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Title:
DENTAL TREATMENT DEVICE
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2019/016478
Kind Code:
A1
Abstract:
The present invention concerns a device for the disinfection or antisepsis of the endodontium or for the decontamination of the periodontium, comprising a dental instrument intended to be used in the presence of an irrigation solution, said dental instrument comprising an active part suitable for endodontic or periodontal treatment, and a means for injecting said irrigation solution into the endodontium or at the periodontium. Said irrigation solution comprises at least hydrogen peroxide (H202) in a concentration of between 1 and 35% (mass/volume). The device is characterised in that at least the active part of the instrument is made from copper or a copper alloy comprising a proportion of copper of at least 55% by weight relative to the total mass of the alloy.

Inventors:
ENGELS-DEUTSCH MARC (FR)
BATAILLARD LAURENT (CH)
Application Number:
PCT/FR2018/051842
Publication Date:
January 24, 2019
Filing Date:
July 19, 2018
Export Citation:
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Assignee:
MICRO MEGA INTERNATIONAL MFT (FR)
International Classes:
A61K6/00; A61C5/40
Domestic Patent References:
WO2005070320A12005-08-04
WO2006093792A12006-09-08
WO2005070320A12005-08-04
Foreign References:
US20130240092A12013-09-19
US4840566A1989-06-20
FR2964851A12012-03-23
FR2623998A11989-06-09
FR2979920A12013-03-15
US20130240092A12013-09-19
US20060223026A12006-10-05
Attorney, Agent or Firm:
HUGUES, Catherine (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1. Dispositif pour la désinfection ou l'antisepsie de l'endodonte ou pour la décontamination du parodonte, comportant, d'une part, un instrument dentaire destiné à être utilisé en présence d'une solution d'irrigation, ledit instrument dentaire comprenant une partie active apte au traitement endodontique ou parodontal et, d'autre part, un moyen d'injection de ladite solution d'irrigation à l'intérieur de l'endodonte ou au niveau du parodonte, ladite solution d'irrigation comprenant au moins du peroxyde d'hydrogène (H202) dans une concentration comprise entre 1 et 35% (masse/volume) , ledit dispositif étant caractérisé en ce que au moins la partie active de l'instrument est fabriquée en cuivre ou en alliage de cuivre comprenant une proportion de cuivre supérieure ou égale à 55% en masse par rapport à la masse totale de l'alliage.

2. Dispositif selon la revendication précédente caractérisé en ce que ladite solution d'irrigation comporte, outre le peroxyde d'hydrogène, un tampon HEPES (acide 4- (2- hydroxyéthyl) -1-pipérazine éthane sulfonique) , dilué dans un tampon phosphate, la concentration dudit tampon HEPES dans ladite solution d'irrigation étant comprise entre 0,5 et 4 millimoles par litre .

3. Dispositif selon la revendication 1 caractérisé en ce que ladite solution d'irrigation comporte, outre le peroxyde d'hydrogène, un tampon PIPES (acide pipérazine-1-2- (bis- éthanesulfonique) , dilué dans un tampon phosphate, la concentration dudit tampon PIPES dans ladite solution d'irrigation étant comprise entre 0,5 et 4 millimoles par litre.

4. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce que ladite solution d' irrigation comporte de l'acide ascorbique dans une concentration finale comprise entre 1 et 10 mg/L, de préférence entre 3 et 8 mg/L et, plus préférentiellement encore, entre 5 et 6 mg/L.

5. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce que ladite partie active de l'instrument est fabriquée en alliage de cuivre à mémoire de forme monocristallin ou polycristallin .

6. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce qu'il comporte, outre le moyen d'injection de la solution d'irrigation, un second moyen d'injection d'une solution tampon bicarbonates apte à être introduite après ladite solution d'irrigation.

7. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce que l'instrument dentaire est manuel .

8. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 6 caractérisé en ce que l'instrument dentaire est mécanisé.

9. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce que l'instrument dentaire consiste en un instrument canalaire comprenant une partie active apte à être introduite à l'intérieur d'un canal dentaire.

10. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisé en ce que l'instrument dentaire constitue un moyen de transmission de sons et/ou d'ultrasons et/ou d'un rayon laser.

Description:
DISPOSITIF POUR LE TRAITEMENT DENTAIRE

La présente invention concerne le domaine dentaire et, plus particulièrement, mais non limitativement , les instruments destinés au nettoyage du canal dentaire ou du parodonte d'une dent infectée .

De manière encore plus spécifique, l'invention concerne un dispositif, dans lequel un instrument de nettoyage dentaire est associé de manière originale à une solution destinée à la désinfection de l'endodonte ou à la décontamination du parodonte d'une dent infectée.

L'endodonte constitue la partie interne de la dent, contenant notamment la pulpe qui correspond à un tissu dont dépend la vitalité de la dent. En ce qui concerne le parodonte, également appelé périodonte, ce terme désigne les tissus de soutien de la dent, et regroupe notamment le cément, le ligament alvéolo-dentaire , l'os alvéolaire et la gencive.

En ce qui concerne le traitement endodontique , traditionnellement, le traitement d'une racine dentaire dont les tissus sont endommagés consiste, dans un premier temps, à extraire la pulpe du canal dentaire, également appelé endodonte, puis, dans un second temps, à mettre en forme et nettoyer ledit canal dentaire et enfin à obturer ce dernier.

L'étape finale d'obturation du canal dentaire, après nettoyage, est généralement réalisée au moyen soit de gutta percha, une gomme issue du latex naturel, soit de pâtes diverses, ou bien encore de ciments de scellement. Le but de cette opération est de réaliser correctement un remplissage du canal dentaire dont la pulpe a été préalablement extraite, et en particulier au niveau de la zone apicale de la dent afin de réaliser une zone d'étanchéité mécanique. Le plus couramment, le remplissage est effectué par insertion successive de cônes de gutta percha dans le canal dentaire, qui sont poussés dans ledit canal par l'action d'un condenseur ou d'un compacteur.

En ce qui concerne plus spécifiquement l'étape de mise en forme du canal dentaire, celle-ci est obtenue, généralement, par passages successifs et ordonnancés d' instruments à canaux manuels ou rotatifs, de type alésoirs et limes endodontiques, et pouvant présenter des caractéristiques géométriques variées, notamment en termes de diamètre de pointe, de conicité, de pas de lèvres hélicoïdales, et de coupe et forme en section.

Cette mise en forme génère un canal plus ou moins courbé, conique, et dont le diamètre le plus petit est localisé au niveau de l'apex radiculaire, tandis que le diamètre le plus grand est situé du côté du plancher pulpaire.

Pour ce qui est du nettoyage du canal suivant la mise en forme de ce dernier, une telle étape est indispensable pour garantir un traitement durable de la racine dentaire et éviter tout risque ultérieur d'infection.

A l'heure actuelle, le nettoyage du canal dentaire est réalisé au moyen d'instruments canalaires dont la forme et les propriétés mécaniques sont optimisées pour permettre une évacuation aussi efficace que possible des déchets pulpaires, aussi bien organiques, minéraux, que microbiologiques, vers 1 ' extérieur du canal .

Ces instruments, généralement constitués d'une pointe active filaire cylindrique ou conique de plus grand diamètre de l'ordre de 0,06 à 1 mm et de longueur 10 à 20 millimètres, sont fabriqués généralement en alliage nickel-titane ou en acier inoxydable, matériaux choisis pour leurs propriétés mécaniques, et notamment leur résistance à la torsion, cette caractéristique étant indispensable pour éviter de casser l'instrument coincé par les parois à l'intérieur d'un canal dentaire.

