La présente invention concerne le domaine du transport et de la distribution de produits thermosensibles, elle s'intéresse en particulier au cas des produits pharmaceutiques (médicaments, vaccins...) , et des produits alimentaires (ferments...) .

On sait que de tels équipements assurent le respect de la chaîne du froid dans une gamme située typiquement entre +2 et +8°C, voire entre 2 et +4 °C.

En considérant l'exemple des médicaments ou vaccins, de tels produits sont conditionnés entre 0 et +4°C et sont placés dans des structures (enveloppes ou empilages cartonnés ...) dont le but est d'assurer une isothermie relative ...

Selon les procédés couramment pratiqués, un bac ou boite plastique reçoit les produits ainsi qu'une quantité de plaques eutectiques destinée à la protection thermique des produits transportés, en tenant compte notamment des paramètres de température extérieure moyenne et durée prévue pour le transport.

Ce type de bac standard est muni d'un couvercle supérieur de fermeture, il est livré aux pharmacies, où sont déchargés les médicaments, puis les bacs sont retournés avec leurs eutectiques vers la base (« centrale ») de distribution des médicaments. On peut mentionner les inconvénients suivants à ces systèmes antérieurs :

L'organisation de la récupération des eutectiques Le conditionnement et la manutention des eutectiques (système lourd)

La viabilité des eutectiques (vieillissement, dosage ...)

La main d'œuvre nécessaire (conditionnement des bacs avec mise en place des structures internes de séparation des lots etc )

Les résultats de maintien en température des produits couramment observés qui respectent difficilement le cahier des charges en général imposé, à savoir :

• Durée du transport : couramment de 5 à 72 heures

• Une température ambiante moyenne jusqu'à 25°C

• Des produits devant être maintenus entre +0 +8°C

Sans oublier l'inconvénient majeur lié aux entrées d'air inévitables dans la boite, qui entraînent des phénomènes de condensation d'humidité très importants ; en pratique il est courant que lors de l'arrivée à la pharmacie, les produits soient trouvés « barbotant » dans l'eau, donc impropres à la vente et devant être retournés à la plateforme distributrice .

On notera d'ailleurs que la Norme AFNOR S99E700 a été élaborée pour mieux définir les emballages de transport de tels produits de santé et les performances à atteindre impérativement .

A titre d'illustration de l'art antérieur, la Demanderesse avait proposé dans le document FR-2 916 189 une autre solution de transport (voir figure 2 annexée) consistant à équiper un bac (qui peut être un bac traditionnel de forme en général parallélépipédique et muni d'un couvercle supérieur de fermeture) d'un réceptacle à glace ou neige carbonique emballée selon un arrangement bien particulier. Selon cette solution antérieur ; le dispositif « réceptacle » est positionné en fond de bac et comprend :

• un réservoir apte à recevoir de la glace ou de la neige carbonique, notamment emballée, et minimisant la surface d'échange avec la réserve de glace ou neige ;

• une plaquette de carboglace ou une dose de neige carbonique est apte à être positionnée dans le fond du réservoir ;

· une barrière thermique s ' interposant entre la réserve de CO ₂ et les produits thermosensibles à transporter, produits pouvant être déposés sur la barrière thermique en vue de leur transport ;

· un couvercle isolant s ' interposant entre les produits et le couvercle supérieur de fermeture du bac, couvercle isolant qui est avantageusement déformable, et qui permet notamment d' isoler les produits de l'environnement ;

• les éléments de « réservoir », « barrière thermique » et « couvercle isolant » évoqués pouvant être par exemple élaborés en polypropylène expansé du fait de ses propriétés de fort pouvoir d'isolation, son caractère lavable, et recyclable.

Les échanges de chaleur avec l'atmosphère environnante, inévitables, entraînent la sublimation de la plaquette de carboglace ou de la dose de neige carbonique présente dans le fond du réservoir, les gaz froids qui en résultent vont exercer une pression sur la face inférieure de la barrière thermique, sur laquelle sont posés les produits. Le document recommande, selon les performances recherchées (12h, 24h, 48h, 72h) , d'utiliser une densité (porosité) différente pour la fabrication de la barrière thermique afin de réguler ainsi la perte de frigories dans le temps. Les gaz froids qui résultent de la sublimation traversant alors la barrière par capillarité .

Comme on le verra plus en détail dans ce qui suit, la présente invention propose une nouvelle solution, mixte, eutectique/cryogénique, qui est autonome, simple d'emploi, et économique.

Cette solution est basée sur la mise en place d'un « moteur » frigorifique à l'intérieur du bac de transport, pour maintenir le ou les gels (plaques) eutectiques, chargés en frigories, pendant toute la prestation .

Plus précisément on procède aux opérations suivantes :

- on dispose d'un bac isotherme (qui peut être un bac traditionnel de forme en général parallélépipédique et muni d'un couvercle supérieur de fermeture), par exemple en polystyrène ou polyuréthane ;

- on dispose dans le bac une boite isotherme (par exemple en polystyrène) , apte à recevoir une quantité de glace ou de neige carbonique ;

- on positionne à l'intérieur du bac, intercalé (s) entre la boite et la zone du bac devant recevoir les produits thermosensibles à transporter, un ou des gels (plaques) eutectiques, - on positionne une barrière thermique (par exemple une forme cartonnée mais d'autres modes de réalisation et matériaux sont bien entendu envisageables) , entourant la boîte (« intérieure ») , et les gels, barrière thermique munie d'ouvertures sur sa surface en contact avec les gels .

