Login| Sign Up| Help| Contact|

Patent Searching and Data


Title:
CHITOSAN HYDROGEL FOR REPAIRING NERVE TISSUE
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2014/013188
Kind Code:
A1
Abstract:
The present invention relates to microparticles of chitosan hydrogel having a median size d50 of 1 to 500 pm (obtained from a number distribution), the chitosan having an acetylation degree no higher than 20 % and the concentration thereof in the hydrogel being 0.25 wt % to 5 wt % relative to the total weight of the hydrogel, for use in nerve-cell regeneration and/or in repairing the nervous system, advantageously the central nervous system, and/or in grafting nerve cells and/or in the treatment of neurodegenerative diseases and/or in the treatment of paralysis; the invention further relates to an implant including an aqueous suspension of microparticles mixed with Schwann cells and/or stem cells and/or trophic factors.

Inventors:
NOTHIAS FATIHA (FR)
SOARES SYLVIA (FR)
DAVID LAURENT (FR)
MONTEMBAULT ALEXANDRA (FR)
Application Number:
PCT/FR2013/051710
Publication Date:
January 23, 2014
Filing Date:
July 16, 2013
Export Citation:
Click for automatic bibliography generation   Help
Assignee:
UNIV CLAUDE BERNARD LYON (FR)
INST NAT SCIENCES APPLIQ (FR)
UNIV JEAN MONNET SAINT ETIENNE (FR)
CENTRE NAT RECH SCIENT (FR)
INST NAT SANTE RECH MED (FR)
UNIV PARIS CURIE (FR)
International Classes:
A61L27/20; A61L27/52
Other References:
CHO ET AL.: "Chitosan nanoparticle-based neuronal membrane sealing and neuroprotection following acrolein-induced cell injury", JOURNAL OF BIOLOGICAL ENGINEERING, vol. 4, no. 2, 2010, pages 1 - 11, XP002695806
YING YUAN ET AL.: "The interaction of Schwann cells with chitosan membranes and fibers in vitro", BIOMATERIALS, vol. 25, 2004, pages 4273 - 4278, XP002695803
KARIN S. STALEY ET AL.: "Biomaterial design strategies for the treatment of spinal cord injuries", JOURNAL OF NEUROTRAUMA, vol. 27, 2010, pages 1 - 19, XP002695805
Attorney, Agent or Firm:
SARLIN, Laure et al. (FR)
Download PDF:
Claims:
REVENDICATIONS

1. Microparticules d'hydrogel de chitosane de taille médiane d50, obtenue à partir d'une distribution en nombre, comprise entre 1 et 500 μπι le chitosane ayant un degré d'acétylation inférieur ou égal à 20 % et sa concentration dans I'hydrogei étant comprise entre 0,25 et 5% en poids par rapport au poids total de i'hydrogei, pour leur utilisation dans la régénération neuronaie et/ou dans la réparation du système nerveux, avantageusement du système nerveux central, et/ou dans la greffe de neurones ou de précursseurs de cellules neurales et ou dans le traitement des maladies neurodégénératives et/'ou dans le traitement des liaisons ischémsques et/ou dans le traitement des paralysies.

2» Microparticuies selon la revendication 1 caractérisées en ce que la réparation, Sa régénération ou le traitement des paralysies fait suite à une lésion traumatîque du système nerveux, avantageusement de la moelle épinière,

3» Microparticules selon Tune quelconque des revendications i ou 2, caractérisées en ce que leur taille médiane d50, obtenue à partir d'une distribution en nombre, est comprise entre 5 et 300 pm,

4. Microparticules selon l'une quelconque des revendications i à 3, caractérisées en ce que le degré d'acétylation du chitosane est inférieur à 5 %.

5. Hicroparticules selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisées en ce que la concentration du chitosane dans i'hydrogei est inférieure à 4 % en poids par rapport au poids total de i'hydrogei.

6, Hicroparticules selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisées en ce que i'hydrogei est un hydrogel physique de chitosane.

7. Micropartfcuies seion l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisées en ce qu'elles se trouvent sous la forme d'une suspension aqueuse avantageusement ayant une viscosité supérieure à 1000 Pa.s mesurée en mode continu à 22°C pour une vitesse de essai liement de 0,001 s"1,

8, Microparticules selon la revendication 7 caractérisées en ce que la suspension est injectable ou implantable par chirurgie.

§« Hicropartlcules selon l'une quelconque des revendications 7 ou 8, caractérisées en ce qu'elles sont mélangées avec des cellules de Schwann et/ou des cellules souches et/ou des facteurs trop iques,

10» Hicropartlcules selon Tune quelconque des revendications 1 à 9 pour le traitement de la maladie d¾liheimer, de la maladie de Parkinson, ou de la sclérose en plaque.

11. implant comprenant une suspension aqueuse de microparticules telles que définies dans la revendication 9,

Description:
HYDROGEL DE CHITOSANE POUR LA REPARATION DU TISSU NERVEUX

La présente invention concerne le domaine général de la régénération axonale à travers une cicatrice gliale, en particulier produite par un traumatisme du système nerveux central (SNC) ou périphérique (SNP) tel que les lésions traumatiques de la moelle épinière.

Les lésions traumatiques de la moelle épinière (ME) conduisent à une paralysie, une perte de la sensation et une douleur chronique. Dans la grande majorité des cas chez l'homme (comme chez le rongeur dans les modèles expérimentaux), ces lésions se traduisent par la rupture de connexions nerveuses entre le cerveau et le reste du corps, suivie par une neurodégénérescence progressive à partir du site lésionnel et la formation d'une cavité entourée d'une cicatrice gliale. L'ensemble constitue une barrière à la fois physique et chimique pour la repousse des axones. La barrière chimique est due à une importante production par les cellules non neuronales de molécules inhibitrices (cytokines, protéoglycans (i.e. CSPG (Chondroitin sulfate protéoglycans) de la matrice extracellulaire et de molécules chémorépulsives). D'autres molécules inhibitrices proviennent de la myéline (myelin-derived protein Nogo-A, MAG (Myelin-Associated Glygoprotein et Omgp Oligodendrocyte myelin glycoprotein); elles sont exposées dans la MEC suite à la démyélinisation des axones. L'apport en facteurs trophiques reste malheureusement faible. Ainsi, la réparation du réseau neuronal rompu est bloquée.

En plus de ces effets inhibiteurs, la biodisponibilité de facteurs trophiques favorisant la survie et la régénération axonale est assez limitée. En comparaison, le système nerveux périphérique est plutôt susceptible d'une réparation et d'une régénération axonale, après une lésion traumatique, grâce à la réponse rapide inflammatoire des macrophages et l'action des cellules de Schwann (cellules myélinisantes du SNP), en faveur d'une élimination rapide des débris cellulaires et de la myéline. Cependant, dans le cas des lésions sévères, la régénération complète est quelquefois limitée en raison de ia difficulté à guider les fibres vers les cibles périphériques appropriées.

