La présente invention porte sur les dépileurs destinés à prélever une enveloppe dans une pile et à la délivrer ouverte. Elle est particulièrement destinée aux inséreuses-plieuses dites de bureau.

Actuellement, les systèmes d'ouverture de rabat d'enveloppes utilisent souvent un racleur pour ouvrir ledit rabat. On rencontre deux variantes : dans la première représentée par exemple par le document EP-A-0 336 674, le racleur mobile vient au contact du rabat alors que l'enveloppe est arrêtée. Dans la seconde, l'enveloppe est mobile et le racleur fixe.

D'autres systèmes, utilisent une griffe articulée sur un axe généralement fixe, comme par exemple dans les documents US-A-2 915 863, figure 3, et US-A-5 251 425. Dans des modes de réalisation particuliers, tels que celui de la figure 12 du brevet US-A-2 915 863, la griffe est articulée sur un axe lui-même mobile, mais ce montage n'est destiné qu'à permettre à la griffe de s'escamoter en cas de résistance imprévue due à la rencontre avec un corps solide. En fonctionnement normal, la griffe a un mouvement de rotation simple.

Ces systèmes présentent un inconvénient majeur ; leur efficacité dépend du comportement du rabat de l'enveloppe, plus précisément de la faculté qu'à celui-ci de se séparer du corps de l'enveloppe. D'autre part, les systèmes connus s'associent difficilement en aval à un organe destiné à enfiler les enveloppes en vue d'y insérer des documents. Par exemple, dans le dispositif connu par le document US-A-2 915 863, l'organe d'enfi- le ent est mobile et entraîne une cinématique globale complexe.

L'invention a pour but d'éviter ces inconvénients et propose à cet effet un dispositif de prélèvement et

d'ouverture d'enveloppe à partir d'une pile d'enveloppes, comprenant :

- un châssis,

- des moyens d'amenée d'enveloppe, rabat replié, - des moyens d'ouverture du rabat replié, com¬ portant au moins une griffe articulée suscep¬ tible de venir contre l'enveloppe et s'insérer entre le rabat replié et l'enveloppe pour ouvrir le rabat, la griffe étant montée en rotation sur un axe lui-même mobile par rapport au châssis, et

- des moyens d'enlèvement d'enveloppe, rabat déplié, comprenant au moins un doigt presseur articulé se terminant par un galet de pression susceptible d'appliquer le rabat en cours d'ouverture contre un rouleau d'entraînement, lequel peut entraîner l'enveloppe vers un organe d'enfilement en vue de l'insertion de document dans l'enveloppe, caractérisé en ce que le doigt presseur et le rouleau des moyens d'enlèvement coopèrent avec un déflecteur mobile susceptible de dévier différemment, lors de l'enlèvement, le rabat puis le reste de l'enveloppe, de façon à chausser l'organe d'enfilement. La griffe articulée a un mouvement composé grâce à cette double articulation (elle est montée sur un axe supporté par des platines montées oscillantes sur le châssis du dispositif) et un agencement de cames lui permet dans un premier temps de s'approcher de l'enve- loppe dont le rabat est en position repliée, de glisser le long de l'enveloppe à la rencontre du rabat replié, de passer derrière le rabat pratiquement jusqu'à la char¬ nière du rabat, cependant qu'elle ouvre le rabat grâce à son profil adapté. Le mouvement de l'extrémité de la griffe, au cours d'un cycle complet, est globalement une

sorte de va-et-vient dont la trajectoire est arrondie à la descente en direction des enveloppes, pour mieux accrocher le rabat, et est en retrait des enveloppes de la remontée. La griffe articulée coopère avec le doigt pres¬ seur qui va appliquer le rabat en cours d'ouverture contre le rouleau d'entraînement, par exemple caout¬ chouté, mû par un moteur au moment approprié pour emmener l'enveloppe dont le rabat vient d'être pincé entre le galet de pression et le rouleau.

De préférence, le rouleau s'étend sur toute la largeur possible de l'enveloppe et on prévoit deux doigts presseurs disposés de chaque côté de la griffe, laquelle est en position centrale. Leur disposition relative est telle que les doigts presseurs peuvent commencer leur intervention alors que la griffe maintient encore le rabat ouvert.

