La présente invention concerne la commande de l'embrayage d'un véhicule, notamment automobile. En particulier, l'invention concerne le pédalier de commande d ' embrayage .

L'embrayage d'un véhicule automobile, qui est généralement placé à côté de la boîte de vitesses, est souvent commandé par un dispositif à câble. Le câble de commande est lui-même actionné par un pédalier de commande d'embrayage, qui permet à l'utilisateur de débrayer. Quand l'utilisateur appuie sur la pédale, il exerce une traction sur le câble qui éloigne l'une de l'autre les surfaces frottantes de l'embrayage, pour débrayer. Quand l'utilisateur relâche la pédale, les surfaces frottantes de l'embrayage sont remises en contact par des moyens de rappel de l'embrayage, pour embrayer. L'embrayage exerce alors une traction sur le câble de commande, qui a pour effet de relever la pédale d'embrayage jusqu'à sa position de repos.

Le pédalier de commande de l'embrayage est parfois équipé d'un détecteur de position de la pédale, qui peut être par exemple un contacteur qui est activé ou désactivé en fonction de la position de la pédale, pour indiquer au calculateur de bord du véhicule si l'embrayage est embrayé ou débrayé.

Par ailleurs, le pédalier peut être équipé d'un dispositif de pré-charge qui empêche le déplacement de la pédale au delà de sa position de repos permettant d'embrayer. En agissant sur la pédale, quand elle est en position de repos, dans le sens contraire à son sens de déplacement de sa position actionnée vers sa position de repos, ce dispositif de pré-charge permet que le câble de commande soit correctement tendu en permanence. Il assure ainsi une bonne qualité de contact de la chaîne de commande d'embrayage. Au cours du fonctionnement du véhicule, les garnitures formant les surfaces frottantes de l'embrayage s'usent. Cette usure rend nécessaire, pour embrayer, un déplacement plus important des surfaces frottantes. L'embrayage exerce donc une traction plus importante sur le câble de commande, et relève plus la pédale d'embrayage dans sa position de repos.

Au-delà d'une certaine hauteur, le déplacement de la position de repos de la pédale d'embrayage, lié à l'usure des garnitures de l'embrayage, n'est plus souhaitable. Le pédalier est donc généralement équipé d'un dispositif formant butée haute, destiné à limiter la remontée de la pédale en l'absence d'action de l'utilisateur. Quand l'usure des garnitures est telle que la pédale en position haute est en appui contre cette butée haute, l'embrayage patine, ce qui oblige l'utilisateur à faire changer ses garnitures ou à faire effectuer un réglage du système d'embrayage.

Chacune des trois fonctions, de détecteur de position, de pré-charge et de butée haute, est assurée par un dispositif comprenant plusieurs pièces, fixé sur le pédalier à un endroit différent.

La mise en place de ces différents dispositifs nécessite la présence de multiples points de fixation sur la pédale, sur le socle de pédalier et/ou sur la caisse du véhicule, ce qui rend plus complexe la fabrication de ceux-ci. Ces différents dispositifs causent également un encombrement relativement important autour du pédalier. Par ailleurs, il est nécessaire de prévoir les moyens pour rendre accessible chacun de ces dispositifs, notamment afin d'assurer leur maintenance ou leur réglage. Enfin, chacun de ces dispositifs nécessite un temps de montage et un réglage différent en fonction du véhicule .

La présence de ces dispositifs liés au pédalier d'embrayage complique donc la conception de ce pédalier et rend plus coûteuse sa fabrication et son installation. La présente invention a pour objectif de pallier à ces inconvénients de l'art antérieur.

Plus précisément, la présente invention a pour objectif de fournir un pédalier d'embrayage d'un véhicule qui soit simple à concevoir, à fabriquer et à mettre en place dans le véhicule.

Un autre objectif de l'invention est de fournir un tel pédalier qui permette une commande fiable, précise et efficace de l'embrayage du véhicule.

Ces objectifs, ainsi que d'autres qui apparaîtront plus clairement par la suite, sont atteints à l'aide d'un dispositif de contrôle d'une pédale d'embrayage pour un véhicule, notamment automobile, la pédale étant mobile par rapport à un socle de pédalier, entre une position haute de repos correspondant à la position embrayée de l'embrayage et une position basse actionnée correspondant à une position débrayée de l'embrayage, le dispositif de contrôle comprenant un support solidaire de la pédale et un support solidaire du socle de pédalier, et comprenant, placés entre le support solidaire de la pédale et le support solidaire du socle de pédalier:

- des moyens de détection de la présence de la pédale dans ou à proximité de sa position de repos ;

- des moyens de rappel s 'opposant au déplacement de la pédale vers le haut au delà de sa position de repos ; et

- des moyens de limitation de la hauteur de la pédale .

