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Title:
COMPOSITION FOR RELEASING AND SAMPLING MICROORGANISMS
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2023/247502
Kind Code:
A1
Abstract:
Sterile sampling composition comprising a surfactant, one or more enzymes selected from the group consisting of a protease, a polysaccharidase, a laccase, a lipase, a cellulase and a mannanase, a sampling kit comprising this composition, a sampling method based on this composition or kit, and use of this composition or kit for the detection of bacteria on a surface.

Inventors:
DELHALLE LAURENT (BE)
FASTREZ SÉBASTIEN (BE)
Application Number:
PCT/EP2023/066578
Publication Date:
December 28, 2023
Filing Date:
June 20, 2023
Export Citation:
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Assignee:
REALCO (BE)
International Classes:
C11D17/00; C11D3/386; C11D3/48; C12Q1/04; C12Q1/22
Domestic Patent References:
WO2018002013A12018-01-04
WO2018002013A12018-01-04
Foreign References:
EP0578666A11994-01-19
US5571504A1996-11-05
US20190256803A12019-08-22
JP5466782B12014-04-09
EP2537601A12012-12-26
EP2243821A12010-10-27
DE10304331A12004-08-12
EP0578666A11994-01-19
US5571504A1996-11-05
US20190256803A12019-08-22
JP5466782B12014-04-09
Other References:
CAS, no. 70967-97-4
Attorney, Agent or Firm:
CALYSTA NV (BE)
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Claims:
REVENDICATIONS 1. Une composition stérile d’échantillonnage de microorganismes potentiellement présents sur une surface comprenant : - un ou plusieurs tensioactifs, présent(s) à une teneur d’au moins 0,02% en poids et au plus de 1,5% en poids par rapport au poids de ladite composition (somme des poids en tensioactifs : poids de la composition), ledit ou lesdits plusieurs tensioactifs comprenant un tensioactif anionique ; - au moins deux enzymes choisies dans le groupe constitué d’une (sérine) protéase, une polysaccharidase, une laccase, une lipase, une cellulase et une mannanase ; - au moins un agent stabilisant, de préférence présent à une teneur d’au moins 15% par rapport au poids de ladite composition, ledit stabilisant étant choisi dans le groupe des polyols, - au moins un agent séquestrant. 2. Composition d’échantillonnage selon la revendication 1, comprenant au moins un tensioactif anionique choisi dans le groupe constitué des alkyle éther sulfate, de préférence un sel de laureth sulfate, alkyle sulfate, alkylbenzène sulfonate et les savons. 3. Composition d’échantillonnage selon la revendication 1 ou la revendication 2, dans laquelle l’agent séquestrant est choisi parmi le glucono-delta-lactone, le gluconate de sodium, le gluconate de potassium, le gluconate de calcium, l'acide citrique, l'acide phosphorique, l'acide tartrique, l'acétate de sodium, le sorbitol, la carboxyméthyl inuline et les mélanges de ceux-ci. 4. Composition d’échantillonnage selon une quelconque des revendications précédentes 1 à 3 comprenant au moins 50% (en poids) en eau, de préférence au moins 60% (en poids) en eau. 5. Composition d’échantillonnage selon l’une quelconque des revendications précédentes 1 à 4, dans laquelle l’agent stabilisant est le glycérol. 6. Composition d’échantillonnage selon l’une quelconque des revendications précédentes 1 à 5 comprenant au moins une protéase, de préférence une sérine-protéase, avantageusement en concentration équivalente à 0,5 à 5 Unité Anson de l’Alcalase 2,5 DX par kg de ladite composition, de manière plus préférée en concentration équivalente à environ 1 Unité Anson de l’Alcalase 2,5 DX par kg de ladite composition. 7. Composition d’échantillonnage selon l’une quelconque des revendications précédentes 1 à 6, ayant été stérilisée par une méthode physique, de préférence choisie parmi l’irradiation aux rayons gamma, l’irradiation pas faisceau d’électrons, l’irradiation aux UVc, la filtration stérilisante et des associations de celles-ci, de préférence la filtration stérilisante et ensuite l’irradiation aux rayons gamma, l’irradiation pas faisceau d’électrons ou l’irradiation aux UVc. 8. Composition d’échantillonnage selon l’une quelconque des revendications précédentes 1 à 7, étant sous forme de liquide pulvérisable. 9. Composition d’échantillonnage selon l’une quelconque des revendications précédentes 1 à 8 comprenant moins de 100 ppm de 2-phénoxyéthanol (partie pour million : poids du 2- phénoxyéthanol :poids de la composition), de préférence moins de 50 ppm de 2-phénoxyéthanol, de préférence moins de 20 ppm de 2- phénoxyéthanol, de préférence moins de 10 ppm de 2-phénoxyéthanol, de préférence moins de 5 ppm de 2-phénoxyéthanol, moins de 4 ppm de 2-phénoxyéthanol, voire moins de 3 ppm de 2-phénoxyéthanol. 10. Composition d’échantillonnage selon l’une quelconque des revendications précédentes 1 à 9 comprenant de 0,02 à 0,5% de tensioactif(s), de préférence ledit ou lesdits tensioactif(s) consistant essentiellement en un ou plusieurs tensioactif(s) anioniques. 11. Kit d’échantillonnage de microorganismes potentiellement présents sur des surfaces, à l’état vivant ou revivifiable, pour la détection et l’analyse en laboratoire ultérieures comprenant : - une composition d’échantillonnage de microorganismes de surface, de préférence une surface industrielle telle qu’une surface alimentaire, une surface industrielle comme par exemple l’industrie pharmaceutique, le milieu des soins de santé ou la pétrochimie, selon l’une quelconque des revendications 1 à 10, - au moins un dispositif d’application contrôlée de ladite composition d’échantillonnage sur ladite surface. 12. Kit d’échantillonnage selon la revendication 11 comprenant en outre au moins un récipient stérile, par exemple un sachet stérile, et/ou un moyen de récolte stérile des microorganismes, de préférence un tissu, une lingette ou une éponge. 13. Kit d’échantillonnage selon la revendication 11 ou 12 dans lequel la composition d’échantillonnage comprend une sérine protéase et ledit kit comprenant en outre une solution de conservation d’un échantillon prélevé, ladite solution de conservation comprenant un hydrolysat de protéines (de la peptone) et/ou un inhibiteur de conservateur choisi parmi le polyoxyéthylène sorbitane et/ou un dérivé de phosphoglycéride. 14. Kit d’échantillonnage selon une quelconque des revendications précédentes 11 à 13, comprenant en outre des moyens de détection spécifique et/ou de quantification spécifique par immunologie ou génétique de bactéries, de préférence choisies parmi Salmonella (ex. Salmonella enterica, Salmonella bongori), Pseudomonas (ex. Pseudomonas aeruginosa) et/ou Listeria (ex. Listeria monocytogenes). 15. Procédé d’échantillonnage de microorganismes sur des surfaces, à l’état vivant ou revivifiable, pour la détection et l’analyse en laboratoire ultérieures comprenant les étapes suivantes : a) au moins une application contrôlée, de préférence une pulvérisation d’un volume contrôlé, de la composition d’échantillonnage de microorganismes selon l’une quelconque des revendications 1 à 10, sur une surface à prélever, b) laisser agir ladite composition sur ladite surface à prélever pendant une durée contrôlée, c) mettre en contact au moins un moyen de récolte stérile desdits microorganismes sur ladite surface à prélever, d) laisser imbiber de manière contrôlée ledit au moins un moyen de récolte stérile par ladite composition, e) prélever stérilement ledit au moins un moyen de récolte des microorganismes imbibé et le déposer dans au moins un récipient stérile, par exemple un sachet stérile comprenant une solution de conservation de l’échantillon prélevé comprenant un hydrolysat de protéines, un inhibiteur de protéase et/ou un inhibiteur de conservateur étant le polyoxyéthylène sorbitane et/ou un dérivé de phosphoglycéride, f) effectuer au moins un test de détection de microorganismes, ledit au moins un test de détection parmi un test impliquant une étape de culture des microorganismes, un test biochimique, un test comprenant une étape de reconnaissance immunologique, et un test de biologie moléculaire. 16. Utilisation de la composition selon l’une quelconque des revendications 1 à 10 ou du kit selon l’une quelconque des revendications 11 à 14 pour la détection d’une contamination du genre Salmonella sur des surfaces, de préférence du genre Salmonella enterica et/ou Salmonella bongori. 17. Utilisation de la composition selon l’une quelconque des revendications 1 à 10 ou du kit selon l’une quelconque des revendications 11 à 14 pour la détection d’une contamination du genre Listeria sur des surfaces, de préférence du genre Listeria monocytogenes. 18. Utilisation de la composition selon l’une quelconque des revendications 1 à 10 ou du kit selon l’une quelconque des revendications 11 à 14 pour la détection d’une contamination du genre Pseudomonas sur des surfaces, de préférence du genre Pseudomonas aeruginosa. 19. Utilisation de la composition selon l’une quelconque des revendications 1 à 10 ou du kit selon l’une quelconque des revendications 11 à 14 pour la détection d’une contamination du genre Staphylococcus sur des surfaces, de préférence du genre Staphylococcus aureus. 20. Utilisation d’une composition de prélèvement liquide comprenant un ou plusieurs agents tensioactifs et une ou plusieurs enzymes choisies dans le groupe constitué d’une protéase, une polysaccharidase, une laccase, une lipase, une cellulase et une mannanase, pour la détection de bactéries choisies parmi Salmonella (ex. Salmonella enterica, Salmonella bongori), Pseudomonas (ex. Pseudomonas aeruginosa) et/ou Listeria (ex. Listeria monocytogenes) potentiellement présentes sur une surface. 21. L’utilisation selon la revendication 20, dans laquelle la détection se fait par immunologie ou par test génétique et/ou après culture des bactéries. 22. L’utilisation selon la revendication 20 ou 21, dans laquelle la composition de prélèvement comprend des tensioactifs présents à une teneur comprise entre 0,02% et 1% en poids par rapport au poids de ladite composition de prélèvement. 23. L’utilisation selon la revendication 22, dans laquelle les tensioactifs comprennent un tensioactif anionique, de préférence ledit tensioactif anionique étant choisi dans le groupe constitué des alkyle éther sulfate, de préférence un sel de laureth sulfate, alkyle sulfate, alkylbenzène sulfonate et les savons, de préférence les tensioactifs sont essentiellement un ou plusieurs tensioactifs anioniques. 24. L’utilisation selon une quelconque des revendications précédentes 20 à 23, dans laquelle la composition de prélèvement comprend en outre au moins 15% d’un agent stabilisant choisis parmi un polyol, de préférence le glycérol, et le propylène glycol, par rapport au poids de ladite composition de prélèvement. 25. L’utilisation selon une quelconque des revendications précédentes 20 à 24, dans laquelle la composition de prélèvement comprend une protéase étant une sérine protéase.
