Les scooters actuels sont généralement équipés d'une béquille centrale de stabilisation en position verticale, qui ne peut tre actionnée qu'à l'arrt, le conducteur du scooter devant tre impérativement descendu de la plate- forme de son véhicule et devant effectuer une manoeuvre combinant un mouvement de déplacement du scooter à l'aide de ses mains et un mouvement de positionnement de la béquille centrale à l'aide de son pied. Or cette manoeuvre s'avère pénible et parfois délicate, car il s'agit en fait de soulever au moins partiellement le scooter autour du point d'appui de la béquille centrale sur le sol, cette opération demandant au conducteur des efforts au'il n'est parfois pas en mesure de fournir dans de bonnes conditions.

On connaît déjà plusieurs dispositifs de stabilisation pour motocycles, mettant en oeuvre des actionneurs électriques ou hydrauliques commandant une ou plusieurs béquilles escamotables. Les opérations de descente et de remontée des béquilles escamotables sont commandées soit par le conducteur, soit automatiquement en fonction de paramètres de conduite tels que de la vitesse du véhicule.

Le document FR1249598 divulgue ainsi un dispositif de béquilles stabilisatrices pour cyclomoteur comprenant une

tige mobile en rotation dans un palier situé dans l'axe de rotation de la roue arrière du cyclomoteur, cette tige se terminant par deux bras de béquille pourvus à leurs extrémités de roulettes et étant commandée par un système de commande incluant une barre de levier, deux biellettes et une pédale de commande.

On connaît par ailleurs, par le document FR2735745 correspondant au brevet français n°9507517 au nom du présent déposant, un dispositif de stabilisation mettant en oeuvre une technique dite de retour d'effort par laquelle le conducteur ressent au niveau des moyens de commande les efforts de réaction du sol auxquels sont effectivement soumis les béquilles équipées de roulettes lorsqu'elles sont en position basse. Grâce au retour d'effort, le dispositif de stabilisation peut en quelque sorte doser et réguler les forces d'application des béquilles, ce qui contribue à un accroissement significatif du confort d'utilisation de ce dispositif de stabilisation.

Cependant, les dispositifs de stabilisation proposés jusqu'à présent sont de réalisation complexe, car ils mettent en oeuvre des asservissements, des actionneurs commandés, et des systèmes de commande relativement sophistiqués, ce qui peut conduire à des coûts exorbitants, notamment pour des scooters d'entrée de gamme ou de moyenne gamme.

Le but de l'invention est de remédier à cet inconvénient en proposant un dispositif de stabilisation pour un véhicule à deux roues, notamment un scooter, qui procure les effets techniques attendus avec des moyens mécaniques simples et robustes.

Cet objectif est atteint avec un dispositif pour stabiliser un véhicule à deux roues tel qu'un scooter, comprenant : -des premiers et seconds moyens de béquille escamotables disposés de part et d'autre dudit véhicule, et comprenant chacun un premier et un seconds bras comportant à son extrémité une roulette, -des moyens pour commander par au moins un pied du pilote lesdits premiers et seconds moyens de béquille entre un premier état dans lequel lesdits premiers et seconds moyens de béquille sont escamotés, et un second état dans lequel lesdits premiers et seconds moyens de béquille sont en contact de stabilisation avec le sol, lesdits premier et second bras étant reliés mécaniquement et mobiles par rapport à un axe de rotation lié au châssis du véhicule.

Suivant l'invention, les moyens de commande comprennent des moyens de levier solidaires d'au moins un des bras au dessus dudit axe de rotation, ces moyens de levier étant accessibles par au moins un pied du pilote depuis le repose-pied dudit véhicule et agencés de sorte qu'une pression exercée vers l'avant par au moins un pied du pilote sur ces moyens de levier conduit au premier état d'escamotage tandis qu'une pression exercée vers l'arrière par au moins un pied dudit pilote sur lesdits moyens de levier conduit au second état de stabilisation.

Avec le dispositif de stabilisation selon l'invention, le pilote dispose, à travers la pression qu'il exerce vers l'arrière sur le ou les leviers de commande lorsque les béquilles latérales sont en position basse, d'un réel retour d'effort qui lui procure une sensation agréable et sécurisante et représente une

solution concrète au problème du contrôle par le pilote de la stabilité de son véhicule à basse vitesse. Par ailleurs, la structure particulièrement simple du dispositif de stabilisation selon l'invention constitue une solution radicale au problème récurrent de poids et de coût rencontré dans toutes les solutions techniques proposées antérieurement et qui a constitué jusqu'à présent un obstacle rédhibitoire à leur développement. En particulier, le nombre de pièces et d'organes nécessaires pour réaliser le dispositif de stabilisation selon l'invention est significativement réduit par rapport aux dispositifs de stabilisation de l'art antérieur.

