La présente invention concerne un dispositif d'analyse et de classement d'une application de terminal mobile.

Dans le domaine de l'utilisation d'un terminal mobile en relation avec un véhicule automobile, il est connu d'utiliser une station d'accueil, disposée dans un véhicule automobile, permettant d'interfacer un terminal mobile et d'utiliser une application s'exécutant sur ledit terminal mobile, via des moyens d'interface intégrés au véhicule en lieu et place des moyens d'interface dudit terminal mobile.

Ainsi un utilisateur peut avoir accès, depuis son véhicule, y compris en situation de conduite, à des applications présentes sur son terminal mobile.

Cependant, en fonction de la charge mentale qu'elle peut occasionner, une telle utilisation d'une application dans un véhicule automobile peut s'avérer très dangereuse en fonction des conditions de conduite. II convient dans de tels cas de limiter la distraction de l'utilisateur et d'interdire une telle utilisation. Pour cela il est nécessaire d'estimer ladite charge mentale. Cette charge mentale peut être résumée dans un type associé à l'application.

Il est connu un mécanisme où l'application elle-même indique son type d'application à l'attention de la station d'accueil. Cependant la fiabilité d'une telle indication est questionnable. L'information sur le type d'application peut en effet être falsifiée soit au niveau de l'application elle-même, soit encore lors de son transfert du terminal mobile vers la station d'accueil.

Il est encore connu un mécanisme de certification du type d'application à la source. Un tel mécanisme ne résout pas tout. La question de la responsabilité reste entière. Toute application non certifiée est non autorisée par défaut. Ceci réduit le nombre d'application utilisable. Ce mécanisme introduit une complexification qui tend à allonger le temps de mise à disposition d'une application. De plus ce mécanisme ne protège en rien contre une falsification de l'information type d'application lors de son transfert entre le terminal mobile et la station d'accueil.

En cas d'accident durant l'utilisation d'une application normalement non autorisée, la responsabilité incombe au constructeur de la station d'accueil, même si elle a été leurrée par un type d'application falsifiée.

Il convient donc de proposer un dispositif permettant de déterminer le type d'une application en ne se basant que sur des éléments entièrement vérifiables par et sous le contrôle de la station d'accueil.

L'invention a pour objet un dispositif d'analyse et de classement d'une application de terminal mobile, pour une station d'accueil d'un véhicule automobile apte à interfacer un terminal mobile et à accueillir au moins une application dudit terminal mobile et à offrir au moins un moyen d'interface en déport et en remplacement des moyens d'interface du terminal mobile pour ladite application, comprenant un moyen d'analyse apte à analyser un flux de données échangé entre ladite application et la station d'accueil et un moyen de classement apte à déterminer un type d'application en fonction de cette analyse, afin que la station d'accueil puisse déterminer, en fonction des conditions de conduite du véhicule automobile, si ladite application est autorisée ou non à accéder au dit au moins un moyen d'interface.

Selon une autre caractéristique de l'invention, le moyen d'analyse est apte déterminer des paramètres du flux de données.

Selon une autre caractéristique de l'invention, lesdits paramètres comprennent une vitesse de rafraîchissement des données, une taille de zone d'affichage, une vitesse des interactions utilisateur et une caractéristique audio.

Selon une autre caractéristique de l'invention, le moyen de classement analyse lesdits paramètres en fonction de règles pour déterminer un type d'application.

Selon une autre caractéristique de l'invention, le moyen de classement comprend un moteur à logique floue ou un moteur à réseau neuronal.

Selon une autre caractéristique de l'invention, le moyen de classement est encore apte à déterminer un degré de certitude associé au type d'application.

D'autres caractéristiques, détails et avantages de l'invention ressortiront plus clairement de la description détaillée donnée ci-après à titre indicatif en relation avec des dessins sur lesquels :

• la figure 1 illustre un système complet comprenant une station d'accueil et un terminal mobile,

· la figure 2 illustre en détail un dispositif d'analyse et de classement selon l'invention.

La figure 1 illustre un système complet typique d'un environnement dans lequel un dispositif 4 selon l'invention peut agir.

