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Title:
DC HIGH-VOLTAGE ELECTRICAL INSTALLATION AND METHOD FOR CONTROLLING A SWITCHING DEVICE IN SUCH AN INSTALLATION
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2018/115753
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to a DC high-voltage electrical installation comprising a switching device (22) for switching an electric current in the main circuit (24), and a method for controlling the closure of a switching device in such an installation, characterized in that the installation (23) includes a controlled variable resistor system (26) making it possible to modify the resistance value of the resistor system (26) seen by the current flowing through the main electrical circuit (24), said resistance value taking at least three distinct values: high, a lower value, and at least one nonzero intermediate value comprised between the high value and the low value. The installation includes a coordination device (32) making it possible to control switching times (T1, T2) of the resistance values of the resistor system (26).

Inventors:
CREUSOT CHRISTOPHE (FR)
AIT BRAHIM ISSAM (FR)
BERTINATO ALBERTO (FR)
LOUME DIEYNABA SAKILIBA (FR)
Application Number:
PCT/FR2017/053749
Publication Date:
June 28, 2018
Filing Date:
December 20, 2017
Export Citation:
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Assignee:
INST SUPERGRID (FR)
International Classes:
H01H9/54; H01H33/16; H01H33/59
Domestic Patent References:
WO2006100192A12006-09-28
Foreign References:
FR2102793A51972-04-07
FR1549517A1968-12-13
GB2519791A2015-05-06
EP2450926A12012-05-09
US3641357A1972-02-08
Other References:
None
Attorney, Agent or Firm:
PUTET, Gilles et al. (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1 - Installation électrique haute tension continue comprenant un appareil de coupure (22) d'un circuit électrique haute tension continue, du type comprenant un circuit principal (24) dans lequel circule un courant électrique de service sous haute tension continue lors d'un régime de fonctionnement établi de l'installation, l'appareil de coupure (22) étant susceptible de basculer d'un état ouvert dans lequel il interrompt la circulation d'un courant électrique dans le circuit principal (24) et à un état fermé dans lequel il permet la circulation d'un courant électrique dans le circuit principal (24), caractérisée en ce que l'installation (23) comporte un système de résistance variable contrôlée (26) comprenant un dispositif de résistance (28, 48) associé à un dispositif de commutation (30, 46) permettant de modifier la valeur de résistance du système de résistance (26) vue par le courant circulant dans le circuit électrique principal (24), ladite valeur de résistance prenant au moins trois valeurs distinctes, comprenant au moins une valeur supérieure, une valeur inférieure, et au moins une valeur intermédiaire non nulle comprise entre la valeur inférieure et la valeur supérieure, et en ce que l'installation comporte un dispositif de coordination (32) permettant de contrôler des instants (Tl, T2, T'Q, T'1) de commutation des valeurs de résistance du système de résistance (26) en fonction d'un instant (TO, T'2) de fermeture de l'appareil de coupure (22) de son état ouvert à son état fermé.

2 - Installation électrique selon la revendication 1, caractérisée en ce que l'installation (23) comporte un système de résistance variable contrôlée (26) pour lequel ladite valeur de résistance prend au moins deux valeurs intermédiaires non nulles distinctes comprises entre la valeur inférieure et la valeur supérieure.

3 - Installation électrique selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisée en ce que le dispositif de résistance (28) comporte au moins deux résistances d'insertion discrètes (RI, R2, R3, RN), et en ce que le dispositif de commutation (30) comporte au moins deux interrupteurs d'insertion distincts (SI, S2, S3,... ,SN), distincts de l'appareil de coupure (22), qui présentent chacun un état ouvert d'interruption du courant au travers de l'interrupteur et un état fermé de passage du courant au travers de l'interrupteur, et qui sont chacun associés à une résistance d'insertion discrète associée respective (RI, R2, R3, RN) pour contrôler sélectivement le passage du courant dans la résistance d'insertion discrète associée (RI, R2, R3, RN).

4 - Installation électrique selon la revendication 3, caractérisée en ce qu'au moins un interrupteur d'insertion (SI, S2, S3,..., SN) est agencé dans le circuit principal (24) de manière être, dans son état fermé, traversé par le courant de service, et en ce que la résistance d'insertion discrète (RI, R2, R3, RN) associée est agencée dans le circuit principal (24) électriquement en parallèle de l'interrupteur d'insertion associé.

5 - Installation électrique selon l'une des revendications 3 ou 4, caractérisée en ce qu'un premier (SI) et un deuxième (S2) interrupteurs d'insertion sont agencés dans le circuit principal (24) de manière être traversés par le courant de service dans leur état fermé, et en ce qu'une première (RI) et une seconde (R2) résistance d'insertion discrètes, associées respectivement au premier (SI) et au deuxième (S2) interrupteur d'insertion, sont agencées chacune respectivement électriquement en parallèle de l'interrupteur d'insertion associé.

6 - Installation électrique selon la revendication 3, caractérisée en ce qu'au moins un premier interrupteur (SI) et une première résistance (RI) associés sont agencés électriquement en série dans une même première branche dérivée (51) du circuit électrique, en ce qu'un second interrupteur (S2) et une seconde résistance (R2) associés sont agencés électriquement en série dans une même seconde branche dérivée (52) du circuit électrique, la première branche dérivée (51) et la seconde branche dérivée (52) étant agencées électriquement en parallèle l'une de l'autre et les deux branches (51, 52) étant agencées en électriquement parallèle de l'appareil de coupure (22).

7 - Installation électrique selon l'une des revendications 3 à 6, caractérisée en ce qu'au moins un interrupteur d'insertion (SI, S2, S3, SN) est mécanique.

8 - Installation électrique selon l'une des revendications 3 à 7, caractérisée en ce qu'au moins un interrupteur d'insertion (SI, S2, S3, SN) est électronique.

9 - Installation électrique selon l'une des revendications 3 à 8, caractérisée en ce qu'au moins un interrupteur d'insertion (SI, S2, S3, SN) est commandé mécaniquement par un déplacement d'au moins un organe de l'appareil de coupure (22). 10 - Installation électrique selon l'une des revendications 3 à 9, caractérisée en ce qu'au moins un interrupteur d'insertion (SI, S2, S3, SN) est commandé électroniquement.

11 - Installation électrique selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisée en ce que le système de résistance variable contrôlée (26) comprend un rhéostat (44) comprenant un élément résistif (48) associé à un curseur mobile de commutation (46) piloté en déplacement pour modifier la valeur de résistance du système de résistance (26) vue par le courant circulant dans le circuit électrique (24).

12 - Installation électrique selon la revendication 11, caractérisée en ce que le curseur mobile de commutation (46) est piloté en déplacement par le dispositif de coordination (32).

13 - Installation électrique selon l'une des revendications précédente, caractérisée en ce que le dispositif de coordination comporte une unité électronique de commande.

14 - Installation électrique selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que l'appareil de coupure (22) est un disjoncteur.

15 - Installation électrique selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que la valeur supérieure de résistance (RSysEqSup) du système de résistance (26), vue par le courant circulant dans le circuit principal (24), est égale ou supérieure au quotient de la tension du réseau (Udc) par le courant de pic maximal désiré (Ides), quotient auquel on retire la valeur d'impédance d'onde équivalente (Zeq) du circuit électrique (24) hors système de résistance variable contrôlée :

Udc

RSysEqSup = — - Zeq 16 - Installation électrique selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que la valeur de résistance du système de résistance à résistance variable contrôlée (26) est contrôlée pour prendre une succession de valeurs discrètes (RSysEq(i)) décroissantes, et en ce le dispositif de commutation (30, 46) est configuré pour qu'une durée d'insertion (Ti - T(i - 1)) d'une valeur intermédiaire (RSysEq(i)), pendant laquelle la valeur de résistance du système de résistance à résistance variable contrôlée (26) est contrôlée pour prendre ladite valeur intermédiaire discrète (RSysEq(i)), est égale ou supérieure à :

Où :

- RSysEq(i) est une valeur intermédiaire de résistance du système de résistance à résistance variable contrôlée (26), vue par le courant circulant dans le circuit électrique ;

- T(i-l) est l'instant auquel le système de résistance à résistance variable contrôlée (26) est contrôlé pour prendre ladite valeur intermédiaire (RSysEq(i)) ;

- RSysEq(i+l) est une valeur de résistance suivante dans l'ordre de succession des valeurs de résistance discrètes du système de résistance à résistance variable contrôlée (26), vue par le courant circulant dans le circuit électrique ;

- T(i) est l'instant auquel le système de résistance à résistance variable contrôlée (26) est contrôlé pour passe de ladite valeur intermédiaire (RSysEq(i)) à la valeur de résistance suivante (RSysEq(i+l)) ;

- Zeq est la valeur d'impédance d'onde équivalente du circuit électrique (24) incluant tout réseau connecté au circuit principal mais hors système de résistance variable contrôlée ;

- Ceq est la capacité équivalente du circuit électrique (24), incluant tout réseau connecté au circuit principal.

