Dispositif de traçabilité et de contrôle de l'effraction de colis de marchandises lors de leur transport.

La présente invention concerne un dispositif permettant la traçabilité et le contrôle de l'effraction de colis de marchandises lors de leur transport par voie maritime, aérienne ou terrestre, afin de déterminer précisément les lieux et date où les dites marchandises sont extraites de leur colis et volées.

Il est en effet connu que les marchandises de valeur, de petite ou de moyenne taille telles, qu'entre autres, les montres, les parfums, la confection et la maroquinerie de luxe, sont habituellement transportées dans des contenants de cartons ou plastique formant des colis. Les vols de ces marchandises sont généralement réalisés durant la phase de transport. Toutefois, le vol pur et simple du colis entier et donc des marchandises qu'il contient est difficilement possible en raison des contrôles réglementaires et douaniers successifs. En revanche, le vol d'une partie de la marchandise stockée dans un colis est courant, le malfaiteur refermant soigneusement le colis après avoir commis son méfait et après avoir remplacé la marchandise volée par un matériau de poids similaire. Le vol n'est alors constaté que lors de l'arrivée chez le destinataire et à l'ouverture du colis. La problématique est alors de s'assurer de l'intégrité physique du contenant du colis afin de garantir au destinataire que la totalité des marchandises qui ont été chargées dans le contenant au chargement correspond à celle sorties du colis au moment du déchargement.

Le dispositif, selon l'invention vise à pallier les inconvénients précités de vol d'une partie de la marchandise. Ainsi, une tentative pour sortir du colis de façon non autorisée de tout ou partie de la marchandise provoque un enregistrement de cette effraction par le dispositif de contrôle et de commande qui est embarqué dans le colis et qui, concomitamment, assure une traçabilité événementielle du colis qui est déterminée en fonction de la durée réelle du transport et des mouvements de chaque colis, et ce afin de déterminer l'endroit où a eu lieu l'effraction avec une précision certaine et donc ainsi de pouvoir potentiellement en déduire l'identité de la personne qui a pu opérer l'effraction.

L'architecture du système, suivant l'invention, se compose des éléments suivants :

1. Un contenant (1) en plastique ou en carton qui intègre la marchandise (2) qui devient, une fois qu'il est chargé, le colis à transporter. Le contenant (1 ) possède un étiquetage physique (3) codé sur plusieurs caractères alphanumériques et qui sont imprimés sur chaque face visible dudit contenant. Le codage (3) du contenant (1 ) est unique, aucun autre contenant ne peut porter le même identifiant. D'autre part, tel que le montré dans les figures 2, 3 et 5, le contenant intègre une trame de circuit électrique (4) composé d'un film polymère, avantageusement fabriqué en polyéthylène, et de pistes (5) qui sont imprimées par sérigraphie sur ledit film avec une encre conductrice à base d'argent ou de cuivre.

L'arrangement des pistes conductrices imprimées sur Ie film forme un réseau électrique d'un seul tenant réalisant ainsi une trame de sécurité constituant un circuit électrique normalement fermé. Cet arrangement est montré figure 5. La dite trame de sécurité électrique (4) est avantageusement conçue pour que l'une au moins des dites pistes (5) soient détruites en cas d'effraction du contenant (1). La trame de sécurité électrique (4) est fixée sur la partie intérieure du contenant (1 ). Il est connu dans l'état de l'art des dispositifs et enceintes sécurisées utilisant une telle trame électrique. Le pas inter-pistes de la trame (4) ainsi que la largeur des pistes (5) sont avantageusement conçus afin d'être suffisamment large pour accepter une perforation accidentelle mineure du contenant et de la trame et également accepter une perforation volontaire du contenant par les services de douane afin de permettre l'introduction de la canule d'un appareil détecteur de drogue par une aspiration d'une quantité d'air dans le contenant (1 ), mais aussi suffisamment fins afin que la dite piste

(5) puisse être obligatoirement détruite dans le cas où un malfaiteur essaie d'introduire dans le contenant (1 ) une main ou un outil de préhension des objets à l'intérieur du contenant (1 ). D'autre part, la trame de sécurité est équipée de plusieurs diodes électroluminescentes (6) de visualisation et de contrôle du bon fonctionnement du dispositif. Ces diodes de visualisation, avantageusement distribuées à la périphérie du contenant (1 )) sont de couleur visible au travers du contenant (1) et leur allumage est commandé périodiquement par l'électronique de contrôle et de commande, tel que montré sur la figure 4. L'objectif est de fournir aux

gestionnaires du transport des colis une information pertinente sur le fonctionnement du dispositif et avantageusement de créer une symbolique à effet dissuasif pour les malfaiteurs.