Le System comprend une station d'accueil 1 disposée dans un véhicule automobile (non représenté). Cette station d'accueil 1 comprend typiquement une unité de traitement de type calculateur, des moyens d'interface 8 avec un utilisateur, ainsi que des moyens de connexion avec les autres systèmes du véhicule ou avec des systèmes extérieurs, tels un terminal mobile 2.

Les moyens d'interface 8 peuvent comprendre des moyens de sortie/restitution tels au moins un moyen d'affichage de type écran vidéo, et/ou au moins un moyen de restitution audio tel un haut-parleur. Les moyens d'interface 8 peuvent encore comprendre des moyens d'entrée/interaction tel au moins un clavier, ou une dalle tactile. Ces moyens sont intégrés avec le véhicule automobile et les autres moyens d'interface homme-machine dudit véhicule automobile. Ainsi un écran vidéo peut être intégré à la planche de bord. De même un haut-parleur peut réutiliser celui de l'autoradio. Un moyen d'entrée peut être un commodo ou un clavier dédié, ou encore réutiliser un commodo ou un clavier existant, tels ceux utilisés pour la commande d'un système de navigation.

Lorsqu'un utilisateur est dans le véhicule automobile, il peut souhaiter utiliser une des applications 3 de son terminal mobile 2.

Toute application s'exécutant sur un terminal mobile est ainsi candidate. Il est possible de citer à titre d'exemple : lecteur multimédia, photo, navigation, jeu, météo, bourse, carnet d'adresse, navigateur Web, courrier électronique, etc.

La station d'accueil 1 est à cet effet prévue pour offrir ses moyens d'interface 8 en déport et en remplacement des moyens d'interface du terminal mobile 2 pour ladite application 3. Ainsi, par exemple, un écran du véhicule remplace l'écran natif du terminal mobile 2 et tous les affichages produits par l'application sont redirigés et affichés sur ledit écran du véhicule et non plus sur l'écran du terminal mobile 2.

L'intégration dans le véhicule et/ou la taille généralement plus grande de ces moyens d'interface 8 peuvent permettre un meilleur confort d'utilisation ou de restitution, tout en réduisant la distraction de l'utilisateur, concourant ainsi à une meilleure sécurité.

Un tel mode de déport des moyens d'interface d'un terminal mobile 2 vers une station d'accueil 1 véhicule est par exemple défini et développé par le concept normatif « terminal mode » supporté par le consortium CE4A (« Consumer Electronics for Automotive » en anglais, soit « électronique grand public pour l'automobile »).

La station d'accueil 1 comprend au moins un moyen de connexion permettant au terminal mobile 2 de se connecter à la station d'accueil 1. Un exemple d'un tel moyen de connexion peut être une liaison filaire de type USB ou encore une liaison sans fil de type WiFi™ ou BlueTooth ®.

Lorsqu'une telle connexion est établie, la station d'accueil 1 permet à l'utilisateur d'exécuter une application 3 et d'utiliser son terminal mobile 2 à travers les moyens d'interface 8 de la station d'accueil 1 et/ou du véhicule. Une fois le terminal mobile 2 connecté à la station d'accueil 1 , l'utilisateur peut utiliser son terminal mobile 2 de la même manière qu'il le fait en mode normal, mais sans aucune manipulation directe dudit terminal mobile 2. La station d'accueil 1 permet un déport total des fonctions d'interface, tant en sortie/restitution qu'en entrée/interaction, sur les moyens d'interface 8 de la station d'accueil 1 et/ou du véhicule. Un terminal mobile 2 s'entend dans la présente de tout dispositif électronique capable d'exécuter une application 3 interactive et comprend de manière non exhaustive un téléphone mobile, un téléphone évolué (« smartphone » en anglais), un assistant personnel (« personal digital assistant » ou PDA en anglais), un terminal de navigation (GPS), un ordinateur portable, etc.

Selon un mode de réalisation, une application 3 est située sur un terminal mobile 2. Ladite application 3 est exécutée sur ledit terminal mobile 2. Le terminal mobile 2 est connecté avec la station d'accueil 1 , et une liaison d'échange bidirectionnelle est établie, par exemple au moyen d'un couple client 6 / serveur 5, le serveur 5 étant situé sur le terminal mobile 2 et le client e étant situé sur la station d'accueil 1. Cette liaison permet l'échange d'un flux de données 7 entre le terminal mobile 2 et la station d'accueil 1 .

