La présente invention se rapporte à une composition destinée au traitement du littoral pour réduire l'érosion des plages, des estuaires, des berges et de manière générale, tout rivage incluant des sédiments.

L' érosion du sol peut être définie comme étant un processus physique et chimique dans lequel il est continuellement soumis à une abrasion, une corrosion. S 'agissant d'un rivage, les vagues et le vent érodent la côte en mettant en suspension le sable ou les particules de sédiments, ou en délogeant les roches.

Il faut encore noter l'effet de la pollution qui de manière générale rend le sable hydrophobe, c'est-à-dire que sa cohésion devient plus faible. C ' est le cas, en particulier, des contaminants organiques comme les produits pétroliers et les huiles, mais aussi les contaminants inorganiques. La plage devient plus sensible à l'érosion. La pollution atteint les plages, par ruissellement, en étant transportée dans les rivières et les fleuves. Les polluants ont également un effet oxydant.

Pour pallier l'érosion des plages, une solution connue consiste à draguer du sable en mer pour les recharger. Cette technique n'est que palliative puisqu'elle n'agit pas sur les causes de l'érosion. On peut aussi exercer une action mécanique contre l'effet des vagues en déposant des blocs de pierre en bordure de plage pour protéger la rive de l'impact de ces vagues. La plage se creuse cependant au niveau des enrochements sous l'effet de tourbillons. En érigeant des jetées, des digues, on détourne les courants et donc les flux marins. La stabilisation des dunes par la plantation d'espèces végétales protège les terres situées à l'arrière de la dune mais ne permet pas de protéger le pied de dune de l'érosion.

On connaît encore à la lecture du brevet WO-A1 -97/32826 une composition à base de ciment dont la résistance à l'érosion est améliorée et dont l'adhérence interne est accrue. La composition incorpore un complexe protéine-polysaccharide contenant entre 90% à 99,5% en poids d'un polysaccharide soluble dans l'eau, imprégné de 10% à 0,5%) en poids d'une protéine sensiblement non soluble dans l'eau.

Est également décrit dans ce document, un procédé destiné à réduire l'érosion des sols, des plages et des revêtements routiers par application de la composition. Il est préconisé, pour traiter une plage, d'épandre la composition diluée au taux de 30 grammes dans 0.4 litres d'eau, à un dosage de 0.35 litres par mètre carré. Il faut donc utiliser un engin adapté pour épandre la composition sur toute la surface de la plage, ce qui peut s'avérer onéreux et long. Par ailleurs, la composition est rapidement rincée par le flux des marées ce qui réduit son effet.

Le demandeur a cherché à parfaire cette composition pour lui adjoindre des propriétés aptes à développer la vie benthique, et cherché une méthode de traitement des rivages sablonneux et sédimenteux, qui soit plus simple à mettre en œuvre et plus efficace.

A cet effet, est proposée une composition destinée à traiter la cause du phénomène d'érosion dans un rivage sablonneux, sédimenteux, la composition incluant au moins un type de polysaccharide soluble dans l'eau imprégné dans au moins un type de protéine non soluble dans l'eau ; selon l'invention, la composition inclut au moins un type de micro-algues et/ou de nutriments destiné à favoriser le développement de la faune benthique.

Grâce à l'apport de cette nourriture, la macrofaune, la méiofaune recolonisent progressivement le milieu traité par la composition.

A l'usage, le polysaccharide de la composition dissout les contaminants dans les sédiments en les remplaçant par une fine couche hydrophile. Le rivage est nettoyé de ses polluants et le sable devient perméable à l'eau. L'eau de mer en contact avec le produit se désalinise progressivement. Le produit s'infiltre dans la plage et le sous sol pour atteindre la nappe. L'eau douce de la nappe phréatique sous jacente peut alors imprégner par capillarité la couche de sédiments traitée. La protéine diminue considérablement le degré de salinité de l'eau imprégnée dans le rivage. La cohésion des sédiments, du sable est améliorée et le phénomène d'érosion est endigué.

Selon une caractéristique additionnelle de l'invention, le type de micro-algues est choisi parmi Isochrysis galbana [T-ISO], Chaetoceros muelleri [CHGRA], Pavlva lutheri [MONO], Nannochlopsis sp.

