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Title:
DOUBLE EMULSIONS WITH DOUBLE COACERVATE
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2018/077986
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to a water-in-oil-in-water emulsion, comprising a continuous external aqueous phase and a water-in-oil emulsion in the form of drops (G1), each drop (G1) comprising a continuous fatty phase and at least one drop (G2) comprising an internal aqueous phase, the exterior of said drops (G1) being formed from at least one anionic polymer (PA1) and at least one cationic polymer (PC), and the exterior of said drops (G2) being formed from at least one anionic polymer (PA2), which is the same as or different from (PA1), and at least one cationic polymer (PC).

Inventors:
GOUTAYER MATHIEU (FR)
PAFUMI YAN ERIC (FR)
PUJOL AMÉLIE (FR)
Application Number:
PCT/EP2017/077372
Publication Date:
May 03, 2018
Filing Date:
October 25, 2017
Export Citation:
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Assignee:
CAPSUM (FR)
International Classes:
A61Q1/02; A61K8/04; A61K8/06; A61K8/11; A61K8/81; A61K8/898; A61Q1/14; A61Q15/00; A61Q17/04; A61Q19/00
Domestic Patent References:
WO2016096995A12016-06-23
WO2003049847A12003-06-19
WO2010063937A12010-06-10
WO2002056847A12002-07-25
WO2002047619A22002-06-20
WO2012120043A22012-09-13
Foreign References:
EP0614660A11994-09-14
FR2972367A12012-09-14
US20150272861A12015-10-01
JPH02295912A1990-12-06
US5783657A1998-07-21
US5874069A1999-02-23
US5919441A1999-07-06
US6051216A2000-04-18
US5981680A1999-11-09
FR2792190A12000-10-20
FR2999921A12014-06-27
EP2353577A22011-08-10
FR1558849A1969-01-20
Other References:
SATO ET AL., J. CHEM. PHYS., vol. 111, 2007, pages 1393 - 1401
A. THOMAS: "Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry", 15 June 2000, article "Fats and Fatty Oils"
Attorney, Agent or Firm:
BLOT, Philippe et al. (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1. Emulsion eau-dans-huile-dans-eau, comprenant une phase aqueuse continue externe et une émulsion eau-dans-huile sous forme de gouttes (G1 ), chaque goutte (G1 ) comprenant une phase grasse continue et au moins une, de préférence une unique, goutte (G2) comprenant une phase aqueuse interne,

lesdites gouttes (G1 ) comprenant une écorce formée d'au moins un polymère anionique (PA1 ) et d'au moins un polymère cationique (PC), et

lesdites gouttes (G2) comprenant une écorce formée d'au moins un polymère anionique (PA2), identique ou différent de (PA1 ), et d'au moins un polymère cationique (PC).

2. Emulsion selon la revendication 1 , dans laquelle la phase grasse des gouttes (G1 ) comprend au moins une huile choisie dans le groupe constitué des huiles hydrocarbonées d'origine végétale, des huiles hydrocarbonées d'origine animale, des esters et éthers de synthèse, des hydrocarbures linéaires ou ramifiés, d'origine minérale ou synthétique, des huiles de silicone, des alcools gras ayant de 8 à 26 atomes de carbone, des huiles fluorées partiellement hydrocarbonées et/ou siliconées et de leurs mélanges, de préférence des esters et éthers de synthèse.

3. Emulsion selon l'une quelconque des revendications 1 ou 2, comprenant de 0% à 99,99%, de préférence de 5% à 99,49%, en particulier de 20% à 90%, mieux de 30% à 80%, voire de 50% à 70%, en poids d'huile(s) par rapport au poids total de la phase grasse des gouttes (G1 ).

4. Emulsion selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, dans laquelle les polymères anioniques (PA1 ) et (PA2), identiques ou différents, sont des polymères comprenant des unités monomériques comportant au moins une fonction acide carboxylique, de préférence sont choisis parmi les carbomères et les copolymères réticulés acrylates/C10-3o alkyl acrylate.

5. Emulsion selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, comprenant de 0,01 % à 5%, de préférence de 0,05% à 2%, et mieux de 0,1 % à 0,5%, en poids de polymère(s) anionique(s) (PA1 ) et (PA2), notamment de carbomère(s), par rapport au poids total de ladite émulsion.

6. Emulsion selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, dans laquelle le polymère cationique (PC) répond à la formule (I) suivante :

(I) dans laquelle :

- Ri , R2 et R3, indépendamment les uns des autres, représentent OH ou CH3 ;

- R4 représente un groupe -CH2- ou un groupe -X-NH- dans lequel X est un radical alkylène divalent en C3 ou C4 ;

- x est un nombre entier compris entre 10 et 5 000 ;

- y est un nombre entier compris entre 2 et 1 000 ; et

- z est un nombre entier compris entre 0 et 10.

7. Emulsion selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, comprenant de 0,01 % à 10%, de préférence de 0,05% à 5%, en poids de polymère(s) cationique(s) (PC), notamment d'amodiméthicone(s), par rapport au poids total de la phase grasse des gouttes (G1 ).

