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Title:
DEVICE FOR EMULATING A BIMETALLIC STRIP, AND DEVICE FOR PROTECTING AN ELECTRICAL LINE FROM OVER-CURRENTS
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2020/016277
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to a device (EMU) for emulating a bimetallic strip, the emulating device (EMU) comprising a current sensor (CC) able to measure a line current (I P ) flowing through the emulating device (EMU), the emulating device (EMU) being able to deliver a value representative of a time-cumulative thermal state (Eth_n) reached at the time t, which value is called the cumulative thermal state (Eth_n), by recurrently adding a value representative of an initial thermal state (Eth_i), which value is called the initial thermal state (Eth_i), and a value representative of a current thermal state (Eth_on, Eth_off), which value is called the current thermal state (Eth_on, Eth_off), said state being determined depending on the line current (I P ).

Inventors:
ABDESSELAM FRANCIS (FR)
Application Number:
PCT/EP2019/069203
Publication Date:
January 23, 2020
Filing Date:
July 17, 2019
Export Citation:
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Assignee:
THALES SA (FR)
International Classes:
H02H3/08; G05B9/02; G05B17/02; G06G7/12; G06G7/16; G06G7/20; H02H3/093; H02H6/00; H02H7/22
Domestic Patent References:
WO1997004511A11997-02-06
Foreign References:
US20070014066A12007-01-18
FR2130210A11972-11-03
JP2005295738A2005-10-20
Attorney, Agent or Firm:
PRIORI, Enrico (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1. Dispositif d’émulation (EMU) d’un bilame, le dispositif d’émulation (EMU) comprenant un capteur de courant (CC) apte à mesurer un courant de ligne (IP) parcourant le dispositif d’émulation (EMU), le dispositif d’émulation (EMU) étant apte à fournir une valeur représentative d’un état thermique cumulé (Eth n) dans le temps t, appelée état thermique cumulé (Eth n), en additionnant par récurrence une valeur représentative d’un état thermique initial (Ethj), appelée état thermique initial (Ethj), et une valeur représentative d’un état thermique actuel (Eth-0n, Eth-0ff), appelée état thermique actuel (Eth-0n, Eth-0ff), déterminé en fonction du courant de ligne (IP).

2. Dispositif d’émulation (EMU) selon la revendication 1 , comprenant un opérateur d’élévation au carré (CAR) configuré pour élever au carré une valeur représentative du courant de ligne (IP) issue du capteur de courant (CC).

3. Dispositif d’émulation selon la revendication 2, la valeur représentative du courant de ligne (IP) étant une tension image (Vinc) du courant de ligne (IP), le dispositif d’émulation (EMU) comprenant au moins un circuit RC série (CIRC_RC), et comprenant au moins un condensateur (Cm) aux bornes duquel est mesurée l’état thermique cumulé (Eth-n), le circuit RC série (CIRC_RC) étant connecté à l’opérateur d’élévation au carré (CAR), l’état thermique initial (Ethj) étant déterminé par l’état de charge initiale du condensateur (Cm) à la fin d’un cycle de charge ou de décharge, l’état thermique actuel (Eth-0n, Eth-0ff) étant déterminé par l’évolution de l’état de charge du condensateur (Cm). 4. Dispositif d’émulation selon la revendication 3, l’opérateur d’élévation au carré (CAR) comprenant : - un comparateur (COMP1 ), configuré pour comparer la tension image (Vinc) avec un signal de rampe, et pour réinitialiser le signal de rampe périodique dès qu’il est égal à la tension image (Vinc), générant ainsi un signal de rampe à période variable (tramP) ayant, pour chaque période variable (tramp), une amplitude maximale égale à la tension image (Vinc) au même instant ;

- un intégrateur (INTG), connecté en sortie du comparateur (COMP1 ), et configuré pour intégrer chaque rampe du signal de rampe à période variable sur une durée égale à la période variable (tramp), générant ainsi un signal de rampe intégré, et pour fournir au circuit RC le signal de rampe intégré.

5. Dispositif d’émulation selon la revendication 4, comprenant une source de courant continu (SCC) apte à alimenter un condensateur de rampe (Cramp) avec un courant de rampe continu (iramp), le dispositif d’émulation (EMU) étant apte à réinitialiser le signal de rampe par une décharge commandée du condensateur de rampe (Cramp

6. Dispositif d’émulation selon l’une des revendications 3 à

5, comprenant un circuit de détection d’enveloppe (CDE), disposé entre l’opérateur d’élévation au carré (CAR) et le circuit RC série (CIRC_RC).