Avantageusement, les moyens de détection de la présence de la pédale dans sa position de repos sont constitués par un capteur à bouton poussoir fixé sur le support solidaire du socle de pédalier, sur lequel agit un élément d'appui porté par le support solidaire de la pédale, quand la pédale est dans ou à proximité de sa position de repos.

Avantageusement, l'élément d'appui est constitué par une tête d'appui d'une tige coulissante par rapport au support solidaire de la pédale, entre une position de butée dans laquelle la tête d'appui est relativement proche du support solidaire de la pédale et une position relâchée dans laquelle la tête d'appui est relativement éloignée du support solidaire de la pédale.

Avantageusement, lesdits moyens de rappel s 'opposant au déplacement vers le haut de la pédale au delà de sa position de repos, sont constitués par un ressort poussant la tige vers sa position relâchée.

Avantageusement, ledit ressort est un ressort hélicoïdal de compression placé entre la tête d'appui de la tige et le support solidaire de la pédale.

Avantageusement, le déplacement de la pédale vers sa position de repos, quand la tête d'appui est en appui contre le bouton poussoir et/ou contre un élément du support solidaire du socle de pédalier, entraine le coulissement du support solidaire de la pédale le long de la tige en tendant le ressort, vers la position de butée de la tige.

Avantageusement, les moyens de limitation de la hauteur de la pédale sont constitués par une butée limitant le coulissement du support solidaire de la pédale le long de la tige, dans la position de butée de la tige.

Avantageusement, ladite butée est formée par une entretoise placée sur la tige.

Avantageusement, la distance entre la tête d'appui et le support solidaire de la pédale, dans la position relâchée de la tige, est réglable par un écrou vissé sur une portion filetée de la tige.

L'invention concerne également un pédalier d'embrayage pour un véhicule, notamment automobile, comprenant un dispositif de contrôle tel que décrit ci- dessus, et un véhicule automobile comprenant un tel pédalier d'embrayage.

D'autres buts, avantages et caractéristiques de l'invention apparaîtront plus clairement dans la description qui suit d'un mode de réalisation préféré, non limitatif de l'objet et de la portée de la présente demande de brevet, accompagnée de dessins dans lesquels :

la figure 1 montre un pédalier d'embrayage, montrant le socle de pédalier, la pédale, et un dispositif de contrôle de la pédale ;

- la figure 2 est une vue de coupe du dispositif de contrôle de pédale d'embrayage mis en œuvre sur le pédalier de la figure 1, dans une première position de la pédale ;

- la figure 3 est une vue de coupe du dispositif de contrôle de pédale d'embrayage de la figure 2, dans une deuxième position de la pédale ; et

- la figure 4 est une vue de coupe du dispositif de contrôle de pédale d'embrayage de la figure 2, dans une troisième position de la pédale.

La figure 1 montre un socle de pédalier 1, destiné à être fixé à la caisse du véhicule automobile, qui porte une pédale d'embrayage 2 qui est liée au socle de pédalier 1 par un axe de rotation 3 formant une liaison pivot .

La pédale d'embrayage 2 porte à l'une de ses extrémités un patin d'appui 21 sur lequel peut agir le pied de l'utilisateur pour abaisser la pédale, et à sa seconde extrémité, un point de fixation 22 à un câble de commande de l'embrayage. L'action de l'utilisateur sur le patin 21 fait tourner la pédale 2 par rapport au socle de pédalier 1, depuis sa position haute de repos jusqu'à une position basse actionnée, en déplaçant le point de fixation 22 du câble de commande, ce qui entraîne une traction sur ce câble de commande, actionnant le débrayage .

A l'inverse, quand l'utilisateur relâche sa pression sur le patin 21, l'embrayage est rappelé par des moyens de rappel jusqu'à sa position embrayée, ce qui exerce une traction sur le câble de commande. Ce câble relève alors la pédale d'embrayage jusqu'à sa position haute de repos, qui est atteinte quand l'embrayage est embrayé .