8. Emulsion selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, dans laquelle la phase grasse des gouttes (G1 ) comprend en outre au moins un agent suspensif, de préférence choisi parmi les agents suspensifs lipophiles organiques ou minéraux, polymériques ou moléculaires, les corps gras solides à température et pression ambiante, et leurs mélanges.

9. Emulsion selon la revendication 8, dans laquelle l'agent suspensif est choisi dans le groupe constitué des polyacrylates ; des esters de sucre/ polysaccharide et d'acide(s) gras, en particulier des esters de dextrine et d'acide(s) gras, des esters d'inuline et d'acide(s) gras ou des esters de glycérol et d'acide(s) gras ; des polyamides ; et de leurs mélanges , de préférence les esters de dextrine et d'acide(s) gras, en particulier choisis dans le groupe constitué des palmitates de dextrine, des myristates de dextrine, des palmitates/éthylhexanoates de dextrine, et de leurs mélanges.

10. Emulsion selon la revendication 8, dans laquelle l'agent suspensif est choisi dans le groupe constitué des argiles éventuellement modifiées, des silices, telles que la silice pyrogénée éventuellement traitée hydrophobe en surface, et de leurs mélanges, de préférence la silice pyrogénée éventuellement traitée hydrophobe en surface.

11. Emulsion selon l'une quelconque des revendications 8 à 10, comprenant de 0% à 99,99%, de préférence de 0,5% à 70%, en particulier de 1 % à 50%, mieux de 2% à 40%, en particulier de 2,5% à 30%, et préférentiellement de 10 % à 20%, en poids d'agent(s) suspensif(s) par rapport au poids total de la phase grasse des gouttes (G1 ).

12. Emulsion selon l'une quelconque des revendications 1 à 1 1 , dans laquelle la fraction volumique p (IF/(IF+MF)) est comprise entre 0,1 et 0,7, de préférence entre 0,3 et 0,6, et mieux entre 0,4 et 0,5, où :

IF représente le volume total des gouttes (G2), et

MF représente le volume total des gouttes (G1 ).

13. Emulsion selon l'une quelconque des revendications 1 à 12, dans laquelle la phase aqueuse interne des gouttes (G2) comprend au moins un composé additionnel et/ou un actif, notamment un actif cosmétique hydrophile, de préférence ayant un LogP inférieur à 1 , en particulier inférieur à 0,5, mieux inférieur à 0, voire compris entre 0,5 et -2,5, et mieux entre 0 et -2,5.

14. Emulsion selon l'une quelconque des revendications 1 à 13, comprenant en outre au moins un actif choisi parmi les agents hydratants, les agents cicatrisants, les agents dépigmentants, les filtres UV, les agents desquamants, les agents antioxydants, les actifs stimulant la synthèse des macromoléculaires dermiques et/ou épidermiques, les agents dermodécontractants, les agents anti- transpirants, les agents apaisants, les agents anti-âge, les agents parfumants et leurs mélanges.

15. Emulsion selon l'une quelconque des revendications 1 à 14, dans laquelle la taille des gouttes (G1 ) est supérieure à 500 μηι, voire supérieure à 1 000 μηι, et mieux est comprise entre 500 μηι et 3 000 μηι, de préférence entre 1 000 μηι et 2 000 μηι, en particulier entre 800 μηι et 1 500 μηι et/ou la taille des gouttes (G2) est supérieure à 10 μηι, voire supérieure à 50 μηι, et mieux est comprise entre 10 μηι et 2 000 μηι, en particulier entre 50 μηι et 1 500 μηι, mieux entre 100 μηι et 1 100 μηι, préférentiellement entre 200 μηι et 800 μηι, et mieux entre 300 μηι et 700 μπι.

16. Emulsion selon l'une quelconque des revendications 1 à 15, ladite émulsion ne comprenant pas de tensioactif.

17. Procédé de préparation d'une émulsion selon l'une quelconque des revendications 1 à 16, comprenant les étapes suivantes :

a) la mise en contact d'un fluide aqueux FE1 et d'un fluide huileux FI ;

b) la formation d'une émulsion eau-dans-huile constituée de gouttes (G2), formées du fluide aqueux FE1 , dispersées dans une phase grasse constituée du fluide FI, et

c) la formation de gouttes (G1 ), chaque goutte (G1 ) étant constituée d'au moins une, de préférence d'une unique, goutte (G2), par mise en contact de l'émulsion eau-dans-huile obtenue en étape b) avec un fluide aqueux FE2 ;

dans lequel :

- le fluide aqueux FE1 comprend au moins de l'eau et au moins un polymère anionique (PA2), en particulier un carbomère,

- le fluide huileux FI comprend au moins une huile et/ou au moins un agent suspensif et au moins un polymère cationique (PC), en particulier une amodiméthicone, et

- le fluide aqueux FE2 comprend au moins de l'eau et au moins un polymère anionique (PA1 ), en particulier un carbomère, identique au ou différent du polymère anionique (PA2).

18. Procédé selon la revendication 17, dans lequel au moins le fluide FI, voire le fluide aqueux FE1 , est/sont chauffé(s) à une température comprise de 40°C à 150°C pour la réalisation de l'étape a), voire des étapes b) et c), et, optionnellement, le fluide FE2, est chauffé à une température comprise de 40°C à 150°C pour la réalisation de l'étape c).

