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Patent Searching and Data


Title:
DEVICE FOR CUTTING AN OPHTHALMIC LENS
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2014/135761
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to a device (1) for cutting an ophthalmic lens (L1) to be mounted onto a spectacle frame, comprising: means (10) for locking and rotating the ophthalmic lens about a locking axis (A1); a tool holder which supports at least one first tool (60) rotatable about a rotational axis (A2) and a second tool (80) rotatable about a finishing axis (A6) and which has a spacing mobility (ESC) for the spacing apart thereof from the locking axis, a shifting mobility (TRA) for the axial positioning thereof along the locking axis, and a pivoting mobility (PIV) for adjusting the orientation of the rotational axis relative to the locking axis; and means for controlling the three mobilities of the tool holder. According to the invention, said rotational and finishing axes are separate from one another.

Inventors:
NAUCHE MICHEL (FR)
GEYSELS LAURENT (FR)
Application Number:
PCT/FR2014/050406
Publication Date:
September 12, 2014
Filing Date:
February 25, 2014
Export Citation:
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Assignee:
ESSILOR INT (FR)
International Classes:
B24B47/22; B24B9/14
Foreign References:
FR2906746A12008-04-11
FR2852878A12004-10-01
EP1679153A12006-07-12
EP1679153A12006-07-12
Attorney, Agent or Firm:
CHAUVIN, Vincent et al. (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1 . Dispositif de détourage (1 ) d'une lentille ophtalmique (L1 ) à monter sur une monture de lunettes, comportant :

- des moyens de blocage et d'entraînement (10) en rotation de la lentille ophtalmique (L1 ) autour d'un axe de blocage (A1 ),

- un porte-outil (50) qui embarque un premier outil (60) rotatif autour d'un axe de rotation (A2) et un second outil (80) rotatif autour d'un axe de finition (A6) et qui est mobile par rapport auxdits moyens de blocage et d'entraînement (10) suivant trois mobilités, dont :

- une mobilité d'écartement (RES) pour régler l'écartement radial desdits premier et second outils (60, 80) à l'axe de blocage (A1 ),

- une mobilité de décalage (TRA) pour régler la position axiale desdits premier et second outils (60, 80) par rapport auxdits moyens de blocage et d'entraînement (10) suivant l'axe de blocage (A1 ), et

- une mobilité de pivotement (PIV) autour d'un axe de pivotement (A4) transversal ou orthogonal à l'axe de blocage (A1 ), pour régler l'orientation desdits axes de rotation (A2) et de finition (A6) par rapport audit axe de blocage (A1 ), et

- des moyens de pilotage des trois mobilités du porte-outil (50) par rapport aux moyens de blocage et d'entraînement (10),

caractérisé en ce que lesdits axes de rotation (A2) et de finition (A6) sont distincts.

2. Dispositif de détourage (1 ) selon la revendication précédente, dans lequel, le premier outil (60) présentant un diamètre extérieur (D1 ) supérieur au diamètre extérieur (D2) du second outil (80), les projections des surfaces de travail desdits premier et second outils (60, 80) dans un plan orthogonal à l'axe de finition (A6) sont au moins en partie disjointes.

3. Dispositif de détourage (1 ) selon l'une des revendications 1 et 2, dans lequel lesdits axes de rotation (A2) et de finition (A6) sont parallèles entre eux.

4. Dispositif de détourage (1 ) selon l'une des revendications 1 et 2, dans lequel lesdits axes de rotation (A2) et de finition (A6) sont inclinés l'un par rapport à l'autre.

5. Dispositif de détourage (1 ) selon l'une des revendications précédentes, dans lequel lesdits premier et second outils (60, 80) sont entraînés en rotation respectivement autour de l'axe de rotation (A2) et de l'axe de finition (A6) par un unique moteur, à des vitesses de rotation différentes.

6. Dispositif de détourage (1 ) selon l'une des revendications précédentes, dans lequel ledit premier outil (60) comporte au moins une meule d'ébauche (61 , 64).

7. Dispositif de détourage (1 ) selon l'une des revendications précédentes, dans lequel ledit premier outil (60) comporte au moins une meule de finition (62, 63).

8. Dispositif de détourage (1 ) selon l'une des revendications précédentes, dans lequel ledit second outil (80) comporte une meule de rainage (82) et/ou une meule de chanfreinage et/ou un foret de perçage (81 ) et/ou une fraise de découpe.

9. Dispositif de détourage (1 ) selon l'une des revendications précédentes, dans lequel le porte-outil (50) et les moyens de blocage et d'entraînement (10) sont montés mobiles sur un même élément de châssis (2).

10. Dispositif de détourage (1 ) selon l'une des revendications précédentes, dans lequel ladite mobilité d'écartement (RES) est obtenu par une mobilité de pivotement (ESC) desdits moyens de blocage et d'entraînement (10) par rapport à un élément de châssis (2), autour d'un axe d'escamotage (A3) parallèle à l'axe de blocage (A1 ).

1 1 . Dispositif de détourage (1 ) selon l'une des revendications précédentes, dans lequel la mobilité de décalage (TRA) est une mobilité de translation dudit porte-outil (50) par rapport à un élément de châssis (2), suivant un axe de transfert (A5) parallèle à l'axe de blocage (A1 ).

12. Dispositif de détourage (1 ) selon l'une des revendications précédentes, dans lequel le porte-outil (50) embarque également des moyens de mesure (70) de la géométrie de la lentille ophtalmique (L1 ), et dans lequel les moyens de pilotage sont adaptés à sélectionner les moyens de mesure (70) ou l'un desdits premier et second outils (60, 80), en pilotant la mobilité de pivotement (PIV) du porte-outil (50) par rapport aux moyens de blocage et d'entraînement (10) de manière à placer lesdits moyens de mesure (70) ou l'un desdits premier et second outils (60, 80) en position pour mesurer ou usiner ladite lentille ophtalmique (L1 ).

13. Dispositif de détourage (1 ) selon la revendication précédente, dans lequel lesdits moyens de mesure (70) comportent un palpeur (71 ) qui est équipé d'un embout de palpage (72) adapté à venir en appui contre l'une au moins des faces optiques de la lentille ophtalmique (L1 ).

