[0002] L'invention concerne également un procédé de mise en oeuvre du dispositif.

Résumé de 1'état de la technique.

[0003] La présente invention se rapporte essentiellement à la réalisation de produits obtenus par la technique appelée"technique de verticalisation"et mise au point par la Demanderesse.

[0004] Cette technique est décrite dans le brevet européen EP-A-0 479 880, et permet directement à partir de fibres et/ou de filaments circulant sous forme d'un voile, la réalisation de produits textiles et plus spécifiquement de revêtements de sols et/ou de murs de type moquette.

[0005] La Demanderesse a également proposé dans le document EP-A-0783608 d'adapter cette technique pour la réalisation de produits maillés.

[0006] La technique de verticalisation décrite consiste à faire subir aux fibres et/ou aux filaments un "bouclage transversal"accompagné d'un"étirage"et à obtenir une accumulation des fibres et/ou filaments sous forme d'un"pseudo-fil"dans lequel les fibres et/ou filaments sont parallélisés.

[0007] Dans ces documents, on décrit que le bouclage transversal accompagné d'étirage est réalisé pour chaque fibre ou filament individuel à l'aide d'éléments boucleurs rotatifs ou disques, espacés et disposés sur un axe transversal par rapport à l'avance du voile et entre lesquels sont disposés des doigts boucleurs. De cette manière, chaque fibre ou filament est en principe impliqué dans au moins un bouclage de manière à constituer un pseudo-fil sans torsion obtenu par l'accumulation des diverses fibres et/ou filaments élémentaires bien parallélisés. Ce pseudo-fil sans torsion constitué par les fibres et/ou filaments parallêlisés peut soit être manipulé par des aiguilles de type aiguilles à touffeter et être conduit vers un substrat en vue de réaliser des moquettes comme décrit en détails dans la publication EP-A-0479880, soit être entraîné par des aiguilles maillantes en vue de réaliser des produits maillés comme décrit en détails dans la publication EP-A-0783608, soit encore être utilisé pour la réalisation de produits de type nappé-collé comme décrit en détails dans la publication EP-A-0960227.

[0008] Les conditions qui avaient été établies lors du dépôt de la demande de brevet EP-A-0479880 semblaient être doubles : -d'une part, la majorité des éléments constitutifs du voile, c'est-à-dire les fibres et/ou filaments individuels, devaient présenter un angle d'orientation par rapport à la direction d'avance du voile qui était compris entre 5 et 45 degrés, et plus précisément entre 15 et 25 degrés ; -d'autre part, le voile de fibres et/ou filaments au départ devait présenter un poids faible par unité de surface, et de préférence compris entre 10 et 50 g/m2.

[0009] La condition sur l'orientation que doivent présenter les fibres et/ou filaments par rapport à la direction d'avance est une condition minimale de rentabilité pour ce qui concerne l'angle inférieur. En effet, en deçà d'un certain angle, les fibres et/ou filaments risquent de ne plus être correctement parallélisés lors de la réalisation du pseudo-fil, ce qui nuit au rendement du produit. Par contre, pour ce qui concerne l'angle maximal, celui-ci est un angle qui constitue un compromis entre la théorie et la pratique, c'est-à-dire que dans le cas où des fibres et/ou filaments présentent un angle supérieur à cette limite de 45 degrés, on estime qu'en théorie, le procédé pourrait encore être réalisé, mais on observe que les fibres et/ou filaments généreraient des efforts qui augmentent de manière exponentielle avec l'angle d'orientation des fibres pour le dispositif constitué par l'interpénétration des disques boucleurs avec les doigts boucleurs, ce qui nécessiterait un surdimensionnement des pièces, et en particulier de l'arbre supportant les disques boucleurs.

[0010] Lors de la réalisation du prototype mettant en oeuvre le procédé décrit dans ce brevet, la Demanderesse avait donc proposé de satisfaire à la première des conditions en assurant une orientation des fibres par rapport à la direction d'avance par un"pré-étirage transversal"qui était essentiellement réalisé par l'interpénétration de deux jeux de disques disposés en amont du dispositif disques boucleurs/doigts boucleurs.