Le ou les doigts presseurs sont de préférence articulés. Conformément à l'invention donc, les doigts pres¬ seurs et les moyens d'enlèvement coopèrent avec le déflecteur d'enveloppe mobile, destiné à orienter celle- ci dans la bonne direction d'acheminement. Ce déflecteur va dévier différemment, lors de l'enlèvement, d'une part, le rabat qui sort du pincement entre les doigts presseurs et l'organe des moyens d'enlèvement, puis d'autre part, le reste de l'enveloppe : on peut de cette manière contraindre celle-ci à s'ouvrir et venir par exemple chausser des doigts d'enfilement d'enveloppe, situés en aval, faisant partie d'une machine d'insertion de courrier. Le doigt d'enfilement peut être à poste fixe, ce qui simplifie la cinématique d'ensemble.

De préférence, les mêmes platines oscillantes sur lesquelles est monté l'axe de la griffe articulée servent au montage de joues oscillantes auxquelles sont liés le

déflecteur et les doigts presseurs, ces derniers éven¬ tuellement par l'intermédiaire d'une autre articulation.

Le mouvement tournant des platines est commandé par un premier moteur pas-à-pas, via une transmission mécanique appropriée par exemple à manivelle et bielle ; le mouvement de la griffe et celui des joues articulées est avantageusement commandé par un même second moteur pas-à-pas , via une autre transmission mécanique appropriée et deux cames différentes. Des capteurs appropriés surveillent les positions des différents organes et des moteurs, et une unité de commande gère l'ensemble des mouvements en fonction des signaux délivrés par les capteurs.

Le dispositif de l'invention comprend de préfé- rence une butée escamotable susceptible de positionner précisément un bord de l'enveloppe en cours d'ouverture : il s'agit avantageusement du bord formant la charnière de rabat, et la butée peut s'éclipser après que le rabat a été saisi entre les doigts presseurs et le rouleau d'entraînement. L'escamotage de la butée est avanta¬ geusement commandé par une came entraînée par le même moteur pas-à-pas qui commande le mouvement de la griffe et des doigts presseurs.

Les moyens d'amenée d'enveloppe comporte avanta- geusement un plateau proche de la verticale entraîné en translation sur des rails par des moyens moteurs commandés par un capteur approprié. Le plateau est avantageusement formé de manière à ne pas soutenir le dos des enveloppes à l'endroit où la griffe va opérer de manière à offrir la possibilité d'un léger enfoncement de l'enveloppe à ce niveau, sous la pression de la griffe, qui favorise la séparation du rabat de l'enveloppe par la griffe. Ceci vaut surtout pour les dernières enveloppes d'un paquet : pour les autres, l'élasticité du paquet suffit.

D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront de la description ci-après d'un exemple de réalisation. On se réfère aux dessins annexés sur lesquels : - la figure 1 est une vue en coupe développée d'un dispositif de dépilage conforme à l'invention,

- la figure 2 est une vue latérale du dispositif,

- les figures 3 à 8 montrent en vue de profil interne schématique le dispositif à chaque étape de fonctionnement :

- la figure 3 : début d'un cycle,

- la figure 4 : avancée de la griffe,

- la figure 5 : descente de la griffe et ouver¬ ture du rabat, - la figure 6 : descente des doigts presseurs contre le rouleau d'entraînement,

- la figure 7 : début d'entraînement de

1 'enveloppe,

- la figure 8 : remontée du déflecteur et pour- suite de l'entraînement.

Le dépileur d'enveloppes comporte une structure principale fixe ou châssis formé des platines parallèles 1 et d'un certain nombre d'entretoises 2 (dont une seule est représentée sur la figure 1) . A l'intérieur de cette structure fixe, une autre structure, mobile celle-ci, formée des platines 3 parallèles en L réunies par 1'entretoise 4, est articulée librement autour d'un axe 5 supporté dans les platines 1 au niveau de l'extrémité de la petite branche du L (figures 1 et 3) . Un moteur pas-à- pas 6 (figures 1 et 2) lui permet d'osciller par l'intermédiaire d'une manivelle 7 et d'une bielle 8 agissant sur un axe 9 supporté entre les platines 3 au niveau de l'extrémité de la grande branche du L. Un capteur 10 (figures 1 et 3) assure l'initialisation de la

position du moteur 6. Cette structure mobile reçoit une grande partie des pièces du dépileur.