19. Composition, notamment cosmétique, comprenant au moins une émulsion selon l'une quelconque des revendications 1 à 16 et un milieu physiologiquement acceptable.

20. Procédé non thérapeutique de traitement cosmétique d'une matière kératinique, en particulier de la peau, comprenant au moins une étape d'application sur ladite matière kératinique d'au moins une émulsion selon l'une quelconque des revendications 1 à 16 ou d'au moins une composition selon la revendication 19.

21. Utilisation d'une émulsion eau-dans-huile-dans-eau, comprenant une phase aqueuse continue externe et une émulsion eau-dans-huile sous forme de gouttes (G1 ), chaque goutte (G1 ) comprenant une phase grasse continue et au moins une, de préférence une unique, goutte (G2) comprenant une phase aqueuse interne, lesdites gouttes (G1 ) et (G2) étant telles que définies dans l'une quelconque des revendications 1 à 16, pour encapsuler au moins un composé hydrophile, notamment un actif cosmétique hydrophile et, optionnellement, au moins un composé lipophile, notamment un actif cosmétique lipophile.

Description:
ÉMULSIONS DOUBLES AVEC DOUBLE COACERVAT

La présente invention a pour objet des émulsions doubles eau-dans-huile- dans-eau dont les phases grasse et aqueuse internes sont sous formes de gouttes. Elle a également pour objet leur procédé de préparation ainsi que leur utilisation dans des compositions cosmétiques.

Aujourd'hui, l'intérêt pour l'encapsulation de composés hydrophiles ne cesse de croître. En effet, les technologies d'encapsulation concernent une large variété de secteurs industriels comme la médecine, la pharmacie, l'alimentaire ou la cosmétique. Encapsuler un composé hydrophile, tel qu'un principe actif cosmétique, consiste à l'isoler du milieu extérieur. Cette stratégie est particulièrement nécessaire lorsque ce composé est incompatible avec d'autres éléments de la phase aqueuse. Plusieurs méthodes se sont développées pour s'adapter au mieux à différentes applications telles que le spray-drying ou bien la méthode de coacervation.

Cependant, le développement de nouveaux systèmes permettant l'encapsulation de composés hydrophiles de façon satisfaisante demeure un objectif constant.

La présente invention a pour but de fournir une émulsion double, notamment macroscopique, permettant l'encapsulation de composés hydrophiles.

Plus particulièrement, la présente invention a pour but de fournir une émulsion double, notamment macroscopique, dotée de propriétés d'encapsulation de composés hydrophiles satisfaisantes combinées à un visuel et/ou une texture inédits et particulièrement attractifs pour le consommateur.

Ainsi, la présente invention concerne une émulsion eau-dans-huile-dans-eau, comprenant une phase aqueuse continue externe et, à titre de phase dispersée, une émulsion eau-dans-huile sous forme de gouttes (G1 ), chaque goutte (G1 ) comprenant une phase grasse continue et au moins une, de préférence une unique, goutte (G2) comprenant une phase aqueuse interne,

lesdites gouttes (G1 ) comprenant une écorce formée d'au moins un polymère anionique (PA1 ) et d'au moins un polymère cationique (PC), et

lesdites gouttes (G2) comprenant une écorce formée d'au moins un polymère anionique (PA2), identique ou différent de (PA1 ), et d'au moins un polymère cationique (PC). L'invention concerne donc des émulsions doubles eau-dans-huile-dans-eau avec double coacervation. De préférence, dans une émulsion selon l'invention, les gouttes (G1 ) et (G2) sont macroscopiques, c'est-à-dire visibles à l'œil nu.

Dans le cadre de la présente invention, les émulsions susmentionnées peuvent également être désignées par le terme "dispersions".

Les émulsions selon l'invention comprennent :

- une phase aqueuse interne,

- une phase grasse intermédiaire, et

- une phase aqueuse externe.

Ces émulsions comprennent, dans la phase aqueuse externe, des gouttes (G1 ) de phase huileuse comprenant une écorce formée par coacervation, chaque goutte (G1 ) de phase grasse contenant au moins une goutte (G2) de phase aqueuse interne, cette goutte (G2) de phase aqueuse interne comprenant également une écorce formée par coacervation.

Une émulsion selon l'invention est particulièrement intéressante, d'une part, en ce qu'elle assure une encapsulation particulièrement satisfaisante de composés hydrophiles grâce aux gouttes (G2), mais également de composés lipophiles grâce aux gouttes (G1 ), et, d'autre part, est dotée d'un visuel et d'une texture inédite dans le domaine des émulsions doubles ce qui, pour des raisons évidentes, répond à une demande continue des consommateurs en ce sens.

Une émulsion selon l'invention est également particulièrement intéressante sur le plan de la stabilité cinétique, puisque les gouttes (G1 ) ou (G2) demeurent intactes sur une échelle de temps supérieure à 1 semaine, voire supérieure à 1 mois, et même supérieure à 3 mois, à température ambiante, par exemple T=25°C ± 2°C, et à pression ambiante, par exemple 1 013 mbar.

A ce titre, il n'était pas évident que des émulsions doubles soient stables à température ambiante, par exemple T=25°C ± 2°C, et à pression ambiante, par exemple 1 013 mbar.