Description:
COMPOSITION DE DECROCHAGE ET DE PRELEVEMENT DE MICROORGANISMES Domaine technique La présente invention se rapporte à une composition de décrochage et de prélèvement de microorganismes, à son utilisation, à un kit de décrochage, de prélèvement et de conservation de microorganismes comprenant ladite composition et à un procédé de décrochage, de prélèvement et de conservation de microorganismes. L'art antérieur Dans de nombreux domaines d’activités comme les secteurs agroalimentaires, les collectivités, les secteurs médicaux et vétérinaires, des contaminations problématiques dues à la présence de microorganismes sont observées très fréquemment. Classiquement, dans les hôpitaux et dans les cabinets médicaux ou vétérinaires, la présence de microorganismes est responsable de maladies nosocomiales tandis qu’en agroalimentaire et en collectivité, ces microorganismes sont responsables de la dégradation de denrées périssables mais aussi du transfert de contaminants vers les consommateurs des produits issus par exemple d’une chaîne de production de viande, de fruits, de légumes ou autres. Or, de nos jours, des normes strictes en matière d’hygiène sont imposées et il convient donc de s’assurer que le nombre de microorganismes responsables de telles contaminations soit maintenu sous une valeur seuil acceptable, cette valeur seuil acceptable étant propre à chaque domaine d’activité. Les bactéries planctoniques sont un premier exemple de microorganismes contaminants, ces bactéries sont libres au niveau d’un substrat liquide ou solide et posent un problème en soi car elles sont à même de contaminer directement tout type de surface comme les denrées alimentaires, les outils médicaux, les bandes transporteuses, les réservoirs de stockage ou encore les patients humains ou les animaux eux- mêmes. Toutefois, aujourd’hui, il est largement reconnu que les problématiques liés à la contamination par des microorganismes sont d’autant plus importants que ces derniers forment des biofilms. En effet, dans tout type d’industrie et plus particulièrement dans le domaine de l’industrie agroalimentaire, les biofilms se forment de manière inévitable, cela au vu de la richesse du milieu environnant. Les biofilms sont définis comme un consortium de microorganismes enchâssés dans une matrice de substances polymériques extracellulaires. Autrement dit, les biofilms sont des pellicules visqueuses qui se développent sur toutes les surfaces, suite à l’adhésion de microorganismes sur ces surfaces et à la sécrétion par ceux-ci de polymères les recouvrant, facilitant leur adhésion à la surface et formant ainsi la matrice extracellulaire. Les biofilms constituent ainsi une couche de protection autour des microorganismes très résistante aux agressions chimiques et thermiques ce qui rend ainsi leur élimination très difficile au moyen des biocides conventionnels et représentent de plus une source récurrente et important de contamination du milieu environnant. Cette résistance est expliquée d’une part par la matrice de substances polymériques extracellulaires qui forme une barrière physique à la diffusion des molécules biocides dans le biofilm et, d’autre part, à l’état sessile des microorganismes et à leur capacité à s’échanger entre eux très rapidement des gènes responsables de certains mécanismes de résistance aux biocides. Dès lors, on comprend aisément que les biofilms sont des structures très résistantes et extrêmement variées, par exemple des souches différentes d’une même bactérie peuvent former des biofilms différents, ces biofilms étant encore plus variés qu’ils sont composés de plusieurs bactéries différentes. De plus, les bactéries s’échangeant entre elles des gènes de résistance et l’environnement influe également sur le biofilm, accentuant encore leur complexité et leur résistance. En outre, la matrice extracellulaire des biofilms peut être identifiée lorsqu’elle est fortement développée mais, dans la majorité des cas, le biofilm se développe insidieusement dans les installations et sa présence (ou la présence de microorganismes problématique) ne sera détectée que lors de l’analyse de la qualité du produit fini. Concernant la croissance du biofilm, celle-ci a lieu de manière cyclique en comprenant une phase de croissance durant laquelle se produit l’accumulation des microorganismes et une phase de détachement durant laquelle des morceaux entiers de biofilms et des microorganismes se détachent par érosion et sous l’effet de leur poids pour contaminer les surfaces, les denrées alimentaires, les outils médicaux, les bandes transporteuses, les réservoirs de stockage ou encore les patients humains, consommateurs ou les animaux eux-mêmes. Cela devant entraîner pour l’industriel, l’arrêt de sa chaîne de production, effectuer un cycle de nettoyage pour éliminer le biofilm, représentant de nombreuses heures de travail, ressources déployées et de perte de rendement. De tout ceci, il ressort que les microorganismes contaminants et/ou les biofilms constituent une réelle problématique, tout particulièrement dans le domaine des soins de santé (hôpitaux, cabinets dentaires ou médicaux), des soins vétérinaires et de l’agroalimentaire. Cette problématique est d’autant plus critique que les microorganismes et/ou les biofilms peuvent impliquer des bactéries responsables d’infections potentiellement mortelles chez les individus, que ces bactéries soient présentes dans les hôpitaux, les cabinets vétérinaires ou encore dans l’industrie agroalimentaire et se retrouvent au final sur les produits alimentaires destinés à la consommation. Comme cela a été indiqué plus haut, la problématique des microorganismes et plus particulièrement des biofilms est double. D’une part, les désinfectants et biocides classiques sont très souvent inefficaces car ils ne parviennent pas à atteindre les microorganismes protégés par la matrice extracellulaire du biofilm, cette matrice étant de structure et de composition complexe et très variable. D’autre part, un biofilm est généralement mixte, c’est-à-dire qu’il contient une multitude de bactéries différentes ou de mêmes bactéries mais qui sont de souches différentes, ce qui favorise la propagation des gènes de résistance entre les bactéries du biofilm et rend ainsi leur traitement très difficile voire inefficace. Par conséquent, d’un environnement à l’autre ou d’un secteur d’activité à l’autre, il est plutôt fréquent que les biofilms détectés soient totalement différents. Afin de détecter les biofilms, il existe des kits de détection de la présence de biofilms sur des surfaces ou dans des installation plus spécifiques (circuits d’eau, etc…), ces kits (tel que celui divulgué dans le document EP2537601) permettent de réaliser une coloration sélective des biofilms. Il est donc actuellement possible de déterminer des zones où sont présents des biofilms afin de procéder à une élimination de ces derniers sans toutefois connaître la nature précise des microorganismes (bactéries) à l’origine du biofilm ciblé. Il en résulte que des compositions d’élimination des biofilms comprenant plusieurs enzymes sont employées sans toutefois savoir si les enzymes utilisées et éventuellement formulées dans une base détergente (voir par exemple le document EP2243821) sont réellement adéquates pour agir sur un biofilm donné. Pour cette raison, les traitements actuels sont plutôt aléatoires et non spécifiques, ce qui est économiquement non rentable et peut entraîner une perte de temps et un arrêt considérable des installations. Par ailleurs, des techniques de prélèvement de microorganismes au départ de surfaces ont été développées afin de caractériser et/ou de quantifier les populations de microorganismes présentes sur des surfaces et responsables de contaminations. Ces méthodes de prélèvement permettent donc de déterminer, sur une surface, les différents types (de souches) de bactéries et de microorganismes présents. Parmi les méthodes de prélèvement de microorganismes présents sur une surface, l’une des références en la matière est la Norme ISO 18593 :2004(F) qui prévoit et définit des méthodes horizontales pour des techniques de prélèvement sur des surfaces (plus spécifiquement sur des surfaces se rencontrant dans l’environnement des industries agroalimentaire). La méthode à « l’étoffe/éponge » est un exemple de techniques de prélèvement cité dans cette Norme, cette méthode permettant de rechercher et/ou de dénombrer des microorganismes présents sur une surface. Brièvement, selon cette méthode de prélèvement, il s’agit de mouiller l’étoffe/éponge avec une quantité de diluant qui est du sérum physiologique stérile, d’échantillonner la surface dans deux directions perpendiculaires avant d’introduire l’étoffe/éponge dans un récipient stérile avec le diluant. Par la suite, après un éventuel stockage du prélèvement, ce dernier est analysé quantitativement et/ou qualitativement. Malheureusement, si une telle méthode permet d’assurer un prélèvement de microorganismes libres à la surface d’un substrat, c’est- à-dire un prélèvement de microorganismes planctoniques, elle se relève être inefficace lorsque la surface est