Néanmoins , , ie SNC des mammifères est doté d'une grande plasticité neuronaie. Ainsi, après une lésion partielle de la ME,, les axones épargnés peuvent subir des remaniements et participer à une récupération fonctionnelle, liée essentiellement à une pousse de prolongements coiiatéraux (ou w sprouting"). Ce sont ces observations qui ont déclenché depuis, le développement de stratégies thérapeutiques pour la réparation du système nerveux endommagé (Nothias F {2011} Stimuler ia repousse axonale, in "Régénération nerveuse, des ceiiuies souches aux interfaces cerveau-machine", spécial issue magazine, BIOFIMJR VOL 30/322 JUIN201Î, pp.36-40).

Plusieurs modèles expérimentaux ont été développés pour stimuler la repousse axonale en luttant contre l'action inhîbitrice des protéines contenues dans la cicatrice giiale :

- Injection de l'anticorps INI pour antagoniser l'effet inhibiteur de certaines composantes de ia myéline ( ogo, MAG et Omgp) qui partagent le même récepteur au niveau du neurone, Nogo-A,

- Dégradation par une enzyme spécifique (ChABC, une Chondrotinase de type ABC) au niveau de la matrice extraceiiulaîre du protéoglycan CSPG, inhibiteur également de la pousse axonale,

- Injection de peptide mimant l'effet de molécules d'adhérence favorable pour ia pousse axonale. C'est le cas de peptide mimant la fonction de î'oligosaccharide PSA (acide polysialique) qui dans le cerveau est iié à la molécule d'adhérence NCAM (neural ceiî adhésion molécule). La IMCAM au cours du développement est riche en PSA et joue un rôle primordial pour la croissance et îa fasclcuiation des faisceaux de fibres. - Manipulation génétique pour réduire la réaction gliaie particulièrement celle des astrocytes,

- Apport de facteurs neurotrop iques (BDNF (Brain-derived neurotrophic factor), T3 (Neurtrophln 3)) ou de cellules ayant un effet trophlque sur les neurones pour augmenter le taux de survie et également pour promouvoir une repousse axonale.

- Substitution du tissus lésé par une transplantation de neurones embryonnaires, de cellules souches, cellules de Schwann (cellules myéisnisantes du système nerveux périphérique) ou encore des cellules engainantes du bulbe olfactif pour guider et éventuellement myéiiniser les axones,

Dans la majorité des modèles expérimentaux de réparation de la moeile épinière (ME) traumatique, seul un nombre faible d'axones régénère et peu d'entre eux arrivent à traverser l'ensemble du site léslonnel Deux obstacles majeurs subsistent qui! faudrait lever ;

(I) il est nécessaire de contrôler la fenêtre temporelle pour une repousse axonale efficace : il faut agir le plus rapidement possible après ia lésion ;

(il) Il faut prendre en compte l'organisation spatiale du site léslonnel pour offrir non seulement un milieu permissif mais également une organisation spatiale contribuant au guidage de la repousse.

Des matériaux polymères bioactifs et biodégradables, naturels ou synthétiques, ont été également utilisés pour créer un support physique et mécanique à la croissance axonale, et/ou mimer l'effet biologique d'une matrice extraceSîuîaire. C'est le colfagène, un composant majeur de la matrice extracellulaire, sous la forme dtiydrogel, qui a été le plus utilisé. Cependant, alors que son implantation dans le SIMP a abouti à une meilleure régénération axonale, au niveau du SUC seule sa combinaison avec un apport de facteurs trophiqu.es a montré une amélioration fonctionnelle partielle, En outre, tes Implants polymères utilisés devaient en général avoir une forme permettant de guider la régénération axonale (ex : implants tabulaires sous forme de bridges).

Le chitosane est un polymère bioactif et biodégradable connu dans l'état de la technique, notamment pour ses propriétés de biocompatibilité, de bio-résorbabllsté et cicatrisantes,, Ces propriétés ont été utilisées, en médecine et en chirurgie, entre autres.

Le chitosane est un polymère d'origine naturelle obtenu par désacétylation de la chitine, La chitine est un biopoiymère de haut poids moléculaire, non-toxique et biodégradable, et c'est, avec la cellulose, le polysaccharide le plus répandu dans la nature, La chitine est constituée d'une chaîne linéaire dont la structure contient des unités de répétition de type giucosamlne (GixN) et M-acétylglucosamine (GLc Ac) liées par une liaison β,(1->4). L'extraction de la chitine à partir de carapaces de crustacés et/ou d'endosquelettes de calamars, se fait principalement par voie chimique, puis la transformation par désacétylation de la chitine dans de la soude concentrée à chaud permet d'obtenir le chitosane. De par sa biocompatibilité avec les tissus humains et ses propriétés cicatrisantes, le chitosane a démontré son efficacité sous diverses formes physiques telles que des geis, poudres ou films, dans divers produits tels que des pansements, emplâtres, peau artificielle, pansement cornéen, fils de suture en chirurgie qui se résorbent naturellement après cicatrisation, mais aussi dans ta réparation osseuse ou dans la réparation d cartilage {Montembault et al Biochimie, 88, 2006, pages 551-564} et en chirurgie dentaire, dans ies implants ou dans la cicatrisation des gencives, dans des lentilies de contact bien tolérées. Le chitosane a également été utilisé comme implant intrathécai sous vertébral dans les colonnes vertébrales de rats (Klm Howard et ai Journal of Biomédical Materials Research, 15 juin 2011, vol 97A, numéro , pages 395-404, Toutefois, l'implant utilisé avait Sa forme d'une feuille non poreuse et le test mis en œuvre était destiné à montrer que ce biopolymère était biocompatible et pouvait donc être utilisé pour des applications à long terme dans la réparation de la moelle épinière. Ce document ne décrit donc pas de repousse axonale dans le cas de l'utilisation du chitosane sous forme de feuilles non poreuses, En outre, il est fort probable qu'une telle repousse soit impossible, vu la forme du chitosane utilisé.