14. Procédé de pilotage des mobilités d'un porte-outil (50) par rapport à des moyens de blocage et d'entraînement (10) d'un dispositif d'usinage (1 ) selon l'une des revendications 12 et 13, comportant des étapes de :

- sélection d'un premier bec (73) du palpeur (71 ) en pilotant la mobilité de pivotement (PIV) et de translation (TRA), de manière à placer ce premier bec (73) en regard d'une première face optique de la lentille ophtalmique (L1 ),

- mesure de la géométrie d'un premier contour situé sur ladite première face optique, en pilotant en coordination la mobilité de rotation (ENT) des moyens de blocage et d'entraînement (10) et la mobilité d'écartement (RES) du porte-outil (50),

- sélection d'un second bec (74) du palpeur (71 ) en pilotant la mobilité de pivotement (PIV) et de translation (TRA), de manière à placer ce second bec (74) en regard d'une seconde face optique de la lentille ophtalmique (L1 ),

- mesure de la géométrie d'un second contour situé sur ladite seconde face optique, en pilotant en coordination la mobilité de rotation (ENT) des moyens de blocage et d'entraînement (10) et la mobilité d'écartement (RES) du porte-outil (50),

- sélection de l'un desdits premier et second outil (60, 80) en pilotant la mobilité de pivotement (PIV), de manière à placer cet outil (60, 80) en regard de la tranche de la lentille ophtalmique (L1 ),

- détourage de la lentille ophtalmique (L1 ) en pilotant en coordination la mobilité de rotation (ENT) des moyens de blocage et d'entraînement (10) et les mobilités d'écartement (RES) et de décalage (TRA) du porte-outil (50).

15. Procédé de pilotage selon la revendication précédente, dans lequel, au cours de l'étape de détourage, on pilote la mobilité de pivotement (PIV) et de translation (TRA) du porte-outil (50) en fonction des géométries mesurées desdits deux contours.

Description:
DISPOSITIF DE DETOURAGE DE LENTILLES OPHTALMIQUES

DOMAINE TECHNIQUE AUQUEL SE RAPPORTE L'INVENTION La présente invention concerne de manière générale le détourage d'une lentille ophtalmique en vue de son montage sur une monture de lunettes.

Elle concerne plus particulièrement un dispositif de détourage comportant :

- des moyens de blocage et d'entraînement en rotation de la lentille ophtalmique autour d'un axe de blocage,

- un porte-outil qui embarque un premier outil rotatif autour d'un axe de rotation et un second outil rotatif autour d'un axe de finition et qui est mobile par rapport auxdits moyens de blocage et d'entraînement suivant trois mobilités, dont :

- une mobilité d'écartement pour régler l'écartement radial desdits premier et second outils à l'axe de blocage,

- une mobilité de décalage pour régler la position axiale desdits premier et second outils par rapport auxdits moyens de blocage et d'entraînement suivant l'axe de blocage, et

- une mobilité de pivotement autour d'un axe de pivotement transversal ou orthogonal à l'axe de blocage, pour régler l'orientation desdits axes de rotation et de finition par rapport audit axe de blocage, et

- des moyens de pilotage des trois mobilités du porte-outil par rapport aux moyens de blocage et d'entraînement.

Elle concerne également un procédé d'utilisation d'un tel dispositif de détourage.

ARRIERE-PLAN TECHNOLOGIQUE

On connaît du document EP 1 679 153 un dispositif de détourage du type précité, dans lequel les moyens de serrage et d'entraînement en rotation de la lentille comprennent deux arbres coaxiaux agencés pour enserrer la lentille ophtalmique.

Le dispositif de détourage décrit dans ce document comporte un train de meules d'ébauche et de biseautage de la lentille ainsi que deux tiges de palpage respectivement adaptées à venir au contact des faces optiques avant et arrière de la lentille afin d'en mesurer la géométrie.

Le train de meules et les deux tiges de palpage sont pour cela chacun équipés de moyens de motorisation et de moyens de mesure qui leurs sont propres.

Dans ce document, le porte-outil du dispositif de détourage comporte un support flanqué, d'un côté, d'une meule de rainage (le « premier outil ») et, de l'autre, d'un foret de perçage (le « second outil »). Ces deux outils de finition sont alors sélectionnâmes en faisant pivoter le support de 180 degrés autour de l'axe de pivotement à l'aide de moyens de motorisation qui lui sont propres.

Un inconvénient de ce dispositif est qu'il comporte un nombre important de moyens de motorisation, au détriment de son coût de fabrication et d'assemblage ainsi que de son encombrement.

L'inconvénient majeur de ce dispositif est que le porte-outil présente un encombrement tel qu'il ne permet pas de rapprocher autant que souhaité la meule de rainage et le foret de perçage des arbres de serrage de la lentille ophtalmique. De ce fait, lorsque la lentille présente une hauteur réduite, il peut s'avérer impossible de rainer la lentille sur l'ensemble de son contour ou de la percer, le porte-outil venant au contact des arbres de serrage.

La demanderesse a par ailleurs constaté que, quand bien même elle réduirait l'encombrement de ce porte-outils, il ne serait pas possible de rapprocher autant que souhaité le foret de perçage des arbres de serrage de la lentille. En effet, le diamètre de la meule de rainage étant supérieur à celui du foret de perçage, il peut arriver que la meule de rainage vienne au contact des arbres de serrage avant que le foret de perçage n'atteigne la position souhaitée.

OBJET DE L'INVENTION

Afin de remédier à l'inconvénient précité de l'état de la technique, la présente invention propose un nouveau dispositif de détourage, dans lequel les premier et second outils sont positionnés différemment.

Plus particulièrement, on propose selon l'invention un dispositif de détourage tel que défini dans l'introduction, dans lequel lesdits axes de rotation et de finition sont distincts.

Ainsi, grâce à l'invention, les premier et second outils sont positionnés l'un par rapport à l'autre de telle manière que lorsqu'un outil est sélectionné pour usiner la lentille, l'autre outil ne vient pas interférer avec les arbres de serrage de la lentille, ce qui permet d'usiner la lentille au plus près de ses arbres de serrage.

Avantageusement, le porte-outil embarque également des moyens de mesure de la géométrie de la lentille ophtalmique, et les moyens de pilotage sont adaptés à sélectionner les moyens de mesure ou l'un desdits premier et second outils, en pilotant la mobilité de pivotement du porte-outil par rapport aux moyens de blocage et d'entraînement de manière à placer lesdits moyens de mesure ou l'un desdits premier et second outils en position pour mesurer ou usiner ladite lentille ophtalmique.

Ainsi, les moyens de motorisation du porte-outil permettent non seulement de positionner les outils en regard de la lentille ophtalmique afin de la détourer, mais également de placer les moyens de mesure en regard de la lentille afin d'en mesurer la géométrie.

Cette architecture, qui réduit le nombre de motorisations utilisées, présente donc l'avantage d'être moins onéreuse et moins encombrante.

