La présente invention concerne un élément stratifié décoratif manu¬ facturé, notamment pour le revêtement des murs intérieurs de bâti¬ ments, et son procédé de fabrication.

Actuellement, de nombreux matériaux décoratifs peuvent être utilisés pour le revêtement de murs intérieurs ou plafonds de bâtiments. Il peut s'agir notamment de matériaux naturels comme le bois, de maté¬ riaux synthétiques (revêtements plastiques), ou encore de pierres naturelles ou de briques décoratives en terre cuite maçonnées avec un mortier tradionnel.

Dans le cas de maçonneries armées en béton, il est également connu de coller sur les banches métalliques servant de coffrage des matri¬ ces structurées en caoutchouc synthétique. Ces matrices présentent un relief qui est reproduit sur la surface du béton coulé dans la banche.Toutefois, ces différentes solutions demandent d'une part une main-d'oeuvre spécialisée pour l'obtention de ce parement décora¬ tif et d'autre part l'intervention de différents corps d'état (maçons, menuisiers, staffeurs) selon le matériau utilisé.

Aussi la présente invention a pour but de fournir un élément strati¬ fié décoratif manufacturé prêt-à-l'emploi pour l'aménagement intérieur de bâtiments .

Ce but est atteint du fait que, conformément à l'invention, l'élément stratifié est constitué d'une couche de mortier, correspondant au parement décoratif, une couche filamenteuse et une couche de béton léger. La couche de quelques millimètres d'épaisseur d'un mortier constitué d'un mélange de sable et de liant hydraulique peut être co- lorée par des oxydes métalliques de synthèse choisis en fonction de l'aspect esthétique recherché. Le liant hydraulique peut par exemple être choisi parmi les ciments Portland artificiels éventuellement avec constituants secondaires. Il peut aussi être utilisé du ciment blanc suivant la teinte recherchée du parement décoratif. Le relief de la surface du mortier est obtenu par l'utilisation d'une matrice

de coffrage en caoutchouc synthétique. Cette matrice peut être choi¬ sie parmi les matrices disponibles du commerce utilisées pour les coffrages en béton ou bien encore être réalisée à façon à partir de résines souples du commerce (telles les résines polyuréthanes à deux composants) pour tout relief spécifique souhaité.

La couche filamenteuse est par exemple constituée d'un treillis en fibres de verre. Les mailles du treillis sont de dimensions de l'or¬ dre de 5 à 10 millimètres.

La couche de béton léger de quelques centimètres d'épaisseur est constituée d'un mélange de liant hydraulique, de billes de polysty¬ rène expansé et d'eau. La masse volu ique de ce béton léger est comprise entre 200 et 400 kg/m3, ce qui permet d'obtenir un élément particulièrement léger. La faible masse volumique de l'élément selon l'invention confère à celui-ci une performance d'isolation thermique intéressante qui peut être mise à profit pour le revête¬ ment intérieur de parois de bâtiments. Ainsi pour une masse volumi¬ que de 300 kg/m3, le coefficient de conductivité thermique est égal à 0,08 W/m.°C. Une amélioration de l'enrobage des billes de polysty¬ rène par la pâte de ciment peut être obtenue par l'utilisation d'adjuvants spécifiques, tel notamment celui décrit dans la demande de brevet d'invention n° 76 37653. Les billes de polystyrène ex¬ pansé peuvent être remplacées par tout autre matériau léger disponi- ble localement, tels par exemple la perlite ou la vermiculite.

Selon une variante, une barbotine de ciment peut être interposée entre la couche de mortier et la couche filamenteuse, dans le cas particulier où le relief correspond par exemple à une imitation de pierres naturelles ou de briques en terre cuite maçonnées. Cette barbotine permet d'obtenir directement une teinte des joints contras¬ tant avec la teinte des pierres ou des briques, sans intervention ultérieure à la fabrication de l'élément.

La figure 1 représente, en coupe, l'élément stratifié selon l'inven¬ tion.

La figure 2 représente, en coupe, une variante de cet élément.

La figure 3 représente, en coupe, le moule utilisé pour la réalisa¬ tion de l'élément ainsi que les différentes couches de celui-ci.

L'élément représenté sur la figure 1 comporte un parement décoratif 1 en mortier de quelques millimètres d'épaisseur, possédant une surface en relief 4, une couche filamenteuse 2 constituée par exemple d'un treillis de verre, une couche de béton léger 3.

La variante selon la figure 2 correspond à un motif décoratif repro- duisant par exemple des petites briques maçonnées. Une barbotine de ciment 5 permet de différencier la teinte du mortier 1 constituant les briques de celle du joint 6.

Le procédé de fabrication schématisé sur la figure 3 consiste à utili- ser un moule rectangulaire comprenant des joues verticales 7 et un fond' de moule 8 adapté au type de relief choisi pour le parement. Le mortier 1 est étalé en fond de moule. La mise en place peut être facilitée par l'utilisation d'une vibration. Puis la couche filamen¬ teuse 2 est appliquée sur la surface libre du mortier. Enfin la couche de béton léger 3 est mise en place par exemple par compression ou par tout autre procédé connu, puis arrasée au niveau supérieur du moule. L'élément ainsi fabriqué est démoulé après durcissement du mortier et du béton.

L'élément stratifié suivant l'invention est très léger. Les dimensions maximales de cet élément sont de 2 à 3 mètres environ pour la longueur pour une largeur maximale de l'ordre de 1 mètre. La composition des différentes couches de cet élément correspond à un matériau ininflam¬ mable, ce qui ne restreint pas les domaines d'emploi de cet élément.

Les caractéristiques et avantages de l'invention seront mieux compris à la lecture de la description ci-après, d'un exemple de réalisation nullement limitatif mais donné à titre d'illustration.

Exemple :

Un élément stratifié selon l'invention reproduisant un décor structuré en pin peut être réalisé très facilement à partir des compositions

suivantes des 3 couches.

- couche de mortier décoratif : ciment blanc 8 kg sable fin siliceux 0/0,3 mm 6 kg résine acrylique soluble 0,32 kg colorant (oxyde métallique ocre jaune) 0,2 kg eau 5,0 kg

La résine acrylique non indispensable est utilisée pour améliorer la plasticité du mortier décoratif. - couche filamenteuse : un trellis de verre de maille carrée 5 x 5 mm est appliquée sur la surface du mortier venant d'être mis en place.

- couche de béton léger : billes de polystyrène expansé (de 2 à 4 mm) 300 1 ciment CPA 55 71 kg filler calcaire 7,5 kg cruor atomisé 0,71kg aluminate de sodium en poudre 0,18kg eau . ^' * 41 kg

Le cruor atomisé correspond aux protéines animales extraites du sang entier. H est utilisé pour faciliter l'enrobage des billes de polysty¬ rène.L'aluminate de sodium est utilisé comme accélérateur de prise. Il permet d'augmenter la vitesse de rotation des moules utilisés.

Bien entendu, diverses transformations ou adjonctions pourront être opérées au procédé d'obtention de l'élément stratifié décoratif décrit plus haut selon l'invention sans pour cela sortir du cadre de la pro¬ tection caractérisée par les revendications annexées.

L'élément stratifié décoratif selon l'invention trouve son application dans tous les cas où une finition décorative de parois de bâtiments est demandée. La mise en place de cet élément peut par exemple être réalisée par l'intermédiaire d'un collage par plots directement sur un mur porteur en maçonnerie ou en béton banché.

La constitution de l'élément selon l'invention permet de réaliser fa¬ cilement sur chantier des découpes par sciage à la main ou à l'aide d'un outillage électro-portatif approprié.