Dans l'article de synthèse de Karin S, Straley et al, (J Neumtrauma, 2010 January; 27(1): 1-19 dot 10 089/neu.2009.094S r il est indiqué que des échafaudages de chitosane ont été utilisés pour transférer des greffes de nerfs viables, des cellules souches neurales, et des cellules progénitrices neurales dans la colonne vertébrale de rats^ ce qui a favorisé la régénération axonale. Toutefois, dans ces applications le chitosane n'est jamais utilisé seul et est toujours sous forme de blocs. En outre le chitosane est cité parmi de nombreux autres biomatériaux tels que le coilagène, les Poiy α-hydroxy acides, l'acide hyaluronlque et la fibrine, sans que le chitosane ne soit indiqué comme particulièrement plus intéressant que ces autres matériaux,

D'une façon générale,, les hydrogels utilisés dans le développement de stratégies thérapeutiques pour la moelle épinière ou nerf périphérique, ont été conçus essentiellement sous forme de tubes à large diamètre, comme support pour y adhérer et confiner des cellules favorables pour la repousse axonale comme les cellules de Schwann. Par ailleurs, plusieurs de ces études ont utilisé le chitosane mélangé avec des protéines ou des po!ysacchar!des tels que la gélatine, coiiagène, poiy-D-iysine ou encore de Tagarose ; le chitosane ayant la plus faible concentration dans la mixture (Zuidema et al, 2011, Âcta Biomateriaia 7:1634-1643; Karin et al, 2010, uma! of Neurotrauma, 27 : 1-19 ; Annahi et al, ssue Eng Part B Rev, 2010, 16: 371-383 ; revue de Yang T~L, 2011, Int. 1 Mol.S f 12, 1936-1963 ; PfïsterlA et ah, 2007, J Bio ed Mater Res A. 30:932-7).

La publication de Youngnam Cho et al, dans Biological engineering 2010, 4, 2 intitulée « chstosan nanoparticfe-based neuronal membrane sealing and neuroprotection fbllowing acrolein-induced ceti injury » décrit l'utilisation de nanoparticuies particules de complexes formés de chitosane et de sulfate de dextran ou de tripolyphosphate de sodium:, dans iesquels est incorporé ou non de Itsydraiazine et évalue leur utilisation dans un modèle in vitro d'effet neuro-protecteur, Compte-tenu de la taille des particules décrites dans ce document, qui est de 250-3QQnm, il est démontré que les particules sont intemaîisées dans les cellules cultivées in vitro (comme illustré sur la Figure 9).

De façon surprenante, les inventeurs ont découvert que des microparticules d'hydrogei de chitosane pouvaient être utilisées avec succès comme implant dans la régénération axonale, à condition que le chitosane ait un faible degré d'acétylatloo, sans avoir besoin de conférer à l'implant une forme permettant de guider les axones, tels que les tubes. En effet, l'implant à base de microparticules a une forme physique ouverte et poreuse, plus importante que ce que peut offrir un bioc Les résultats obtenus chez le rat montrent que ces microparticuies d'hydrogel peuvent être utilisées avec succès en particulier dans la réparation des lésions de la moelle épinière puisque ies axones traversent le site îésionnel sur une longue distance (3 à 4 mm au moins). Les inventeurs ont découvert que l'introduction du chitosane réduit la réaction des astrocytes, à la fois morphologique et moléculaire, En effet, ces cellules sont connues pour réagir rapidement à l'introduction d'un élément qui ne fait pas partie du tissu nerveux, elles forment une barrière avec leurs prolongements de façon à créer une frontière entre le tissu endommagé et le tissu sain. Elles sécrètent aussi des molécules dont la plupart sont inhibitrices pour ia repousse axonale (exemple le CSPG). Par ailleurs, les inventeurs ont découvert que même les astrocytes peuvent migrer à travers l'implant et leur prolongement à la frontière de la lésion est associé aux axones qui repoussent, un phénomène qui est décrit au cours du développement du système nerveux. Un tel effet sur les astrocytes et les axones n'avait jamais été démontré dans les modèles expérimentaux utilisés auparavant: le nombre d'axones obtenus dans ces modèies était insuffisant pour envahir l'ensemble de la lésion, autour des 10%. Les inventeurs ont découvert que le chitosane n'a pas uniquement des propriétés adhésives mais également attractives. Ils ont noté que la rétraction des axones est très réduite, ce qui explique tes nombreuses fibres qui repoussent à travers la lésion,

La présente invention concerne donc des microparticules d'hydrogel de chitosane de taille médiane d50 pour une distribution en nombre comprise entre 1 et 500 pm, le chitosane ayant un degré d'acét laSon inférieur ou égal à 20 % et sa concentration dans Phydrogei étant comprise entre 0,25 et 5% en poids par rapport au poids total de i'hydrogel, pour une utilisation dans la régénération neuronale et/ou dans la réparation du système nerveux (central ou périphérique), avantageusement du système nerveux centrai (en particulier la moelle épinière), et/ou dans la greffe de neurones et/ou dans le traitement des maladies neurodégénératives (telles que la maladie d'Alzhelmer ou de Parkinson) et/ou dans le traitement des paralysies.

Avantageusement, la réparation ou la régénération ou le traitement des paralysies fait suite à une lésion, en particulier traumadque du système nerveux (centrai ou périphérique telles qoe les lésions sévères do nerf périphérique), encore pius avantageusement du système nerveux centrai, en particulier du cerveau ou, de préférence, de la moelle épinlère.

En effet, ies micropartlcules sont implantées, soit au niveau de la lésion, en particulier de ia lésion traurrsatique, afin de combler cette lésion, soit à l'endroit où la repousse axonale ou ia réparation ou la greffe doit avoir lieu. Les microparticules sont donc avantageusement implantées par Injection , de façon encore plus avantageuse par chirurgie.

Le traitement peut ne pas faire suite à une lésion traumatique comme dans le cas des lésions neurodégénératives. Ces lésions neurodégénératives ne sont pas dues à un impact physique» Elles entraînent la perte de neurones dans des sites précis, les axones en provenance d'autres régions se retrouvent alors sans cellules cibles et ne peuvent donc plus jouer leur rôle. D'une part, l'implantation au niveau de la lésion des micropartlcules selon ia présente invention peut créer un milieu favorable pour stimuler leur repousse vers d'autres neurones non endommagés. D'autre part, les neurones connectés au départ à la région lésée voyant un déficit d'entrée d'information afférente, l'implantation de partlcuies peut également stimuler la repousse de collatérales des axones voisins.

Le chitosane utilisé dans le cadre de l'invention est obtenu par désacétylation de ia chitine en milieu alcalin {Robert GAF Chfttn Q misbry,

Macmillan Press Ltd Ed., London, 1992), la chitine étant le polymère de structure des exosquelettes des arthropodes (A Domard et G. Chaussard; New Approach in the Study of the Production of Œtosan from Squid Pens; Kinetics f Thermodynamic and Structurai Aspects, In Adv. Chitin Se 5, 1-5, 2002; K. Kurita et ai.; Squid Chitin as a Potentiai Alternative Chitin Source: Deacetyiation Behavior and C aracteristic Properties» 1 Poiym. ScL Part A 31, 485-491, 1993), des endosqueiettes des céphalopodes (K~ M. Cauciiie; An Attempt to Estimais Crustaœan C itin Production in the Hydrosphère. In Adv, Chitin ScL 2 32-39, 1997) ou encore des parois cellulaires de certains champignons ou aiguës» Par conséquent, hormis dans les cas où le degré d'acétyiation est de 0%, le chi osane est un copoiymère des deux monomères suivants : le 2~acétamido-2-désoxy~D- gîucopyranose et le 2-amino-2~désoxy-D~glucopyranose liés par une liaison glycosidique β,{1->4). En particulier, Se chitosane est disponible dans le commerce, par exemple chez Hahtani Chitosan par dësacétylatîon de la chitine de calamar ou de crevette .

