateforme 10 sur toute sa longueur, mais présentent trois zones longitudinales ajourées Z, réparties suivant la longueur de la plate-forme et respectivement situées à l'aplomb vertical de la partie de plate-forme 10C, à l'aplomb vertical des parties de plate-forme cumulées 10D et 10E en étant centrée sur le pied intermédiaire 64, et à l'aplomb vertical de la partie de plate-forme 10F. Des chaînes ou des moyens de levage analogues peuvent ainsi être introduits au travers de ces trois zones ajourées Z, en particulier afin de charger sur la plateforme 10 les rails 2, non représentés sur les figures 7 à 9, à l'aide d'un appareil de manutention aérien, tel qu'un portique ou un pont roulant, les rails 2 étant introduits entre la plate-forme 10 et les panneaux de la toiture 60 de manière latérale au wagon 1. Typiquement, une telle opération de chargement aérien du

wagon 1 est effectuée alors que ce dernier est à l'arrêt dans une station de maintenance dédiée à cet usage.

Dans un deuxième temps, on considère que le wagon 1 quitte la station de maintenance précitée, en roulant sur les rails R, jusqu'à atteindre un site d'intervention le long de la voie ferrée des rails R. Au niveau de ce site d'intervention, les rails 2 stockés sur la plate-forme 10 sont par exemple à décharger et, pour ce faire, l'utilisateur va se servir des dispositifs 30. Toutefois, la mise en mouvement de ces dispositifs 30 est, pour des raisons de sécurité, en particulier liées à la norme NF F 58-002 ou au projet de norme prEN 14033-1 , incompatible avec la présence d'une caténaire C alimentée en électricité, courant en altitude au dessus des rails R, comme représenté de manière schématique sur les figures 7 et 8. La modularité de la toiture 60 présente alors tout son intérêt.

En effet, alors que le wagon 1 est stationné à proximité du site d'intervention, l'utilisateur commande, par le biais de l'armoire 92, le déploiement des quatre panneaux mobiles 74 _! , 74 ₂ , 76i et 76 ₂ depuis leur position escamotée, représentée à la figure 1 , jusqu'à des positions déployées respectives, comme représenté dans des états intermédiaires successifs sur les figures 7 et 8.

Plus précisément, l'utilisateur commande d'abord le déploiement du panneau 74i par rapport au panneau fixe 72 _! , c'est-à-dire que, par l'intermédiaire de l'armoire de commande 92, il actionne le moteur 86 de manière à translater le chariot 82 et donc le panneau 74i vers l'avant, comme indiqué par la flèche Fi à la figure 7, jusqu'à ce que ce panneau atteigne sa position déployée représentée à la figure 7, dans laquelle le panneau recouvre la partie de plate-forme 10C. Dans sa position déployée, le panneau 74 _ï est quasiment en totalité disposé en saillie vers l'avant du panneau 72 _{1 ;} sans discontinuité entre eux, suivant la direction longitudinale de la plate-forme 10. Ensuite, de façon analogue, l'utilisateur commande le déploiement motorisé des panneaux 76 ₂ puis 74 ₂ , de sorte qu'il lui reste à déployer le dernier des quatre panneaux, à savoir le panneau 76i . La figure 8 illustre le déploiement en cours de ce panneau 76i, sa translation vers l'arrière étant indiquée par la flèche F ₂ . Le moteur d'entraînement de ce panneau 76i présente la particularité par rapport aux moteurs d'entraînement des trois autres panneaux mobiles, d'intégrer un limiteur d'intensité pour éviter que, lorsque le panneau 76i atteint sa position déployée, il ne s'emmanche violemment dans le

panneau 74 ₂ déjà déployé et que ces deux panneaux ne se coincent ainsi l'un avec l'autre. Bien entendu, un autre ordre de déploiement des quatre panneaux mobiles que celui décrit juste ci-dessus est possible, dans la mesure où, in fine, les quatre panneaux sont déployés, avec le bord arrière du panneau 76i et le bord avant du panneau 74 ₂ accolés l'un à l'autre ou se chevauchant légèrement, sans toutefois être coincés l'un vis-à-vis de l'autre.

