TITRE : ELEMENT DE CUISSON REVETU PAR UN FILM POLYMERIQUE FLUORE ANTIADHESIF PELABLE

DOMAINE DE L'INVENTION

La présente invention concerne le domaine des éléments de cuisson revêtus par un film polymérique fluoré antiadhésif pelable.

La présente invention concerne également les articles culinaires et les appareils électriques de cuisson comportant un tel élément de cuisson.

ETAT DE LA TECHNIQUE

Dans l’industrie des articles culinaires comportant une surface de cuisson antiadhésive, les performances du revêtement constituent l’une des préoccupations les plus importantes.

En particulier, la durabilité mécanique des revêtements à base de résine thermostable, notamment à base de polytétrafluoroéthylène (PTFE), est essentielle. Cette durabilité est généralement évaluée par l’apparition de rayures au métal et de l’usure du revêtement qui se traduit par une perte d’antiadhésivité.

Face aux sollicitations mécaniques inhérentes à l’utilisation de l’article, une perte des propriétés mécaniques du revêtement est observée et une délamination du revêtement peut également se produire.

Il est donc important de développer des revêtements présentant une grande durabilité, mais offrant aussi la possibilité, une fois l’article culinaire trop usé, de désassembler ledit revêtement de son substrat afin de procéder au recyclage du revêtement et du substrat métallique ou de permettre la réalisation d’un nouveau revêtement permettant de prolonger la durée de vie de l’article culinaire.

De manière conventionnelle, un substrat métallique est d'abord mis en forme pour constituer un ustensile de cuisine, puis la surface intérieure de l'ustensile de cuisine est revêtue d'une résine fluorée ayant une excellente résistance à la chaleur telle que le polytétrafluoroéthylène (PTFE) ou le tétrafluoroéthylène-perfluoroalkyl vinyl éther (PFA) au moyen d’un procédé de revêtement par pulvérisation liquide ou un procédé de revêtement par poudre. Une alternative constitue à revêtir le substrat puis à mettre en forme le substrat ainsi revêtu.

Le procédé de revêtement par pulvérisation liquide présente un certain nombre d’inconvénients, en particulier concernant l’épaisseur du revêtement.

Lorsque le substrat métallique présente une forme incurvée, il est difficile d’obtenir un revêtement d’épaisseur uniforme.

D’autre part, l’épaisseur de revêtement est limitée. Des craquelures sont susceptibles d’apparaître lorsque l’épaisseur du revêtement est trop importante.

La durabilité de l’anti-adhésivité et de la résistance à l’usure est donc limitée par l’épaisseur du revêtement pouvant être obtenu selon ce procédé.

Le procédé de revêtement par poudre présente lui aussi des inconvénients. Le revêtement obtenu présente des défauts, de type tête d’épingle, pouvant conduire à une diminution du caractère antiadhésif.

Afin de pallier les inconvénients mentionnés ci-dessus, l’état de la technique décrit des substrats métalliques revêtus de films fluorés par laminage.

La demande KR20160099388 décrit le procédé d’obtention d’un substrat métallique revêtu d’un film fluoré (dépourvu d’une couche de primaire comprenant un composé organique ou d’un adhésif). Le film fluoré est un film multicouches obtenu par dépôt successif sur un support d’une dispersion aqueuse des constituants de la couche (résine fluorée et éventuellement une charge inorganique) qui est séchée et frittée. Le film multicouches est ensuite ôté de son support et positionné sur le substrat métallique avant assemblage. La couche du film fluoré en contact avec le métal est constituée de FEP, PFA, TFM, MFA (ou d’un mélange) qui a de bonnes propriétés d’écoulement, permettant ainsi une bonne adhésion. L’assemblage substrat métallique / film fluoré est réalisé par compression thermique, dans une presse en statique ou bien entre des rouleaux (procédé roll-to-roll).