On connaît ainsi , dans le document de brevet US 2013/240092, un instrument médical de type instrument endodontique , par exemple, utilisé pour nettoyer et conformer le canal dentaire, notamment dans le but de retirer les débris avant un remplissage dudit canal au moyen d' un matériel d'obturation. L'instrument est fabriqué ici au moyen d'un alliage monocristallin à mémoire de forme, par exemple à base d'une combinaison nickel-titane, de cuivre, ou bien encore de fer.

Les instruments canalaires mécaniques de ce type sont utilisés habituellement en alternance avec des solutions d'irrigation, sous forme d'un jet de fluide, comme de l'eau, dans le but d' entraîner mécaniquement les déchets pulpaires vers l'extérieur de la dent.

Ainsi , la procédure actuellement reconnue pour la désinfection et la décontamination du système canalaire d' une dent est dite chimio-mécanique .

Plus particulièrement, dans cette procédure mise en œuvre aujourd'hui par les praticiens, pendant la préparation canalaire d'une dent, on procède à une alternance d'action de limes métalliques et de solutions d'irrigation à l'aide, par exemple d' hypochlorite de sodium concentré entre 0,5% et 5%.

Préférentiellement, la préparation canalaire se termine par un protocole d' irrigation finale qui utilise successivement

1 ' hypochlorite de sodium, l'EDTA (acide éthyle diamine tétra acétique) et l'eau distillée ou le sérum physiologique.

Ainsi, il n'est pas mis en œuvre ici de procédure qui permette, simultanément, un nettoyage mécanique des parois du canal et la désinfection de celui-ci .

Or, dans les nécroses pulpaires et les traitements endodontiques en échec avéré, sont retrouvées, au sein du système canalaire d'une dent infectée, entre 2 et 30 espèces de micro-organismes différents dont les souches les plus résistantes, comme par exemple Enterococcus fa.eca.lls dans 78% des cas et Candlda alblcans dans 20 % des cas.

Par conséquent, on comprend bien qu'une désinfection la plus totale du canal dentaire est primordiale afin de limiter le taux d' échec des traitements endodontiques .

Dans ce but, il a été imaginé la mise en œuvre, par exemple en fin de nettoyage canalaire d'un jet de peroxyde d'hydrogène à une concentration de l'ordre de 900 à 1000 millimoles par litre.

Ainsi, par exemple, dans l'état de la technique, on connaît également le document US 2006/0223026 relatif à une canule ou aiguille d'injection de liquide, en métal, en alliage, en résine ou en acier inoxydable et pouvant être mise en œuvre dans le traitement dentaire. Au travers d'une pluralité d'orifices, cette canule permet l'injection d'un liquide de nettoyage à base d' hypochlorite de sodium 10% et de peroxyde d'hydrogène 3%.

Il est également connu le document WO 2005/070320, un instrument du même type pour nettoyer, conformer ou élargir un conduit, et qui peut notamment être utilisé dans le traitement du canal dentaire .

Cet instrument consiste, plus particulièrement, en une lime endodontique qui s'adapte longitudinalement à la courbure du canal radiculaire et qui est fabriqué en un matériel superélastique et traité pour lui donner des propriétés de mémoire de forme. En particulier, l'instrument est fabriqué à partir d'un alliage nickel-titane (Ni-Ti) .

En outre, cet instrument peut apporter une solution antiseptique qui arrive au niveau du canal dentaire .

Toutefois, bien que de telles solutions soient intéressantes dans la recherche de l'amélioration du traitement et de la désinfection du canal dentaire en endodontie, elles ne sont encore pas optimales et il reste à améliorer l'efficacité de la désinfection canalaire afin d' aboutir à une réduction substantielle des bactéries contaminantes au sein du canal dentaire avant obstruction de ce dernier.

L'invention offre la possibilité de pallier, au moins en partie, les divers inconvénients de l'état de la technique en proposant un dispositif comprenant un instrument dentaire mécanisé ou manuel associé à une solution d' irrigation pour aboutir à la désinfection quasi-totale de l'endodonte avant obturation de celui-ci, ou bien encore pour décontaminer le parodonte .