Cette propriété intéressante en termes de stabilité cinétique est d'autant plus inattendue que l'écorce des gouttes (G1 ) et (G2), décrite en détails ci-après, est très fine. Ainsi, aucune résistance attachée à la rupture de l'écorce n'est ressentie par l'utilisateur au moment de l'application sur une matière kératinique, et aucun dépôt résiduel de ladite écorce n'est par ailleurs constaté. On parle ainsi d'écorce évanescente. Les gouttes (G1 ) et (G2), par la nature et les propriétés de leurs écorces, diffèrent donc de capsules solides, c'est-à-dire des capsules dotées d'une membrane solide, telle que par exemple celles décrites dans WO 2010/063937.

Par ailleurs, le procédé microfluidique mis en œuvre pour fabriquer une émulsion selon l'invention permet de former des gouttes (G1 ) et (G2) macroscopiques et monodisperses. En outre, le procédé microfluidique permet un contrôle parfait des teneurs de chaque phase mise en œuvre, et donc des concentrations des actifs encapsulés.

Selon l'invention, le pH d'une émulsion est typiquement compris entre 4,0 et 8,0, en particulier entre 5,0 et 7,0.

L'invention concerne encore l'utilisation d'une émulsion selon l'invention, pour la préparation d'une composition, notamment cosmétique. Une émulsion selon l'invention, voire une composition la comprenant, peut également être dédiée au domaine de la médecine, de la pharmacie ou de l'(agro)-alimentaire.

Ainsi, l'invention concerne également une composition, notamment cosmétique, comprenant au moins une émulsion selon l'invention et, notamment, un milieu physiologiquement acceptable.

Viscosité

La viscosité des émulsions selon l'invention peut varier de façon importante ce qui permet d'obtenir des textures variées.

Selon un mode de réalisation, une émulsion selon l'invention a une viscosité comprise de 1 mPa.s à 500 000 mPa.s, de préférence de 10 mPa.s à 300 000 mPa.s, mieux de 400 mPa.s à 100 000 mPa.s, et plus particulièrement de 1 000 mPa.s à 30 000 mPa.s, telle que mesurée à 25°C.

La viscosité est mesurée à température ambiante, par exemple T=25°C ± 2°C, et à pression ambiante, par exemple 1013 mbar, par la méthode suivante.

On utilise un viscosimètre de type Brookfield, typiquement un viscosimètre numérique Brookfield RVDV-E (couple de torsion du ressort de 7187,0 dyne-cm), qui est un viscosimètre rotationnel à vitesse imposée muni d'un mobile (désigné par le terme anglais « Spindle »). Une vitesse est imposée au mobile en rotation et la mesure du couple exercé sur le mobile permet de déterminer la viscosité en connaissant les paramètres de géométrie/forme du mobile utilisé.

On utilise par exemple un mobile de taille No. 04 (référence Brookfield: RV4). Le taux de cisaillement correspondant à la mesure de la viscosité est défini par le mobile utilisé et la vitesse de rotation de celui-ci. La mesure de viscosité est effectuée sur 1 minute à température ambiante (T=25°C ± 2°C). On place environ 150 g de solution dans un bêcher de 250 ml de volume, ayant un diamètre d'environ 7 cm de façon à ce que la hauteur du volume occupée par les 150 g de solution soit suffisante pour arriver à la jauge marquée sur le mobile. Ensuite, on démarre le viscosimètre sur une vitesse de 10 tours/min et on attend que la valeur affichée sur l'écran soit stable. Cette mesure donne la viscosité du fluide testé, telle que mentionnée dans le cadre de la présente invention.

Phase aqueuse continue externe

Comme indiqué précédemment, les émulsions selon l'invention comprennent une phase aqueuse continue externe, de préférence sous forme d'un gel, en particulier d'un gel présentant une viscosité adaptée pour suspendre les gouttes (G1 ) et contribuer ainsi au visuel attractif et inédit d'une émulsion selon l'invention.

Selon un mode de réalisation, cette phase aqueuse a une viscosité comprise entre 1 mPa.s et 500 000 mPa.s, de préférence entre 10 mPa.s et 300 000 mPa.s, mieux entre 400 mPa.s et 100 000 mPa.s, et plus particulièrement entre 1 000 mPa.s et 30 000 mPa.s, telle que mesurée à 25°C.

Cette viscosité est mesurée selon la méthode décrite ci-dessus.

La phase aqueuse continue externe des émulsions comprend au moins de l'eau.

Outre l'eau distillée ou déionisée, une eau convenant à l'invention peut être aussi une eau de source naturelle ou une eau florale.

Selon un mode de réalisation, le pourcentage massique d'eau de la phase continue aqueuse externe est d'au moins 30%, de préférence d'au moins 40%, en particulier d'au moins 50%, et mieux d'au moins 60%, notamment compris entre 70% et 98%, et préférentiellement compris entre 55% et 95%, en particulier entre 75% et 85%, par rapport à la masse totale de ladite phase aqueuse externe.