Si le procédé d’obtention d’un substrat revêtu par laminage d’un film fluoré offre la possibilité d’avoir un film antiadhésif plus épais, donc plus résistant, les propriétés mécaniques d’un tel film ne sont toutefois pas optimales. En outre, le désassemblage par pelage d’un tel film, une fois usé, est difficile. Les propriétés mécaniques du film peuvent être altérées, les couches supérieures pouvant être endommagées. La cohésion mécanique entre les différentes couches n’est alors plus suffisante pour permettre un retrait du film multicouche sans qu’il ne se déchire.

L’art antérieur décrit d’autres modes d’assemblage d’un film fluoré sur un substrat.

La demande CN206950019 décrit une poêle antiadhésive comprenant une couche antiadhésive disposée sur la surface interne de l’ustensile de cuisson. La couche antiadhésive est préférentiellement constituée de PTFE et peut être fixée par collage (bonding), mais aussi par incrustation (embedding) or par rivetage (riveting). Le film assemblé par incrustation ne peut pas être retiré facilement. Si le rivetage peut permettre de désassembler le film et le substrat, cette option est toutefois peu adaptée aux articles culinaires.

Les feuilles de cuisson amovibles peuvent constituer une solution à la problématique du recyclage de revêtements de cuisson antiadhésifs mais leur usage n’est pas adapté à la grande majorité des articles culinaires.

EXPOSE DE L'INVENTION

D’un point de vue industriel, reste le besoin de développer des revêtements pour article culinaire plus performants en termes de durabilité du caractère antiadhésif et de la résistance à l’usure et qui peuvent être facilement désassemblés du substrat métallique de l’article culinaire afin d’être recyclés ou de permettre la réalisation d’un nouveau revêtement permettant de prolonger la durée de vie de l’article culinaire.

Il est donc devenu nécessaire de développer un substrat métallique revêtu d’un film antiadhésif ayant des propriétés mécaniques renforcées, le substrat métallique et le film pouvant être en outre facilement désassemblés lorsque le revêtement est usé.

La demanderesse a ainsi mis au point un élément de cuisson comprenant un substrat métallique revêtu d’un film polymérique fluoré antiadhésif pelable renforcé au moyen d’une couche de renfort de nature minérale, métallique ou polymérique. Ledit film est assemblé audit substrat par l’intermédiaire d’une couche polymérique thermofusible permettant, par pelage à chaud, un désassemblage facile du film, tout particulièrement lorsque le revêtement est usé. Résumé de l’invention

Un premier objet de l’invention concerne un élément de cuisson revêtu (1 ) pour article culinaire ou appareil électrique de cuisson, comportant un substrat métallique (2) revêtu sur une face (2a) par un film pelable (3) formant une face de cuisson (5), le film pelable (3) comprenant une ou plusieurs couches de polymère(s) fluoré(s) (7), une couche de renfort mécanique (6) et une couche de polymère(s) thermofusible(s) (4) agencée du côté opposé à la face de cuisson (5) et ayant un point de fusion supérieur à 250° C et inférieur ou égal à celui d’au moins une des autres couches du film pelable (3), ledit film pelable (3) étant assemblé avec le substrat métallique (2), ladite couche de polymère(s) thermofusible(s) (4) étant en contact avec la face (2a) du substrat métallique (2).

Un autre objet de l’invention concerne un élément de cuisson revêtu (1 ) pour article culinaire ou appareil électrique de cuisson, comportant un substrat métallique (2) revêtu sur une face (2a) par un film pelable (3) formant une face de cuisson (5), le film pelable (3) comprenant une ou plusieurs couches de polymère(s) fluoré(s) (7), une couche de renfort mécanique (6) et une couche de polymère(s) thermofusible(s) (4) agencée du côté opposé à la face de cuisson (5) et ayant un point de fusion supérieur à 250° C et inférieur à celui des autres couches du film pelable (3), ledit film pelable (3) étant assemblé avec le substrat métallique (2), ladite couche de polymère(s) thermofusible(s) (4) étant en contact avec la face (2a) du substrat métallique (2).

