Description

ECHAPPEMENT A DETENTE POUR PIECE D'HORLOGERIE Domaine technique

[0001] La présente invention concerne un échappement à détente pour pièce d'horlogerie, du type comprenant une roue d'échappement dentée et un balancier, respectivement pivotes sur un premier et un deuxième axes.

Plus précisément, l'échappement selon l'invention comprend également une détente portant une palette de repos destinée à coopérer avec une première dent de la roue d'échappement, suivant une certaine longueur de pénétration, pour bloquer celle-ci dans une phase de repos. En outre, la détente est montée à rotation sur un troisième axe pour être capable de libérer la première dent dans une phase de dégagement. Une palette d'impulsion, solidaire du balancier en présentant un mouvement coaxial aux oscillations du balancier, est destinée à coopérer avec une deuxième dent de la roue d'échappement pour recevoir une impulsion de cette dernière après la phase de repos. Etat de la technique

[0002] Des échappements à détente de ce type ont déjà été décrits dans l'état de la technique, comme par exemple dans le brevet CH 3299, délivré le 5 mars 1891 à Emile James.

[0003] Ce document décrit une structure d'échappement comprenant une détente présentant la forme d'une bascule pivotée à l'une de ses extrémités. Cet échappement comporte un balancier portant des petit et grand plateaux sur son axe, le petit plateau portant une palette de dégagement permettant de faire pivoter la détente, tandis que le grand plateau porte une entaille remplissant la fonction d'une palette d'impulsion, agencée de manière à coopérer avec les dents d'une roue d'échappement. La détente comprend, par ailleurs, une palette de repos destinée à interagir avec les dents de la roue d'échappements pour bloquer cette dernière pendant les périodes d'oscillation libre du balancier.

[0004] Pour permettre le pivotement de la détente, celle-ci porte un ressort allongé, qui est rendu solidaire de la détente dans la région de son extrémité par laquelle elle pivote et, dont l'extrémité libre est située sur la

trajectoire de la palette de dégagement du petit plateau. Ainsi, cette dernière agit sur le ressort, dans un premier sens de rotation du balancier, pour faire pivoter la détente et permettre à la roue d'échappement de tourner d'un pas, tandis qu'elle franchit simplement le ressort par déformation élastique de ce dernier, dans l'autre sens de rotation du balancier.

[0005] II en ressort que l'un des avantages principaux reconnus de l'échappement à détente provient du fait qu'en cours de fonctionnement, l'impulsion de la roue d'échappement au balancier n'est donnée qu'une fois par oscillation de ce dernier, ce qui entraîne une perte d'énergie liée à l'inertie de la roue d'échappement plus faible que dans un échappement à ancre.

[0006] Toutefois, l'opération de dégagement de la détente par interaction de la palette de dégagement avec le ressort de détente ainsi que l'inertie de la détente dans ses pivotements constituent des facteurs de perturbation non négligeables pour le mouvement d'oscillation du balancier, d'autant plus important que le balancier est petit.

[0007] Ces inconvénients de l'échappement à détente, notamment, combinés à la mise en œuvre de liaisons mécaniques non sécurisées le rendant particulièrement sensible aux chocs, ont limité sa diffusion dans les montres modernes, malgré ses avantages techniques évidents. [0008] Par ailleurs, le brevet US 180,290, délivré le 25 juillet 1876 au nom de F. H. Voigt, décrit un échappement à détente dans lequel les première et deuxième dents sont adjacentes et disposées de part et d'autre de la droite de centres joignant les premier et deuxième axes dans la phase de repos. Cette structure est avantageuse car le fait de travailler en repos et en impulsion sur les dents de la roue d'échappements les plus proches du balancier minimise l'impact des perturbations dues à la phase de dégagement sur les oscillations de ce dernier. [0009] Toutefois, cet échappement ne comprend pas de sécurité pour prévenir un dégagement intempestif de la roue d'échappement en cas de choc, ce qui le rend particulièrement inadapté du point de vue d'une éventuelle mise en œuvre dans une montre portable.