contaminée par des microorganismes ayant formé un biofilm. En effet, comme expliqué plus haut, les microorganismes protégés par la matrice extracellulaire du biofilm, cette matrice étant de structure et de composition complexe et très variable et les biofilms étant mixtes, ils sont encore plus variés et complexes qu’ils sont composés de plusieurs bactéries différentes ou de souches différentes. De plus, il s’avère que les techniques de prélèvement reposant sur un support imprégné d’eau peuvent avoir un effet bénéfique sur le développement des microorganismes, même lors de la réalisation d’un prélèvement au départ d’une surface. En effet, il est reconnu que certaines bactéries présentent une croissance accrue en présence d’eau, le support imbibé d’eau favorisant donc cette croissance pendant le prélèvement mais également après celui-ci puisqu’une fine pellicule d’eau subsiste sur le support traité où a eu lieu le prélèvement. Ceci peut donc favoriser le développement de certains microorganismes non prélevés, en particulier lorsqu’ils sont protégés par un biofilm. Afin de pallier aux inconvénients des supports de prélèvement imprégnés d’eau, on connait de l’état de la technique le document DE10304331 qui divulgue une préparation enzymatique qui peut être utilisée pour éliminer les biofilms des surfaces en l’absence de biocides. Cette préparation enzymatique comprend une ou plusieurs enzymes du groupe des polysaccharidases et/ou protéases et éventuellement des nucléases. Malheureusement, même si les compositions selon le document DE10304331 présentent une certaine efficacité en terme de prélèvement des microorganismes, il apparaît qu’elles sont insuffisantes compte tenu de la diversité et de la complexité des microorganismes et des biofilms qui peuvent être présents sur une surface d’une installation et qu’elles ne permettent pas un prélèvement représentatif des populations bactériennes y étant pourtant bien présentes, c’est-à-dire qu’elles ne permettent qu’un faible recouvrement des microorganismes. En effet, les biofilms et/ou les microorganismes présents sur une surface d’une installation sont d’une part composés d’une population de microorganismes variée et complexe, c’est-à-dire différents microorganismes mais également ces différents microorganismes pouvant encore être de souches différents, cela entraînant des résistances différentes mais également la formation de matrices extracellulaires de biofilms variées, complexes et différentes, parfois au sein d’une même surface d’une installation. Il existe donc un réel besoin de fournir une composition qui a pour but de palier les inconvénients de l’état de la technique en permettant un prélèvement efficace, représentatif et de manière adéquate des populations de microorganismes, qu’ils soient libres mais également sous la forme d’un biofilm de structure complexe qui peut varier considérablement d’un prélèvement à un autre. En outre, il existe un besoin de fournir une composition permettant le prélèvement des microorganismes sur différents types de surfaces, dans différents environnements, stable dans le temps et qui soit facile à utiliser par les utilisateurs ou encore compatible avec la chaîne de production, par exemple les aliments dans une industrie agroalimentaire. A ce titre, la demande de brevet WO 2018/002013 décrit une solution aqueuse visqueuse comprenant une ou plusieurs enzymes et 8,4% de surfactants pour une application sur une surface horizontale ou même verticale, en vue d’une imprégnation prolongée d’un tissu placé sur cette surface, de manière à récupérer un maximum des micro-organismes éventuellement présents, y compris sous forme de biofilm, tout en préservant leur viabilité et de quantifier leur présence. Dans un autre domaine technique, le brevet EP0578666 divulgue une composition pour lave-vaisselle comprenant des tensioactifs, des enzymes et des agents de conservation. La composition peut, dans un mode de réalisation, être sous forme liquide et concentrée. Cependant, cette publication ne décrit pas les agents stabilisants de type polyol et renseigne l’utilisation de substances qui ne sont pas compatibles avec un échantillonnage. De manière similaire, le brevet US5571504 divulgue une composition pour le traitement de lentilles de contact comprenant une quantité importante (1,75%) de détergents. En outre, à nouveau, la présence d’agents stabilisants de type polyol n’est pas divulguée. La demande de brevet US2019/256803 décrit une composition pour la destruction de biofilms. Ce document ne décrit l’utilisation de stabilisants de type polyol, ou même d’agents séquestrants. Finalement, le brevet JP5466782, décrit une composition de nettoyage ayant une efficacité anti biofilm et comprenant une protéase, du propylène glycol et des tensioactifs. Cependant, ce document ne décrit pas une composition d’échantillonnage : les teneurs en surfactants, voire leur compatibilité avec l’échantillonnage, ne sont, par exemple, pas précisées. Bref résumé de l'invention La présente invention a trait à une composition (stérile) d’échantillonnage de microorganismes présents sur une surface, l’échantillonnage étant compatible avec les tests microbiologiques en aval, comprenant : un ou plusieurs tensioactif(s), présent(s) à une teneur d’au moins 0,01% en poids et au plus de 1,5% en poids par rapport au poids de ladite composition (somme des poids en tensioactifs : poids de la composition), ce ou ces tensioactif(s) comprenant (ou consistant essentiellement en) un tensioactif anionique ; au moins deux enzymes choisies dans le groupe constitué d’une (sérine) protéase, une polysaccharidase, une laccase, une lipase, une cellulase et une mannanase ; au moins un agent stabilisant présent à une teneur d’au moins 15% par rapport au poids de ladite composition, ledit stabilisant étant choisi dans le groupe des polyols (de préférence le glycérol) et, de préférence au moins un agent séquestrant. La présente invention a également trait à l’utilisation de cette composition pour le prélèvement en vue de la détection de microorganismes, avantageusement Salmonella sp. et/ou Listeria sp. Description détaillée d'une réalisation de l'invention Les techniques pour l’évaluation de la présence de microorganismes comprennent la culture, la biochimie (la mesure de la production d’ATP ou de NADH, la mesure d’une activité enzymatique, par exemple la catalase, voire même la mesure de protéines dans un milieu), les méthodes génétiques de « Polymerase Chain Reaction » (PCR) et de séquençage (ex. ARN ribosomial 16S) et des méthodes immunologiques. En d’autres termes, de nombreuses enzymes sont utilisées pour une analyse biochimique ou pour les analyses de biologie moléculaire, de cytométrie de flux ou les tests immunologiques (immunoassays), telles que la phosphatase alcaline, la Taq polymérase, la luciférase, etc. Cependant, les inventeurs ont remarqué que l’activité protéolytique résiduelle interférait avec ces tests. De plus les protéases interférèrent avec les complexes antigène-anticorps lors de réactions de type immunologique, également largement utilisés pour la détection de microorganismes. Souvent plusieurs méthodes sont combinées, en particulier la détection de microorganismes pathogènes potentiellement présents à faible intensité comprend une étape de culture, suivie du marquage immunologique et/ou génétique. Ceci implique que le prélèvement des microorganismes doit assurer une récupération suffisante, une viabilité suffisante, mais également que les produits utilisés n’interfèrent pas avec les tests à réaliser en aval. Il y a donc un équilibre très délicat à respecter. Pour résoudre ce problème, il est prévu suivant l’invention une composition stérile d’échantillonnage, de décrochage et/ou de prélèvement, de microorganismes potentiellement présents sur une surface comprenant : - au moins un tensioactif anionique, le ou les tensioactifs représentant ensemble au moins 0,01% (de préférence au moins 0,02%) en poids par rapport au poids de ladite composition (poids des tensioactifs :poids de la solution), et au plus 1,5%, de préférence au plus 1%, voire 0,5%, voire même 0,1% ; - au moins un polyol (glycérol) en tant qu’agent stabilisant et/ou agent viscosant représentant au moins 15%, de préférence au moins 18%, préférentiellement environ 20% en poids par rapport au poids de ladite composition, et/ou de préférence moins de 30%, voire moins de 25%, en poids par rapport au poids de ladite composition, - avantageusement, au moins un agent séquestrant (les cations di- ou multi-valents), de préférence en une teneur pondérale d’au moins 0,2%, de préférence au moins 0,3%, voire au moins 0,4% ; - au moins deux enzymes (en concentration apte à dégrader les éventuels biofilms bactériens ou les souillures et en concentration non interférente avec les tests microbiologiques en aval), lesdites au moins deux enzymes étant choisies dans le groupe constitué d’une (sérine) protéase, une polysaccharidase, une laccase, une lipase, une cellulase et une mannanase. - De préférence, le ou les tensioactifs présent(s) dans la composition de prélèvement (ex. à une teneur comprise