AU MOINS DEUX CABLES

Domaine de l'invention

La présente invention concerne un dispositif pour transmettre des efforts de traction entre au moins deux câbles, un moyen de commande de boîte de vitesses incorporant le dispositif, un moteur et un véhicule comportant ce dispositif.

Etat de l'art

Il est commun d'utiliser des câbles pour relier les différents organes dont ils vont transmettre les commandes notamment dans l'industrie automobile.

II est nécessaire de courber ou fléchir les câbles de commande lors du montage des organes. Pour garantir leur bon fonctionnement et éviter leur endommagement, une règle métier préconise de maintenir un rayon minimum de courbure des câbles qui dépend du type de câble considéré. Le rayon de courbure est en général défini comme un multiple du diamètre du câble en question, le facteur de multiplication étant fonction des spécificités de ce câble.

Une solution de l'art antérieur permettant d'assurer le maintien d'une courbure équivalente ou égale au rayon de courbure préconisé consiste à utiliser un dispositif pour guider des câbles de commande.

La demande de brevet EP0878385 concerne un appareil permettant de guider un câble de commande, comprenant un élément de guidage du câble monté sur un châssis, par une rotation autour d'un axe de guidage. Cet appareil permet de maintenir un rayon de courbure du câble qui ne soit pas inférieur au rayon de courbure minimum préconisé.

La demande de brevet EP1714751 présente un système de support de câble à structure déformable dans des limites prédéterminées. Ce système de support est composé de plusieurs éléments articulés entre eux. Cette structure présente l'avantage d'empêcher la déformation circulaire du câble en dessous d'un rayon de courbure autorisé. Ces deux solutions permettent de protéger les câbles et d'empêcher leur déformation au-delà d'un rayon de courbure déterminé de sorte à le maintenir au dessus de la valeur préconisée.

Or, la nécessité de respecter un rayon de courbure impose des trajectoires et des longueurs de câbles qui prennent beaucoup de place. L'inconvénient des solutions de l'art antérieur est qu'elles ne permettent pas de résoudre le problème de l'encombrement généré par les trajectoires des câbles tout en maintenant un rayon de courbure déterminé lors de la transmission de la commande entre les organes.

Cet encombrement est très problématique dans les applications automobiles par exemple, où la place occupée par les trajectoires des câbles lors de leurs raccordements est très contraignante. De ce fait l'implantation des différents organes à proximité est très difficile. Des interférences se produisent, notamment avec les organes d'échappement et du groupe climatisation. Dans ce contexte, reconduire des organes existants est compliqué voire infaisable.

La présente invention vise à remédier à tout ou partie de ces inconvénients.

Exposé de l'invention

A cet effet, la présente invention vise, selon un premier aspect, un dispositif pour transmettre des efforts de traction entre au moins deux câbles, dispositif qui comporte un support apte à être monté mobile en rotation autour d'un axe de rotation, ledit support comportant au moins deux éléments de guidage de câble possédant, chacun, un moyen de fixation d'une extrémité de câble et un rayon de courbure supérieur à la distance minimale de cet élément de guidage audit axe de rotation.

La traction sur l'un des câbles fixé à un élément de guidage du dispositif selon l'invention provoque un mouvement de rotation du support, ce mouvement entraînant l'enroulement de l'autre câble autour de l'élément de guidage auquel il est fixé et la transmission de la traction par ledit deuxième câble. Du fait que les éléments de guidage ont un rayon de courbure supérieur à la distance entre ces éléments de guidage et l'axe de rotation du support, chaque câble ne subit qu'une faible courbure, typiquement supérieure au rayon de courbure minimal préconisé pour ce câble, tout en permettant un transfert de la direction de la force de traction dans un encombrement réduit à la dimension du support.

Ainsi, la forme particulière de la portion de l'élément de guidage sur laquelle le câble s'enroule permet de guider le câble selon un rayon de courbure prédéterminé ce qui constitue un premier avantage de l'invention.

L'invention permet en outre, de manière avantageuse, de réduire l'espace requis par les trajectoires de câbles grâce à la possibilité de configurer la disposition des éléments de guidage de câble l'un par rapport à l'autre. Ceci permet de modifier l'amplitude de la trajectoire du câble et la longueur de câbles.

En d'autres termes, l'invention permet de résoudre le problème de l'encombrement généré par les trajectoires des câbles tout en assurant à la fois le maintien d'un certain rayon de courbure pour ces câbles et la transmission des commandes par câble entre les organes. Ainsi le dispositif selon l'invention permet l'implantation d'autres organes et facilite le montage lors du mariage de la mécanique sur la caisse dans l'atelier montage. De plus, l'invention permet non seulement un gain de la longueur de câbles et de gaines mais aussi un gain études, car l'implantation des organes de commande et le découpage des tôleries deviennent plus simple.

Dans des modes de réalisation préférés de l'invention, le support est composé d'au moins deux pièces aptes à être montées mobiles en rotation autour d'un axe de rotation, chacune des pièces comportant au moins un élément de guidage de câble et apte à effectuer un mouvement de rotation autour de l'axe de rotation indépendamment d'autres pièces, ce mouvement de rotation entre les pièces étant effectué de manière à régler le positionnement des éléments de guidage de câble situés sur différentes pièces les uns par rapport aux autres.