Divulgation de l'invention

[0010] Un but principal de la présente invention est de proposer une structure alternative d'échappement à détente permettant d'obtenir un rendement élevé ainsi qu'une sécurité accrue contre les chocs par rapport aux mécanismes connus de l'art antérieur.

[0011] A cet effet, l'invention concerne un échappement à détente du type mentionné plus haut, caractérisé par le fait qu'il comporte en outre un plateau de limitation, coaxial et solidaire en rotation du balancier, présentant une périphérie comprenant une portion principale sensiblement circulaire ainsi qu'une découpe agencée de manière à être positionnée en regard de la palette de repos dans la phase de dégagement. De plus, le plateau de limitation est dimensionné de manière à définir une distance de sécurité, séparant la palette de repos de la portion principale circulaire lorsqu'elles sont positionnées en regard l'une de l'autre, inférieure à la longueur de pénétration de la palette de repos sur la première dent de la roue d'échappement.

[0012] Grâce à ces caractéristiques, l'amplitude des mouvements de pivotement de la détente est limitée, en cas de choc, directement par l'interaction de la palette de repos et du plateau de limitation, sans qu'il soit nécessaire de prévoir des éléments supplémentaires pour assurer cette fonction. Ainsi, le rendement et la fiabilité de l'échappement selon la présente invention sont suffisants pour permettre leur mise en œuvre dans des pièces d'horlogerie de petites dimensions, notamment du fait que la roue d'échappement ne peut être libérée suite à choc intervenant en dehors de la phase de dégagement.

[0013] Dans un mode de réalisation préféré de l'invention, le but ci-dessus est atteint tout en limitant l'encombrement de l'échappement pour en permettre sa mise en œuvre dans des pièces d'horlogerie de faibles dimensions, telles des montres bracelet. En effet, selon une caractéristique avantageuse, la droite définie par le troisième axe de la détente et la palette de repos est sensiblement perpendiculaire à la droite de centres, ce qui permet de réduire l'encombrement de l'échappement de façon notable.

[0014] Dans une variante de réalisation préférée, l'échappement comporte une palette de dégagement solidaire du balancier en lui étant coaxiale, tandis que la détente porte un ressort dont une portion est disposée sur la trajectoire de la palette de dégagement. [0015] En outre, on peut prévoir que le balancier comporte un petit et un grand plateaux supplémentaires, tous deux solidaires du balancier et centrés sur le deuxième axe, le petit plateau portant la palette de dégagement tandis que le grand plateau porte la palette d'impulsion.

[0016] De manière alternative, on peut prévoir que la palette d'impulsion est portée directement par le plateau de limitation, ce dernier remplissant alors également la fonction du grand plateau conventionnel. [0017] Dans ce cas, on peut envisager que la palette d'impulsion présente une surface d'impulsion située à une distance du deuxième axe inférieure ou égale au rayon moyen du plateau de limitation et, que la périphérie de ce dernier présente en outre un évidement ménagé en regard de la surface d'impulsion pour la rendre accessible. La découpe est alors ménagée du côté opposé de la palette d'impulsion en référence à l'évidement, pour permettre le dégagement de la palette de repos lorsque la palette de dégagement fait pivoter la détente. [0018] Dans des modes de réalisation supplémentaires de l'échappement selon la présente invention, celui-ci comporte également un dispositif anti-galop, c'est-à-dire permettant de limiter la rotation de la roue d'échappement à un pas unique à chaque oscillation du balancier. Brève description des dessins [0019] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront plus clairement à la lecture de la description détaillée de modes de réalisation préférés qui suit, faite en référence aux dessins annexés donnés à titre d'exemples non limitatifs et dans lesquels:

[0020] - la figure 1 représente une vue en perspective simplifiée de l'échappement à détente selon un premier mode de réalisation préféré de la présente invention, une partie de ses éléments constitutifs étant arrachée pour en rendre certains autres visibles;

[0021] - la figure 2a représente une vue de dessus simplifiée de l'échappement à détente visible sur la figure 1 , dans une première phase de son fonctionnement;

[0022] - la figure 2b représente une vue similaire à celle de la figure 2a, dans une deuxième phase de fonctionnement;

[0023] - la figure 2c représente une vue similaire à celle de la figure 2a, dans une troisième phase de fonctionnement;

[0024] - la figure 2d représente une vue similaire à celle de la figure 2a, dans une quatrième phase de fonctionnement; [0025] - la figure 3 représente une vue en perspective simplifiée d'un détail de l'échappement suivant un mode de réalisation supplémentaire;

[0026] - les figures 4a et 4b sont des vues de dessus simplifiées d'un deuxième détail de construction de l'échappement, respectivement suivant une première et une deuxième variantes préférées de réalisation, et [0027] - la figure 5 représente une vue en perspective simplifiée de l'échappement à détente selon un mode de réalisation préféré supplémentaire de la présente invention, une partie de ses éléments constitutifs étant arrachée pour en rendre certains autres visibles.

Mode(s) de réalisation de l'invention [0028] La figure 1 représente une vue en perspective simplifiée des éléments constitutifs de base d'un échappement à détente selon un mode de réalisation préféré de la présente invention. Une partie de ces éléments, normalement masquée, a été rendue visible pour exposer le principe général de fonctionnement. [0029] Cet échappement pour pièce d'horlogerie est destiné à être intégré à un mouvement horloger (non représenté) comportant notamment une source d'énergie mécanique, tel un ressort de barillet. Ainsi, l'échappement est relié à cette source d'énergie, via un train d'engrenage, par une roue d'échappement 1. La roue d'échappement 1 est de type conventionnel et est représentée ici avec quinze dents 2, à titre illustratif non limitatif. Elle est destinée à être montée sur le mouvement horloger par un pivot 3 définissant son axe de rotation X1.

[0030] L'échappement comprend également un balancier dont seul l'emplacement du pivot 4 est schématisé pour des raisons de clarté. Le balancier est monté à rotation par rapport à un deuxième axe, référencé X2 sur la figure 1. [0031] Dans le premier mode de réalisation préféré de la présente invention, décrit en relation avec les figures 1 à 2d, un grand plateau 5 et un petit plateau 6 sont solidaires de l'arbre 4 du balancier en lui étant coaxiaux. Le petit plateau est visible sur les figures grâce au fait qu'une portion du grand plateau a été omise pour les besoins du présent exposé. [0032] Le grand plateau 5 porte une palette d'impulsion 7 dont l'extrémité présentant la surface d'impulsion est située à une distance de l'axe X2 égale au rayon général du grand plateau 5. Ainsi, la surface d'impulsion est rendue accessible par un découpage du grand plateau formant un évidement 8 en regard de cette surface. [0033] Le petit plateau 6 porte une palette de dégagement 9 dont une extrémité 10 est agencée en saillie par rapport au pourtour du petit plateau. La position angulaire de la palette de dégagement est prédéfinie en référence à la position de la palette d'impulsion sur le grand plateau et l'homme du métier ne rencontrera pas de difficulté particulière pour ajuster les positions relatives de ces deux palettes.

[0034] Par ailleurs, l'échappement comporte une détente 11 montée à rotation en référence à un troisième axe, référencé X3 sur la figure 1. Un ressort spiral 12 est fixé par son extrémité extérieure 13 au mouvement horloger, tandis que son extrémité intérieure (non visible) est solidaire de la détente 1 1.

[0035] La détente 11 comprend un bras principal 14 rectiligne dont la région centrale est montée sur un pivot 15 d'axe X3. Le bras principal porte une goupille fendue 16 à une première extrémité 17, tandis que sa seconde extrémité 18 est prolongée par un coude, lui-même suivi d'une courte portion rectiligne 19 s'étendant dans une direction sensiblement perpendiculaire à la direction du bras principal.