7. Dispositif d’émulation selon l’une des revendications 3 à

6, comprenant :

- un dispositif de comparaison (A03) de la tension image (Vinc) avec une tension de référence (Vref), le dispositif de comparaison (A03) étant apte à fournir un signal de différence (Div), représentant la différence entre la tension image (Vinc) et la tension de référence (Vref) ; et

- un premier diviseur de tension (DT1 ), couplé à un premier interrupteur (TR1 ) commandé par le signal de différence (Div), le premier diviseur de tension (DT1 ) étant configuré, lorsque le signal de différence (Div) est positif, pour diviser la tension image (Vinc) par un coefficient de réduction (k) prédéterminé.

8. Dispositif d’émulation selon la revendication 7, comprenant un deuxième diviseur de tension (DT2), couplé à un deuxième interrupteur (TR2) commandé par le signal de différence (Div), le deuxième diviseur de tension (DT2) étant configuré, lorsque le signal de différence (Div) est négatif, pour diviser la tension du signal fourni au circuit RC série par le carré du coefficient de réduction (k) prédéterminé.

9. Dispositif d’émulation selon la revendication 2, comprenant un composant numérique programmable configuré pour calculer l’état thermique actuel (Eth-0n, Eth-0ff) par la relation :

Où Eth on est la valeur de l’état thermique actuel lorsque le dispositif d’émulation (EMU) est alimenté par le courant de ligne (IP), où IP est la valeur représentative du courant de ligne (IP), t une constante de temps, et lth un courant thermique conventionnel du bilame émulé,

et par la relation :

Où Eth off est la valeur de l’état thermique actuel lorsque le dispositif d’émulation (EMU) n’est pas alimenté par le courant de ligne (IP),

où /Pest la valeur représentative du courant de ligne (IP) à l’instant où le dispositif d’émulation (EMU) n’est plus alimenté, t une constante de temps, et Ith un courant thermique conventionnel du bilame émulé.

10. Dispositif d’émulation selon la revendication 9, comprenant un compteur configuré pour déterminer le temps ( t) depuis l’instant où le dispositif d’émulation (EMU) n’est plus alimenté. 11. Dispositif d’émulation selon l’une des revendications 9 ou

10, le composant numérique programmable étant de type FPGA.

12. Dispositif de protection (PRO) d’une ligne électrique (LIG) vis-à-vis d’une surintensité du courant de ligne (IP), caractérisé en ce que le dispositif de protection (PRO) comprend :

- un dispositif d’émulation (EMU) selon l’une des revendications précédentes ;

- un comparateur d’état (COMP2), configuré pour comparer l’état thermique cumulé (Eth n) avec une valeur cible (E†h_cible) ,

- un dispositif de commutation (COM) configuré pour déconnecter la ligne électrique (LIG) si l’état thermique cumulé (Eth n) dépasse la valeur cible.

Description:
DISPOSITIF D’EMULATION D’UN BILAME, ET DISPOSITIF DE PROTECTION D’UNE LIGNE ELECTRIQUE VIS-A-VIS D’UNE

SURINTENSITE

L’invention se rapporte à un dispositif de protection thermique d’une ligne électrique. Elle s’applique en particulier, mais de façon non limitative, au domaine de l’aéronautique, et plus précisément à la protection thermique des câbles qui peuvent alimenter un groupe auxiliaire de puissance (utilisé par exemple lors des phases de roulage d’un aéronef).

Les lignes électriques subissent des échauffements principalement dus à la circulation du courant. Les échauffements peuvent créer des dommages sur la ligne électrique, par exemple un ramollissement du plastique entourant le câble électrique, voire un dégagement de fumée en cas de surchauffe intense. Il est nécessaire de prévoir des moyens de déconnexion des lignes électriques en cas de surchauffe afin de les protéger. La protection peut s’étendre à un circuit électrique connecté à la ligne électrique, tel que les générateurs, les lignes électriques de distribution d’énergie produite par les générateurs et les charges alimentées par les lignes. Les charges peuvent être de plusieurs types : les charges principalement résistives, par exemple mises en œuvre en avionique pour le chauffage ou le dégivrage, et les charges principalement inductives par exemple formée par les bobinages de machines tournantes.