Il est à noter que la position haute de repos de la pédale d'embrayage est définie comme la position de la pédale quand l'embrayage est embrayé. Cette position peut varier au cours de la vie de l'embrayage, notamment en fonction de l'usure des garnitures de frottement de 1 ' embrayage .

Selon l'invention, un dispositif de contrôle de la pédale d'embrayage est placé entre un support 11 solidaire du socle de pédalier 1 et un support 23 solidaire de la pédale 2. Ce dispositif est représenté en vue de coupe dans trois positions différentes, sur les figures 2 à 4.

Le support 23 est fixé par soudage sur la pédale d'embrayage 2, et comprend une branche s 'étendant sensiblement perpendiculairement à la direction longitudinale de la pédale. Cette branche du support 23 présente un trou dans lequel une tige 4 est montée de façon à être coulissante.

Cette tige 4 porte, à l'une de ses extrémités, une tête d'appui 41 qui peut être en forme de disque, de demi-sphère ou de surface évolutive, de diamètre supérieur à celui du corps de la tige. La partie d'extrémité de la tige 4 opposée à la tête d'appui 41 est filetée. Un écrou 5 est vissé sur cette partie d'extrémité, de telle sorte que la tige 4 présente la tête d'appui 41 de l'un des côtés du support 23, et 1 'écrou 5 de l'autre côté du support 23.

Un ressort hélicoïdal de compression 6 est placé autour du corps de la tige 4, en appui, à l'une de ses extrémités, contre la tête d'appui 41 et, à l'autre de ses extrémités, contre le support 23 solidaire de la pédale 2. Ce ressort 6 tend donc à éloigner la tête d'appui 41 du support 23, et à maintenir l' écrou 5 en appui contre ce support 23. Il est à noter que des ressorts de type différents, par exemple des ressorts de traction ou des ressorts de torsion, pourrait être mis en œuvre pour assurer les mêmes fonctions, dans d'autres modes de réalisation de l'invention.

Le socle de pédalier 1 comporte un support de capteur 11 dans lequel est assemblé un capteur 7 de présence de la pédale dans, ou à proximité de, sa position de repos. Ce capteur comporte, comme le représente la figure 2, un bouton poussoir 72. Il est relié par une connectique non représentée au système de calcul du véhicule, auquel il transmet des informations concernant la position de la pédale d'embrayage 2.

Quand la pédale 2 est actionnée, l'utilisateur appuyant vers le bas sur le patin d'appui 21, la tige 4 est entraînée par le support 23 solidaire de la pédale. Comme le montre la figure 2, il n'est alors pas en contact avec le capteur 7 ni avec le support de capteur 11. Dans cette position, le ressort 6 éloigne la tête d'appui 41 du support 23, et l'écrou 5 est en appui contre ce support 23. Aucun élément n'appuyant sur le bouton poussoir 72 du capteur 7, ce bouton poussoir est dans sa position de repos, de telle sorte que le capteur 7 transmet au calculateur du véhicule un signal indiquant que la pédale d'embrayage est actionnée.

Quand l'utilisateur relâche la pédale 2, la traction du câble de commande d'embrayage la ramène vers sa position haute de repos. Ce déplacement de la pédale 2 entraîne un déplacement de la tige 4 rapprochant la tête d'appui 41 du bouton poussoir 72 du capteur 7. La tête d'appui 41 entre alors en contact avec le bouton poussoir 72 et le repousse, comme le représente la figure 3. Cette tête d'appui 41 entre également en contact avec des éléments d'arrêt 110 du support de capteur 11, qui bloquent le déplacement de la tige 4 par rapport au support de capteur 11.

La pédale 2 poursuivant son déplacement vers sa position de repos, en entraînant le support 23, ce support se déplace alors le long de la tige 4 en comprimant le ressort 6. Ce ressort 6 est en effet moins puissant que les moyens de rappel de l'embrayage qui, tirant sur le câble de commande, entraînent la pédale 2 vers sa position haute de repos. Le support 23 s'éloigne alors de l'écrou 5.

Ce mouvement de la pédale 2 se poursuit jusqu'à ce que le câble de commande cesse d'entraîner la pédale, l'embrayage étant en prise. La pédale 2 est alors dans sa position haute de repos.

Dans cette position, le ressort 6 exerce une pré ^¬ charge de la pédale 2 en la poussant vers le bas. Ce ressort 6 n'est pas assez puissant pour repousser la pédale 2, mais il permet d'empêcher son déplacement vers le haut au-delà de sa position de repos, et de maintenir tendu le câble de commande reliant la pédale à l'embrayage. Cette pré-charge assure donc une bonne qualité de contact de la chaîne de commande d'embrayage, sans jeu dans la chaîne de commande en partant de la pédale jusqu'à la commande interne de l'embrayage.