Le chitosane utilisable dans le cadre de la présente Invention possède un degré d'acétyiation inférieur ou égal à 20 %, c'est-à-dire compris entre G et 20 %. En effet, si un degré d'acétyiation plus important est utilisé, les inventeurs se sont aperçus que le chitosane ne permet pas la régénération axonaie et en outre, induit une réaction Inflammatoire importante. Avantageusement, te chitosane utilisable dans ie cadre de la présente Invention possède un degré d'acétyiation compris entre 0 et 10%, de façon avantageuse inférieur à 5 %, de façon encore plus avantageuse compris entre i et 4%, en particulier d'environ 3%. Le degré d'acétyiation influe, en outre, sur la biorésorbabilité du chitosane, lorsque celui-ci est impianté dans un organisme, c'est à dire sa dégradation dans l'organisme, en particulier le corps humain, qui aboutit à sa disparition, ses produits de dégradation étant métabolisés ou excrétés par l'organisme. En effet, plus le degré d'acétylation croît, plus îa cinétique de biodégradation et de biorésorption est élevée, Celui-ci sera donc choisi en fonction de l'application visée. Dans le cadre de ia présente invention, le degré d'acétyiation du chitosane est mesuré en utilisant Sa tectioique de RMN du proton, en suivant la méthodologie d'Hiraî (Asako Mirai ? Hisashi Odani t Akîo Nakaji a ? Poly er Bulletin (1991) Volume: 26, Issue: 1, Publlsher: Sprmger, Pages: 87-94),

Dans un mode de réalisation particulier la masse molaire du chitosane est supérieure à 180 000 g/mol, avantageusement supérieure à 200 000 g/mol, de façon avantageuse supérieure à 300 000 g/moi, de façon plus avantageuse inférieure à 1 000 000 g/mol, de façon encore plus avantageuse inférieure à 600 000 g/mot en particulier d'environ 450 000 g/mol. Les inventeurs se sont aperçus que, de façon surprenante, les hautes masses molaires permettent d'obtenir un hydroget peu concentré en chitosane tout en limitant la réponse inflammatoire; et en favorisant la biorésorbabîiîté de l'hydrogeL

Par hydrogei, on entend au sens de la présente invention une masse viscoélastique (ayant urs module de cisaillement complexe G*~G' j6" tel que G'>10G" sur une gamme de fréquence supérieure à 1 décade) comportant au moins 80% en masse d'eau, de préférence au moins 90% en masse d'eau, et préférentiel lement au moins 95% en masse d'eau. Il existe deux catégories dtiydrogels : les hyd regels chimiques et les hydrogeîs physiques. Un hydrogei est dit physique, lorsque les interactions responsables de la réticuiation Inter-chaïnes sont de type physique, et sont notamment des liaisons hydrogène et/ou des interactions hydrophobes par opposition à un hydrogei dit chimique dans lequel les interactions interchaînes sont de type liaison covalente, Dans le cadre de la présente invention la concentration du chitosane dans i'hydrogel est comprise entre 0,25 et 5% en poids par rapport au poids total de I'hydrogel, avantageusement Inférieure à 4 % en poids par rapport au poids total de I'hydrogel, de façon avantageuse supérieure à 0,5 % en poids par rapport au poids total de S'hydrogei, en particulier compris entre 1 et 3 % en poids par rapport au poids total de I'hydrogel, plus particulièrement d'environ 2,5% en poids par rapport au poids total de I'hydrogel, Les inventeurs se sont aperçus que lorsque ia solution de chitosane possède une concentration inférieure à 0,25 % en poids, il n'est pas possible de gélifier la solution de façon à obtenir un hydroge! macroscopique. En outre, au-delà de 5% en poids de chitosane dans la solution, sa dissolution devient difficile et la viscosité des solutions obtenue rend difficile l'élaboration des matériaux.

Dans un mode de réalisation avantageux de ia présente invention, on utilisera un hydroge! physique de chitosane. L'avantage de ce type d'hydrogei est quii ne contient pas de réticulant chimique qui peut être toxique. La formation de tels hydrogels est, par exemple décrite dans les publications suivantes., auxquelles on pourra se référer : A Montemûauit; C Viton et A. Domard dans Rheometnc study of the gefation ofchitosan in a hydroaicohoÎic médium. Biomateriais ? 26(14), 1633-1643, 2004 et Montemûauit A, Viton C, Domard A Rheometnc study of the gefation of c itosan in aqueous water without cross-iinking agent f Biomacromoiecufes, 6 (2): 653-662, 2005.

En particulier, i'hydrogel physique selon la présente invention est obtenu par la voie aqueuse ou hydroaicooiique, avantageusement par la vole aqueuse telle que par exemple le procédé comprenant les étapes successives suivantes ; - préparation d'une solution de chltosane de concentration comprise entre 0,25 % et 5 % en poids par rapport au poids totai de la solution, par mélange de chltosane purifié et lyophilisé et d'un solution aqueuse d'acide acétique ;

- géiifïcation par contact de Sa solution obtenue avec des vapeurs d'ammoniac ; et

- lavage de i'hydroge! obtenu pour éliminer l'ammoniaque et les sels formés Sors de la gêilfïcatîon, L'avantage de la voie aqueuse est que les hydrogels obtenus sont plus rapidement biodégradés dans le corps humain.