entre 0,02% et 1,5%, ou maximum 1%, maximum 0,5%, maximum 0,1%) consiste(nt) (essentiellement) en un ou plusieurs tensioactif(s) anioniques. Cette composition présente de préférence (i) un pH compris entre 5 et 11, de préférence entre 6 et 10, de manière encore plus préférée, entre 7 et 9, ou entre 7,5 et 8 et/ou (ii) une viscosité dynamique (20°C) comprise entre 1, de préférence 2, 5, 10, 20, 30, 40, 50 mPa.s et 150, de préférence 100, 90, 80, voire 70 mPa.s. Dans le contexte de la présente invention, le mot « surface » est entendu de manière large et signifie de préférence une surface d’objets ou de locaux de particuliers, de l’industrie, voire de l’espace public (y compris les transports en commun ou les sanitaires publics) potentiellement contaminée par des microorganismes, y compris des bactéries ou microorganismes pathogènes. Par exemple de nombreuses surfaces de l’industrie agro-alimentaire risquent d’être contaminées par des microorganismes potentiellement délétères (toxiques ou altérants), ce qui est intolérable et force, le cas échéant, à supprimer les lots infectés. Parmi ces surfaces, l’on peut retrouver des tables, des ustensiles, des poignées. Les pharmacies, les industries pharmaceutiques, les hôpitaux, les cabinets médicaux ont également de nombreuses surfaces potentiellement contaminées par des microorganismes potentiellement nocifs, qu’il convient d’identifier avec rapidité et précision, ce que permet la présente invention. Parmi les microorganismes dont l’identification rapide et/ou précise représente un intérêt, l’on retrouve, pour l’industrie alimentaire, les microorganismes pathogènes (par exemple, Escherichia Coli, Salmonella sp., Listeria monocytogenes, Staphylococcus aureus, Bacillus cereus, Pseudomonas aeruginosa, Campylobacter jejuni, Clostridium perfringens, Aspergillus flavus), des microorganismes altérants (par exemple, Brochotrix thermosphacta, Lactaobcillus rahmnosus, Lactococcus piscium, Leuconostoc carnosum/gelidum, Paenibacillus sp, Zygosaccharomyces bailii/rouxi, Candida sp), ou les ferments (Lactobacillus casei, Lactococcus lactis, Lactobacillus sakei, Streptococcus thermophilus, Pédiococcus acidilactici, Staphylococcus xylosus, Saccharomyces cerevisiae). Plus généralement, les microorganismes potentiellement présents sur des surfaces (non alimentaires) et intéressants à identifier de manière rapide et/ou précise se retrouvent par exemple parmi Escherichia coli, Salmonella sp., Pseudomonns sp (ex. P. aeruginosa), Staphylococcus sp. (ex. S. aureus), Candida albicans, Alicyclobacillus sp., Stenotrophomonas sp., Acinetobacter sp., Klebsiella sp., Serratia sp., Bacillus sp., Ralstonia picketi et Burkholderia cepacia. Contrairement aux solutions de nettoyage ou de prélèvement classiques, les détergents de la présente invention sont avantageusement choisis pour ne pas affecter la viabilité des bactéries à prélever : tant leur teneur que leur structure chimique sont importants. Ainsi, leur concentration est inférieure à 1,5% (poids de l’ensemble des détergents :poids de l’ensemble de la composition). Cependant, une teneur minimale, par exemple au moins 0,01 ou au moins 0,02 voire 0,03% est nécessaire. Parmi les détergents préférés, se retrouvent le laureth sulfate (ou d’autres détergents anioniques « doux », idéalement une chaine hydro carbonée de 12 à 14 atomes de carbone, un segment de poly(oxyéthane-1,2-diyl) et une tête anionique, par exemple un sulfate de sodium). L’homme de l’art connait d’autres détergents anioniques qui soient « doux », voire est en mesure de tester d’autres détergents anioniques qui sont considérés comme « doux », par exemple au moyen d’un test in vitro sur culture de microorganismes (cfr. ci-dessous). De préférence, l’indice HLB de l’ensemble des émulsifiants de la composition est compris entre 10 et 16. Dans le contexte de la présente invention, la terminologie indice HLB (pour « Hydrophilic-lipophilic balance ») porte sur le caractère hydrophile ou lipophile des agents tensioactifs ajoutés. Avantageusement, la composition a été stérilisée par des moyens physiques, par exemple par irradiation, tel que aux rayons gamma. Une alternative avantageuse consiste en la stérilisation de la composition par filtration stérilisante (ex. passage à travers un filtre dont les mailles ont un diamètre de maximum 0,22 µm) et/ou par irradiation aux UVc (environ 200 à 240 nm). Ainsi, la filtration stérilisante de la composition, suivie de son incorporation dans un flacon (ou autre contenant), suivie de l’irradiation de ce flacon (le contenant et le contenu) aux UVc est préférée car elle assure une bonne stérilisation du contenu, et également du contenant, ce qui est précieux, par exemple pour une utilisation dans les zones sensibles (hôpitaux, certaines industries alimentaires, certains laboratoires,…). En outre, les inventeurs ont remarqué que la stabilité de la composition enzymatique est peu affectée par ce type d’irradiation. Une alternative à la filtration stérilisante (ou en synergie avec celle-ci) est la formulation à partir de composants quasi stériles. Par exemple la formulation à partir d’une eau comportant moins de 10 6 , de préférence moins de de 10 5 , de préférence moins de de 10 4 , de préférence moins de de 10 3 , de préférence moins de de 10 2 , de préférence moins de de 10 CFU (colony forming Units) par litre est préférée. Cette formulation réalisée à partir de cette eau quasi stérile, ou les flacons la comprenant, peut ensuite avantageusement être soumise à une irradiation stérilisante, telle que décrite ci-dessus (gamma, de faible intensité, faisceau d’électrons, UVc). De préférence, cette composition ne comporte pas d’agent conservateur. Alternativement, un éventuel agent conservateur qui serait malgré tout présent doit être le plus dilué possible, ou neutralisé rapidement (avant application de la composition sur une surface ou juste après), de manière à ne pas interférer avec le métabolisme des microorganismes prélevés. Ainsi, les inventeurs ont remarqué que des compositions, où les agents conservateurs habituels, en ce compris le phénoxyéthanol, étaient présent à moins de 50 ppm, étaient acceptables. Les compositions préférées ont, avantageusement, une concentration en conservateurs moindre, par exemple moins de 20 ppm, moins de 10 ppm, moins de 5 ppm (partie pour million : poids de la somme des conservateurs (ex. le phénoxyéthanol) : poids total de la composition), voire une concentration qui est en-dessous de la limite de détection et/ou de 0,1 ppm. Ainsi, le choix des constituants (ex. les enzymes) formant la composition est basé en partie sur leur teneur en agents conservateurs, la plus faible possible et/ou des agents conservateurs non-interférant. Ainsi, une teneur résiduelle faible en 2-phénoxyéthanol est acceptable, même si elle gagne à être maintenue aussi basse que possible. Cette composition d’échantillonnage est de préférence pour une application sur une surface, telle qu’une surface utilisée dans les industries alimentaires. La composition peut avantageusement être appliquée à d’autres surfaces industrielles comme par exemple l’industrie pharmaceutique, le milieu des soins de santé voire même la pétrochimie. Les caractéristiques de la composition selon la présente invention présentent l’avantage de fournir une composition de prélèvement de microorganismes, qu’ils soient sous forme planctoniques ou bien sous forme de biofilms complexes et variés. Cette composition permet un échantillonnage précis des microorganismes. La composition selon la présente invention, en comprenant au moins deux enzymes choisies dans le groupe comprenant une protéase, une polysaccharidase, une laccase, une lipase, une cellulase et une mannanase, permet avantageusement de dégrader et de déstructurer efficacement la matrice extracellulaire des biofilms et notamment d’une population variée et complexe de biofilms ayant des matrices extracellulaires différentes permettant ainsi de libérer les bactéries afin de les prélever. Toutefois, les inventeurs ont remarqué que l’utilisation d’enzymes était particulièrement délicate lorsque les microorganismes à prélever sont sensibles et en faible quantité. Ainsi la viabilité de certaines bactéries, en particulier Gram positif, est affectée par de nombreux composés : les tests en aval qui impliquent la culture ou le métabolisme d’une telle bactérie donneraient des résultats faussement négatifs, ce qui est inacceptable (un « faux positif » est moins grave qu’un « faux négatif », ce dernier pouvant être mortel). En effet, Listeria est un contaminant redouté, et les inventeurs ont remarqué que de nombreux composants utilisés empêchaient sa détection en aval, ce qui est d’autant plus pernicieux que ceci s’accompagne d’une bonne récupération d’autres microorganismes, ce qui laisse penser que le procédé aurait bien fonctionné. Au-delà de Listeria, les inventeurs ont remarqué que d’autres bactéries Gram positif étaient très sensibles aux différents composants des solutions de prélèvement habituellement utilisées. De préférence, la composition comprend au moins une protéase, telle qu’une sérine