Un autre objet de l’invention concerne un procédé de fabrication d’un élément de cuisson revêtu (1 ) selon l’invention comprenant les étapes suivantes : i. Fourniture d’un substrat métallique (2), ii. Eventuellement, traitement préalable de la face (2a) dudit substrat métallique (2) destinée à être revêtue, iii. Fourniture d’un film pelable (3) comprenant une ou plusieurs couches de polymère(s) fluoré(s) (7), une couche de renfort mécanique (6) et une couche de polymère(s) thermofusible(s) (4), iv. Positionnement de la couche de polymère(s) thermofusible(s) (4) du film pelable (3) sur la face (2a) du substrat métallique (2), v. Réalisation de l’assemblage dudit substrat métallique (2) et de la couche de polymère(s) thermofusible(s) (4) du film pelable (3) par pressage à chaud.

Un autre objet de l’invention concerne un article culinaire ou un appareil électrique de cuisson comprenant un élément de cuisson revêtu (1 ) selon l’invention.

Par le terme « film », il faut comprendre au sens de la présente invention un ensemble constitué d’une ou de plusieurs couches superposées destiné à être assemblé avec le substrat métallique. Le terme « film » correspond également audit ensemble une fois assemblé avec le substrat métallique.

Par le terme « couche », il faut comprendre au sens de la présente invention une couche continue ou une couche discontinue. Une couche continue (ou également appelée couche monolithique) est un tout unique formant un aplat total recouvrant complètement la surface sur laquelle elle est posée ou va être posée. Une couche discontinue (ou couche non monolithique) peut comprendre plusieurs parties n’étant pas ainsi un tout unique.

Par « pelable », s’entend au sens de la présente invention du film pelable (3) préalablement assemblé au substrat métallique (2) et qui peut être détaché du substrat métallique (2) après avoir été chauffé entre 250° C et 350° C pendant quelques minutes.

Par « polymère thermofusible », s’entend au sens de la présente invention d’un polymère perdant toute tenue mécanique à des températures supérieures à son point de fusion.

Par « alliage d’aluminium », s’entend au sens de la présente invention un alliage d’aluminium de série 1000, 2000, 3000, 4000, 5000, 6000, 7000 et 8000.

Par l’expression « article culinaire », il faut comprendre au sens de la présente invention un objet destiné à cuisiner. Pour ce faire, il est destiné à être chauffé pour cuire ou réchauffer les aliments portés par l’élément de cuisson ou contenus dans l’élément de cuisson.

Par l’expression « objet destiné à être chauffé pour cuire ou réchauffer les aliments portés par l’élément de cuisson ou contenus dans l’élément de cuisson », il faut comprendre au sens de la présente invention un objet qui sera chauffé par un système extérieur de chauffage tel qu’un foyer de cuisson, un tel objet pouvant notamment être une poêle, une casserole, une sauteuse, un wok, une grille de barbecue, et qui est apte à transmettre l'énergie calorifique apportée par ce système extérieur de chauffage à un matériau ou aliment au contact dudit objet. Par l’expression « appareil électrique de cuisson », il faut comprendre au sens de la présente invention un objet destiné à cuisiner. Pour ce faire, il est configuré pour produire de la chaleur.

Par l’expression « objet configuré pour produire de la chaleur », il faut comprendre au sens de la présente invention un objet chauffant possédant son propre système de chauffage.

DESCRIPTION DES FIGURES

[Fig. 1] représente une vue en coupe d’un exemple de réalisation d’un élément de cuisson revêtu (1 ) selon l’invention, comportant un film pelable (3) et un substrat métallique (2). [Fig. 2] représente une vue en coupe du substrat métallique (2) et du film pelable (3) avant assemblage métallurgique.

[Fig. 3] représente une vue en 3 dimensions d’un exemple de réalisation d’un élément de cuisson revêtu (1 ) selon l’invention, comportant un film pelable (3) et un substrat métallique (2), le film pelable (3) se prolongeant par une languette (8) non associée au substrat métallique.

[Fig. 4] illustre un élément de cuisson revêtu (1 ) selon l’invention formant un récipient de cuisson.

