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Title:
COMPOUNDS HAVING A REDOX GROUP, USE THEREOF AS AN ELECTROLYTE ADDITIVE, ELECTROLYTE COMPOSITION, AND ELECTROCHEMICAL SYSTEMS CONTAINING SAME
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2012/153067
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to compounds comprising a redox group, to the use thereof as an additive to an electrolyte composition, to an electrolyte composition including such an additive, and to electrochemical systems including such an electrolyte composition, in particular lithium or sodium batteries and supercapacitors having a double electric layer.

Inventors:
GAUBICHER JOEL (FR)
MADEC LENAIC (FR)
BOUVREE AUDREY (FR)
BLANCHARD PHILIPPE (FR)
LESTRIEZ BERNARD (FR)
BROUSSE THIERRY (FR)
GUYOMARD DOMINIQUE (FR)
Application Number:
PCT/FR2012/051032
Publication Date:
November 15, 2012
Filing Date:
May 10, 2012
Export Citation:
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Assignee:
CENTRE NAT RECH SCIENT (FR)
UNIV NANTES (FR)
GAUBICHER JOEL (FR)
MADEC LENAIC (FR)
BOUVREE AUDREY (FR)
BLANCHARD PHILIPPE (FR)
LESTRIEZ BERNARD (FR)
BROUSSE THIERRY (FR)
GUYOMARD DOMINIQUE (FR)
International Classes:
C07F17/02; C07D333/34; C09K9/02; H01M4/60
Foreign References:
GB2467148A2010-07-28
Other References:
KLARE, J.E. ET AL.: "Assembling p-type molecules on single wall carbon nanotubes for photovaltaic devices", CHEMICAL COMMUNICATIONS, 2009, pages 3705 - 3707, XP002665334
LE GOFF, A. ET AL.: "Facile and tunable funtionalization of carbon nanotube electrodes with ferrocene by covalent coupling and pi-stacking interactions and their relevance to glucoe bio-sensing", JOURNAL OF ELECTROANALYTICAL CHEMISTRY, vol. 641, no. 1-2, 2010, pages 57 - 63, XP002665335
Attorney, Agent or Firm:
GOULARD, Sophie et al. (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1. Composé de formule (I) suivante :

A-(B)x- edox (I)

dans laquelle :

- A représente un groupement choisi parmi :

i) les groupements aptes à se chimisorber à la surface des matériaux comportant majoritairement des fonctions hydroxyle, lesdits groupements étant choisis parmi les groupements phosphonate, carboxylate, sulfonate et silane ;

ii) les groupements aptes à se chimisorber à la surface des matériaux carbonés ou comprenant un additif carboné, lesdits groupements étant choisis parmi les groupements pyrène, pérylène, anthracène, triphénylène, coronène, fluorène et azulène ;

- x est 0 ou 1 ,

- B représente un bras de liaison choisi parmi les chaînes alkyles linéaires en Ci-Cioo comportant éventuellement un ou plusieurs hétéroatomes tels O, N ou S, une ou plusieurs fonctions telles qu'une fonction amide ou ester, et/ou un ou plusieurs cycles aromatiques et/ou un ou plusieurs hétérocycles ; les groupements aromatiques et les hétérocycles,

- Redox représente un groupement redox comprenant une ou plusieurs fonctions redox.

2. Composé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le groupement redox des composés de formule (I) est choisi parmi les groupements ferrocène, 2,2,6,6-tétraméthylpipéridinyl-l-oxyle, porphyrine, oligo-thiophène, S-bithiophène- S-méthyle, oligo-3,4-éthylènedioxythiophène, oligo-polyaniline, oligo-pyrole, anthracène, catéchol et les sels de rhodizonate.

3. Composé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que lorsque x = 1, le bras de liaison B répond à l'une des formules (B-l) à (B-3) suivantes :

o

-(CH2)n- -NH-(CH2)m-* (B-2)

et

-(CH2)n— ΝΗ-ΓΓ— (CH2)m-* (B-3)

O

dans lesquelles :

- * représente le point d'attache du bras de liaison au groupement A par une liaison covalente ;

- ** représente le point d'attache du bras de liaison au groupement redox par une liaison covalente ;

- n est un nombre entier variant de 0 à 10 ;

- m est un nombre entier variant de 0 à 10.

4. Composé selon la revendication 3, caractérisé en ce que B représente un bras de liaison choisi parmi :

- un bras de liaison de formule (B-1) avec n = 3 et m = 0 ;

- un bras de liaison de formule (B-2) avec n = 3 et m = 2 ;

- un bras de liaison de formule (B-3) avec n = 1 et m = 1.

5. Composé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il est choisi parmi les composés de formules (1-1) à (1-3) suivantes :

6. Utilisation d'au moins un composé de formule (I) tel que défini à l'une quelconque des revendications précédente, à titre d'additif dans une composition d'électrolyte d'un système électrochimique à électrodes faradiques et/ou à électrodes à couche double électrique ou pseudo-capacitives fonctionnant par circulation d'ions entre une électrode positive et une électrode négative séparées par une composition d'électrolyte.

7. Composition d'électrolyte pour un système électrochimique à électrodes faradiques et/ou à électrodes à couche double électrique ou pseudo-capacitives fonctionnant par circulation d'ions entre une électrode positive et une électrode négative séparées par une composition d'électrolyte, ladite composition d'électrolyte étant caractérisée en ce qu'elle renferme :

au moins un compose ionique,

au moins un solvant liquide, - au moins un composé de formule (I) tel que défini à l'une quelconque des revendications 1 à 5.

8. Composition selon la revendication 7, caractérisée en ce que la quantité de composé de formule (I) au sein de la composition d'électrolyte varie de 10"6 mol/1 à 2.10"1 mol/1.

9. Composition selon la revendication 7 ou 8, caractérisée en ce qu'elle renferme au moins un composé de formule (1-1) tel que défini à la revendication 5.

10. Composition selon l'une quelconque des revendications 7 à 9, caractérisée en ce que le système électrochimique est une batterie fonctionnant par circulation d'ions lithium ou sodium et en ce que l'électrolyte comprend un sel de lithium ou de sodium en solution dans un solvant apro tique polaire.

1 1. Composition selon la revendication 10, caractérisée en ce que l'électrolyte comprend un sel de lithium choisi parmi LiPF6, LiAsF6, LiClO4, LiBF4, LiC4BO8, Li(C2F5SO2)2N, Li[(C2F5)3PF3], LiCF3SO3, LiCH3SO3, LiN(SO2CF3)2, et LiN(SO2F)2.