[0011] Néanmoins, lors de l'élaboration d'une machine de 4 m de large par exemple, une telle solution technique s'est révélée difficile à mettre en oeuvre pour les raisons suivantes :

-la difficulté à contrôler l'expansion latérale du voile à grande vitesse (formation de plis,...) dans les conditions de productivité satisfaisantes, -la difficulté à orienter convenablement certains types de fibres et en particulier les fibres présentant une longueur supérieure à 250 mm ou les filaments continus.

[0012] La Demanderesse avait proposé dans la publication W097/05315 un procédé appelé procédé DUO où l'on dédouble le traitement des fibres et/ou filaments en effectuant une étape préalable à l'étape de bouclage qui est appelée étape d'ondulation. L'étape de bouclage est classiquement réalisée à l'aide d'un dispositif constitué par l'interpénétration d'un premier jeu de disques boucleurs avec un premier jeu de doigts boucleurs tandis que l'étape préalable d'ondulation est réalisée également à l'aide d'un dispositif constitué par l'interpénétration d'un second jeu de disques appelés disques onduleurs avec un second jeu de doigts appelés doigts onduleurs. Le procédé décrit dans la publication W097/05315 était caractérisée en ce que le dispositif d'ondulation disposé en amont du dispositif de bouclage par rapport à la direction d'avance présentait une jauge qui était un multiple de la jauge du dispositif de bouclage. Cette configuration permettait de manière particulièrement avantageuse de diminuer les efforts subis par les fibres au cours de leur traitement et de réaliser un produit sans casse de fibres tout en limitant le dimensionnement des organes machine.

[0013] Bien que cette solution ait été testée à l'échelle industrielle avec succès, elle présente un certain nombre d'inconvénients. En particulier, l'exécution d'un tel procédé nécessite la présence de machines disposées en amont du présent dispositif et constituées

d'une carde de fibres longues d'une largeur de 2,5 m et de sa chargeuse, d'un nappeur conventionnel nappant en 4 m de largeur ainsi que d'un étireur longitudinal. Ce type de ligne destinée à alimenter un dispositif de 4 m permet de produire/traiter jusqu'à 800 kilos par heure.

[0014] Le dispositif constitué par l'ensemble onduleur et l'ensemble bouclage réalisant le dispositif duo permettait d'obtenir une vitesse de battement de 1000 coups par minute selon les limites de la technologie actuelle, ce qui permet de produire/traiter entre 200 et 250 kilos par heure tandis qu'une ligne classique de non-tissé reste 3 à 4 fois plus productive qu'un dispositif de type duo tel que décrit ci-dessus.

[0015] Il en résulte une inadéquation entre production amont (carde/nappeur/étireur) et dispositif aval (dispositif duo) qui dans la pratique, se traduit par des investissements trop importants et par un niveau médiocre de rentabilité.

[0016] En outre, le fait de proposer un nombre important de dispositifs ou machines en amont s'avère délicat à gérer. Un point critique est constitué par les arrêts causés par les défauts des machines, en particulier des dispositifs en aval (dispositif duo). En effet, l'inertie de la carde oblige à recycler le voile puis à le réintroduire dans la machine duo.

[0017] Un autre inconvénient se produit au niveau de la qualité de recouvrement, c'est-à-dire la superposition des voiles au niveau des plis. Un mauvais recouvrement se traduira nécessairement par l'apparition d'une ligne transversale plus sombre ou plus claire dans les produits finis.

[0018] Enfin, la relative complexité des dispositifs duo, qui sont difficiles à régler, peut causer pour certaines fibres des zones d'encrassement.

[0019] En particulier, la présence de détacheurs ou dêbourreurs au niveau du dispositif de prêbouclage demande un réglage précis de leur disposition, qui variera selon la nature de la fibre utilisée. Ces éléments détacheurs ou dêbourreurs sont de plus relativement peu aisés à repositionner après un démontage consécutif à un bourrage par exemple.