17 - Procédé de contrôle de fermeture d'un appareil de coupure (22) dans un circuit électrique haute tension continue (24) d'une installation électrique haute tension continue (23), caractérisé en ce que le procédé comporte :

le réglage d'une valeur de résistance d'un système de résistance à résistance variable contrôlée (26), vue par le courant circulant dans le circuit électrique à une valeur supérieure ;

- l'établissement (TO, T'O) d'une circulation électrique dans le circuit électrique haute tension continue (24) au travers du système de résistance à résistance variable contrôlée (26) ; - la modification de la valeur de résistance du système de résistance (26) pour atteindre, à l'expiration d'un premier délai (Tl, T'1) suivant l'établissement de la circulation électrique, une valeur intermédiaire ;

- après l'expiration du premier délai suivant l'établissement de la circulation électrique, la modification de la valeur de résistance du système de résistance (26) pour atteindre, à l'expiration d'un deuxième délai (T2, T'2) suivant l'établissement de la circulation électrique, une valeur inférieure.

18 - Procédé de contrôle de fermeture d'un appareil de coupure (22) selon la revendication 17, caractérisé en ce que le procédé comporte :

- le réglage d'une valeur de résistance d'un système de résistance à résistance variable contrôlée (26), vue par le courant circulant dans le circuit électrique, à une valeur supérieure (RSysEqSup) ;

- l'établissement (TO, ΤΌ) d'une circulation électrique dans le circuit électrique haute tension continue (24) au travers du système de résistance à résistance variable contrôlée (26) ;

- la modification de la valeur de résistance du système de résistance (26) pour atteindre, à l'expiration d'un (i)ème délai (T(i)-TO) suivant l'établissement de la circulation électrique, une valeur intermédiaire (RSysEq(i+l)) ;

- puis la modification de la valeur de résistance du système de résistance (26) pour atteindre, à l'expiration d'un (k)ème délai (T(k)-TO) suivant l'établissement de la circulation électrique, une valeur inférieure (RSysEqlnf).

19 - Procédé de contrôle de fermeture d'un appareil de coupure (22) selon l'une des revendications 17 ou 18, caractérisé en ce que la valeur supérieure de résistance (RSysEqSup) du système de résistance, vue par le courant circulant dans le circuit électrique, est égale ou supérieure au quotient de la tension du réseau (Udc) par le courant de pic maximal désiré (Ides), quotient auquel on retire la valeur d'impédance d'onde équivalente (Zeq) du circuit électrique (24) hors système de résistance variable contrôlée ;

Udc

RSysEqSup = — Zeq

Ides 20 - Procédé de contrôle de fermeture d'un appareil de coupure (22) selon l'une des revendications 17 à 19, caractérisé en ce que la valeur de résistance du système de résistance à résistance variable contrôlée (26) est contrôlée pour prendre une succession de valeurs discrètes (RSysEq(i)) décroissantes, et en ce qu'une durée d'insertion (Ti - T(_i - 1)) d'une valeur intermédiaire (RSysEq(i)), pendant laquelle la valeur de résistance du système de résistance à résistance variable contrôlée (26) est contrôlée pour prendre ladite valeur intermédiaire discrète (RSysEq(i)), est égale ou supérieure

- RSysEq(i) est une valeur intermédiaire de résistance du système de résistance à résistance variable contrôlée (26), vue par le courant circulant dans le circuit électrique ;

- T(i-l) est l'instant auquel le système de résistance à résistance variable contrôlée (26) est contrôlé pour prendre ladite valeur intermédiaire (RSysEq(i)) ;

- RSysEq (i+1) est une valeur de résistance suivante dans l'ordre de succession des valeurs de résistance discrètes du système de résistance à résistance variable contrôlée (26), vue par le courant circulant dans le circuit électrique ;

- T(i) est l'instant auquel le système de résistance à résistance variable contrôlée (26) est contrôlé pour passe de ladite valeur intermédiaire (RSysEq(ï)) à la valeur de résistance suivante (RSysEq(i+l)) ;

- Zeq est la valeur d'impédance d'onde équivalente du circuit électrique (24), incluant tout réseau connecté au circuit principal, hors système de résistance variable contrôlée ;

- Ceq est la capacité équivalente du circuit électrique (24), incluant tout réseau connecté au circuit principal.

21 - Procédé de contrôle de fermeture d'un appareil de coupure (22) selon la revendication 20, caractérisé en ce que la durée d'insertion {Ti - T(i - 1)) d'une valeur intermédiaire (RSysEq(i)), pendant laquelle la valeur de résistance du système de résistance à résistance variable contrôlée (26) est contrôlée pour prendre ladite valeur intermédiaire discrète (RSysEq(i)), est comprise dans la gamme allant de 1 fois à 1,5 fois la valeur :

22 - Procédé de contrôle de fermeture d'un appareil de coupure (22) selon l'une des revendications 17 à 21, caractérisé en ce que le procédé comporte :

le réglage d'une valeur de résistance d'un système de résistance à résistance variable contrôlée (26), vue par le courant circulant dans le circuit électrique à une valeur supérieure ;

- la fermeture de l'appareil de coupure (22) ;

- après la fermeture de l'appareil de coupure (22), la modification de la valeur de résistance du système de résistance (26) pour atteindre, à l'expiration d'un premier délai (Tl), suivant la fermeture de l'appareil de coupure (22), une valeur intermédiaire ;

- après l'expiration du premier délai (Tl), la modification de la valeur de résistance du système de résistance (26) pour atteindre, à l'expiration d'un deuxième délai (T2) suivant la fermeture (TO) de l'appareil de coupure (22), une valeur inférieure.

23 - Procédé de contrôle de fermeture d'un appareil de coupure (22) selon l'une des revendications 17 à 21, caractérisé en ce que le procédé comporte :

- le réglage d'une valeur de résistance d'un système de résistance à résistance variable contrôlée (26), vue par le courant circulant dans le circuit électrique, à une valeur supérieure, et l'établissement de la circulation d'un courant électrique au travers du système de résistance à résistance variable contrôlée (26) par fermeture d'un interrupteur d'insertion (T'O) ;

- la modification de la valeur de résistance du système de résistance (26) pour atteindre, à l'expiration d'un premier délai (Tl), suivant l'établissement de la circulation d'un courant électrique au travers du système de résistance à résistance variable contrôlée (26), une valeur intermédiaire, par fermeture d'un second interrupteur d'insertion ; - après l'expiration du premier délai (ΤΊ), la modification de la valeur de résistance du système de résistance (26) pour atteindre, à l'expiration d'un deuxième délai (T'2) suivant l'établissement de la circulation d'un courant électrique au travers du système de résistance à résistance variable contrôlée (26), une valeur inférieure, par la fermeture de l'appareil de coupure (22).

Description:
INSTALLATION ELECTRIQUE HAUTE TENSION CONTINUE ET PROCEDE DE CONTROLE D'UN APPAREIL DE COUPURE DANS UNE TELLE INSTALLATION

L'invention concerne une installation électrique haute tension continue comprenant un appareil de coupure d'un circuit électrique haute tension continue.

De manière traditionnelle, on connaît des réseaux électriques à l'échelle d'une région, d'un pays ou d'un continent, dans lesquels des courants électriques sont transportés sur plusieurs dizaines, centaines ou milliers de kilomètres. Il est actuellement envisagé le développement de tels réseaux ou portions de réseaux en courant continu à haute tension ou très haute tension. Dans de tels réseaux, les conducteurs à haute tension peuvent êtres agencés notamment sous forme de lignes aériennes ou de câbles souterrains ou sous-marins.

Bien entendu, des appareils de coupure de courant sont prévus dans les réseaux haute tension pour couper la circulation de courant dans un conducteur donné. Généralement, un appareil de coupure, dans sa position ouverte, sépare deux parties d'un circuit électrique dont l'une peut être reliée à une alimentation électrique, qui dans les cas envisagés est sous haute tension. Parmi ces appareils de coupure, les disjoncteurs sont prévus pour, en cas d'anomalies sur le circuit, ouvrir rapidement le circuit électrique constitué par le conducteur. Un disjoncteur est notamment prévu pour supporter une ouverture en charge, c'est-à-dire une ouverture d'un circuit électrique dans lequel circule un courant d'intensité nominale maximale sous la tension nominale, voire même, en cas de défaut électrique dans le circuit, un courant de court-circuit excédant l'intensité nominale maximale. D'autres appareils de coupure, les sectionneurs, sont plus particulièrement prévus pour, en position ouverte, séparer deux parties d'un circuit électrique, dont l'une est par exemple reliée à une alimentation électrique, en assurant une distance de séparation suffisante pour garantir une isolation électrique permanente.

Lorsqu'un appareil de coupure a été ouvert et qu'il convient de le refermer pour rétablir la circulation du courant dans le circuit, on peut se retrouver face à la problématique d'un très fort appel de courant dans la partie du circuit qui était auparavant isolée de l'alimentation électrique par l'appareil de coupure, que l'on appelle de manière arbitraire partie aval. Cela est d'autant plus important dans le cas où cette partie aval comporte un câble souterrain ou sous-marin de grande longueur, par exemple de longueur supérieure à 10 kilomètres, voire supérieure à 100 kilomètres. En effet, des tels câbles forment généralement une capacité importante, notamment du fait de leur grande capacité linéique et/ou de leur grande longueur, avec la terre ou l'eau. A la mise sous tension d'un câble,

c'est-à-dire au moment de la fermeture de l'appareil de coupure, la capacité du câble tend à créer un appel de courant très important. Sans mesure de protection particulière, cet appel de courant peut largement dépasser le double de l'intensité nominale maximale du courant dans le circuit. Cet appel de courant peut alors endommager certains éléments du circuit.