12. Composition selon l'une quelconque des revendications 7 à 9, caractérisée en ce que le système électrochimique est un supercondensateur et en ce que la composition d'électrolyte est choisie parmi :

- les compositions d'électrolyte comprenant un sel de lithium ou de sodium en solution dans un solvant aprotique polaire et telles que définies à l'une quelconque des revendications 10 ou 1 1 ;

- les solutions aqueuses de pH neutre telles que les solutions de K2SO4 ou d'un sel de type chlorate ;

- les solutions aqueuses de pH acide, telles que les solutions d'acide sulfurique ;

- les solutions aqueuses de pH basique, telles que les solutions de potasse ou de soude.

13. Système électrochimique à électrodes faradiques et/ou à électrodes à couche double électrique ou pseudo-capacitives fonctionnant par circulation d'ions entre une électrode positive et une électrode négative séparées par une composition d'électrolyte, caractérisé en ce que la composition d'électrolyte est telle que définie à l'une quelconque des revendications 7 à 12, et en ce que l'une et/ou l'autre des électrodes comprend au moins un matériau comportant des fonctions hydroxyle et/ou un matériau carboné et/ou un additif carboné.

14. Système selon la revendication 13, caractérisé en ce qu'il est une batterie au lithium, une batterie au sodium, un supercondensateur à couche double électrique, un système hybride comprenant une électrode de batterie et une électrode de supercondensateur, ou bien encore une cellule électrochimique à flux continu.

Description:
COMPOSES A GROUPEMENT REDOX, LEUR UTILISATION COMME ADDITIF D'ELECTROLYTE, COMPOSITION D'ELECTROLYTE ET SYSTEMES ELECTROCHIMIQUES LES CONTENANT

La présente invention est relative à des composés comportant un groupement redox, à leur utilisation à titre d'additif dans une composition d'électrolyte, à une composition d'électrolyte comprenant un tel additif, et aux systèmes électrochimiques comprenant une telle composition d'électrolyte, notamment les accumulateurs au lithium ou au sodium (ou batteries au lithium ou au sodium) et les supercondensateurs à couche double électrique.

De manière connue, les accumulateurs se composent d'une électrode positive (cathode), le plus souvent un oxyde de métal de transition (dioxyde de cobalt ou manganèse) et d'une électrode négative en graphite (anode) entre lesquelles est placé un séparateur imprégné d'un électrolyte constitué d'un sel de lithium ou de sodium en solution dans un solvant choisi pour optimiser le transport et la dissociation des ions (en général un mélange de carbonates). Un collecteur de courant est relié à la cathode pour assurer la connexion électrique.

Les systèmes électrochimiques à stockage à couche double électrique et/ou pseudo capacitifs tels que les supercondensateurs sont des dispositifs de stockage d'énergie dont le principe de base repose sur les propriétés capacitives de l'interface entre un conducteur électronique solide et un conducteur ionique liquide. Un supercondensateur se compose généralement de deux collecteurs de courant métalliques, généralement en aluminium, de deux électrodes carbonées poreuses imprégnées d'électrolyte, et d'une membrane de séparation poreuse. Le stockage d'énergie s'effectue par distribution des ions de l'électrolyte au voisinage de la surface de chaque électrode sous l'influence électrostatique de la tension appliquée. Il se créé ainsi aux interfaces une zone de charge d'espace, appelée couche double électrique, d'épaisseur limitée à quelques nanomètres, et dans laquelle il règne un champ électrique relativement intense (de l'ordre de 10 kV. m "1 ).

Les systèmes électrochimiques à électrodes faradiques tels que les batteries au lithium, présentent de bonnes performances en termes d'énergie mais sont peu efficaces en termes de puissance. C'est l'inverse pour les systèmes électrochimiques à stockage à couche double et/ou pseudo-capacitif tels que les supercondensateurs par exemple. De plus les systèmes électrochimiques à électrodes faradiques telles que les batteries au lithium ou les supercondensateurs hybrides par exemple, fonctionnent tous grâce à une électrode dans laquelle la matière active d'électrode doit être préalablement (co-) mélangée avec un ou des polymères ou déposée avec/sur le ou les agents conducteurs des électrodes avant assemblage du système électrochimique, de façon à obtenir des contacts électriques efficaces, condition sine qua non des bonnes performances de ces systèmes. Il s'agit de l'étape de mise en forme de l'électrode.

Différentes méthodes ont déjà été envisagées pour améliorer les performances, notamment la puissance, de ces systèmes électrochimiques.

Certains auteurs, tels que Qin Y. et al. (Journal of Power Sources, 2010, 195, 6888-6892) ont testé l'ajout de 3,9-divinyl-2,4,8,10-tetraoxaspiro-[5,5] undécane (TOS) dans un électrolyte à base pour augmenter la durée de vie et la stabilité thermique des batteries au lithium comportant une électrode négative à base de microbilles de mésocarbone (MCMB), de fibres de carbone et de polyfluorure de vinylidène (PVDF) dispersées dans la N-méthyl-2-pyrrolidone sur une feuille de cuivre, une électrode positive à base de Li[Nii /3 Coi /3 Mn 1 /3 ]O2 (NCB), de noir de carbone et de PVDF dispersés dans la N-méthyl-2-pyrrolidone sur une feuille d'aluminium, un séparateur en polyprolylène microporeux et LiPF 6 à titre d'électrolyte. Les auteurs indiquent que l'ajout de TOS à raison de 1 % massique dans Γ électrolyte améliore la capacité de rétention de la batterie (en fonctionnement à une température de 55°C) et sa stabilité thermique, mais qu'une quantité supérieure à 0,5% de ce même composé provoque par contre une chute importante de l'impédance.

Yu H. et al. (Electrochemical and Solid-State Letters, 2004, 7(1 1), A442- A446) ont testé l'emploi de carbonate d'éthylène de vinyle à titre d'additif dans un électrolyte à base de carbonate de propylène et de lithium bis(perfluoroéthylsulfonyl) imide (LiBETI) dans des batteries au lithium comportant soit une anode préparée à partir d'une poudre de graphite soit une anode préparée à partir de MCMB. La présence de cet additif dans l'électrolyte permet de créer un film protecteur à la surface de l'électrode de façon à empêcher les ions lithium de s'insérer dans le graphite et de le détériorer, ce qui a pour conséquence d'améliorer les performances de la batterie. Cependant les auteurs indiquent que cet effet n'est observé qu'avec la batterie comportant l'électrode préparée à partir de la poudre de graphite mais pas à celle dans laquelle l'électrode a été préparée à partir de MCMB. Cette méthode n'est donc pas applicable à tout type d'électrode carbonée, encore moins à tout type d'électrode.