De ce fait, un autre avantage de la présente invention est la possibilité de configurer l'angle entre les trajectoires de différents câbles qui sont chacun reliés respectivement à un organe par une extrémité et à un des éléments de guidage du support par l'autre extrémité. En d'autres termes, le dispositif objet de l'invention est avantageusement adaptable selon le lieu de son insertion, et le véhicule qui le comporte et cette adaptabilité permet de réduire les interférences avec l'implantation des autres organes.

Dans des modes de réalisation préférés de l'invention, le support comporte un moyen de blocage en position des pièces qui le composent.

Un avantage supplémentaire du dispositif objet de l'invention est sa fiabilité car le moyen de blocage permet de maintenir la position des pièces qui a été configurée avant le montage du dispositif.

Dans des modes de réalisation préférés de l'invention, le moyen de fixation de l'une des extrémités d'un câble à l'un des éléments de guidage du support est un embout pivotant.

Cet embout pivotant permet avantageusement une bonne fixation d'une extrémité d'un câble au support du dispositif objet de l'invention. De plus, en pivotant, l'embout facilite l'enroulement du câble selon le rayon de courbure de l'élément de guidage.

Un deuxième aspect de l'invention est un moyen de commande de boîte de vitesses comportant un levier de vitesses relié par un câble à un élément de guidage de câble du dispositif pour transmettre des efforts de traction entre au moins deux câbles selon l'invention, ledit dispositif étant relié par un deuxième câble, porté par un autre élément de guidage de câble, à la boite de vitesses.

Un autre aspect de l'invention est un moteur de véhicule comprenant un dispositif pour transmettre des efforts de traction entre au moins deux câbles selon l'invention.

Un autre aspect de l'invention, concerne un véhicule comportant un dispositif pour transmettre des efforts de traction entre au moins deux câbles selon l'invention.

Les avantages, buts et caractéristiques du moyen de commande de boîte de vitesses incorporant le dispositif, du moteur et du véhicule comportant ce dispositif étant similaires à ceux du premier aspect de l'invention, ils ne sont pas répétés ici. Présentation des figures

D'autres avantages, buts et caractéristiques apparaîtront à la lecture de la description suivante, donnée à titre d'exemple nullement limitatif, et faite en se référant aux figures dans lesquelles:

- la figure 1 est une vue de face du dispositif pour transmettre des efforts de traction entre au moins deux câbles,

- la figure 2 est une vue de côté du dispositif pour transmettre des efforts de traction entre au moins deux câbles,

- la figure 3 est une vue de face du dispositif, après rotation de la poulie,

- la figure 4 est une vue de profil du dispositif objet de l'invention, montrant l'articulation des deux pièces, comportant chacune un élément de guidage de câble, en rotation entre elles, et,

- la figure 5 est une vue schématique d'un véhicule incorporant le dispositif objet de l'invention.

Description détaillée de l'invention

On note, que les figures ne sont pas à l'échelle.

L'invention sera décrite ci-après, dans le cas d'une application particulière du dispositif objet de l'invention dans un véhicule automobile.

Le rayon de courbure minimum imposé par une règle métier pour les câbles reliant le levier et la boîte vitesse dans un véhicule est de 160 mm. Ces câbles peuvent être en métal tressés et entourés d'une gaine.

En figures 1 à 5, un support d'élément de guidage de câbles 100 est mobile en rotation autour de l'axe 214. Dans le mode de réalisation représenté dans les figures 1 à 5, ce support prend la forme d'une poulie 101 de 45 mm de rayon. La poulie 101 peut-être en métal, ou en toute autre matière couramment utilisée dans le domaine automobile.

Cette poulie 101 est fixée à la caisse du véhicule 201 par une vis 202, un écrou 203, une rondelle 204 et un roulement 205 comme le montre la figure 2. La vis définit l'axe annelé de la poulie 214 autour duquel elle peut faire un mouvement de rotation. Ce mouvement de rotation a une ampleur limitée par la longueur de course des câbles qui y sont fixés qui est de 70 mm dans cet exemple.

La poulie 101 comporte au moins une gorge de profondeur variable 301 (voir figure 3) pour former deux éléments de guidage de câbles 106 et 107. Chacun de ces éléments de guidage 106 et 107 présente un rayon de courbure de 160 mm.

Deux câbles 108 et 109 sont reliés à la poulie 101 . Le câble 108 court dans une gaine 1 10 qui est fixée à la caisse par un arrêt de gaine 1 1 1 . Le câble 108, relie le levier de vitesses (voir figure 5), par une de ses extrémités, à l'élément de guidage 106, à son autre extrémité, par l'intermédiaire d'un embout pivotant 102. Le câble 109 court dans une gaine 103 qui est fixée à la caisse par un arrêt de gaine 104. Le câble 109 relie la boîte de vitesses, par une de ses extrémités, à l'élément de guidage 107, à son autre extrémité, par l'intermédiaire d'un embout pivotant 105.

