des extrémités d'une bande transporteuse

L'invention concerne des agrafes destinées à la réalisation de dispositifs de jonctionnement du genre charnière, pour bandes transporteuses.

Ces agrafes fixées en deux rangées à cheval sur des extrémités de bande transporteuse qu'il s'agit de relier, avec débordement de leur partie avant courbe, ou nez, sont connues de longue date. Ci-après sont définis différents termes utilisés par convention, pour la description de l'art antérieur et pour la description de la présente invention.

Avant signifie l'espace situé vers l'extérieur de la partie avant courbe, ou nez, des agrafes.

Arrière signifie l'espace situé dans la direction des branches d'agrafe servant à fixer celle-ci sur une extrémité de bande transporteuse.

Direction longitudinale signifie toute direction parallèle à la direction longitudinale de la bande transporteuse sur laquelle est montée l'agrafe.

Direction transversale signifie toute direction perpendiculaire à la direction longitudinale.

Le brevet français 2 701 300 illustre de telles agrafes de l'art antérieur. Dans le cas des agrafes selon ce brevet antérieur, deux particularités sont décrites. La première réside dans le fait qu'un anneau est fixé dans la partie concave de la partie avant courbe des agrafes. Une tige de liaison et d'articulation est insérée dans un anneau appartenant à une agrafe d'une rangée d'agrafes fixées sur une des extrémités de la bande transporteuse, puis dans un anneau appartenant à une agrafe de l'autre rangée d'agrafes fixées sur l'autre extrémité de la bande transporteuse, et ainsi de suite.

Ceci est illustré par la figure 5 de ce document de l'art antérieur. La deuxième particularité de ce brevet réside dans le fait qu'une lame d'étanchéité peut être fixée à l'arrière des anneaux (voir les figures 16, 17 du document de l'art antérieur cité plus haut). Un des problèmes posés par ce genre d'agrafes, abordé dans le document de l'art antérieur, consistait en ce que pour que les anneaux soient alignés parallèlement au bord transversal de l'extrémité de bande transporteuse, à une distance du chant des extrémités de bande transporteuse égale pour toutes les agrafes afin de permettre l'enfilage aisé de la tige de liaison et d'articulation, il fallait qu'un calage correct des agrafes soit assuré lors de la pose des agrafes.

Dans les agrafes selon ce document ce calage était obtenu par le fait que l'anneau venait en appui par se partie arrière contre le chant de l'extrémité de bande transporteuse considérée, soit directement, soit indirectement par l'intermédiaire d'une lamelle d'étanchéité fixée sur l'arrière des anneaux.

Il s'est avéré que cet appui sur l'arrière des annaux ne mettait pas les anneaux à l'abri de déformations du fait que les bandes transporteuses subissent lors de leur fonctionnement des forces de traction et des forces de compression dans la direction longitudinale. Les à-coups imprimés à la bande transporteuse se répercutaient également sur l'arrière des anneaux.

Ces déformations des anneaux étaient défavorables car elles entraînaient une usure anormale des tiges de liaison et d'articulation. De plus les agrafes fixées aux extrémités de bande transporteuse subissaient de ce fait des tractions ou des poussées qui se transmettaient aux moyens de fixation à tige utilisés pour la fixation des agrafes et par là aux armatures des extrémités de bande transporteuse dans lesquelles passaient des moyens de fixation à tige.

Il s'ensuivait des arrachements d'agrafes obligeant à des réparations et de ce fait à des arrêts de bandes transporteuses, préjudiciables au rendement des installations et coûteuses en main d'œuvre.

Un autre inconvénient des agrafes connues consistait en ce que les extrémités des branches de fixation des agrafes étant alignées dans la direction transversale (c'est- à-dire la direction perpendiculaire à la direction longitudinale définie plus haut) ces extrémités des branches de fixation des agrafes provoquaient des morsures alignées très proches les unes des autres. Ces morsures arrivaient à se rejoindre et à provoquer l'apparition de lignes de faiblesse. Ces lignes de faiblesse occasionnaient des détériorations graves dans les extrémités de bande transporteuse. Ces détériorations graves pouvaient à leur tour aller jusqu'à provoquer des pannes et des arrêts des bandes transporteuses.

La présente invention a pour but de remédier radicalement aux déformations des anneaux lors du fonctionnement des bandes transporteuses et par là à éviter les détériorations graves entraînées par les morsures alignées transversalement provoquées par les extrémités des branches de fixation des agrafes, ainsi que par les alignements dans le sens transversal des perforations des extrémités de bande transporteuse sur lesquelles sont fixées les agrafes.