Il est par exemple possible de protéger une ligne contre une surintensité au moyen d’un fusible dont le rôle est de déconnecter la ligne électrique lorsque le courant électrique circulant dans la ligne dépasse une intensité donnée pendant un temps donné. Les fusibles peuvent être temporisés, notamment pour autoriser le passage de courants importants pendant de courtes durées. Ceci est notamment nécessaire lors du démarrage de machines électriques, où un courant de forte intensité peut être requis. La protection par fusible est peu précise et nécessite un changement du fusible lorsque celui-ci a coupé le courant. Le fusible est principalement utilisé pour pallier des défaillances graves de type court circuit.

Afin d’éviter d’avoir à changer des fusibles, des disjoncteurs thermiques peuvent être mis en œuvre. Les disjoncteurs thermiques sont généralement équipés d’un bilame formé d’une poutre composite comprenant deux matériaux de coefficients de dilatation thermique différents. Lorsqu’un courant excessif traverse le bilame, celui-ci se déforme par effet Joule provoquant mécaniquement l’ouverture de la ligne. Par rapport au fusible, le disjoncteur thermique présente l’avantage de ne pas nécessiter son changement en cas de déclenchement. L’utilisation de l’effet Joule pour ouvrir la ligne tend à temporiser le déclenchement.

Cependant, la protection est, comme pour les fusibles, peu précise. De plus, les disjoncteurs à bilame ont une durée de vie assez faible. Typiquement, un tel disjoncteur supporte moins de 4000 manœuvres. De plus, un disjoncteur thermique ne peut pas être réarmé à distance et nécessite donc une intervention manuelle.

L’invention vise à pallier tout ou partie des problèmes cités plus haut en proposant un circuit fonctionnant à la façon d’un bilame et dont la durée de vie est accrue.

Un objet de l’invention est donc un dispositif d’émulation d’un bilame, le dispositif d’émulation comprenant un capteur de courant apte à mesurer un courant de ligne parcourant le dispositif d’émulation, le dispositif d’émulation étant apte à fournir une valeur représentative d’un état thermique cumulé dans le temps t, appelée état thermique cumulé, en additionnant par récurrence une valeur représentative d’un état thermique initial, appelée état thermique initial, et une valeur représentative d’un état thermique actuel, appelée état thermique actuel, déterminé en fonction du courant de ligne. Avantageusement, le dispositif d’émulation comprend un opérateur d’élévation au carré configuré pour élever au carré une valeur représentative du courant de ligne issue du capteur de courant.

Selon un premier mode de réalisation, le dispositif d’émulation comprend un composant numérique programmable configuré pour calculer l’état thermique actuel par la relation :

Où E th on est la valeur de l’état thermique actuel lorsque le dispositif d’émulation est alimenté par le courant de ligne, où I P est la valeur représentative du courant de ligne, t une constante de temps, et I th un courant thermique conventionnel du bilame émulé,

et par la relation :

Où E th off est la valeur de l’état thermique actuel lorsque le dispositif d’émulation n’est pas alimenté par le courant de ligne,

où I P est la valeur représentative du courant de ligne à l’instant où le dispositif d’émulation n’est plus alimenté, t une constante de temps, et I th un courant thermique conventionnel du bilame émulé.

Avantageusement, le dispositif d’émulation comprend un compteur configuré pour déterminer le temps depuis l’instant où le dispositif d’émulation n’est plus alimenté.

Avantageusement, le composant numérique programmable est de type FPGA. Selon un deuxième mode de réalisation, la valeur représentative du courant de ligne est une tension image du courant de ligne, le dispositif d’émulation comprenant au moins un circuit RC série, et comprenant au moins un condensateur aux bornes duquel est mesurée l’état thermique cumulé, le circuit RC série étant connecté à l’opérateur d’élévation au carré, l’état thermique initial étant déterminé par l’état de charge initiale du condensateur à la fin d’un cycle de charge ou de décharge, l’état thermique actuel étant déterminé par l’évolution de l’état de charge du condensateur.

Avantageusement, l’opérateur d’élévation au carré comprend :

- un comparateur, configuré pour comparer la tension image avec un signal de rampe, et pour réinitialiser le signal de rampe périodique dès qu’il est égal à la tension image, générant ainsi un signal de rampe à période variable ayant, pour chaque période variable, une amplitude maximale égale à la tension image au même instant ;

- un intégrateur, connecté en sortie du comparateur, et configuré pour intégrer chaque rampe du signal de rampe à période variable sur une durée égale à la période variable, générant ainsi un signal de rampe intégré, et pour fournir au circuit RC le signal de rampe intégré.