Ce flux de données 7 redirige, selon une norme préétablie, par exemple la norme « terminal mode » évoquée précédemment, toutes les données échangées entre l'application 3 et les moyens d'interface, ici déportés sur les moyens d'interface 8 de ou gérés par la station d'accueil 1. Le client 6 reçoit ledit flux de données 7 et le transmet aux moyens d'interface 8.

En parallèle, comme sur la figure 1 , ou en série, ce flux de données 7 est aussi transmis à un dispositif 4 d'analyse et de classement d'application 3 selon l'invention.

La dispositif 4 d'analyse et de classement d'une application 3 de terminal mobile 2 est ainsi associé à une station d'accueil 1 et est apte à déterminer pour chaque application 3 un type d'application 13.

Un type d'application 13 est issu d'une classification des applications 3, notamment en terme de besoin d'affichage et/ou d'interaction avec l'utilisateur, afin de pouvoir classer ladite application 3 en fonction de la charge mentale qu'elle peut nécessiter de la part de l'utilisateur.

En fonction de ce type d'application 13 ainsi déterminé, la station d'accueil 1 détermine, en fonction des conditions de conduite 9 à un instant donné, si ladite application 3 est autorisée à accéder ou non au moyen d'interface 8.

Les conditions de conduite 9 peuvent par exemple comprendre, par ordre croissant de criticité, et donc par ordre décroissant d'autorisation d'une application 3 :

• véhicule à l'arrêt,

• véhicule à faible vitesse (vitesse < seuil),

· véhicule roulant (vitesse > seuil).

De même les types d'application 13 peuvent par exemple comprendre : • application à faible charge mentale : l'application comporte un affichage fixe, ou pas d'affichage du tout et/ou comporte de rares messages audio,

• application à charge mentale moyenne : l'application comporte un affichage à rafraîchissement lent et/ou nécessite de rares interactions de la part de l'utilisateur,

• application à charge mentale importante : l'application comporte un affichage à rafraîchissement fréquent (par exemple de type vidéo) et/ou nécessite de fréquentes interactions de la part de l'utilisateur (par exemple un jeu vidéo) et/ou comporte un affichage comprenant beaucoup de caractères par page. Selon un mode de réalisation, le moyen d'interface 8 de la station d'accueil 1 peut n'autoriser une application 3 de type « charge mentale importante » que lorsque les conditions de conduite 9 correspondent à « véhicule à l'arrêt ». De même une application 3 de type « charge mentale moyenne » peut n'être autorisée que lorsque les conditions de conduite 9 correspondent à « véhicule à l'arrêt » ou à « véhicule à faible vitesse ». Une application 3 de type « charge mentale faible » peut par contre être autorisée pour toutes les conditions de conduite 9 : « véhicule à l'arrêt », « véhicule à faible vitesse » ou même « véhicule roulant ».

Le dispositif 4 d'analyse et de classement d'une application 3 de terminal mobile 2, est ainsi en charge de déterminer pour une application 3 un type d'application 13, à l'attention de la station d'accueil 1 , aux fins pour ladite station d'accueil 1 de prendre une décision d'autorisation ou non de ladite application 3.

Pour cela le dispositif 4 peut comprendre un moyen d'analyse 10 et un moyen de classement 1 1 (cf. figure 2). Le moyen d'analyse 10 est apte à analyser le flux de données 7 échangé entre l'application 3 et la station d'accueil 1. Le moyen de classement 1 1 exploite les résultats du moyen d'analyse 1 1 et détermine un type d'application 13.

Le moyen d'analyse 10 analyse le flux de données 7 et extrait de cette analyse des paramètres 15-19 caractéristiques de ce flux de données 7.

