DISPOSITIF DE PROTECTION ANTI-ESCARRE DU PDïD

Domaine de l'invention

La présente invention concerne le domaine des appareils et accessoires de soin ou de protection corporelle ou médicale ; et elle intéresse plus particulièrement une enveloppe de protection du talon à des fins curatives ou préventives de l'escarre du talon ei/ou des malléoles évitant en outre le syndrome équin et ce dans diverses positions du décubitus;

Rappel de la technique antérieure

On connaît divers dispositifs destinés au repos et à la protection du pied et de la partie inférieure de la jambe, applicable notamment aux personnes immobilisées en position horizontale pour une période de longue durée. D'une façon générale ces dispositifs visent à éviter des contacts prolongés des parties du pied en saillie contacts prolongés qui provoquent la formation d'escarres ; la présence et la persistance de ces escarres entraine des coûts de soins élevés et constitue un problème majeur dans le cadre des budgets affectés à la santé publique.

On connaît ainsi des talonnières dites enveloppantes telles en peau de mouton, à microfibres à garniture gélifiée ou microbilles, permettant de réduire le point de pression ; mais ces accessoires sont peu confortables car nécessitant la mise en place de sangles de maintien et n'assurent pas la position stable du pied et en outre ne protègent pas de l'équinisme.

Des talonnières du type gouttière ne permettant que le décubitus dorsal et nécessitent l'immobilité stricte des membres inférieurs; et de plus n'étant pas solidaires du pied elles peuvent se révéler instables sous le pied. Des talonnières plates ne s'adaptent pas à toutes les positions et n'évitent pas l'équinisme.

D'une façon générale ces talonnières de type connu si elles ne sont pas exactement positionnées et maintenues, ce qui pose des problèmes pour des patients agités, peuvent engendrer des effets secondaires, tels que l'apparition d'escarres en dehors de la zone protégée, des blessures, contusions ou cisaillements.

Objet de l'invention

L'invention vise à remédier à ces inconvénients et concerne une enveloppe de protection du pied, visant à dégager et à protéger des pressions génératrices d'escarres les zones à risques telles 1 a face arrière du talon, les malléoles, la base du gros orteil, et ce dans les diverses positions du sujet; en outre le dispositif selon l'invention protège le pied immobilisé contre le risque d'équinisme.; enfin il permet une adaptation indiférenciée au pied droit comme au pied gauche.

Caractéristiques de l'invention

A cet effet l'invention concerne une enveloppe formant coussinet de repos et de protection corporelle, à effet anti escarre, conformé pour s'adapter notamment à la zone talonnière, caractérisé en ce qu'il est constitué d'un bloc en matériau élastiquement déformable et en forme générale de couronne et notamment de tore à gorge , traversé par une pluralité de canaux d'axe radial et ces canaux étant situés dans le plan équatorial du volume torique.

En outre les dits les canaux sont de préférence au nombre de trois et sont disposés selon des méridiens situés sensiblement à équidistance les unes des autres, les dits axes formant entre eux un angle d'environ 120°.

Plus spécialement le coussinet comporte un premier canal de section sensiblement circulaire, propre à envelopper la base de la jambe au dessus des chevilles, un second canal de section sensiblement rectangulaire, propre à envelopper le coup de pied et un troisième canal conformé selon deux troncs de cône opposés par leur sommet, le pourtour du tronc de cône intérieur débouchant dans la gorge centrale étant propre à entourer la zone talonnière.

Et plus spécialement le pourtour du débouché des dits canaux dans la gorge centrale épouse un profil en biseau adouci et curviforme.

Selon une autre caractéristique, le coussinet comporte une fente disposée dans le plan équatorial et courant sur un segment du volume torique compris entre le premier et le second canal, permettant l'ouverture de ce segment en deux parties égales en vue de

l'insertion de la zone talonnière à l'intérieur du coussinet, le talon venant en face du troisième canal, le premier canal étant apte à se refermer autour de la base de la jambe, et le coup de pied étant positionné dans le dit second canal.

Selon encore un développement de l'invention, la paroi intérieure de la gorge est prévue avec une rainure annulaire de section curviforme disposée dans le plan équatorial, propre à offrir de chaque coté de la dite gorge un surfaçage adouci et un contact tangentiel de la dite paroi sur chacune des excroissances malléoliennes.

Les deux demi segments du volume torique séparés par la dite fente sont prévus avec des moyens de fermeture et de maintien en contact solidaire des deux moitiés après insertion du pied dans son coussinet.

Et les dits moyens de fermeture et de maintien sont constitués de sangles passant par des lumières disposées en regard sur les deux dites moitiés du segment fendu, les sangles venant de chaque coté du coussinet étant aptes à se réunir et étant prévues à cet effet avec des moyens de solidarisation rapide tels que connus sous la marque commerciale Velcro.