Comme on l'aura compris à la lecture de ce qui précède, la barrière, par exemple cartonnée, permet à la fois de caler l'ensemble, mais surtout d'absorber la condensation dans la boîte, de créer un écran thermique, et de diffuser, par l'intermédiaire de ses ouvertures, les frigories dans la zone devant recevoir les produits à transporter . La présente invention concerne alors un dispositif pour le transport et la distribution de produits thermosensibles, se caractérisant par la mise en œuvre des mesures suivantes :

- le dispositif comporte un bac muni d'un couvercle supérieur de fermeture du bac ;

- on dispose dans le bac d'une boite isotherme (par exemple en polystyrène) , apte à recevoir une quantité de glace ou de neige carbonique ;

- on positionne à l'intérieur du bac, intercalé (s) entre la boite et la zone du bac devant recevoir les produits thermosensibles à transporter, une ou des plaques eutectiques ;

- on positionne une barrière thermique, entourant la boîte et les plaques, barrière thermique munie d'ouvertures sur sa surface en contact avec les plaques, surface qui est située entre les plaques et la zone du bac devant recevoir les produits thermosensibles à transporter . Comme on l'aura compris à la lecture de ce qui précède, la barrière, par exemple cartonnée, permet à la fois de caler l'ensemble, mais surtout d'absorber la condensation dans la boîte, de créer un écran thermique, et de diffuser, par l'intermédiaire de ses ouvertures, les frigories dans la zone devant recevoir produits à transporter .

D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront ainsi plus clairement dans la description suivante, donnée à titre illustratif mais nullement limitatif, faite en relation avec les dessins annexés pour lesquels :

la figure 1 représente deux vues en coupe schématiques d'un bac de transport selon l'art antérieur pour le transport de produits alimentaires ;

la figure 2 représente deux vues en coupe schématiques d'un bac de transport de produits pharmaceutiques selon le document FR- 2 916 189 antérieur ;

- la figure 3 représente un mode de réalisation d'un dispositif conforme à l'invention.

La figure 1 représente deux vues en coupe schématiques d'un bac de transport de produits pharmaceutiques existant dans cette industrie. On reconnaît sur la figure 1 la présence :

d'un bac plastique sensiblement standard 1

(sensiblement parallélépipédique) , muni d'un couvercle supérieur 6 ;

une boite interne fabriquée en un « boudin » 2 gonflé au gaz, donc isolant, sur le fond duquel est posée une plaque de CO ₂ « 8 », le cas échéant complétée par une plaque eutectique pour les longues durées de transport; les produits à transporter 4 sont posés sur une plaque 3 cartonnée et doublée d'un film d'aluminium de type « Coldpack ™ ».

Il faut mentionner que de tels arrangements sont déjà disponibles pour le transport de produits alimentaires, notamment via le service « Chronopost ™ ».

Néanmoins, de telles boites sont typiquement utilisées pour répondre à des transports n'excédant pas (pour une température extérieure de 25°C) 24h, voire 48h en mettant en œuvre de grandes quantités de cryogène, avec les inconvénients déjà signalés.

On le comprend il était donc nécessaire de proposer des structures améliorées par rapport aux structures existantes conformes à la figure 1.

La figure 2 représente deux vues en coupe schématiques d'un bac de transport de produits pharmaceutiques conforme à la solution que proposait le document antérieur FR- 2 916 189 antérieur.

On reconnaît sur la figure 2 la présence :

- d'un bac plastique sensiblement standard 10, muni d'un couvercle supérieur 11 ;

- un dispositif « réceptacle » apte à recevoir de la glace ou neige carbonique emballée 18, dispositif

« réceptacle positionné en fond du bac 10, et comprenant :

un réservoir 12, se présentant comme un récipient qui occupe tout ou partie de la partie basse du bac ;

- une barrière thermique 13 s' appuyant sur le bord supérieur du réservoir 12, les produits (par exemple vaccins ou encore médicaments) sont posés sur la face supérieure de la barrière thermique 13 comme montré sur la figure, jusqu'à chargement total de la livraison escomptée ;

- un couvercle isolant 14, situé au dessus des produits, s ' intercalant ainsi entre les produits et le couvercle de fermeture supérieur 11 du bac quand celui-ci est fermé.

Le couvercle isolant 14, sur le mode de réalisation représenté ici, ne coopère pas avec les parois du bac, mais le document en question proposait des modes où le couvercle isolant 14 coopérait avec les parois du bac (par exemple sur une rigole qui y est ménagée) pour atteindre des durées plus élevées et donc réaliser une meilleure étanchéité.

La figure 3 permet de visualiser un mode de réalisation de la présente invention, et l'on comprend immédiatement qu'elle offre une solution autonome, simple d'emploi, et économique puisque grâce à l'arrangement revendiqué, on met en place un « moteur » frigorifique à l'intérieur du bac de transport, pour maintenir le ou les gels (plaques) eutectiques, chargés en frigories, pendant toute la prestation, ce ci en évitant les inconvénient techniques listés plus haut.

On visualise bien sur la figure 3 les éléments constitutifs de l'invention :

- le bac de transport (boîtes « extérieure ») , muni d'un couvercle supérieur de fermeture du bac (nn représenté) ,

- la boite isotherme intérieure, apte à recevoir une quantité de glace ou de neige carbonique ; - intercalé entre la boite intérieure et la zone du bac devant recevoir les produits thermosensibles à transporter, une plaque eutectique,

- une barrière thermique (ici cartonnée) circulant à l'intérieur du bac, pour entourer la boîte intérieure et la plaque, barrière thermique munie d'ouvertures sur sa surface qui est en regard de la plaque, la surface qui est située entre la plaque et la zone du bac devant recevoir les produits thermosensibles à transporter.

Préférentiellement , la barrière thermique n'est pas purement verticale, elle possède des faces inférieure, supérieure, et latérales, qui sont en contact avec les boîtes « intérieure » et « extérieure » (bac) , sur ses faces inférieure, supérieure, et latérales.