La phase continue aqueuse externe de l'émulsion selon l'invention peut en outre comprendre au moins une base. Elle peut comprendre une base unique ou un mélange de plusieurs bases différentes. Lorsque la phase aqueuse continue externe d'une émulsion selon l'invention comprend au moins un gélifiant sensible au pH, la présence d'au moins une base dans ladite phase continue aqueuse contribue notamment à rehausser la viscosité de cette dernière.

Selon un mode de réalisation, la base présente dans la phase aqueuse est une base minérale. Selon un mode de réalisation, la base minérale est choisie dans le groupe constitué des hydroxydes des métaux alcalins et des hydroxydes des métaux alcalino-terreux.

De préférence, la base minérale est un hydroxyde de métaux alcalins, et notamment NaOH.

Selon un autre mode de réalisation, la base présente dans la phase aqueuse externe est une base organique. Parmi les bases organiques, on peut citer par exemple l'ammoniaque, la pyridine, la triéthanolamine, l'aminométhylpropanol, ou encore la triéthylamine.

Une émulsion selon l'invention peut comprendre de 0,01 % à 10% en poids, de préférence de 0,01 % à 5% en poids, et préférentiellement de 0,02% à 1 % en poids de base, de préférence de base minérale, et notamment de NaOH, par rapport au poids total de ladite émulsion.

Selon un mode de réalisation, les émulsions selon l'invention, voire les compositions les comprenant, ne comprennent pas de tensioactif.

Gouttes (G1)

Comme indiqué ci-dessus, les émulsions doubles selon l'invention comprennent, à titre de phase dispersée, une émulsion eau-dans-huile sous forme de gouttes (G1 ).

Une goutte (G1 ) selon l'invention est composée d'un cœur, aussi appelé intérieur de la goutte, entouré d'une écorce, qui isole l'intérieur de la goutte de la phase aqueuse externe de l'émulsion.

Selon un mode de réalisation, la taille des gouttes (G1 ) est supérieure à 500 μηι, voire supérieure à 1 000 μηι, et mieux est comprise entre 500 μηι et 3 000 μηι, de préférence entre 1 000 μηι et 2 000 μηι, en particulier entre 800 μηι et 1 500 μπι.

Dans le cadre de la présente invention, le terme "taille" désigne le diamètre, notamment le diamètre moyen, des gouttes.

Selon un mode de réalisation, une émulsion selon l'invention est obtenue par un procédé microfluidique tel que défini ci-après. Par conséquent, les gouttes (G1 ) présentent une distribution de taille uniforme. De préférence, la phase grasse des émulsions de l'invention est constituée d'une population de gouttes (G1 ) monodispersées, notamment telles qu'elles possèdent un diamètre moyen D compris de 500 μηι à 3 000 μηι et un coefficient de variation Cv inférieur à 10%, voire inférieur à 3%. Dans le cadre de la présente description, on entend par "gouttes monodispersées" le fait que la population de gouttes de la phase dispersée selon l'invention possède une distribution de taille uniforme. Des gouttes monodispersées présentent une bonne monodispersité. A l'inverse, des gouttes présentant une mauvaise monodispersité sont dites "polydispersées".

Selon un mode, le diamètre moyen D des gouttes est par exemple mesuré par analyse d'une photographie d'un lot constitué de N gouttes, par un logiciel de traitement d'image (Image J). Typiquement, selon cette méthode, le diamètre est mesuré en pixel, puis rapporté en μηι, en fonction de la dimension du récipient contenant les gouttes de l'émulsion.

De préférence, la valeur de N est choisie supérieure ou égale à 30, de sorte que cette analyse reflète de manière statistiquement significative la distribution de diamètres des gouttes de ladite émulsion.

On mesure le diamètre Di de chaque goutte, puis on obtient le diamètre moyen D e n calculant la moyenne arithmétique de ces valeurs :

1 N

N tr

A partir de ces valeurs D„ on peut également obtenir l'écart-type σ des diamètres des gouttes de l'émulsion:

L'écart-type σ d'une émulsion reflète la répartition des diamètres D, des gouttes de l'émulsion autour du diamètre moyen D .

En connaissant le diamètre moyen D e t l'écart-type σ d'une émulsion, on peut déterminer que l'on trouve 95,4% de la population de gouttes dans l'intervalle de diamètres [ζ) - 2σ; Ζ) + 2σ] et que l'on trouve 68,2% de la population dans l'intervalle ρ - σ;∑ ) + σ]

Pour caractériser la monodispersité de l'émulsion selon ce mode de l'invention, on peut calculer le coefficient de variation :

C =

v D

Ce paramètre reflète la répartition des diamètres des gouttes en fonction du diamètre moyen de celles-ci. Le coefficient de variation Cv des diamètres des gouttes (G1 ) selon ce mode de l'invention est inférieur à 10%, de préférence inférieur à 5%, voire inférieur à 3%.

En particulier, les émulsions selon l'invention comprennent de 0,1 % à 70%, de préférence de 0,5% à 65%, en particulier de 1 % à 60%, mieux de 3% à 50%, et plus particulièrement de 5% à 20%, en poids de gouttes (G1 ) (i.e. formées de la phase grasse continue et de la phase aqueuse interne) par rapport au poids total de ladite émulsion.

Comme indiqué ci-dessus, chaque goutte (G1 ) comprend une phase grasse correspondant à la phase grasse des émulsions selon l'invention.