[Fig. 5] illustre un article culinaire (100) comportant un élément de cuisson revêtu (1 ) selon la Figure 4.

[Fig. 6] illustre un appareil électrique de cuisson (200) comportant un élément de cuisson revêtu (1 ) selon la Figure 4.

DESCRIPTION DETAILLEE DE L’INVENTION

Comme illustré sur les Figures 1 à 4, un premier objet de l’invention concerne un élément de cuisson revêtu (1 ) pour article culinaire ou appareil électrique de cuisson, comportant un substrat métallique (2) revêtu sur une face (2a) par un film pelable (3) formant une face de cuisson (5), le film pelable (3) comprenant une ou plusieurs couches de polymère(s) fluoré(s) (7), une couche de renfort mécanique (6) et une couche de polymère(s) thermofusible(s) (4) agencée du côté opposé à la face de cuisson (5) et ayant un point de fusion supérieur à 250° C et inférieur ou égal à celui d’au moins une des autres couches du film pelable (3), ledit film pelable (3) étant assemblé avec le substrat métallique (2), ladite couche de polymère(s) thermofusible(s) (4) étant en contact avec la face (2a) du substrat métallique (2). Avantageusement, la couche de polymère(s) thermofusible(s) (4) agencée du côté opposé à la face de cuisson (5) a un point de fusion inférieur ou égal à celui des autres couches du film pelable (3).

Avantageusement, la couche de polymère(s) thermofusible(s) (4) agencée du côté opposé à la face de cuisson (5) a un point de fusion inférieur à celui d’au moins une des autres couches du film pelable (3).

Avantageusement la couche de polymère(s) thermofusible(s) (4) agencée du côté opposé à la face de cuisson (5) a un point de fusion inférieur à celui des autres couches du film pelable (3).

A titre de substrats métalliques utilisables dans le cadre de l’invention, on peut avantageusement citer les substrats en aluminium, en acier inoxydable, en fonte de fer ou d’aluminium, ou en titane ou en cuivre.

Par aluminium au sens de la présente invention s’entend d’un métal constitué à 100% d’aluminium ou d’un alliage d’aluminium.

Selon un mode de réalisation, le substrat métallique (2) est un substrat en aluminium, en acier inoxydable ou un substrat métallique multicouches. Le substrat métallique peut être un substrat métallique multicouches, notamment bicouches ou tri-couches, constituées de différents métaux comme de l’acier, de l’acier inoxydable, de l’aluminium, du magnésium, du cuivre ou du titane, ces multicouches pouvant être obtenues par exemple par colaminage, par frappe à chaud ou à froid, ou par diffusion à chaud sous charge (solid state bonding).

De préférence, le substrat métallique (2) comprend une alternance de couches en métal et/ou en alliage métallique, ou est une calotte d’aluminium de fonderie, d’aluminium ou d’alliages d’aluminium doublée d’un fond extérieur en acier inoxydable.

De façon générale, le film pelable (3) couvre en totalité la face (2a) du substrat métallique (2), mais il peut être envisagé que seule une partie du substrat métallique (2) soit recouverte.

La surface du substrat métallique (2) peut être traitée préalablement à l’assemblage du film pelable (3) de façon à augmenter sa surface spécifique et améliorer ainsi l’adhérence du film : ce traitement peut être une attaque chimique, un brossage, un sablage, un grenaillage, un traitement physicochimique de type plasma ou corona ou laser, une activation chimique ou une combinaison de ces différentes techniques.

Selon un mode de réalisation, la face (2a) du substrat métallique (2) a subi un traitement de surface préalablement à l’assemblage du film pelable (3) avec la face (2a) du substrat métallique (2).

Le traitement de surface de la face (2a) est choisi parmi une attaque chimique, un brossage, un sablage, un grenaillage, un traitement physicochimique de type plasma ou corona ou laser, une activation chimique ou une combinaison de ces différentes techniques.

