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Title:
DEVICE FOR LIMITING DISTURBANCES OF AN ELECTRICAL NATURE
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2014/083271
Kind Code:
A1
Abstract:
Device for limiting disturbances of an electrical nature, such as currents induced by overvoltages caused by these disturbances, in particular electromagnetic, for example relating to events of lightning type in an electrical installation, comprising at least one protection apparatus of isolator or differential breaker type intended to protect at least one downstream electrical installation having at least one load and being powered between a neutral conductor (3) and at least one phase conductor (5) and comprising an earth link. This device is characterized in that it comprises a common-mode low-pass filter (4) connected in parallel between the neutral and each phase on one hand, and earth on the other hand.

Inventors:
SOLEIL DANIEL (FR)
Application Number:
PCT/FR2013/052858
Publication Date:
June 05, 2014
Filing Date:
November 26, 2013
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Assignee:
HAGER ELECTRO SAS (FR)
International Classes:
H02H1/04; H02H9/00
Foreign References:
US20070127177A12007-06-07
US6542345B12003-04-01
Other References:
None
Attorney, Agent or Firm:
LITTOLFF, Denis (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1. Dispositif limiteur de perturbations d'ordre électrique telles que des courants induits par des surtensions provoquées par ces perturbations notamment électromagnétiques par exemple liées à des événements de type foudre dans une installation électrique, comportant au moins un appareil de protection de type disjoncteur ou interrupteur différentiel destiné à protéger au moins une installation électrique aval ayant au moins une charge et étant alimenté entre un conducteur de neutre (3) et au moins un conducteur de phase (5) et comportant une liaison à la terre, caractérisé en ce qu'il comporte un filtre passe-bas de mode commun (4) raccordé en parallèle entre le neutre et chaque phase d'une part, et la terre d'autre part.

2. Dispositif limiteur selon la revendication précédente, caractérisé en ce qu'il comporte au moins un filtre passe-bas de mode différentiel (6) raccordé entre chaque phase et le neutre.

3. Dispositif limiteur selon la revendication précédente, caractérisé en ce que chaque filtre passe-bas de mode différentiel (6) est connecté à un nœud de distribution vers des circuits aval ou au voisinage d'équipements sensibles constituant des charges.

4. Dispositif limiteur selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comporte au moins une inductance de mode commun (7) connectée en série dans chaque conducteur (3, 5).

5. Dispositif limiteur selon la revendication précédente, caractérisé en ce que l'inductance de mode commun (7) est constituée d'un circuit magnétique fermé entourant au moins un conducteur, et qui peut être doté d'au moins un entrefer.

6. Dispositif limiteur selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il est installé en amont de l'installation électrique à protéger.

7. Dispositif limiteur selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comporte un plan de masse (8) ou réseau maillé relié à la terre.

8. Dispositif limiteur selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le filtre passe-bas de mode commun (4) comporte à titre essentiel des capacités.

9. Dispositif limiteur selon l'une des revendications 2 à 8, caractérisé en ce que le filtre passe-bas de mode différentiel (6) comporte à titre essentiel des capacités.

10. Dispositif limiteur selon l'une des revendications 8 et 9, caractérisé en ce que la puissance réactive des capacités est limitée au maximum à 8% de la puissance totale de l'installation aval, et de préférence à une valeur de 5% de la puissance totale.

1 1 . Dispositif limiteur selon l'une des revendications 8 à 10, caractérisé en ce que le ratio des valeurs des capacités du filtre passe-bas de mode différentiel (6) et du filtre passe-bas de mode commun (4) est compris entre 10 et 500, de préférence de l'ordre de 100.

12. Dispositif limiteur selon l'une des revendications 9 à 1 1 , caractérisé en ce que les capacités utilisées pour le filtre passe-bas de mode différentiel (6) sont de classe X1 ou X2.