Buts de l'invention [0020] La présente invention vise à résoudre ces différents problèmes tout en autorisant l'utilisation de matériel amont peu onéreux et mieux adapté, et en particulier, l'utilisation de cardes de type carde coton qui sont des cardes pour fibres courtes avec éventuellement suppression du nappeur et son remplacement par un étireur transversal.

[0021] La présente invention vise également à s'affranchir de la présence de détacheurs, et donc de simplifier la réalisation des dispositifs de verticalisation.

[0022] Enfin, la présente invention vise, en réduisant les efforts, à pouvoir réduire le dimensionnement des différents organes et en particulier des organes rotatifs dans les dispositifs de verticalisation.

Principaux éléments caractéristiques de l'invention [0023] La présente invention se rapporte à un dispositif de fabrication de produits textiles à partir de fibres et/ou filaments circulant sous la forme d'un voile, essentiellement constitué par l'interpénétration d'un jeu de disques boucleurs identiques espacés situés sur un axe commun transversal avec un jeu de doigts boucleurs identiques, caractérisé en ce que les disques boucleurs

présentent sur leur périmètre des dents relativement espacées.

[0024] On entend par"relativement espacées"que la distance séparant deux dents successives sur le périmètre d'un disque boucleur vaut au moins 3 fois la largeur d'une dent individuelle.

[0025] De préférence, le nombre de dents sur le périmètre d'un disque boucleur est compris entre 8 et 16.

[0026] De préférence, la distance entre deux dents successives sur le périmètre d'un disque boucleur est comprise entre 20 et 60 mm.

[0027] De préférence, la hauteur des dents est comprise entre 1 et 5 mm.

[0028] Avantageusement, la pente des dents face à l'arrivée du voile est comprise entre 20 et 40 degrés.

[0029] Avantageusement, la distance entre deux dents successives sur le périmètre d'un disque boucleur n'excède pas 1,5 fois la longueur moyenne des fibres et/ou filaments du voile.

[0030] Dans le prolongement de chaque doigt boucleur est disposé un organe de transfert, de préférence une platine de cueillage ou une aiguille. Ces organes de transfert, et de préférence les aiguilles, effectuent un mouvement rectiligne sinusoïdal obtenu à partir d'un système bielle/excentrique.

[0031] En outre, le mouvement de rotation des disques boucleurs situés sur un axe commun transversal est uniforme.

[0032] Avantageusement, le mouvement des platines de transfert ou aiguilles et le mouvement de rotation des disques boucleurs est obtenu à l'aide d'un seul bras principal de commande supportant des excentriques et présentant une réduction qui est définie par le nombre de dents.

[0033] La présente invention concerne également un procédé de fabrication de produits textiles à partir de fibres et/ou filaments circulant sous la forme d'un voile dans lequel : -on fait subir aux fibres et/ou filaments un bouclage transversal accompagné d'un étirage à l'aide d'un ensemble constitué par l'interpénétration d'un jeu de disques boucleurs identiques espacés et situés sur un axe commun transversal avec un jeu de doigts boucleurs identiques, les disques boucleurs présentant sur leur périmètre des dents relativement espacées, -on accumule les fibres et/ou filaments sous la forme d'au moins un pseudo-fil ondulé d'une certaine longueur dans lequel les fibres et/ou filaments sont parallélisés, cette accumulation desdits fibres et/ou filaments s'effectuant contre la pente d'une dent face à l'arrivée du voile, -on transfère le pseudo-fil ondulé vers des platines de cueillage ou le jeu d'aiguilles de manière simultanée sur toute la longueur du pseudo-fil.

[0034] De préférence, le voile de fibres et/ou filaments présente à l'entrée un poids compris entre 10 et 30 g/m2.

[0035] Avantageusement, l'orientation moyenne des fibres et/ou filaments dans le voile à l'entrée dans le dispositif est comprise entre 10 et 25 degrés par rapport à la direction d'avance du voile.

[0036] Avantageusement, le voile d'entrée est constitué de fibres et/ou filaments d'une longueur comprise entre 20 et 70 mm.