D'autres caractéristiques avantageuses et non limitatives du dispositif de détourage conforme à l'invention sont les suivantes :

- le premier outil présentant un diamètre extérieur supérieur au diamètre extérieur du second outil, les projections des surfaces de travail desdits premier et second outils dans un plan orthogonal à l'axe de finition sont au moins en partie disjointes ;

- lesdits axes de rotation et de finition sont parallèles entre eux ; - lesdits axes de rotation et de finition sont inclinés l'un par rapport à l'autre ;

- lesdits premier et second outils sont entraînés en rotation respectivement autour de l'axe de rotation et de l'axe de finition par un unique moteur, à des vitesses de rotation différentes ;

- ledit premier outil comporte au moins une meule d'ébauche ;

- ledit premier outil comporte au moins une meule de finition ;

- ledit second outil comporte une meule de rainage et/ou une meule de chanfreinage et/ou un foret de perçage et/ou une fraise de découpe ;

- le porte-outil et les moyens de blocage et d'entraînement sont montés mobiles sur un même élément de châssis ;

- ladite mobilité d'écartement est obtenu par une mobilité de pivotement desdits moyens de blocage et d'entraînement par rapport à un élément de châssis, autour d'un axe d'escamotage parallèle à l'axe de blocage ;

- la mobilité de décalage est une mobilité de translation dudit porte-outil par rapport à un élément de châssis, suivant un axe de transfert parallèle à l'axe de blocage ; et

- lesdits moyens de mesure comportent un palpeur qui est équipé d'un embout de palpage adapté à venir en appui contre l'une au moins des faces optiques de la lentille ophtalmique.

L'invention concerne également un procédé de pilotage des mobilités d'un porte-outil par rapport à des moyens de blocage et d'entraînement d'un dispositif d'usinage tel que précité, comportant des étapes de :

- sélection d'un premier bec du palpeur en pilotant la mobilité de pivotement et de translation, de manière à placer ce premier bec en regard d'une première face optique de la lentille ophtalmique,

- mesure de la géométrie d'un premier contour situé sur ladite première face optique, en pilotant en coordination la mobilité de rotation des moyens de blocage et d'entraînement et la mobilité d'écartement du porte-outil,

- sélection d'un second bec du palpeur en pilotant la mobilité de pivotement et de translation, de manière à placer ce second bec en regard d'une seconde face optique de la lentille ophtalmique,

- mesure de la géométrie d'un second contour situé sur ladite seconde face optique, en pilotant en coordination la mobilité de rotation des moyens de blocage et d'entraînement et la mobilité d'écartement du porte-outil,

- sélection de l'un desdits premier et second outil en pilotant la mobilité de pivotement, de manière à placer cet outil en regard de la tranche de la lentille ophtalmique,

- détourage de la lentille ophtalmique en pilotant en coordination la mobilité de rotation des moyens de blocage et d'entraînement et les mobilités d'écartement et de décalage du porte-outil.

Avantageusement, au cours de l'étape de détourage, on pilote la mobilité de pivotement et de translation du porte-outil en fonction des géométries mesurées desdits deux contours.

DESCRIPTION DÉTAILLÉE D'UN EXEMPLE DE RÉALISATION

La description qui va suivre en regard des dessins annexés, donnés à titre d'exemples non limitatifs, fera bien comprendre en quoi consiste l'invention et comment elle peut être réalisée.

Sur les dessins annexés : - la figure 1 est un schéma illustrant les différentes mobilités des composants du dispositif de détourage selon l'invention,

- les figures 2 et 3 sont des vues schématiques en perspective du dispositif de détourage de la figure 1 , représenté sans son châssis inférieur, sous deux angles différents,

- les figures 4 et 5 sont des vues de détail du palpeur et des outils d'usinage du dispositif de détourage de la figure 1 ,

- les figures 6A et 7A sont des vues schématiques de deux modes de réalisation du porte-outil du dispositif de détourage de la figure 1 ,

- les figures 6B et 7B sont des vues en plan des projections des surfaces de travail des outils des porte-outils des figures 6A et 7A,

- les figures 8A et 8B sont des vues schématiques du moteur principal et des deux outils du porte-outil du dispositif de détourage de la figure 1 ,

- les figures 9A et 9B sont des vues schématiques du palpeur du dispositif de détourage de la figure 1 , en appui contre l'une et l'autre des deux faces optiques d'une lentille ophtalmique, et

- la figure 10 est une vue schématique d'une variante de réalisation du palpeur du dispositif de détourage de la figure 1 , en appui contre la tranche d'une lentille ophtalmique.

Sur la figure 1 , on a représenté très schématiquement un dispositif de détourage 1 selon l'invention.

Le dispositif de détourage selon l'invention pourrait être réalisé sous la forme de différentes machines de découpage ou d'enlèvement de matière aptes à modifier le contour initial d'une lentille ophtalmique L1 pour l'adapter à celui d'un entourage d'une monture de lunettes sélectionnée.

Ici, tel qu'il est représenté sur la figure 1 , le dispositif de détourage est constitué par une meuleuse 1 automatique, communément dite numérique.

Cette meuleuse comporte en l'espèce :

- un châssis inférieur fixe (non représenté),

- un châssis supérieur 2 qui délimite avec le châssis inférieur un logement d'accueil des différents composants de la meuleuse et qui est monté pivotant sur le châssis inférieur pour laisser accès à ces différents éléments,

- des moyens de blocage et d'entraînement en rotation 10 de la lentille ophtalmique L1 autour d'un axe de blocage A1 , en pratique un axe horizontal, - un porte-outil 50 qui embarque au moins un outil 60 calé en rotation autour d'un axe de rotation A2, ainsi que des moyens de mesure 70 de la géométrie de la lentille ophtalmique L1 , et

- des moyens de pilotage en position de ces différents éléments. Ici, les moyens de blocage et d'entraînement en rotation 10 ainsi que le porte-outil 50 sont montés sur le châssis supérieur 2, ce qui facilite l'accès à ces éléments pour y installer une lentille ophtalmique à détourer ou pour réparer la meuleuse.

Moyens de blocage et d'entraînement en rotation

Tels que représentés sur la figure 1 , les moyens de blocage et d'entraînement en rotation 10 de la lentille ophtalmique L1 comportent une bascule 1 1 qui est montée mobile en rotation sur le châssis supérieur 2 autour d'un axe d'escamotage A3 parallèle à l'axe de blocage A1 . Cette mobilité de la bascule 1 1 est appelée mobilité d'escamotage ESC. Elle permet de rapprocher ou d'éloigner la lentille ophtalmique L1 du porte-outil 50.

Les moyens de blocage et d'entraînement en rotation 10 comportent également deux arbres 12, 13 alignés l'un avec l'autre suivant l'axe de blocage A1 , et qui sont montés mobiles en rotation autour de cet axe de blocage A1 . Cette mobilité des arbres 12, 13 est appelée mobilité d'entraînement ENT. Elle permet de présenter n'importe quel point du champ de la lentille ophtalmique L1 en regard du porte-outil 50.

Un premier des deux arbres 12 est fixe en translation suivant l'axe de blocage A1 tandis que le second de ces deux arbres 13 est au contraire monté mobile en translation suivant l'axe de blocage A1 par rapport au premier arbre 12. Cette mobilité de l'arbre 13 est appelée mobilité de serrage SER. Elle permet de réaliser le serrage en compression axiale et le blocage de la lentille ophtalmique L1 entre ces deux arbres 12, 13.