Avantageusement, le dispositif d’émulation comprend une source de courant continu apte à alimenter un condensateur de rampe avec un courant de rampe continu, le dispositif d’émulation étant apte à réinitialiser le signal de rampe par une décharge commandée du condensateur de rampe.

Avantageusement, le dispositif d’émulation comprend un circuit de détection d’enveloppe, disposé entre l’opérateur d’élévation au carré et le circuit RC série.

Avantageusement, le dispositif d’émulation comprend :

- un dispositif de comparaison de la tension image avec une tension de référence, le dispositif de comparaison étant apte à fournir un signal de différence, représentant la différence entre la tension image et la tension de référence ; et

- un premier diviseur de tension, couplé à un premier interrupteur commandé par le signal de différence, le premier diviseur de tension étant configuré, lorsque le signal de différence est positif, pour diviser la tension image par un coefficient de réduction prédéterminé.

Avantageusement, le dispositif d’émulation comprend un deuxième diviseur de tension, couplé à un deuxième interrupteur commandé par le signal de différence, le deuxième diviseur de tension étant configuré, lorsque le signal de différence est négatif, pour diviser la tension du signal fourni au circuit RC série par le carré du coefficient de réduction prédéterminé.

L’invention se rapporte également à un dispositif de protection d’une ligne électrique vis-à-vis d’une surintensité du courant de ligne, le dispositif de protection comprenant :

- un dispositif d’émulation précité ;

- un comparateur d’état, configuré pour comparer l’état thermique cumulé avec une valeur cible ;

- un dispositif de commutation configuré pour déconnecter la ligne électrique si l’état thermique cumulé dépasse la valeur cible.

D’autres caractéristiques, détails et avantages de l’invention ressortiront à la lecture de la description faite en référence aux dessins annexés donnés à titre d’exemple et qui représentent, respectivement :

la figure 1 , une illustration des niveaux sélectifs associés à la protection thermique d’une ligne de 25 Aeff, pour une application aéronautique ;

la figure 2, une représentation par blocs du dispositif de protection selon l’invention ; la figure 3, une représentation par blocs du dispositif d’émulation selon un mode de réalisation dit « analogique » ;

la figure 4, une représentation des différents composants analogiques du dispositif d’émulation selon l’invention ;

L’invention vise à émuler un bilame, à l’aide d’un dispositif d’émulation, qui reproduit le plus fidèlement possible le comportement d’un bilame. Le bilame à émuler est caractérisé par une courbe de déclenchement (également appelée courbe de trip). La courbe de déclenchement illustre, pour un temps donné, le courant maximal permanent que peut supporter le bilame, avant de s’ouvrir, par exemple pour déclencher la protection d’une ligne ou d’une charge à protéger. La ligne est dimensionnée en fonction de la charge à protéger (objectif de protection). La protection de la ligne est donc à l’image de la protection de la charge. Par courant maximal permanent, on entend soit un courant continu, soit un courant alternatif. Dans le cas d’un courant alternatif, la valeur du courant maximal permanent correspond à la valeur efficace.

La figure 1 illustre les niveaux sélectifs associés à la protection thermique d’une ligne de cuivre de type AWG16. Une telle ligne a, de façon standardisée, un diamètre de 1 ,29 millimètre. Ce type de ligne est couramment utilisé dans le domaine aéronautique, pour faire circuler un courant à destination d’une charge, par exemple un moteur électrique. Il est bien entendu que l’invention peut être mise en œuvre quelque soit la section de la ligne et quelque soit son matériau dès lors qu’elle est apte à conduire un courant électrique. La charge absorbe un courant d’appel (également appelé « inrush current »). Sur la figure 1 , le courant d’appel de la charge a une valeur pour un temps infini estimée à 25 Aeff. Pour un temps infini, la courbe de déclenchement fait apparaître le courant thermique conventionnel I th du bilame émulé. Il s’agit du courant maximal que peut véhiculer en permanence la ligne de cuivre sans échauffement excessif. La courbe de déclenchement du bilame doit donc se situer au- dessus de la courbe représentant le courant d’appel. Le courant thermique conventionnel l th doit être situé au-dessus de la valeur du courant d’appel (pour un temps infini : 30 Aeff dans l’exemple de la figure 1 ). Une redondance de protection peut également être mise en œuvre avec un fusible, en cas de défaillance du bilame. La courbe de fusion du fusible est donc située légèrement au-dessus de la courbe de déclenchement du bilame. En l’occurrence, la valeur infinie de la courbe de fusion du fusible est de 35 Aeff. La figure 1 représente également une courbe dite « no damage » (ou « sans endommagement »), et une courbe « smoke » (ou « dégagement de fumée »), propres à la ligne à protéger. Elle représente de même le modèle dit « i 2 t » pour un fusible, à savoir une modélisation du produit du carré du courant par le temps.