[0036] Le ressort spiral 12 agit sur le bras principal 14 de la détente 11 pour ramener cette dernière dans une orientation angulaire prédéfinie au

moyen du positionnement d'une goupille 20, solidaire du mouvement horloger et, destinée à coopérer avec un méplat ménagé sur la première extrémité 17 de la détente. On peut éventuellement prévoir de lier la goupille au mouvement horloger au moyen d'un excentrique pour en permettre un positionnement ajustable, de manière connue.

[0037] D'une part, la détente 11 porte une palette de repos 21 montée dans la région de la seconde extrémité 18 du bras principal et destinée à coopérer avec les dents 2 de la roue d'échappement, tel que cela apparaît sur la figure 1. [0038] D'autre part, la détente porte également une butée 22 de forme sensiblement semi-cylindrique à l'extrémité libre de la portion rectiligne 19, autrement dit, à proximité du petit plateau 6.

[0039] Un ressort de détente 23, de forme générale rectiligne, est agencé sur la détente 11 de manière à avoir une première extrémité 24 logée dans la fente de la goupille fendue 16 et sa deuxième extrémité 25 disposée en butée contre la portion plane de la butée 22. On peut noter que la deuxième extrémité 25 présente un angle faible par rapport à la direction générale du ressort 23, de manière conventionnelle.

[0040] On peut noter que la courte portion rectiligne 19 comporte un doigt 26 s'étendant depuis la partie centrale de la portion 19, dans une direction sensiblement tangente au pourtour du petit plateau 6, et terminé en pointe. La fonction de ce doigt 26 sera exposée ci-dessous en relation avec la description détaillée du fonctionnement de l'échappement qui vient d'être décrit. [0041] De manière générale, les étapes principales de la cinématique de cet échappement sont conventionnelles dans la mesure où elles comprennent une phase de repos, pendant laquelle la roue d'échappement est bloquée et le balancier effectue des arcs d'oscillation libre, une phase de dégagement pendant laquelle la roue d'échappement est libérée pour transmettre une impulsion au balancier, et un blocage de la roue d'échappement initiant une nouvelle phase de repos pendant laquelle le balancier reprend son oscillation libre.

[0042] Ces étapes vont à présent être explicitées ci-dessous en relation avec la description détaillée des figures 2a à 2d.

[0043] La figure 2a est une vue de dessus de l'échappement représenté sur la figure 1 , la configuration et les positions relatives de ses différents éléments constitutifs étant identiques à celles de la figure 1.

[0044] Tel que précédemment mentionné, la palette de repos 21 est agencée de manière à coopérer avec les dents 2 de la roue d'échappement, plus précisément avec la dent 200 à l'instant représenté sur la figure 2a.

[0045] La roue d'échappement 1 subit une force permanente tendant à la faire tourner, dans le sens horaire, du fait de sa liaison cinématique avec la source d'énergie du mouvement. L'interaction de sa dent 200 avec la palette de repos 21 assure son blocage dans la position de la détente représentée sur la figure 2a.

[0046] Le balancier achève un arc d'oscillation libre dans la direction indiquée par la flèche F, à l'instant représenté, du fait que la palette de dégagement 9 portée par le petit plateau 6 entre en contact avec l'extrémité 25 du ressort de détente 23. Dans le même temps, la palette d'impulsion 7, portée par le grand plateau 5, est positionnée dans la région d'une dent 201 adjacente à la dent 200 mais encore située hors de portée de la palette d'impulsion. [0047] II convient de noter ici que, si la ligne de centres L est définie comme étant la droite passant par les premier et deuxième axes X1 et X2, les dents 200 et 201 sont situées de part et d'autre de cette ligne de centres L. Ainsi, ces dents sont les deux dents de la roue d'échappement 1 les plus proches de l'axe X1 de rotation du balancier. Comme cela a été mentionné plus haut, cette caractéristique particulière contribue à réduire l'impact des perturbations liées à l'inertie de la détente sur les oscillations du balancier.