Dans le domaine des réseaux à haute tension en courant alternatif, il est connu de prévoir une résistance d'insertion insérée dans le circuit électrique au moment du ré-enclenchement d'une ligne pour limiter la surtension susceptible d'apparaître au cours d'une telle manœuvre. Il est aussi connu, toujours dans le domaine des réseaux à haute tension en courant alternatif, de prévoir une résistance ou inductance d'insertion associée à un banc de compensateurs de compensation réactive, ou de prévoir une résistance ou inductance d'insertion associée à un transformateur pour limiter le courant d'appel lors de l'enclenchement du transformateur à vide.

Toutefois, jusqu'à présent, le problème des pics de courant d'appel dans les circuits à haute tension continue n'a pas été traité.

L'invention vise donc à proposer une solution permettant de limiter l'appel de courant à une valeur maîtrisée, par exemple à une valeur n'excédant pas le double de la valeur de l'intensité nominale maximale du courant dans le circuit. Cela permet, dans certaines applications impliquant des convertisseurs, notamment des convertisseurs AC/DC, d'éviter le blocage des composants actifs des convertisseurs AC/DC à savoir les transistors bipolaires à grille isolée (appelés généralement IGBT, de l'anglais Insulated Gâte Bipolar Transistor). Par ailleurs l'invention vise le second objectif de minimiser le temps de rétablissement du courant nominal dans le conducteur en particulier lorsque le rétablissement de courant succède à une opération d'élimination d'un courant de défaut. La solution consistant à prévoir une résistance d'insertion, telle qu'elle est utilisée dans le domaine des courants alternatifs, n'est pas directement transposable, notamment car elle entraîne des temps de rétablissement du courant nominal trop importants.

Dans ce but, l'invention propose une installation électrique haute tension continue comprenant un appareil de coupure d'un circuit électrique haute tension continue, du type comprenant un circuit principal dans lequel circule un courant électrique de service sous haute tension continue lors d'un régime de fonctionnement établi de l'installation, l'appareil de coupure étant susceptible de basculer d'un état ouvert dans lequel il interrompt la circulation d'un courant électrique dans le circuit principal et à un état fermé dans lequel il permet la circulation d'un courant électrique dans le circuit principal.

L'installation est caractérisée en ce qu'elle comporte un système de résistance variable contrôlée comprenant un dispositif de résistance associé à un dispositif de commutation permettant de modifier la valeur de résistance du système de résistance vue par le courant circulant dans le circuit électrique principal, ladite valeur de résistance prenant au moins trois valeurs distinctes, comprenant au moins une valeur supérieure, une valeur inférieure, et au moins une valeur intermédiaire non nulle comprise entre la valeur inférieure et la valeur supérieure, et en ce que l'installation comporte un dispositif de coordination permettant de contrôler des instants de commutation des valeurs de résistance du système de résistance en fonction d'un instant de fermeture de l'appareil de coupure de son état ouvert à son état fermé.

Selon d'autres caractéristiques optionnelles de l'invention, prises seules ou en combinaison :

- L'installation peut comporter un système de résistance variable contrôlée pour lequel ladite valeur de résistance prend au moins deux valeurs intermédiaires non nulles distinctes comprises entre la valeur inférieure et la valeur supérieure.

- Le dispositif de résistance peut comporter au moins deux résistances d'insertion discrètes, et le dispositif de commutation peut comporter au moins deux interrupteurs d'insertion distincts, distincts de l'appareil de coupure, qui présentent chacun un état ouvert d'interruption du courant au travers de l'interrupteur et un état fermé de passage du courant au travers de l'interrupteur, et qui sont chacun associés à une résistance d'insertion discrète associée respective pour contrôler sélectivement le passage du courant dans la résistance d'insertion discrète associée.

- Au moins un interrupteur d'insertion peut être agencé dans le circuit principal de manière être, dans son état fermé, traversé par le courant de service, et en ce que la résistance d'insertion discrète associée peut être agencée dans le circuit principal électriquement en parallèle de l'interrupteur d'insertion associé.

- Un premier et un deuxième interrupteurs d'insertion peuvent être agencés dans le circuit principal de manière être traversés par le courant de service dans leur état fermé, et une première et une seconde résistance d'insertion discrètes, associées respectivement au premier et au deuxième interrupteur d'insertion, peuvent être agencées chacune respectivement électriquement en parallèle de l'interrupteur d'insertion associé.

- Au moins un premier interrupteur et une première résistance associés peuvent être agencés électriquement en série dans une même première branche dérivée du circuit électrique ; un second interrupteur et une seconde résistance associés peuvent être agencés électriquement en série dans une même seconde branche dérivée du circuit électrique, la première branche dérivée et la seconde branche dérivée étant agencées électriquement en parallèle l'une de l'autre et les deux branches étant agencées en électriquement parallèle de l'appareil de coupure.

- Au moins un interrupteur d'insertion peut être mécanique.

- Au moins un interrupteur d'insertion peut être électronique.

- Au moins un interrupteur d'insertion peut être commandé mécaniquement par un déplacement d'au moins un organe de l'appareil de coupure, par exemple par un déplacement relatif de deux contacts ou paires de contacts électriques de l'appareil de coupure.

- Au moins un interrupteur d'insertion peut être commandé électroniquement.

- Le système de résistance variable contrôlée peut comprendre un rhéostat comprenant un élément résistif associé à un curseur mobile de commutation piloté en déplacement pour modifier la valeur de résistance du système de résistance vue par le courant circulant dans le circuit électrique.

- Le curseur mobile de commutation peut être piloté en déplacement par le dispositif de coordination. - Le dispositif de coordination peut comporter une unité électronique de commande.

- L'appareil de coupure peut être un disjoncteur.

- La valeur supérieure de résistance du système de résistance, vue par le courant circulant dans le circuit principal, est par exemple égale ou supérieure au quotient de la tension du réseau par le courant de pic maximal désiré, quotient auquel on retire la valeur d'impédance d'onde équivalente du circuit électrique hors système de résistance variable contrôlée :

Udc

RSysEqSup = — Zeq

Ides L'invention concerne par ailleurs un procédé de contrôle de fermeture d'un appareil de coupure, qui peut être mécanique, dans un circuit électrique haute tension continue d'une installation électrique haute tension continue, caractérisé en ce que le procédé comporte :

- le réglage d'une valeur de résistance d'un système de résistance à résistance variable contrôlée, vue par le courant circulant dans le circuit électrique à une valeur supérieure ;

- l'établissement d'une circulation électrique dans le circuit électrique haute tension continue au travers du système de résistance à résistance variable contrôlée ;

- la modification de la valeur de résistance du système de résistance pour atteindre, à l'expiration d'un premier délai suivant l'établissement de la circulation électrique, une valeur intermédiaire ;

- après l'expiration du premier délai suivant l'établissement de la circulation électrique, la modification de la valeur de résistance du système de résistance pour atteindre, à l'expiration d'un deuxième délai suivant établissement de la circulation électrique, une valeur inférieure.

Dans une première variante, un tel procédé peut comporter :

- le réglage d'une valeur de résistance d'un système de résistance à résistance variable contrôlée, vue par le courant circulant dans le circuit électrique à une valeur supérieure ; - la fermeture de l'appareil de coupure ;

- après la fermeture de l'appareil de coupure, la modification de la valeur de résistance du système de résistance pour atteindre, à l'expiration d'un premier délai suivant la fermeture de l'appareil de coupure, une valeur intermédiaire ;

- après l'expiration du premier délai, la modification de la valeur de résistance du système de résistance pour atteindre, à l'expiration d'un deuxième délai suivant la fermeture de l'appareil de coupure, une valeur inférieure.

Dans une seconde variante, un tel procédé peut comporter :

- le réglage d'une valeur de résistance d'un système de résistance à résistance variable contrôlée, vue par le courant circulant dans le circuit électrique, à une valeur supérieure, et l'établissement de la circulation d'un courant électrique au travers du système de résistance à résistance variable contrôlée par fermeture d'un interrupteur d'insertion ;

- la modification de la valeur de résistance du système de résistance pour atteindre, à l'expiration d'un premier délai, suivant l'établissement de la circulation d'un courant électrique au travers du système de résistance à résistance variable contrôlée, une valeur intermédiaire, par fermeture d'un second interrupteur d'insertion ;

- après l'expiration du premier délai, la modification de la valeur de résistance du système de résistance pour atteindre, à l'expiration d'un deuxième délai suivant l'établissement de la circulation d'un courant électrique au travers du système de résistance à résistance variable contrôlée, une valeur inférieure, par la fermeture de l'appareil de coupure.