L'apport de ces micro-algues accroît la survie des stades larvaires. Elles sont le principal aliment des invertébrés benthiques, qui font partie de la première chaîne alimentaire de la faune benthique.

Selon une caractéristique additionnelle de l'invention, l'apport de la micro-algue ou de ses mélanges est compris entre 0.5 et 1.5 % en masse de la composition de base.

Selon une caractéristique additionnelle de l'invention, le type de nutriments est choisi parmi la crevette, le plancton, la sardine, le varech, la luzerne, le calmar, l'huile d'œufs de saumon, la lécithine, la spiruline, l'huile de poisson, la caséine, le chlorure de calcium, l'iodure de potassium, le carbonate de magnésium, le sulfate de zinc, des acides aminés choisis parmi (l'arginine, l'histidine, l'isoleucine, la leucine, la lysine, la méthionine, la cystine, le phénylalanine, la thréonine, le tryptophane et la valine), l' extrait de seigle, la vitamine C, la biotine, l'acide nicotinique, la riboflavine, la thiamine et la vitamine E.

L'apport de nutriments dans la composition est destiné à favoriser, par son usage, le développement durable de l'environnement biotique et l'apparition de nouvelles espèces.

Selon une caractéristique additionnelle de l'invention, l'apport de chaque type de nutriments est compris entre 0.5 et 1.5 % en masse de la composition de base.

Selon une caractéristique additionnelle de l'invention, la composition incorpore du carbonate de calcium pour activer la préparation chimique du mélange de protéines.

Selon une caractéristique additionnelle de l'invention, la composition incorpore de l'acide citrique de manière à ajuster son pH à une valeur comprise entre 3.5 et 8.5.

Selon une caractéristique additionnelle de l'invention, la composition se présente pour son utilisation sous une forme liquide par dilution dans de l'eau. Selon une caractéristique additionnelle de l'invention, la composition contient de la soude pour dissoudre le complexe protéine/polysaccharide.

Selon une caractéristique additionnelle de l'invention, la composition contient de l'oxyde de fer rouge et/ou de l'oxyde de fer noir pour lui procurer un effet antioxydant contre les contaminants afin d'améliorer la vie benthique.

Un procédé de traitement de la cause du phénomène d'érosion et d'amélioration de la vie benthique dans un rivage sédimenteux est également proposé, et dans lequel on utilise la composition.

Selon une caractéristique additionnelle, le procédé consiste à creuser au moins une tranchée, à déposer la composition dans ladite tranchée.

La composition peut alors traiter le rivage en profondeur afin d'obtenir un effet durable.

Selon une caractéristique additionnelle, le procédé consiste à creuser, dans une plage, plusieurs tranchées, parallèlement à la ligne d'eau de basse mer, à déposer la composition dans chacune des tranchées, et à reboucher les tranchées.

Le balayage des marées diffuse la composition dans la plage.

Selon une caractéristique additionnelle, le procédé consiste à déposer par mètre linéaire dans ladite tranchée une quantité comprise entre soixante et cent litres de composition diluée à une teneur comprise entre 30 et 40 grammes de principes actifs par litre.

Ce dosage procure un effet optimum.

Selon une caractéristique additionnelle, le procédé consiste à déposer par mètre linéaire dans ladite tranchée une quantité comprise entre soixante et cent litres de composition diluée à une teneur comprise entre 16 et 23 grammes de principes actifs par litre.

La soude et/ou l'oxyde de fer peuvent être exclus de la composition en les remplaçant par une dilution supplémentaire avec de l'eau. La composition ne contient alors que des produits biologiques.

Selon une caractéristique additionnelle, le procédé consiste à renouveler au moins une fois l'utilisation de la composition avec une périodicité moyenne de huit semaines.

Deux renouvellements espacés d'environ huit semaines sont recommandés pour obtenir un traitement en profondeur. Selon une caractéristique additionnelle, le procédé consiste à renouveler une fois l'an, l'utilisation de la composition.