[0048] Par ailleurs, il apparaît sur la figure 1 que, de manière remarquable, la droite passant par l'axe X3 et la palette de repos 21 est sensiblement perpendiculaire à la ligne de centres L. [0049] On peut en outre remarquer que le doigt 26 de la détente est disposé en regard d'un méplat 28 du pourtour du petit plateau 6, formé par une découpe de celui-ci. Simultanément, la palette de repos 21 est située en regard d'une découpe 29 ménagée dans le pourtour (partiellement

représenté sous la forme d'une ligne discontinue) du grand plateau 5 du côté opposé à celui de l'évidement 8, en référence à la position de la palette d'impulsion 7.

[0050] La figure 2b représente l'échappement un bref instant après celui de la figure 2a, lorsqu'il se trouve en fin de phase de dégagement.

[0051] Le mouvement de rotation du balancier dans la direction de la flèche F entraîne l'apparition d'une force exercée par la palette de dégagement 9 sur l'extrémité 25 du ressort 23, dans la même direction. La présence de la butée 22 sur la détente 11 empêche le ressort 23 de se déformer, ce qui a pour effet de transmettre la force exercée par la palette de dégagement à la détente 11 qui pivote sur son axe X3 pendant la phase de dégagement.

[0052] A la fin de cette phase, la palette de repos 21 quitte la dent 200 de la roue d'échappement pour libérer cette dernière, le mouvement de la palette de repos étant rendu possible, dans le cas particulier représenté, du fait de la présence de la découpe 29 du grand plateau. Cette particularité sera exposée plus en détail en relation avec la description de la figure 2d. De même, le doigt 26 de la détente suit le même mouvement que la palette de repos en se rapprochant du petit plateau 6, un tel mouvement du doigt étant possible du fait de la présence du méplat 28 du petit plateau.

[0053] On constate sur la figure 2b que, tandis que le balancier a poursuivi sa rotation, la roue d'échappement 1 n'a pas commencé à tourner, ce qui explique, qu'entre les figures 2a et 2b, la palette d'impulsion 7 s'est déplacée pour passer devant la dent 201 de la roue d'échappement et préparer la phase d'impulsion.

[0054] La figure 2c représente le dispositif des figures précédentes au début de la phase d'impulsion.

[0055] La palette de repos a quitté la dent 200 en libérant la roue d'échappement 1 , cette dernière étant ainsi entraînée dans un mouvement de rotation par la source d'énergie du mouvement horloger, dans la direction opposée à celle indiquée par la flèche F.

[0056] Entre temps, la palette de dégagement 9 a franchi le ressort 23 par pivotement de la détente 11 et le balancier entame un nouvel arc

d'oscillation libre. La détente 11 étant simultanément soulagée de la force précédemment exercée par la palette de dégagement, elle est ainsi soumise uniquement à la force de rappel de son ressort spiral 12 qui tend à ramener sa seconde extrémité 18 en direction de la roue d'échappement 1. La palette de repos 21 s'éloigne alors du grand plateau 5 tandis que le doigt 26 s'éloigne du petit plateau 6.

[0057] Les mouvements simultanés du balancier et de la roue d'échappement 1 entraînent le positionnement de la palette d'impulsion 7 sur la trajectoire de la dent 201 qui entre en contact avec elle, à l'instant illustré sur la figure 2c. Une impulsion est ainsi transmise de la roue d'échappement au balancier pour assurer l'entretien des oscillations de ce dernier. [0058] Après la phase d'impulsion, la palette d'impulsion 7 quitte la trajectoire de la dent 201 par rotation simultanée du balancier et de la roue d'échappement, tel que représenté sur la figure 2d. On peut noter qu'aussi bien la palette d'impulsion que la dent 201 franchissent la ligne de centres

L pendant la phase d'impulsion.