Pour éviter des déformations des anneaux, ou tubes, la présente invention propose que le tube de l'agrafe soit muni d'un étrier comportant deux joues et une partie de liaison reliant les deux joues, chacune des deux joues étant fixée par sa partie avant à une des extrémités latérales respective du tube, la dimension des joues étant telle que leurs parties avant fixées au tube peuvent trouver place, avec le tube, dans la partie concave avant de l'agrafe, leurs parties arrière et la partie de liaison étant dimensionnées de façon telle que les chants des parties arrière des joues, ainsi que la partie de liaison soient situés au moins approximativement dans un même plan à l'écart de la partie arrière de la périphérie du tube, ces chants des parties arrière des joues et la partie de liaison étant aptes, lors de la mise en place et de la fixation de l'agrafe, à s'appliquer contre le chant de l'extrémité de bande transporteuse concernée.

La fixation des joues de Γ étrier sur le tube peut être réalisée au moyen de perçages pratiqués dans la partie avant de chacune des joues de Γ étrier, chacun de ces perçages étant enfilé avec bridage sur une des extrémités latérales du tube, le diamètre des perçages pouvant, dans ce but, être très légèrement inférieur au diamètre extérieur du tube. Cette fixation peut être confortée par une soudure et les bords du tube sur lequel sont enfilées les joues de l'étrier peuvent être rabattus ou rivetés contre la face extérieure de chacune des joues de l'étrier.

Ainsi les tubes ne sont pas soumis à des forces s 'exerçant essentiellement sur l'arrière des tubes mais au contraire, du fait que les étriers enserrent toute la périphérie circulaire des deux extrémités latérales des tubes, ceux-ci ne peuvent pas s'ovaliser ni subir une autre déformation localisée.

L'attelage que constitue l'extrémité de la bande transporteuse, l'étrier, le tube, la partie avant courbe de l'agrafe et la tige de liaison et d'articulation peut ainsi fonctionner de façon mécanique, et ce, durablement.

Pour remédier aux morsures alignées dans la direction transversale, la présente invention propose d'utiliser des branches d'agrafe de longueur différente dans les agrafes successives.

Des couples d'agrafes dont les branches sont de longueur différente peuvent être réalisés en associant deux agrafes par des ponts de la matière des agrafes qui le relient dans la direction transversale. On peut aussi relier plusieurs de tels couples de deux agrafes dont les branches sont de longueur inégale pour former des ensembles d'un nombre pair d'agrafes en vue de faciliter leur manipulation lors de la pose et de la fixation sur l'extrémité de bande transporteuse concernée.

L'invention sera mieux comprise grâce au dessin qui suit et qui représente des formes de réalisation préférées de l'invention.

La figure 1 représente en éclaté une agrafe selon l'invention décomposée en ses différents éléments.

La figure 2 représente en perspective, vu de trois-quarts avant, le sous-ensemble étrier-tube de la figure 1.

La figure 3 représente en perspective, vu de trois-quarts arrière, le sous- ensemble étrier-tube de la figure 1.

La figure 4 représente vu en plan un ensemble de deux agrafes reliées entre elles par des ponts réalisés dans leur propre matière.

La figure 5 représente une agrafe selon la figure 4, en coupe selon la ligne A-A de la figure 4.

La figure 6 représente en perspective un ensemble de 6 agrafes selon la figure 4 prêtes à être refermées et fixées sur une extrémité de bande transporteuse.

La figure 7 représente le même ensemble de 6 agrafes que celui de la figure 6 vu depuis l'autre côté. La figure 1 montre deux agrafes 1 en forme de U ouvert, chacune des branches 2', 2" comportant des trous 7 destinés au passage de moyens de fixation à tige 5, ici des crampons représentés sous les agrafes. Des tubes 3 et des étriers 4 sont destinés à être assemblés et montés dans la partie concave avant 1 ' ' des agrafes 1 comme expliqué dans les figures qui suivent.

La figure 2 représente en perspective un étrier 4 qui comporte deux joues 4' et une partie de liaison 4" qui relie les deux joues 4' par les parties verticales arrière 4'a de celles-ci, chacune des deux joues 4', 4' de Γ étrier comportant un perçage 4'b dans lequel est emmanché avec bridage un tube 3. Les bords du tube 3 recevant ainsi les joues 4', 4' peuvent être rabattus, ou rivetés, contre la face extérieure des joues de Γ étrier.

La figure 3 représente en perspective le même étrier 4 que la figure 2 et le tube 3 vus cette fois de trois-quarts arrière. On reconnaît les mêmes parties que dans la figure 2, portant les mêmes références.

La figure 4 représente vues en plan depuis le bas deux agrafes 1 selon l'invention reliées entre elles par des ponts 10 réalisés dans leur propre matière. En effet les agrafes sont souvent fournies sous forme d'ensembles d'agrafes juxtaposées et reliées entre elles en vue de faciliter leur positionnement et leur pose lors de la confection des dispositifs de jonction. On reconnaît les parties déjà décrites en relation avec les figures précédentes, portant les mêmes références, (branches 2', 2" d'agrafe, tube 3, étrier 4, trous 7 de passage de moyens de fixation à tige). On remarque les talons 11 des branches 2', 2" d'agrafe.