Phase grasse

Selon un mode de réalisation, la phase grasse des gouttes (G1 ) comprend au moins une huile. La phase grasse des gouttes (G1 ) peut donc être désignée comme une phase huileuse.

Huile(s)

Les gouttes (G1 ) selon l'invention peuvent comprendre une seule huile ou un mélange de plusieurs huiles. Une émulsion selon l'invention peut donc comprendre au moins une, au moins deux, au moins trois, au moins quatre, au moins cinq, voire plus, d'huile(s) telle(s) que décrite(s) ci-après.

On entend par « huile » un corps gras liquide à la température ambiante (25°C).

Comme huiles utilisables dans l'émulsion de l'invention, on peut citer par exemple :

- les huiles hydrocarbonées d'origine végétale, notamment telles que décrites ci-après ;

- les huiles hydrocarbonées d'origine animale, telles que le perhydrosqualène et le squalane ;

- les esters et les éthers de synthèse, notamment d'acides gras, comme les huiles de formules F^COOF^ et F^OF^ dans laquelle Ri représente le reste d'un acide gras en C 8 à C 29 , et R 2 représente une chaîne hydrocarbonée, ramifiée ou non, en C 3 à C 30 , comme par exemple l'huile de Purcellin, l'isononanoate d'isononyle, le néopentanoate d'isodécyle, le myristate d'isopropyle, le palmitate d'éthyl-2-hexyle, le stéarate d'octyl-2-dodécyle, l'érucate d'octyl-2-dodécyle, l'isostéarate d'isostéaryle ; les esters hydroxylés comme l'isostéaryl lactate, l'octylhydroxystéarate, l'hydroxystéarate d'octyldodécyle, le diisostéaryl-malate, le citrate de triisocétyle, les heptanoates, octanoates, décanoates d'alcools gras ; les esters de polyol, comme le dioctanoate de propylène glycol, le diheptanoate de néopentylglycol et le diisononanoate de diéthylèneglycol ; et les esters du pentaérythritol comme le tétrabéhénate de pentaérythrityle (DUB PTB) ou le tétraisostéarate de pentaérythrityle (Prisorine 3631 ) ;

- les hydrocarbures linéaires ou ramifiés, d'origine minérale ou synthétique, tels que les huiles de paraffine, volatiles ou non, et leurs dérivés, la vaseline, les polydécènes, le polyisobutène hydrogéné tel que l'huile de Parléam ;

- les huiles de silicone, comme par exemple les polyméthylsiloxanes (PDMS) volatiles ou non à chaîne siliconée linéaire ou cyclique, liquides ou pâteux à température ambiante, notamment les cyclopolydiméthylsiloxanes (cyclométhicones) telles que la cyclohexasiloxane et la cyclopentasiloxane ; les polydiméthylsiloxanes (ou diméthicones) comportant des groupements alkyle, alcoxy ou phényle, pendant ou en bout de chaîne siliconée, groupements ayant de 2 à 24 atomes de carbone ; les silicones phénylées comme les phényltriméthicones, les phényldiméthicones, les phényltriméthylsiloxydiphényl-siloxanes, les diphényl- diméthicones, les diphénylméthyldiphényl trisiloxanes, les 2-phényléthyltriméthyl- siloxysilicates, et les polyméthylphénylsiloxanes ;

- les alcools gras ayant de 8 à 26 atomes de carbone, comme l'alcool cétylique, l'alcool stéarylique et leur mélange (alcool cétylstéarylique), ou encore l'octyldodécanol ;

- les huiles fluorées partiellement hydrocarbonées et/ou siliconées comme celles décrites dans le document JP-A-2-295912 ;

- et leurs mélanges.

Selon un mode de réalisation préféré, l'huile est choisie parmi les esters et les éthers de synthèse, de préférence les esters de formule R 1 COOR 2 , dans laquelle Ri représente le reste d'un acide gras en C 8 à C 29 , et R 2 représente une chaîne hydrocarbonée, ramifiée ou non, en C 3 à C 30 .

Selon un mode de réalisation, l'huile est choisie parmi les alcools gras ayant de 8 à 26 atomes de carbone.

Selon un mode de réalisation, l'huile est choisie parmi les huiles hydrocarbonées ayant de 8 à 16 atomes de carbone, et notamment les alcanes ramifiés en C 8 -C 16 (appelés aussi isoparaffines ou isoalcanes), comme l'isododécane (encore appelé 2-méthylundécane), l'isodécane, l'isohexadécane, et, par exemple, les huiles vendues sous les noms commerciaux d'Isopars ® ou de Permethyls ® . Selon un mode de réalisation préféré, l'huile est choisie dans le groupe constitué de l'isononanoate d'isononyle, de la diméthicone, de l'isohexadécane, du polydiméthylsiloxane, de l'octyldodécanol, du néopentanoate d'isodécyle et de leurs mélanges.

Selon un autre mode de réalisation préféré, la phase grasse des gouttes (G1 ) comprend une huile choisie parmi les huiles de silicone. De préférence, la phase grasse des gouttes (G1 ) ne comprend pas d'autres huiles différentes des huiles de silicone. De préférence, les huiles présentes dans la phase grasse des gouttes (G1 ) sont des huiles de silicone.