2. Une électronique de contrôle et de commande (7) composée d'un identifiant d'identification électronique par radio fréquence (8) intégrant un circuit micro-programmé (9) équipé d'une entrée physique (10) permettant le contrôle de la continuité de la trame (4), et d'une entrée physique (11 ) reliée à un détecteur de mouvements (12). L'électronique de contrôle et de commande l'allumage périodique les diodes électroluminescentes (6). L'identifiant radio fréquence (8) possède un numéro de série unique. Le circuit micro-programmé (9) du dispositif de contrôle et de commande utilise avantageusement un micro-contrôleur embarqué par exemple du type PIC 16C ou un micro-contrôleur industriel similaire. Avantageusement, une version améliorée du dispositif intégrera dans un circuit ASIC les fonctions de contrôle et de commande microprogrammées et le circuit d'identification par radio fréquence. Il est connu dans l'état de l'art des dispositifs électroniques de traçabilité des biens telles que les marchandises transportées fonctionnant à l'aide d'identifiants utilisant la technologie d'identification par radio fréquence. L'électronique de contrôle et de commande (7) est fixée de manière sécurisée par collage sur la trame de détection d'effraction (4).

3. Une application logicielle (13) de type serveur Internet et basée chez le gestionnaire de la logistique.

4. Une application logicielle (14), de type serveur Internet, est installée sur chacun des points de contrôle de la chaîne du transport (15) du colis qui sont les entrées et sorties d'entrepôt, le transfert de responsabilité entre les différents sous traitants de transport, dont obligatoirement et au minimum le premier point de contrôle qui est situé au moment de l'expédition correspondant à l'origine dudit transport et le dernier point de contrôle situé au niveau de la réception correspondant à la fin de la chaîne du traitement du transport des marchandises.

5. Un ordinateur portable (16) ou un assistant personnel, communément appelé PDA, équipé d'un lecteur d'identification radio fréquence (17) et qui est utilisé à chaque point de contrôle (15).

Les dessins annexés illustrent l'invention :

- La figure 1 montre l'architecture générale du système : le colis représenté de face avec le contenant (1 ), intégrant les marchandises transportées (2) et le dispositif de contrôle et de commande (7) à l'intérieur du colis.

- La figure 2 représente l'architecture interne du dispositif de contrôle et de commande (7) avec ses sous ensembles qui sont : le microprocesseur (9), l'identifiant radio fréquence (8), les entrées physiques de détection de l'effraction (10) reliées à la trame électrique de détection de l'effraction (4) le détecteur de mouvement (11 ) et la sortie de commande des diodes électroluminescentes de signalisation (6).

- La figure 3 représente en vue de coupe la structure du contenant (1 ) recouvert du film polymère support de la trame de détection de l'effraction (4) et des pistes (5) formant le circuit électrique qui sont reliées au dispositif de contrôle et de commande (7).

- La figure 4 représente en vue de face le contenant (1 ), la représentation physique codée du contenant (3) et les diodes électroluminescentes de signalisation (6). - La figure 5 représente une vue de la trame de détection de l'effraction avec les pistes (5) formant un seul et unique circuit disposé sur le contenant (1) monté en position dépliée et le dispositif de contrôle et de commande (7).

Le fonctionnement et le mode opératoire du dispositif sont décrit ci-après : Les marchandises (2) sont préparées pour le transport au niveau du premier point de contrôle (15) et introduites dans le contenant (1 ). Chaque contenant (1) est équipé du dispositif de contrôle et de commande (7) intégrant l'étiquette électronique d'identification par radio fréquence (8). Préalablement au traitement du contenant, l'identifiant radio fréquence est en mode de veille, c'est à dire ne consommant que peu d'énergie.