A cet effet, la présente invention concerne un dispositif pour la désinfection ou l'antisepsie de l'endodonte ou pour la décontamination du parodonte, comportant, d'une part, un instrument dentaire destiné à être utilisé en présence d'une solution d'irrigation, ledit instrument dentaire comprenant une partie active apte au traitement endodontique ou parodontal et, d'autre part, un moyen d'injection d'une solution d'irrigation à l'intérieur de l'endodonte ou au niveau du parodonte, ladite solution d' irrigation comprenant au moins du peroxyde d'hydrogène (H 2 0 2 ) dans une concentration comprise entre 1 et 35% (masse/volume) , ledit dispositif étant caractérisé en ce que, au moins, la partie active de l'instrument est fabriquée en cuivre ou en alliage de cuivre comprenant une proportion de cuivre supérieure ou égale à 55% en masse par rapport à la masse totale de l'alliage.

Selon les normes de l'AF OR (Agence Française de Normalisation) , et au sens de la présente invention :

- le terme « désinfection » d' une surface inerte avec un désinfectant est une opération au résultat momentané, permettant d'éliminer ou de tuer les micro-organismes et/ou d' inactiver les virus indésirables portés par les milieux inertes contaminés en fonction des objectifs fixés. Le résultat de cette opération est limité aux micro-organismes et/ou virus présents au moment de 1 ' opération .

- l'antisepsie est une opération au résultat momentané permettant, au niveau des tissus vivants, et dans la limite de leur tolérance, d'éliminer ou de tuer les micro-organismes et/ou d' inactiver les virus en fonction des objectifs fixés. Le résultat de cette opération est limité aux micro-organismes présents au moment de 1 ' opération .

Dans le cadre de l'invention, aussi bien le terme désinfection (adapté aux tissus inertes dans le cas d'une dent qui n'est plus vivante) que le terme antisepsie (s' appliquant pour les tissus vivants) sont adaptés à un traitement endodontique .

- le terme « décontamination » d' une surface est une opération au résultat momentané, permettant d'éliminer, de tuer ou d' inhiber les micro-organismes indésirables en fonction des objectifs fixés. Le résultat de cette opération est limité aux micro-organismes présents au moment de l'opération. Par conséquent, la définition de la décontamination diffère de celle de la désinfection par le fait qu'inhiber les micro-organismes signifie inhiber leur croissance. donc la décontamination n'implique pas nécessairement l'élimination des microorganismes .

Dans le cadre de l'invention, le terme décontamination est adapté à une application dans le traitement parodontal .

Selon un exemple de réalisation particulièrement avantageux, ladite solution d'irrigation comporte, outre le peroxyde d'hydrogène, un tampon HEPES (acide 4- (2-hydroxyéthyl) - 1-pipérazine éthane sulfonique) , dilué dans un tampon phosphate, la concentration dudit tampon HEPES dans ladite solution d'irrigation étant comprise entre 0,5 et 4 millimoles par litre (mmol/L ou mM) .

Dans un exemple de réalisation différent, mais tout aussi avantageux, ladite solution d'irrigation comporte, outre le peroxyde d'hydrogène, un tampon PIPES (acide pipérazine-1-2- (bis-éthanesulfonique) , dilué dans un tampon phosphate, la concentration dudit tampon PIPES dans ladite solution d'irrigation étant comprise entre 0,5 et 4 millimoles par litre (mmol/L ou mM) .

Ladite solution d'irrigation peut également comporter, tout préférentiellement, de l'acide ascorbique dans une concentration finale comprise entre 1 et 10 mg/L, de préférence entre 3 et 8 mg/L et, plus préférentiellement encore, entre 5 et 6 mg/L.

De manière intéressante, ladite partie active de l'instrument est fabriquée en alliage de cuivre à mémoire de forme monocristallin ou polycristallin.