Concrètement, dans le mode de réalisation de la meuleuse 1 représenté sur les figures 2 et 3, l'architecture des moyens de blocage et d'entraînement en rotation 10 est la suivante.

Le châssis supérieur 2 porte un arbre principal 3, d'axe confondu avec l'axe d'escamotage A3, sur lequel est montée la bascule 1 1 .

Comme le montre bien la figure 3, cette bascule 1 1 comporte deux piliers 14, 15 parallèles, qui sont montés mobiles en rotation sur l'arbre principal 3 autour de l'axe d'escamotage A3, pour réaliser la mobilité d'escamotage ESC.

Les deux arbres 12, 13 sont alors montés mobiles en rotation sur ces deux piliers 14, 15 pour réaliser la mobilité d'entraînement ENT en rotation de la lentille autour de l'axe de blocage A1 . Ces piliers 14, 15 logent intérieurement des moyens de motorisation synchronisés, pour actionner cette mobilité d'entraînement ENT.

L'un des deux piliers 14, 15 est par ailleurs monté coulissant sur l'arbre principal 3 suivant l'axe A3 pour réaliser la mobilité de serrage SER en compression axiale de la lentille ophtalmique L1 entre les deux arbres 12, 13. Un vérin 16 est alors prévu entre ces deux piliers 14, 15 pour actionner cette mobilité de serrage SER et pour assurer un parallélisme parfait des piliers 14, 15.

La bascule 1 1 est par ailleurs flanquée d'une biellette 17 dont une extrémité est fixée à l'un des piliers 14 et dont l'autre extrémité porte une noix taraudée (non visible sur les figures).

La noix taraudée est articulée sur la biellette 17 pour pivoter autour d'un axe A8 parallèle à l'axe de blocage A1 . Elle est en prise à vissage avec une tige filetée 5 qui est entraînée en rotation par un moteur 4. Ce moteur 4 est lui-même monté mobile en rotation sur le châssis supérieur 2 autour d'un axe A9 parallèle à l'axe de blocage A1 .

Ainsi, lorsque le moteur 4 commande la rotation de la tige filetée 5, la noix taraudée se translate sur la tige filetée 5 selon une mobilité de restitution RES. De cette manière, ce système de vis-écrou à billes provoque le basculement de l'ensemble de la bascule 1 1 suivant la mobilité d'escamotage ESC.

Porte-outil

Tel qu'il est représenté schématiquement sur la figure 1 , le porte-outil 50 comporte un module multifonction 51 qui est monté mobile sur le châssis supérieur 2 suivant une mobilité de translation et une mobilité de rotation.

Sa mobilité de translation, appelée mobilité de transfert TRA, permet au module multifonction 51 de se déplacer suivant un axe de transfert A5 parallèle à l'axe de blocage A1 afin de régler la position axiale du porte-outil 50 le long de l'axe de blocage A1 .

Sa mobilité de rotation, appelée mobilité de pivotement PIV, permet au module multifonction 51 de pivoter autour d'un axe de pivotement A4 perpendiculaire à l'axe de blocage A1 afin de présenter l'une ou l'autre de ses faces en regard de la lentille ophtalmique L1 maintenue entre les deux arbres 12, 13.

Concrètement, dans le mode de réalisation de la meuleuse 1 représenté sur les figures 2 et 3, l'architecture du porte-outil 50 est la suivante.

Comme le montre la figure 3, le châssis supérieur 2 porte deux arbres 8 d'axes parallèles à l'axe de transfert A5, sur lesquels est monté un coulisseau 90 qui supporte le module multifonction 51 .

Le module multifonction 51 du porte-outil 50 présente une forme massive, globalement parallélépipédique avec une face supérieure tournée vers le coulisseau 90, une face inférieure opposée, et quatre faces latérales.

Le coulisseau 90, qui présente ici une forme parallélépipédique, présente deux puits traversant engagés sur les deux arbres 8 pour réaliser la mobilité de transfert TRA du module multifonction 51 sur le châssis supérieur 2 suivant l'axe de transfert A5. Un moteur 9A fixé au châssis supérieur 2 est prévu pour entraîner en rotation une vis-écrou à billes 9B qui est en prise avec un alésage taraudé prévu dans le coulisseau 90, afin d'actionner cette mobilité de transfert TRA.

Le module multifonction 51 porte en saillie de sa face supérieure un arbre 52 qui est engagé au travers d'un alésage prévu dans le coulisseau 90, pour réaliser la mobilité de pivotement PIV du module multifonction 51 par rapport au châssis supérieur 2 autour de l'axe de pivotement A4. Un moteur 6 fixé au coulisseau 90 entraîne en rotation une vis sans fin 7 qui est en prise avec un pignon 53 fixé à l'extrémité supérieure de l'arbre 52, afin d'actionner cette mobilité de pivotement PIV.

Outils et moyens de mesure

Comme le montre la figure 1 , le module multifonction 51 du porte-outil 50 porte deux outils 60, 80 et, ici, des moyens de mesure 70 de la lentille ophtalmique L1 .

Comme le montre la figure 6, le premier outil est ici une meule 60 et le second outil est un accessoire de finition 80. L'accessoire de finition 80 présente un diamètre extérieur maximum D2 qui est inférieur au diamètre extérieur maximum D1 de la meule 60.

Selon l'invention, la meule 60 est montée rotative sur le module multifonction 51 autour d'un axe de rotation A2 qui est distinct de l'axe de finition A6 autour duquel l'accessoire de finition 80 est monté rotatif. Préférentiellement, les projections P60, P80 des surfaces de travail de la meule 60 et de l'accessoire de finition 80 dans un plan de projection orthogonal à l'axe de finition A6 sont au moins en partie disjointes.

De cette manière, lorsque l'accessoire de finition 80 se rapproche de la lentille L1 pour l'usiner, à proximité immédiate des deux arbres 12, 13 de serrage de cette lentille, la meule 60 reste à distance de ces deux arbres 12, 13.

En l'espèce, comme le montrent les figures 1 et 6A, les axes de rotation A2 et de finition A6 sont parallèles entre eux et, comme le montre la figure 6B, les projections P60, P80 des surfaces de travail de ces outils dans le plan de projection sont entièrement disjointes.

On pourrait en variante prévoir que la projection P80 de l'accessoire de finition 80 soit partiellement recouverte par la projection P60 de la meule 60. Toutefois, pour que ce recouvrement ne soit pas complet, les diamètres D1 , D2 des outils et l'entraxe E1 entre les axes de rotation A2 et de finition A6 devront être choisis de telle manière que :

D1 < D2 + 2.E1

Encore en variante, comme le montre la figure 7A, on pourrait prévoir que les axes de rotation A2 et de finition A6 soient inclinés l'un par rapport à l'autre.