Il est à noter que le dispositif de stabilisation selon l'invention trouve tout son intért dans une utilisation urbaine avec des arrts de très courte durée et répétés.

Il faut également souligner que, l'angle à balayer par les bras de béquille pouvant tre supérieur à 90 degrés, le dispositif de stabilisation selon l'invention procure avantageusement un balayage automatique de cet angle de la position haute à la position basse et inversement.

Le balayage angulaire correspondant au passage de la position haute à la position basse est effectué principalement par gravité, dès que les pieds du pilote cessent de se reposer sur les moyens de commande. Il ne reste plus alors qu'une petite pression à exercer pour terminer le balayage angulaire.

De la position basse à la position haute, au redémarrage, le ou les pieds du pilote quittent les moyens de commande et l'avancement du véhicule permet aux deux bras de béquille de parcourir dans l'autre sens une

partie non négligeable de l'angle de balayage qui sera finalement complété par la pose des pieds du pilote sur les moyens de commande en régime de croisière.

Dans une première variante de réalisation, les moyens de levier sont reliés à leurs extrémités par une barre de commande sensiblement parallèle à l'axe de rotation et actionnable par les pieds du pilote, les bras de béquille pouvant tre reliés mécaniquement ou non par une pièce d'axe de rotation ou barre de liaison axiale.

Dans une seconde variante de réalisation, les deux bras sont agencés pour tre mobiles en rotation indépendamment l'un de l'autre autour d'un axe de rotation lié au châssis du véhicule, et les premiers et seconds moyens de levier sont reliés à leur extrémité à une pièce commune faisant fonction de barre de torsion et de flexion. Cette variante de réalisation procure un contrôle différentiel des deux béquilles, le pilote pouvant exercer avec chacun de ses pieds une pression différente sur l'une et l'autre des parties de levier.

Les bras de béquille sont alors décalés angulairement. On peut ainsi compenser les effets d'inclinaison transversale de certaines chaussées.

Dans une troisième variante de réalisation, les premier et second bras de béquille sont reliés mécaniquement par une pièce d'axe de rotation ou barre de liaison axiale mobile angulairement selon l'axe de rotation et un seul levier de commande droit ou gauche est fourni en prolongement de l'un des bras de béquille.

Par ailleurs, les moyens de béquille peuvent tre agencés de façon à procurer momentanément un soulèvement du châssis du véhicule et de son pilote lors du passage

des premiers et seconds moyens de béquille d'un état à l'autre.

Ainsi, avec le dispositif de stabilisation selon l'invention, le pilote d'un scooter peut obtenir une mise en place des béquilles à basse vitesse jusqu'à l'arrt de son véhicule qui est soulevé momentanément, ce qui supprime par conséquent la manoeuvre difficile de mise sur béquille centrale qui était jusqu'à présente incontournable.

On peut également prévoir un dispositif de stabilisation selon l'invention dans lequel les moyens de commande comprennent des premiers moyens faisant pédale pour placer et maintenir les premiers et seconds moyens de béquille en position escamotée, et des seconds moyens faisant pédale pour placer et maintenir lesdits premiers et seconds moyens de béquille en position de stabilisation, ces premiers et seconds moyens faisant pédale étant fixés solidairement à un axe de rotation auquel les premiers et seconds moyens de béquille sont reliés.

Les bras respectifs des premiers et seconds moyens de béquille peuvent avantageusement comporter chacun un coude au dessus de l'axe de liaison, les parties de bras situées au dessus desdits coudes étant agencées pour constituer des moyens de commande par levier actionnables par les pieds du pilote.

Il est important de noter que la longueur entre l'extrémité de contact de chaque bras et l'axe de liaison est de préférence réglable en fonction de divers paramètres de fonctionnement tels que le poids du pilote, de sorte que, lorsque les bras sont dans une position sensiblement verticale, le châssis du scooter se trouve

sensiblement soulevé par rapport à sa position d'équilibre dans laquelle les moyens de béquille sont escamotés. Par ailleurs, les longueurs respectives du bras de béquille gauche et du bras de béquille droit peuvent tre choisies différentes, avec par exemple un bras de béquille droit plus long de 5 mm que le bras de béquille gauche, pour tenir compte d'une inclinaison transversale des chaussées dans les régions de circulation à droite. Il va de soi que dans les régions de circulation à gauche, on choisira un bras de béquille gauche légèrement plus long que le bras de béquille droit.

On peut également prévoir de munir le dispositif de stabilisation selon l'invention de premiers moyens de rappel disposés entre des moyens de béquille et le châssis du scooter de façon à maintenir lesdits moyens de béquille en position escamotée après une commande d'escamotage exercée sur les moyens de commande.