13. Dispositif limiteur selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'au moins le filtre passe-bas de mode commun (4) est placé dans un boîtier d'appareil modulaire, fixé sur un rail standard d'au moins un coffret de distribution électrique (1 , 1 ', 2) installé en amont d'un circuit ou d'un ensemble de circuits à protéger.

14. Dispositif limiteur selon l'une des revendications 4 à 13, caractérisé en ce qu'il comporte un parafoudre (10) connecté entre le neutre et chaque phase d'une part et la terre d'autre part, entre l'inductance de mode commun (7) et le filtre passe-bas de mode commun (4).

15. Dispositif limiteur selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le filtre passe-bas de mode commun (4) comporte au moins un module réjecteur de fréquence actif dans une bande de fréquences allant de 3 kHz à 143 kHz.

16. Dispositif limiteur selon la revendication précédente, caractérisé en ce qu'il comporte au moins un module réjecteur rejetant la bande des fréquences comprises entre 20 kHz et 70 kHz.

17. Dispositif limiteur selon la revendication 15, caractérisé en ce qu'il comporte au moins un module réjecteur rejetant la bande des fréquences comprises entre 20 kHz et 143 kHz.

18. Dispositif limiteur selon l'une des revendications 7 à 17, caractérisé en ce que le plan de masse (8) est intégré à la structure d'un bâtiment dans lequel se trouve l'installation.

19. Dispositif limiteur selon la revendication précédente, caractérisé en ce que chaque plan de masse (8) est constitué par les fers à béton d'un radier, connectés en au moins deux endroits par une tresse de section au moins égale à 50 mm2 à la masse d'un coffret de distribution (1 , 1 ', 2).

20. Dispositif limiteur selon la revendication 18, caractérisé en ce qu'il est constitué de bandes de feuillard en cuivre de quelques dixièmes de mm d'épaisseur, de largeur de l'ordre de 5 cm et de pas de maillage de l'ordre de 50 cm, connectés en au moins deux endroits par une tresse de section au moins égale à 50 mm2 à la masse d'un coffret de distribution (1 , 1 ', 2).

21 . Dispositif limiteur selon la revendication 18, caractérisé en ce que le plan de masse est constitué d'au moins un châssis métallique d'armoire ou de coffret de distribution électrique (1 , 1 ', 2).

22. Dispositif limiteur selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'une inductance de mode commun (7) est raccordée en série sur un câble reliant un paratonnerre (10) et la terre.

23. Dispositif limiteur selon l'une des revendications 2 à 22, caractérisé en ce que le filtre de mode différentiel (6), lorsqu'il est utilisé dans un réseau triphasé avec neutre, est câblé en étoile.

Description:
Dispositif limiteur de perturbations d'ordre électrique

La présente invention concerne un dispositif limiteur de perturbations d'ordre électrique telles que des courants parasites induits par des surtensions provoquées par des phénomènes notamment électromagnétiques naturels ou suscités dont notre environnement actuel est en permanence « pollué ». Dans les phénomènes naturels, le plus immédiat et le plus connu est la foudre, qui peut provoquer des surtensions importantes générant à leur tour des différences de potentiel variables, détectables lors de la propagation de l'onde créée après l'impact du coup de foudre par exemple sur le sol. Parmi les phénomènes suscités, la prolifération des appareillages électriques et électroniques à multiples vocations est également génératrice de signaux qui ne sont pas nécessairement contrôlés et encore moins fonctionnellement utiles au fonctionnement des équipements.

Les dispositifs limiteurs de l'invention ont notamment vocation à être implantés dans des installations électriques comportant au moins une charge, c'est-à-dire un appareil ou un équipement, ou encore au moins une autre installation plus restreinte, et alimentés par le réseau électrique commun, cette alimentation commune des composants ou parties de l'installation étant en soi une cause de leur possible « pollution » par des perturbations puisqu'ils sont tous reliés par ledit réseau. Nombre de ces installations comportent des moyens de protection des lignes électriques, à savoir au moins un appareil de type disjoncteur ou interrupteur différentiel destiné à protéger au moins un circuit aval. L'alimentation par le réseau implique en général l'existence d'un conducteur de neutre et d'au moins un conducteur de phase, une liaison à la terre étant au surplus prévue pour que le système soit complet du point de vue de la sécurité.