Selon un mode de réalisation préféré, une émulsion selon l'invention comprend au moins 1 % en poids d'huile(s) par rapport au poids total de ladite émulsion.

Selon un autre mode de réalisation, une émulsion selon l'invention, en particulier la phase grasse des gouttes (G1 ), ne comprend pas de polydiméthylsiloxane (PDMS), et de préférence ne comprend pas d'huile de silicone.

Selon un autre mode de réalisation, une émulsion selon l'invention ne comprend pas d'huile végétale.

Selon encore un autre mode de réalisation, la phase grasse des gouttes (G1 ) d'une émulsion selon l'invention comprend au moins une huile hydrocarbonée d'origine végétale. Comme huiles végétales, on peut notamment citer les triglycérides liquides d'acides gras en C 4 -Ci 0 comme les triglycérides des acides heptanoïque ou octanoïque ou encore, par exemple les huiles de tournesol, de maïs, de soja, de courge, de pépins de raisin, de sésame, de noisette, d'abricot, de macadamia, d'arara, de ricin, d'avocat, les triglycérides des acides caprylique/caprique (nom INCI : Caprylic/Capric Triglycéride) comme ceux commercialisés par la société Stearineries Dubois ou ceux disponibles sous les dénominations commerciales « Miglyol 810 », « Miglyol 81 2 » et « Miglyol 81 8 » par la société Dynamit Nobel, l'huile de jojoba, l'huile de beurre de karité, et leur mélange.

De préférence, l'huile végétale est choisie parmi celles riches en acides gras polyinsaturés. On entend par "acide gras insaturé" au sens de la présente invention, un acide gras comprenant au moins une double liaison. Il s'agit plus particulièrement d'acides gras à longues chaînes, c'est-à-dire pouvant posséder plus de 14 atomes de carbone. Les acides gras insaturés peuvent être sous forme acide, ou sous forme de sel, comme par exemple leur sel de calcium, ou encore sous forme de dérivés, notamment d'ester(s) d'acide(s) gras. De préférence, l'huile végétale est choisie parmi les huiles riches en acides gras à longues chaînes, c'est-à-dire pouvant posséder plus de 14 atomes de carbone, et mieux en acides gras insaturés comportant de 1 8 à 22 atomes de carbone, en particulier en acides gras ω-3 et ω-6. Ainsi, avantageusement, les huiles végétales sont choisies parmi les huiles d'onagre, de bourrache, de pépins de cassis, de chanvre, de noix, de soja, de tournesol, de germes de blé, de fénugrec, de rosier muscat, d'échium, d'argan, de baobab, de son de riz, de sésame, d'amande, de noisette, de chia, de lin, d'olive, d'avocat, de carthame, de coriandre, de colza (notamment Brassica naptus), et leurs mélanges.

De préférence, l'huile végétale est choisie parmi les huiles mates et non brillantes. Peut notamment être citée à ce titre l'huile de Moringa.

Selon encore un autre mode de réalisation, la phase grasse des gouttes (G1 ) d'une émulsion selon l'invention comprend au moins une huile non volatile hydrocarbonée (ou huile H 1 ) contenant plus de 90%, de préférence plus de 95%, d'acides gras de longueur de chaînes supérieure ou égale à 1 8 atomes de carbone, de préférence supérieure ou égale à 20 atomes de carbone.

De préférence, plus de 90%, et de préférence plus de 95%, des acides gras de l'huile non volatile hydrocarbonée ont une longueur de chaîne comprise entre Ci 8 et C 36 , de préférence entre C 20 et C 28 , et mieux entre C 20 et C 2 2-

Par « non volatile » , on entend une huile dont la pression de vapeur à température ambiante et pression atmosphérique, est non nulle et inférieure à 0,02 mm de Hg (2,66 Pa) et mieux inférieure à 1 0 ~3 mm de Hg (0, 13 Pa).

Ainsi, à titre d'huiles H 1 , on peut citer l'huile de jojoba, l'huile de lin, l'huile de Perilla, l'huile de Inca Inchi, l'huile de rose musquée, l'huile de colza, l'huile de chanvre, l'huile d'amande douce, l'huile de maïs, l'huile d'abricot, l'huile de ricin, l'huile de Meadowfoam (INCI : Limnanthes Alba (Meadowfoam) Seed Oil) et leurs mélanges, de préférence l'huile de jojoba et/ou l'huile de Meadowfoam, et mieux l'huile de Meadowfoam.

La mise en œuvre d'huile(s) H 1 , en particulier d'huile de Meadowfoam, dans la phase grasse des gouttes (G1 ) d'une émulsion selon l'invention a des effets avantageux en termes de réduction d'opacification de la phase aqueuse continue et/ou d'adhésion des gouttes sur les parois du packaging et/ou d'agrégation des gouttes entre elles.

Selon un mode de réalisation particulier, la teneur en huile(s) végétale(s) dans la phase grasse des gouttes (G1 ) d'une émulsion selon l'invention est comprise entre 0% et 40%, de préférence entre 0,1 % et 25%, et en particulier entre 1 % et 20%, en poids par rapport au poids total de ladite phase grasse des gouttes (G1 ).