Cette maintenance annuelle est recommandée, pour offrir des conditions de lutte optimum contre l'érosion afin de garantir la pérennité du traitement. Elle consiste de préférence en une seule ré-application chaque année.

Selon une caractéristique additionnelle, le procédé consiste à passer une herse sur la surface traitée du rivage de manière à faciliter la diffusion du traitement et la mouvance du sable vers le haut de la plage lors de la marée montante.

Selon une caractéristique additionnelle, le procédé consiste à mesurer la salinité de la nappe phréatique sous-jacente au rivage traité pour apprécier l' effet du traitement.

Selon une caractéristique additionnelle, le procédé consiste à réaliser au moins deux relevés topographiques, avant le traitement, puis après le traitement du rivage.

On peut dès lors constater visuellement les effets bénéfiques du procédé. Des clichés pris avant et après le traitement font apprécier l'évolution de l'apparence du site.

Selon une caractéristique additionnelle, le procédé consiste à réaliser un suivi benthique et/ou granulométrique, avant le traitement, puis après le traitement du rivage. On mesure ici l'évolution du développement des espèces vivant en bordure de mer et la propreté de la plage.

Les caractéristiques de l'invention mentionnées ci-dessus, ainsi que d'autres, apparaîtront plus clairement à la lecture de la description suivante d'un exemple de réalisation, ladite description étant faite en relation avec la Fig. unique jointe :

la Fig. 1 représente une vue en coupe d'une plage dans laquelle sont réalisées des tranchées destinées à recevoir une composition pour le traitement de la cause de l'érosion et l'amélioration de la vie benthique selon l'invention.

La composition, objet de l'invention, est destinée à être appliquée sur un rivage, composé au moins partiellement de sédiments, sujet au phénomène d'érosion, pour l'endiguer. Il peut s'agir d'une plage, d'un estuaire ou encore d'une berge et de manière générale, tout terrain sablonneux, sédimenteux, exposé au phénomène d'érosion. Un procédé de traitement des rivages couvre également l'invention.

La composition comprend au moins un type de polysaccharide soluble dans l'eau, et qui est imprégné d'au moins un type de protéine végétale insoluble dans l'eau. Le polysaccharide choisi est préférentiellement de la gomme de guar. On peut encore choisir comme polysaccharide de la gomme arabique, de la pectine. Sa proportion en masse de la composition est comprise entre 90 % et 99 % en masse totale de la composition. La valeur de 92 % procure des effets satisfaisants.

La protéine végétale choisie est sélectionnée parmi le gluten de blé hydrogéné, l'amidon de grain maïs, le gluten, l'amidon, la prolamine. Sa proportion en masse dans la composition est comprise entre 0.25 % et 5 % en masse totale de la composition. La valeur de 3 % procure des effets satisfaisants.

La composition incorpore du carbonate de calcium, à hauteur de 1% en masse de la masse totale de la composition pour mettre en œuvre, un apport de calcium et de carbonate, la préparation chimique du mélange de protéines.

L'ajustement du pH de la composition est réalisé par l'adjonction d'acide citrique permet d'ajuster le pH à une valeur comprise entre 3.5 et 8.5. Sa proportion en masse de la composition est de l'ordre de 1 %.

II est également apparu intéressant au demandeur de favoriser la recolonisation des espèces benthiques dans leur milieu naturel. Pour cela, la composition de base contient en plus, au moins un type de micro-algue dans une proportion comprise entre 0.5 à 1.5 % en masse de la masse totale de la composition de base, avec une valeur préférentielle de 1 %. La sélection de ces micro-algues comprend : Isochrysis galbana [T-ISO], Chaetoceros muelleri [CHGRA], Pavlva lutheri [MONO], Nannochlopsis sp. Cet apport est le principal aliment des invertébrés benthiques, faisant partie de la chaîne alimentaire de la faune benthique.

Des nutriments sont également incorporés dans la composition pour subvenir aux besoins de certaines espèces de la faune benthique, comme les invertébrés de petite taille (meiofaune et macrofaune), les mollusques bivalves, les oiseaux, les crabes, les crevettes, les végétaux, les poissons, c'est-à-dire les centaines d'espèces qui vivent dans le sable ou viennent s'y nourrir.