protéase (ex. une subtilisine), l’au moins autre enzyme étant choisie parmi une polysaccharidase, une laccase, une lipase, une cellulase et une mannanase. L’utilisation d’une protéase augmente fortement la capacité de prélèvement de la composition mais, comme écrit ci-dessus, les inventeurs ont remarqué que cette enzyme interfère avec les tests en aval et même, dans certains cas, avec les autres composants de la composition de prélèvement elle-même. Certes, une activité protéase peut facilement être inhibée, au moins dans des conditions de laboratoire. Cependant, les inventeurs ont remarqué que, en pratique (sur site, hors laboratoire), les inhibiteurs de protéases disponibles étaient soit d’un usage compliqué, soit inefficaces, soit interféraient eux-mêmes avec les tests microbiologiques en aval. Ainsi, après de nombreux tests infructueux, les inventeurs privilégient l’incorporation d’une activité protéase à faible intensité. Dans le cas de l’Alcalase (ex. Alcalase 2,5 DX), il s’agit de préférence d’environ 0,5 à 5 Unité Anson par kg de la composition (0,2 g à 2g de l’alcalase 2,5 DX/Kg de composition), par exemple environ 1 Unité Anson par kilo de la composition. D’autres protéases, y compris d’autres lots commerciaux de l’alcalase peuvent être utilisées, par exemple des sérine protéases. L’activité à incorporer, soit correspond à celle mentionnée ci-dessus pour l’alcalase (2,5 DX), soit est déterminée à la lumière des exemples de la présente invention : la concentration la plus élevée qui n’interfère pas avec les tests microbiologiques en aval. L’homme de l’art connait très bien la manière de tester une activité protéolytique, par exemple en utilisant un substrat dont la coloration (ou les propriétés de fluorescence) change après clivage protéolytique. Ainsi, le fait de déterminer une activité équivalente à celle d’une certaine quantité d’alcalase 2,5 DX est à sa portée. Alternativement, ou en addition, de préférence, le substrat utilisé est le N- succinyl-alanyl-alanyl-propyl-phénylalanyl-p-nitroanilide (CAS 70967-97- 4), qui est dissous dans un tampon phosphate à pH 7, 25 mM à une concentration de 1 mM. 1 ml de ce substrat porté à 20°C est mis en présence de 100 µl de la solution à tester (également à 20°C), par exemple à pH 7, ou à un pH optimal pour l’activité enzymatique et l’absorbance est mesurée en fonction du temps. L’activité enzymatique est alors facilement déterminée en aval, par exemple par la loi de Lambert-Beer. En d’autres termes, à la lumière de ce qui précède, le fait de déterminer une activité équivalente, représente une activité de routine. Par exemple, une activité équivalente à 0,2 ; 0,3 ; 0,4 ; 0,5 ; 0,6 ; 0, 7 ; 0,8 ; 0,9 ; 1 ; 1,5 ou 2 g/Kg de l’alcalase 2,5 DX signifie avantageusement, dans le contexte de la présente invention, que la protéase considérée (ex. une sérine protéase, voire même une autre subtilisine) a la même activité dans les conditions décrites ci-dessus (substrat CAS 70967-97-4). A la lumière de la présente invention, un test de routine peut être développé, soit comme une alternative, soit en association, en mélangeant plusieurs dilutions d’une culture de Listeria avec la faible quantité d’alcalase ci-dessus, ou avec une solution saline ou avec une autre protéase considérée (à plusieurs concentrations), suivie de la mesure par un test spécifique de détection de Listeria : la composition saline et l’alcalase (appliquée à faible dose) représentant deux contrôles positifs. Dans le cas, non préféré, où un inhibiteur de protéase est ajouté après le prélèvement, les concentrations en protéases peuvent être revues à la hausse. Cependant, la nature et la concentration de l’inhibiteur de protéase doit, de manière particulièrement préférée, être déterminée de manière à ne pas interférer avec les tests microbiologiques en aval. En outre, l’agent séquestrant ainsi que le pH compris entre 5 et 11 (entre 7 et 8,5) de la composition selon la présente invention permet avantageusement de former des complexes avec des ions minéraux qui vont être fixés sous une forme empêchant leur précipitation par les réactions habituelles et ainsi de stabiliser dans le temps la composition selon la présente invention, notamment au vu des enzymes présentes dans de telles proportions. Dans le contexte de la présente invention, l'agent séquestrant est de préférence une substance chimique ayant la capacité à former des complexes avec des ions minéraux qu'il fixe sous une forme empêchant leur précipitation par les réactions habituelles. A titre d'exemple, l'agent séquestrant peut être le glucono-delta-lactone, le gluconate de sodium, le gluconate de potassium, le gluconate de calcium, l'acide citrique, l'acide phosphorique, l'acide tartrique, l'acétate de sodium, le sorbitol, un composé comportant un atome de phosphore, voire la carboxyméthyl inuline (le sel sodique). Les agents séquestrants dits « doux » sont préférés : les inventeurs ont remarqué que ces séquestrants « doux » permettaient une meilleure activité enzymatique au niveau du prélèvement et/ou pour les tests microbiologiques en aval impliquant des enzymes (ex. les inventeurs ont noté des interférences avec les tests PCR en aval lorsque trop d’agent séquestrants et/ou des agents séquestrants trop puissants étaient présents). Alternativement, l'agent séquestrant peut être un oxyde de phosphore tel qu'un phosphonate, un phosphinate ou un phosphate ou leur mélange, ou un sel de celui-ci, une amine ou un oxyde d'amine portant au moins, dans sa structure, un groupement fonctionnel phosphine, oxyde de phosphine, phophinite, phosphonite, phosphite, phosphonate, phosphinate ou phosphate, seul ou en combinaison, ou un sel de ceux-ci. La carboxyméthyl inuline est avantageuse et les inventeurs ont montré que ce composé n’interfère pas avec les tests microbiologiques en aval. De même des mélanges de carboxyméthyl inuline avec un glycolate (ex. en ratio massique compris entre 0,5 :1 et 2 :1 ; carboxyméthyl inuline : glycolate de sodium) sont préférés. Les inventeurs ont également obtenu des bons résultats avec les phosphonates. Dans le cadre de la présente invention, il a été déterminé que la composition suivant l’invention en comprenant au moins un tensioactif anionique (comprenant un ou plusieurs tensioactif, ledit ou lesdits tensioactifs étant (essentiellement) un ou des tensioactifs anioniques) qui représente au moins 0,01% en poids par rapport au poids de cette composition (de préférence au moins 0,02%, et moins de 1,5%, de préférence moins de 1%, voire moins de 0,5%, voire même de moins de 0,1%), permet de manière particulièrement avantageuse de décrocher et de prélever une proportion représentative et complète d’une population de microorganismes présents sur une surface, qu’ils soient planctoniques ou bien sous la forme de biofilms puisque les enzymes de la composition selon l’invention permettent leur libération. Il s’agit donc d’un équilibre délicat entre la nature des détergents, leur faible concentration, la nature des enzymes et une faible activité (protéase). Avantageusement, ce tensioactif anionique consiste en un tensioactif moussant ou un tensioactif moussant est incorporé au(x) tensioactif(s) anionique(s), cela présentant l’avantage d’une part de décrocher et prélever les microorganismes et d’autre part d’emprisonner les microorganismes prélevés dans la composition selon l’invention afin de réaliser un prélèvement efficace et représentatif de la population de contaminants d’une surface. En outre, la composition selon la présente invention en comprenant au moins un tensioactif anionique et au moins un polyol ou le propylène glycol en tant qu’agent stabilisant et/ou agent viscosant à au moins 15% en poids, est stable dans le temps. Par ailleurs, il a été déterminé que la composition selon la présente invention, en n’étant pas trop visqueuse permet de réduire significativement le temps de contact nécessaire avec les microorganismes et/ou les biofilms présents sur une surface de sorte à les déstructurer suffisamment pour en libérer les bactéries et ainsi pouvoir les échantillonner et/ou identifier ces derniers en vue du traitement ultérieur spécifique et approprié des surfaces. En d’autres termes, la composition selon la présente invention permet donc d’entourer totalement les microorganismes ou les biofilms et de déstructurer ces derniers plus rapidement et plus efficacement, apportant ainsi une composition de prélèvement adéquate et optimale, et permettant également de piéger les microorganismes et contaminants prélevés au départ d’une surface sans que la problématique de l’évaporation rapide des compositions liquides de prélèvement ne soit rencontrée. Il en résulte que la composition selon la présente invention, au contraire des compositions actuelles, permet d’obtenir un prélèvement réellement représentatif et suffisamment complet des contaminants présents sur une surface, pour différents types de surfaces et pour différents environnements. Cela est particulièrement avantageux car en ayant un prélèvement représentatif et complet des microorganismes, ceux-ci pourront par la suite être identifiés et