Une fois que les quatre panneaux mobiles 74i, 74 ₂ , 76i et IQ ₂ sont dans leur position déployée, l'utilisateur en est averti par l'armoire de commande 92 qui reçoit des signaux correspondants de la part des détecteurs de fins de course 90 respectivement associés à ces quatre panneaux. Avantageusement, dans la mesure où l'armoire de commande 92 a également reçu de la part des détecteurs 90 des signaux représentatifs du fait que chacun des panneaux mobiles est dans sa position escamotée, cette armoire 92 commande, dès que l'un des quatre panneaux mobiles quitte sa position escamotée pour sa position déployée et tant que les panneaux mobiles ne sont pas tous les quatre dans leur position déployée, l'actionnement de moyens d'avertissement lumineux et/ou sonore à l'attention de l'utilisateur, tels qu'un gyrophare 94 et une sirène 96 (figure 1 ).

Le wagon 1 est alors dans une configuration permettant à l'utilisateur d'utiliser en toute sécurité les dispositifs de chargement et déchargement 30, malgré la présence de la caténaire sous tension C puisque la toiture 60 recouvre alors en continu toute la plate-forme 10, en étant interposé entre les composants mobiles de ces dispositifs 30 et les rails 2 qui vont être déchargés à l'aide de ces dispositifs depuis la plate-forme 10. Les normes de sécurité précitées sont ainsi respectées, si bien que l'armoire 92 suspend la désactivation des dispositifs 30 qu'elle maintenait jusqu'alors, c'est-à-dire que ces dispositifs peuvent alors être utilisés, en étant commandé notamment à l'aide de leur pupitre 50.

La figure 9 illustre d'ailleurs l'utilisation d'un des dispositifs 30 : le bras 40 de ce dispositif ne s'étend plus en longueur suivant la direction longitudinale de la plate-forme 10, comme sur les figures précédentes, mais s'étend perpendiculairement à cette direction longitudinale, de manière que le chariot 42 puisse, en fonction de sa position le long du bras 40, être disposé soit verticalement à l'aplomb de la face supérieure 18A du corps de plate-forme 18, soit à l'extérieur de la projection verticale de cette face 18A. On comprend ainsi

que les rails 2 stockés sur la plate-forme 10 peuvent alors être soulevés par le palan 46, puis être déplacés par translation du chariot 42 jusqu'à l'extérieur de la plate-forme 10, latéralement à cette dernière. En pratique, le pivotement du bras 40 entre sa position à la figure 1 et sa position à la figure 9 est réalisé manuellement par l'utilisateur, en agissant directement sur le moyeu 36 qui est pourvu à cet effet de poignées 58. En outre, le moyeu 36 est avantageusement bloqué dans l'une et l'autre des deux positions privatées précitées à l'aide d'une broche d'arrêt 59 (figure 3) que l'utilisateur met en place pour verrouiller en position le bras 40. Divers aménagements optionnels et variantes du wagon 1 sont par ailleurs envisageables. A titre d'exemples :

- les deux dispositifs de chargement et déchargement peuvent être synchronisés en ce qui concerne le déplacement de leur chariot 44, en particulier lorsque les rails à manutentionner 2 présentent une longueur supérieure à la moitié de celle de la plate-forme 10 ;

- de même, si les rails à manutentionner 2 sont plus longs que la plate-forme 10, deux voire davantage de wagons 1 sont associés "en série" et asservis conjointement ;

- en cas de disfonctionnement du moteur 86 et des moteurs d'entraînement analogues ou, plus généralement, en cas de coincement des panneaux mobiles 74i, 74 ₂ , 76i et 762, les moteurs précités intègrent un système de débrayage manuel que l'utilisateur sollicite pour, le cas échéant, entraîner manuellement un ou plusieurs des panneaux mobiles entre leurs positions escamotée et déployée ; - à des fins de sécurité, le wagon 1 est équipé de plusieurs boutons d'arrêt d'urgence ;

- l'alimentation électrique des différents moteurs embarqués sur le wagon 1 est assurée soit par une source extérieure si celle-ci est disponible, soit par un groupe électrogène également embarqué sur le wagon 1 , notamment agencé dans le châssis 12, un tel groupe électrogène étant par exemple visé par la référence 98 à la figure 1 , et/ou

- divers éléments d'équipement conventionnels du wagon 1 peuvent être rapportés sur celui-ci, du moment qu'ils ne gênent pas le déploiement des

panneaux mobiles ; en particulier, des lampes d'éclairage, visées par les références 99, peuvent être agencées au niveau du châssis 12 ainsi que le long du côté inférieur de la poutre 68.