[0059] Le balancier poursuit l'arc ascendant d'oscillation libre, alors que la palette de repos 21 se retrouve positionnée sur la trajectoire de la dent 201 du fait du mouvement de rotation de la détente 11. La roue d'échappement 1 est par conséquent à nouveau bloquée pour une nouvelle phase de repos, la dent 201 remplaçant la dent 200 dans sa fonction antérieure de butée coopérant avec la palette de repos de la détente. Dans le même temps, la dent 202 s'est positionnée à proximité du grand plateau, du côté de la ligne de centres L opposé à celui de la dent 201 , dans l'attente de la prochaine phase d'impulsion.

[0060] Dans cette configuration, la palette de repos 21 est située à une distance de l'axe X1 supérieure au rayon maximal du grand plateau 5 tandis que le doigt 26 est situé à une distance de l'axe X1 supérieure au rayon maximal du petit plateau 6. [0061] Ainsi, lorsque le balancier achève son arc ascendant et inverse le sens de sa rotation pour effectuer l'arc descendant suivant, la palette de repos et le doigt reste hors de portée, respectivement, du grand et du petit plateaux.

[0062] Lors de l'arc descendant du balancier, la palette de dégagement 9 rencontre à nouveau l'extrémité 25 du ressort de détente 23 qui, dans ce sens, peut se déformer pour se dégager de la butée 22 de la détente et, permettre ainsi le passage de la palette de dégagement avec un minimum de perturbation du mouvement du balancier. Le franchissement du ressort par la palette de dégagement est préférablement optimisé par la réalisation d'un arrondi au niveau de l'arête de la palette qui soulève le ressort lors de l'arc descendant. Le ressort 23 reprend appui contre la butée 22 dès que son extrémité 25 est libérée par la palette de dégagement 9.

[0063] Le balancier termine ensuite son arc ascendant avant d'effectuer un nouvel arc descendant pour se retrouver dans la situation représentée sur la figure 2a, à la différence près que la roue d'échappement 1 a tourné d'un pas dans le sens de rotation horaire. [0064] A présent que l'échappement selon un premier mode de réalisation préféré a été décrit, il convient de noter qu'un certain nombre de variantes sont envisageables sans sortir du cadre de l'invention.

[0065] On notera notamment que les dimensions et positions relatives des plateaux et de la roue d'échappement, tels que représentés sur les figures 1 à 2d, répondent à une recherche d'optimisation de l'encombrement de l'échappement.

[0066] Plus précisément, la figure 2d illustre le fait que le rayon moyen du grand plateau 5 est préférablement choisi de telle manière que le pourtour du plateau définit une butée pour la palette de repos 21 pendant les phases de repos. La distance de sécurité séparant la palette de repos du grand plateau est préférablement inférieure à la longueur de pénétration de la palette de repos sur la dent de la roue d'échappement. Ainsi, en cas de choc, si la détente devait subir une force tendant à la faire tourner dans le sens horaire, la palette de repos arriverait en butée contre le grand plateau avant d'avoir libéré la dent de la roue d'échappement, ce dernier jouant ainsi le rôle de plateau de limitation.

[0067] On peut prévoir, en alternative ou en complément à ce qui a été décrit plus haut en relation avec la distance de sécurité, un autre système tel

que celui qui a été décrit en relation avec les figures 1 à 2d, à savoir le fait que le doigt 26 coopère avec le pourtour du petit plateau 6. On peut en effet ajuster les dimensions du doigt ainsi que sa distance par rapport au pourtour du petit plateau de telle manière que cette distance soit plus faible que la pénétration de la palette de repos sur la dent de la roue d'échappement.