D'autres méthodes mettent en œuvre des navettes redox, c'est-à-dire des batteries dans lesquelles l'électrolyte contient, à titre d'additif un composé redox ou un polymère réactif qui, lors du fonctionnement de la batterie, fait la navette entre les deux électrodes (Z Chen et al, Electrochimica Acta, 2009, 54, 5605-5613), dans le but d'éviter les surcharges. De tels composés redox peuvent par exemple être des composés aromatiques tels que le l,4-di-terbutyl-2,5-diméthoxybenzène, le 2,2,6,6-tétraméthylpipéridinyl-l-oxyle (TEMPO) ou encore le 2-(pentafluorophényl)-tetrafluoro- 1 ,3,2-benzodioxaborole (PFPTFBB), des composés non aromatiques tels que certains sels de lithium boratés comme avec x = 1-12. Les auteurs indiquent cependant qu'il reste difficile de trouver des composés qui ne finissent pas par se décomposer et qui restent efficaces au cours du temps. Par ailleurs, ces composés doivent diffuser dans l'électrolyte pour assurer une réversibilité redox. Ils ne sont donc pas localisés à une électrode, ce qui les rend incapables de délivrer et/ou d'emmagasiner de l'énergie à haute puissance.

Enfin, d'autres méthodes prévoient la fonctionnalisation des électrodes de carbone par des groupements organiques de type carboxylique ou amino tel que décrit par exemple par Lee et al. (Nature Nanotechnology, 2010, 5, 531-537), des groupements sulfophényle tel que décrit par D. Pech et al. (Electrochemical and Solid-State Letters, 2008, 11, A202-A205) ou encore par des groupements aromatiques, par exemple de type pyrène, tel que décrit notamment par C. Ehli et al. (JACS, 2006, 128, 1 1222-1 1231). Ces méthodes nécessitent cependant de procéder à la fonctionnalisation moléculaire du matériau actif d'électrode (graphite ou carbone) avant l'assemblage des électrodes non classiques, ce qui nécessite donc une étape supplémentaire.

Les inventeurs se sont donc donné pour but de proposer une solution qui permette d'améliorer la puissance des systèmes électrochimiques à électrodes faradiques, ainsi que l'énergie des systèmes à électrodes à couche double électrique et/ou pseudo-capacitives, qui soit facile, rapide et simple à mettre en œuvre. En particulier, les inventeurs se sont fixé pour but de proposer une solution qui évite toute étape supplémentaire de mise en forme de l'électrode ou le recours à un système hybride contenant une électrode de batterie et une électrode de supercondensateur.

Les inventeurs ont mis au point de nouveaux composés comportant un groupement redox et dont l'utilisation, à titre d'additif dans une composition d'électrolyte, permet de remédier aux inconvénients des systèmes de l'art antérieur, et en particulier permet d'améliorer la puissance des systèmes électrochimiques à électrodes faradiques, ainsi que l'énergie des systèmes à électrodes à couche double électrique et/ou pseudo-capacitives.

La présente invention a donc pour premier objet un composé de formule (I) suivante : A-(B) x - edox (I)

dans laquelle :

- A représente un groupement choisi parmi :

i) les groupements aptes à se chimisorber à la surface des matériaux comportant majoritairement des fonctions hydroxyle, tels que les matériaux de type oxyde ;

ii) les groupements aptes à se chimisorber à la surface des matériaux carbonés ou comprenant un additif carboné ;

- x est 0 ou 1 ,

- B représente un bras de liaison choisi parmi les chaînes alkyles linéaires en Ci-Cioo comportant éventuellement un ou plusieurs hétéroatomes tels O, N ou S, une ou plusieurs fonctions telles qu'une fonction amide ou ester, et/ou un ou plusieurs cycles aromatiques et/ou un ou plusieurs hétérocycles ; les groupements aromatiques et les hétérocycles,

- Redox représente un groupement redox comprenant une ou plusieurs fonctions redox.

L'utilisation d'au moins un composé de formule (I) conforme à l'invention à titre d'additif dans une composition d'électrolyte d'un système électrochimique conduit à l'augmentation des performances en puissance et/ou en énergie dudit système sans qu'il soit besoin d'avoir recours à une étape supplémentaire de mise en forme des électrodes et/ou de fonctionnalisation.

En outre, l'utilisation d'une telle composition d'électrolyte présente les avantages suivants :

- elle permet d'utiliser toutes les compositions d'électrodes entre batterie et supercondensateur car le composé de formule (I) est contenu dans la composition d'électrolyte ;

- les performances en puissance des électrodes de batteries sont augmentées ;

- les performances en énergie des électrodes de supercondensateurs sont augmentées ;

- les performances en énergie et en puissance des électrodes de compositions intermédiaires sont augmentées ; - versatilité du potentiel de travail, versatilité des molécules choisies et donc possiblilité d'utilisation de matériaux organiques issus de la chimie verte (sels de rhodizonate par exemple).

Selon l'invention, le terme « chimisorber » signifie qu'il se crée des liaisons de nature chimique, soit de nature covalente, soit par des forces intermoléculaires, en particulier, π-stacking et/ou de type Van Der Waals, entre le groupement A et les additifs carbonés et/ou les fonctions hydroxyle des matériaux entrant dans la composition des matériaux d'électrodes.

Selon l'invention, les groupements A aptes à se chimisorber à la surface des matériaux comportant des fonctions hydroxyle sont de préférence choisis parmi les groupements contenant une fonction hydroxyle capable de se condenser avec les fonctions hydroxyle de surface des matériaux par réaction d'oxolation/olation. Parmi de tels groupements, on peut plus particulièrement mentionner les groupements phosphonate, carboxylate, sulfonate, silane, etc ..

Les groupements A aptes à se chimisorber à la surface des matériaux carbonés ou comprenant un additif carboné sont de préférence choisis parmi les dérivés aromatiques de la chimie supramoléculaire comme par exemple les hydrocarbones polycycliques tels que les groupements pyrène, pérylène, anthracène, triphénylène, coronène, fluorène, azulène, etc ...

Le groupement redox des composés de formule (I) est de préférence choisi parmi les groupements ferrocène, 2,2,6,6-tétraméthylpipéridinyl-l-oxyle, porphyrine, oligo-thiophène, S-bithiophène-S-méthyle, oligo-3,4- éthylènedioxythiophène (oligo-EDOT), oligo-polyaniline (oligo-PANI), oligo- pyrole, anthracène, catéchol, les sels de rhodizonate, etc ...