Les microparticuies d'hydrogei de chltosane utilisables dans l cadre de la présente invention sont caractérisées par une taille médiane d50 comprise entre 1 et 500 pm (pour une distribution en nombre), avantageusement entre 5 et 300 pm, de façon avantageuse entre 10 et 50 pm, en particulier d'environ 20 pm. La taille médiane d5Ô des mseraparticuîes est mesurée par exemple par observation effectuée à l'aide d'un microscope optique à contraste de phase de marque Zeiss (Âxiovert 200M), avec le logiciel d'acquisition dimage Linkys32, La distribution des tailles des microparticules d'hydrogei peut être obtenue par traitement d'Image avec le logiciel ImageJ htfc : //rsbweb. nih .gov/H/, ou comme décri dans C. Igathînathane et al (computers and eiectronics in agricuiture 63 (2008) 168—182),

Les microparticules de chitosane ayant la taille médiane d50 désirée peuvent être obtenues par broyage de i'hydrogei, en particulier en utilisant un homogénéiseur ULTRATURAX de marque IKA (opérant à une vitesse de rotation de 11000 t min pendant 3x 10s et un arrêt de 30 secondes entre les séquences) et récupération des microparticuies de taille satisfaisante par exemple par œntrifùgation (par exemple Î3000t/msn pendant 3 minutes avec un appareil de type Sigma 3K3Q de marque Bloblock Soentific},

Avantageusement, 1e procédé selon ia présente invention comporte une étape de stérilisation, en particulier par autoclave, par exemple à 121 °C pendant 20 minutes, avant la récupération des microparticules,

Dans un mode de réalisation particulier de la présente Invention, les microparticules selo l'invention se trouvent sous la forme d'une suspension aqueuse, avantageusement ayant une viscosité supérieure à 1000 Pa.s, de façon avantageuse supérieure à 10 000 Pa.s, de façon encore plus avantageuse supérieure à 100 000 Pa.s, en particulier d'environ 330 kPa.s, (mesure en mode continu à 22°C) pour une vitesse de cisaillement de 0,001 s '1 , avantageusement mesurée par rhéométrie cone-plan avec un rhéomètre à contrainte imposée Advanced Rheometer A 2000 de marque TA instruments. Cest donc cette suspension qui sera implantée. Dans ce cas, l'implant utilisé comprend une suspension aqueuse contenant les microparticules d'fiydrogei selon ia présente invention. Avantageusement, la suspension est injectable ou implantable par chirurgie.

Par exemple, la valeur caractéristique de viscosité de la suspension peut être de 330 kPa.s après une œntrifugatlon de 13000 t/min pendant 3 minutes à partir d'un hydrogel concentré à 2,5% en chttosane de masse molaire 450 000 g/moi (Figure S).

Cette suspension doit donc être suffisamment liquide pour pouvoir être injectée directement dans le site iésionnel où les axones ont été coupés par llmpact qui a endommagé le tissu nerveux et suffisamment épaisse pour rester cantonnée dans fe lieu d'implantation. L'avantage également que cette suspension soit injectable est de permettre une réparation dans le cas d'une contusion qui n'engendre pas nécessairement la rupture de ia dure mère (la membrane qui protège les tissus nerveux juste en dessous de i f os (des vertèbres ou crâne)). Dans le cas du traumatisme crânien, ilmpact peut endommager une zone en profondeur et une injection permet d'éviter d'Induire une lésion importante supplémentaire. Cela peut également s'appliquer dans une lésion neurodégénératlve (c'est-à-dire qui ne serait pas forcément due à un impact traumatique mais résultant d'une mort neuronale),

Ainsi cette suspension a plutôt ia forme d'une pâte.

Dans un autre mode de réalisation de la présente invention, les microparticules selon l'invention sont mélangées avec des cellules de Schwann et ou des cellules souches et/ou des facteurs trophtques.

Cette suspension peut être fabriquée par évaporation de l'eau à partir du culot de centrifugatlon contenant les microparticules selon la présente invention obtenu par le procédé de fabncation des microparticules indiqué ci-dessus, avantageusement de façon à obtenir une viscosité supérieure à iOGQ Pa.s (mesure de la viscosité de la suspension en mode continu à 22°C pour une vitesse de cisaillement de 0,001 s "1 ).

Cette évaporation peut, par exemple, se faire en déposant ia suspension présente dans ie culot de centrifugatlon sur une plaque de verre et en la laissant sécher quelques minutes (par exemple 5 à 10 min) à température ambiante (autour de 20°C) et à l'air libre Jusqu'à obtenir la consistance requise pour ia saisir avec une petite pince et ia déposer dans le site de la lésion lors d'une chirurgie, Cela est valable dans le cas d'un lésion traumatique de la moelie épinière. Dans le cas d'une injection, le culot peut être resuspendu dans du liquide physiologique ou liquide céphalorachidien artificiel La présente invention concerne, en outre, un implant comprenant une suspension aqueuse de micropartiaiies telle que définie ci-dessus et des celluies de Sch ann et/ou des cellules souches et/ou des facteurs trophiques. L'addition des cellules peut se faire une à deux heures avant { mplantation, le temps qu'elles adhèrent aux mlcroparticuîes étant donné que le chitosane a des propriétés adhésives que les inventeurs avaient d'ailleurs vérifié in vitro, sur des cultures de cellules, De façon avantageuse, cet implant ne contient pas de chondroeytes.

De façon avantageuse, cet implant est un implant destiné au système nerveux, en particulier au système nerveux central, avantageusement à la moelle ëpînïère. Il ne doit donc pas susciter de réaction inflammatoire dans le lieu d'implantation, supplémentaire à celle crée par l'impact lésionnel,

L'avantage des mlcroparticuîes selon la présente invention est qu'elles fournissent une surface appropriée pour l'adhésion aussi bien cellulaire et axonale d'une part et d'autre part que les axones peuvent utiliser la porosité inter-particulaire (entre les microparticules de la suspension) pour envahir le site lésionnel En effe tes inventeurs ont déjà vérifié que des neurones mis en culture poussent leurs neurites (entre autres axones) sur un substrat composé de la même suspension de chitosane proposée ici pour l'implantation in vivo. Pour pousser, les axones ont besoin d'une attache pour créer une force d'extension.

La suspension ou les mlcroparticuîes peuvent également êtr utilisées dans des systèmes pfurimembranaires teis que par exemple les fibres pîurimembranaires de chitosane décrites dans la demande de brevet WO2009/044053 pour la constitution d'implants, par exemple au niveau de la lésion traumatîque. La présente invention concerne en outre une méthode de régénération neuronaie et/ou de réparation du système nerveux (central ou périphérique), avantageusement du système nerveux central (en particulier la moelle épinière), et/ou de greffe de neurones ou de précurseurs de cellules neurales (giîe et neurones) et/ou de traitement des maladies neurodégénératives (telles que la maladie d'Âizheimer ou de Parkinson, ou encore Sa sclérose en plaques) et/ou lésion ischémique et ou de traitement des paralysies comprenant l'implantation de microparticuies selon la présente invention chez un patient nécessitant un tel traitement, en particulier au niveau d'une lésion avantageusement traumatique afin de combler cette lésion, ou à l'endroit où la repousse axonale ou la réparation ou la greffe doit avoir lieu. Avantageusement, cette implantation se fait par dépôt, injection ou chirurgie,

La présente invention sera mieux comprise à la lumière des figures et des exemples qui suivent.