un traitement d’élimination ciblé et efficace, en utilisant les composés adéquats et non plus un cocktail de composés bien souvent inefficace, pourra être appliqué sur la surface. Ceci représente bien entendu un avantage économique et de temps considérable. L’intérêt de la composition selon la présente invention est donc double en ce sens qu’elle permet d’une part de prélever et d’échantillonner l’ensemble des contaminants d’une surface qu’ils soient planctoniques ou sous forme de biofilms en vue de leur analyse et qu’elle permet ensuite de déterminer précisément quel traitement d’élimination de ces contaminants sera à appliquer. De préférence, comme décrit ci-dessus, l’au moins un tensioactif anionique de la composition selon l’invention est choisi dans le groupe comprenant le laureth sulfate de sodium. Cette molécule a le numéro CAS 9004-82-4. Il s’agit, de préférence du laureth-2 sulfate de sodium et/ou du laureth-3 sulfate de sodium De préférence, l’au moins un polyol ou alcool gras en tant qu’agent stabilisant et/ou agent viscosant est le glycérol. Les inventeurs ont remarqué que le glycérol (ou d’autres polyols), lorsqu’il est présent en grande quantité (par exemple plus de 15% en poids), augmente la stabilité de la composition dans le temps. De préférence, la composition selon l’invention comprend en outre un agent régulateur de pH. De préférence, la composition selon l’invention présente un pH compris entre 6 et 10, de préférence entre 7 et 9, préférentiellement entre 8 et 9, de manière particulièrement avantageuse entre 8,2 et 8,6. De préférence, la composition selon l’invention est sous forme liquide, de préférence sous forme liquide pulvérisable. De préférence, la composition selon l’invention comprend en outre au moins une enzyme additionnelle choisie dans le groupe constitué des oxydo-réductases, des lyases, des transférases, des lipases, des estérases, des glucosaminidases. Comme expliqué ci-avant, l’intérêt de la composition selon la présente invention est double en ce sens qu’elle permet d’une part de prélever et d’échantillonner l’ensemble des contaminants d’une surface qu’ils soient planctoniques ou sous forme de biofilms et qu’elle permet ensuite de déterminer précisément la nature de ces contaminants, ce qui permet de savoir quel traitement d’élimination de ces contaminants sera à appliquer. Par conséquent, il est important que la composition selon l’invention, qui contient les contaminants, microorganismes et biofilms suite au prélèvement, puisse permettre une analyse fiable, correcte et représentative de la population prélevée sans que ladite composition après prélèvement n’interfère avec les analyses ultérieures. L’invention se rapporte donc également à un kit d’échantillonnage, de décrochage, de prélèvement et de conservation, de microorganismes (à l’état vivant ou revivifiable) en vue d’analyses de laboratoire ultérieures. Ce kit comprend la composition décrite ci-dessus, et un moyen d’application contrôlée de celle-ci. Par exemple un pulvérisateur calibré de manière à projeter la même quantité de composition, avec la même dispersion et en gouttelettes de volume identiques. En d’autres termes, il est prévu par la présente invention un kit d’échantillonnage, de décrochage (d’une surface), de prélèvement et de conservation de microorganismes à l’état vivant ou revivifiable en vue d’analyses de laboratoire ultérieures comprenant : - une composition d’échantillonnage (de décrochage et de prélèvement) de microorganismes selon la présente invention, - au moins un dispositif d’application contrôlée de cette composition d’échantillonnage (de décrochage et de prélèvement) sur la surface ; - de préférence au moins un moyen de récolte stérile de ces microorganismes, - de préférence au moins un récipient stérile, par exemple un sachet stérile, comprenant une solution de conservation de microorganismes en vue d’analyses de laboratoire ultérieures, - de préférence, ce kit comprend en outre des moyens de détection spécifique et/ou de quantification spécifique par immunologie ou génétique de bactéries, de préférence choisies parmi Salmonella (ex. Salmonella enterica, Salmonella bongori), Pseudomonas (ex. Pseudomonas aeruginosa) et/ou Listeria (ex. Listeria monocytogenes). De préférence, l’au moins un moyen de récolte stérile des microorganismes du kit selon la présente invention est un tissu, une lingette ou une éponge. La solution de conservation, dans le contexte de la présente invention, comprend, de préférence, du polyoxyéthylène sorbitane et/ou un dérivé de phosphoglycéride (ex. de la lécithine) ; cette composition a, de préférence, comme fonction de neutraliser une quelconque potentielle activité biocide qui serait présente dans la composition d’échantillonnage, par exemple causée par la présence de conservateurs qui seraient toujours présents ou d’agents désinfectants accidentellement présents. De préférence, la composition de conservation comprend un tampon phosphate (ex. pH 7, 25 mM) qui peut avantageusement comprendre en outre des sels, tels que le chlorure de magnésium et/ou le chlorure de calcium. Cette solution de conservation peut avantageusement comprendre en outre un hydrolysat de protéine (ex. peptone) ou un composé riche en protéines, de manière à fournir des nutriments aux microorganismes prélevés et/ou à contrecarrer les effets délétères associés à une activité protéase résiduelle, si présente. Cette solution de conservation comprend avantageusement des groupements thiols réducteurs, par exemples via des cystéines (sous forme réduite) et/ou du glutathion. Des thiols qui ne sont pas de cette nature sont également possibles, pour autant qu’ils restent compatibles avec le métabolisme des microorganismes. Lorsque le groupement thiol est la cystéine, il peut être présent via l’hydrolysat de protéines, par exemple un hydrolysat de protéines riche en cystéine et/ou où le potentiel réducteur a été assuré. De préférence le dérivé de polyoxyéthylène sorbitane de ce kit est le monooléate de polyoxyéthylène sorbitane et/ou le dérivé de phosphoglycéride est la phosphatidylcholine. Avantageusement, le dérivé de polyoxyéthylène sorbitane, lorsqu’il est présent, est présent à une teneur d’au moins 4 g/L, de préférence à une teneur d’au moins 4,3 g/L, préférentiellement à une teneur d’au moins 4,6 g/L, avantageusement à une teneur d’au moins 4,9 g/L. De même, le dérivé de phosphoglycéride , lorsqu’il est présent, est présent à une teneur comprise entre 0,5 et 3 g/L, de préférence à une teneur comprise entre 0,5 et 2,5 g/L, préférentiellement entre 0,5 et 2 g/L, avantageusement entre 0,5 et 1,5 g/L De préférence, l’hydrolysat de protéines (peptone) est présent à une teneur d’au moins 10 g/L, de manière préférée au moins 11 g/L, de préférence au moins 12 g/L, préférentiellement au moins 13 g/L, avantageusement au moins 14 g/L, de manière particulièrement avantageuse au moins 15 g/L. L’invention se rapporte en outre à un procédé d’échantillonnage, de décrochage, de prélèvement et de conservation de microorganismes à l’état vivant ou revivifiable en vue d’analyses de laboratoire ultérieures comprenant les étapes suivantes : a) au moins une application contrôlée d’une composition d’échantillonnage, de décrochage et de prélèvement de microorganismes selon la présente invention, b) laisser agir cette composition d’échantillonnage (de décrochage) sur cette surface à prélever, c) déposer au moins un moyen de récolte de ces microorganismes sur cette surface à prélever, d) laisser imbiber ce moyen de récolte par cette composition d’échantillonnage (de décrochage), e) prélever stérilement ce moyen de récolte des microorganismes imbibé et le déposer dans au moins un récipient stérile, par exemple un sachet stérile comprenant une solution de conservation de microorganismes à l’état vivant ou revivifiable en vue d’analyses de laboratoire ultérieures. Avantageusement, l’étape b) du procédé selon l’invention a lieu pendant une durée d’au moins 10 secondes, au moins 20 secondes, au moins 30 secondes, au moins 1 mn, de préférence d’au moins 2mn, préférentiellement d’au moins 3 mn, avantageusement d’au moins 4mn, de manière particulièrement avantageuse d’au moins 5 mn et, de préférence, de moins de 30 minutes, de préférence de moins de 15 ou 10 minutes. De préférence, le procédé selon l’invention comprend en outre au moins une étape préliminaire de préchauffage de cette composition d’échantillonnage (de décrochage), de préférence à une température comprise entre 20 et 60 °C, préférentiellement entre 30 et 50 °C, avantageusement entre 40 et 50 °C. De préférence, le procédé selon l’invention comprend en outre au moins une étape de stockage de ce récipient stérile contenant ce moyen de récolte imbibé, à une température inférieure à 15 °C, de préférence inférieure à 10°C, avantageusement inférieure à 5°C, telle que de 4 à 8°C. Alternativement, le stockage peut être réalisé à moins de 0°C, pour autant que l’activité microbiologique puisse être restaurée ultérieurement. De préférence l’application contrôlée d’un volume de la composition d’échantillonnage est une application d’une teneur