La courbe de déclenchement du bilame peut être modélisée par la relation dite du bilame :

I P est le courant de ligne de la ligne à protéger, et par exemple mesuré par un capteur de courant.

t est une constante de temps prédéterminée en fonction du courant d’appel imposé par la charge, notamment en phase initiale d’appel de courant, qui correspond au produit de la résistance thermique du composant à protéger par la capacité thermique du composant à protéger.

De la relation précédente, on en déduit que :

On définit un état thermique E th on , par la relation suivante : Si l’état thermique E th on est supérieur à 1 , on déduit des deux relations précédentes que le courant de ligne mesuré I P dépasse la courbe de déclenchement. A l’inverse, si l’état thermique E th on est inférieur à 1 , le courant mesuré I P est en-dessous de la courbe de déclenchement.

En l’absence de courant de ligne I P , l’état thermique est défini par la relation suivante :

Dans ce cas, dans la relation (2), I P est la valeur représentative du courant de ligne à l’instant où le dispositif d’émulation EMU n’est plus alimenté, à savoir juste avant une mise hors tension.

Les relations (1 ) et (2) permettent d’obtenir un état thermique normalisé (compris entre 0 et 1 ), à un instant donné, facilement exploitable. Le courant thermique conventionnel I th correspond au courant maximal que peut véhiculer en permanence la charge (ou la ligne, dont la protection est à l’image de la charge), à savoir lorsque t ® ¥.

On peut alors définir un état thermique cumulé E th n , qui correspond à l’état thermique du bilame émulé cumulé dans le temps.

L’état thermique cumulé E th n est obtenu en tenant compte d’un état thermique actuel (qui peut être l’état thermique E th on lorsque le dispositif d’émulation EMU est alimenté, ou l’état thermique E th off lorsque le dispositif d’émulation EMU n’est pas alimenté), et d’un état thermique initial

Par exemple, lors de la mise sous tension initiale d’un moteur électrique, un courant de ligne I P ayant une valeur particulièrement élevée peut être mesuré (régime dit transitoire). Puis, la valeur du courant de ligne I P peut baisser (régime dit établi). Lors du régime transitoire, la valeur de l’état thermique cumulé E th n est obtenue en additionnant la valeur de l’état thermique initial E th qui peut être éventuellement nulle, avec la valeur de l’état thermique actuel E th on lorsque le dispositif d’émulation EMU est alimenté. Lors du régime établi, la valeur de l’état thermique cumulé E th n est obtenue en additionnant la valeur de l’état thermique initial E th qui est égal à la valeur de l’état thermique cumulé E th n à la fin du régime transitoire, avec la valeur de l’état thermique actuel E th on lorsque le dispositif d’émulation EMU est alimenté. La valeur du courant de ligne I P est dans ce cas plus faible pour le régime établi que pour le régime transitoire.

La figure 2 illustre une représentation par blocs d’un dispositif de protection PRO intégrant un dispositif d’émulation EMU conforme à l’invention. La ligne électrique LIG à protéger peut être connectée à un circuit électrique CIRC. La valeur de l’état thermique cumulé E th n est calculée par le dispositif d’émulation EMU, à partir du courant de ligne I P mesuré par le capteur de courant CC. Un comparateur d’état COMP2 compare l’état thermique cumulé E th n avec une valeur cible E th ciMe. La valeur cible E th ciMe peut être définie manuellement en fonction de la ligne électrique LIG à protéger d’une potentielle surintensité. Le dispositif de protection PRO comprend également un dispositif de commutation COM, qui déconnecte la ligne LIG si le comparateur d’état COMP2 détecte que la valeur de l’état thermique cumulé E th n est supérieure à la valeur cible E th cible . Le dispositif de commutation COM peut prendre la forme d’un interrupteur commandé par la sortie du comparateur d’état COMP2. Le dispositif de commutation COM est passant tant que la valeur de l’état thermique cumulé E th n est inférieure à la valeur cible E th cible , et bloquant dans le cas contraire.