La Figure 1 représente ie schéma d'une lésion traumatique dans la moelle épinière. Ce schéma montre qu'autour du site lésionnei Initial, les axones qui ont été coupés, sont bloqués et ne repoussent pas (beaucoup d'entre eux se rétractent ou dégénèrent au cours du temps). Les astrocytes migrent et entourent la lésion pour former la barrière physique et chimique, sans pour autant migrer à l'intérieur du site lésionnei. La cicatrisation est souvent suivie par la formation d'une cavité (observée chez l'homme et le rat par exemple).

La Figure 2 représente des photographies de doubles immunofluorescences réalisées sur des coupes de moelle épinière de rat adulte, 1 semaine (iw, figures à gauche et au milieu) et 3 semaines (figures à droite, 3w) après hémisection, avec implantation de mlcroparticuies selon l'exemple 1 de la présente invention (-f-chitosane, figures au milieu et à droite) ou sans implantation (la plus à gauche). Les photographies du haut montrent le marquage des neurofiiaments (MF) qui met en évidence la présence des axones des neurones. Les photographies du bas (GFÂP) montrent les astrocytes (cellules gliales du système nerveux central), A noter qu'à une semaine, de nombreux axones arrivent du tissu hôte et ont déjà envahi le site léslonnei, aussi bien du côté rostral (vers le cerveau) que du côté caudal (vers la queue de l'animai), Comparer la densité des axones à une semaine entre îa coupe avec iésion seule et la coupe avec une lésion+chitosane. En regardant les figures de 1 et 3 semaines lésion+chitosane, on peut remarquer que le nombre d'axones a encore augmenté au cours du temps et la repousse s'est faite sur de longues distances. A noter également que la réaction gliale reste faible,

La Figure 3 représente une photographie d'une coupe de moelle épînière de rat adulte, 4 semaines après hémisection et implantation de mlcroparticules d'hydrogel physique de chitosane ayant un degré d'acétylation éievé (35%) au niveau du site de Sa lésion traumatique, La photographie de gauche comporte un double marquage avec i'anti-EDÎ des macrophages et la photographie de droite un imrnunomarquage de la laminine qui met en évidence les micro-vaisseaux sanguins et donc ia vascuiarisation. Ce type dimplant crée une forte réaction inflammatoire, bloque la repousse axonale et même la migration des cellules endothéliales (cellules à i'origine des vaisseaux sanguins) à travers limpiant, alors qu'à bas degré d'acétyiation une vascuiarisation est notée à ilntérieur de llniplant de mlcroparticules.

La Fïg re 4 représente une photographie d'une coupe de moelle épinière de rat adulte, 4 semaines après hémisection et implantation d'un bloc d'hycirogei physique de chltosane à bas degré d'acétylation (3 %) au niveau du site de la lésion traumatique. La photographie de gauche comporte un immunomarquage avec un anti-GFÂP des astrocytes et la photographie de droite un immunomarquage des axones par un anti- Neurafîfament Même si la réaction gliale astrocytaire et la réaction inflammatoire sont réduites, les axones à proximité de llmpSant, se trouvent bloqués à ia frontière et ne repoussent pas à travers ilmp!ant La Fig re S représente ia courbe d'évolution de la viscosité (en Pa.s) d'une suspension de microparticuies selon l'exemple 1 de l'invention (obtenue après centrifugation à 1300 tours/ minutes pendant 3 minutes, l'hydrogel comprenant 2,5 % en poids de chltosane ayant un degré d'acétylation de 3%) en fonction de la vitesse de cisaillement (en s "1 ), la viscosité étant mesurée en mode continu à 22°C par rhéométrle cone-plan avec un rhéomètre à contrainte imposée Advanced heometer AR.2QGÛ de marque TA instruments.

La îg r 6 permet d'observer en microscopie optique à contraste de phase, sur la première ligne une dispersion de microparticules dîiydrogel physique de chltosane selon l'exemple comparatif 3 et sur la deuxième ligne selon un exemple réalisé conformément à l'exemple i. â- Cette photographie permet de mesurer la distribution de taille des microparticules de gel avant implantation, avec une grand dimension excédant 500 microns pour une fraction majoritaire de particules, correspondant donc à une d50 supérieure à 500 prn. Quatre semaines après Implantation de cette formulation dans la moelie épinière de rat adulte ayant subi une hémisection (i-D), o peut noter que le polymère reste très opaque en microscopie optique à contraste de phase ; très peu d'axones (marquage spécifique des axones en B), très peu d'astrocytes (marquage spécifique des astrocytes en C) envahissent l'Implant De pi us, ie marquage des noyaux des cellules (marquage spécifique des noyaux cellulaires en D) montre que peu de cellules envahissent llmplant, avec des zones occupées par Ses microgels non colonisées.

E- Cette photographie permet de mesurer la distribution de taille des microparticules de gel avant implantation, avec une taille médiane apparente de fragments comprise entre 20 et 50 microns. Quatre semaines après implantation de ce cette formulation dans la moelle épinière de rat adulte ayant subit une hémisection (F-H), on peut noter que la lésion est envahie par de nombreuses cellules (marquage spécifique des noyaux cellulaires en H) f parmi lesquelles des astrocytes (marquage spécifique des astrocytes ou cellules en étoiles en S) la réaction astrocytaire qui entoure l'implant est très peu marquée (G), à Hnverse de ce qui peut être observé avec les microparticules de chitosane sur la Figure 6 -C, De plus, de nombreux axones (marquage spécifique des axones en F) envahissent l'implant

La Fig re 7 présente des photographies d'une coupe de moelle épinière de rat adulte montrant l'évolution de la lésion après implantation de microparticules de chitosane selon l'invention de la ig re 6 - E, 4 semaines après la lésion et l'implantation. A-C : triple marquages montrant une néo-vascularisation (marquage spécifique des vaisseaux en A) très organisée dans l'implant, accompagnée d'une forte repouss des axones (marquage spécifique des axones en B) et d'une invasion massive par des celiules (marquage spécifique des noyaux cellulaires C). D~E : fort grossissement réalisés dans llmplant qui montrent l'association (flèches) des axones (D) avec les microvaisseaux (E) nouvellement formés dans llmplant La Figure 8 présente une photographie d'une coupe de moelle épinière de rat adulte montrant l'évolution de l'Implant après Implantation de microparticules de chitosane selon l'invention de Sa Figyre 6 - E. Parmi les cellules qui colonisent l'implant, on note des oligodendrocytes (flèche), cellules qui pourront myétiniser les axones en régénération, et ainsi rétablir l'influx nerveux,

Escempia 1 ι fabrication de micropartic i s saton la présente invention

Dissolution du chitosane de degré d'acétylation de 3 % provenant de chitine de calama commercialisé par la société Hahtani Chitosan, dans une solution aqueuse d'acide acétique (introduit en quantités stœchiométriques par rapport aux fonctions aminé) de façon à obtenir une solution contenant 0,5 % en poids de chitosane,

Rltration sur filtres à 3 microns, 1 microns et 0,45 microns.