Le fournisseur de contenants (1 ) expédie directement les contenants équipés de la trame électrique (4) et des dispositifs de contrôle et de commande (7) sur le lieu de chargement de la marchandise qui est également un premier point de contrôle (15). Avantageusement, les contenants (1) sont livrés plies afin

de réduire les volumes donc les coûts de transport. Au moment du chargement, le manutentionnaire déplie le contenant (1 ) et le charge de la marchandise (2) à transporter. Le contenant (1 ) et la marchandise (2) qu'il contient deviennent le colis à transporter. Le manutentionnaire arme le dispositif de contrôle et de commande (7) à l'aide d'une action physique sur le dispositif de contrôle et de commande (7). Le manutentionnaire referme le contenant avec un scellé autocollant traditionnel fixé sur la partie interne du contenant. A ce moment la continuité électrique par les pistes (5) de la trame électrique (4) est assurée. Avantageusement l'armement du dispositif de contrôle et de commande (7) se réalise automatiquement lors de la fermeture du circuit électrique constitué des pistes (5) de la trame électrique (4) par le scellé autocollant.

Le dispositif de contrôle et de commande (7) se réveille et passe en mode armé. La surveillance périphérique du contenant (1 ) est assurée. Dès ce moment, si une intrusion est tentée dans ledit colis, la continuité de la trame électrique est interrompue. Le micro-contrôleur ne reçoit plus le signal électrique normalement fermé, inscrit une information dans la mémoire du dispositif de contrôle et de commande et ne commande plus l'allumage périodique des diodes électroluminescentes (6) de signalisation. Le dispositif de contrôle et de commande (7) est en attente d'une information radio fréquence permettant son initialisation. Le manutentionnaire entre sur son ordinateur portable (16) les informations liées au transport et qui lui sont communiquées par le service de la logistique de l'entrepôt. Ces informations sont habituellement le numéro d'identification physique du colis (3), les numéros de connaissement, le numéro d'ordre du colis dans le lot, le poids brut du colis, les noms et adresses de l'expéditeur et du consignataire de la marchandise et tout autre information utile au transport du colis et la gestion de sa traçabilité. Le manutentionnaire valide les informations entrées par appui sur une touche de fonctions de l'ordinateur portable (16). Le manutentionnaire présente son ordinateur portable (16) équipé d'un lecteur d'identification radio fréquence (17) sur le contenant (1 ) à proximité du système de contrôle et de commande (7). Le lecteur embarqué (17) de l'ordinateur portable (16) du manutentionnaire dialogue avec l'identifiant radio fréquence (8) contenu dans le dispositif de contrôle et de commande (7).

Le dispositif de contrôle et de commande (7) passe du mode armé au mode actif. Le lecteur radio fréquence de l'ordinateur portable (16) envoie au dispositif de contrôle et de commande (7) via l'identifiant radio fréquence (8) les informations qu'il contient relatives au transport. Le dispositif de contrôle et de commande (7) envoie à l'ordinateur portable (16) via l'identifiant radio fréquence (8) son numéro unique d'identification. L'ordinateur portable (16) enregistre l'information et valide que le processus s'est bien déroulé.

Le dispositif de contrôle et de commande (7) qui est en mode actif, commence alors à compter son temps de fonctionnement, surveille ses deux entrées physiques : entrée (10) qui est la détection de la continuité de la trame électrique anti-effraction et entrée (11 ) qui est la détection de chocs et de mouvements, et commande périodiquement l'allumage des cinq diodes électroluminescentes (6) de visualisation et de contrôle de la non effraction du contenant. L'ordinateur portable (16) est ensuite reposé sur sa base par le manutentionnaire. L'ordinateur portable (16) communique alors avec le poste d'exploitation informatique (14) de l'expéditeur qui est le premier point de contrôle (15). Le poste d'exploitation (14) du premier point de contrôle (15) envoie via Internet au serveur du gestionnaire du transport (13) les informations relatives au transport enregistrées qui sont habituellement les numéros de connaissement, les noms et adresses de l'expéditeur et du destinataire et en plus le numéro physique du colis (1 ) et le numéro interne de l'identifiant radio fréquence (8) du dispositif de contrôle et de commande dont le contenant (1 ) est muni.

Le serveur du gestionnaire du transport (13) envoie alors au poste d'exploitation du point de contrôle final (14) du consignataire les informations sur le transport de la marchandise qu'il doit réceptionner. Le poste d'exploitation du consignataire (14) transfère les informations sur l'ordinateur du magasinier du consignataire, puis sur l'ordinateur portable (16) du manutentionnaire du consignataire. La phase de transport commence alors. Le colis est transféré du premier point de contrôle (15) qui est le local de l'expéditeur vers le premier moyen de transport qui est généralement un camion.