De plus et selon encore une caractéristique de l'invention, le coussinet comporte sur la paroi extérieure du volume torique, située entre le premier et le troisième canal , un méplat propre à permettre un repos stable du coussinet contenant le pied prisonnier, le coussinet reposant par ce méplat sur un plan d'appui, tell que couche ou lit et de préférence ce méplat est disposé à proximité du débouché du troisième canal vers l'extérieur.

Et plus particulièrement le coussinet est prévu avec deux méplats symétriques par rapport au plan équatorial et formant avec le dit plan un angle inférieur à 90° et de préférence compris entre 70 et 80 °.

D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront de la description donnée à titre d'exemple non limitatif et en relation avec les dessins annexés, dans lesquels :

Présentation des dessins

La figure 1 représente un pied gauche équipé du coussinet selon l'invention, vu de profil.

La figure 2 représente le coussinet seul, vue de profil et légèrement de trois quart.

La figure 3 représente une coupe transversale du coussinet selon le plan équatorial du volume dans le but de mettre en évidence les formes à l'intérieur du dispositif.

La figure 4 représente la partie postérieure du coussinet correspopndant à sa face de repos sur un plan d'appui ( couche, literie).

La figure 5 représente la partie supérieure du coussinet correspondant à sa face restant à l'air libre.

Description d'un exemple de réalisation de l'invention

De forme générale ovoïde, le coussinet est constitué d'un bloc de mousse viscoélastique 1 , avec peau de surface imperméable, lavable et désinfectable.

Le bloc forme une couronne torique2 traversée par une gorge centrale3 disposée selon un axe orthogonal au plan équatorial du volume torique, plan correspondant au plan de coupe de la figure 3.

Trois canaux (visibles notamment sur la vue en coupe de la figure 3) traversent la couronne, partant de sa paroi extérieure et débouchant dans l'intérieur de la gorge centrale.3 Soit un premier canal 4 de section sensiblement circulaire, destiné à emboiter la base de la jambe au dessus de la cheville, un second canal 5 de coupe sensiblement rectangulaire est prévu pour emboiter le coup de pied; un troisième canal 6 épouse la configuration de deux troncs de cône opposés par leur sommet, les bases des dits cônes débouchant d'une part sur la paroi extérieure de la couronne torique et de l'autre coté vers l'intérieur de la gorge .

Les axes de ces canaux radiaux suivent ensemble une forme générale de Y et occupent des méridiens du volume torique sensiblement équidistants, Le troisième canal biconique restant dégagé pour l'aération et le dégagement du talon forme ainsi le montant central du dit Y, les premier et second canaux récepteurs du pied forment les deux branches de ce Y, en formant entre eux un angle supérieur à 120 ° , compris par exemple entre 130 et 140 °..

Une fente 7 ( bien visible sur, la figure 5 ) suivant le plan équatorial du volume torique coupe en deux parties égales 2a le segment 2 de la couronne torique compris entre le premier et le second canal , respectivement 4 et 5 ; elle permet l'ouverture du volume pour le passage du pied venant occuper les dits premier 4 et second 5 canaux. ; ces deux demi segments sont traversés par des lumières 8, 8', 8" en concordance d'une moitié à l'autre pour recevoir des sangles ( non représentées) permettant de resserrer les deux demi segments l'un contre l'autre autour du creux supérieur du pied après son insertion et sa .mise en place dans les deux premier 4 et second 5 canaux.

Ces sangles (analogues à des lacets de souliers) permettent ainsi de resserrer la fente 7 et d'assurer le rapprochement et le maintien des deux demi segments latéraux dans des position proches, serrées autour de la base de la jambe ;

On assure ainsi le confort de l'usager avec l'immobilisation de la protection autour du pied sujet à contention et/ou protection, et ce malgré les mouvements volontaires ou spontanés qui peuvent affecter la jambe et le pied concerné.

La gorge centrale 3 du volume torique de forme générale ovoïde permet de recevoir l'appui du pourtour des malléoles internes et externes dont les excroissances se trouvent ainsi dégagées et libres de tout frottement par rapport à la surface de repos du patient ; les bords internes de la gorge 3 présentent une rainure équatoriale curviforme concave évitant toute arête ou forme en saillie dans la zone d'appui sur le pourtour des malléoles;

Le creux interne de la gorge forme ainsi deux cônes opposés par leur base, chaque cône en creux épousant la forme générale conique en relief de chacune des malléoles, le dispositif de l'invention formant ainsi pour chacune ces malléoles un berceau récepteur de forme complémentaire des reliefs protégés.

Deux méplats 9a et 9b symétriques par rapport au plan équatorial sont destinés à permettre un appui du coussinet sur sa surface de repos, pour tenir compte de la décline naturelle du pied au repos, et un soutien suffisant au niveau du talon d'Achille ; il est compris que chacun de ces méplats de repos du coussinet est d'utilisation alternative, un seul méplat étant en position active d'appui ; en assurant une légère

inclinaison vers l'extérieur du plan équatorial du coussinet par rapport a un plan vertical idéal ; Un méplat correspond ainsi à une utilisation du coussinet sur pied droit et l'autre méplat à utilisation du coussinet sur pied gauche.