L’adhésion sur un substrat métallique d’un film fluoré présente des difficultés techniques du fait du caractère antiadhésif intrinsèque des polymères fluorés : une des solutions consiste à utiliser une sous-couche de colle thermofusible permettant ainsi d’améliorer l’adhésion du film fluoré sur le substrat métallique.

Le film pelable (3) de l’élément de cuisson revêtu (1 ) selon l’invention comporte une couche de polymère(s) thermofusible(s) (4) agencée du côté opposé à la face de cuisson (5), ladite couche ayant un point de fusion supérieur à 250° C et inférieur à celui des autres couches du film pelable (3).

Cela permet à ladite couche de polymère(s) thermofusible(s) (4) de maintenir une bonne tenue mécanique avec le substrat à température ambiante et jusqu’à une température normale d’utilisation d’une surface de cuisson, soit 250°C environ. Pour des températures supérieures à environ 250° C, la diminution des propriétés mécaniques de la couche de polymère(s) thermofusible(s) (4) permet le désassemblage par pelage du film pelable (3) en entier.

Selon un mode de réalisation, le(s) polymère(s) thermofusible(s) de la couche de polymère(s) thermofusible(s) (4) sont choisis parmi les fluoropolymères et les silicones.

De façon préférée, le(s) polymère(s) thermofusible(s) de la couche de polymère(s) thermofusible(s) (4) sont choisis parmi les copolymères de tétrafluoroéthylène et de perfluoropropylvinyléther (PFÀ), les copolymères de tétrafluoroéthylène et d’hexafluoropropylène (FEP), les copolymères de tétrafluoroéthylène et de perfluoromethylvinylether (MFÀ), et leurs mélanges.

La couche de polymère(s) thermofusible(s) (4) est aisément différentiable du substrat métallique (2) par observations en coupe au microscope électronique à balayage (MEB) ou par spectroscopie infrarouge.

L’épaisseur de la couche de polymère(s) thermofusible(s) (4) du film pelable (3) de l’élément de cuisson revêtu (1 ) selon l’invention, c’est-à-dire mesurée sur l’élément de cuisson une fois qu’il a été revêtu par le film pelable (3), est comprise entre 1 pm et 100pm, de préférence entre 5pm et 50pm.

La mesure de l’épaisseur de la couche de polymère(s) thermofusible(s) (4) est réalisée en 20 points aléatoires sur la coupe du film pelable (3). L’épaisseur moyenne de la couche de polymère(s) thermofusible(s) (4) est obtenue en faisant la moyenne de ces 20 mesures.

Le film pelable (3) peut comporter parmi les couches de polymère(s) fluoré(s) (7) au moins une autre couche de polymère(s) thermofusible(s), si désiré de même composition que la couche de polymère(s) thermofusible(s) (4), ladite autre couche de polymère(s) thermofusible(s) étant de préférence agencée entre la couche de renfort mécanique (6) et la face de cuisson (5), par exemple entre la couche de renfort mécanique (6) et la ou l’une des couche(s) de polymère(s) fluoré(s) (7).

Afin d’une part d’améliorer la durabilité du film pelable (3) et d’autre part de permettre un désassemblage dudit film pelable (3) par pelage, le film pelable (3) comprend une couche de renfort mécanique (6).

La couche de renfort mécanique (6) permet d’améliorer la durabilité de l’anti-adhésivité et de la résistance à la rayure du film pelable (3).

En outre, en l’absence de couche de renfort mécanique (6), le désassemblage par pelage d’un tel film, une fois usé, est difficile. Les propriétés mécaniques du film peuvent être altérées, les couches supérieures pouvant être endommagées. La cohésion mécanique entre les différentes couches n’est alors plus suffisante pour permettre un retrait du film multicouche sans qu’il ne se déchire. En présence de la couche de renfort mécanique (6), même si les couches supérieures du film pelable (3) sont endommagées, le film pelable (3) peut être retiré dans son intégralité par pelage plus facilement. La couche de renfort mécanique (6) comprend un renfort minéral, un renfort métallique ou un polymère non fluoré à propriétés thermomécaniques élevées.