Durant le transport du colis (1 ), le détecteur de mouvement est activé par les mouvements liés à la manutention dudit colis et le micro-contrôleur du

dispositif de contrôle et de commande (7) enregistre et horodate les mouvements. Tant que le micro-contrôleur reçoit périodiquement des informations de mouvement, les mouvements ne sont plus enregistrés afin de limiter l'utilisation de la mémoire du dispositif de contrôle et de commande (7). Un arrêt de mouvement supérieur à un temps avantageusement déterminé à 10 minutes est enregistré par le dispositif de contrôle et de commande (7).

A chaque éventuel point de contrôle intermédiaire (15), le manutentionnaire dudit point de contrôle utilise un ordinateur portable (16) équipé d'un lecteur d'identifiant radio fréquence (17) établit la communication avec le dispositif de contrôle et de commande (7) et récupère les donnés stockés dans ledit dispositif de contrôle et de commande (7) qui sont :

- L'information de temps total écoulé depuis le début de Ia phase de transport.

- L'information enregistrée des temps au cours duquel des mouvements ont été enregistrés par le dispositif de contrôle et de commande.

- Eventuellement l'information de violation ou non du colis par effraction de la trame de sécurité.

En cas de contrôle négatif, c'est à dire s'il n'y a pas eu d'effraction, l'ordinateur portable (16) est reposé sur sa base (16.1 ) et il communique alors avec le poste d'exploitation (14) du point de contrôle (15). Le poste d'exploitation du magasin (14) envoie via Internet les informations sur le transport au serveur du gestionnaire (13) qui distribue alors les informations de temps écoulé et de périodes de mouvement du colis ainsi que l'information de non-effraction du colis

(1). Dans le cas de contrôle positif, c'est à dire si une effraction a eu lieu, l'ordinateur portable (16), se met en mode bloqué. Le manutentionnaire doit entrer un code qu'il obtient du responsable du magasin du point de contrôle (15) pour le débloquer et met en route les procédures classiques administratives. L'ordinateur portable (16) est reposé sur sa base (16.1 ) et il communique alors avec le poste d'exploitation (14) du point de contrôle (15). Le poste d'exploitation du magasin envoie via Internet les informations sur le transport au serveur du gestionnaire (13) qui distribue alors l'information horodatée de l'effraction du colis vers les personnes concernées.

Lors de la phase de fin de transport des marchandises, le colis passe par un dernier point de contrôle (15) qui se trouve dans le magasin de stockage des marchandises du consignataire. Le manutentionnaire du magasin de stockage utilise son ordinateur portable (16) et entre le numéro d'identification physique (3) du colis. L'ordinateur portable (16) connaît le numéro d'identification interne de l'identifiant radio fréquence (8) qui lui a été transmis par le poste d'exploitation (14) du consignataire et commence le dialogue avec le dispositif de contrôle et de commande (7) via l'identifiant radio fréquence (8).

Le dispositif de contrôle et de commande (7) et l'ordinateur portable (16) valident mutuellement la concordance des éléments du transport : les numéros de connaissement, les coordonnées de l'expéditeur et du consignataire, le numéro de colis et le numéro unique de l'identifiant radio fréquence (8).

Le dispositif de contrôle et de commande (7) télécharge via l'identifiant radio fréquence (8) les informations du déroulement du transport qui ont été enregistrées par le dispositif de contrôle et de commande dans l'ordinateur portable (16) du manutentionnaire:

- L'information de temps total écoulé depuis le début de la phase de transport.

- L'information horodatée des temps au cours duquel des mouvements ont été enregistrés par le dispositif.

- Eventuellement l'information de violation ou non du colis par effraction de la trame de sécurité (4) du contenant (1 ).

L'ordinateur portable (16) est ensuite reposé sur sa base (16.1 ) par le manutentionnaire. L'ordinateur portable (16) communique avec le poste d'exploitation (14) du consignataire. Le poste d'exploitation (14) envoie via Internet les informations sur le déroulement du transport au serveur du gestionnaire du transport (13). Le serveur du gestionnaire du transport (13) envoie au poste d'exploitation de l'expéditeur de la marchandise qui est le premier point de contrôle (15) les informations relatives au transport du colis (1) et l'éventuelle information d'intrusion avec le nombre total de minutes écoulées préalablement à l'intrusion et permettant de déterminer la localisation du colis au lieu de l'effraction en fonction du temps écoulé avant l'effraction et ainsi d'en déduire l'identité de la personne qui a pu commettre l'effraction.