[0037] De préférence, on effectue un étirage transversal sur le voile préalablement à la première étape

consistant à faire subir aux fibres et/ou filaments un bouclage transversal accompagné d'un étirage.

Brève description des dessins [0038] La figure 1 représente une vue en perspective du dispositif destiné à la mise en oeuvre du procédé selon la présente invention.

[0039] La figure 2 représente une vue en coupe du dispositif représenté à la figure 1.

[0040] La figure 3 représente une vue en coupe du dispositif d'entraînement des organes principaux du dispositif selon l'invention, qui sont les aiguilles et les disques boucleurs.

[0041] Les figures 4a à 4e représentent les différentes phases de formation d'un fil selon le procédé de la présente invention et son transfert aux aiguilles.

Description d'une forme d'exécution préférée de l'invention [0042] Les dispositifs décrits aux figures 1 et 2 sont des dispositifs selon la présente invention et qui mettent en oeuvre la technique dite de verticalisation qui a été décrite très en détails dans les publications EP-A-0479880, W096/10667 et W097/05315. Ces documents sont incorporés par référence dans la présente demande.

[0043] En pratique, pour obtenir un pseudo-fil, on réalise un bouclage transversal accompagné d'un étirage pour chaque fibre et/ou filament individuel par l'interpénétration de pièces métalliques de manière à donner une forme ondulée à chaque fibre et/ou filament. Les fibres et/ou filaments élémentaires bouclés sont ensuite accumulés par compression dans le sens de l'avance afin de constituer une rangée transversale de boucles. Cette accumulation permet d'obtenir une très bonne parallélisation des fibres. A ce stade, on a donc

constitué, à la torsion près, un pseudo-fil se présentant sous la forme ondulée d'une grosseur (ou titre) désirée.

[0044] En outre, toute la préparation du voile en vue d'obtenir un pseudo-fil, c'est-à-dire l'ouvraison, le cardage, le nappage et l'orientation préalable des fibres, peut être effectuée selon les modalités décrites dans le document EP-A-0479880. Eventuellement, on peut y apporter les perfectionnements décrits dans la demande parallèle basée sur la priorité EP-99870152.8 qui décrit un procédé d'orientation et d'étirage des fibres et/ou filaments d'un voile.

[0045] En mettant en oeuvre le procédé décrit dans la demande parallèle susmentionnée, on observe qu'il existe en outre une relation entre la valeur de l'étirage et l'angle minimal d'orientation. Pour un voile constitué de fibres courtes de 60 mm et étirées transversalement d'un facteur 2, ces fibres auront un angle moyen d'environ 20 degrés avec un écart-type de 5 degrés. En utilisant un voile de fibres et/ou filaments tel que proposé dans cette demande de brevet, on observe que très peu d'efforts seront générés lors du traitement par le dispositif selon la présente invention du fait de l'orientation conforme des fibres constitutives dudit voile.

[0046] Les figures 1 et 2 représentent le dispositif pour la mise en oeuvre du procédé selon la présente invention. Le dispositif est essentiellement constitué par l'interpénétration d'un jeu de disques"boucleurs"10 identiques, espacés et situés sur un axe commun transversal 0, avec un jeu de doigts"boucleurs"20 identiques également. Les disques boucleurs 10 sont entraînés à une vitesse de rotation de préférence constante et uniforme et définie de sorte que la vitesse périphérique des disques boucleurs est égale à la vitesse d'entrée du voile constitué de fibres et/ou filaments.

[0047] Ainsi que déjà mentionné, entre deux disques boucleurs successifs est disposé un doigt boucleur.

L'interpénétration des différents disques boucleurs avec les doigts boucleurs provoque un bouclage accompagné d'un étirage transversal de la fibre et/ou filament de manière individuelle ainsi que décrit en détails dans les publications antérieures EP-A-0479880, W096/10667 et W097/05315.

[0048] Selon la présente invention, ces disques boucleurs 10 sont munis de dents 101,102,103 relativement espacées. Par"relativement espacées", on entend que la distance qui sépare deux dents successives 101 et 102 par exemple selon le périmètre du disque vaut au moins 3 fois la largeur d'une dent individuelle.