La couche de renfort mécanique (6) peut être une couche continue ou une couche non continue.

Selon un mode de réalisation, le renfort minéral de la couche de renfort mécanique (6) est choisi parmi les fibres de verre, les matières ou tissus de fibres de verre, les fibres de carbone et les matières ou tissus de fibres de carbone.

Selon un autre mode de réalisation, le renfort métallique de la couche de renfort mécanique (6) est un élément métallique non continu. Il peut s’agir de métal déployé, de métal perforé ou bien d’un grillage. Dans tous les cas, le renfort métallique n’est pas une couche continue.

Selon un mode de réalisation, le polymère non fluoré à propriétés thermomécaniques élevées de la couche de renfort mécanique (6) est choisi parmi les polyaryléthercétones (PEAK), comme par exemple le polyétheréthercétone (PEEK), et les polyamide-imides (PAI).

Le polymère non fluoré à propriétés thermomécaniques élevées de la couche de renfort mécanique (6) peut se présenter sous la forme d’une couche continue, sous la forme d’une couche non continue comportant des trous ou sous la forme d’un renfort unidirectionnel de type fibres utilisé en tissé ou en non tissé.

Selon un autre mode de réalisation, la couche de renfort mécanique (6) comprend en outre un polymère imprégnant et recouvrant en intégralité ledit renfort.

Selon un mode de réalisation, la couche de renfort mécanique (6) est constituée d’un renfort minéral, d’un renfort métallique ou d’un polymère non fluoré à propriétés thermomécaniques élevées.

Selon un mode de réalisation, le film pelable (3) de l’élément de cuisson revêtu (1 ) selon l’invention comprend une couche unique de polymère(s) fluoré(s) (7). Selon un autre mode de réalisation, le film pelable (3) de l’élément de cuisson revêtu (1 ) selon l’invention comprend plusieurs couches de polymère(s) fluoré(s) (7), lesdites couches pouvant être de composition différente.

Selon un autre mode de réalisation, le film pelable (3) de l’élément de cuisson revêtu (1 ) selon l’invention comprend plusieurs couches de polymère(s) fluoré(s) (7), lesdites couches étant de même composition.

Avantageusement, le polymère fluoré ou le mélange de polymères fluorés de la ou des couches de polymère(s) fluoré(s) (7) du film pelable (3) est choisi dans le groupe comprenant le polytétrafluoroéthylène (PTFE), les copolymères de tétrafluoroéthylène et de polyméthylvinyléther (MVA), les terpolymères de tétrafluoroéthylène, de polyméthylvinyléther et de fluoroalkylvinyléther (TFE/PMVE/FAVE), et leurs mélanges.

L’épaisseur de la ou des couches de polymère(s) fluoré(s) (7) dudit film pelable (3) de l’élément de cuisson revêtu (1 ) selon l’invention est comprise entre 10 et 400 pm, de préférence entre 30 et 250 pm, de manière particulièrement préférée entre 50 et 200 pm.

La mesure de l’épaisseur de la ou des couches de polymère(s) fluoré(s) (7) du film pelable (3) de l’élément de cuisson revêtu (1 ) selon l’invention, c’est-à-dire mesurée sur l’élément une fois qu’il a été revêtu par le film pelable (3), est réalisée en 20 points aléatoires sur la coupe du film. L’épaisseur moyenne de la couche métallique est obtenue en faisant la moyenne de ces 20 mesures.

Selon un mode de réalisation, le film pelable (3) de l’élément de cuisson revêtu (1 ) selon l’invention comprend une couche (7a) de polymère(s) fluoré(s) formant la face de cuisson (5).

Avantageusement, le(s) polymère(s) fluoré(s) de la couche (7a) est(sont) choisi(s) dans le groupe comprenant le polytétrafluoroéthylène (PTFE), les copolymères de tétrafluoroéthylène et de polyméthylvinyléther (MVA), les terpolymères de tétrafluoroéthylène, de polyméthylvinyléther et de fluoroalkylvinyléther (TFE/PMVE/FAVE), et leurs mélanges.