Le choix de ces nutriments porte sur la crevette, le plancton, la sardine, le varech, la luzerne, le calmar, l'huile d'œufs de saumon, la lécithine, la spiruline, l'huile de poisson, la caséine, le chlorure de calcium, l'iodure de potassium, le carbonate de magnésium, le sulfate de zinc, des acides aminés choisis parmi l'arginine, l'histidine, l'isoleucine, la leucine, la lysine, la méthionine, la cystine, le phénylalanine, la thréonine, le tryptophane et la valine. Le choix porte encore sur l'extrait de seigle, la vitamine C, la biotine, l'acide nicotinique, la riboflavine, la thiamine et la vitamine E.

Le dosage de ces nutriments ajoutés à la composition de base est réalisé dans une proportion comprise entre 0.5 à 1.5 % en masse de la masse totale de la composition de base, pour chaque nutriment, avec une valeur préférentielle de 1 %.

Pour des raisons de facilité de transport et de manutention, la composition est fabriquée de préférence sur ou à proximité de son lieu d'utilisation. Ses constituants sont ainsi livrés sous forme de poudre qu'il convient de diluer et de mélanger avec de l'eau.

On utilise, a minima, pour mener cette opération, un malaxeur ainsi que deux cuves. A titre d'illustration, la fabrication d'une quantité X de la composition intermédiaire se présente de la façon suivante.

On remplit le malaxeur de 4 000 litres d'eau. Le malaxeur est mis en fonctionnement.

On ajoute 500 kg d'ingrédients de la composition décrite ci-avant, c'est-à-dire comprenant les polysaccharides, les protéines, le carbonate de calcium, l'acide citrique et les adjuvants alimentaires.

On ajoute 200 Kg de soude (NaOH) pour dissoudre le complexe protéine/polysaccharide présent sous la forme de poudre en une solution liquide.

On ajoute 10 Kg d'oxyde de fer rouge.

On ajoute 10 Kg d'oxyde de fer noir.

Ces apports d'oxydes de fer améliorent la vie benthique par un effet antioxydant contre les contaminants dont le fer rouge et le fer noir ont la propriété. Ils permettent également d'engendrer une photosynthèse, source bioénergétique à la vie benthique qui produit ainsi de la matière organique (la matière organique est la première source de la chaîne alimentaire de cette vie benthique).

Le fonctionnement du malaxeur est maintenu pendant une durée voisine de deux heures, puis ce mélange, appelé concentré, est transféré dans une cuve pendant au moins 8 heures à une température minimum de 18 °C. Le concentré est encore dilué dans un rapport de 1 à 5 par un apport de quatre volumes d'eau pour fabriquer la composition prête à l'emploi. Cette dilution finale est de préférence effectuée juste avant son utilisation par pompage dans une épandeuse d'un volume de concentré et de quatre volumes d'eau. Dans cette composition prête à l'emploi, la teneur en principes actifs est donc de 36 grammes par litre. Dans la pratique, une teneur comprise entre 30 et 40 grammes maximum de principes actifs par litre, convient.

La soude qui peut présenter un effet corrosif à faible dilution, l'oxyde de fer, bien que ne produisant aucun impact sur l'environnement, peuvent être exclus de la composition.

On peut remplacer l'un et/ou l'autre de ces constituants par une dilution doublée avec de l'eau dans un rapport 1 à 9, c'est-à-dire avec un apport de huit volumes d'eau dans la préparation concentrée pour fabriquer la composition prête à l'emploi. Dans cette composition prête à l'emploi, la teneur en principes actifs est donc de 20 grammes par litre. Dans la pratique, une teneur comprise entre 16 et 23 grammes maximum de principes actifs par litre, convient. La composition ne contient alors que des produits biologiques.

Le procédé de l'invention est destiné à appliquer la composition sur un rivage sablonneux, sédimenteux, exposé à l'érosion, typiquement une plage, un estuaire ou encore une berge. L'utilisation du procédé conduit à arrêter le phénomène d'érosion et, sur une plage, conduit à une accrétion de sable en pente douce en fonction du sable offshore disponible.