On remarquera également que les deux agrafes juxtaposées ont des branches 2' et 2" de longueur différente. Cette particularité a une utilité qui sera expliquée plus loin en liaison avec la figure 7.

La figure 5 qui représente en coupe une agrafe selon l'invention permet d'identifier les parties déjà décrites en relation avec les figures précédentes (tube 3 en coupe, étrier 4, branches 2', 2" de l'agrafe, trous 7 de passage pour les tiges des moyens de fixation à tige). La figure 6 qui montre un ensemble de six agrafes prêt à être fixé permet de bien comprendre comment les parties verticales arrière des joues 4', 4' de l'étrier 4 et la partie de liaison 4" de l'étrier 4 de chaque agrafe viennent en contact et en appui contre le chant 8 de l'extrémité 9 de la bande transporteuse.

Une géométrie très précise se trouve ainsi établie au niveau de chacune des agrafes entre le chant 8 de l'extrémité 9 de la bande transporteuse et par l'intermédiaire du sous-ensemble étrier-tube, la partie concave avant 1 " de l'agrafe dans laquelle est logé le tube porteur de l'étrier 4.

Cette précision géométrique n'était pas obtenue par les moyens connus jusqu'à présent.

Grâce à l'emploi d'un étrier dont la partie arrière se situe à l'écart de la périphérie du tube, les forces induites, lors du fonctionnement de la bande transporteuse, par le chant de l'extrémité de la bande transporteuse ne s'exercent pas, comme dans l'art antérieur, directement sur la partie arrière de la périphérie du tube, en y provoquant une altération de la forme circulaire, mais sur toute la périphérie du tube ceinturé dans les perçages 4'b des joues 4', 4' de l'étrier, ce qui exclut une déformation de la forme circulaire du tube. Cette particularité explique que les nouvelles agrafes et la tige de liaison et d'articulation subissent une usure beaucoup moins importante, l'articulation fonctionnant toujours dans des conditions mécaniques optimales.

Ce fonctionnement de haute qualité mécanique autorise des longévités sans qu'il se produise des arrachements ni des pannes des jonctions, très supérieures à celles que permettaient les agrafes connues jusqu'à présent.

La figure 7 montre le même ensemble d'agrafes selon l'invention que la figure 6 vues depuis l'autre côté, les agrafes étant fixées. Les mêmes commentaires que pour la figure 6 peuvent être faits en ce qui concerne la précision du montage. De plus cette vue permet de bien comprendre l'intérêt d'avoir les agrafes juxtaposées, reliées ou non entre elles, ayant des longueurs de branches différentes. Dans l'exemple représenté on a tracé les lignes d'alignement transversal des passages destinés aux tiges des crampons. Les trous pratiqués dans l'extrémité de la bande transporteuse sont alignés sur 4 lignes N, Ν', O, O' mais sont écartés dans le sens transversal deux fois plus qu'ils ne le seraient dans le cas de branches de longueur égale fixées de la même manière avec des crampons à deux branches. Bien entendu des variantes peuvent être envisagées avec d'autres moyens de fixation à tige à une seule tige. Mais dans tous les cas, des branches de longueur inégale permettent de diminuer fortement la proximité dans le sens transversal des trous pratiqués dans l'extrémité de la bande transporteuse, et de ce fait dans son armature textile.

On remarque également sur la figure 7 que les talons 11 des branches d'agrafes de longueur inégale sont situés sur deux lignes d'alignement transversal M, M'. Du fait de la longueur inégale des branches d'agrafes juxtaposées, les morsures que ces talons 11 de branches d'agrafe provoquent dans la matière de la face supérieure (et de la face inférieure de l'extrémité de bande transporteuse) se trouvent ainsi deux fois plus écartées les unes des autres qu'elles ne le seraient si les agrafes avait des branches de longueur égale, le risque qu'elles se rejoignent lors du fonctionnement de la bande est donc fortement diminué. Ceci contribue également à améliorer grandement la longévité du fonctionnement sans détériorations des jonctions ainsi obtenues, ni panne.

A noter que si on renonce à utiliser des agrafes juxtaposées dont les branches sont de longueur inégale, il est possible d'utiliser des agrafes juxtaposées dont les branches sont de longueur égale mais dont les trous 7 de passage des moyens de fixation à tige d'une agrafe sur deux agrafes juxtaposées sont décalés dans la direction longitudinale par rapport aux trous de passage des moyens de fixation à tige de l'agrafe contiguë ou des agrafes contiguës.

Ainsi sont atteints les deux buts recherchés en vue d'améliorer les agrafes connues, c'est-à-dire une très grande précision dimensionnelle des appuis et des liaisons autorisant un fonctionnement mécanique de grande qualité de l'articulation ainsi que l'absence de détériorations graves provenant des morsures des talons des branches des agrafes trop proches les unes des autres. L'écartement des tiges des moyens de fixation à tige également obtenu concourt aussi à ces résultats.