Un moteur pas-à-pas il (figures 1 et 2) est accouplé à l'axe 5. Un ensemble d'une courroie 13 et de poulies dentées 1 , 1 ' transmet le mouvement du moteur à un arbre 15 qui est supporté entre les platines 3 vers leur milieu et reçoit deux cames 16 et 17. Un capteur 12 (figure 1) porté par une platine 1 et associé à un index 12' porté par l'arbre 5 permet ' initialiεer la position de ces deux arbres 5 et 15-

La came 17 (figures 1 et 3), par l'intermédiaire d'un galet 18, actionne une griffe centrale calée sur un arbre 23 tourillonnant dans les platines 3 et portant en bout une manivelle 22 (figure 1) . L'action d'un ressort 21 reliant la manivelle 22 et un point fixe d'une platine 3 permet de maintenir en contact le galet 18 avec la came 17.

La came 16 agit via un galet 46 sur un ensemble mobile constitué de deux joues 24 et d'un bras 24' réunis par un déflecteur transversal 25 et un axe 27, et maintenu en contact avec la came 16 par l'action d'un ressort 26 (figure 1) . Cet ensemble est en libre rotation sur l'axe 23. Deux doigts presseurs 48, équipés chacun d'un galet 47 à une extrémité et articulé sur l'axe 27 à l'autre, sont reliés aux deux joues 24 par deux ressorts de torsion 28 qui les maintiennent en contact avec le déflecteur 25. Des échancrures appropriées à l'avant du déflecteur 25 permettent aux galets de pression 47 de dépasser du déflecteur. Une came 34 (figures 1, 2, 3) solidaire de l'axe

5 pousse un galet 35 fixé à une extrémité d'un coulisseau 32. Le contact du galet 35 et de la came 34 est assuré par un ressort de traction 33. Une écluse ou butée escamotable 29, articulée autour de deux axes 31 portés

sur les platines 1, est solidaire de l'autre extrémité du coulisseau 32 et, par celui-ci, animée en rotation.

Un cylindre 36 recouvert d'un revêtement souple, tourillonne dans les platines 1, et est entraîné par un moteur pas-à-pas 37.

Un palpeur 38 articulé sur un axe 38' est maintenu en contact avec l'enveloppe à délivrer 39 par un ressort 40. La position de ce palpeur est lu par un capteur 41. Deux doigts 42 coulissent sur des rails 43 et sont animés par une courroie .dentée 44. Un plateau 45 assure la répartition de la poussée des doigts 42 sur les enveloppes 39.

Les différentes étapes nécessaires à l'obtention d'un cycle de dépilage d'une enveloppe sont gérées par une unité de commande non représentée, donnant les signaux de commande appropriés aux différents moteurs en fonction des signaux reçus des capteurs et d'instructions prédéterminées. Ces étapes sont décrites successivement dans les planches numérotées de 3 à 8. La planche 3 montre l'ensemble du système prêt à accomplir un cycle. Le contrôle de l'initialisation des moteurs pas-à-pas est assuré par les capteurs 10 et 12 (figure 1) contrôlant respectivement le mouvement de bas¬ culement des platines 3 , et le mouvement des cames 16 et 17. Le paquet d'enveloppes à dépiler (une seule est représentée ici, repérée 39) a été amené en place par le plateau 45 poussé par les doigts 42. La position de la première enveloppe est contrôlée par le palpeur 38. Le capteur 41 indique son état et commande l'avance de la courroie 44, des doigts 42 et du plateau 45. L'enveloppe se présente rabat en bas et tourné vers la gauche du dessin. La position de la charnière du rabat est assurée par le contact avec l'écluse 29 qui comporte à cet effet deux profils en L 29' de réception. Lorsqu'au cours du prélèvement des enveloppes dans la pile, le palpeur 38