Le coussinet de l'invention sera avantageusement fabriqué à partir d'un moule dans lequel est injectée une résine thermoplastique à température convenable émulsifîable en vue d'obtenir un bloc en mousse visco-élastique.à cellules ouvertes.

Ce type de fabrication, par injection dans un moule suivie ou accompagné d'une émulsification , avec formation d'une peau superficielle, relève de techniques connues dans le domaine de la plasturgie. Le choix de la résine n'est pas caractéristique , dés lors que la mousse obtenue répond aux caractéristiques physiques de visco-élasticité exposées dans le cahier des charges des supports d'aire à la prévention de l' escarre.. Néanmoins les essais et expérimentations auxquelles il a été procédé sous la direction de l'inventeur ont conduit a préconiser l'utilisation d'une mousse à base de polyuréthane .

De façon connue les réactifs (polyol et diisocyanate), sont mélangés immédiatement avant leur injection dans un moule ; le mélange comportant les adjuvants conventionnels, tels que plastifiant, agents d'émulsification, devant respecter les exigences de contact avec la peau, humaine; la formation d'une couche superficielle ou "peau" sur l'objet lui-même est obtenue par des opérations thermiques connues et assurera l'imperméabilisation de l'objet et par conséquent des facilités de nettoyage et désinfection.

Le dosage des réactifs, adjuvants et le cycle opératoire ( durée, température) sera calculé et ajusté selon les techniques du plasturgiste de façon à obtenir une mousse de résilience appropriée et de préférence du type haute résilience.

Un élément important dans les paramètres a déterminer dans le processus de fabrication est la densité ou masse volumique . Ici encore les essais et expérimentations auxquels le coussin talonnier, objet de l'invention, a été soumis, conduisent à retenir une valeur préférentielle, telle que ci- après exposée.

On rappelle préalablement que dans les produits répondant aux mêmes fins, connus dans l'art antérieur, il est fait usage de mousses présentant des masses volumiques de l'ordre de 60 à 80 kg/ mètres cube, jugée nécessaire pour atteindre les conditions d'un suportage stable. Ce qui conduit a des modules unitaires présentant un poids (pour chaque membre inférieur) de l'ordre de 600 grammes; ce poids porté en permanence par les pieds du sujet se révèle handicapant .

La forme nouvelle et spécifique du coussin selon la présente invention, permettant une parfaite adaptation à la morphologie du membre protégé; .tout en assurant un repos stable mais non contraignant, permettent d'utiliser et de recommander l'emploi d'une mousse plus légère et de densité ou masse volumique comprise entre 40 et 60 kg / mètre cube, et de préférence restant voisine de 45 kg/m3 ( pour un pied, moyen) .

De ce fait on obtient un coussin unitaire dont le poids peut se situer au niveau de 300 g, donc un poids réduit de moitié par rapport aux dispositifs antérieurs , ce qui améliore considérablement le confort et la liberté de mouvement du sujet.

Les dimensions de la protection de l'invention sont déterminées par la morphologie des sujets de sorte que l'on pourra prévoir divers modèles échelonnés de façon a répondre aux différentes tailles de pieds à traiter ou protéger .

A titre d'exemple pour un pied considéré comme moyen , dit chaussant du 39/40 , le diamètre hors tout du bloc torique pourra être de l'ordre de 30 à 35 cm , avec gorge centrale de diamètre voisin de 10 à 12 cm.

Le coussinet de l'invention est destiné principalement aux sujets à mobilité faible ou nulle, notamment les personnes âgées, les handicapés moteurs, malades en soins intensif, soins palliatifs.

Grâce à l'élimination de la pression au niveau du talon et des malléoles dans toutes les positions du décubitus, le dispositif selon la présente invention permet l'éradication de l'escarre talonnière et malléolienne (50% des escarres totales) tout en protégeant de Péquinisme. Il pourra être utilisé en prévention mais aussi de manière curative, associé par exemple à un pansement.

La description qui précède n'a été donnée qu'à titre exemplatif en relation avec une forme particulière de réalisation et on pourra adopter diverses variantes ou adaptations sans sortir des limites de l'invention. La description donnée porte sur la version de l'invention retenant une forme torique à gorge du coussinet; mais la morphologie torique n'est pas rigoureusement nécessaire et a été retenue pour la souplesse et l'aisance aux mouvements qu'elle procure au sujet; une version du coussinet de l'invention adoptant la forme d'une couronne, ou s'agissant d'un volume d'une section de cylindre tabulaire à base constituée d'une couronne pourra convenir.

De plus, l'invention a été décrite en relation avec son application à une protection anti escarre du pied, application qui n'est pas limitative; le coussinet de l'invention peut être utilisé dans tous les cas, notamment de blessure, plaie ou fracture, déformation osseuse, ou encore affection de nature dermatologique, où l'on souhaite éviter un contact de repos ou d'appui du pied ou lorsque le pied doit être maintenu inactif et protégé de contacts.