En somme, le dispositif de l'invention concerne toute installation électrique alimentée via le réseau électrique puisqu'il est admis que des perturbations, électromagnétiques ou autres, se manifestent inévitablement sur un tel réseau, perturbations qui sont susceptibles de dégrader les performances des dispositifs connectés. Il a vocation à améliorer la compatibilité électromagnétique (CEM) à plusieurs niveaux d'un système global en rendant l'installation apte à mieux fonctionner dans son environnement électromagnétique, sans produire elle-même des perturbations électromagnétiques perturbatrices pour tout ce qui se trouve dans cet environnement.

Les zones à protéger ou à immuniser sont de tous ordres, incluant les maisons, appartements, bureaux, les lieux publics en général. Dans certaines hypothèses, l'immunisation organisée dans le cadre de la présente invention relève d'une nécessité fonctionnelle, par exemple dans certains laboratoires, dans des salles de physiologie etc..

Les perturbations se manifestent par exemple sous forme de courants issus de surtensions, mais l'augmentation constante des dispositifs électroniques qui marque les temps présents s'analyse en pratique également en une augmentation du nombre de capacités connectées directement à la terre, accentuant le phénomène des courants parasites. Ces perturbations peuvent également se manifester sous forme de courants additionnels au courant d'alimentation, par exemple des courants induits par une alimentation à découpage qui peuvent se propager d'une installation électrique à une autre (courant de mode commun). Par ailleurs, toute variation de champ électrique de haute fréquence (HF) auquel est soumis un conducteur génère un courant électrique induit, indépendamment de l'existence d'une surtension.

L'exemple déjà utilisé du coup de foudre est emblématique, puisqu'il crée comme indiqué une variation de tension détectable lors de la propagation de l'onde de foudre à travers la terre, et que celle-ci crée aux bornes de ces capacités parasites des courants de fuite, par exemple entre le neutre et la terre.

Le but de l'invention est de limiter l'entrée des courants perturbateurs extérieurs dans l'installation, pour garantir au mieux l'équipotentialité des conducteurs de référence. L'originalité de cette invention est de travailler sur l'impédance (plan de référence) et sur le filtrage pour limiter les courants HF dans le but de respecter l'équation appliquée à la loi d'ohm U=Z * l=0 au niveau du bâtiment. Cela permet d'isoler l'installation de l'extérieur et ainsi d'éviter d'avoir des potentiels non maîtrisés (flottants) qui peuvent engendrer des dysfonctionnements des appareils liés au réseau électrique de l'installation.

Pour approfondir un peu plus précisément le contexte technique et les mécanismes d'action des perturbations, il est à noter que la propagation d'une surtension peut s'effectuer suivant deux modes distincts, le mode commun (déjà mentionné) et le mode différentiel, selon qu'elle est transmise entre l'ensemble des conducteurs actifs ou le neutre et la terre, ou qu'elle apparaît entre les différents conducteurs actifs d'une même ligne ou d'un même câble, c'est-à-dire en l'espèce entre phases ou entre phase et neutre. Dans le premier cas, les courants induits circulent dans le même sens, alors que dans le second cas, ils circulent en sens inverse, donc en opposition de phase.

Toutes ces perturbations, qu'elles soient de courant ou de tension, sont potentiellement créatrices de problèmes, notamment parce qu'elles peuvent provoquer des déclenchements intempestifs de produits différentiels, et plus généralement parce qu'elles nuisent au bon fonctionnement des équipements et systèmes connectés. Il est donc important d'en analyser les causes, et de trouver des dispositifs permettant d'en limiter les effets.