La présence d'un bras de liaison dans les composés de formule (I) ci-dessus n'est pas obligatoire, c'est pourquoi la nature du bras de liaison B n'est pas critique à partir du moment où il assure une liaison pérenne entre le groupement A et le groupement redox des composés de formule (I).

Selon une forme de réalisation préférée de l'invention, et lorsque x = 1, le bras de liaison B des composés de formule (I) répond à l'une des formules (B-1) à (B-3) suivantes :

o

-(CH 2 ) n - -NH-(CH 2 ) m -* (B-2)

et

-(CH 2 ) n — ΝΗ-ΓΓ— (CH 2 ) m -* (B-2)

O

dans lesquelles :

- * représente le point d'attache du bras de liaison au groupement A par une liaison covalente ;

- ** représente le point d'attache du bras de liaison au groupement redox par une liaison covalente ;

- n est un nombre entier variant de 0 à 10 ;

- m est un nombre entier variant de 0 à 10.

Selon une forme de réalisation particulièrement préférée de l'invention, B représente un bras de liaison choisi parmi :

- un bras de liaison de formule (B-1) avec n = 3 et m = 0 ;

- un bras de liaison de formule (B-2) avec n = 3 et m = 2 ;

- un bras de liaison de formule (B-3) avec n = 1 et m = 1.

Parmi les composés de formule (I) ci-dessus, on préfère les composés de formules (1-1) à (1-3) suivantes :

Les composés de formule (I) conformes à l'invention dans lesquels x = 0 peuvent être préparés par des méthodes de synthèse connues de l'homme du métier, par condensation d'un précurseur d'un groupement A avec un précurseur d'un groupement edox.

Les composés de formule (I) conformes à l'invention dans lesquels x = 1 peuvent également être préparés par des méthodes de synthèse connues de l'homme du métier, par condensation d'un précurseur d'un groupement A (A-L^ avec un précurseur d'un bras de liaison B (L 2 -B-L 3 ) par une réaction appropriée qui dépend de la nature chimique de L. le composé intermédiaire de formule A-B-L 3 ainsi obtenu peut être condensé avec un précurseur d'un groupement Redox (L 4 -Redox) par une réaction appropriée qui dépend de la nature chimique de L. Le composé résultant est de formule générale A-B-Redox. Un procédé similaire peut être adopté en synthétisant L 2 -B-Redox qui peut réagir sur A-L ! pour donner A-B-Redox. Les composés de formule (I) conformes à l'invention dans lesquels x = 0, c'est-à-dire les composés de type A-Redox peuvent être obtenus de manière similaire à celle présentée ci-dessus pour les composés de formule (I) dans lesquels x = 1, en connectant un précurseur d'un groupement A (A-L^ et un précurseur d'un groupement redox L 4 -Redox par une réaction appropriée qui dépend de la nature chimique de L. Le composé résultant est de formule générale A-Redox. Les groupes fonctionnels L sont des groupes capables de réagir entre eux pour former une liaison covalente. La réaction entre les divers groupes L permet de lier les précurseurs des groupes chimiques A, B et Redox entre eux.

Comme premier exemple de couple de groupes fonctionnels L, on peut citer un groupe azido et un groupe acétylène qui permettent la réaction de Huisgen (Huisgen, R et al, Chem. Ber., 1967, 100, 2494 ; Huisgen, R et al, Chem. Ber., 1965, 98, 4014), selon l'un des schémas réactionnels suivants :

Cu(I)

N-R'

->

Ν≡Ν^Ν;

R'

Ou

N-R'

A (95°C-160°C)

> +

R

Ν≡Ν^Ν

R' R' " N ^' N

Dans ce schéma, R représente A ou A-B et R représente B ou Redox.

La réaction peut être effectuée soit en présence d'un composé dérivé du

Cu(I) en tant que catalyseur, soit par simple chauffage à une température entre 95 et 160°C.

La réaction de Huisgen permet par conséquent de lier par liaison covalente un élément A, B, Redox, ou leur dérivé comportant un groupe azido avec un élément identique ou différent comportant un groupe acétylène.

Comme deuxième exemple de couple de groupes fonctionnels L, on peut citer un groupe NH 2 et un groupe COOH qui réagissent ensemble pour former un groupe amide, selon le schéma réactionnel suivant : A-NH 2 (ou A-B-NH 2 ) + B-COOH (ou edox-COOH) -> A-NH-CO-B noté A-B (ou A-B-NH-CO-Redox noté A-B-Redox).

Ce type de réaction dite d'amidation ou peptidique, est connu pour fonctionner avec de bon rendement en utilisant des agents de couplage (M. Kunishima et al, Tetrahedron, 2001, 57, 1551) tel que le chlorure de 4-(4,6- diméthoxy-l,3,5-triazin-2-yl)-4-méthylmoφholinium ou par simple traitement thermique entre 120°C et 160°C (Lukas J. GooBen et al, Synthesis, 2009, 1, 160).

Des méthodes de couplage palladié permettant la formation de liaison C-C et donnant accès à des systèmes conjugués peuvent également être envisagées pour synthétiser les composés de formule de formule (I) dans lesquels x = 0 ou 1. Dans ce contexte, les couplages de Stille, Suzuki, Heck et Sonogashira décrits ci-dessous et bien connus de l'homme du métier peuvent être utilisés.

"Pd"

Ar-X + Ar'-SnR 3 Ar-Ar' Stille

"Pd"

Ar-X + Ar'-B(OH) 2 Ar-Ar' Suzuki

base

Pd

R-X + HC≡C-R' R-C=C-R' Sonogashira

+

Cu

base

X = I, Br, Cl, OTf

R = Ar, alcène

Dans ces schémas, R et Ar représentent A ou A-B et R ou Ar' représentent B ou Redox.

Enfin, pour obtenir les composés de formule (I), on peut aussi envisager de connecter le groupe A et le groupe Redox par des réactions de substitution nucléophile entre un halogénoalcane précurseur du groupe A et une espèce nucléo hile dérivée du groupe Redox, selon le schéma réactionnel suivant :

nucléophile

X = CI, Br Y = O, S Un autre objet de l'invention est l'utilisation d'au moins un composé de formule (I) tel que défini ci-dessus, à titre d'additif dans une composition d'électrolyte d'un système électrochimique à électrodes faradiques et/ou à électrodes à couche double électrique ou pseudo-capacitives fonctionnant par circulation d'ions entre une électrode positive et une électrode négative séparées par une composition d'électrolyte.