comprise entre 0,5 et 2 gramme(s) de composition (par 100 cm²), de préférence d’une teneur comprise entre 0,7 et 1,8 gramme de composition par application, préférentiellement entre 0,9 et 1,6 gramme de composition (par 100 cm²), avantageusement entre 1,1 et 1,4 gramme de composition (par 100 cm²). De préférence, le moyen de récolte stérile est un tissu, une lingette, un swap, un racloir, un écouvillon ou une éponge. Avantageusement, les analyses ultérieures en laboratoire de l’étape e) décrite ci-dessus comprend un ou plusieurs des tests suivants : un test impliquant une étape de culture des microorganismes ; un test biochimique (par exemple l’ATP-métrie, la détection de NADH, la mesure de l’activité catalase) ; un test comprenant une étape de reconnaissance immunologique, et un test de biologie moléculaire (une étape de test impliquant des marqueurs et/ou des sondes et/ou des amorces génétiques et une combinaison de ces étapes, séquençage). Comme ce sera décrit ci-dessous, ces tests sont faussés par les solutions de prélèvement de l’art antérieur, mais sont à présent possibles lorsque les solutions de prélèvement de la présente invention sont utilisées, même pour les microorganismes les plus délicats, tels que Listeria sp., ou les microorganismes présents en faible quantité (CFU). Ainsi, un autre aspect connexe de la présente invention porte sur l’utilisation de la composition ou du kit décrits ci-dessus pour la détection d’une contamination du genre Salmonella sur des surfaces, de préférence du genre Salmonella enterica et/ou Salmonella bongori et/ou pour la détection d’une contamination du genre Listeria sur des surfaces, de préférence du genre Listeria monocytogenes et/ou pour la détection d’une contamination du genre Pseudomonas sur des surfaces, de préférence du genre Pseudomonas aeruginosa et/ou pour la détection d’une contamination du genre Staphylococcus sur des surfaces, de préférence du genre Staphylococcus aureus. En d’autres termes, cet aspect de la présente invention porte sur l’utilisation d’une composition de prélèvement liquide comprenant un ou plusieurs agents tensioactifs et une ou plusieurs (ex. au moins 2) enzymes choisies dans le groupe constitué d’une protéase, une polysaccharidase, une laccase, une lipase, une cellulase et une mannanase, pour la détection de bactéries choisies parmi Salmonella (ex. Salmonella enterica, Salmonella bongori), Pseudomonas (ex. Pseudomonas aeruginosa) et/ou Listeria (ex. Listeria monocytogenes) potentiellement présentes sur une surface. De préférence, suite à cette utilisation, la détection se fait par immunologie ou par test génétique et/ou après culture des bactéries. De préférence, dans cette utilisation, la composition de prélèvement comprend des tensioactifs présents à une teneur comprise entre 0,02% et 1% (voire 1,5%; de préférence entre 0,1% et 0,5%) en poids par rapport au poids de ladite composition de prélèvement. De préférence, dans cette utilisation, le ou les tensioactif(s) est (sont) anioniques, avantageusement choisi(s) dans le groupe constitué des alkyle éther sulfate, de préférence un sel de laureth sulfate, alkyle sulfate, alkylbenzène sulfonate et les savons, de préférence les tensioactifs sont essentiellement un ou plusieurs tensioactifs anioniques. De préférence, dans cette utilisation, la composition de prélèvement comprend en outre au moins 15% d’un agent stabilisant choisis parmi un polyol, de préférence le glycérol, et le propylène glycol, par rapport au poids de ladite composition de prélèvement, et/ou au moins un agent séquestrant (les cations di- ou multi-valents). De préférence, dans cette utilisation, la composition de prélèvement comprend une protéase étant une sérine protéase D’autres caractéristiques, détails et avantages de l’invention ressortiront de la description donnée ci-après, à titre non limitatif et en faisant référence aux exemples. Exemples. Les premiers obstacles que les inventeurs ont dus surmonter portent sur le manque de représentativité des biofilms générés au laboratoire, par rapport à la situation sur site. Ceci complique en particulier les choix des activités enzymatiques (nature des enzymes, leurs abondances, présence de composés potentiellement délétères). Sur base de ces tests préliminaires, les inventeurs ont donc décidé que toutes les compositions qui seraient formulées au laboratoire devraient être testées en conditions réelles : de nombreuses formulations prometteuses à l’échelle du laboratoire sont inutilisables, en pratique, et les inventeurs n’ont pas trouvé de directives publiées, même à l’aide de leur expertise, qui aurait pu les aider à identifier les compositions fonctionnelles. Cependant, une fois qu’une formulation complexe a été identifiée, telles celles décrites ci-dessous, certains composés de cette formulation peuvent être remplacés par d’autres, ce qui est facilement testable au laboratoire (efficacité, absence de toxicité pour les microorganismes), puis sur site, ou directement sur site. Ainsi, dans une certaine mesure, une protéase est substituable par une autre, en particulier lorsque celles-ci sont des sérine-protéases (subtilisines). Cependant, lorsque des compositions enzymatiques commerciales sont utilisées, les inventeurs ont remarqué que, selon les fournisseurs, et même les marques, différents additifs risquent d’interférer avec les analyses de microbiologie, ainsi les variations de la composition de la présente invention sont possibles, grâce à l’enseignement de la présente invention, mais nécessitent de suivre les règles de prudence décrites dans la présente invention. Example 1 Une société de transformation de viande située en Belgique a été sélectionnée pour cette étude. Toutes les installations ont été préalablement nettoyées et désinfectées avant de réaliser les prélèvements. Le protocole de décrochage est appliqué avec une limitation des actions mécaniques pouvant introduire une erreur de reproductibilité ; il comporte les étapes suivantes : Parcourir rapidement (screener) les zones à prélever avec la lampe UV et kit de détection BDK (Realco) ; Préchauffer la solution de prélèvement à 45°C ; Déposer deux gabarits sur les surfaces à prélever (afin de délimiter une surface de 10cm sur 10 cm) : eau physiologue vs composition de prélèvement (14 sprays pour couvrir la zone ;1,2 g /spray) ; Laisser agir 5 minutes la solution de prélèvement ; Déposer la lingette stérile sur les deux zones de prélèvement et laisser imbiber ; Prélever stérilement à l’aide de pince et déposé dans un sachet stérile de transport ; Stocker les échantillons dans des bacs frigos à 4°C ; Évaluer après les deux zones avec la lampe et le BDK. Au total 6 zones de prélèvements ont été incluses dans cette étude : Zone 1 table ronde ; Zone 2 couvercle pour table poubelle ; Zone 3 bac inox ; Zone 4 table scie ; Zone 5 surface plastique ; Zone 6 découenneuse. Dans ces 6 zones, la composition de prélèvement comprenant des enzymes (dont une subtilisine, activité équivalente à 10 Unités Anson/kg) et des détergents (environ 10% en poids) permet une bien meilleure récupération des microorganismes, tant en microbiologie classique que par mesure ATP (2G) ou par culture. Réciproquement, il ne resta plus de microorganismes sur les surfaces où la solution de prélèvement a été placée, contrairement à la surface traitée par l’eau physiologique. La différence est surtout marquée au niveau de la microbiologie classique, par rapport à l’ATP 2G ou par test impliquent une étape de culture (peu de différence remarquées). Les inventeurs ont reproduit l’exemple, pour y inclure des analyses métagénomiques, tout en variant le temps de contact de la composition de prélèvement sur la surface (30 secondes et 5 minutes). A nouveau, la composition enzymatique permet un bien meilleur prélèvement (ex.100 fois mieux en microbiologie classique et 14 fois mieux en qPCR). Les bactéries retrouvées montrent une proportion accrue en Pseudomonas. Exemple 2 – addition d’une solution de conservation ; Salmonella Les inventeurs, suspectant des effets délétères associés à la composition de prélèvement, ont cherché à déterminer dans quelle mesure une solution adjuvante pouvait contrecarrer ceux-ci, dans le cadre de tests visant à déterminer la présence de Salmonella et/ou de Listeria, soit par PCR ou qPCR, soit en utilisant des kits de détection commerciaux, par exemple ceux de BioMérieux. Pour ce faire, une solution dite ‘de conservation’ a été testée (en g/l) : Protéines (extrait de viande de bœuf ; 5) ; Peptone, 10 ; Polysorbate 80 (Tween 80 ; 5) ; Lecithin 0,7 ; NaCl, 5. En outre, divers inhibiteurs de sérine protéase ont été utilisés, dans le but de neutraliser l’activité de la subtilisine de la solution de prélèvement. La première série de tests a été réalisée en laboratoire, où des quantités connues des bactéries (0,1 ml de 10 7 UFC/ml de Salmonella) ont été incubées soit dans une solution physiologique (100 ml), soit dans la composition de prélèvement de l’exemple 1 (6ml + 94 ml eau physiologique), soit dans la composition de l’exemple 1, avant que la solution de conservation ne soit ajoutée (6 ml