Ainsi, les courants haute fréquence (HF) (en mode commun) qui peuvent se créer, lors de l'alimentation d'éléments actifs du circuit par le réseau de distribution électrique, peuvent générer un bruit HF qui, s'il est du même niveau que celui qui est par exemple requis pour la commande logique d'équipements (niveau haut), peut affecter à mauvais escient le comportement de portes logiques, sans possibilité de contrôle de la part des utilisateurs ou du système, et provoquer un comportement erratique des équipements concernés. De tels signaux HF peuvent par exemple être produits soit en interne, par différents types d'appareillages standards (alimentation ondulée, à découpage, etc ..) ou résulter d'une captation externe (effets d'antennes..).

Les conséquences de l'apparition de ces signaux dans les circuits sont innombrables et en augmentation constante, notamment du fait de la prolifération toujours plus grande d'équipements électroniques dans notre quotidien, qui bouleverse « l'environnement électromagnétique » des installations électriques. Celui-ci est clairement de plus en plus « pollué » par la prolifération des signaux de toute sorte, induisant à leur tour et en un cercle vicieux la génération de nouveaux signaux perturbateurs.

S'il existe à ce jour des dispositifs limiteurs localisés sur certains équipements isolés (télévisions, ordinateurs, ...), rien n'a été réellement fait jusqu'ici à l'échelle des installations globales, à une époque où celles-ci sont pourtant amenées à communiquer et transmettre un nombre croissant d'informations, au risque d'amplifier les problèmes en transmettant des erreurs de mesure, de mauvaises informations ou des mauvaises décisions, ou en provoquant des déclenchements intempestifs, ou encore en générant des pannes ou incidents (démarrage intempestif d'une machine, par exemple) d'équipements.

Pour remédier à ces insuffisances, diminuer le niveau des perturbations au maximum, et parallèlement rendre les installations moins sensibles à toute perturbation, notamment à haute fréquence, le dispositif limiteur de perturbations dans une installation électrique de l'invention se caractérise à titre principal en ce qu'il comporte un filtre passe-bas de mode commun raccordé en parallèle entre le neutre et chaque phase d'une part, et la terre d'autre part.

L'idée est de créer un court-circuit entre les phases ou le neutre et la terre en haute fréquence, pour écouler les courants HF à la terre. En l'absence d'un tel filtre, que l'on peut qualifier de filtre de durcissement, toute cause de pollution électromagnétique entre ces conducteurs et la terre va générer des courants HF qui transitent dans l'installation et peuvent perturber la charge, c'est-à-dire les différents dispositifs qui constituent ladite installation.

En fait, un tel filtre permet de transformer tout régime de neutre en un régime de neutre de type TNS en haute fréquence, régime qui est identifié comme étant le meilleur pour éviter les déclenchements intempestifs des produits différentiels, car ils permettent d'éviter une différence de potentiel trop importante entre le neutre et le conducteur de protection (terre).

Ce régime de neutre TNS permet en fait de séparer les conducteurs de neutre et de phase, pour conserver l'équipotentialité de la terre et du neutre en haute fréquence.

Additionnellement, le dispositif limiteur de l'invention peut comporter au moins un filtre passe-bas de mode différentiel raccordé entre chaque phase et le neutre.

Un tel filtre permet de filtrer les perturbations basse fréquence (au moins 50 Hz) venant directement de la source d'alimentation et de lisser les surtensions et les creux de tension. De préférence, chaque filtre passe-bas de mode différentiel est connecté à un nœud de distribution vers des circuits aval ou au voisinage d'équipements sensibles constituant des charges.

Par ailleurs, afin d'augmenter l'impédance en haute fréquence, et ainsi de limiter les courants correspondants dans l'installation, le dispositif de l'invention peut comporter au moins une inductance de mode commun connectée en série dans chaque conducteur. Il peut en pratique y en avoir deux disposées à chaque extrémité du câble.