Avantageusement, le dispositif de l'invention peut également comporter, outre le moyen d'injection de la solution d'irrigation, un second moyen d'injection contenant une solution tampon bicarbonates apte à être introduite après ladite solution d'irrigation.

L'instrument dentaire du dispositif de l'invention peut être soit manuel, soit mécanisé.

Tout préférentiellement, l'instrument dentaire du dispositif de l'invention consiste en un instrument canalaire comprenant une partie active apte à être introduite à l'intérieur d'un canal dentaire. D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront de la description détaillée qui va suivre des modes de réalisation non limitatifs de l'invention, en référence aux figures annexées dans lesquelles :

- La figure 1 est un graphique représentant l'abaissement logarithmique du nombre d' unités formant colonies par mL (log(UFC/mL) ) d' Enterococcus faecalis en fonction de la concentration en peroxyde d'hydrogène (H202) en mmol/L (iri ) illustrant l'effet bactéricide d'une combinaison entre un alliage CuAlBe et une solution de peroxyde d'hydrogène H202 sur une souche d' Enterococcus faecalis après 30 secondes de contact à 36° C ;

- La figure 2 est un graphique similaire à la figure 1 illustrant cette fois l'effet fongicide de la combinaison entre un alliage CuAlBe et une solution de peroxyde d' hydrogène H202 sur la souche de champignon Candida albicans .

La suite de la description s'attache à décrire un exemple préférentiel de réalisation du dispositif de l'invention, dans lequel l'instrument dentaire consiste en un instrument destiné au traitement de l'endodonte. L'instrument dentaire est dénommé alors « instrument canalaire », et est apte à être introduit au niveau du canal dentaire comme cela sera décrit plus en détail ci-après .

L' instrument en utilisation endodontique peut être un instrument de mise en forme ou de préparation canalaire et/ou un instrument de finition canalaire.

Toutefois, la présente invention ne doit pas être considérée comme étant limitative d'un dispositif comportant un instrument canalaire. En effet, le dispositif selon l'invention peut être également appliqué au traitement du parodonte, et plus particulièrement à la décontamination de celui-ci. Le parodonte regroupe l'ensemble des tissus de soutien de la dent, notamment les gencives ou encore la poche parodontale, cette dernière correspondant à un espace entre la dent et la gencive qui est susceptible de se former lors de la maladie parodontale. Aussi, le présent dispositif est également apte à permettre une décontamination particulièrement efficace de la surface radiculaire et des tissus mous d' une poche parodontale dans ce type de maladie.

La présente invention concerne donc, dans un mode de réalisation particulier, un dispositif pour la désinfection ou l'antisepsie de l'endodonte comportant, d'une part, un instrument canalaire, indifféremment manuel ou mécanisé, et comprenant, notamment, une partie active qui est destinée à pénétrer le canal dentaire afin de le nettoyer, le débarrasser des débris pulpaires, tout en permettant une désinfection ou une antisepsie avant obturation dudit canal au moyen, par exemple, de gutta percha.

De manière essentielle, au moins la partie active de l'instrument canalaire dont est équipé le dispositif est fabriquée en cuivre ou en un alliage cuivreux. Dans ce dernier cas, l'alliage cuivreux comporte une proportion de cuivre supérieure ou égale à 55% , par rapport à la masse totale de 1 ' alliage .

La partie active de l'instrument canalaire est prolongée, de préférence, par un manche de préhension manuel pour faciliter l'utilisation de l'instrument. Il n'est pas essentiel que ce manche de préhension soit fabriqué en cuivre ou en alliage cuivreux ayant une proportion supérieure ou égale à 55% en masse, bien qu'il soit envisageable que ledit manche de préhension présente une telle composition.

Dans une variante, une des extrémités de la partie active de l'instrument canalaire est terminée par une partie de préhension adaptée à être connectée à un porte-outil de type contre-angle ou pièce à main.

Tout comme le manche de préhension, la partie de préhension peut éventuellement, mais non obligatoirement, être réalisée en cuivre ou en alliage à base de cuivre .

