On a pu observer, ces dernières années, un déve- loppement considérable de la navigation de plaisance et nom- breux sont les particuliers qui ont déjà acquis ou envisagent d'acquérir un voilier.

La flotte de plaisance actuelle est principale- ment constituée, en particulier dans le domaine des embarca- tions de taille moyenne, de voiliers habitables monocoques relativement peu onéreux et largement satisfaisants du point de vue du confort et des possibilités d'aménagement inté- rieur.

Le gréement de ces voiliers est habituellement constitué d'un mât et de haubans dont le rôle est de le main- tenir et de le consolider.

L'apparition de voiliers dont la coque est non plus en bois mais dans des matériaux dits composites, en par- ticulier des stratifiés (carbone époxy) a conduit à proposer au public des voiliers dans lesquels le mât est directement implanté dans la coque, ce qui permet de supprimer les hau- bans latéraux et donc de simplifier notablement la structure du bateau.

Une telle conception a, cependant, pour corol- laire une augmentation importante du poids du gréement, vu que le mât doit ainsi tre sensiblement plus lourd avec un centre de gravité situé très haut ; ceci est pénalisant et nuit dans une large mesure à la vitesse du bateau, en parti- culier lorsque le vent devient important.

Cette situation est d'autant plus désavantageuse que, notamment sous l'influence des grandes courses trans- océaniques, de plus en plus de plaisanciers recherchent la performance sportive et souhaitent donc acquérir un voilier qui soit le plus rapide possible.

La présente invention a pour objet de proposer un voilier de course ou de croisière à mât implanté du type sus- mentionné de nature à satisfaire à ces exigences.

Un tel voilier est caractérisé en ce que le mât est un mât basculant exempt de haubanage latéral monté pivo- tant notamment sur paliers autour d'au moins un axe essen- tiellement horizontal, cet axe coïncidant avec l'axe longitudinal de la coque ; par suite de cette faculté de bas- culement babord-tribord, quelles que soient les conditions atmosphériques, le centre de gravité du mât peut tre placé au vent, au centre de rotation du voilier, et le plan de voi- lure perpendiculaire aux filets d'air.

Selon une caractéristique préférentielle de l'invention, le mât est un mât tournant et basculant monté pivotant autour de trois axes, perpendiculaires entre eux, à savoir un axe vertical, l'axe de basculement babord-tribord et un axe essentiellement horizontal perpendiculaire à cet axe de basculement et peut donc tre orienté dans toutes les directions.

Conformément à l'invention, un tel mât peut, avantageusement, tre monté sur un palier de type rotule fixé au niveau du pont du voilier ; parallèlement, son pied peut coulisser sur un rail de préférence en carbone inséré en fond de coque.

Cette configuration permet d'augmenter, d'une part, le couple de redressement du voilier, suite au déplace- ment du centre de gravité du mât au vent de celui-ci et, d'autre part, la force propulsive aérodynamique vu que le mât peut tre orienté perpendiculairement aux filets d'air, et mme développer un léger effet de portance. On obtient, pa- rallèlement, une diminution de la traînée compte tenu de 1'absence de haubans.

Selon une autre caractéristique de l'invention, le mât coopère, par son extrémité inférieure, avec des orga- nes de manoeuvre permettant de l'orienter et de le bloquer dans une position déterminée.

Un tel réglage peut tre effectué manuellement au moyen de leviers de commande mis à la disposition du barreur.

On peut, également, envisager de prévoir une com- mande automatique de l'orientation du mât à partir d'organes de détection de la position du voilier coopérant avec un sys- tème d'asservissement électronique connu en lui-mme.

Il est à noter qu'en cours de navigation, les ef- forts exercés sur le mât sont repris par le palier à rotule et par les organes de manoeuvre.

Selon une caractéristique non limitative de l'invention, le mât peut respectivement basculer d'un angle de 45° autour d'un axe essentiellement horizontal coïnci- dant avec l'axe longitudinal de la coque et, le cas échéant, autour d'un axe lui aussi essentiellement horizontal et per- pendiculaire à cet axe longitudinal.

Selon une autre caractéristique non limitative de l'invention, le mât peut basculer d'un angle pouvant dépasser 90° autour d'un axe essentiellement vertical perpendicu- laire à l'axe longitudinal de la coque.