De manière avantageuse, le polymère fluoré ou le mélange de polymères fluorés de la ou des couches de polymère(s) fluoré(s) (7) du film pelable (3) est choisi parmi le polytétrafluoroéthylène (PTFE) et les mélanges comprenant le polytétrafluoroéthylène (PTFE) et un ou plusieurs polymères fluorés choisis parmi les copolymères de tétrafluoroéthylène et de polyméthylvinyléther (MVÀ) et les terpolymères de tétrafluoroéthylène, de polyméthylvinyléther et de fluoroalkylvinyléther (TFE/PMVE/FÀVE).

Le film pelable (3) de l’élément de cuisson revêtu (1 ) selon l’invention peut également comprendre au moins une charge.

Àu titre de charges utilisables au titre de la présente invention, on peut notamment citer les oxydes métalliques, les carbures métalliques, les oxy-nitrures métalliques, les nitrures métalliques, les silices et leurs mélanges.

Dans l’exemple de réalisation illustré sur les Figures 1 et 2, le film pelable (3) comporte 2 couches de polymère(s) fluoré(s) (7a et 7b) et une couche de renfort mécanique (6).

L’épaisseur totale du film pelable (3) de l’élément de cuisson revêtu (1 ) selon l’invention, c’est-à-dire mesurée sur l’élément de cuisson une fois qu’il a été revêtu par le film (3), est comprise entre 10pm et 500pm, de préférence entre 30pm et 300pm, de manière particulièrement préférée entre 50pm et 200pm.

La mesure de l’épaisseur du film pelable (3) de l’élément de cuisson revêtu (1 ) selon l’invention est réalisée en 20 points aléatoires sur la coupe du film. L’épaisseur moyenne de la couche métallique est obtenue en faisant la moyenne de ces 20 mesures.

Selon un mode de réalisation illustré sur la Figure 3, le film pelable (3) se prolonge par une languette (8) non associée au substrat métallique (2), ladite languette (8) facilitant la préhension dudit film pelable (3) pour l’opération de désassemblage par pelage.

Le film pelable (3) avant assemblage avec le substrat métallique (2) peut être obtenu par dépôt d’une première couche sur un support, puis éventuellement par le dépôt successif des autres couches, puis par exfoliation dudit film pour le séparer du support. Les couches du film pelable (3) peuvent également être assemblées entre elles par tout autre procédé d’assemblage, comme par laminage par exemple. L’épaisseur de la couche de polymère(s) thermofusible(s) (4) du film pelable (3) avant assemblage avec le substrat métallique (2) est comprise entre 1 pm et 100 pm, de préférence entre 5 pm et 50 pm.

L’épaisseur de la ou des couches de polymère(s) fluoré(s) (7) du film pelable (3) avant assemblage avec le substrat métallique (2) est comprise entre 10 et 400 pm, de préférence entre 30 et 250 pm, de manière particulièrement préférée entre 50 et 200 pm.

L’épaisseur totale du film pelable (3) avant assemblage avec le substrat métallique (2) est comprise entre 10 pm et 500 pm, de préférence entre 30 pm et 300 pm, de manière particulièrement préférée entre 50 pm et 200 pm.

Un autre objet de l’invention concerne un procédé de fabrication d’un élément de cuisson revêtu (1 ) selon l’invention comprenant les étapes suivantes : i. Fourniture d’un substrat métallique (2), ii. Eventuellement, traitement préalable de la face (2a) dudit substrat métallique (2) destinée à être revêtue, iii. Fourniture d’un film pelable (3) comprenant une ou plusieurs couches de polymère(s) fluoré(s) (7), une couche de renfort mécanique (6) et une couche de polymère(s) thermofusible(s) (4), iv. Positionnement de la couche de polymère(s) thermofusible(s) (4) du film pelable (3) sur la face (2a) du substrat métallique (2), v. Réalisation de l’assemblage dudit substrat métallique (2) et de la couche de polymère(s) thermofusible(s) (4) du film pelable (3) par pressage à chaud.