Dans un exemple de mise en œuvre de l’invention, le bilame émulé est soumis à une alternance de périodes où il est alimenté en courant (périodes d’échauffement), avec des périodes où il n’est pas alimenté en courant (périodes de refroidissement). On peut alors définir par récurrence la valeur l’état thermique cumulé E th n à la n eme période.

Le calcul d’une exponentielle étant particulièrement complexe en numérique, on peut effectuer, pour une mise en œuvre dans un circuit numérique, une approximation de calcul pour un temps t petit par rapport à la constante de temps t :

Et

Ainsi, pour une n eme période, la valeur l’état thermique cumulé E th n est déterminée par récurrence selon la relation suivante :

Eth off n-1 est la valeur de l’état thermique à la fin de la période précédente de mise hors tension Ei- E th on n est la valeur de l’état thermique à la fin de la période actuelle de mise sous tension T 2 . Les périodes de mise hors tension et de mise sous tension T 2 peuvent avoir des durées différentes, ou être égales pour un signal d’entrée alternatif. l P i l est la valeur du courant de ligne juste avant la mise hors tension, et l Pn la valeur du courant de ligne lors de la mise sous tension. Par valeur du courant, on entend la valeur efficace du courant. En particulier, pour un signal d’entrée alternatif, la valeur du courant de ligne l Pn l lors de la mise hors tension et la valeur du courant de ligne I P lors de la mise sous tension sont égales.

Selon un premier mode de réalisation, la relation de récurrence précitée peut être avantageusement mise en œuvre dans un circuit numérique programmable, par exemple un circuit FPGA (pour « Field- Programmable Gâte Array », réseau de portes programmables), un circuit ASIC (pour Application-Specific Integrated Circuit, circuit intégré propre à une application), ou encore un microcontrôleur.

Selon ce mode de réalisation, le dispositif d’émulation EMU, implémenté dans un circuit numérique programmable, comprend un opérateur d’élévation au carré. L’opérateur est programmé de façon numérique pour élever au carré une valeur représentative du courant de ligne l p issu du capteur de courant CC, conformément aux relations (1 ) et (2). L’opérateur peut être programmé pour élever la valeur représentative du courant de ligne l p à une puissance sensiblement différente de 2.

Dans le cas où le dispositif d’émulation n’est pas alimenté (source hors tension), il convient d’équiper le circuit numérique programmable d’un compteur. En effet, lorsque le circuit numérique programmable n’est pas alimenté, le compteur permet d’enregistrer la durée d’absence de courant de ligne. Cette durée peut ensuite être utilisée pour la détermination de l’état thermique initial E th

L’invention peut également, selon un deuxième mode de réalisation, être mise en œuvre dans un circuit analogique. Ce mode de réalisation ne fait pas appel à des composants numériques de type DSP, ASIC ou FPGA, et n’a donc pas à satisfaire le niveau d'exigence élevé de la norme RTCA DO-254 concernant les composants numériques embarqués dans les aéronefs. Pour cela, on utilise les relations (1 ) et (2) définies précédemment. Le circuit proposé implémente de façon analogique la fonction de mise au carré du courant de ligne I p , ainsi que les fonctions (1 - e ~ ) et

(e ~ ), implémentées respectivement pour les périodes de mise sous tension et pour les périodes de mise hors tension du bilame émulé.

La figure 3 illustre le circuit analogique selon l’invention, en représentation par blocs fonctionnels. Parallèlement à cette représentation par blocs, la figure 4 représente en détail les composants employés, de façon non limitative. Le courant de ligne I P , fourni par le capteur de courant CC, est transmis à un transformateur d’intensité Tl, afin de diviser la valeur du courant par un facteur prédéterminé Ns. Cet abaissement de l’intensité permet d’utiliser dans le circuit analogique des composants capables de traiter des intensités plus faibles. Par exemple, le transformateur d’intensité Tl peut être configuré pour passer d’une intensité de l’ordre de la centaine voire du millier d’Ampères, à une intensité de l’ordre de l’Ampère, en appliquant le rapport souhaité aux nombre de spires du primaire par rapport au nombre de spires du secondaire.