Précipitation par la soude ou ammoniac jusqu'à atteindre un pH de 14. Récupération du précipité par centrifUgation.

Lavage à l'eau déionisée jusqu'à ce que le pH des eaux de lavage soit neutre pour l'élimination des sels.

Lyophilisation du précipité lavé pour obtenir un produit sec.

Préparation d'une solution de chitosane de masse rrsoiaire de 450 000 g/mol à 2,5% en poids par rapport au poids total de la solution à partir du précipité et d'une eau pure (Verso!®},

Géilflcation par contact de îa solution dans des boites de Pétri de diamètres de quelques centimètres, en présence de vapeurs d'ammoniac (72h).

Lavage des hydrogels à l'eau déionisée pour l'élimination d'ammoniac. Renouvellement de i'opératîon pour un total de 7 lavages.

Vérification de l'atteinte du pH de neutralité. Broyage des hydrogels avec i'appareil ULTRATURÂX de marque IKA (opérant à une vitesse de rotation de 11000 t/min pendant 3x 10s et un arrêt de 30 secondes entre les séquences).

Stérilisation des microparticules d'hydrogel par autoclave (121 Ô C pendant 20 minutes),

Centrifugation (13000 t/min pendant 3 minutes avec un appareil de type Sigma 3 30 de marque Biobiock Scientific) de façon à récupérer les microparticuies stérilisées ayant une taille médiane d5Ô d'environs 20 μηι. Ces microparticules servent ensuite pour la fabrication d'une suspension aqueuse de viscosité minimale de lÔOOPa.s, Pour cela, on dépose le cuiot de centrifugation obtenu sur une plaque de verre que l'on laisse sécher à l'air libre à température ambiante pendant quelques minutes. Il se produit un séchage partiel qui permet d'augmenter la viscosité jusqu'à une viscosité de 330 kPa.s mesurée à 22 0 C pour une vitesse de cisaillement de 0,001 s "1 (mesure en mode continu par rhéométrie cone-pian avec un rhéomètre à contrainte imposée Advanced heometer AR2000 de marque TA instruments) comme indiqué dans la Figure 5.

On utilise le même procédé que celui décrit dans l'exemple 1 (les microparticules obtenues ont ia même taille médiane dSO que dans l'exemple 1, ia teneur en chîtosan est la même que dans l'Exemple , de même que la viscosité de ia suspension obtenue) à part que le chitosane de départ à un degré d'acétylatîon de 35%, Pour obtenir un tel degré d'acétylatîon, le chitosane a été réacétylé à partir d'un chitosane de bas degré d'acétylatîon (3%) acheté chez Mahtant Chltosan et séché comme indiqué dans l'exemple 1, en miiieu hydroalcoolique; comme décrit dans la publication suivante : Biomacmmofecuies. 2001 2(3):765-72. Relation betwœn ihe degree of acetyiation and the eiectrostatic prope ties ofchitin and chitosan, SoriierP, Denuzîère Â, Viton Q DomardA

On utilise le même procédé que celui décrit dans l'exemple î à part qui! n'y a pas d'étape de broyage, de centrifugatlon et de séchage partiel sur lame de verre, L ' ydrogel physique obtenu est directement stérilisé avant d ! être découpé dans les dimensions voulues.

Le procédé d'obtention de ces particules est identique à celui de l'exemple 1, à part que la concentration en chitosane dans l'hydrogel de départ est de 3,5% en poids de chitosane par rapport au poids total, et que la durée de broyage du gel est de seulement 10 secondes, au lieu de 3x 10 secondes,

Essai de réparation de lésion traiimaticft e dans la moelle épinière Pour ces essais, la lésion de la moelle épinlère est réalisée par une hémisection latérale en thoracique Th8 Th9 de la ME d'un rat adulte suivie par un prélèvement de la partie dorsale latérale (2 à 3 mm) du segment découvert. Ce type de lésion se trouve entre le dernier segment thoracique et le premier segment lombaire. Dans le cas d'une hémisection, cela engendre une hémiplégie de la patte postérieure du même côté de la lésion. Des rats témoins subissent le même type de lésion mais sont laissés à cicatriser sans implant.

Les Implants ont été introduits par chirurgie immédiatement après la réalisation de la lésion et réduction de saignement provoqué par le traumatisme, Les implants mis à l'essai sont de trois types : -une quantité représentant environ 2-3 mm 3 de îa suspension: aqueuse de microparticuies selon la présente invention (obtenue selon l'exemple 1)

- une quantité représentent environ 2-3 mm 3 de la suspension aqueuse de microparticuies d'hydrogel de chitosane de fort degré d'acét lation (obtenue selon l'exemple comparatif 1)

- ou un bloc d'environ 2-3 mm 3 découpé dans l'hydrogel physique de chitosane obtenu selon l'exemple comparatif 2.

Au total 24 animaux (12 avec lésion + Implant et 12 contrôles : lésion uniquement) ont été analysés.

A des temps variables post-iésionnels, les animaux sont profondément anesthésiés et perfusés à partir du cœur avec un fixateur (4% de parafor aldéhyde dans du tampon phosphate 0 M, PBS) pour fixer le tissu d'intérêt. Des coupes de moeile épinière sont alors effectuées entre 1 (n~8) et 3 (n 8) à 4 (n~8) semaines post-îésionnelles, de façon à pratiquer des analyses morphologiques et immunoNstologiques.

Après dissection et prélèvement les tissus d'intérêt (moelle épinière) sont cryoprotégés avec du sucrose pour réaliser des coupes de 30 mm au cryostat qui sont montées sur iames et conservées à -80°C jusqu'à leur utilisation en histologie.

Après perméabslisation (Triton 0,3% dans PBS) et saturation des sites aspécifiques {HGS (normal Goat Sérum), 10% dans PBS), les coupes sont incubées dans la solution d'anticorps primaires diluée dans IMGS 5%-PBS f toute la nuit à 4°C L'Incubation avec les anticorps secondaires couplés aux fluorochromes appropriés est réaiisée pendant 2 à température ambiante, à i'abrî de la lumière. Après rinçage, les lames sont montées au MowioL Les marquages sont analysés par microscopie à fluorescence. Comme lustré dans la Fig re 1 une lésion mécanique dans la moelle épinière entraîne la formation d'une barrière physique et chimique qui entoure ia lésion et bloque la repousse des axones lésés.

La Fîgyre 2 montre, dans les trois photographies du bas, des astrocytes (cellules gliaies du système nerveux central) qui s'activent suite à ta lésion et qui sont responsables de ia formation de ia barrière illustrée dans la Figure î. La Figure 2 montre, dans ia première photographie du haut, que les axones des neurones ne pénètrent pas ia lésion délimitée par la barrière, à 1 semaine sans implant de chitosane,

L'implantation de microparticules de chitosane selon la présente invention permet en revanche une croissance massive des axones au travers de ia lésion, à 1 et 3 semaines (noter le fort marquage ffi rillaire au centre de la lésion et l'orientation rectiiigne de la repousse axonale à travers le site de ia lésion) comme le montre les deux dernières photos en haut, à droite (MF) de la Fîgyre 2.