On a en effet pu établir qu'une telle faculté de basculement du mât autour de chacun de ses trois axes de pi- votement est suffisante pour s'adapter à toutes les condi- tions de navigation (gîte, tangage ou roulis).

Selon une autre caractéristique de l'invention, le mât a une section en forme d'aile ; une telle configura- tion est particulièrement avantageuse sur un plan aérodynami- que vu qu'elle entraîne une diminution sensible de la traînée ou résistance à l'avancement, et parallèlement sur le plan structurel au niveau de la rigidité du mât : en effet, la toile de grand voile est alors montée de manière à solliciter le mât selon sa plus grande inertie.

Il est à noter que, conformément à l'invention, la rigidité latérale du mât est assurée exclusivement par ce- lui-ci, en particulier dans le cas d'un profil en aile. La rigidité longitudinale peut, quant à elle, tre « consolidée » par les drisses des voiles renvoyées vers l'arrière ou un hauban avant longitudinal à poste (étai) rai- di par une bastaque si cet étai sert de support au guindant d'une voile d'avant par exemple.

Les caractéristiques du voilier qui fait l'objet de l'invention seront décrites plus en détail en se référant aux dessins annexés dans lesquels : -la figure l est une vue schématique d'un voilier conforme à 1'invention, <BR> <BR> <BR> -la figure la est une vue détaillée de la rotule et du pied du mât, <BR> <BR> <BR> -les figures 2a, 2b et 2c sont des schémas représentant les différents axes de pivotement du mât, <BR> <BR> <BR> -les figures 3a et 3b representent respectivement un voilier classique et un voilier conforme à l'invention en cours de navigation.

Il est à noter que les figures représentent à ti- tre d'exemple un mât basculant et tournant articulé sur ro- tule ; cette configuration bien que préférentielle ne doit bien entendu pas tre considérée comme étant limitative de 1'invention.

Selon la figure 1, le voilier conforme à l'invention est essentiellement constitué d'une coque 1 qui est fermée par un pont 2 à sa partie supérieure et se pro- longe vers le bas par une quille 3, de manière à assurer la flottaison ainsi que d'un mât 4 implanté dans la coque 1 et portant la voilure non représentée.

Plus précisément et selon la figure la, le mât 4 est monté sur un palier de type rotule 5 fixé au niveau du pont 2 et coulisse, par son extrémité inférieure 6 sur un rail en carbone 7 inséré en fond de coque ; des organes de manoeuvre non représentés permettent d'orienter le mât 4 et de le bloquer dans différentes positions angulaires à partir du cockpit.

Selon les figures 2a, 2b et 2c, le mât 4 peut <BR> <BR> <BR> respectivement basculer d'un angle a autour d'un axe perpen- diculaire à l'axe longitudinal x-x'de la coque 1 (figure <BR> <BR> <BR> 2a), d'un angle P autour d'un axe coïncidant avec cet axe<BR> <BR> <BR> longitudinal x-x' (figure 2b) ou encore d'un angle y autour d'un axe essentiellement vertical perpendiculaire à ces deux axes de pivotement (figure 2c).

Les angles de basculement a, ß maxima sont tous deux de 45° dans un sens ou dans un autre tandis que l'angle y maximum peut éventuellement mme dépasser 90°.

Selon la figure 2c, le mât 4 a une section en forme d'aile ce qui permet de garantir une rigidité latérale maxima compte tenu du fait que la grand voile V représentée schématiquement sollicite celui-ci selon sa plus grande iner- tie.

Selon la figure 3a, en présence d'un vent dirigé selon la flèche A, le voilier s'incline latéralement (gîte) en entraînant, bien entendu, le mât 4 dans ce mouvement ; l'avancement du voilier est alors pénalisé par la gravité g du mât 4 qui s'exerce verticalement à partir du centre de gravité G de celui-ci par la diminution de la surface proje- tée de la voilure sur un plan vertical, par l'orientation des filets d'air qui font un angle de 70 à 75° avec la voilure.

Selon la figure 3b, l'invention permet de suppri- mer cet inconvénient grâce à l'orientation au vent du mât 4 qui permet le déplacement du centre de gravité G au centre de rotation du bateau grâce au pivotement de ce mât et ainsi de présenter la totalité de la surface de voilure en tant que surface projetée sur un plan vertical et une orientation des filets d'air à 90° de la voile.