L'installation pourra être configurée, notamment par programmation adéquate d'une unité électronique de commande, pour que la valeur de résistance du système de résistance à résistance variable contrôlée soit contrôlée pour prendre une succession de valeurs discrètes décroissantes, et pour qu'une durée d'insertion (Ti- T(i-l)) d'une valeur intermédiaire de résistance, pendant laquelle la valeur de résistance du système de résistance à résistance variable contrôlée est contrôlée pour prendre ladite valeur intermédiaire discrète, soit égale ou supérieure à : RSysEq(i + 1) + Zeq

— In

RSysEq i) + Zeq ) . RSysEq(i). Ceq

Où :

- RSysEq(i) est une valeur intermédiaire de résistance du système de résistance à résistance variable contrôlée, vue par le courant circulant dans le circuit électrique ;

- T(i-l) est l'instant auquel le système de résistance à résistance variable contrôlée est contrôlé pour prendre ladite valeur intermédiaire RSysEq(i) ;

- RSysEq est une valeur de résistance suivante dans l'ordre de succession des valeurs de résistance discrètes du système de résistance à résistance variable contrôlée, vue par le courant circulant dans le circuit électrique ;

- T(i) est l'instant auquel le système de résistance à résistance variable contrôlée (26) est contrôlé pour passe de ladite valeur intermédiaire (RSysEq(i)) à la valeur de résistance suivante (RSysEq(ï+l)) ;

- Zeq est la valeur d'impédance d'onde équivalente du circuit électrique (24), incluant tout réseau connecté au circuit principal, hors système de résistance variable contrôlée ;

- Ceq est la capacité équivalente du circuit électrique (24), incluant tout réseau connecté au circuit principal.

De préférence, on prévoit que la durée d'insertion {Ti - Γ(ί - 1)) d'une valeur intermédiaire RSysEq(i) pendant laquelle la valeur de résistance du système de résistance à résistance variable contrôlée est contrôlée pour prendre ladite valeur intermédiaire discrète RSysEq(i), est comprise dans la gamme allant de 1 fois à 1,5 fois la valeur :

RSysEq{i + 1) + Zeq

— In . RSysEq{i). Ceq

RSysEq(ï) + Zeq

Diverses autres caractéristiques ressortent de la description faite ci-dessous en référence aux dessins annexés qui montrent, à titre d'exemples non limitatifs, des formes de réalisation de l'objet de l'invention. La Figure 1 illustre un exemple d'un réseau électrique à haute tension comportant notamment une portion de réseau à haute tension continue reliée à différentes portions de réseau à haute tension alternative par des convertisseurs alternatif/continu, ladite portion de réseau à haute tension continue comportant des appareils de coupure, par exemple mécanique.

Les Figures 2A à 2D illustrent de manière schématique différents états d'une installation comportant, dans un circuit électrique à haute tension continue, un appareil de coupure, par exemple de type disjoncteur, et un système de résistance variable contrôlée associé à l'appareil de coupure conformément aux enseignements de l'invention.

Les Figures 3 et 4 sont des vues similaires à celles de la Fig. 2A illustrant chacune une variante de réalisation du système de résistance variable contrôlée.

Les Figures 5A à 5D ont des vues similaires à celle des Figures 2A à 2D illustrant chacune, de manière schématique, différents états d'une variante de réalisation du système de résistance variable contrôlée.

La Figures 6 est une vue similaire à celle de la Fig. 2A illustrant une variante de réalisation du système de résistance variable contrôlée.

La Figure 7 est un graphe qui illustre les variations, en fonction du temps, de la valeur de résistance du système de résistance à résistance variable contrôlée, vue par le courant circulant de le circuit principal, pour le mode de réalisation des Figs. 2A à 2D, dans le cadre d'un procédé de contrôle selon l'invention.

La Figure 8 est un graphe qui illustre les variations, en fonction du temps, de la valeur de résistance du système de résistance à résistance variable contrôlée, vue par le courant circulant de le circuit principal, pour un système de résistance comportant un nombre quelconque de valeurs intermédiaires de résistance, dans le cadre d'un procédé de contrôle selon l'invention.

La Fig. 1 illustre un système 10 de réseau électrique à haute tension dans lequel l'invention peut être mise en œuvre. Ce système de réseau 10 comporte une portion de réseau électrique à haute tension continue 11 qui est reliée, par des systèmes de convertisseurs alternatifs/continu 12, à différentes portions de réseau électrique à haute tension alternative 14, ici au nombre de trois. Dans l'exemple illustré, la portion de réseau électrique à haute tension continue 11 comporte trois sous-portions de réseau à haute tension continue 13, dont chacune relie un système de convertisseurs 12 associé à une portion de réseau alternative 14 avec un autre système de convertisseurs 12 associé à une autre portion de réseau alternative 14. Dans l'exemple illustré, les trois sous-portions de réseau à haute tension continue 13 relient donc les trois portions de réseaux alternatives 14 selon une configuration en triangle.

Dans le présent texte, on considère comme haute tension un dispositif dans lequel la tension de service nominale est supérieure à 1000 V en courant alternatif ou 1500 V en courant continu. Une telle haute tension est, de manière complémentaire, qualifiée également de très haute tension lorsqu'elle est supérieure à 50 000 V en courant alternatif ou 75 000 V en courant continu.

Chaque sous-portion de réseau à haute tension continue 13 comporte un conducteur haute tension continue au potentiel positif 16, un conducteur haute tension continue au potentiel négatif 18 et un conducteur relié au potentiel neutre 20. Les conducteurs haute tension 16, 18 comprennent par exemple, pour au moins l'une des trois sous-portions de réseaux à haute tension continue 13, des câbles souterrains ou sous-marins.

Dans l'exemple illustré, chaque conducteur haute tension continue 16, 18 détermine un circuit électrique à haute tension continue. La portion de réseau électrique à haute tension continue 11 comporte, dans les circuits électriques à haute tension continue définis par les conducteurs haute tension continue 16, 18, des appareils de coupure électrique 22 dont chacun peut se trouver dans un état ouvert susceptible d'interrompre la circulation de courant électrique dans le circuit électrique considéré, ou dans une partie de celui-ci, ou dans un état fermé dans lequel il permet la circulation d'un courant électrique dans le circuit électrique considéré.

Les appareils de coupure électrique 22 peuvent être notamment de type disjoncteur, de types sectionneur, de types interrupteur, de type contacteur, de types coupe-circuit, etc.... Dans les exemples plus particuliers décrits plus bas, l'appareil de coupure 22 est par exemple un disjoncteur. Les appareils de coupure électriques peuvent notamment être :

- des appareils mécaniques, dans lesquels la coupure électrique est obtenue par déplacement, notamment par écartement, de deux contacts électriques ou paires de contacts électriques ;

- des appareils électroniques, par exemple à IGBT ; ou

- des appareils hybrides.

Dans les appareils mécaniques, le déplacement des contacts électriques est généralement réalisé par des organes de manœuvre ou actionneurs mécaniques, pneumatiques, hydrauliques ou électriques, éventuellement à travers une cinématique de transfert du mouvement. Ce déplacement peut être contrôlé électroniquement.

Dans un réseau haute tension continue, par exemple du type de la portion de réseau haute tension continue 11 décrite ci-dessus, on peut être amené à conduire des opérations d'enclenchement visant à établir la circulation d'un courant, précédemment interrompue, par une opération de fermeture d'au moins un appareil de coupure 22 du réseau. Dans une telle opération d'enclenchement, l'appareil de coupure 22 est amené de son état ouvert à son état fermé. Une opération d'enclenchement peut aussi être nécessaire après une séquence de protection, c'est- à-dire après une séquence au cours de laquelle un appareil de coupure, notamment un disjoncteur, s'est ouvert pour interrompre la circulation de courant dans un circuit suite à la détection de conditions anormales. Une opération d'enclenchement peut aussi intervenir en dehors d'une séquence de protection, par exemple lors de la remise sous tension d'un câble après maintenance par exemple.

Dans le cas d'une séquence de protection, une stratégie consiste à procéder tout d'abord à l'élimination d'un défaut par l'ouverture de tous les disjoncteurs à haute tension continue, notamment ceux qui sont directement associés à la sortie continue des systèmes de convertisseurs. Une fois le défaut identifié, par exemple identifié sur un des conducteurs 16, 18, haute tension, on remet sous tension le réseau par le ré-enclenchement des disjoncteurs haute tension continue hormis ceux qui encadrent le défaut. Au moment du ré-enclenchement, le réseau haute tension continue, dans l'exemple de la Fig. 1 la portion de réseau à haute tension continue 11, est vu comme une grosse capacité, donc son ré-enclenchement produit un courant d'appel qui, sans mesure particulière, pourrait être amené à dépasser en sortie d'au moins un convertisseur plus de 2 fois, voire plus de 3 fois l'intensité nominale maximale prévue dans le convertisseur entraînant le blocage automatique de ses IGBT et donc la perte de contrôle du convertisseur. Par ailleurs, dans un circuit électrique à haute tension continue, cela pourrait ainsi conduire à la circulation de courants de plusieurs milliers d'ampères, voire plusieurs dizaines de milliers d'ampères. De tels appels de courant excessifs ne pourraient être que dommageables au fonctionnement de l'installation électrique dans son ensemble, notamment par dégradation de certains composants. Par exemple, dans le cadre d'un système de réseau 10 tel que décrit à la Fig. 1, de tels appels de courant excessifs lors du ré-enclenchement du courant dans un circuit électrique défini par un des conducteurs à haute tension 16, 18 pourrait entraîner le blocage des IGBT des systèmes de convertisseurs 12, et donc leur perte de contrôle.

Ainsi, dans le cas particulier d'un système de réseau 10 tel que représenté à la FIG. 1, on peut souhaiter remettre sous tension un conducteur haute tension continue sans blocage des IGBTs, notamment des systèmes de convertisseurs 12, et ce dans un délai de charge du conducteur considéré le plus court possible. On peut par exemple souhaiter que l'intensité du courant d'appel qui s'établit dans le conducteur considéré lors du ré-enclenchement ne dépasse pas le double de la valeur nominale maximale du courant de service supposé circuler dans ce conducteur.