Dans cette variante, on préférera que ces deux axes de rotation A2 et de finition A6 ne soient pas coplanaires.

Telles que représentées sur la figure 7B, les projections P60, P80 des surfaces de travail de ces outils dans le plan de projection sont entièrement disjointes. Il pourrait bien entendu en être autrement, pour autant que la projection P80 de l'accessoire de finition 80 soit seulement partiellement recouverte par la projection P60 de la meule 60.

Ici, pour qu'il n'y ait pas recouvrement complet, on préférera que la meule 60 ne coupe pas l'axe de finition A6.

Tel que représenté schématiquement sur la figure 1 , le module multifonction 51 du porte-outil 50 ne comporte qu'une meule 60 cylindrique.

En pratique, comme le montre bien la figure 5, elle comporte plutôt un train de meules 60 montées coaxialement sur un même axe, chaque meule étant utilisée pour une opération d'usinage spécifique de la lentille ophtalmique L1 .

Ce train de meules 60 est ici monté pivotant autour de l'axe de meule A2 (qui est orthogonal à l'axe de pivotement A4) et est dûment entraîné en rotation autour de cet axe par un moteur 57 logé à l'intérieur du module multifonction 51 .

Le train de meules 60 comporte ici deux meules d'ébauche 61 , 64 de même forme cylindrique de révolution autour de l'axe de meule A2, qui permettent d'ébaucher la lentille ophtalmique L1 c'est-à-dire de ramener son contour initial circulaire à un contour intermédiaire proche du contour final désiré. Ces deux meules d'ébauche 61 , 64 présentent des grains différents, optimisés pour usiner des lentilles réalisées dans des matériaux différents.

Le train de meules 60 comporte ici également au moins une meule de finition (pour biseauter et/ou polir et/ou rainurer la lentille).

Les meules de finition se distinguent des meules d'ébauche notamment par leurs grains (inférieur à 100 microns), qui est beaucoup plus faible que celui des meules d'ébauche (de l'ordre de 150 à 500 microns).

Elle comporte plus précisément ici deux meules de biseautage 62, 63, de même forme de révolution autour de l'axe de meule A2, qui présentent chacune une gorge de biseautage en forme de dièdre. Ces deux meules permettent de réaliser une nervure d'emboîtement (ou « biseau ») le long de la tranche de la lentille, pour permettre son emboîtement dans un cercle d'une monture de lunettes cerclées. Ces deux meules de biseautage 62, 63 présentent des grains différents, optimisés pour usiner des lentilles réalisées dans des matériaux différents.

L'accessoire de finition 80 est quant à lui plus précisément représenté sur la figure 4.

Il est supporté par un mandrin 84 qui est monté pivotant autour de l'axe de finition A6 (orthogonal à l'axe de pivotement A4) et qui est dûment entraîné en rotation par un moteur 57 logé à l'intérieur du module multifonction 51 .

L'accessoire de finition 80 comporte en particulier une meulette de chanfreinage 83, une meulette de rainage 82 et un foret de perçage 81 .

La meulette de chanfreinage 83 présente une partie centrale cylindrique de révolution autour de l'axe de finition A6, flanquée de deux parties latérales coniques également de révolution autour de l'axe de finition A6. Ces parties latérales coniques sont conformées pour usiner les arêtes vives de la lentille ophtalmique L1 .

La meulette de rainage 82 présente une forme de disque de faible épaisseur. Elle est conformée pour réaliser une rainure d'emboîtement le long de la tranche de la lentille ophtalmique L1 , pour permettre son emboîtement dans une arcade d'une monture de lunettes semi-cerclées.

Le foret de perçage 81 est quant à lui adapté à réaliser des trous de perçage dans la lentille ophtalmique, pour permettre son montage sur une monture de lunettes sans-cercle.

En variante, on pourrait prévoir de remplacer ce foret de perçage par une fraise de découpe adaptée à détourer la lentille en pleine matière (par découpe plutôt que par enlèvement de matière).

On pourrait encore en variante prévoir sur le module multifonction 51 un foret de perçage et une fraise de découpe.

La mobilité de pivotement PIV du module multifonction 51 permet alors d'incliner ces différents outils 60, 81 , 82, 83 avec un angle variable par rapport à la lentille ophtalmique L1 , ce qui permet notamment d'incliner la nervure d'emboîtement le long du champ de la lentille ou de percer la lentille selon un axe normal au plan tangent à la face avant de la lentille au point de perçage.

Ici, comme le montrent les figures 8A et 8B, la meule 60 et l'accessoire de finition 80 sont entraînés en rotation autour de leurs axes de rotation A2 et de finition A6 par un même et unique moteur 57, à des vitesses de rotation différentes.

Ces vitesses de rotation sont choisies en fonction notamment du matériau de la lentille L1 à usiner et du matériau de l'outil utilisé à cet effet.

Ici, le moteur 57 entraîne, d'une part, la meule 60 au moyen d'un premier mécanisme de transmission 56, et, d'autre part, l'accessoire de finition 80 au moyen d'un second mécanisme de transmission 58. Tels que représentés sur les figures 8A et 8B, il s'agit ici de mécanismes de transmission par courroie, mais il pourrait bien entendu en être autrement. Il pourrait par exemple s'agir de mécanisme de transmission par pignons.

Tandis que le premier mécanisme de transmission 56 est un mécanisme à transmission de couple continu (c'est-à-dire non-débrayable), le second mécanisme de transmission 58 est un mécanisme à transmission de couple débrayable.

De cette manière, il est possible, lors du détourage de la lentille L1 par la meule 60, de débrayer l'accessoire de finition 80, ce qui permet de préserver les roulements et les joints associés à cet accessoire de finition 80. Pour cela, il est ici prévu que le second mécanisme de transmission 58 comporte une roue libre. Ainsi, lorsqu'on souhaite utiliser la meule 60, on pilote le moteur 57 de manière que son arbre de sortie tourne dans un premier sens et n'entraîne en rotation que la meule (figure 8A). Au contraire, lorsqu'on souhaite utiliser l'accessoire de finition 80, on pilote le moteur 57 de manière que son arbre de sortie tourne dans le sens opposé et entraîne en rotation la meule 60 et l'accessoire de finition 80 (figure 8B). Ce système peu onéreux s'avère particulièrement fiable.

En variante, on pourrait prévoir que les deux mécanismes de transmission soient débrayables, par exemple en prévoyant une roue libre dans chacun d'entre eux. De cette manière, lorsque l'arbre de sortie du moteur tournerait dans un sens, il n'entraînerait en rotation que la meule et, lorsqu'il tournerait dans le sens opposé, il n'entraînerait en rotation que l'accessoire de finition.