[0049] La distance entre deux dents consécutives est définie par la valeur d'accumulation des fibres et/ou filaments du voile pour créer le pseudo-fil de titre souhaité.

[0050] De préférence, le nombre de dents présentes sur le périmètre d'un disque boucleur est compris entre 8 et 16. Le nombre de dents dépend du diamètre des disques mais également du rapport entre le poids du produit souhaité et le poids du voile entrant.

[0051] Les dents présentes sur ces disques pourraient être essentiellement dimensionnées de la même manière que les dents continues présentes sur les disques de l'état de la technique pour ce qui concerne la fonction d'entraînement du voile. Cependant les autres fonctions nécessitent une forme bien spécifique. La fonction d'entraînement du fil jusqu'aux chas de l'aiguille nécessite une hauteur suffisante, de préférence au moins égale à 3 mm. La fonction de dégagement du fil hors de la dent au moment de la descente des aiguilles va nécessiter

un profil précis légèrement courbe de la partie active de la dent [0052] De préférence, la pente de la dent qui fait face à l'avancée du voile est comprise entre 20 et 40 degrés, ce qui lui permet ainsi une bonne pénétration dans le voile tout en autorisant un dégagement aisé de la boucle réalisée constituant le pseudo-fil vers les organes de collecte et de transfert.

[0053] En effet, dans le prolongement de chaque doigt boucleur 20 est prévu un organe de transfert qui peut être une platine de cueillage ou, comme représenté aux figures 1 et 2, une aiguille 30. L'ensemble des organes de transfert, et plus précisément des aiguilles 30 permet de recueillir et transférer le pseudo-fil obtenu par accumulation des fibres et/ou filaments.

[0054] Ces aiguilles 30 sont solidaires d'un porte-à-faux 35 et effectuent simultanément un mouvement de va et vient qui peut être en particulier un mouvement rectiligne sinusoïdal généré par un système bielle/excentrique.

[0055] Ces aiguilles 30 ont pour but de transférer le pseudo-fil en perforant un support qui est disposé sur une série d'enclumes 40 sur lesquelles il se déplace. Ce support non représenté est destiné à réaliser le revêtement de sol.

[0056] Ces enclumes 40 servent d'éléments de réaction à la pénétration des aiguilles 30 dans le support.

En outre, de manière classique sont prévus des crochets 50 qui utilisés conjointement avec des couteaux non représentés permettent la réalisation d'un revêtement de sol sous la forme de tuft coupé ou velours.

[0057] Le mouvement des aiguilles 30 et le mouvement de rotation des disques boucleurs 10 est obtenu à l'aide d'un seul arbre principal de commande 100 supportant des

excentriques 110 relié à un ensemble bielle 120-coulisseau classique 130 équipé d'une transmission 140,142 jusqu'à l'arbre boucleur 0 présentant une réduction égale aux nombre de dents 101,102 présentes à la périphérie d'un disque 10 ainsi que représenté en détails à la figure 3.

[0058] Ainsi que décrit plus en détails aux figures 4, on observe qu'une fibre dont la tête est pincée par une dent va pouvoir être entraînée jusqu'aux aiguilles sans être jamais tendue au point de se trouver bloquée le long d'un doigt. Cette fibre va pouvoir alors entraîner les autres fibres du voile sans qu'il y ait forcément un contact réel avec la denture.

[0059] Le faible niveau d'efforts générés lors de ce traitement (étape de bouclage) permet d'obtenir un effet de masse où l'entraînement positif de quelques fibres autorise l'entraînement de l'ensemble du voile. On observe en outre que cet effet de masse a lieu tant que la distance entre deux dents consécutives sur un même disque excède peu la longueur moyenne des fibres présente dans le voile.

[0060] D'autres avantages pourront être observés en utilisant le procédé selon la présente invention.

[0061] En particulier, la visibilité de la zone de travail sera accrue. En effet, la présente invention s'affranchit de la présence des détacheurs, qui masquaient la vue des aiguilles et empêchaient l'opérateur d'anticiper les problèmes tels que les bourrages.