Dans un mode de réalisation de l'invention, la partie active de l'instrument canalaire peut être sensiblement conique et sa surface peut être lisse, sans aspérité et sans arête tranchante ou non. L'instrument peut ainsi être utilisé comme finisseur de préparation canalaire, par exemple. Dans un autre exemple, la partie active peut être de forme sensiblement conique et présenter des arêtes, tranchantes ou non, et ce quelle que soit sa forme. L'instrument canalaire peut alors être utilisé comme alésoir .

La partie active de l'instrument canalaire peut également consister en une lime endodontique et/ou en un instrument parodontal .

La partie active de l'instrument canalaire est destinée, dans le dispositif de l'invention, à être utilisée en association avec un liquide, consistant en une solution d'irrigation, celle-ci étant destinée à être injectée à 1 ' intérieur de 1 ' endodonte ou au niveau du parodonte .

Aussi, le dispositif de l'invention comporte également au moins un moyen d'injection de ladite solution d'irrigation, cette dernière étant à base de peroxyde d'hydrogène ou eau oxygénée H 2 0 2 dans une concentration massique (m/V) appropriée pour désinfecter le canal dentaire et comprise avantageusement entre 1 et 35% , et plus préférentiellement encore entre 1 et 10%, la concentration en H 2 0 2 la plus intéressante étant de l'ordre de 3%, ou égale à 3%.

Ledit moyen d' injection est avantageusement susceptible de contenir un volume compris entre 0,5 et 20 ml, suffisant pour une désinfection efficace d'un canal radiculaire avec 1 ' instrument de 1 ' invention .

Ce moyen d' injection consiste préférentiellement en une dosette stérile prête à l'emploi et à usage unique, présentant la forme d' un petit tube en plastique souple avec une ouverture de petit diamètre fermée par un bouchon cassable.

Selon une variante, la solution d'irrigation à base de peroxyde d'hydrogène est conditionnée dans une burette fermée par un bouchon traversé par la partie active de 1 ' instrument canalaire .

Le moyen d'injection de ladite solution d'irrigation peut également consister en une pipette, une seringue, un conduit, un tube, ou tout autre système de délivrance externe de solutions.

Il est également envisageable que la partie active de l'instrument canalaire constitue un moyen d'injection de la solution d' irrigation à base de peroxyde d' hydrogène directement dans le canal dentaire , dans 1 ' optique de permettre un nettoyage et une désinfection particulièrement optimaux de celui-ci .

Quel que soit le mode de réalisation du dispositif retenu, la désinfection de l'endodonte (ou du parodonte) est substantiellement améliorée au moyen dudit dispositif selon l'invention, en comparaison avec les instruments existant actuellement dans l'état de la technique.

En effet, il a été constaté, par le demandeur, qu'une combinaison d'un instrument en cuivre, ou en un alliage de cuivre à plus de 55% en masse de cuivre, avec une solution d'irrigation d' H 2 0 2 dans une concentration telle que définie précédemment, permet notamment une désinfection optimale de 1 ' endodonte .

Le cuivre est connu pour ses propriétés antimicrobiennes et l'association particulière d'un instrument comprenant une proportion supérieure ou égale à 55% avec une solution d'irrigation telle que décrite ci-dessus permet une amélioration substantielle de l'efficacité du cuivre à l' encontre de bactéries ou de champignons contaminants présents au sein du canal dentaire .

En effet, en combinant un alliage de cuivre avec une solution d'H 2 0 2 , il se produit une réaction quasi-instantanée de dissociation du peroxyde d'hydrogène avec production de radicaux libres hydroxyles selon la réaction de Haber-Weiss et Fenton.

Ces radicaux hydroxyles, dérivés de l'oxygène, sont les radicaux libres les plus efficaces pour lutter contre les microorganismes contaminants, car ils entraînent une destruction des membranes et provoquent un stress oxydatif intracellulaire aboutissant finalement à la destruction de l'ADN des microorganismes .