L'application du procédé sur une plage est mise en œuvre de la manière suivante. Il convient de distinguer les plages exposées à de forts marnages comme celles de la manche et les plages subissant peu ou pas de marnage, comme en méditerranée.

Dans le premier type de plage, on creuse à marée basse plusieurs tranchées T parallèlement entre elles et, autant que faire se peut, parallèlement à la ligne d'eau E de basse mer, comme cela est montré sur la Fig. 1. D'une manière générale, une plage de ce type nécessite quatre tranchées. Trois d'entre elles sont creusées sur le haut de plage, à égale distance dans la limite du possible, et la dernière près de la ligne d'eau de basse mer. Le balayage des marées permet la diffusion uniforme du produit dans l'épaisseur de la plage. Leur profondeur est comprise entre cinquante centimètres et un mètre afin d'optimiser les effets du traitement. Le travail d'une pelle mécanique convient pour creuser ce type de tranchée.

Dans le second type de plage, on creuse en principe trois tranchées d'une profondeur allant de cinquante centimètres à deux mètres maximum, en fonction de sa nature. La première tranchée est creusée au bord de la ligne d'eau. La seconde tranchée est faite en milieu de plage. La troisième tranchée est réalisée en haut de plage. On creuse plus profond sur ce type de plage pour atteindre le niveau de l'eau dans la plage afin que le mélange de la composition dans celle-ci puisse se faire dans les meilleures conditions possibles. Ainsi, le balayage naturel du produit par la mer peut s'opérer.

L'emplacement des tranchées est déterminé en fonction du degré d'érosion du site, son exposition et des courants marins existants de façon à optimiser les effets du traitement. D'une manière générale, les tranchées sont plutôt faites sur le haut de plage ce qui maximise la dilution du produit et permet un traitement uniforme sur la zone concernée. Le but est également de protéger les cordons dunaires lorsqu'ils sont présents. L'application est systématiquement faite juste avant les marées de grands coefficients du mois en cours et qui balayent le produit de façon uniforme assurant dans les heures qui suivent la dilution adéquate pour arriver au résultat escompté.

On déverse ensuite une quantité définie de la composition dans chaque tranchée, par exemple, à l'aide d'un épandeur équipé d'un débitmètre. La quantité est comprise entre soixante et cent litres de la composition au mètre linéaire pour obtenir l'effet optimum selon le type de plage et son degré d'érosion.

Les tranchées sont ensuite rebouchées avec la matière extraite. On passe une herse sur l'ensemble de la plage, ce qui va faciliter la diffusion du traitement et la mouvance du sable vers le haut de la plage lors de la marée montante.

Le balayage des marées successives va diffuser par capillarité la composition dans l'épaisseur de la plage. Elle dissout les contaminants organiques et inorganiques du sable, s'ils sont présents, grâce à l'effet surfactant des polysaccharides en les remplaçant par une fine couche hydrophile de protéines polysaccharide. La plage devient alors hydrophile et le sable est dépollué par rinçage. L'eau douce de la nappe phréatique remonte alors par capillarité au sein de l'épaisseur de la plage. Elle devient propre et stable.

Ensuite, elle permet de déposer autour des grains de sable une fine couche, d'une épaisseur comprise entre un et cinq microns, d'un assemblage de protéines végétales hydrophiles qui ont la capacité de générer une eau moins salée. La masse d'eau contenue dans la plage s'adoucit progressivement au contact de la composition. L'eau douce présente à la surface de la plage améliore la cohésion du sable, ce qui réduit son érosion par le vent, le balayage des marées. En constituant un liant pour les grains de sable grâce aux liaisons hydrogènes des molécules d'eau, elle permet de lutter contre les intrusions d'eau salée dans la plage, formant de la sorte un bouclier de protection naturel. Ces protéines possèdent également la propriété de se régénérer, ce qui permet que le traitement puisse perdurer.

L'eau de mer en contact avec le produit va ainsi se désaliniser progressivement pendant le traitement et diffuser dans l'épaisseur de la plage. La plage gorgée d'eau douce diffusée par l'effet de capillarité retrouve sa cohésion naturelle. La conséquence directe est que la plage est de nouveau en mesure de lutter contre les intrusions d'eau salée avec la formation de ce bouclier naturel.