Les analyses morphologiques et immunohistoiogiques montrent donc clairement et d'une façon impressionnante, les changements qui ont lieu après implantation des microparticules selon l'invention dans la ME lésée, en comparaison à une lésion seule sans implant : - La réaction gliaie astrocytaîre est nettement réduite. Le corps cellulaire des astrocytes est moins atrophié, leurs processus sont plus fins et plus longs, très souvent orientés vers le centre de ia lésion. Cela rend la frontière tissu intact-lésion moins nette, par manque d'accumulation des processus astrocytaires entourant le site iésionnel, donc réduction de la barrière physique. Cela démontre qu'il existe une grande compatibilité entre ie tissu hôte et l'implant Par ailleurs, cet aspect morphologique des astrocytes -orientation de leurs proiongements vers l'épicentre de ia lésion- est un signe que ces cellules jouent plutôt un rôle favorable pour ia repousse des axones. D'ailleurs, à l'entrée de iimplant, on observe souvent les prolongements des astrccytes associées avec les axones en repousse avec la même orientation (parallèle) et ce sur une longue distance, Une observation importante qui renforce cette compatibilité est la présence des astrocytes (identification de leur corps cellulaire) au sein de l'implant, preuve que ces cellules ont également migré à l'Intérieur de l'implant. Il apparaît donc que les microparticules de chltosane selon llnvention forment un substrat permissïble pour ce type de celiuies gliales.

- Malgré la grande taille de la lésion (3 à 4 mm de large), llntroduction des microparticules n'augmente pas la réaction Inflammatoire (macro phagiqua) et la cavité cystique est réduite,

- Par le marquage nucléaire au DAPI, il a pu être noté que les microparticules d'hydrogel de chltosane sont habitées par de nombreuses cellules : Ses macrophages/microglie ; les astrocytes comme indiqué ci- dessus ; ies cellules endothéiiales qui forment de nouveaux vaisseaux, A ce propos, llmpiant est bien vascularisé et le réseau ou la cytoarchitecture de la néovasculansatlon se fait d'une façon plus organisée (comme le témoigne la Fîgyre 6}„ Dans llmpiant et dans le tissu hôte environnant le site de ia lésion, de nombreux précurseurs des oligodendrocytes (cellules qui myélinisent ies axones du système nerveux centrai) ont également été identifiées, ce qui montre qu'en présence de llmpiant la prolifération des PCs (multipotent neural precursor celis) endogènes est stimulée et leur différenciation vers le phénotype des oligodendrocytes est favorisée, Cette observation est importante dans la mesure où on sait que suite à une lésion, une démyélinisation a lieu même au niveau des axones qui ne sont pas directement endommagés. Cela suggère que, par Sa stimulation de la prolifération et ia différenciation des oligodendrocytes ia réparation de remyéiînisatlon peut avoir lieu et, par conséquence, i'activité électrique neurona!e rétablie {comme le témoigne la Figure 8), De telles observations présagent donc de l'intérêt des micraparticuîes d'hydrogel de chitosane selon l'invention pour le traitement de la sclérose en plaque. ~ Le plus remarquable est la présence d'un nombre important d'axones qui traversent le site iésionnei, comme le témoigne la Figure 2. Ces axones pénètrent dans l'implant aussi bien en amont qu'en aval de la lésion, La Fig re 2 témoigne également, que la capacité de repousse se fait sur une longue distance. Ces observations sont notées à 1 et 4 semaines post- lésionneiles, et ont été confirmées au-delà de 3 mois post-lésion nels. 11 est également intéressant de noter que la repousse axonale dans l'implant est associée avec la vascuîarisation (comme le témoigne la Figure 7), En effet, il a été montré, dans un modèle de lésion d très petite taille et par imagerie bîphotonique in vivo sur l'animai sous anesthésie, que les axones qui tentent de régénérer sont guidés (où aidés) au début de leur repousse par les vaisseaux environnant (Dray€, ougon G, Debarbîeux F, Proc Nati Acad Sci U S A. 2009 3un 9;106(23):9459-64. doi: IQ,lQ73/pnas,Q9ÛQ222lÛ6. Epub 2009 May 21). Dans le cas présent, on observe cette association (sur tissu fixé) après plusieurs semaines. Il est à noter que l'approche in vivo sur animai après une lésion sévère de la moelle épinière n'est pas faisable.

L'ensemble de ces observations au niveau de l'implant témoigne que les microparticules de chitosane selon l'invention constituent un substrat, permissif et attractif, très favorable pour restorer la moelle épinière traumatique, Son implantation iocale dans le site de la lésion crée un environnement favorable pour l'ensemble des cellules neurales et s'avère un substrat permissif et attractif pour la pousse axonale. Par ailleurs, l'Invasion de l'implant par les cellules endogènes et l'établissement d'une vascuîarisation permettent de recréer u pont tissulaire entre la partie rostrale (vers la tête} et caudale et d¾mpêcher qu'une nécrose se forme qui, dans le cas de la lésion seule, aboutît à ia formation d'une cavité entourée par une frontière asctrocytaire et moléculaire pour protéger le tissus sein d'une propagation du domage. Un tei effet n'a jamais été montré, même dans les stratégies combinant d'autres approches,

Au contrai re, la Figure 3 montre, sur la photographie de gauche, une réaction inflammatoire (avec i¾nti-EDî) (noter la couronne de llmmunomarquage autour du chitosane) et sur la photographie de droite que ia vascularisation (par immunomarquage de la iaminine) se limite à l'extérieur du chitosane, Ainsi,, ceci prouve que la repousse axonaie est bloquée et que les réactions astrocytaire et inflammatoire sont importantes. L'importante réaction inflammatoire a également engendré une très forte néoangiogenèse et une lésion secondaire plus grande.

Enfin, ia Fig ra 4 montre que ia microstructure de l'implant a un impact très sensible sur la réponse tissuiaire. En effet II est nécessaire d'utiliser des microparticules et non un hydrogei monolithique, massif ou en bloc : dans ce dernier cas la repousse axonaie est bioquée à la frontière du bloc de chitosane par la présence du matériau,

Ainsi donc, ces essais montrent de façon tout à fait surprenante qu'une suspension de micropartscules d'hydrogel physique de chitosane de faible degré d'acétyiation permet de stimuler et guider la repousse axonaie dans Ses lésions traumatiques de ia moelle épinière, sans susciter d'inflammation,