[0068] L'homme du métier ne rencontrera pas de difficulté particulière pour adapter l'échappement à ses propres besoins en prévoyant l'un de ces dispositifs de protection contre les chocs ou les deux à la fois. De même, il pourra définir le meilleur compromis en fonction de ses besoins en ce qui concerne la distance de sécurité séparant la palette de repos du grand plateau.

[0069] On comprend bien entendu de ce qui précède que l'évidement 8 et la découpe 29 du grand plateau 5 ne sont pas absolument nécessaires à la mise en œuvre de la présente invention. Comme cela ressortira plus loin, en relation avec la description de la figure 5, d'autres réalisations sont possibles pour parvenir au même niveau d'efficacité de l'échappement selon la présente invention.

[0070] Par ailleurs, la mise en œuvre de la présente invention n'est pas non plus limitée à l'utilisation d'une palette de dégagement associée à un ressort de détente. A titre d'exemple, on pourrait prévoir alternativement une structure telle que celle décrite dans la demande de brevet EP 1 544 689 A1 , déjà citée au titre d'art antérieur. Le dispositif divulgué dans ce document devrait alors être adapté pour tenir compte du fait que la palette de repos et la partie de la détente qui coopère avec le petit plateau sont situées du même côté de la détente en référence à l'axe de rotation X3 de cette dernière. Ainsi, le doigt agissant sur la détente devrait être disposé à proximité du petit plateau, tandis que la courbe de guidage assurant le retour de la palette de repos en direction de la roue d'échappement devrait faire face à l'axe de rotation X1 du balancier, en étant disposée à distance du petit plateau.

[0071] Des variantes de réalisation de l'échappement selon la présente invention vont à présent être exposées en relation avec les figures 3, 4a et 4b.

[0072] La figure 3 est une vue en perspective représentant un système anti-galop complémentaire du dispositif décrit plus haut permettant de renforcer le niveau de sécurité de ce dernier. Seuls les éléments essentiels à la compréhension de ce système ont été représentés sur cette figure. [0073] Le système anti-galop selon cette variante comporte une bascule 40 comprenant une fourchette 41 et montée pivotante sur le mouvement horloger, à proximité du petit plateau 6. L'amplitude de pivotement de la bascule est limitée par deux butées 42, destinées à coopérer avec l'extrémité 43 de la bascule la plus éloignée du petit plateau. La bascule 40 comprend en outre deux plans inclinés 44 agencés de manière à coopérer avec un sautoir 45 pour définir deux positions stables de la bascule correspondant aux positions de butée. La fourchette 41 est disposée suffisamment proche du petit plateau pour pouvoir interagir avec la palette de dégagement 9. [0074] Ainsi, à chaque passage de la palette de dégagement dans la fourchette, la palette exerce une pression sur la surface interne de la fourchette pour faire basculer la bascule 40 d'une position extrême à l'autre.

[0075] De manière analogue au fonctionnement de la fourchette dans une ancre suisse, la fourchette 41 définit deux arrêts pour le petit plateau en cas de galop, ou rebat, pour empêcher le balancier de faire plus d'un tour autour de son axe X1 de pivotement.

[0076] L'homme du métier ne rencontrera pas de difficulté particulière pour disposer la bascule anti-galop dans la région du petit plateau, en fonction de ses propres besoins et de la place dont il disposera sur la platine de son mouvement horloger.

[0077] Les figures 4a et 4b représentent des variantes de réalisation particulières du ressort permettant de rappeler la détente dans une position prédéfinie, offrant ainsi des alternatives au ressort spiral 12 qui a été précédemment décrit en relation avec le mode principal. [0078] Selon ces deux variantes, le ressort est formé d'une pièce avec la détente. Par conséquent, cette dernière est montrée seule sur les figures 4a et 4b, les autres constituants de l'échappement étant conformes à ce qui a été exposé plus haut.