Elle permet aussi de déposer sur la plage, le sable en suspension dans les vagues en agissant sur les forces inter faciales entre l'eau et le sable. Ces effets induisent une meilleure cohésion du sable qui va pouvoir alors s'agglomérer à l'issue de son dépôt sur la plage sous l'effet des vagues diminuant d'autant l'érosion.

En conséquence des effets du traitement, une accrétion se forme sur la plage par le dépôt de sable offshore. La plage retrouve alors, dans un plan transversal, une pente douce et linéaire ce qui diminue également l'érosion par une baisse sensible de l'énergie des vagues. Toutes les différences de relief, facteurs aggravant l'érosion, tendent à disparaître progressivement.

La cause de l'érosion est ainsi endiguée avec une plage qui se reconstitue rapidement sans aide extérieure. Sa salubrité naturelle retrouvée est propice au retour et au développement de la vie benthique.

Ainsi, l'apport de micro-algues, de nutriments par la diffusion de la composition au sein de la plage favorise la recolonisation de la faune benthique.

Dès lors que la première application est faite, une deuxième application est normalement programmée huit semaines plus tard en moyenne. Une troisième application est pratiquée également huit semaines après la seconde application. Une application de maintenance est requise annuellement afin de permettre au traitement de conserver ses effets bénéfiques.

Pour mesurer l'évolution de la qualité de l'eau de la nappe phréatique sous la plage, et en particulier sa salinité, il est utile d'installer des capteurs, par exemple de type piézomètres introduits dans des tubes plongeant jusqu'au sein de la nappe. Ces instruments de mesure doivent être installés dans la partie arrière de la plage. La mesure de la salinité avant et après le traitement de la plage renseigne sur son degré d'efficacité.

Pour vérifier l'efficacité et l'innocuité de la composition et de son procédé d'application, une plage normande des côtes du Cotentin située à Saint Germain sur Ay, sujette à une forte érosion, a fait l'objet d'une expérimentation avec une série de deux applications espacées de huit semaines suivant la méthode décrite ci-avant. La longueur traitée de la plage s'étend sur 700 mètres. Deux zones témoins non traitées encadrent la plage. Cette plage ne bénéficie que de faibles apports en sédiments. Elle est exposée plein ouest, en étant située derrière une barrière rocheuse devant des parcs à huîtres et difficile à traiter avec de très forts courants Sud-Nord et Nord-Sud, phénomène accentué par les plus forts marnages d'Europe influencés par l'effet des 200 millions de m ³ de chacune des marées du Mont Saint Michel. Ce test a été réalisé sous le sceau du secret et avec toutes les autorisations requises. Cette section de plage a été fermée au public pendant la durée nécessaire à l'application qui s'étend sur une courte période, de deux à trois jours par kilomètre, le temps de creuser les tranchées, d'épandre le produit et de les reboucher.

Suivi topographique :

- Un relevé topographique complet est effectué avant le traitement pour connaître l'état initial de la plage. Un second relevé est pratiqué quinze jours après la dernière application ainsi que deux autres relevés effectués six mois et un an après la première application, ce qui permet d'observer les différents effets du traitement. Une accrétion de sable d'un volume de 479 m ³ en seulement un mois a été constatée malgré un faible apport en sable offshore. Une pente douce, linéaire et progressive s'est formée dans un plan transversal à la plage limitant l'énergie des vagues et donc l'érosion. Le traitement a des effets uniformes avec le balayage des marées et démontre une bonne stabilité du sable qui redevient progressivement hydrophile. Cette cohésion retrouvée a réduit les différences du relief qui disparaissent au fur et à mesure. Pour l'étude, deux niveaux bathymétriques pour l'échantillonnage ont été pris en compte, un niveau supérieur et un niveau inférieur pris dans la zone traitée. Deux stations d'échantillonnage situées au nord et au sud en dehors de la zone d'épandage ont été prises en compte. Aucune différence notable n'est observée quant à la taille médiane du sédiment entre les différentes stations. Les valeurs médianes observées correspondent à celles d'un sable fin.

