DISPOSITIF DE MESURE DE L'ANGLE, POUR UN PATIENT PORTEUR DE LUNETTES, ENTRE LA VISION DE LOIN ET LA VISION DE PRES

La présente invention concerne un dispositif pour mesurer l'angle δ formé entre une première position, correspondant à une vision de loin, d'un patient portant une paire de lunettes, et une deuxième position, correspondant à une vision de près.

On connaît, dans le domaine de la lunetterie, différents procédés et appareils destinés à déterminer les paramètres physiologiques d'un patient en regard d'une monture de lunettes. Certains de ces appareils permettent d'assurer l'enregistrement automatique des mesures au moyen d'une caméra et à la détermination des mesures appropriées résultantes à l'aide de moyens de traitement des images obtenues. Les mesures effectuées permettent ensuite à un opticien de fabriquer des verres correcteurs en fonction du patient.

L'invention concerne les verres correcteurs permettant une vision de loin et une vision de près. On a représenté sur la figure 1 une paire de lunettes comportant de tels verres correcteurs. Chaque verre correcteur 2 comprend une première zone 4 qui occupe la partie supérieure et les parties latérales du verre correcteur et une deuxième zone 6 qui occupe la partie inférieure centrale du verre correcteur. La première zone est celle utilisée par le patient en vision de loin, alors que la deuxième zone est utilisée en vision de près. Ces deux zones sont généralement séparées par une zone intermédiaire, dite canal de progression, non- représentée sur la figure. Par vision de près, on entend une vision inférieure à environ 80 cm, et en particulier de l'ordre de 40 cm, c'est-à-dire la vision utilisée pour lire un document tenu par le patient entre ses mains.

La distance d entre la limite supérieure du verre correcteur et la limite supérieure de la deuxième zone 6 varie selon les patients. Pour la déterminer, l'opticien demande au patient de regarder au loin puis de regarder au près et il note la différence de position des lunettes du patient entre les deux visions, c'est-à-dire l'amplitude du mouvement de tête vertical du patient entre les deux visions. La différence angulaire δ entre ces deux positions permet à l'opticien de connaître la valeur de la distance d appropriée pour le patient.

Un inconvénient de l'art antérieur est que la position des lunettes en vision de loin n'est déterminée que de manière très imparfaite. En effet, l'opticien qui demande au patient de fixer son regard dans le lointain ne sait pas exactement ce que regarde le patient. Celui- ci peut avoir son regard attiré par un objet particulier, dont la position ne correspond pas exactement à une vision de loin. Il en résulte une incertitude sur la position appropriée des lunettes en vision de loin, ce qui entraîne une imprécision sur la valeur de la distance d. Ceci entraîne un incomfort pour le patient qui est obligé d'ajuster (déplacer) la paire de lunettes lorsqu'il passe d'une vision de loin à une vision de près ou inversement. L'invention a pour but de remédier aux inconvénients de l'art antérieur et de proposer un dispositif permettant de mesurer de manière plus précise l'angle δ, et ainsi de fournir au patient des verres correcteurs dont la limite des première et deuxième zones est adapté à la vision de celui-ci.

La présente invention a ainsi pour objet un dispositif pour mesurer l'angle δ formé entre une première position, correspondant à une vision de loin, d'un patient portant une paire de lunettes, et une deuxième position, correspondant à une vision de près, ledit dispositif comprenant un moyen de saisie apte à saisir l'orientation de la paire de lunettes dans chacune des deux positions, et un moyen de traitement pour déterminer l'angle δ en fonction desdites orientations, ce dispositif comportant en outre un élément de référence visuelle pour définir l'attitude du patient pour la mesure en vision de loin.

L'élément de référence visuelle permet de déterminer de manière précise la première position, et par conséquent l'angle δ entre les positions correspondant aux visions de loin et de près.

De manière avantageuse, le dispositif comprend un élément positionneur qui, lors d'une mesure, est mécaniquement lié à la paire de lunettes, cet élément positionneur comportant au moins un repère, le moyen de saisie étant apte à saisir l'orientation dudit repère.

Selon un mode de réalisation préféré, le dispositif comporte un moyen de déplacement pour ajuster la hauteur du moyen de saisie. De manière avantageuse, le moyen de saisie est une caméra et le moyen de traitement comporte un module de traitement d'image, par exemple sous forme de logiciel, pour déterminer l'orientation de l'élément de référence visuelle dans chacune des deux positions et en déduire la valeur de l'angle δ.

L'élément de référence visuelle est de préférence solidaire du moyen de saisie.

On décrira ci-après, à titre d'exemple non limitatif, une forme d'exécution de la présente invention, en référence au dessin annexé sur lequel :

- la figure 1, déjà décrite, représente un paire de lunettes dont les verres correcteurs comportent une zone pour la vision de loin et une zone pour la vision de près, - les figures 2a et 2b représentent respectivement en vue de face et en vue de profil une paire de lunettes muni d'un élément positionneur,

- la figure 3 illustre la mesure de l'orientation de l'élément positionneur en vision de loin, - la figure 4 illustre la mesure de l'orientation de l'élément positionneur en vision de près, et

- la figure 5 représente schématiquement le moyen de traitement du dispositif.