constate que la position de la première enveloppe n'est plus correcte, il déclenche l'avance du plateau 45 par l'intermédiaire de la courroie 44 et des doigts 42, jusqu'à retrouver cette position correcte d'enveloppe. La planche 4 montre la première étape qui consiste à faire basculer vers l'enveloppe la structure formée des platines 3, de l'entretoise 4 et de toutes les pièces qui l'équipent. Ce mouvement est assuré par le moteur pas-à-pas 6, la manivelle 7 et la bielle 8 qui, en agissant sur l'axe 9 provoque la rotation de la structure autour de l'axe 5. Le bec de la griffe 19 se trouve ainsi projeté au-dessus du rabat de l'enveloppe et peut entamer sa descente, au cours de laquelle il s'insérera derrière celui-ci. Cette descente est assurée par la rotation du moteur pas-à-pas 11 via l'ensemble courroie-poulies 13- 14-14', la came 17 et le galet 18. Dès que le rabat est entrouvert, la structure formée des platines 3, 3', de 1'entretoise 4 et de toutes les pièces qui l'équipent s'écarte de l'enveloppe et retourne en position initiale par une nouvelle mise en rotation, mais en sens inverse du moteur 6 portant la manivelle 7.

La planche 5 montre la suite du cycle. La came 34 portée par l'axe 5 mû par le moteur 11, dont le début de rotation n'a entraîné aucune action, commence à déplacer la coulisseau 32 par l'intermédiaire du galet 35 et provoque la descente par rotation de l'écluse 29 qui va libérer le bas de l'enveloppe, jusqu'alors maintenu. D'autre part, la griffe 19 continuant sa course sous l'effet de la came 17 prend en charge l'extrémité du rabat de l'enveloppe, l'obligeant à s'abaisser pour préparer l'arrivée du déflecteur 25.

En se référant à la planche 6, alors que la griffe 19 termine sa course vers le cylindre 36 entraî¬ nant avec elle l'enveloppe 39, l'ensemble constitué des trois bras et joues 24, 24', du déflecteur 25, de l'axe

27 et des deux doigts presseurs 48 tourne à son tour autour de l'axe 23 sous l'action de la came 16 via le galet 46. La rotation va se poursuivre jusqu'à ce que les deux galets presseurs 47 qui dépassent du déflecteur 25 soient en contact avec le cylindre 36, venant alors pincer le rabat de l'enveloppe. Les deux doigts presseurs 48 n'étant liés aux joues 24 que par les ressorts 28, leur course cessera au contact du cylindre 36 alors que celle des joue 24 peut être légèrement poursuivie. Les ressorts 28 exercent la pression nécessaire pour assurer l'adhérence du cylindre 36 sur l'enveloppe.

La planche 7 montre le début de la délivrance de l'enveloppe dépilée. La griffe 19 regagne grâce à la came 17 (et le ressort 21) sa position initiale. La structure formée des platines 3, de l'entretoise 4 et de toutes les pièces qui l'équipent est à nouveau basculée vers l'enveloppe. Ce mouvement est assuré par le moteur pas-à- pas 6, la manivelle 7 et la bielle 8 qui, en agissant sur l'axe 9 provoque la rotation de la structure autour de l'axe 5. Le but recherché est de rapprocher le déflecteur

25 du cylindre 36. Le moteur pas-à-pas 37, solidaire du cylindre 36 entraîne ce dernier en rotation. L'enveloppe est alors tractée et se déplace suivant le sens de la flèche 49. Le rabat qui se trouve en tête de ce déplacement est dévié vers le bas par le déflecteur 25 et va ainsi passer sous des doigts 50 de réception du système d'insertion dynamique ne faisant pas partie de l'invention. L'écluse 29 retourne vers sa position initiale, assurant le maintien des enveloppes suivantes. Sur la planche 8, on remarque le retour en position initiale de la structure formée des platines 3, de l'entretoise 4 et de toutes les pièces qui l'équipent, par une nouvelle mise en rotation, mais en sens inverse du moteur 6 et de la manivelle 7. Le déflecteur 25 s'étant écarté du cylindre 36, la déviation vers le bas

de l'enveloppe cesse, ce qui permet à celle-ci de s'entrouvrir et de chausser les doigts 50 de réception du système d'insertion dynamique ne faisant pas partie de l'invention. Le cylindre 36 va continuer d'assurer l'avance de l'enveloppe suivant le sens de la flèche 49 jusqu'à la position souhaitée. Le cycle étant terminé, les différentes pièces mobiles regagnent leur position initiale.

La présente invention n'est pas limitée à l'exemple de réalisation venant d'être décrit. Il est évident que l'on peut y apporter des modifications sans sortir du cadre de cette invention.