Les changements de rapport d'une transmission automatique, s'effectuent généralement en relâchant un premier récepteur tel qu'un frein ou un embrayage, et en serrant un second récepteur à l'aide d'un vérin hydraulique de commande.

Le serrage, ou accouplement, du récepteur sollicité sur le nouveau rapport de la transmission est alors réalisé en soumettant son vérin de commande à un débit d'huile limité en pression en fonction du régime moteur et du rapport correspondant.

Le confort des passages de vitesses sur une transmission automatique, dépend notamment des conditions dans lesquelles s'effectue le serrage du récepteur en question. Cette opération se décompose en trois étapes principales, dites d"'approche", de "progressivité", et de"verrouillage".

Pendant la phase d'approche du récepteur, la course du vérin de commande est utilisée pour rattraper les jeux autorisant le fonctionnement à vide du récepteur, de sorte que 1'effort de serrage transmis à ce dernier est très faible.

L'augmentation du couple transmis par le récepteur de zéro jusqu'à sa valeur finale s'effectue ensuite de façon progressive, en contrôlant 1'effort exercé sur le récepteur par le vérin.

Enfin, le verrouillage final du récepteur intervient lorsque le nouveau rapport est établi. Il est obtenu lorsque la pression hydraulique dans le vérin est suffisante pour que 1'embrayage ou le frein transmette sans glissement le couple qui lui est appliqué. Cette pression étant par définition une pression établie, il est toujours avantageux, pour des raisons de rendement, qu'elle soit la plus faible possible.

Par la publication EP-0. on connaît un vérin de commande hydraulique pour transmission automatique à absorbeur de débit intégré, comportant un piston de commande relié directement à une tige d'actionnement du récepteur, et un piston d'absorption de débit, repoussé en direction du piston de commande par un ressort de progressivité.

Selon cette publication, les deux pistons se déplacent en sens opposé sous l'effet du débit d'huile, de sorte que le piston d'absorption de débit n'intervient pas directement dans le serrage du récepteur.

La présente invention vise à optimiser le pilotage d'un vérin hydraulique de commande de serrage d'un récepteur de transmission automatique.

Elle a notamment pour but de réduire la pression d'huile nécessaire pour assurer le verrouillage du récepteur en fin de serrage.

Les mesures proposées s'appliquent à un vérin hydraulique de commande pour récepteur de transmission automatique comportant un premier piston qui déplace une tige d'actionnement vers ledit récepteur à l'encontre d'un premier ressort et un second piston dont le déplacement à l'encontre d'un second ressort absorbe une partie du débit d'huile.

Conformément à l'invention, le second piston agit uniquement sur le second ressort sur une première partie de sa course, et agit conjointement au premier piston sur le premier ressort, sur une seconde partie de sa course.

De préférence, le second piston définit avec une partie fixe du vérin, une chambre renfermant le second ressort.

Selon un mode de réalisation particulier, le second ressort est taré de façon à laisser le débit d'huile repousser le premier ressort sans déplacer le second piston, tant que les jeux de fonctionnement du récepteur ne sont pas rattrapés.

D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront clairement à la lecture de la description suivante d'un mode de réalisation particulier de celle-ci, en liaison avec les dessins annexés sur lesquels :

-les figures 1,2 et 3 sont des coupes longitudinales du mme vérin de commande conforme à l'invention, placé respectivement en position de repos, en fin de phase d'approche, et en fin de phase de progressivité.

Le vérin de commande 1 apparaissant sur les figures comporte un carter 2 renfermant un premier piston 3 de surface S, solidaire de la tige d'actionnement 4 d'un récepteur tel qu'un frein ou un embrayage de transmission automatique de type courant 6, dont seule une partie du tambour 7 et de la bande de serrage 8 sont représentés.

Le carter 2 renferme également un second piston 9 de surface S2. Le piston 9, constitué de deux pièces solidaires 9a, 9b, définit avec un élément fixe 11 du vérin 1, une chambre de progressivité, ou accumulateur de débit 12.

Le débit d'huile pénètre par un orifice d'entrée 13 dans une chambre de serrage 14 du vérin 1 où il exerce sa pression sur les deux pistons 3,9, tandis que la chambre de progressivité 12 est toujours reliée à la bâche.

Un premier ressort 16, ou ressort de rappel général est en appui contre le carter 2 et le premier piston 3, et la chambre de progressivité 12 renferme un second ressort 17, ou ressort de progressivité, en appui sur l'élément fixe 11 et le second piston 9.

Le fonctionnement de ce vérin de commande est le suivant. En position de repos (cf. figure 1), le ressort de rappel 16 plaque le premier piston 3 contre l'élément fixe 11. Pour serrer le récepteur 6 commandé par le vérin 1, un débit d'huile est envoyé au travers de l'orifice d'entrée calibré 13 de ce dernier. Ce débit d'huile, régulé en pression selon des dispositions classiques en fonction du régime moteur et du rapport engagé, est envoyé pendant toute la durée du changement de rapport.

Dans un premier temps, correspondant à la phase d'"approche" mentionnée plus haut, le premier piston 3 est poussé (vers le haut des schémas), en comprimant le ressort de rappel ou premier ressort 16.

Ce déplacement du premier piston 3 seul, se poursuit jusqu'à ce que le jeu de fonctionnement J du récepteur 6, mis en évidence sur la figure 1, soit rattrapé.

A l'issue de cette phase d'"approche" (cf. figure 2) la pression Po appliquée au premier piston 3 équilibre 1'effort de rappel 16, sans que le récepteur 6 lui-mme ne reçoive encore d'effort.

Dans un deuxième temps (phase de"progressivité"), le débit d'huile est partiellement absorbé par le second piston 9 pour comprimer le ressort de progressivité 17, de sorte que la vitesse de déplacement de la tige d'actionnement 4 est moindre. Le second piston 9 agit alors sur le ressort de progressivité, sans exercer d'action directe sur le premier piston 3 et la tige 4.

Lorsque la"progressivité"est terminée (cf. figure 3), le récepteur 6 transmet sans patinage le couple demandé sur le nouveau rapport de la transmission. A ce stade, la partie 9a du piston 9 entre en contact avec le premier piston 3, de sorte que les deux pistons 3,9 agissent conjointement, sur le premier ressort 16.

Conformément à l'invention, le second piston 9 agit donc sur le second ressort 17 sur une première partie de sa course et sur le premier ressort 16, conjointement au premier piston 3 sur une seconde partie de sa course.

Cette seconde partie de la course du second piston correspond au "verrouillage"du récepteur, c'est-à-dire au déplacement supplémentaire du premier piston 3 de la tige 4 nécessaire pour garantir la transmission du couple sans glissement sur le récepteur 6 en régime établi sur le nouveau rapport.

Comme on l'aura compris, la pression d'huile PO régnant dans la chambre de serrage 14 en fin de phase d'approche détermine le tarage du ressort de progressivité 17. Par ailleurs, la progressivité du vérin est déterminée par la raideur de ce dernier.

Enfin, lors du verrouillage, lorsque les deux pistons 3,9 agissent conjointement, l'augmentation de pression dans la chambre de serrage 12 exerce un effort proportionnel à la somme des surfaces Si et S2 de chacun des pistons, de sorte que la pression d'huile verrouiller le récepteur du régime établi est moindre que dans les vérins de commande connus.