Pour en revenir à présent à 1 ' instrument canalaire que comporte le dispositif de l'invention, et plus particulièrement à l'alliage servant à le fabriquer, celui-ci consiste avantageusement en un alliage constitué, outre de cuivre, d'aluminium et de béryllium. Cet alliage est noté CuAlBe. Dans cet exemple de réalisation préférentiel, la proportion d' aluminium au sein de l'alliage servant à la fabrication de l'instrument canalaire est comprise entre 11 et 12 % en masse par rapport à la masse totale de l'alliage, la proportion en béryllium étant comprise entre 0,5 et 0,6 % en masse par rapport à la masse totale de l'alliage, le restant étant du cuivre.

L'alliage dans lequel est fabriqué l'instrument canalaire peut également être un alliage constitué de cuivre, aluminium, béryllium et nickel, noté CuAlBeNi .

La composition de cet alliage est constituée d'une proportion d'aluminium comprise entre 11 et 12 %, de préférence égale à 11,5%, en masse par rapport à la masse totale de l'alliage, la proportion en béryllium est comprise entre 0,3 et 0,5 % en masse par rapport à la masse totale de l'alliage, de préférence égale à 0,4%, et la proportion en nickel est de 3,5 à 4%, de préférence égale à 3,8%, le restant de la composition étant du cuivre .

Indépendamment de la composition de l'alliage servant à fabriquer l'instrument canalaire, et de manière toute préférentielle, la solution d'irrigation injectée en association avec cet instrument comporte, outre le peroxyde d'hydrogène, soit une solution de tampon HEPES (acide 4- (2-hydroxyéthyl) -1- pipérazine éthane sulfonique) , soit un tampon PIPES (acide pipérazine-1-2- (bis-éthanesulfonique) .

Quel que soit le tampon, HEPES ou PIPES, associé au peroxyde d'hydrogène au sein de la solution d'irrigation, celui- ci est dilué dans un tampon phosphate.

En outre, le tampon HEPES ou PIPES est présent, dans la solution d'irrigation, à une concentration finale comprise entre 0,5 et 4 mmol/L.

L'adjonction, à la solution d'irrigation, d'un tampon HEPES ou PIPES dans la gamme de concentration indiquée permet, de façon très intéressante, d'améliorer encore l'oxydation radicalaire et, par conséquent, la désinfection des canaux dentaires traités au moyen du dispositif de l'invention.

La présence d'un tampon phosphate, dans lequel est dilué le tampon HEPES ou PIPES avant ajout à la solution d'irrigation, permet encore une amélioration de l'intensité et de la durée de production des composés radicalaires résultant du contact entre le peroxyde d'hydrogène de ladite solution d'irrigation et le métal cuivre de la partie active de l'instrument canalaire.

Cette solution d'irrigation, composée d' H 2 0 2 et éventuellement d'un tampon HEPES ou PIPES, peut également être complétée, de manière préférentielle, avec de l'acide ascorbique qui catalyse les réactions de Haber-Weiss et Fenton.

Plus préférentiellement encore, dans un tel mode de réalisation, l'acide ascorbique est présent, dans la solution d'irrigation, à une concentration finale comprise entre 1 et 10 mg/L, de préférence entre 3 et 8 mg/L et, plus préférentiellement encore, entre 5 et 6 mg/L.

Le dispositif de l'invention peut en outre comporter, en plus du premier moyen d'injection qui sert à diffuser la solution d'irrigation, selon le cas au niveau du parodonte ou dans le canal dentaire, un second moyen d'injection pour une solution tampon bicarbonates, introduite de préférence après ladite solution d'irrigation. Cette adjonction de tampon bicarbonate a pour effet de stopper la réaction entre le cuivre de la partie active et la solution d'irrigation.

Enfin, de manière particulièrement avantageuse, l'instrument dentaire que comporte le dispositif de l'invention peut constituer un moyen de transmission de sons et/ou d'ultrasons et/ou d'un rayon laser.