Aussi, l'invention propose d'associer, dans une même installation électrique, à au moins appareil de coupure d'un circuit électrique haute tension continue, un système de résistance variable contrôlée permettant de modifier la valeur de résistance du système de résistance vue par le courant circulant dans le circuit électrique.

Le système de résistance variable contrôlée présente une valeur de résistance capable de prendre au moins trois valeurs distinctes, comprenant au moins une valeur supérieure, une valeur inférieure, et au moins une valeur intermédiaire non nulle comprise entre la valeur inférieure et la valeur supérieure. On note que la valeur intermédiaire non nulle est distincte de la valeur inférieure et de la valeur supérieure.

L'installation comporte un dispositif de coordination permettant de contrôler des instants de commutation des valeurs de résistance du système de résistance en fonction d'un instant de fermeture de l'appareil de coupure. Cette coordination permet d'associer le système de résistance variable contrôlée avec l'appareil de coupure, en assurant que la fermeture de l'appareil de coupure est coordonnée temporellement avec une variation de la valeur de résistance du système de résistance.

On a illustré sur les Figs. 2A à 5D différents modes de réalisation d'une installation électrique 23 comprenant un circuit principal 24 dans lequel circule un courant électrique de service, sous haute tension continue, lors d'un régime de fonctionnement établi de l'installation. Le circuit principal 24 peut notamment être un des conducteurs à haute tension 16, 18 de la portion de réseau à haute tension continue 11 illustrée à la Fig. 1. L'installation électrique 23 comporte un appareil de coupure 22, par exemple un disjoncteur pour courant continu possédant un état ouvert illustré à la Fig. 2A et aux Figs. 3, 4, et 5A, dans lequel l'appareil 22 interrompt la circulation dans le circuit électrique 24. L'appareil de coupure 22 possède aussi un état fermé, illustré sur les Figs. 2B à 2D et 5B à 5D, dans lequel il permet la circulation d'un courant électrique dans le circuit électrique considéré.

Selon l'invention, chacune de ces installations électriques 23 comporte un système de résistance variable contrôlée 26 permettant de modifier la valeur de résistance du système de résistance vue par le courant circulant dans le circuit électrique. Ce système de résistance variable contrôlée est inséré électriquement en série dans le circuit principal 24.

Le système de résistance variable contrôlée 26 comprend un dispositif de résistance 28, 48, associé à un dispositif de commutation 30, 46 permettant de modifier la valeur de résistance du système de résistance vue par le courant circulant dans le circuit électrique 24. Bien entendu, il s'agit de la résistance vue par le courant électrique lorsqu'un courant circule dans le circuit principal 24, ce qui implique notamment que l'appareil de coupure 22 soit dans son état fermé. L'installation comporte un dispositif de coordination 32 permettant de contrôler des instants de commutation des valeurs de résistance du système de résistance 26 en fonction d'un instant TO de fermeture de l'appareil de coupure. Notamment, ce dispositif de coordination 32 contrôle le dispositif de commutation 30, 46 entre différents états. Dans les modes de réalisation dans lesquels l'appareil de coupure 22 est un appareil de type mécanique et dans lequel le dispositif de commutation est lui aussi de type mécanique, le dispositif de coordination 32 peut comprendre un lien mécanique direct entre l'appareil de coupure 22 et le dispositif de commutation 30. Dans le même cas, le dispositif de coordination peut comprendre un ou plusieurs actionneurs, par exemple de type moteur électrique, vérin hydraulique, ou système à ressort, associé à des moyens de pilotage électrique ou électronique qui commandent le ou les actionneurs, par exemple en fonction de l'état de l'appareil de coupure 22. Dans certains modes de réalisation, on peut prévoir décalage des ordres sur chaque organe peut être prédéfini une fois pour toute. Les moyens de pilotage électrique ou électronique peuvent comprendre notamment une unité de contrôle électronique conventionnelle, spécifique au système de résistance 26 ou à l'installation 23 ou intégrée à un système électronique plus complet, par exemple une unité électronique pilotant aussi l'appareil de coupure 22 et d'autres éléments du réseau. Cette unité de contrôle électronique peut être informée de l'état de l'appareil de coupure 22 par un capteur. Dans les modes de réalisation dans lesquels l'un ou l'autre, ou les deux, entre l'appareil de coupure 22 et le dispositif de commutation 30, sont de type électronique, le dispositif de coordination 32 est lui aussi de préférence au moins en partie de type électronique, par exemple sous la forme d'une unité de contrôle électronique conventionnelle, spécifique au système de résistance 26 ou à l'installation 23, ou intégrée à un système plus complet, par exemple un système de contrôle du réseau dans lequel l'installation 23 est intégrée.

Dans tous les cas, le système de résistance variable contrôlée 26 est conçu pour que ladite valeur de résistance du système, telle que vue par le courant circulant dans le circuit 24, puissent prendre au moins trois valeurs distinctes, comprenant au moins une valeur supérieure, une valeur inférieure, et au moins une valeur intermédiaire non nulle comprise entre la valeur inférieure et la valeur supérieure. Comme on le verra par la suite, il est ainsi possible de prévoir que l'appareil de coupure 22 est amené dans son état fermé lorsque le système de résistance variable contrôlée 26 présente une valeur de résistance, vue par le circuit, dite supérieure. À cette valeur supérieure, comme on le verra plus loin, la résistance limite le pic d'intensité de courant dans le circuit principal 24. Au-delà d'un certain temps, le système de résistance variable contrôlée 26 peut être commuté à une valeur intermédiaire dans laquelle, tout en continuant à limiter le pic d'intensité, le système 26 permet un chargement capacitif plus rapide du circuit principal 24. Enfin, au-delà d'encore un certain temps, le système de résistance variable contrôlée 26 peut être commuté à une valeur inférieure, qui peut être nulle, pour le fonctionnement nominal de l'installation 23 avec une perte d'énergie la plus faible possible dans le système de résistance variable contrôlée 26.

Dans certains modes de réalisation, notamment ceux des Fig. 2A à 4, le dispositif de résistance 28 comporte au moins deux résistances d'insertion discrètes RI, R2, et le dispositif de commutation 30 comporte au moins deux interrupteurs d'insertion distincts SI, S2, distincts de l'appareil de coupure mécanique 22. Les deux interrupteurs d'insertion distincts SI, S2 présentent chacun un état ouvert d'interruption du courant au travers de l'interrupteur SI, S2 et un état fermé de passage du courant au travers de l'interrupteur SI, S2. Les deux interrupteurs d'insertion distincts SI, S2 sont chacun associés à une résistance d'insertion discrète RI, R2 associée respective pour contrôler sélectivement le passage du courant dans la résistance discrète d'insertion associée.

En prenant plus particulièrement l'exemple des Figs.2A à 2D, on voit que le système de résistance variable contrôlée 26 comprend un circuit électrique qui vient s'intercaler électriquement en série dans le circuit principal 24 et qui comporte deux branches électriquement parallèles à savoir une branche de résistance 38 et une branche de commutation 40. La branche de résistance 38 et la branche de commutation 40 se rejoignent à une extrémité amont et à une extrémité aval qui sont respectivement reliées électriquement à une partie amont et à une partie aval du circuit électrique principal 24. Dans l'exemple illustré, l'appareil de coupure 22 est agencé dans la portion amont du circuit principal 24 par rapport au système de résistance variable contrôlée 26, mais une disposition inverse est possible. Dans le présent texte, les notions « amont » et « aval » sont purement arbitraires et n'impliquent pas nécessairement un sens particulier de circulation du courant électrique dans le circuit principal 24. Cependant, on pourrait imaginer que la partie amont du circuit principal 24, encore en amont de l'appareil de coupure 22, est reliée à, ou comporte, une source de tension, tandis que la partie aval du circuit principal 24, par rapport au système de résistance variable contrôlée 26, pourrait être reliée à, ou comporter, un consommateur de courant. Dans certains modes de réalisation, la partie aval du circuit principal 24 comporte une ligne aérienne ou un câble souterrain ou sous-marin de grande longueur, par exemple supérieure à 10 km, voire supérieure à 100 km.

Dans la branche de résistance 38, on a disposé la première résistance d'insertion discrète RI et la deuxième résistance d'insertion discrète R2. Ces résistances sont discrètes en ce sens qu'elles sont composées d'un composant résistif ayant une valeur fixe déterminée qui, pour des conditions d'utilisation donnée, n'est pas variable. Elles sont discrètes aussi en ce sens que les deux composants sont distincts.

On remarque qu'une branche de liaison 42 relie électriquement la branche de résistance 38 avec la branche de commutation 40. La branche de liaison 42 est liée électriquement à la branche de résistance 38 en un point PR situé entre la première résistance d'insertion discrète RI et la deuxième résistance d'insertion discrète R2. Le point PR délimite ainsi un tronçon amont par rapport à un tronçon aval de la branche de résistance 38 dans lesquels on trouve respectivement la première résistance d'insertion discrète RI et la deuxième résistance d'insertion discrète R2. La branche de liaison 42 est liée électriquement à la branche de commutation 40 en un point PC qui délimite un tronçon amont par rapport à un tronçon aval de la branche de commutation 40 dans lesquels on trouve respectivement le premier interrupteur d'insertion SI et le second interrupteur d'insertion S2.