L'invention a donc également pour objet une composition d'électrolyte pour un système électrochimique à électrodes faradiques et/ou à électrodes à couche double électrique ou pseudo-capacitives fonctionnant par circulation d'ions entre une électrode positive et une électrode négative séparées par une composition d'électrolyte, ladite composition d'électrolyte étant caractérisée en ce qu'elle renferme :

- au moins un composé ionique,

- au moins un solvant liquide, et

- au moins un composé de formule (I) tel que défini ci-dessus.

La quantité de composé de formule (I) au sein de la composition d'électrolyte conforme à l'invention varie de préférence de 10 "6 mol/1 à 2.10 "1 mol/1, et encore plus préférentiellement de 10 "4 mol/1 à 10 "1 mol/1.

Selon une forme de réalisation préférée de l'invention, ladite composition d'électrolyte renferme au moins un composé de formule (1-1) tel que défini précédemment.

Selon une forme de réalisation particulière de l'invention, le système électrochimique est une batterie fonctionnant par circulation d'ions lithium ou sodium. Dans ce cas, l'électrolyte comprend généralement un sel de lithium ou de sodium en solution dans un solvant aprotique polaire choisi pour optimiser le transport et la dissociation des ions.

De tels sels peuvent être choisis notamment parmi les sels de lithium ou de sodium d'un anion répondant à l'une des formules suivantes : ClO 4 " , BF 4 " , PF 6 " , AsF 6 " , SbF 6 " , SCN " , F SO 3 " , [(R F SO 2 )NSO 2 R' F ] " , [(R F SO 2 )C(Y)SO 2 R F '] " dans laquelle Y est CN ou SO 2 R F ", [R F SO 2 (NCN)] ~ , [R F SO 2 {C(CN) 2 }] " , 2-perfluoroalkyl-4,5-dicyanoimidazole [R F C 5 N 4 ] ~ , 4,5-dicyano- 1 ,2,3-triazole [C 4 N 5 ] ~ , 2,5-bis(fluorosulfonyl)-l,3,4-triazole [C 2 F 2 S 2 O 4 ] ~ , et 3-cyano-5- perfluoroalkyle-l,3,4-triazole [R F C N 4 ] ~ , R F , R F ' et R F " étant des groupes alkyle dans lesquelles au moins 60 % des atomes d'hydrogène sont remplacés par des atomes de fluor. Selon une forme de réalisation préférée de l'invention, l'électrolyte comprend un sel de lithium choisi parmi LiPF 6 , LiAsF 6 , LiClO 4 , LiBF 4 , LiC 4 BO 8 , Li(C 2 F 5 SO 2 ) 2 N, Li[(C 2 F 5 ) 3 PF 3 ], LiCF 3 SO 3 , LiCH 3 SO 3 , LiN(SO 2 CF 3 ) 2 , et LiN(SO 2 F) 2 .

Les composés polaires aprotiques du solvant liquide de la composition d'électrolyte sont de préférence choisis parmi les carbonates linéaires ou cycliques, les éthers linéaires ou cycliques, les esters linéaires ou cycliques, les sulfones linéaires ou cycliques, les sulfamides et les nitriles. Le solvant est constitué de préférence par au moins deux carbonates choisis parmi le carbonate d'éthylène, le carbonate de propylène, le carbonate de diméthyle, le carbonate de diéthyle et le carbonate de méthyle et d'éthyle.

Selon une autre forme de réalisation particulière de l'invention, le système électrochimique est un supercondensateur. Dans ce cas, la composition d'électrolyte peut être choisie parmi :

- les compositions d'électrolyte comprenant un sel de lithium ou de sodium en solution dans un solvant aprotique polaire et telles que décrites ci-dessus pour les batteries ;

- les solutions aqueuses de pH neutre (pH entre 5 et 9 environ) telles que les solutions de K 2 SO 4 ou d'un sel de type chlorate ;

- les solutions aqueuses de pH acide (pH < 5), telles que les solutions d'acide sulfurique ;

- les solutions aqueuses de pH basique (pH > 9), telles que les solutions de potasse ou de soude.

Enfin, l'invention a pour objet un système électrochimique à électrodes faradiques et/ou à électrodes à couche double électrique ou pseudo-capacitives fonctionnant par circulation d'ions entre une électrode positive et une électrode négative séparées par une composition d'électrolyte, caractérisé en ce que la composition d'électrolyte est telle que définie précédemment, et en ce que l'une et/ou l'autre des électrodes comprend au moins un matériau comportant des fonctions hydroxyle et/ou un matériau carboné et/ou un additif carboné.

Selon l'invention, ledit système peut notamment être une batterie au lithium, une batterie au sodium, un supercondensateur à couche double électrique, un système hybride comprenant une électrode de batterie (électrode faradique) et une électrode de supercondensateur (électrode à couche double électrique ou pseudocapacitive), ou bien encore une cellule électrochimique à flux continu (« flow cell »).

Lorsque que le système est une batterie ou un système hybride comportant une électrode positive de batterie (électrode faradique), ladite électrode positive est généralement constituée par un collecteur de courant portant une matière active d'électrode positive, éventuellement un agent de conduction électronique, et éventuellement un liant. La teneur en matière active dudit matériau composite est de préférence de 5 à 95% en poids, la teneur en agent de conduction électronique est de préférence de 0,1 à 30% en poids, la teneur en liant est de préférence inférieure à 25% en poids.

Dans, ce cas, et lorsque le dispositif électrochimique conforme à l'invention fonctionne par circulation d'ions lithium, le matériau actif de l'électrode positive est de préférence choisi parmi :

les oxydes de métaux de transition à structure spinelle de type LiM 2 O 4 et les oxydes de métaux de transition à structure lamellaire de type LiMO 2 dans lequel M représente au moins un métal choisi dans le groupe constitué par Mn, Fe, Co, Ni, Cu, Mg, Zn, V, Ca, Sr, Ba, Ti, Al, Si, B et Mo ;

les oxydes à charpente polyanionique de type LiM y (XO z ) n dans lesquels M représente au moins un métal choisi dans le groupe formé par Mn, Fe, Co, Ni, Cu, Mg, Zn, V, Ca, Sr, Ba, Ti, Al, Si, B et Mo et X représente un élément choisi dans le groupe constitué par P, Si, Ge, S et As ;

les oxydes à base de vanadium de type V 2 O 5 , LiV O 8 et leurs dérivés ;

les oxydes à base de manganèse de type MnO 2 et ses dérivés ;

le soufre, le phosphore.