Les moyens de mesure 70, qui permettent d'acquérir les coordonnées tridimensionnelles de points situés sur au moins l'une des faces optiques de la lentille ophtalmique L1 , sont quant à eux plus particulièrement représentés sur la figure 5.

Ils sont ici conçus pour permettre de relever les coordonnées tridimensionnelles d'une pluralité de points caractéristiques de la forme du contour final (selon lequel on souhaite détourer la lentille) sur chacune des deux faces optiques de la lentille ophtalmique L1 .

Ici, ces moyens de mesure sont des moyens de palpage, qui sont donc adaptés à venir au contact de différents points de la lentille ophtalmique pour en relever les coordonnées tridimensionnelles.

En variante, on pourrait bien entendu prévoir que ces moyens de mesure soient adaptés à réaliser des mesures télémétriques sur la lentille ophtalmique L1 , c'est-à-dire sans contact, par exemple par télémétrie laser.

Comme le montrent les figures 4 et 5, ces moyens de mesure 70 comportent ici une tige support 71 qui s'étend en longueur suivant un axe A7 parallèle aux axes de rotation A2 et de finition A6, et qui est équipé d'un embout de palpage 72 adapté à venir en appui contre l'une ou l'autre des faces optiques de la lentille ophtalmique L1 .

Tel que représenté sur la figure 5, cet embout de palpage 72 comporte à cet effet deux becs 73, 74 identiques qui pointent dans des directions symétriques par rapport à l'axe A7 en formant un angle obtus, et qui sont ainsi respectivement agencés pour palper l'une et l'autre des deux faces optiques de la lentille ophtalmique L1 .

Telle que représentée sur les figures 9A et 9B, la tige support 71 est montée quasi-fixe sur le module multifonction 51 du porte-outil 50.

Elle présente seulement une mobilité en rotation autour d'une position neutre, d'amplitude réduite (de l'ordre de 1 degré de part et d'autre de cette position neutre). Des moyens de rappel 75 (ici des ressorts) sont prévus de part et d'autre de la tige support 71 pour la rappeler en position neutre.

Alors, pour que les moyens de pilotage de la meuleuse 1 puissent déceler un contact entre la lentille ophtalmique L1 et l'un des becs 73, 74 de l'embout de palpage, il est prévu un capteur de position 76 situé en face de l'extrémité interne de la tige support 71 , apte à détecter tout mouvement de cette tige support 71 .

Compte-tenu de la raideur des ressorts 75, ce capteur de position permet également de déterminer l'effort appliqué par l'embout de palpage 72 sur la lentille ophtalmique L1 .

Ainsi est-il possible de palper les faces optiques de la lentille ophtalmique L1 en appliquant sur cette dernière un effort réduit, pour éviter de la déformer et de fausser ainsi les mesures.

En variante, on pourrait également prévoir de monter la tige support fixe sur le module multifonction du porte-outil, et de placer une jauge de contrainte sur l'arbre autour duquel pivote ce module multifonction (selon la mobilité PIV). Ainsi, en détectant une torsion de cet arbre grâce à cette jauge de contrainte, les moyens de pilotage pourront déceler le contact de l'embout de palpage 72 sur la lentille ophtalmique L1 .

Encore en variante, comme le montre la figure 10, on pourrait envisager que ces moyens de mesure 70 soient adaptés à palper le champ de la lentille ophtalmique L1 , afin par exemple de déterminer la forme du contour de cette lentille et la position exacte de ce contour par rapport aux arbres 12, 13.

Dans cette variante, la tige support sera allongée selon l'axe A7, et présentera une extrémité coudée par rapport à cet axe A7, préférentiellement d'un angle égal à 45 degrés. De cette manière, le capteur de position 76 sera en mesure de détecter un contact de l'embout de palpage 72 aussi bien contre l'une des faces optiques de la lentille L1 que contre le champ de la lentille L1 .

Comme le montrent bien les figures 1 et 2, les moyens de mesure 70, l'accessoire de finition 80 et le train de meules 60 sont répartis sur le pourtour du module multifonction 51 du porte-outil 50.

Ainsi la mobilité de pivotement PIV du module multifonction 51 permet- elle de placer, selon la position angulaire de ce module multifonction 51 autour de l'axe de pivotement A4, un seul de ces différents éléments 60, 70, 80 en regard de la lentille ophtalmique L1 bloquée entre les deux arbres 12, 13.

Ici, l'accessoire de finition 80 et le train de meules 60 sont notamment situés à l'opposé l'un de l'autre par rapport à l'axe de pivotement A4, sur deux faces latérales opposées du module multifonction 51 . Les moyens de mesure 70 sont quant à eux situés sur une troisième face latérale du module multifonction 51 , entre l'accessoire de finition 80 et le train de meules 60.

Moyens de pilotage

Les moyens de pilotage sont conçus pour piloter en position les différentes mobilités de la meuleuse 1 .

Ils sont à cet effet implémentés sur une unité de pilotage électronique et/ou informatique logée dans le châssis supérieur 2.

Ils permettent en particulier de piloter :

- le vérin 16 pour le serrage en compression axiale de la lentille ophtalmique L1 entre les deux arbres 12, 13 suivant la mobilité de serrage SER ;

- les moteurs d'entraînement en rotation des deux arbres12, 13 suivant la mobilité d'entraînement ENT ;

- le moteur 4 d'entraînement en pivotement de la bascule 1 1 suivant la mobilité d'escamotage ESC ;

- le moteur 9A d'entraînement en translation du coulisseau 90 suivant la mobilité de transfert TRA ;

- le moteur 6 d'entraînement en pivotement du module multifonction 51 suivant la mobilité de pivotement PIV ;

- le moteur d'entraînement en rotation du train de meules 60 ;

- le moteur d'entraînement en rotation du mandrin 84.

Avantageusement, ces moyens de pilotage sont notamment agencés pour sélectionner les moyens de mesure 70 ou l'accessoire de finition 80 ou le train de meules 60 à la faveur du pivotement PIV du porte-outil 50. Autrement formulé, la mobilité de pivotement PIV est pilotée par les moyens de pilotage pour placer l'embout de palpage 72 ou l'accessoire de finition 80 ou le train de meules 60 en regard de la lentille afin que celui-ci puisse assurer sa fonction d'usinage ou de mesure.

Or, comme cela était exposé supra, cette mobilité de pivotement PIV était déjà nécessaire pour correctement orienter les outils 60, 81 , 82, 83 par rapport à la lentille ophtalmique L1 . On comprend donc ici que l'adjonction de la fonction de palpage de la lentille sur le module multifonction ne nécessite aucune motorisation supplémentaire.

L'unité de pilotage comprend également des moyens d'acquisition permettant de relever les positions des différents composants mobiles de la meuleuse 1 . Ces moyens d'acquisition permettent aussi de relever la valeur de l'effort exercé par l'embout de palpage 72 sur la lentille ophtalmique L1 .