La présence d'une ou de deux inductances de mode commun sur un câble a pour effet de créer un pseudo-isolement en HF entre les extrémités. Cette configuration est recommandée dans la liaison des circuits de masse entre deux circuits pour lesquels toute contamination par des parasitages électriques est à éviter. Les exemples les plus fréquents sont relatifs aux effets de la foudre et à ceux des câblages associés à un onduleur.

Selon l'invention, l'inductance de mode commun peut être constituée d'un circuit magnétique fermé entourant au moins un conducteur. Il peut être doté d'au moins un entrefer pour des raisons de montage sur des installations existantes.

En mode commun, l'atténuation des parasitages dans une distribution d'énergie subdivisionnaire telle qu'un circuit lié à un appartement s'effectue en plaçant une inductance de mode commun à chacune des extrémités. L'augmentation d'inductance apparente en HF de la ligne d'alimentation par une telle inductance placée à chacune des extrémités permet d'augmenter l'efficacité du filtre passe-bas de mode commun pour le circuit d'utilisation. Il en va de même en triphasé et en monophasé.

L'une des conséquences est que, sauf configuration particulière, le régime de neutre IT (en monophasé ou en triphasé) ne nécessite pas d'inductance de mode commun dans la distribution d'énergie.

On a mentionné auparavant le fait que le dispositif limiteur de l'invention s'applique à des installations globales. Ainsi, de préférence, il est installé en amont des appareils de l'installation électrique à protéger, par exemple au niveau des tableaux de distribution électrique et/ou immédiatement en aval du compteur du fournisseur d'électricité.

De préférence encore, il comporte un plan de masse ou réseau maillé relié à la terre. Un objectif technique important, abondamment souligné ci- dessus, consiste en effet à faciliter la connexion à la terre.

Un objectif important du dispositif de l'invention étant de fait de réaliser des filtrages, notamment pour permettre aux signaux en haute fréquence d'être écoulés à la terre avant de rentrer dans l'installation, il faut réaliser des filtres présentant une impédance qui diminue en fonction de la fréquence. Idéalement, cette impédance devrait être quasi nulle en haute fréquence, pour faire court-circuit en HF, et importante en basse fréquence, typiquement à la fréquence du réseau électrique (50 Hz).

Ainsi, les filtres utilisés dans le cadre du dispositif de l'invention, à savoir les filtres passe-bas de mode commun ainsi que les filtres passe-bas de mode différentiel, comportent à titre essentiel des capacités qui permettent le filtrage particulier précité. Le filtre de mode différentiel est en fait nécessaire à cause de la technologie de fabrication des condensateurs utilisés qui induit une inductance parasite dans chaque condensateur qui limite la valeur de la capacité à haute fréquence. Ainsi, en positionnant en parallèle entre un conducteur de phase et le neutre deux condensateurs de valeurs différentes (l'une appartenant au filtre de mode commun et l'autre au filtre de mode différentiel), chaque condensateur travaille (filtre le signal) dans sa bande de fréquence d'utilisation qui est liée à sa technologie de fabrication. Ce filtrage permet ainsi de diminuer l'impédance équivalente de la source d'énergie.

Plus précisément, selon l'invention, le ratio des valeurs des capacités du filtre passe-bas de mode différentiel et du filtre passe-bas de mode commun est compris entre 10 et 500, et est de préférence de l'ordre de 100. Il faut cependant limiter la puissance réactive due aux capacités au maximum de 8% de la puissance totale de l'installation aval et de préférence à une valeur de 5% de la puissance totale.

Il est à noter que, dans l'invention, le filtre de mode différentiel, lorsqu'il est utilisé dans un réseau triphasé avec neutre, est câblé en étoile. Cela permet de réaliser des courts-circuits HF aussi bien entre les phases qu'entre phases et neutre, et cela limite l'inductance de câblage.

Par ailleurs, selon une possibilité propre à l'invention, les capacités utilisées pour le filtre passe-bas de mode différentiel sont de classe X1 ou X2. L'utilisation des capacités de classe X1 est préférable pour résister à des surtensions de l'ordre de 4,5 kV, l'utilisation des capacités de classe X2 est préférable pour résister à des surtensions de l'ordre de 2,5 kV.