Parmi les oxydes à structure spinelle de type LiM 2 O 4 , on préfère ceux dans lesquels M représente au moins un métal choisi parmi par Mn et Ni. Parmi les oxydes à structure lamellaire de type LiMO 2 , on préfère ceux dans lesquels M représente au moins un métal choisi parmi par Mn, Co et Ni. Parmi les oxydes à charpente polyanionique de type LiM y (XO z ) w , on préfère en particulier les phosphates à structures olivine, dont la composition répond à la formule LiMPO 4 dans laquelle M représente au moins un élément choisi parmi Mn, Fe, Co et Ni. LiFePO 4 est préféré.

Toujours dans ce cas, et lorsque le dispositif électrochimique conforme à l'invention fonctionne par circulation d'ions sodium, le matériau actif de l'électrode positive est de préférence choisi parmi : les fluorophosphates lamellaires Na 2 TPO 4 F dans lesquels T représente un élément divalent choisi parmi Fe, Mn, Co, et Ni, qui peuvent être remplacés partiellement par Mg ou Zn, ou un ion divalent VO ;

les fluoro sulfate s NaT'SO 4 F dans lesquels T' représente au moins un élément choisi parmi Fe, Mn, Co et Ni, dont une partie peut être remplacée par Mg et une partie des groupements sulfates SO 4 2" peut être remplacés par le groupement iso-stère et iso-charge PO 3 F 2~ ;

les polysulfures Na 2 S n (l<n<6), et les sels de sodium du dimercaptothiadiazole et du dimercaptooxazole ;

les dithiocarbamates Na[CS 2 N ' "] dans lesquels chacun des groupes R' et R" représente un radical méthyle, éthyle, ou propyle, ou bien R et R" formant un cycle (par exemple la pyrolidine ou la morpholine).

Parmi de tels matériaux actifs d'électrode positive, Na 2 FePO 4 Fe et NaFeSO 4 F sont préférés.

L'agent de conduction électronique de l'électrode positive est un agent carboné pouvant notamment être choisi parmi le graphite, les noirs de carbone graphitique, le graphène, les nanofibres de carbone, les nanotubes de carbone.

Comme indiqué précédemment, l'électrode positive peut en outre comprendre un liant, en particulier un liant polymère destiné à assurer la cohésion entre les particules du matériau actif d'électrode et l'agent de conduction électronique. Parmi de tels liants polymères, on peut notamment citer les polysaccharides, les polysaccharides modifiés, les latex, les polyélectrolytes, les polyéthers, les polyesters, les polymères polyacryliques, les polyuréthanes, les polyépoxydes, les polyphosphazènes, les polysulfones, les polymères halogénés.

Parmi de tels polymères, on peut plus particulièrement citer le polytétrafluoroéthylène (PTFE), la carboxyméthylcellulose (CMC), le polyfluorure de vinylidène (PVDF).

Lorsque que le système est une batterie ou un système hybride comportant une électrode négative de batterie (électrode faradique), ladite électrode négative peut en particulier être constituée de lithium métallique (de préférence sous forme de film), un alliage de lithium, de graphite, de fibres de carbone, de nanotubes de carbone, de noir d'acétylène ou bien encore d'un collecteur de courant portant une matière composite d'électrode, comprenant une matière active d'électrode négative telle que le silicium, l'étain, les oxydes de titanes, les oxydes de Co, de Cu, etc éventuellement un agent de conduction électronique choisi parmi ceux définis précédemment pour l'électrode positive, et éventuellement un liant.

Lorsque que le système est un supercondensateur à couche double électrique ou pseudocapacitive, les électrodes positive et négative sont généralement constituées d'un matériau carboné poreux choisi parmi le graphite, les noirs de carbone graphitique, le graphène, les nanofibres de carbone, les nanotubes de carbone, ledit matériau poreux étant imprégné de la composition d'électrolyte. Lesdites électrodes peuvent en outre comprendre un matériau actif d'électrode choisis parmi certains oxydes tels les oxydes de manganèse ou de ruthénium, et les nitrures.

Dans les systèmes hybrides, les électrodes positive et négative peuvent être choisies respectivement parmi les électrodes décrites ci-dessus pour les systèmes à électrodes faradiques et les supercondensateurs.

La présente invention est illustrée par les exemples de réalisation suivants, auxquels elle n'est cependant pas limitée.

EXEMPLES

Exemple 1 : Synthèse du composé de formule (Ί-1)

La synthèse du composé de formule (1-1) a été réalisée selon le schéma de

Les spectres RMN ont été enregistrés sur un appareil Bruker AVANCE III 300 300 MHz et 13 C, 75 MHz). Les déplacements chimiques sont exprimés en parties par million (ppm) par rapport au TMS.

Les spectres infrarouges ont été enregistrés sur un spectromètre Bruker Vertex 70.

La désorption-ionisation laser assistée par matrice a été réalisée sur un spectromètre MALDI-TOF MS BIFLEX III Bruker Daltonics avec le dithranol pour matrice.

Les spectres de masse par ionisation par électronébulisation (électro spray) (ESI) ont été enregistrés à l'aide d'un spectromètre JMS Jeol 700.

1) Première étape : Synthèse du composé 1

Sous atmosphère d'azote, le chlorure de thionyle (0,8 mL, 1 1 mmol) a été lentement ajouté, à l'aide d'une seringue, dans une solution d'acide 4-(pyrèn-l- yl)butanoïque (2 g, 6,94 mmol) dans CHC1 3 anhydre (20 mL), placée dans un tricol de 50 mL. Le mélange réactionnel a été maintenu 2 h à reflux, puis refroidi à température ambiante et concentré sous vide. 20 mL de CH 2 C1 2 ont alors été ajoutés au mélange et le solvant a été évaporé sous vide afin d'éliminer l'excès de chlorure de thionyle. Cette procédure a été répétée deux fois et a permis d'obtenir le chlorure d'acyle intermédiaire.

Sous atmosphère d'azote, une solution de cet intermédiaire dans CHC1 3 anhydre (20 mL) a été ajoutée goutte à goutte dans une solution d'hydrochlorure de 4-azidoaniline (1,2 g, 7,03 mmol) dans CHC1 3 anhydre (20 mL) et en présence de triéthylamine (2 mL, 14,4 mmol). Le mélange réactionnel a été agité pendant 15 h, conduisant à la formation d'un précipité blanc gris. Le solvant a été évaporé et le produit brut a été extrait avec de l'acétate d'éthyle (EtOAc) chaud (3 x 250 mL). Les extraits ont été rassemblés et lavés avec une solution aqueuse de NaCl saturée (2 x 150 mL), séchés sur MgSO 4 et concentrés pour donner le composé 1 sous forme de poudre beige (2.54 g, rendement 91%).