La meuleuse 1 comporte enfin une interface Homme-Machine qui comprend ici un écran tactile. Cette interface Homme-Machine permet à l'utilisateur de saisir des valeurs numériques sur l'écran pour piloter en conséquence la meuleuse 1 .

Ces moyens de pilotage permettent alors, sous le contrôle de l'opticien, de mettre en œuvre quatre opérations de blocage, de palpage, d'ébauche et de finition de la lentille ophtalmique L1 .

Opération de blocage

Lors de l'opération de blocage, l'opticien se saisit d'une lentille ophtalmique L1 équipée d'un accessoire de blocage, puis il l'engage entre les deux arbres 12, 13 de la meuleuse 1 , en prenant soin de correctement placer ledit accessoire de blocage contre le nez de l'un des deux arbres 12, 13. Il commande ensuite, grâce à l'écran tactile qu'il a à sa disposition, le serrage axial de la lentille.

L'accessoire de blocage permet de positionner précisément la lentille ophtalmique L1 entre les deux bras 12, 13, de telle sorte que l'unité de pilotage de la meuleuse 1 puisse connaître la position exacte de cette lentille.

L'unité de pilotage peut ainsi déterminer précisément la position du contour final selon lequel la lentille doit être détourée, dans le référentiel de la meuleuse 1 . Opération de palpage

A ce stade, seule la forme tridimensionnelle de ce contour final est connue.

Or, pour les raisons qui seront exposées dans la suite de cet exposé, on souhaite connaître les formes tridimensionnelles des projetés de ce contour final sur chacune des deux faces optiques de la lentille ophtalmique L1 .

Il convient pour cela de palper les deux faces optiques de la lentille à l'aide des moyens de mesure.

L'opération de palpage consiste alors à palper successivement les deux faces optiques de la lentille ophtalmique L1 suivant le contour final, à l'aide des deux becs 73, 74 de l'embout de palpage 72.

Concrètement, l'unité de pilotage sélectionne alors un premier bec 73 de l'embout de palpage 72 en pilotant la mobilité de pivotement PIV et la mobilité de translation TRA du module multifonction 51 , de manière à placer ce premier bec 73 à hauteur d'une première des faces optiques de la lentille ophtalmique L1 .

Elle commande alors les mouvements d'escamotage ESC et d'entraînement ENT pour faire pivoter conjointement la bascule 1 1 et les arbres 12, 13 de manière que la première face optique de la lentille glisse sur le premier bec 73 le long du contour souhaité. Ces deux mouvements sont pilotés en coordination avec le mouvement de transfert TRA, en fonction de la position détectée de la tige support 71 , pour que le premier bec 73 exerce un effort réduit mais non nul sur la lentille ophtalmique L1 , ce qui assure à l'embout de palpage 72 de rester continuellement au contact de la lentille.

Lors de ce mouvement, l'unité de pilotage relève les coordonnées tridimensionnelles d'une pluralité de points caractéristiques de la forme du projeté du contour final sur la première face optique de la lentille.

L'unité de pilotage sélectionne ensuite le second bec 74 de l'embout de palpage 72 en pilotant la mobilité de pivotement PIV (sur environ 180 degrés) et la mobilité de translation TRA du module multifonction 51 , de manière à placer ce second bec 74 en regard de la seconde face optique de la lentille ophtalmique L1 .

Elle commande alors à nouveau les mouvements d'escamotage ESC, d'entraînement ENT et de transfert TRA pour relever les coordonnées tridimensionnelles d'une pluralité de points caractéristiques de la forme du projeté du contour final sur la seconde face optique de la lentille. Opération d'ébauche

Pour l'ébauche de la lentille ophtalmique L1 , on utilise l'une ou l'autre des deux meules d'ébauche 61 , 64, en fonction du matériau de la lentille à détourer, afin de réduire grossièrement le contour de la lentille à une forme intermédiaire qui est proche mais distincte de celle du contour final souhaité.

Concrètement, l'unité de pilotage sélectionne la meule d'ébauche 61 , 64 en pilotant la mobilité de pivotement PIV et la mobilité de translation TRA du module multifonction 51 , de manière à placer cette meule d'ébauche 61 , 64 en regard du champ de la lentille ophtalmique L1 .

Elle commande alors les mouvements d'escamotage ESC et d'entraînement ENT pour faire pivoter conjointement la bascule 1 1 et les arbres 12, 13 de manière à usiner la lentille ophtalmique L1 à la forme intermédiaire.

Opérations de finition

Les opérations de finition peuvent quant à elles être menées de différentes manières, selon que la lentille ophtalmique L1 est destinée à être montée sur une monture de lunettes cerclée, semi-cerclée, ou sans cercle.

Considérons tout d'abord le cas où la lentille ophtalmique L1 est destinée à être montée sur une monture de lunettes cerclée.

L'opération de finition consiste alors, au cours d'une première étape, à usiner une nervure d'emboîtement le long du champ de la lentille, puis, au cours d'une seconde étape, à chanfreiner les deux arêtes vives coupantes de la lentille.

Pour l'étape de biseautage, on utilise l'une ou l'autre des deux meules de biseautage 62, 63, en fonction du matériau de la lentille à détourer.

Concrètement, l'unité de pilotage sélectionne à cet effet la meule de biseautage 62, 63 en pilotant la mobilité de pivotement PIV et la mobilité de translation TRA du module multifonction 51 , de manière à placer cette meule de biseautage 62, 63 en regard du champ de la lentille ophtalmique L1 .

Elle commande ensuite les mouvements d'escamotage ESC et d'entraînement ENT pour faire pivoter conjointement la bascule 1 1 et les arbres 12, 13 de manière à usiner la nervure d'emboîtement selon le contour souhaité.

Ces deux mouvements ESC, ENT sont pilotés en coordination avec le mouvement de transfert TRA, de manière que la nervure d'emboîtement s'étende le long de la face optique avant de la lentille. Ce mouvement de transfert TRA est alors commandé compte tenu des coordonnées tridimensionnelles acquises des points caractéristiques de la forme du projeté du contour final sur la face optique avant de la lentille.

Ces deux mouvements ESC, ENT sont également pilotés en coordination avec le mouvement de pivotement PIV, de manière que la nervure d'emboîtement présente une inclinaison variable le long du champ de la lentille, fonction de la courbure de la lentille. Ce mouvement de pivotement PIV est alors commandé compte tenu des coordonnées tridimensionnelles acquises des points caractéristiques de la forme des projetés du contour final sur les deux faces optiques de la lentille.

Pour l'étape de chanfreinage, on utilise la meulette de chanfreinage 83.

Concrètement, l'unité de pilotage sélectionne l'une des deux parties coniques de la meulette de chanfreinage 83 en pilotant la mobilité de pivotement PIV et la mobilité de translation TRA du module multifonction 51 , de manière à placer cette partie conique de la meulette de chanfreinage 83 en regard de l'une des deux arêtes vives de la lentille ophtalmique L1 .