De mme, on peut prévoir des seconds moyens de rappel disposés entre des moyens de béquille et le châssis du scooter de façon à maintenir lesdits moyens de béquille en position de stabilisation, après une action de stabilisation exercée sur les moyens de commande.

Ces premiers et seconds moyens de rappel peuvent par exemple tre réalisés sous la forme d'un ressort à deux positions fixé entre le châssis du scooter et l'un et/ou l'autre des moyens de béquille.

Une option de sécurité peut inclure des premiers moyens pour verrouiller les premiers et seconds moyens de béquille en position escamotée, ainsi que des seconds moyens pour verrouiller les premiers et seconds moyens de

béquille en position basse de stabilisation, notamment pour le mode"parking".

Suivant un autre aspect de l'invention, il est proposé un véhicule à deux roues équipé d'un dispositif de stabilisation selon l'invention, comprenant un châssis ou cadre adapté pour recevoir un axe de rotation de deux premier et second bras appartenant respectivement à deux premier et second moyens de béquille escamotables disposés de part et d'autre dudit véhicule.

Ce véhicule à deux roues comprend en outre des moyens de levier solidaires d'au moins un des bras au dessus de l'axe de rotation, ces moyens de levier étant accessibles par au moins un pied du pilote depuis le repose-pied dudit véhicule et agencés de sorte qu'une pression exercée vers l'avant par au moins un pied du pilote sur ces moyens de levier conduit à un état d'escamotage tandis qu'une pression exercée vers l'arrière par au moins un pied dudit pilote sur lesdits moyens de levier conduit à un état de stabilisation.

Lorsque ce véhicule est un cyclomoteur pourvu d'un réservoir de carburant disposé le long d'un élément du cadre de ce cyclomoteur, on peut prévoir une configuration particulière dans laquelle l'axe de rotation des bras de béquille traverse ce réservoir. Si cet axe est effectivement matérialisé par une pièce mécanique d'axe de rotation, le réservoir doit alors présenter une structure et une forme appropriées pour permettre le passage de cette pièce d'axe. On peut par exemple prévoir une forme particulière du réservoir agencée pour contourner ou envelopper la pièce d'axe de rotation ou barre de liaison axiale, ou encore une forme

de réservoir entourant ou encerclant complètement la pièce d'axe de rotation ou barre de liaison axiale.

D'autres particularités et avantages de l'invention apparaîtront encore dans la description ci-après. Aux dessins annexés donnés à titre d'exemples non limitatifs : -la figure 1 illustre schématiquement un scooter équipé d'un dispositif de stabilisation selon l'invention, dans trois situations caractéristiques ; -la figure 2 illustre un premier mode de réalisation d'un dispositif de stabilisation selon l'invention ; -la figure 3 illustre un second mode de réalisation d'un dispositif de stabilisation selon l'invention ; -la figure 4 illustre un troisième mode de réalisation d'un dispositif de stabilisation selon l'invention ; et -la figure 5 illustre les variations d'assiette d'un scooter équipé d'un dispositif de stabilisation selon l'invention, dans un cycle complet d'utilisation.

On va en premier lieu décrire la structure de base et le fonctionnement d'un dispositif de stabilisation selon l'invention, en référence à la figure 1.

Le dispositif de stabilisation 1 installé sur un scooter comprend de part et d'autre du repose-pied de ce scooter des béquilles 2 équipées de roulettes 3, montées librement en rotation autour d'un axe 4, et prolongées à leur extrémité supérieure par des pièces de levier 5 reliées par une barre de commande 6 s'étendant, dans le cas du scooter, au dessus du repose-pied.

En régime de croisière (I), les pieds du pilote sont en appui sur la barre de commande 6 de telle sorte que les béquilles 2 sont en position relevée ou escamotée.

En situation de décélération (II), le pilote libère en soulevant ses pieds la barre de commande 6, ce qui provoque la descente des béquilles par un mouvement de rotation autour de l'axe 4 jusqu'à l'entrée en contact des roulettes 3 avec le sol. Le pilote exerce alors avec ses pieds une pression sur la barre de commande 6 en position de stabilisation, ce qui a pour effet de légèrement soulever le châssis du scooter par rapport à son assiette de croisière. Les béquilles peuvent passer momentanément en position verticale puis dépassent cette position verticale pour atteinre une position de butée (III).