[0079] La figure 4a représente une première variante de détente 100 comprenant un ressort droit 101 s'étendant dans une direction rectiligne à partir de la région centrale de la détente, à proximité de son axe de rotation X3. Pour la mise en œuvre de cette structure, il est nécessaire de prévoir une butée 102, solidaire du mouvement horloger et, destinée à empêcher la rotation de l'extrémité libre 103 du ressort dans la phase de dégagement pour ramener la détente dans sa position de repos, c'est-à-dire dans la position qu'elle occupe pendant les phases de repos de la roue d'échappement 1.

[0080] La figure 4b représente une deuxième variante de détente 110 comprenant un ressort 111 de forme sinueuse. Le ressort 111 comporte une première extrémité 112 solidaire de la région centrale de la détente 110, tandis que sa seconde extrémité 113 est fixée sur le mouvement horloger par tout moyen adapté, comme par exemple par un trou 114 réalisé directement dans son extrémité 113 et, destiné à coopérer avec une vis ou un excentrique pour permettre le réglage de la force de rappel

(non visible).

[0081] La réalisation du ressort de rappel de la détente selon ces deux variantes permet de réduire le nombre de pièces nécessaires tout en simplifiant le montage de la détente en relation avec ce ressort. [0082] Bien entendu, les deux variantes ci-dessus ne sont fournies qu'à titre illustratif et l'homme du métier ne rencontrera pas de difficulté particulière pour adapter la forme du ressort de rappel à ses propres besoins.

[0083] La figure 5 représente une vue en perspective simplifiée, similaire à celle de la figure 1 , de l'échappement à détente selon un mode de réalisation préféré supplémentaire de la présente invention. Une partie des éléments constitutifs de l'échappement est arrachée pour en rendre certains autres visibles.

[0084] Les éléments déjà décrits en relation avec les figures précédentes portent les mêmes références numériques pour plus de clarté. [0085] Le grand plateau 50 présente une forme de disque, de rayon inférieur à celui du grand plateau 5 du premier mode de réalisation, et comporte une encoche dans laquelle est logée la palette d'impulsion 7. Du fait de son diamètre réduit, le grand plateau 50 ne remplit pas la fonction de plateau

de limitation mais assure simplement la fonction de support pour la palette d'impulsion, de manière conventionnelle.

[0086] En contrepartie, un plateau de limitation 51 , en tant que tel, est prévu pour remplir cette fonction dans le présent mode de réalisation. Celui-ci est monté coaxial aux petit 6 et grand plateaux 50, en étant solidaire du balancier. Il présente une périphérie dont une portion principale 52 est de forme circulaire, tandis qu'une découpe 29 est ménagée dans une position angulaire prédéfinie en référence à la position de la palette d'impulsion 7, de manière similaire à ce qui a été décrit en relation avec le premier mode de réalisation.

[0087] Le rayon moyen du plateau de limitation 51 est choisi de telle manière que la périphérie de ce dernier est située à une distance de sécurité inférieure à la longueur de pénétration de la palette de repos 21 sur les dents de la roue d'échappement 1 en dehors de la phase de dégagement. En outre, tel que précédemment mentionné, la découpe 29 est positionnée en regard de la palette de repos pendant la phase de dégagement pour autoriser le pivotement de la détente 11.

[0088] Du point de vue de son fonctionnement, l'échappement de la figure 5 est similaire à celui de la figure 1 , c'est pourquoi ce point ne sera pas repris en détail.

[0089] Bien entendu, l'homme du métier pourra modifier les positions relatives des plateaux 6, 50 et 51 en fonction de ses propres besoins sans sortir du cadre de la présente invention. En outre, toutes les variantes précédemment décrites peuvent également être appliquées à ce mode de réalisation supplémentaire.

[0090] La description qui précède s'attache à décrire des modes de réalisation particuliers à titre d'illustration non limitative et, l'invention n'est pas limitée, par exemple, à la forme particulière de la détente ou des différents ressorts, ou encore aux moyens permettant de mettre en œuvre le dégagement.