Grâce à cette configuration, on comprend que le premier interrupteur d'insertion SI est agencé dans le circuit principal 24 de manière être, dans son état fermé, traversé par le courant de service, et que la première résistance d'insertion discrète RI associée est agencée en parallèle de l'interrupteur d'insertion associé SI, dans une branche dérivée, ici le tronçon amont de la branche de commutation 40. De même, le deuxième interrupteur d'insertion S2 est agencé dans le circuit principal 24 de manière être, dans son état fermé, traversé par le courant de service, et la deuxième résistance d'insertion discrète R2 associée est agencée électriquement en parallèle de l'interrupteur d'insertion associé S2, dans une branche dérivée, ici le tronçon aval de la branche de commutation 40.

Le premier interrupteur d'insertion SI et la première résistance d'insertion discrète RI associée forment un premier ensemble résistif commutable, tandis que le deuxième interrupteur d'insertion S2 et la deuxième résistance d'insertion discrète R2 associée forment un deuxième ensemble résistif commutable, les deux ensembles étant insérés électriquement en série électriquement l'un par rapport à l'autre dans le circuit principal 24.

Au total, le premier et le deuxième interrupteurs d'insertion SI, S2 sont agencés dans le circuit principal 24 de manière être traversés par le courant de service dans leur état fermé, et la première et seconde résistance d'insertion discrètes RI, R2, associées respectivement au premier et au deuxième interrupteur d'insertion SI, S2, sont agencées chacune respectivement électriquement en parallèle de l'interrupteur d'insertion associé.

Le fonctionnement de ce premier mode de réalisation d'une installation électrique 23 sera maintenant décrit en relation avec les Figs. 2A à 2D.

À la Fig. 2A, on a illustré un état initial dans lequel l'appareil de coupure 22 est dans son état ouvert. Dans cet état initial, on règle la valeur de résistance du système de résistance 26 à sa valeur supérieure. Pour cela, dans cet exemple de réalisation, le premier et le deuxième interrupteurs d'insertion SI, S2 sont commutés dans un état ouvert ce qui, de par leur agencement électriquement en parallèle de la résistance d'insertion discrète associée RI, R2, impose que tout courant électrique traversant le système de résistance variable contrôlée 26 doit passer par les deux résistances d'insertion discrètes RI, R2 qui sont placées électriquement en série dans la branche de résistance 38. Dans cette configuration, la valeur de résistance RSysEqSup du système de résistance variable contrôlée 26 est donc égale à la somme R1+R2 des valeurs de résistance des deux résistances d'insertion discrètes RI et R2. On remarque ici que, dans ce mode de réalisation, la commutation des deux interrupteurs d'insertion SI, S2 dans leur état ouvert se fait en l'absence de courant dans le circuit principal 24 puisque l'appareil de coupure 22 est dans un état ouvert. Ces deux interrupteurs d'insertion SI, S2 n'ont donc pas besoin d'avoir une capacité particulière d'interruption d'un courant de court-circuit, contrairement à un disjoncteur.

La Fig. 2B illustre un instant TO de fermeture de l'appareil de coupure 22 dans lequel celui-ci bascule de son état ouvert à son état fermé permettant d'établir une circulation de courant électrique dans le circuit électrique principal. Le système de résistance variable contrôlée 26 reste dans la configuration décrite ci-dessus dans laquelle il présente sa valeur de résistance supérieure RSysEqSup, ici égale à R1+R2, cette valeur de résistance supérieure RSysEqSup étant celle qui est vue par le courant électrique circulant dans le circuit électrique principal 24 puisque le système de résistance variable contrôlée 26 est agencé électriquement en série avec l'appareil de coupure 22 dans le circuit électrique principal 24. De la sorte, cette valeur de résistance supérieure RSysEqSup, ici égale à R1+R2 limite le pic d'intensité de courant lors de l'établissement de la circulation du courant dans le circuit principal 24.

A l'expiration d'un premier délai Tl suivant l'instant de fermeture TO de l'appareil de coupure 22, il est possible de commuter le système de résistance variable contrôlée pour que celui-ci adopte une valeur de résistance intermédiaire RSysEq(l), tel que cela est illustré à la Fig. 7. Ce premier délai Tl est variable en fonction de l'installation et des caractéristiques électriques du réseau dans lequel l'installation est insérée, mais sera généralement inférieur à une seconde, par exemple compris entre 1 ms et 100 ms. Dans le premier exemple illustré, la commutation du système de résistance variable contrôlée 26 se fait par commutation du dispositif de commutation 30, en l'occurrence par la commutation de l'un des deux interrupteurs d'insertion SI, S2 de son état ouvert à son état fermé. Dans l'exemple illustré à la Fig. 2C, c'est le premier interrupteur d'insertion SI qui est commuté vers son état fermé, le deuxième interrupteur d'insertion S2 étant maintenu dans son état ouvert. On pourrait choisir, au contraire, de commuter le deuxième interrupteur d'insertion S2 vers son état fermé, en conservant le premier interrupteur d'insertion SI dans son état ouvert. Par cette commutation du dispositif de commutation 30, la résistance d'insertion discrète associée à l'interrupteur d'insertion qui est fermé, en l'occurrence la première résistance d'insertion RI, se trouve court-circuitée. En effet, le courant électrique dans le circuit principal 24 tend à circuler dans le tronçon amont de la branche de commutation 40, au travers du premier interrupteur d'insertion SI, et par la branche de liaison 42 pour poursuivre sa circulation dans le tronçon aval de la branche de résistance 38, au travers de la deuxième résistance d'insertion discrète R2. On comprend donc que, dans cet état du système de résistance variable contrôlée 26, la valeur de résistance du système 26 qui est vue par le courant électrique circulant dans le circuit principal 24 est une valeur intermédiaire RSysEq(l) qui est égale à la valeur R2. Cette valeur intermédiaire est moindre que la valeur supérieure R1+R2 correspondant à l'état du système illustré à la Fig.2B. Cette valeur intermédiaire est non nulle.

Après l'expiration du premier délai Tl suivant l'instant de fermeture de l'appareil de coupure 22, il est possible de commuter de nouveau le système de résistance variable contrôlée pour que celui-ci adopte, à l'expiration d'un deuxième délai T2 suivant l'instant de fermeture TO de l'appareil de coupure, une valeur de résistance inférieure. Ce deuxième délai T2, calculé à compter de l'instant de fermeture TO, est variable en fonction de l'installation et des caractéristiques électriques du réseau dans lequel l'installation 23 est insérée, mais sera généralement inférieur à une seconde, par exemple compris entre 1 ms et 100 ms, tout en étant bien entendu supérieur au premier délai Tl. La commutation du système de résistance variable contrôlée 26 se fait par commutation du dispositif de commutation 30, en l'occurrence par la commutation du deuxième interrupteur d'insertion S2 de son état ouvert à son état fermé comme illustré à la Fig.2D. Par cette commutation du dispositif de commutation 30, la deuxième résistance d'insertion discrète associée se trouve elle aussi court-circuitée, toutes les résistances d'insertion discrètes SI, S2 étant ainsi court-circuitées. En effet, le courant électrique dans le circuit principal 24 tend à circuler uniquement dans la branche de commutation 40, au travers du premier et du deuxième interrupteurs d'insertion SI, S2. Aucun courant, ou un courant négligeable, ne circule dans la branche de résistance 38, donc au travers de la première et de la deuxième résistance d'insertion discrètes RI, R2. On comprend donc que, dans cet état du système de résistance variable contrôlée 26, la valeur de résistance du système 26 qui est vue par le courant électrique circulant dans le circuit principal 24 est une valeur inférieure. Cette valeur inférieure RSysEqlnf est moindre que la valeur intermédiaire R2 correspondant à l'état du système illustré à la Fig. 2C. Dans l'exemple illustré, cette valeur inférieure RSysEqlnf correspond à la résistance de la branche de commutation 40. Cette valeur inférieure est de préférence nulle ou négligeable.

Des simulations ont été effectuées pour une installation du type de celle illustrée aux Figs. 2A à 2D, pour un réseau à haute tension continue nominale de 320 kV DC dans lequel on prévoit la circulation d'un courant électrique sous une intensité nominale maximale de 1500 A. On s'est placé dans l'hypothèse où le circuit principal 24 présente (hors tout système de résistance variable contrôlée) une impédance équivalente de 8 Ohms et une capacité équivalente de 108 microfarads. En l'absence de tout système de limitation du courant d'appel, les simulations montrent que, lors de la fermeture de l'appareil de coupure 22, on pourrait avoir un pic de courant d'appel dépassant 40 000 ampères.

Dans l'installation équipée d'un système de résistance variable contrôlée 26 telle qu'illustrée aux Fïgs. 2A à 2D, les simulations montrent qu'on parvient à limiter la valeur du pic d'intensité pendant la période d'établissement du courant à une valeur désirée de 2700 ampères, soit moins du double de l'intensité nominale maximale du réseau, ce pic d'intensité étant très bref et étant donc supportable par le réseau, en choisissant les valeurs suivantes :

Par de simples opérations d'adaptation, l'homme du métier pourra faire varier les valeurs de résistance RI et R2 et les délais Tl et T2 pour trouver des valeurs optimales dépendant notamment de l'installation et du réseau dans lequel elle est insérée. De manière plus générale, on peut dimensionner un système de résistance variable contrôlée pour atteindre une valeur désirée du pic d'intensité pendant la période d'établissement du courant, en résolvant les équations suivantes :

Concernant le paramètre Tl, la règle d'optimisation est de minimiser la fonction T2 en fonction de Tl, c'est-à-dire de déterminer une valeur de Tl pour laquelle la dérivée de la fonction T2 en fonction de Tl est nulle (dT2/dTl=0). Cependant, le choix de Tl n'est pas critique car dans les configurations habituelles, en maintenant Tl dans une plage comprise entre 0,2 x T2 et 0,95 x T2, on observe une variation de T2 inférieure à 20% de la valeur minimale de T2, c'est-à-dire que T2 reste compris entre une valeur minimale T2min et 1,2 T2min.