Température de fusion : 176-177°C.

RMN 1H (300 MHz, DMSO-d6) δ: 9.99 (br. s, 1H, N-H) ; 8.41 (d, 1H, 3 J=9.3Hz) ; 8.29-8.20 (m, 4H) ; 8.15 (d, 1H, 3 J=9.1Hz) ; 8.12 (d, 1H, 3 J=9.1Hz) ; 8.06 (t, 1H, 3 J=7.7Hz) ; 7.97 (d, 1H, 3 J=7.7Hz) ; 7.65 (d, 2H, 3 J=8.7Hz) ; 7.06 (d, 2H, 3 J=8.7Hz) ; 3.38 (t, 2H, 3 J=7.5Hz); 2.46 (t, 2H, 3 J=7.2Hz); 2.1 1 (quint., 2H, 3 J=7.5Hz).

IR: = 3253 cm "1 (N-H), 21 16 cm "1 (-N 3 ), 1655 cm "1 (C=O).

ESI " MS: 439.4 [M+Cl " ], 842.8 [2M+C1 " ]. 2) Deuxième étape : synthèse du composé de formule (1-1)

107,8 de N,N-Diisopropyléthylamine (DIPEA ; 0,65 mmol) et 7,3 mg de Cul (0,04 mmol) ont été ajoutés à une solution du composé 1 obtenu ci-dessus à l'étape précédente (100 mg, 0,25 mmol) et de 52 mg d'éthynylferrocène (0,25 mmol) dans CH 3 CN (7,5 mL). Le mélange a été agité 5 jours à température ambiante. Après dilution dans EtOAc (100 mL), la phase organique a été lavée avec une solution aqueuse de NaCl saturée (2 x 20 mL), séchée sur MgSO 4 et concentrée sous vide permettant d'obtenir une poudre légèrement marron.

Température de fusion : 270-272°C.

RMN 1H (300 MHz, pyridine-d5) δ: 1 1.01 (1. s, 1H, N-H) ; 8.44 (d, 1H, 3 J=9.3Hz) ; 8.26-7.94 (m, 12H) ; 7.87 (d, 1H, 3 J=7.8Hz) ; 5.03 (1. s, 2H, Fc) ; 4.35 1. s, 2H, Fc) ; 4.16 (1 s, 5H, Fc) ; 3.47 (t, 2H, 3 J=7.5Hz) ; 2.63 (t, 2H, 3 J=7.2Hz) ; 2.40 (quint., 2H, 3 J=7.2Hz).

IR : = 3347 cm "1 (N-H), 1670 cm "1 (C=O).

MALDI-TOF MS : 613.8 [M + ].

Exemple 2 : Préparation d'une cellule électrochimique

Dans cet exemple, on a préparé une cellule électrochimique comprenant une électrode de travail (électrode positive) comprenant des nanotubes de carbone, une contre électrode (électrode négative) constituée d'une feuille de lithium métallique laminée sur un collecteur de courant en inox et d'un fritté à titre de séparateur, l'ensemble étant plongé dans un électrolyte liquide.

L'électrode de travail (3 mg) a été préparée par mélange manuel de nanotubes de carbone à paroi multiple défagotés (MWCNT : « Multi Walled Carbon NanoTubes ») vendus sous la dénomination commerciale MWNT (95+%, OD 20-30 nm) par la société Nanostructured & Amorphous Materials Inc. (NanoAmor), selon le procédé décrit dans la demande de brevet FR 2 935 546, et de polytetrafluoroéthylène vendu sous la dénomination commerciale Teflon ® par la société Aldrich, dans un rapport massique respectif de 95/5. Le mélange obtenu a été pressé à 10 Tonnes/cm 2 sur une grille d'inox.

Ces deux électrodes ont été placées dans un électrolyte constitué d'une solution 1M de LiPF 6 dissous dans un mélange de carbonate d'éthylène (EC) et de diméthylcarbonate (DMC) (1/1 (v/v)) et sont de part et d'autre d'une électrode de référence constituée par du lithium métal plongée dans le même électrolyte et séparée par un fritté. Le système a été cyclé 5 fois à 50 mV/s (88 s/cycle) pour tester la connectique avant de dissoudre dans l'électrolyte, 0,625 mg du composé redox de formule (1-1) tel que synthétisé ci-dessus à l'exemple 1 , pour 5 ml d'électrolyte :

Après ajout du composé de formule (1-1), le système a été mis à cycler dans les mêmes conditions.

La capacité de l'électrode de travail a été déterminée avant et après ajout du composé de formule (1-1) par coulométrie.

Avant ajout du composé de formule (1-1), la capacité de l'électrode de travail était d'environ 0,015 mAh (5 mAh/g). Cette capacité correspond à la capacité de double couche de l'agent conducteur (7 F/g). On en déduit que la surface électrochimiquement active de l'électrode est d'environ 87 m /g en prenant comme référence 10 μΈ/g pour la capacité de double couche. Cette valeur est en bon accord avec la surface BET des nanotubes de carbone initiaux qui est de l'ordre de 1 10 m 2 /g.

L'évolution de la capacité de l'électrode a été suivie pendant au moins 24 heures et est reportée sur la figure 1 annexée sur laquelle la décharge Q (mA.h) est exprimée fonction du nombre de cycles, le cercle sur la courbe représentant le moment où à été ajouté le composé de formule (1-1) dans l'électrolyte.

Sur cette figure on constate que dès l'ajout du composé de formule (1-1), la capacité de l'électrode a augmenté pour atteindre 0,022 mA.h après 1000 cycles soit environ 24 heures.

Cette augmentation de capacité intervient suite à l'activation faradique de l'électrode qui se traduit par la croissance d'une vague redox à environ 3,25 V en décharge et 3,85 V en charge (voir la figure 2 annexée sur laquelle l'intensité du courant I (mA) est fonction du potentiel (en volts) vs Li + /Li°.

Ce signal indique que le composé de formule (1-1) se fixe de façon pérenne sur l'agent conducteur, ici les nanotubes de carbone, permettant ainsi de stocker/délivrer environ 1 ,5 fois plus d'énergie et de puissance qu'initialement (16 Wh/kg electrode , 1 ,3 kW/kg electrode contre 23 Wh/kg electrode , 1 ,9 kW/kg electrode , correction faite de la masse de molécule greffée.