Les alternances négatives du courant de ligne I P abaissé sont ensuite redressées, par un redresseur double alternance RA. Le redresseur double alternance peut être conçu par exemple selon un montage en pont de diodes, comme illustré sur la figure 4. La sortie du redresseur double alternance RA est donc la valeur absolue du signal issu du transformateur d’intensité Tl.

Une résistance RES, illustrée figure 4, est connectée en sortie du redresseur double alternance RA. Ainsi, la valeur représentative du courant de ligne I P est une tension du courant de ligne l p , appelée par la suite tension image V inc .

Selon les relations (1 ) et (2), une mise au carré de la valeur du courant de ligne I P doit être réalisée. Afin d’effectuer une telle mise au carré de la valeur du courant de ligne I P , il est possible d’utiliser un multiplieur, qui multiplie la valeur du courant de ligne I P par elle-même. Toutefois, les multiplieurs analogiques sont des dispositifs complexes.

Le calcul de la mise au carré peut également être réalisé en passant par le calcul d’une intégrale. Le calcul de l’intégrale est effectué sur un signal de rampe, produit par un générateur de rampe GR. Un signal de rampe est généré par une charge d’un condensateur de rampe C ramp , représenté figure 4. Le condensateur de rampe C ramp est alimenté par un courant de rampe continu i ramp , généré par une source de courant continu SCC . Un amplificateur opérationnel A01 monté en suiveur peut être couplé au condensateur de rampe C ramp et à la source de courant continu SCC, afin de réaliser une adaptation d'impédance avec l’étage suivant. Un comparateur COMP1 reçoit en entrée la tension image V inc et le signal de rampe. Le comparateur COMP1 peut prendre la forme d’un amplificateur opérationnel A02 qui détermine la différence entre la tension image V inc et le signal de rampe, comme illustré sur la figure 4. La différence est comparée à une tension de référence nulle. A partir de la relation caractéristique du condensateur, on peut établir, lorsque la tension image V inc et le signal de rampe ont la même amplitude, la relation suivante :

A l’instant où la tension image V inc et le signal de rampe ont la même amplitude, le comparateur COMP1 commande la décharge du condensateur de rampe C ramp . Un transistor TRO, lui-même couplé au comparateur COMP1 , peut être placé en parallèle du condensateur de rampe Cramp > afin de commander la décharge du condensateur de rampe C ramp . Une fois déchargé, le condensateur de rampe C ramp se recharge à nouveau, jusqu’à ce que la tension image V inc et le signal de rampe aient de nouveau la même amplitude.

La sortie du comparateur COMP1 est donc un signal de rampe à période t ramp variable ayant, pour chaque période t ramp variable, une amplitude maximale égale à la tension image V inc au même instant. Le signal de rampe à période t ramp variable passe ensuite par un intégrateur INTG. L’intégrateur INTG, représenté en détail à la figure 4, est caractérisé par une résistance R int et par un condensateur C int sur l’entrée non- inverseuse, ainsi que par deux résistances Rl int et R2 int sur l’entrée inverseuse. L’intégrateur INTG détermine une tension de sortie d’intégrateur Vinjnt

Ainsi, à partir de la relation (3) :

Où k x et k 2 sont des constantes de proportionnalité.

L’opérateur d’élévation au carré CAR, constitué du comparateur COMP1 et de l’intégrateur INTG, permet ainsi d’obtenir un carré de la valeur représentative du courant de ligne I P . Un circuit de détection d’enveloppe CDE est couplé à l’opérateur d’élévation au carré CAR, afin de récupérer l’enveloppe du signal mis au carré. Différents types de circuits de détection d'enveloppe peuvent être employés, notamment un circuit de détection de crête. Avantageusement, le circuit de détection d’enveloppe CDE est un échantillonneur-bloqueur. Il comprend un interrupteur et un condensateur C1. L’interrupteur est commandé par un signal d’échantillonnage ech_i2, comme illustré par la figure 4. Tant que l’interrupteur est fermé, le condensateur joue le rôle d’élément mémoire vis-à-vis du signal issu de l’intégrateur INTG. Lorsque l’interrupteur reçoit une impulsion d’ouverture, le condensateur, isolé vis-à-vis du signal issu de l’intégrateur INTG, restitue la valeur mémorisée. Avantageusement, le signal d’échantillonnage fixé par le comparateur COMP1. Il transmet l’impulsion d’ouverture à chaque fois que la tension image V inc et le signal de rampe ont la même amplitude. Ainsi, l’échantillonneur-bloqueur récupère, pour chaque période variable t ramp , le maximum du signal de rampe à période variable, avec une sortie constante entre chaque commande d’ouverture. Une enveloppe sensiblement égale au carré de la tension image peut ainsi être récupérée.