Elle commande alors les mouvements de transfert TRA, d'escamotage ESC et d'entraînement ENT pour casser cette arête vive le long de l'ensemble du contour de la lentille.

L'unité de pilotage sélectionne ensuite l'autre des deux parties coniques de la meulette de chanfreinage 83 en pilotant la mobilité de pivotement PIV et la mobilité de translation TRA du module multifonction 51 , de manière à placer cette autre partie conique de la meulette de chanfreinage 83 en regard de l'autre des arêtes vives de la lentille ophtalmique L1 .

Elle commande alors les mouvements de transfert TRA, d'escamotage ESC et d'entraînement ENT pour casser cette seconde arête vive le long de l'ensemble du contour de la lentille.

Ainsi la lentille ophtalmique est-elle prête à être montée dans l'un des entourages de la monture de lunettes cerclée sélectionnée.

Considérons maintenant le cas où la lentille ophtalmique L1 est destinée à être montée sur une monture de lunettes sans cercle.

L'opération de finition consiste alors, au cours d'une première étape, à usiner précisément le contour de la lentille à la forme souhaitée, puis, au cours d'une seconde étape, à chanfreiner les deux arêtes vives coupantes de la lentille, et enfin, au cours d'une troisième étape, à percer la lentille. Pour mettre en œuvre la première étape, on utilise les zones cylindriques de l'une ou l'autre des deux meules de biseautage 62, 63 (dont les grains sont plus fins que ceux des meules d'ébauche), en fonction du matériau de la lentille à détourer.

Concrètement, l'unité de pilotage sélectionne alors la meule de biseautage 62, 63 en pilotant la mobilité de pivotement PIV et la mobilité de translation TRA du module multifonction 51 , de manière à placer l'une des zones cylindrique de cette meule de biseautage 62, 63 en regard du champ de la lentille ophtalmique L1 .

En variante, si le train de meules comportait une meule glace, c'est-à- dire une meule cylindrique, l'unité de pilotage sélectionnerait alors cette meule glace en pilotant la mobilité de pivotement et la mobilité de translation du module multifonction, de manière à la placer en regard du champ de la lentille ophtalmique afin de l'utiliser.

L'unité de pilotage commande alors les mouvements d'escamotage ESC et d'entraînement ENT pour faire pivoter conjointement la bascule 1 1 et les arbres 12, 13 de manière à usiner précisément la lentille à la forme du contour souhaité.

Ces deux mouvements ESC, ENT sont également pilotés en coordination avec le mouvement de pivotement PIV, de manière que le champ de la lentille présente une inclinaison esthétique, fonction de la courbure de la lentille. Ce mouvement de pivotement PIV est alors commandé compte tenu des coordonnées tridimensionnelles acquises des points caractéristiques de la forme des projetés du contour final sur les deux faces optiques de la lentille.

La seconde étape de chanfreinage est mise en œuvre de la même manière que pour une lentille ophtalmique destinée à être montée sur une monture de lunettes cerclée. Elle ne sera donc pas ici redécrite.

Pour mettre en œuvre la troisième étape, on utilise le foret de perçage

81 .

L'unité de pilotage sélectionne alors ce foret de perçage 81 en pilotant la mobilité de pivotement PIV et la mobilité de translation TRA du module multifonction 51 , de manière à placer ce foret en regard d'un point de perçage préalablement repéré sur la face avant de la lentille ophtalmique L1 .

Elle commande également le mouvement de pivotement PIV afin d'incliner le foret de perçage de la manière souhaitée par rapport à la lentille ophtalmique L1 , selon un axe normal au plan tangent à la face avant de la lentille au point de perçage.

Elle commande ensuite les mouvements de transfert TRA, d'escamotage ESC et d'entraînement ENT pour percer la lentille suivant cet axe normal au plan tangent à la face avant de la lentille au point de perçage.

Ainsi la lentille ophtalmique est-elle prête à être montée sur les ergots de la monture de lunettes sans cercle sélectionnée.

Considérons enfin le cas où la lentille ophtalmique L1 est destinée à être montée sur une monture de lunettes semi-cerclée.

L'opération de finition consiste alors, au cours d'une première étape, à usiner précisément le contour de la lentille à la forme souhaitée, puis, au cours d'une seconde étape, à rainer le champ de la lentille, et enfin, au cours d'une troisième étape, à chanfreiner les deux arêtes vives coupantes de la lentille.

Les première et troisième étapes seront alors mises en œuvre de la même manière que pour une lentille ophtalmique destinée à être montée sur une monture de lunettes sans cercle. Elles ne seront donc pas ici redécrites.

Pour mettre en œuvre la seconde étape, on utilise la meulette de rainage 82 de manière à pouvoir usiner une rainure d'emboîtement en creux le long du champ de la lentille.

Concrètement, l'unité de pilotage sélectionne à cet effet la meulette de rainage 82 en pilotant la mobilité de pivotement PIV et la mobilité de translation TRA du module multifonction 51 , de manière à placer cette meulette de rainage 82 en regard du champ de la lentille ophtalmique L1 .

Elle commande alors les mouvements d'escamotage ESC et d'entraînement ENT pour faire pivoter conjointement la bascule 1 1 et les arbres 12, 13 de manière à rainer le champ de la lentille.

Ces deux mouvements ESC, ENT sont pilotés en coordination avec le mouvement de transfert TRA, de manière que la rainure d'emboîtement s'étende à une distance constante de la face optique avant de la lentille. Ce mouvement de transfert TRA est alors commandé compte tenu des coordonnées tridimensionnelles acquises des points caractéristiques de la forme du projeté du contour final sur la face optique avant de la lentille.

Ainsi la lentille ophtalmique est-elle prête à être engagée contre l'une des arcades de la monture de lunettes semi-cerclée sélectionnée, avant d'être maintenue contre celle-ci par un fil nylon prévu à cet effet.

Enfin, à l'issue de ces opérations de finition, la lentille ophtalmique L1 est extraite des arbres 12, 13 de la meuleuse 1 à l'aide de la mobilité de serrage SER qui permet d'écarter les deux arbres 12, 13 l'un de l'autre.

La présente invention n'est nullement limitée aux modes de réalisation décrits et représentés, mais l'homme du métier saura y apporter toute variante conforme à son esprit.

En particulier, on pourrait prévoir que la meuleuse présente une forme différente. Ainsi pourrait-elle être agencée de telle manière que l'axe de pivotement (A4) du porte-outil soit, non pas orthogonal, mais incliné par rapport à l'axe de blocage (A1 ).

On pourrait par ailleurs prévoir que le porte-outil supporte d'autre outils, tels que par exemple un outil de gravage, un couteau ou une fraise.