Ce résultat démontre que l'activation faradique de l'électrode peut être effectuée pendant le cyclage. La quantité de composé de formule (1-1) greffé est de l'ordre de 1 ,5 .10 "1 1 mol/cm 2 ce qui correspond à une vitesse de greffage moyenne de l'ordre de 0,06.10 "1 1 mol/cm 2 /heure. On note que le greffage du composé de formule (1-1) n'altère pas l'amplitude la capacité de double couche. Exemple 3

Une électrode de travail de 1 mg, identique par ailleurs en tout point à celle préparée ci-dessus à l'exemple 2 a été immergée pendant 120 heures dans une solution du composé de formule (1-1) à 2.10 "4 mol/1 dans la solution électrolytique initiale.

Après immersion, l'électrode a été cyclée selon le même montage et dans les mêmes conditions que celles exposées ci-dessus à l'exemple 2. Dans ce cas, la capacité initiale de l'électrode a atteint 0,01 1 mAh à 100 mV/s (44 s/cycle) alors qu'elle n'était que de 0,006 mAh initialement, permettant ainsi de stocker/délivrer

2 fois plus d'énergie et de puissance qu'initialement (19 Wh/kg e i ectrode ,

3 kW/kg electrode contre 35 Wh/kg electrode , 6 kW/kg electrode ) pendant au moins 1000 cycles.

Ce résultat démontre que l'activation faradique de l'électrode peut être effectuée avant le cyclage. La quantité de composé de formule (1-1) fixé était de l'ordre de 6,8 10 "1 1 mol/cm 2 ce qui est inférieur à la valeur attendue (7,2 mol/cm 2 ) compte tenu de la quantité dissoute et pour une vitesse de greffage déterminée à 0,06 10 "1 1 mol/cm 2 /heure dans l'exemple 2. Ce résultat indique que la saturation de la surface est atteinte. La seule limitation à l'augmentation des performances obtenues en utilisant un composé de formule (I) à titre d'additif dans un électrolyte apparaît donc être la surface développée par l'agent conducteur de l'électrode.

Exemple 4

Dans cet exemple, on a préparé une cellule électrochimique identique à celle préparée ci-dessus à l'exemple 2, mais en substituant les nanotubes de carbone par des fibres de carbone vendues sous la dénomination commerciale CFx par la société Showa Denko K.K., dans une électrode de 0,95 mg.

L'électrode a ensuite été testée en cyclage comme décrit ci-dessus à l'exemple 2, avant et après ajout du composé de formule (1-1).

Avant ajout du composé de formule (1-1), la capacité de l'électrode était d'environ 0,012 mAh (13 mAh/g), cette capacité correspondant à la capacité de double couche de l'agent conducteur (19 F/g). On en a déduit que la surface électrochimiquement active de l'électrode était d'environ 190 m /g en prenant comme référence 10 μΈ/g pour la capacité de double couche.

Cette valeur était en bon accord avec la surface BET des fibres de carbone initiales qui est de l'ordre de 245 m 2 /g. Dès l'ajout du composé de formule (1-1), la capacité a augmenté pour atteindre 0,033 mAh (30 mAh/g) après 8600 cycles soit environ 1 15 heures.

Cette augmentation de capacité intervient suite à l'activation faradique de l'électrode qui se traduit par la croissance d'une vague redox à environ 3,45 V (voir figure 3 annexée sur laquelle l'intensité du courant I (mA) est fonction du potentiel (en volts) vs Li + /Li°).

Ce signal indique que le composé de formule (1-1) se fixe de façon pérenne sur les fibres de carbone permettant ainsi de stocker/délivrer près de 2,5 fois plus d'énergie et de puissance massique qu'initialement (40 Wh/kg é i ectrode , 6 kW/kg électrode contre 100 Wh/kg électrode , 15 kW/kg électrode ), correction faite de la masse du composé de formule (1-1) greffé.

La quantité de composé de formule (1-1) greffé est de l'ordre de 8,6.10 "11 mol/cm 2 , ce qui correspond à une vitesse de greffage moyenne de l'ordre de 0,075.10 "11 mol/cm 2 /heure ce qui est d'environ 20 % supérieure à celle observée ci-dessus à l'exemple 2 en mettant en œuvre une électrode élaborée à partir de nanotubes de carbone. On note que le greffage du composé de formule (1-1) n'altère pas la capacité de double couche. Ce résultat démontre que les gains énergétiques et de puissance massique apportés par le composé de formule (1-1) sont proportionnels à la surface développée par l'agent conducteur de l'électrode et dépendent de sa nature, le meilleur rendement temps/performance étant obtenu avec les fibres de carbone.

Exemple 5

Une électrode de travail analogue à celle utilisée ci-dessus dans l'exemple 4 a été cyclée pendant 3750 cycles dans les mêmes conditions que celle de l'exemple 4.

A titre de comparatif, une électrode en tout point identique a également été cyclée pendant 3750 cycles dans un électrolyte exempt de composé de formule (1-1).

Les résultats d'un test de puissance massique effectué sur chacune des électrodes est reporté sur la figure 4 annexée qui représente le diagramme de agone des électrodes testées. Sur cette figure, la puissance massique (P) exprimée en kW/kg est fonction de la densité de puissance (E) exprimée en Wh/kg. La courbe en trait noir épais correspondant à l'électrode témoin cyclée dans un électrolyte classique, c'est-à-dire ne contenant pas le composé de formule (1-1) et la courbe en trait noir fin correspond à l'électrode cyclée dans l'électrolyte conforme à l'invention, c'est-à-dire contenant le composé de formule (1-1) Ces résultats montrent que lorsque l'on utilise un électrolyte conforme à l'invention, c'est-à-dire renfermant un composé de formule (1-1), une électrode de 1 mg est capable de délivrer 85 Wh/kg e i ectrode (0,425 mWh/m 2 e i ectrode ) en 2,4 secondes, soit une puissance d'environ 130 kW/kg e i ectrode (0,65 mW/m 2 e i ectrode ). La même électrode cyclée dans un électrolyte classique montre des performances environ 5 fois inférieures.

Ces performances constituent, à la connaissance des inventeurs, le meilleur compromis énergie-puissance jamais obtenu pour des électrodes dont la charge est importante (10 mg/cm ).

L'utilisation d'un électrolyte conforme à l'invention permet donc, en plus de tous les avantages précités, d'obtenir un objet capable de délivrer simultanément beaucoup d'énergie et de puissance, ce qui représente les avantages combinés des supercondensateurs et des batteries.