Initialement, comme illustré en figure 1 , le câble 109 court sur toute la longueur de l'élément de guidage 107. Après traction sur le câble 109 et, en conséquence, rotation de la poulie 101 , comme le montre la Fig.3, le câble 108 s'est enroulé autour de la poulie 101 dans l'élément de guidage 106 sans subir de rayon de courbure inférieur à la valeur de 160 mm, qui constitue la limite minimum imposée pour ce type de câbles.

La forme des éléments de guidage 106 et 107, leur disposition et les proportions de la poulie 101 permettent de régler non seulement l'amplitude de la trajectoire et sa position, mais aussi sa longueur de course. Ces paramètres permettent également de fixer l'angle 302 entre les deux câbles 108 et 109 reliés à la poulie selon les besoins d'espace pour l'implantation des organes à proximité du dispositif dans la caisse. Un autre avantage de l'invention est qu'il permet de faciliter le montage de la boîte et du levier de vitesses ainsi que des autres organes et permet une économie de matériel.

Un mode de réalisation préféré de l'invention concerne un dispositif pour transmettre des efforts de traction entre au moins deux câbles tel que décrit précédemment dans lequel la poulie est constituée de deux pièces 206 et 210. Les deux pièces 206 et 210 sont aptes à être mobiles entre elles par rotation autour de l'axe annelé 214 de la poulie. Chaque pièce, comprenant une gorge circulaire de profondeur variable et, ainsi, un guidage de câble, est bordée de part et d'autre par un flasque interne et un flasque externe. Plus précisément, comme l'illustre la figure 2:

- la première pièce 206 comporte un guidage autour duquel vient s'enrouler le câble 108 dans la gorge 207 bordée de part et d'autre par le flasque externe 208 du câble 108 et le flasque interne 209 du câble 108.

- la deuxième pièce 210 comporte un guidage autour duquel vient s'enrouler le câble 109 dans la gorge 21 1 bordée de part et d'autre par le flasque externe 212 du câble 109 et le flasque interne 213 du câble 109.

Avant le montage dans le véhicule, une pièce peut tourner par rapport à l'autre pièce autour de l'axe annelé 214 et modifier ainsi le positionnement des éléments de guidage de câble situés sur différentes pièces les uns par rapport aux autres comme illustré dans la figure 4.

Ainsi les concepteurs d'un véhicule peuvent modifier selon les besoins l'angle 302 entre le câble 108 et le câble 109, ce qui constitue un avantage du dispositif objet de l'invention. De plus, ce dispositif peut être adapté à différents véhicules ce qui représente une économie à la fabrication des pièces et un gain au niveau des études.

Dans ce mode de réalisation préféré de l'invention, la poulie 101 comporte un moyen de blocage en position des deux pièces 206 et 210 qui permet de maintenir la position de ces deux pièces configurée avant le montage du dispositif. Dans cet exemple le moyen de blocage est un crantage 401 sur les faces en contact des deux pièces.

Les deux pièces 206 et 210 sont mises en contact selon la position choisie et s'imbriquent selon le crantage 401 de leurs faces en contact, comme le montre la figure 4. Le système vis-écrous qui fixe la poulie à la caisse, empêche également les deux pièces d'être mobiles entre elles après le montage.

L'assemblage selon l'invention est destiné à être utilisé dans un véhicule, plus particulièrement un véhicule automobile. La figure 5 représente un moteur 505 de véhicule incorporant le dispositif 504 tel que décrit précédemment. Ce moteur comprend un moyen de commande de boite de vitesses 501 comportant un levier de vitesses 502 relié par un câble 506 au dispositif objet de l'invention 504, et un câble 507 qui relie le dispositif objet de l'invention à la boîte de vitesses.

Lorsque le levier de vitesses est actionné, le câble 506 transmet la commande en modifiant sa longueur. En effet, comme défini précédemment, le câble 506 est fixé par un embout à son élément de guidage sur la poulie. Il court plus ou moins sur ce guidage en fonction de la traction sur le câble 506 et la position de la poulie 503 qui en résulte.

La traction sur ce câble 506 provoque une rotation de la poulie 503 qui tourne et provoque l'enroulement du câble 507 dans la gorge. Le mouvement de rotation de la poulie 503 est limité par la longueur de course des deux câbles 506 et 507 qui est de 70mm dans cet exemple.

L'enroulement du câble 507 s'effectue autour de son élément de guidage en respectant son rayon de courbure préconisé, qui est de 160 mm. Ce mouvement transmet la commande du levier de vitesses 502 à la boîte de vitesses 501 .

La commande peut être transmise dans l'autre sens de manière analogue, par le mouvement de bascule que peut effectuer la poulie autour de son axe de rotation, par exemple sous l'effet d'un ressort de rappel (non représenté).

On note que, dans la description, seulement deux câbles sont considérés. Cependant, le même support, c'est-à-dire la poulie représentée dans les figures, peut porter plus de deux éléments de guidage de câbles pour transmettre la traction depuis un câble vers plusieurs câbles ou de plusieurs câbles vers un seul.