La valeur de l’état thermique cumulé E th n est mesurée aux bornes du condensateur d’un circuit RC série CIRC_RC. Le circuit RC série CIRC_RC comprend une résistance Rm connectée directement ou indirectement au circuit de détection d’enveloppe CDE, et un condensateur Cm aux bornes duquel est mesurée la valeur de l’état thermique cumulé E th n . La charge du condensateur Cm émule le comportement d’un bilame lors des phases d’échauffement. Le circuit RC série CIRC_RC réalise ainsi la fonction

(1 - e ), décrite dans la relation (1 ). La décharge du condensateur Cm émule le comportement d’un bilame lors des phases de refroidissement. Le circuit

-t

RC série CIRC_RC réalise ainsi la fonction (e ), décrite dans la relation (2). Il est à noter que : t = Rm x Cm

La constante de temps t se retrouve dans la relation du bilame. Le choix des valeurs numériques de la résistance Rm et du condensateur Cm détermine donc l’allure de la courbe de déclenchement du bilame, qui doit se situer de préférence au-dessus de la courbe de courant d’appel imposé par la charge.

Le dispositif d’émulation précité est configuré pour travailler avec un courant de ligne I P ayant une grande dynamique. La valeur du courant de ligne I P peut notamment passer d’une valeur de courant nominal / n , qui correspond à la valeur maximale du courant d’appel (200 Aeff dans l’exemple de la figure 1 ), à une valeur dix fois plus petite en régime établi. De même, la valeur du courant de ligne I P peut fortement dépasser la valeur de courant nominal / n , par exemple au démarrage d’un moteur électrique. La valeur du courant de ligne I P peut être par moment dix fois plus petite que la valeur de courant nominal / n , et par moment être dix fois plus grande. Cette dynamique importante peut engendrer une perte de précision pour la détermination de l’état thermique cumulé E th n .

Ainsi, pour un courant de ligne I P ayant une valeur supérieure à la valeur du courant nominal / n , la tension image V inc du courant de ligne I P est divisée par un coefficient de réduction k prédéterminé. Pour cela, un premier diviseur de tension DT1 est connecté à la résistance RES. Le premier diviseur de tension DT1 peut être de type résistif. Sur la figure 4, un premier interrupteur commandé TR1 est passant lorsque la tension image V inc est détectée comme étant supérieure à une tension de seuil V ref . La tension de seuil V ref est déterminée en fonction de la valeur de courant nominal l n . Dans ce cas, une fraction du signal issu de la résistance RES est prélevée aux bornes de la résistance de plus petite valeur. La détection du dépassement de la tension de seuil V ref . peut être effectuée par un comparateur A03. Le comparateur A03 fournit un signal de différence Div, représentant la différence entre la tension image V inc et la tension de référence Vref. Lorsque le comparateur A03 ne détecte pas de dépassement de la tension de seuil V ref , la tension issue du circuit détecteur d’enveloppe CDE est divisée par le coefficient k 2 , et la tension image V inc du courant de ligne I P n’est pas par divisée par le coefficient de réduction k. Pour cela, un deuxième diviseur de tension DT2 est connecté entre le circuit détecteur d’enveloppe CDE et le circuit RC série CIRC_RC. Un deuxième interrupteur commandé TR2 est passant lorsque la tension image V inc est détectée comme étant inférieure à la tension de seuil V ref , à savoir lorsque le signal de différence Div est négatif.

D’autres modes de réalisation peuvent être envisagés, afin de tenir compte de la grande dynamique du courant de ligne I P . Par exemple, un seuil haut (par exemple très supérieur au courant nominal I n ) et un seuil bas (par exemple très inférieur au courant nominal l n ). peuvent être définis. Dans ce cas, le coefficient de réduction k n’est appliqué à la tension image V inc que si le courant de ligne est supérieur au seuil haut, et le coefficient de réduction k 2 n’est appliqué à la sortie du circuit détecteur d’enveloppe CDE que si le courant de ligne est inférieur au seuil bas.