Suivi de l'eau : ERM (Environmental Resources Management) - L'évolution de la qualité de l'eau de la nappe phréatique est contrôlée à l'aide de quatre puits à piézomètres installés dans l'arrière plage, ce qui est le principal indicateur de la désalinisation progressive de l'eau et du retour de la bonne cohésion et des propriétés hydrophiles du sable. La baisse la plus significative de la salinité dans la nappe phréatique atteint 90 % avec 0,8 grammes par litre, ce qui correspond à une eau qualifiée de douce, dans le piézomètre situé le plus au sud, six mois après le premier traitement. La baisse la plus significative de la teneur en chlore atteint 70 %. Ceci démontre que la désalinisation de l'eau de mer et la baisse du chlore s'opèrent rapidement dès lors que cette eau se retrouve en contact avec la composition même très fortement diluée. Grâce à ce phénomène essentiel, la plage peut retrouver ses barrières naturelles, se reconstituer rapidement grâce à une cohésion retrouvée du sable tout en permettant la destruction des composants organiques et inorganiques afin d'endiguer l'érosion de façon durable et efficace. Suivi benthique et granulométrique: GEMEL

- Dans le même esprit, un suivi benthique est réalisé au travers de deux campagnes de prélèvements et d'analyses pré et post traitement de façon à mesurer les effets bénéfiques du traitement sur les différentes espèces en présence et leur évolution. Les paramètres pris en compte pour ce suivi sont la macrofaune (invertébrés benthiques de taille supérieure à 1mm) et la meiofaune (invertébrés benthiques de taille comprise entre 63 micromètres et 1 millimètre) afin de détecter de quelle manière elles pouvaient être influencées par les effets du traitement. En ce qui concerne la richesse spécifique, c'est-à-dire le nombre d'espèces représentées dans chaque échantillon, il est observé un faible peuplement soit inférieur ou égal à trois espèces pour le niveau bathymétrique supérieur et jusqu'à huit espèces maximum pour le niveau bathymétrique inférieur. L'effet du traitement de la plage a donc une incidence quant à la venue de nouvelles espèces, bien que faibles sur cette plage, rendant compte de son efficacité et de son innocuité. On constate ainsi une amélioration de la vie benthique.

La mesure de la qualité de l'eau ainsi que celle du suivi benthique ont été mises en œuvre par ERM (Environmental Resources Management) et par le GEMEL (Groupe d'Etude des Milieux Estuariens et Littoraux). De manière générale, le procédé de l'invention inclut également la fourniture de prestations destinées à vérifier son efficacité.

On peut réaliser un relevé topographique du site avant son traitement, puis après. Le relevé post traitement est effectué dans une période comprise entre 1 et 3 mois.

On peut aussi réaliser un suivi benthique, un suivi granulométrique avant le traitement puis après le traitement. Les mesures post traitement sont effectuées dans une période comprise entre 3 et 4 mois.

On peut encore photographier le site avant son traitement, puis après. Les clichés post traitement sont effectués dans une période comprise entre 3 et 6 mois.

La composition de l'invention contient des nutriments à base de protéines composées essentiellement de produits marins naturels.

Elle diminue la salinité de la nappe phréatique sous-jacente, élément clé du processus anti-érosion.

Elle traite la cause de l'érosion en améliorant la cohésion du sable.

Elle restaure l'éco système de la plage.

Son innocuité autorise son utilisation partout où des phénomènes d'érosion existent.

Le sable retourne à son état naturel cohérent, de façon à favoriser une plage non- érosive qui peut supporter la vie végétale et animale.

Lorsque la composition est appliquée sur la plage, elle restaure la cohésion naturelle entre le sable et l'eau en enlevant les composés hydrophobes et les autres contaminants qu'elle dissout.

Elle procure des résultats rapidement, dans un délai de quelques semaines.

Elle restaure la plage à son état originel lui conférant une pente douce et régulière.

Le procédé de l'invention n'engendre que très peu de gêne puisque le traitement in situ est très rapide. La plage retrouve son aspect originel à l'issue du traitement.