L’étape v. d’assemblage par pressage à chaud est réalisée à une température préférentiellement comprise entre 250° C et 350° C.

La Figure 4 illustre un élément de cuisson revêtu (1 ) selon l’invention formant un récipient de cuisson. Le film pelable (3) assemblé avec le substrat métallique (2) forme la face de cuisson (5) agencée à l’intérieur du récipient de cuisson.

Le procédé de pelage du film pelable (3) d’un élément de cuisson revêtu (1 ) selon l’invention comprend les étapes suivantes : a) Chauffage de l’élément de cuisson à une température comprise entre 250° C et 350° C b) Désassemblage par pelage du film pelable (3) et du substrat métallique (2), le cas échéant au moyen de la languette (8) facilitant la préhension dudit film pelable (3).

L’étape a) de chauffage peut être réalisé au moyen de n’importe quel appareil générant de la chaleur, comme un four par exemple. Le temps de chauffage dépend de la taille de l’élément de cuisson à chauffer et est ajusté en conséquence.

Le désassemblage du film pelable (3) du substrat métallique (2) permet le recyclage du revêtement usé et facilite le recyclage du substrat métallique. Il offre aussi la possibilité d’assembler un nouveau revêtement permettant ainsi de prolonger la durée de vie de l’élément de cuisson revêtu (1 ).

La couche de polymère(s) thermofusible(s) (4) et la couche de renfort mécanique (6) permettent de désassembler facilement le film pelable (3) du substrat métallique (2). La couche de renfort mécanique (6) permet au film pelable (3) de rester cohésif lorsque la couche de polymère(s) thermofusible(s) (4) a atteint une température dépassant son point de fusion. Ainsi un effort peut être exercé sur le film pelable (3) pour le désassembler du substrat métallique (2). La fusion de la couche de polymère(s) thermofusible(s) (4) permet une décohésion avec le substrat métallique (2).

Un autre objet de l’invention concerne un article culinaire (100) comprenant un élément de cuisson revêtu (1 ) selon l’invention.

Selon un mode de réalisation illustré sur la Figure 5, l’article culinaire (100) selon l’invention comporte un élément de cuisson revêtu (1 ) formant récipient de cuisson et est équipé d’un organe de préhension (10) fixé sur ledit élément de cuisson revêtu (1 ). L’article culinaire (100) comporte une face de chauffe (9) destinée à être mise en contact avec une source de chauffage extérieure, la face de chauffe (9) étant opposée à la face de cuisson (5) destinée à être mise en contact avec les aliments lors de la cuisson.

L’article culinaire (100) selon l’invention est choisi dans le groupe constitué de casserole, poêle, poêlons ou caquelons pour fondue ou raclette, fait-tout, wok, sauteuse, crêpière, grill, plancha, marmite, cocotte, cuve de cuiseur ou de machine à pain, moule culinaire. Ainsi l’article culinaire (100) peut former un accessoire de cuisson pour un appareil électrique de cuisson. Un autre objet de l’invention concerne un appareil électrique de cuisson (200) comprenant un élément de cuisson revêtu (1 ) selon l’invention.

Selon un autre mode de réalisation illustré sur la Figure 6, l’appareil électrique de cuisson (200) selon l’invention comporte un élément de cuisson revêtu (1 ) et une source de chauffage (210) configurée pour chauffer ledit élément de cuisson revêtu (1 ). L’élément de cuisson revêtu (1 ) formant récipient de cuisson est agencé dans une base chauffante (230) comportant la source de chauffage (210) composée de plusieurs éléments de chauffe (220). La face de chauffe (9) repose sur les éléments de chauffe (220). Si désiré, la face de chauffe (9) peut être solidaire des éléments de chauffe (220).

L’appareil électrique de cuisson (200) selon l’invention est choisi dans le groupe constitué de crêpière électrique, appareil électrique à raclette, appareil électrique à fondue, grill électrique, plancha électrique, cuiseur électrique, machine à pain.