D'autres avantages et caractéristiques de l'invention apparaîtront également à la lecture des exemples suivants , donnés à titre illustratif et non limitatif.

Exemple 1 : Effet bactéricide d'une combinaison entre un alliage CuAlBe et une solution de peroxyde d'hydrogène H 2 0 2 sur une souche d' Enterococcus fa.eca.lls après 30 secondes de contact à 36°C :

L'effet bactéricide sur E. faecalls de la combinaison entre une solution d'irrigation comprenant du peroxyde d'hydrogène H 2 0 2 et un instrument fabriqué en alliage de cuivre CuAlBe comprenant 11,60% en masse, par rapport à la masse totale de l'alliage, d' aluminium et 0,52% en masse de béryllium, le reste étant du cuivre, a été testée.

Pour ce faire, une tige stérile d'alliage CuAlBe, dans la proportion définie ci-dessus, a été déposée au fond d'un tube à essai .

On ajoute ensuite le tampon PBS, 1 mL d' HEPES (ou PIPES), le volume nécessaire de peroxyde d'hydrogène, en fonction de la concentration finale voulue, et enfin 1 mL de suspension bactérienne (Enterococcus fa.eca.lls ATCC 29212, en phase de croissance de deuxième ou troisième génération à une concentration comprise entre 10 8 et 10 9 bactéries/mL) .

Le volume final du milieu expérimental est de 10 mL, on ajuste le volume de PBS en fonction du volume d' H 2 0 2 . Après chaque ajout, une agitation au vortex est effectuée. L'ordre d'addition des différents réactifs doit être respecté.

On place les tubes dans un bain-marie à 37 °C ± 1°C durant 30 secondes .

Une fois le temps de contact écoulé, on ajoute 1 mL de catalase à 1 mg/mL afin de neutraliser le peroxyde d'hydrogène.

On prélève 1 mL de la suspension, après agitation, et on effectue un étalement par incorporation dans 20 mL de gélose CASO (caséine soja) .

Les boites ainsi coulées sont mises à incuber dans une étuve à 37°C ± 1°C pendant 44h ± 4h, le dénombrement peut ensuite être effectué.

Le nombre réel de bactéries en UFC/mL est ensuite calculé à partir du nombre de colonies obtenues divisé par le volume réel étalé , en tenant compte de la dilution effectuée .

Les résultats obtenus, apparaissant sur le graphique de la figure 1, illustrent une diminution substantielle du nombre d'Unités Formant Colonies (UFC/mL) en fonction de la concentration en H 2 0 2 exprimée en mmol/L (mM) .

Exemple 2 : Effet fongicide d' une combinaison entre un alliage CuAlBe et une solution de peroxyde d' hydrogène H 2 0 2 sur une souche de Candlda alblcans après 30 secondes de contact à 36°C : Le demandeur a également testé l'effet fongicide sur C. albicans de la combinaison entre une solution d' irrigation comprenant du peroxyde d' hydrogène H 2 0 2 , et un instrument fabriqué en alliage de cuivre CuAlBe comprenant 11,60% en masse, par rapport à la masse totale de l'alliage, d'aluminium et 0,52% en masse de béryllium, le reste étant du cuivre.

Le mode opératoire suivi est similaire à celui mis en œuvre pour la mesure de l'effet bactéricide de l'invention sur une souche d'E. faecalis dans l'exemple 1 ci-dessus, à l'exception du fait que la suspension ajoutée après le peroxyde d'hydrogène est une suspension fongique de Candida albicans ATCC 102301, en phase de croissance de deuxième ou troisième génération à une concentration comprise entre 10 8 et 10 9 cellules/mL. Le volume ajouté est également de lmL.

Les résultats obtenus, apparaissant sur le graphique de la figure 2 , illustrent une diminution substantielle du nombre d'Unités Formant Colonies (UFC/mL) en fonction de la concentration en H 2 0 2 exprimée en mmol/L (mM) .