[0062] En particulier, le fait de ne pas devoir utiliser des organes supplémentaires tels que les détacheurs permet de réaliser un dispositif qui est plus facile à réaliser et à entretenir. En effet, ces organes supplémentaires tels que les détacheurs étaient particulièrement difficiles à disposer correctement au sein du dispositif de verticalisation.

[0063] En outre, on supprime ou diminue les défauts d'accumulation des fibres et/ou filaments dans le chas des aiguilles en utilisant le procédé selon la présente invention. En effet, cette accumulation qui n'était pas réellement positive selon l'état de la technique pouvait être la cause de défauts qui se traduisaient directement sur le produit fini par des trous ou des manques.

[0064] On observe également en utilisant le procédé et le dispositif selon la présente invention une réduction importante au niveau général des tolérances. En effet, un léger voilage d'un disque, par exemple qui réduit le jeu entre aiguille et disque, n'aura que peu ou tout au moins une influence diminuée en utilisant le procédé tel que décrit précédemment. En effet, les dents espacées présentes sur le second jeu de disques auront la capacité de repousser les boucles derrière les aiguilles.

[0065] De manière particulièrement avantageuse, on observe également que les efforts de bouclage sont réduits par rapport aux solutions décrites selon l'état de la technique en utilisant le procédé et le dispositif selon la présente invention. En effet, les disques avec les dentures continues s'avèrent particulièrement difficiles à polir en fond de dent. Il est à remarquer que le polissage est indispensable pour que les fibres puissent boucler et se déplacer transversalement par rapport aux disques. Ceci a en réalité pour conséquence d'augmenter les frottements fibres/métal. En utilisant les dentures espacées comme décrites précédemment pour le second jeu de disques, on observe que les fibres se déplacent dans les parties lisses entre deux dents consécutives, parties qui sont aisément accessibles lors du polissage. La réduction des efforts qui en découle va de paire avec la réduction du frottement et permet donc de réaliser des vitesses de fonctionnement plus élevées.

[0066] Enfin, il convient de noter que les aiguilles destinées à la réalisation de produits touffetês ou de produits maillés sont grandement simplifiées. En effet, la diminution des efforts et donc du couple sur l'arbre a disques autorise un diamètre de disques moindre et donc une diminution du porte-à-faux des aiguilles. De même, la suppression des détacheurs permet également de réduire la hauteur de l'aiguille. Les aiguilles présentent par conséquent un design plus compact et sont plus rigides, et sont de ce fait moins onéreuses à réaliser.

[0067] Les figures 4a à 4e décrivent plus particulièrement les différentes phases de formation d'un fil selon le procédé de la présente invention et son transfert aux aiguilles. On convient pour une meilleure compréhension des figures que les aiguilles sont animées d'un mouvement rectiligne sinusoïdal et que leur position est repérée en fonction de l'angle exprimé en degré de l'arbre de commande, le point mort haut correspondant à 0 degré. Pendant un cycle complet de l'aiguille soit 360 degrés, le disque qui est animé d'un mouvement circulaire uniforme, tourne de 360/n degrés où n est le nombre de dents.

Figure 4a (position 60 degrés de l'aiguille) [0068] Le voile a été introduit et a commencé sa progression vers les aiguilles. L'effet de masse préalablement décrit permet une répartition homogène des fibres durant l'étape de bouclage sauf à l'emplacement même des dents où les fibres se trouvent légèrement repoussées du fait de l'effet de"pointe"du haut de la denture qui pénètre dans le voile au moment de son engagement. Si cet effet de pointe n'avait pas lieu, certaines fibres boucleraient d'une valeur supérieure à la valeur désirée (correspondant à la profondeur de la dent), ce qui nuirait

au rendement. La profondeur de la dent ainsi que sa forme générale doivent en tenir compte.