composition de prélèvement, 90 ml eau, 4 ml de la solution de conservation). Lorsque 10 7 UFC/ml de Salmonella sont analysés (donc 10 4 UFC/ml dans le mélange final), les différentes situations sont compatibles avec l’identification du microorganisme au moyen d’analyses PCR ou du test Vidas® Salmonella. Cependant, une mise en évidence par le test Vidas SLM® (bouillon culture, puis mesure spécifique par test antigénique et fluorescence ; ce test renseigne quant à l’absence ou à la présence de Salmonella) échoue lorsque la composition de prélèvement est présente, alors qu’il fonctionne lorsque les bactéries sont diluées dans l’eau physiologique ou lorsque la solution de conservation a été ajoutée. En outre, dans cet exemple, les inventeurs considèrent que les concentrations en Salmonella sont élevées, ce qui ne représente pas nécessairement, voire rarement, la situation sur le terrain, où même 1 CFU doit être détecté. Exemple 3 – addition d’une solution de conservation ; Listeria Dans ce cas, les inventeurs ont remarqué que la solution enzymatique cause des problèmes au niveau de la détection (dénombrement et qPCR) ; ces problèmes sont réduits grâce à la solution de conservation, cependant le kit commercial Vidas® (LMX) ne fonctionne toujours pas. En outre, lorsque la quantité de Listeria ensemencée est réduite, le microorganisme n’est généralement plus détecté suite au mélange (Vidas LMX®, jamais ; Vidas LMO2®, pas à chaque fois) avec la composition de prélèvement, alors que la détection reste robuste lorsque le mélange a été effectué uniquement dans l’eau physiologique. Dans ce cas (volontairement extrême), la composition de conservation n’a pas amélioré la détection. Par prudence, les tests ont été reproduits et trois souches de Listeria ont été testée avec toujours les mêmes résultats ; il s’agit des souches ATCC 19114, NCTC 11994 et ATCC 13932. En comparant tous les résultats, les inventeurs concluent que la composition de prélèvement ralentit la croissance de microorganismes (Listeria), problème qui est partiellement résolu par la composition de conservation. Par contre, la composition de prélèvement interfère avec certains tests microbiologiques en aval. Vu que la nature et l’abondance des microorganismes sur une surface à tester est inconnue à l’avance, les inventeurs concluent donc que les compositions des exemples 1 à 3 sont utiles, mais gagneraient à être encore améliorées. Exemple 4 - Identifications des composés délétères Les inventeurs ont recherché dans les différentes enzymes commerciales si certains composés interféraient avec les tests microbiologiques en aval. Les inventeurs ont remarqué que la présence de composés tels que le phénoxyéthanol, le sorbate de potassium ou des dérivés de thiazolinone est assez répandue. Ainsi, les inventeurs ont sélectionné des compositions enzymatiques qui sont dépourvues de tels composés, ou les plus pauvres possibles, même si les inventeurs ont retrouvé des concentrations importantes de 2-phénoxyéthanol dans de nombreuses compositions enzymatiques commerciales. Parmi les composés recherchés se retrouvent le Bronopol, le triclosan, l’idocarb, le chlorhexidine, le DCOIT, le BIT, le OIT, le CIT, le MIT, l’éthyl-parabène, le méthylparabène, le butythylparabène, le phénylparabène, l’isoproylparabène, l’isobutylparabène, le propylparabène, l’acide salisylique, l’acide 4-hydroxybenzoïque, l’acide 4-méthylbenzoïque, l’acide benzoïque, l’acide sorbique, l’acide déhydroacétique, le 1- phénoxypropane-2-ol, le 1,2-dibromo-2,4-dicyanobutane, le 2- hydroxybiphényle, le 2-phénoxyéthanol (le plus abondamment retrouvé, parfois jusqu’à 0,4% en poids), l’alcool bensylique et le chlorophenesin. Exemple comparatif 1 Suspectant une interférence entre les protéases de la composition de prélèvement et les enzymes ou les anticorps des tests en aval, les inventeurs ont testé l’effet de l’addition d’inhibiteurs de protéases dans la solution de conservation (cfr exemple 3), tout en évitant au maximum les compositions enzymatiques commerciales comprenant des composés identifiés comme délétères (cfr. exemple 4). Différentes manières d’appliquer l’inhibiteur de protéase ont été testées. La protéase choisie étant une subtilisine ou la trypsine, deux inhibiteurs de serine-protéase ont été testés : le PMSF et l’AEBSF. Le PMSF a permis une bonne inhibition des activités protéolytiques des sérine-protéases testées. Par contre, l’AEBSF n’a inhibé que la trypsine. Des tests de mesure où Listeria (les 3 souches ci-dessus ont été testées) est mise en contact avec une composition comprenant une subtilisine, puis l’AEBSF en concentration suffisante pour causer l’inhibition complète de la subtilisine ont montré que différents tests microbiologiques donnaient des valeurs plus basses, voire même ne détectaient pas Listeria dans les conditions du test, au contraire du contrôle sans les enzymes ou lorsque le PMSF est ajouté. Ainsi, les inventeurs ont choisi d’incorporer le PMSF dans la solution de conservation à tester, malgré les inconvénients de cette molécule. Malheureusement, même dans ces conditions, le test Vidas® LMX ne permet pas de mettre en évidence la présence de Listeria monocytogenes. Exemple 5 – Optimisation de la composition de prélèvement Les inventeurs ont alors décidé de tester l’efficacité d’une composition de prélèvement fortement diluée et évitant autant que possible les composés identifiés comme délétères. En outre, les activités enzymatiques sont réduites, tout comme la teneur en détergent. Les détergents sont choisis après des tests au laboratoire pour leur compatibilité avec la vie des microorganismes, y compris de Listeria, qui a été identifiée comme plus sensible. Tout d’abord, avec des concentrations en détergent de 10% en poids, même en présence d’activité enzymatique faible, en présence de teneur minimales en agents conservateurs (ex. non-détectables pour la quasi-totalité ; phénoxyéthanol inférieur à 4 ppm) et en absence de PMSF, les tests de détection de Listeria, de type Vidas®, ne fonctionnent pas bien (sous-quantification massive), ou pas de manière reproductible. Même des tests moins spécifiques ne fonctionnent pas lorsqu’une culture de Listeria est soumise à ces différents traitements. Ainsi, tous les paramètres de la composition doivent être vérifiés, avec le problème qu’une trop forte dilution des activités enzymatiques risque de ne plus permettre le décrochage des microorganismes, alors qu’une trop forte dilution des détergents risque de ne plus permettre une application homogène de la composition ou un bon contact avec le biofilm. Ainsi, les inventeurs ont remarqué que, outre la quantité des composants, leur nature devait être reconsidérée. Une formulation diluée a été testée comprenant environ 20% en poids de glycérol, environ 0,03% en poids d’un détergent anionique de type laureth sulfate (de sodium), 0,4% en poids de séquestrant (carboxyméthylinuline) ; 0,4% en poids de glycolate de sodium; 0,04 % en poids d’une subtilisine (activité 1 Unité Anson), ainsi qu’une lipase ; une amylase, une cellulase et une mannanase. Les inventeurs ont sélectionné des enzymes, ici des enzymes commerciales, dépourvues d’agents conservateurs tels que le sorbate de potassium, le MIT, l’OIT, le BIT et le CIT. Lorsque c’était possible, les inventeurs ont utilisé des enzymes commerciales dépourvues de phénoxyéthanol (cellulase et mannanase), ou à faible teneur en cette molécule (subtilisine ; 4 g/kg de la formulation enzymatique, lipase ; 0,249 g/kg et amylase ; 0,233 g/kg). Les enzymes autres que la subtilisine ont été ajoutées dans des teneurs pondérales comprises entre 0,1 et 0,5% (poids de la composition enzymatique :poids total) et la quantité d’enzyme est typiquement de 1 à 10% en poids par rapport à la formulation commerciale. Suite à l’utilisation de cette composition, la présence de Listeria est détectée, et le test Vidas® LMX pour Listeria est, enfin, positif et reproductible. Les inventeurs ont remarqué en outre que, dans ces conditions diluées, l’ajout de l’inhibiteur de protéase PMSF n’est pas nécessaire, et même réduit la propagation de Listeria. Les inventeurs considèrent que la concentration des enzymes autres que les protéases (ici, une subtilisine) peuvent encore être quelque peu réduites, ex. la concentration la plus faible qui permet le détachement, tout comme celles de l’agent séquestrant. A la lumière de la présente invention, ceci peut se tester au laboratoire sur les 3 souches de Listeria ou dans d’autres modèles, y compris, de préférence, plus complexes. Les inventeurs ont ensuite testé une éventuelle synergie avec la solution de conservation (cfr. exemples 2 et 3) : vu que les résultats sont déjà très bons, l’amélioration associée à l’ajout de la solution de conservation est marginale, mais elle a été cependant intéressante dans le cas d’un test qui comprend une propagation suivie d’une détection par PCR. Il est bien entendu que la présente invention n’est en aucune façon limitée aux formes de réalisations décrites ci-dessus et que bien des modifications peuvent y être apportées sans sortir du cadre des revendications annexées.