Le fait d'utiliser les dispositifs de l'invention en entrée de l'installation implique souvent en pratique de les placer non seulement au niveau, mais plus particulièrement dans les coffrets ou tableaux électriques qui gèrent les installations. Ainsi, un tel dispositif peut par exemple être logé dans un tableau principal gérant un bâtiment ou dans des coffrets ou tableaux de distribution disposés en aval, et qui régissent des installations plus limitées par exemple circonscrites à des appartements. Dans tous les cas, on reste en amont des appareils de distribution et de protection qui constituent à proprement parler la partie amont du circuit, avant les charges. De préférence, selon l'invention et pour faciliter l'implantation dans des armoires de distribution, au moins le filtre passe-bas de mode commun peut être placé dans un boîtier d'appareil modulaire, fixé sur un rail standard d'au moins un coffret de distribution électrique installé en amont d'un circuit ou d'un ensemble de circuits à protéger.

Secondairement, dans le cadre de l'invention, on peut prévoir un parafoudre connecté entre le neutre et chaque phase d'une part et la terre d'autre part, entre l'inductance de mode commun et le filtre passe-bas de mode commun. Un tel parafoudre s'ajoute aux autres composants mentionnés auparavant pour augmenter l'efficacité globale du système limiteur de perturbations de l'invention.

Il est à noter que les filtres passe-bas de mode commun dont il a été fait état peuvent comporter au moins un module réjecteur de fréquence actif dans une bande de fréquences allant de 3 kHz à 143 kHz. L'objectif est de laisser passer d'éventuels courants porteurs utilisés afin de transmettre de l'information au travers des conducteurs d'alimentation de l'installation. L'emploi d'au moins un module réjecteur de fréquence agissant dans la bande 20 kHz à 143 kHz permet le passage de courants porteurs de type domotique. Dans certains cas, il pourra être intéressant d'utiliser au moins un module réjecteur rejetant la bande des fréquences comprises entre 20 kHz et 70 kHz, permettant d'éviter les résonnances dues à la présence de transformateurs de tension dans la ligne électrique, de manière à stabiliser le réseau. Ces réjecteurs peuvent être positionnés au niveau du filtre passe- bas ou en série sur les conducteurs de neutre et de phase(s).

Ensuite, les plans de masse, dont on a noté qu'ils sont également de nature à augmenter l'efficacité du dispositif de l'invention, peuvent être intégrés à la structure d'un bâtiment dans lequel se trouve l'installation. Ainsi, chaque plan de masse peut être constitué par les fers à béton d'un radier, connectés en au moins deux endroits par une tresse de section au moins égale à 50 mm 2 à la masse d'un coffret de distribution.

D'autres conducteurs électriques existent en effet dans une installation (comme les fers à béton par exemple), dont les potentiels sont complètement flottants (car non référencés aux sources d'énergies), et peuvent donc être responsables de la prolifération de certaines perturbations. Ils sont pourtant utilisables comme des plans de masse et ont dès lors un rôle majeur dans la CEM des bâtiments, car ils constituent ce qu'on appelle les contrepoids électromagnétiques, masses inertes au plan électrique qui vont servir de référence première à toutes les arborescences de distribution et aux équipements sensibles.

Le contrepoids électromagnétique est essentiel dans le référencement de la source distribuée, par sa connexion directe et courte aux filtres passe- bas de mode commun. La connexion à la terre est en général longue, et elle n'assure que la sécurité des personnes et des biens. Ce contrepoids nécessite de la surface ou du volume dans l'environnement. Une solution simple, économique et performante est donnée par les fers à béton avec des remontées de tresses métalliques juste au niveau des armoires électriques de la distribution.

En cas d'absence, on peut d'ailleurs le constituer ou le reconstituer avec des bandes de feuillard en cuivre de quelques dixièmes de mm d'épaisseur, de largeur de l'ordre de 5 cm et de pas de maillage de l'ordre de 50 cm.