Ces paramètres 15-19 sont choisis en fonction de leur pertinence pour déterminer une charge mentale occasionnée par l'application 3. Ils peuvent comprendre de manière non exhaustive :

• une vitesse de rafraîchissement des données 15 : un tel paramètre comprend typiquement un volume ou une fréquence de rafraîchissement des données image à afficher,

· une taille de zone d'affichage 16 : un tel paramètre comprend typiquement l'étendue spatiale utilisée pour les données image, • une vitesse des interactions utilisateur 17 : un tel paramètre mesure par exemple une quantité ou une fréquence des interactions utilisateur nécessaires au fonctionnement de l'application 3,

• une densité de texte dans les images à afficher 18 : un tel paramètre peut être déterminé, par exemple, à partir du nombre et/ou de la taille des caractères typographiques contenus dans les images.

• une caractéristique audio 19 : un tel paramètre comprend typiquement un volume ou une fréquence de rafraîchissement des données audio à restituer.

Le moyen d'analyse 10 transmet ensuite au moyen de classement 11 ces paramètres 15-19. Le moyen de classement 11 analyse, par exemple au moyen de règles 12, les valeurs desdits paramètres 15-19, et détermine un type d'application 13.

Les règles 12 sont préétablies et stockées dans une base de règles, accessible au moyen de classement 11. Une règle 12 peut typiquement être de la forme :

<Préambule>

Si

«Condition 1>

<Paramètre>

la vitesse de rafraîchissement des données (paramètre 15)

<Relation>

est supérieure à

<Valeur>

x images/sec, et

<Condition 2>

<Paramètre>

la vitesse des interactions utilisateurs (paramètre 17)

<Relation>

est supérieure à

<Valeurs>

y actions/sec, et

<Condition 3>

<Paramètre>

la taille de la zone d'affichage (paramètre 16)

<Relation>

est comprise dans l'intervalle

<Valeurs>

[z%, z'%] en % de surface totale <Résultat>

alors le type d'application est {TYPE}

Muni de ces règles 12, le moyen de classement 11 vérifie celles qui s'appliquent aux valeurs des paramètres 15-19 reçues du moyen d'analyse 10 et détermine un type d'application 13.

Compte tenu du type de problème à résoudre (recherche d'un résultat satisfaisant au mieux un jeu de règles) par le moyen de classement 1 1 , le moyen de classement 1 1 comprend avantageusement un moteur à logique floue ou encore un moteur à réseau neuronal, ces deux technologies étant particulièrement adaptées.

Selon un mode de réalisation du moyen de classement 1 1 , ce dernier peut subsidiairement déterminer un degré de certitude 14 indicatif de la pertinence avec laquelle le type d'application 13 est déterminé. Ce degré de certitude 14 peut permettre à la station d'accueil 1 d'affiner ou de fiabiliser sa prise de décision dans le cas où la station d'accueil utilise aussi une information de type d'application transmise par l'application elle-même.

Il convient de limiter l'accès d'une application 3 aux moyens d'interface 8 de la station d'accueil 1 en fonction du type d'application 13 et des conditions de conduite 9.

Cependant, compte tenu du principe du dispositif d'analyse et de classement 4, qui nécessite l'analyse d'un flux de données 7 d'une application 3 en cours de fonctionnement, il convient d'exécuter ladite application 3 afin de disposer du flux de données 7 que l'application 3 occasionne et de pouvoir l'analyser. Pour cela l'application 3 à tester est a priori autorisée à utiliser les moyens d'interface 8 de la station d'accueil 1. Ceci permet l'analyse par le dispositif 4 du flux de données 7. Ceci permet, suffisamment rapidement pour ne pas être dangereux, au dispositif 4 de déterminer le type d'application 13 et à la station d'accueil 1 , le cas échéant, d'interdire l'accès à l'application 3.

Selon un autre mode de réalisation il est encore possible d'exécuter l'application 3 en arrière-plan, sans lui autoriser un accès au moyen d'interface 8. Ceci permet, pour certaines applications 3 d'obtenir un flux de données indicatif 7 et donc de déterminer un type d'application 13 permettant à la station d'accueil de décider ou non d'autoriser l'application 3. Cependant une telle exécution en arrière-plan n'est pas applicable à toutes les applications 3 et n'est pas indicative, par exemple, pour une application nécessitant une interaction utilisateur.