On a illustré sur la Fig. 3 une variante de réalisation du premier mode de l'invention dans lequel, au lieu d'avoir, comme dans l'exemple précédent, deux ensembles résistifs commutables constitués chacun d'une résistance d'insertion discrète RI, R2 associée électriquement en parallèle avec un interrupteur d'insertion associé SI, S2, les deux ensembles étant agencés électriquement en série dans le circuit principal 24, le système de résistance variable contrôlée 26 comporte trois ensembles résistifs commutables constitués chacun d'une résistance d'insertion discrète RI, R2, R3 associée électriquement en parallèle avec un interrupteur d'insertion associé SI, S2, S3, les trois ensembles étant agencés électriquement en série dans le circuit principal 24. Le fonctionnement de ce système de résistance variable contrôlée se déduit directement du fonctionnement décrit pour le premier mode de réalisation, en prévoyant un troisième délai correspondant à la commutation du troisième interrupteur d'insertion S3 de son état ouvert vers son état fermé.

Dans l'installation équipée d'un système de résistance variable contrôlée 26 telle qu'illustré à la Fîg. 3, avec les mêmes hypothèses que précédemment, les simulations montrent qu'on parvient à limiter la valeur du pic d'intensité pendant la période d'établissement du courant à une valeur désirée de 2700 ampères, en choisissant les valeurs suivantes :

Tl 7 ms T2 12.5 ms T3 15 ms

On voit ainsi que le temps d'établissement du courant nominal dans le circuit est ici de 15 ms, soit un peu plus rapide que le temps de 18,5 ms obtenu dans le précédent mode de réalisation, et très proche du temps minimal possible compte tenu des caractéristiques du réseau, dans l'hypothèse retenue, de 11,9 ms. Bien entendu, on peut encore réduire le temps total d'établissement du courant nominal, pour le même pic de courant autorisé, en augmentant le nombre de résistances d'insertion et d'interrupteur d'insertion associés.

On illustre ainsi à la Fig. 4 un système de résistance variable contrôlée 26 comportant N résistances d'insertion discrètes RI, R2, R3, RN et N interrupteurs d'insertion associés SI, S2, S3, ...SN, dans la même disposition qu'illustré précédemment, N représentant un nombre entier supérieur à 3.

Dans les deux premières variantes de réalisation dans l'invention illustrées aux Figs. 2A à 3, on comprend qu'il est possible d'utiliser des interrupteurs d'insertion mécaniques.

Toutefois, y compris dans ces variantes de réalisation, les interrupteurs d'insertion peuvent comprendre des interrupteurs électroniques, par exemple de type thyristor, TRIAC, MOSFET, IGBT etc.... Une telle solution sera privilégiée pour un système de résistance variable contrôlée 26 tel que celui de la Fig. 4 comportant un nombre important d'interrupteurs d'insertion, notamment plus de 3 interrupteurs d'insertion.

La commutation d'un ou plusieurs ou de tous les interrupteurs d'insertion peut être commandée mécaniquement, par exemple par un déplacement d'au moins un organe de l'appareil de coupure mécanique. En variante, la commutation d'un ou plusieurs ou de tous interrupteurs d'insertion peut être commandée électroniquement.

Dans les variantes de réalisations décrites aux Figs. 3 et 4, le système de résistance variable contrôlée 26 présente une valeur de résistance qui, en fonction du réglage, peut prendre au moins deux valeurs intermédiaires non nulles distinctes comprises entre la valeur inférieure et la valeur supérieure.

Toutefois, dans ces exemples, les valeurs de résistance intermédiaires sont des valeurs discrètes entre la valeur supérieure et la valeur inférieure.

Dans l'exemple de réalisation des Figs. 5A à 5D, on prévoit un système de résistance variable contrôlée 26 dont la valeur de résistance, vue par un courant électrique circulant dans le circuit électrique principal, peut varier de manière continue ou quasi continue entre la valeur supérieure et la valeur inférieure. Ainsi, le système de résistance variable contrôlée 26 peut être réalisé sous la forme d'un rhéostat. À la Fig. 5A, on a illustré un rhéostat 44 agencé dans le circuit principal 24 en aval de l'appareil de coupure 22. Par exemple, un curseur mobile 46 de commutation du rhéostat 44 est lié électriquement à une borne aval 25 de l'appareil de coupure 22 tandis qu'un élément résistif allongé 48 du rhéostat 44 est relié, par une extrémité aval 50, à la partie aval du circuit électrique principal 24. Chaque déplacement du curseur de commutation 46 correspond à une commutation de la valeur de résistance du rhéostat 44.

Dans l'état initial illustré à la Fig.5A, dans lequel l'appareil de coupure 22 est encore dans son état ouvert, le curseur 46 est placé de manière à régler la valeur de résistance du rhéostat à une valeur supérieure. Dans cette configuration, on ferme l'appareil de coupure 22, à un instant TO de fermeture. À partir de là, on peut faire varier la valeur de résistance du rhéostat 44 en déplaçant progressivement le curseur jusqu'à un instant T2, illustré à la figure 5D, auquel la valeur de résistance du rhéostat 44 est une valeur inférieure. Entre ces deux instants, la valeur de résistance du rhéostat 44 est modifiée de manière continue ou quasi continue de telle sorte que, par exemple à un instant Tl illustré à la figure 5C, la valeur de résistance du rhéostat 44, vue par le courant électrique circulant dans le circuit principal 24, vaut une valeur intermédiaire comprise entre la valeur supérieure et la valeur inférieure. Le déplacement du curseur 46 est contrôlé par le dispositif de coordination 32 de l'installation. La vitesse de déplacement du curseur 46, et donc la variation de la valeur de résistance du système de résistance variable contrôlée 26, peut être constante ou peut être variable. Le déplacement du curseur 46 peut comprendre des paliers au cours desquels le déplacement est interrompu, donc au cours desquels la valeur de résistance demeure figée pendant un certain temps. Le rhéostat peut être un rhéostat linéaire dans lequel l'élément résistif 48 est allongé selon une direction rectiligne ou un rhéostat rotatif dans lequel l'élément résistif 48 est allongé selon une courbe.

On a illustré sur la Fig.6 une variante de réalisation de l'invention dans laquelle le système de résistance variable contrôlée 26 présente :

- un premier interrupteur d'insertion SI et une première résistance d'insertion RI associés qui sont agencés électriquement en série dans une même première branche dérivée 51 du circuit électrique ; - un second interrupteur d'insertion S2 et une seconde résistance d'insertion R2 associés qui sont agencés électriquement en série dans une même seconde branche dérivée du circuit électrique, en dérivation du circuit électrique principal.

La première branche dérivée 51 et la seconde branche dérivée 52 sont agencées électriquement en parallèle l'une de l'autre et les deux branches sont agencées en électriquement en parallèle de l'appareil de coupure 22.

Les résistances d'insertion RI, R2 en parallèle forment un dispositif de résistance du système de résistance variable contrôlée 26, tandis que les interrupteurs d'insertion SI et S2 forment un dispositif de commutation du système de résistance variable contrôlée 26.

En fonctionnement normal, l'appareil de coupure 22 est fermé et les deux interrupteurs SI, S2 agencés électriquement en parallèle sont ouverts.

Lors de l'ouverture de l'appareil de coupure 22, les interrupteurs d'insertion SI et S2 et les résistances d'insertion RI, R2 du système de résistance variable contrôlée 26 n'interfèrent pas.

Lors du ré-enclenchement, on commence par fermer, à un instant ΤΌ, par exemple le premier interrupteur d'insertion SI associé à la résistance RI. On note que la résistance RI représente alors la valeur de résistance supérieure vue par le courant principal. On obtient ainsi simultanément le réglage de la valeur de résistance du système de résistance à résistance variable contrôlée à une valeur supérieure, et l'établissement de la circulation d'un courant électrique au travers du système de résistance à résistance variable contrôlée.

A l'expiration d'un premier délai, à un instant ΤΊ, on ferme le second interrupteur d'insertion S2. Les deux résistances d'insertion RI et R2 parallèles ont une résistance équivalente intermédiaire. On obtient ainsi la modification de la valeur de résistance du système de résistance 26 à une valeur intermédiaire.

Puis, à l'expiration d'un deuxième délai, à un instant T'2, on ferme l'appareil de coupure 22, ce qui a pour effet de court-circuiter les résistances d'insertion RI, R2 du système de résistance variable contrôlée 26, lequel présente alors une valeur de résistance minimale pour le courant circulant de le circuit principal 24. On note que, contrairement aux modes de réalisation précédents, les instants de commutation T'O et T"l des interrupteurs SI et S2 du système de résistance variable contrôlée 26 sont antérieurs à l'instant T'2 de fermeture de l'appareil de coupure 22 de son état ouvert à son état fermé

Ensuite, on peut rouvrir les deux interrupteurs d'insertion SI et S2 du système de résistance variable contrôlée 26 pour qu'ils soient prêts pour une opération ultérieure. Ces ouvertures se font sans courant puisque la puissance électrique transite au travers de l'appareil de coupure 22.