L'usure des garnitures formant les surfaces frottantes de l'embrayage cause un déplacement progressif, vers le haut de la position haute de repos de la pédale 2. Dans le dispositif de contrôle de la pédale, ce déplacement se traduit par une plus grande course du support 23 le long de la tige 4, en comprimant plus le ressort 6.

Quand l'usure dépasse une certaine limite, le support 23 entre en butée, quand la pédale est en position haute, contre une entretoise 8 placée autour de la tige 4, sous le ressort 6. Cette position est représentée par la figure 4. La présence de cette entretoise 8 bloque le déplacement du support 23 vers la tête d'appui 41, ce qui bloque le déplacement vers le haut de la pédale. L 'entretoise, en limitant le déplacement de la pédale vers sa position de repos, empêche un retour de l'embrayage à une position embrayée correcte. Le patinage de l'embrayage survenant incite alors l'utilisateur à faire changer les garnitures ou à faire effectuer un réglage du système d'embrayage.

Il est à noter que, dans d'autres modes de réalisation possibles de l'invention, la présence de l'entretoise 8 n'est pas indispensable. Il est ainsi possible, par exemple, que le ressort lui-même, quand la compression rend ses spires jointives, bloque le déplacement de la pédale et assure la fonction de butée limitant la hauteur de la pédale.

Quand l'utilisateur appuie sur le patin 21 de la pédale 2, alors qu'elle est dans sa position haute de repos, le support 23 coulisse de nouveau le long de la tige 4 vers l'écrou 5 puis entre en contact avec cet écrou 5, comme le représente la figure 3. La pédale 2 poursuivant son mouvement vers sa position basse actionnée, le support 23 entraîne alors la tige 4 dans son mouvement, en l'éloignant du capteur 7 comme le représente la figure 2. La tête d'appui 41 n'exerce alors plus de pression sur le bouton poussoir 72 qui revient dans sa position relâchée, le capteur 7 transmettant alors au calculateur du véhicule l'information que la pédale d'embrayage est actionnée.

Le dispositif de contrôle de la pédale d'embrayage, selon l'invention permet d'assurer trois fonctions distinctes, en ne nécessitant qu'une liaison au pédalier et une liaison à la pédale. Ainsi, ce système constitue un détecteur de position de la pédale, le bouton poussoir 72 du capteur 7 étant enfoncé quand la pédale est dans ou a proximité de sa position de repos, et relâché quand la pédale est actionnée. Par ailleurs, il assure, grâce au ressort 6, une pré-charge de la pédale, qui garantie une bonne qualité de contact de la chaîne d'embrayage. Enfin, il assure également une limitation de la hauteur de la pédale .

Chacune de ces trois fonctions était, dans l'art antérieur, réalisée séparément, et nécessitait le soudage d'un support sur la pédale et d'un support sur le socle de pédalier. Le dispositif selon l'invention permet donc de remplacer trois supports soudés sur la pédale par un seul support, et trois supports soudés sur le socle de pédalier par un seul support.

Par ailleurs, un seul dispositif devant être monté sur le pédalier au lieu des trois devant être montés dans l'art antérieur, le montage de ce pédalier est simplifié. La logistique lors du montage est également simplifiée, moins de pièces différentes étant nécessaire pour le montage du pédalier. Enfin, ce dispositif présente un encombrement réduit par rapport aux trois dispositifs distincts mis en œuvre dans l'art antérieur.

Le réglage de la position de l'écrou 5 sur la portion d'extrémité filetée de la tige 4, par simple vissage, permet d'ajuster la position exacte de la pédale quand le bouton poussoir 72 est enfoncé. La position de la pédale quand le support 23 vient en butée contre 1 'entretoise 8 peut être ajustée en choisissant une entretoise 8 de la longueur souhaitée. Enfin, les paramètres de la pré-charge de la pédale d'embrayage 2 peuvent être modifiés facilement, notamment en choisissant les caractéristiques souhaitées pour le ressort 6.

Les paramètres des trois fonctions réalisées par le dispositif de contrôle selon l'invention peuvent donc être ajustés facilement. Par ailleurs, d'autres types de réglage peuvent être mis en œuvre facilement par l'homme du métier dans ce dispositif.