On va maintenant décrire une première variante de réalisation d'un dispositif de stabilisation, en référence à la figure 2. Le dispositif de stabilisation 1 comporte deux béquilles 2A, 2B parallèles pourvues à leurs extrémités inférieures de roulettes 3A, 3B. Ces deux béquilles, réalisées par exemple à partir de tubes, de plats ou de profilés en alliage ou en acier, sont reliées d'une part à une barre de liaison axiale 8 insérée par exemple dans un tube support 7 solidaire du châssis ou du repose-pied du scooter, et d'autre part à une barre de commande 6 par des parties de levier 5A, 5B coudées par rapport aux parties principales des béquilles 2A, 2B. Les parties de levier et la barre de commande peuvent tre réalisées à partir d'une pièce tubulaire unique. La structure mécanique rigide constituée par les deux béquilles 2A, 2B, la barre de liaison axiale 8 et la

barre de commande 6 est mobile en rotation autour de l'axe 4.

Dans une seconde variante de réalisation représentée en figure 3, les parties de levier coudées 5A, 5B du dispositif de stabilisation 10 ne sont pas reliées solidairement par une barre de commande, mais comprennent des pièces de liaison 50A, 50B en liaison coulissante avec une barre de torsion 12. Les bras de levier 2A, 2B sont agencés pour tre mobiles en rotation indépendamment l'un de l'autre autour d'un axe de rotation 9 solidaire du châssis du scooter. Cet agencement particulier permet une action indépendante sur chacune des béquilles, notamment pour la prise en compte d'irrégularités du sol.

Dans une troisième variante de réalisation représentée en figure 4, une seule partie de levier 5C du dispositif de stabilisation 100 est fournie en prolongement d'un bras de béquille 2B reliée solidement à l'autre bras de béquille 2A par une pièce d'axe de rotation ou barre de liaison axiale 8 mobile dans un tube de liaison 7 fixé au châssis. L'effort exercé par le pied du pilote sur la partie de levier 5C est transmis directement au bras de béquille ainsi prolongé et indirectement à l'autre bras de béquille par l'intermédiaire de la pièce d'axe de rotation ou barre de liaison axiale.

Une caractéristique importante du dispositif de stabilisation selon l'invention réside dans le fait que sa mise en oeuvre a pour effet de soulever ponctuellement le châssis du scooter par rapport à sa position normale d'utilisation. Ces situations de soulèvement ponctuel d'une part permettent de placer un scooter sur des béquilles beaucoup moins d'effort que ce qui est

actuellement requis de la part d'un pilote désirant placer son scooter sur béquille centrale, et d'autre part procurent au pilote une sensation réelle de confort à basse vitesse avant l'arrt et à l'arrt lorsqu'il n'a plus à poser les pieds sur le sol pour se maintenir en équilibre.

Lorsque le scooter est à l'arrt en l'absence du pilote, frein de sécurité activé, le châssis est en position haute stabilisée Hs, en référence à la figure 5, avec des béquilles en position basse qui peuvent d'ailleurs tre légèrement inclinées vers l'avant. Un mécanisme de verrouillage des béquilles en position de stabilisation peut éventuellement tre activé.

L'installation du pilote sur la selle du scooter a pour effet d'abaisser légèrement l'assiette du scooter.

Le scooter démarre et l'augmentation de sa vitesse, combinée aux frottements des surfaces des roulettes sur le sol, a pour effet de provoquer la rotation des béquilles autour de l'axe de liaison et notamment le repassage des béquilles par la position verticale, ce qui a pour effet de soulever légèrement le châssis du scooter et son passager en assiette haute Hs.

Le basculement des béquilles s'opère alors et le pilote exerce par le seul poids de ces pieds une pression en avant sur la barre de commande de telle façon que les béquilles se trouvent complètement escamotées. L'assiette Bc du scooter est à ce stade minimale, du fait du poids du pilote qui est totalement supporté sans assistance des béquilles.

En phase de ralentissement et de décélération, le pilote libère la barre de commande, ce qui rend possible la descente des béquilles par gravité, l'entrée en

contact des roulettes avec le sol et le basculement du dispositif de stabilisation.

Une pression exercée vers l'arrière par les pieds du pilote sur la barre de commande provoque alors le soulèvement du châssis du scooter avec son passager (assiette haute Hs) au moment du passage des béquilles en position verticale, puis en position inclinée correspondant à une assiette basse Bs, jusqu'à une position d'arrt avec retour à l'assiette haute stabilisée Hs.

Il est à noter qu'en position d'arrt"parking"avec les béquilles en position basse et l'une des roues du scooter bloquée, seule l'une des deux roulettes est à un instant donné en contact avec le sol, ce qui cependant n'affecte pas la stabilité d'ensemble du scooter.

Bien sûr, l'invention n'est pas limitée aux exemples qui viennent d'tre décrits et de nombreux aménagements peuvent tre apportés à ces exemples sans sortir du cadre de l'invention. Le dispositif de stabilisation selon l'invention peut soit équiper des scooters neufs, soit tre installé sur des scooters existants.