Ils doivent être interconnectés de la même manière que les radiers par au moins 2 points en redondance et mis à disposition par des remontées de tresses par exemple aux barres collectrices des potentiels de masse des armoires etc. ou de tout dispositif utile au traitement de l'énergie et de la distribution.

Alternativement, les plans de masses peuvent aussi être constitués des châssis métalliques des armoires ou coffrets de distribution électrique.

Toujours dans l'optique d'une amélioration de l'ensemble du système limiteur de perturbations, on peut prévoir qu'une inductance du mode commun est raccordée en série sur le câble reliant un paratonnerre et la terre.

Le dispositif de l'invention tel qu'il a été présenté auparavant comporte donc en quelque sorte des étages fonctionnels qu'il est possible de mettre en œuvre en diverses combinaisons, qui offrent une grande souplesse d'utilisation dans la mesure ou ledit dispositif peut être adapté par le prescripteur ou le professionnel à chaque environnement particulier.

L'invention va à présent être expliquée en référence aux figures annexées, pour lesquelles :

- la figure 1 montre l'implantation de l'invention dans une installation électrique prenant la forme d'un immeuble à plusieurs étages ; et - la figure 2 représente un diagramme d'atténuation du filtre passe-bas de mode commun.

En référence à la figure 1 , chaque étage est doté d'un tableau électrique divisionnaire (1 ) alimentant le cas échéant des tableaux de distribution (2) terminaux qui sont par exemple situés en amont d'installations électriques circonscrites à des appartements. Chacun de ces tableaux (1 , 2) est alimenté par le réseau électrique (5), en l'occurrence représenté en bas à gauche de l'immeuble.

L'ensemble des immeubles est par ailleurs relié à un conducteur de terre (3), auquel tous les tableaux (1 , 2) sont raccordés.

Selon l'invention, chaque tableau (1 , 2) comporte un filtre passe-bas de mode commun (4) raccordé entre les conducteurs d'alimentation (5) (phases, neutre), et le conducteur de terre (3). Ledit filtre est essentiellement constitué de capacités.

Par ailleurs, un filtre passe-bas de mode différentiel (6), également constitué de capacités mais dont les valeurs sont comme mentionné auparavant différentes de celles du filtre de mode commun, est raccordé entre chaque phase et le neutre des conducteurs d'alimentation (5).

En outre, une inductance de mode commun (7) est connectée en série dans chaque conducteur, en amont des installations, c'est-à-dire en l'espèce en amont des tableaux divisionnaires (1 ), voire juste en sortie du tableau principal (1 ') situé au niveau du sous-sol.

Il est à noter qu'à chaque étage, des fers à béton implantés dans le sol sont utilisés comme plan de masse (8) formant des contrepoids électromagnétiques dont on a noté qu'ils sont essentiels dans le référencement de la source distribuée, car leurs connexions aux filtres passe-bas de mode commun (4) est bien plus directe et courte que la connexion de ces derniers avec le conducteur de terre (3) qui constitue en pratique la terre fonctionnelle.

II est à noter que dans la représentation de la figure 1 , l'installation est munie d'un paratonnerre également relié à ladite terre fonctionnelle (3) via une inductance de mode commun (7).

Le tableau divisionnaire principal (1 ') localisé en aval de l'arrivée de l'alimentation secteur (5) comporte par ailleurs un parafoudre (10).

Le diagramme de la figure 2 illustre bien les caractéristiques du filtrage de mode commun qui est mis en œuvre dans le cadre de la présente invention. Ainsi, il s'agit bien d'un filtre passe-bas, les fréquences hautes, notamment au-delà du mégahertz, étant éliminées pour les raisons développées auparavant.

Le diagramme montre également que le filtre comporte un module réjecteur de fréquence, pour une bande qui est sensiblement comprise entre

20 kHz et 70 kHz.