Bien entendu, de manière analogue au mode de réalisation de la Fïg. 3, on pourrait prévoir plus de deux branches dérivées, par exemple trois branches dérivées, comportant chacune un interrupteur et une résistance associés agencés électriquement en série, les branches dérivées étant agencées électriquement en parallèle l'une de l'autre et les branches étant agencées en électriquement en parallèle de l'appareil de coupure 22, pour déterminer au moins deux valeurs intermédiaires non nulles distinctes comprises entre la valeur inférieure et la valeur supérieure. De même, de manière analogue au mode de réalisation de la Fig. 4, les interrupteurs d'insertion dans le mode de réalisation de la Fig. 6 peuvent comprendre des interrupteurs électroniques, par exemple de type thyristor, TRIAC, MOSFET, IGBT etc....

Dans les exemples illustrés, la valeur inférieure de la valeur de résistance du système de résistance variable contrôlée 26 est une valeur de résistance nulle ou pouvant être considéré comme telle. Cependant, dans certains modes de réalisation, on peut prévoir que cette valeur inférieure soit non nulle.

De manière plus générale, avec un système de résistance variable contrôlée permettant d'obtenir (k-1) valeurs intermédiaires de résistance, k étant un nombre entier supérieur ou égal à 2, comprises entre une valeur supérieure RSysEqSup et une valeur inférieure RSysEqlnf, distinctes entre elles et distinctes de la valeur supérieure RSysEqSup et de la valeur inférieure RSysEqlnf, le procédé comporte :

- le réglage d'une valeur de résistance d'un système de résistance à résistance variable contrôlée 26, vue par le courant circulant dans le circuit électrique, à la valeur supérieure RSysEqSup ; - l'établissement TQ, ΤΌ d'une circulation électrique dans le circuit électrique haute tension continue 24 au travers du système de résistance à résistance variable contrôlée 26 ;

- la modification de la valeur de résistance du système de résistance 26 pour atteindre, à l'expiration d'un (i)ème délai T(i)-T0 suivant l'établissement de la circulation électrique, une valeur intermédiaire RSysEq(i+l) ;

- puis la modification de la valeur de résistance du système de résistance 26 pour atteindre, à l'expiration d'un (k)ème délai T(k)-TO suivant l'établissement de la circulation électrique, une valeur inférieure RSysEqlnf.

De préférence, le système est configuré, par exemple par un choix adapté des composants résistifs, pour que la valeur supérieure de résistance RSysEqSup du système de résistance, vue par le courant circulant dans le circuit électrique, soit égale ou supérieure au quotient de la tension du réseau Udc par le courant de pic maximal désiré Ides, quotient auquel on retire la valeur d'impédance d'onde équivalente Zeq du circuit électrique 24 dans lequel on veut rétablir le courant, incluant tout réseau connecté au circuit principal mais hors le système de résistance variable contrôlée, selon la formule suivante :

Udc

RSysEqSup = — Zeq

Ides

Ce choix permet de limiter le courant dans le circuit principal 24 à la valeur désirée Ides. Cette valeur est par exemple choisie pour correspondre à un certain pourcentage, (inférieur à 100), de la valeur de courant de blocage des IGBTs de convertisseurs présents dans le réseau.

De manière général, dans certains modes de réalisation, la valeur de résistance du système de résistance à résistance variable contrôlée 26 est contrôlée pour prendre une succession de valeurs discrètes RSysEq(i) décroissantes. On note que lorsque le système à résistance variable contrôlée 26 est réalisé sous la forme d'un rhéostat, on peut généralement considérer que le rhéostat détermine un nombre important de valeurs discrètes successives.

De même, les inventeurs ont déterminé que le système devait de préférence être contrôlé pour assurer une certaine durée d'insertion pour une valeur donnée de la valeur de résistance du système de résistance à résistance variable contrôlée 26. Une telle durée d'insertion d'une valeur intermédiaire RSysEq(i), est la durée pendant laquelle la valeur de résistance du système de résistance à résistance variable contrôlée 26 est contrôlée pour prendre ladite valeur intermédiaire discrète RSysEq(i). On note alors T(i-l) l'instant auquel le système de résistance à résistance variable contrôlée 26 est contrôlé pour prendre ladite valeur intermédiaire RSysEq(i), et T(i) l'instant auquel le système de résistance à résistance variable contrôlée 26 est contrôlé pour passer de ladite valeur intermédiaire RSysEq(i) à la valeur de résistance suivante RSysEq(i+l). La valeur de résistance suivante RSysEq(i+l) est la valeur de résistance suivante dans l'ordre de succession des valeurs de résistance discrètes du système de résistance à résistance variable contrôlée 26, vue par le courant circulant dans le circuit électrique. La durée d'insertion est donc alors la durée T(i)-T(i-1). On note que, en prenant la convention que l'instant TO ou T'O d'établissement d'une circulation électrique dans le circuit électrique haute tension continue (24) constitue l'origine des temps, avec T0=0 ; la valeur de l'instant T(i) auquel le système de résistance à résistance variable contrôlée 26 est contrôlé pour passer de ladite valeur intermédiaire RSysEq(i) à la valeur de résistance suivante RSysEq(i+l) est égal au délai écoulé suivant l'établissement de la circulation électrique.

II a donc été déterminé que la durée d'insertion devait être de préférence égale ou supérieure à :

où Ceq et Zeq sont respectivement la capacité équivalente et la valeur d'impédance d'onde équivalente du circuit électrique 24 dans lequel on veut rétablir le courant, incluant tout réseau connecté au circuit principal, hors toute influence du système de résistance à résistance variable contrôlée 26. Ceq et Zeq résultent notamment de la topologie du circuit princpal 24, comprenant le réseau qui lui est connecté, et notamment des caractéristiques propres des lignes utilisées dans cette topologie. Selon la complexité de la topologie en question, les grandeurs Ceq et Zeq peuvent être déduites analytiquement, par simulation numérique ou par mesures expérimentales des valeurs de courant et de tension dans le circuit électrique 24 lors de l'établissement d'un courant référence.

Le paramètre Zeq peut être déterminé à partir de la tension du réseau Udc et le courant d'appel sans la présence du système de résistance variable contrôlé, alors que le paramètre Ceq peut être déterminé à partir de l'évolution exponentielle du courant établi suite à la fermeture de l'appareil de coupure sur une résistance quelconque placée en série avec l'appareil de coupure.

Bien entendu, cette formule donne une valeur minimale de la durée d'insertion, valable pour une série prédéfinie de valeurs (RSysEqSup, RSysEq(i), RSysEqSup) de résistance du système de résistance à résistance variable contrôlée 26, pour permettre un rétablissement rapide du courant dans le circuit principal 24 sans dépasser la valeur de pic de courant Ides. En pratique, on aura intérêt à prévoir une valeur supérieure, par exemple comprise dans la gamme allant de 1 fois à 1,5 fois la valeur donnée par la formule ci-dessus, ceci dans le but de garantir le respect de la limitation du courant à la valeur désirée Ides, en dépit par exemple d'incertitudes quant aux valeurs de résistance, de capacité, ou de temps de réponse des éléments dans le circuit principal 24.

Il est possible de choisir ou de déterminer une série optimisée de valeurs de résistance (RSysEqSup, RSysEq(i), RSysEqlnf) du système de résistance à résistance variable contrôlée 26, pour encore mieux optimiser le temps total nécessaire au rétablissement du courant, c'est à-dire le délai Tk-TO qui s'étend de l'instant TO, ΤΌ d'établissement d'une circulation électrique dans le circuit électrique haute tension continue 24 jusqu'à l'instant Tk pour lequel la valeur de résistance du système de résistance 26 atteint la valeur inférieure RSysEqlnf.

On peut ainsi déterminer une telle série optimisée de valeurs de résistance du système de résistance à résistance variable contrôlée 26 en mettant en oeuvre des méthodes conventionnelles d'optimisation notamment des méthodes de calcul itératif. Par exemple, les paramètres que l'on peut faire varier itérativement peuvent être :

- une première durée d'insertion Tl, pour une valeur de résistance du système 26, par exemple la valeur supérieure RSysEqSup, en la faisant varier de la valeur 0 jusqu'à la valeur maximale que peut prendre une durée d'insertion ;

- les valeurs de résistances du système de résistance RSysEq(l) à RSysEq(k), variant chacune de la valeur 0 jusqu'à la valeur maximale que peut prendre une résistance.

Avec de telles itérations, on peut alors calculer, itérativement

la deuxième valeur intermédiaire RSysEq(2) du système de résistance (26) ;

- Les autres durées d'insertion T(i)-T(i-1).

Par ces itérations, et par mise en œuvre d'une fonction de minimisation on recherche de la valeur minimale de la durée totale d'insertion Tk-TO.

Bien entendu, d'autres méthodes de calcul d'optimisation peuvent être utilisées. En pratique, quelques tests réels ou en simulation peuvent suffire pour déterminer une série optimisée, sinon absolument optimale.

L'invention n'est pas limitée aux exemples décrits et représentés car diverses modifications peuvent y être apportées sans sortir de son cadre.