On a représenté sur les figures 2a et 2b un élément positionneur 8 monté sur une paire de lunettes 10. Cet élément positionneur comporte un pont 12 sensiblement horizontal dont les extrémités sont chacune pourvues d'une première branche 14 contre laquelle la face antérieure d'un verre correcteur 2 vient en appui et une deuxième branche 16 qui s'appuie sur la face postérieure du verre correcteur. L'élément positionneur comporte au moins un repère 18. L'orientation de celui-ci est saisie et déterminé par le dispositif de mesure. La différence d'orientation - résultant d'une position de la tête du patient différente entre la vision de loin et la vision

de près - permet à l'opticien de définir de manière précise pour chaque patient la valeur de la distance d (voir figure 1) appropriée pour ce patient.

Comme on l'a représenté sur la figure 2a, l'élément positionneur peut comprendre des repères supplémentaires tels que les repères 20 pour contrôler le positionnement correct de la paire de lunettes par rapport à l'horizontale. Ces repères 20 peuvent être également utilisés pour la mesure de l'orientation du repère 18, celle-ci étant fonction de la hauteur h du repère 18 au- dessus de la ligne 1 reliant les repères 20.

Les figures 3 et 4 illustrent l'utilisation du dispositif selon l'invention pour déterminer l'angle δ et, par suite, de manière connue, la distance d. Ce dispositif comprend un élément positionneur monté sur la paire de lunettes comme représenté sur les figures 2a et 2b. Il comprend un moyen de saisie 22, par exemple une caméra ou un appareil photo monté sur une colonne 24 formant un moyen de déplacement ajustable en hauteur. Pour déterminer l'orientation du repère de l'élément positionneur lors de la vision de loin, le dispositif comporte un élément de référence visuelle 26 pour le patient. Cet élément de référence visuelle est par exemple placé juste au-dessus ou juste au-dessous du moyen de saisie. Il pourrait aussi être de type annulaire encerclant la lentille du moyen de saisie. Il n'est pas nécessairement à proximité du moyen de saisie mais pourrait, par exemple, être fixé à un mur se trouvant derrière le moyen de saisie. Dans les dispositifs selon l'art antérieur, le patient choisi lui-même une référence sensée représenter

la position de sa tête en vision de loin. Il peut alors prendre pour référence un point qui ne correspond qu'imparfaitement à ce qui correspond à son attitude naturelle en vision de loin. L'invention permet de s'affranchir de cette imprécision en forçant le regard du patient sur l'élément de référence visuelle.

L'angle β formé par le plan moyen des verres correcteurs et la verticale est calculé par un moyen de traitement par analyse, dans l'image saisie, de l'orientation du repère 18 (figures 2a et 2b) . Cette analyse peut être faite automatiquement à l'aide d'un logiciel de traitement d'image.

Le procédé de mesure est appliqué à nouveau, de la même manière, pour la vision de près, comme représenté sur la figure 4. Le patient est invité à regarder un document 28, qu'il tient dans l'attitude habituelle qui est la sienne pour la lecture de près. L'angle OC formé entre le plan moyen des verres correcteurs et la verticale est calculé par le moyen de traitement de la même manière que l'angle β. La valeur d (figure 1) pour les verres correcteurs du patient est alors déduite, de manière connue, de la différence angulaire δ = oc - β.

Dans les figures 3 et 4, il a été fait référence aux angles formés par le plan moyen des verres correcteurs en vision de loin et de près. Il est clair que tout autre élément de la paire de lunettes, telles que les branches, ou tout autre élément lié mécaniquement à la paire de lunettes, tel que le repère 18, présente des orientations différentes entre la vision de loin et la vision de près,

et que la différence de ces orientations forme également une différence angulaire δ.

On comprend donc que la mesure des orientations dans la vision de loin et dans la vision de près pourrait être réalisée en plaçant le patient de profil par rapport au moyen de saisie (l'élément de référence visuelle pour la vision de loin étant quant à lui toujours placé en face du patient) , le moyen de traitement déterminant alors l'angle δ par la mesure de la différence angulaire d'une branche de lunettes ou du repère, ou de tout autre partie de la paire de lunettes ou de l'élément positionneur, entre les visions de loin et de près.

La figure 5 représente schématiquement un mode de réalisation du moyen de traitement 30. Il comprend un module de stockage 32 pour mémoriser une image transmise par la caméra 22 et un module de traitement d'image 34 pour déterminer l'orientation du repère 18 dans l'image mémorisée. Ce module peut prendre en compte la distance D séparant le patient du moyen de saisie. A partir des images mémorisées correspondant à l'attitude du patient en vision de loin et en vision de près, le moyen de traitement 30 détermine successivement les angles OC et β, et en déduit l'écart angulaire δ = α - β et de cet écart la valeur de la distance d.