Figure 4b (position 60 degrés de l'aiguille au cycle suivant) [0069] Les disques continuent d'entraîner le voile ondulé (pendant ce temps l'aiguille a accompli un cycle complet) qui va rencontrer ainsi le fût de l'aiguille. Cet obstacle suffit à bloquer la progression des fibres qui vont s'accumuler les unes derrière les autres sous forme de boucles élémentaires jusqu'à constituer le pseudo-fil de titre souhaité.

Figure 4c (position 300 degrés) [0070] La dent suivante"ratisse"les fibres accumulées contre l'aiguille, exerçant une pression qui permet aux fibres de se regrouper sous forme d'un"toron" serré qui constitue le pseudo-fil (analogue à la torsion près à un fil) puis de faire passer ce pseudo-fil de part et d'autre de l'aiguille. En effet, les fibres constituées en pseudo-fil n'ont plus la capacité de boucler sur la dent.

Figure 4d (position 0 degrés) [0071] Le fil a avancé légèrement tandis que l'aiguille a atteint son point mort haut. La distance entre la base de la dent où les fibres sont accumulées et le fond du chas correspond exactement à la valeur de bouclage (distance entre l'extrémité du doigt et la partie lisse des disques) qui détermine la hauteur de la boucle. Le fil se trouve ainsi tendu dans le fond du chas, ce qui assurera sa préhension par l'aiguille. Il convient de noter que cette préhension est ici totalement"positive"et ne dépend en rien de la nature de la fibre ou de sa résilience.

Figure 4e (position 30 degrés) [0072] L'aiguille a commencé à descendre. le profil de la dent est étudié pour que le fil ne soit pas retenu, ce qui est réalisé su la distance horizontale entre le fond du chas et la dent, compte tenu des mouvements relatifs aiguille/disque, est constante. Les fibres qui étaient situées derrière la dent ont commencé à s'accumuler contre l'aiguille pour constituer le fil qui sera saisi lors du cycle suivant.

Exemple 1 : : Ligne pour produit en 2 mètres [0073] Cet exemple décrit une ligne pour produit en deux mètres à destination automobile, par exemple.

[0074] Soit à réaliser un produit de 400 g/m2 en jauge 1/10"avec une avance par coup de 2 mm à partir d'une fibre de 6,7 dtex coupe 60 mm.

[0075] Une carde"fibres courtes"génère un voile de 40 g/m2 en 1 mètre de largeur utile.

[0076] Ce voile est recueilli par l'élargisseur qui l'amène jusqu'à 2 mètres tout en orientant les fibres autour de la valeur moyenne de 20° (par rapport au sens machine). Le poids du voile est passé à 20 g/m2.

[0077] Le dispositif selon la présente invention est muni d'un jeu de disques identiques de 150 mm de diamètre avec 12 dents (soit environ 40 mm entre les dents). Dans ce cas, 40 mm de voile dans le sens machine vont être condensés pour former un fil, lequel va être touffeté tous les 2 mm. Le poids du produit réalisé est bien 400 = 40 x 20/2.

[0078] Si l'on souhaite faire varier le poids du produit, la seule possibilité est de faire varier le poids du voile. Un voile de carde ne pouvant pas s'alourdir indéfiniment, il peut être judicieux d'adjoindre à la carde

un dispositif de condensateur rotatif, matériel courant dans le domaine des non-tissés qui permettra d'augmenter le poids du voile directement au sortir de la carde. La production maximale de ce type de carde est de l'ordre de 120 kg/h, ce qui correspond exactement à la capacité d'un dispositif selon la présente invention (dispositif de verticalisation) battant à 1000 cps/min. Les productions entre machines amont et machines aval s'harmonisent parfaitement. Le rapport d'investissement entre machines amont et machines aval est de l'ordre de 1. La ligne atteint là le maximum de rentabilité possible.

Exemple 2 : Ligne pour produit en 4 mètres [0079] La conduite de la ligne est identique à celle de l'exemple 1. On utilisera deux cardes en 1 mètre dont on superposera les voiles pour obtenir après étirage transversal de 4 mètres un voile de 20 g/m2 entrant dans le dispositif selon la présente invention.

[0080] Dans ce deuxième exemple également, il y a une adéquation optimale entre l'investissement et la production.