Selon un mode de réalisation, les émulsions selon l'invention comprennent de 0% à 99,99%, de préférence de 5% à 99,49%, en particulier de 20% à 90%, et mieux de 30% à 60%, en poids d'huile(s) par rapport au poids total de la phase grasse des gouttes (G1 ).

Gouttes (G2)

Comme indiqué ci-dessus, chaque goutte (G1 ) comprend au moins une goutte (G2) comprenant la phase aqueuse interne. De préférence, chaque goutte (G1 ) comprend une unique goutte (G2) comprenant la phase aqueuse interne.

Une goutte (G2) selon l'invention est composée d'un cœur, aussi appelé intérieur de la goutte, entouré d'une écorce, qui isole l'intérieur de la goutte de la phase grasse de l'émulsion.

Selon un mode de réalisation, la taille des gouttes (G2) est supérieure à 10 μηι, voire supérieure à 50 μηι, et mieux est comprise entre 10 μηι et 2 000 μηι, en particulier entre 50 μηι et 1 500 μηι, mieux entre 100 μηι et 1 100 μηι, en particulier entre 200 μηι et 800 μηι, et mieux entre 300 μηι et 700 μηι.

En particulier, une émulsion selon l'invention comprend de 0,01 % à 50%, de préférence de 0,1 % à 40%, en particulier de 1 % à 30%, et mieux de 2,5% à 20%, en poids de gouttes (G2) par rapport au poids total de ladite émulsion.

Selon un mode de réalisation, et comme indiqué précédemment, une émulsion selon l'invention est obtenue par un procédé microfluidique tel que défini ci-après. Par conséquent, les gouttes (G2) présentent une distribution de taille uniforme. De préférence, la phase aqueuse interne des émulsions de l'invention est constituée d'une population de gouttes (G2) monodispersées, notamment telles qu'elles possèdent un diamètre moyen D compris de 10 μηι à 2000 μηι et un coefficient de variation Cv inférieur à 10%, voire inférieur à 3%, mesurés selon les méthodes décrites ci-dessus.

De préférence, les gouttes (G1 ) et (G2) sont respectivement des gouttes monodispersées telles que définies ci-dessus. Pour des raisons évidentes, pour une population de gouttes (G1 ) donnée, le diamètre moyen des gouttes (G1 ) est supérieur au diamètre moyen des gouttes (G2).

Selon un mode de réalisation, dans les émulsions selon l'invention, la fraction volumique p (IF/(IF+MF) est comprise entre 0,1 et 0,7, de préférence entre 0,3 et 0,6, et mieux entre 0,4 et 0,5, où : - IF représente le volume total des gouttes (G2), et

- MF représente le volume total des gouttes (G1 ) (et donc sans le volume total des gouttes (G2).

Selon un mode de réalisation, une émulsion selon l'invention peut comprendre au moins deux populations de gouttes (G1 ) qui diffèrent l'une de l'autre par, notamment, le diamètre des gouttes (G1 ) et/ou la nature des matières premières des gouttes (G1 ) et/ou la teneur en matières premières des gouttes (G1 ) et/ou le diamètre des gouttes (G2) et/ou la nature des matières premières des gouttes (G2) et/ou la teneur en matières premières des gouttes (G2).

Par « matières premières », on entend désigner tout type de composé susceptible d'être mis en œuvre dans la phase grasse des gouttes (G1 ) et la phase aqueuse interne des gouttes (G2), en particulier les polymères cationiques, les polymères anioniques, les huiles, les agents suspensifs, les agents de texture, les actifs et les composés additionnels décrits dans la présente description.

Ecorce des gouttes (G1) et (G2)

Comme mentionné précédemment, les gouttes (G1 ) et (G2) selon l'invention sont entourées d'une écorce (également désignée par le terme « membrane »).

Selon l'invention, les gouttes (G1 ) et (G2) obtenues peuvent présenter une écorce très fine, notamment d'épaisseur inférieure à 1 % du diamètre des gouttes.

L'épaisseur de l'écorce est ainsi de préférence inférieure à 1 μηι et est trop faible pour être mesurée par des méthodes optiques.

Selon un mode de réalisation, l'épaisseur de l'écorce des gouttes (G1 ) et (G2) est inférieure à 1 000 nm, notamment comprise de 1 à 500 nm, de préférence inférieure à 100 nm, avantageusement inférieure à 50 nm, préférentiellement inférieure à 10 nm, et tout particulièrement de 100 nm à 300 nm.

La mesure de l'épaisseur de l'écorce des gouttes (G1 ) et (G2) de l'invention peut être effectuée par la méthode de diffusion de neutrons aux petits angles (Small-Angle X-ray Scattering), telle que mise en œuvre dans Sato et al. J. Chem. Phys. 1 1 1 , 1393-1401 (2007).

Pour cela, les gouttes sont produites en utilisant de l'eau deutérée, puis sont lavées trois fois avec une huile deutérée, comme par exemple une huile deutérée de type hydrocarboné (octane, dodécane, hexadécane).

Après lavage, les gouttes sont ensuite transférées dans la cellule de Neutrons afin de déterminer le spectre l(q) ; q étant le vecteur d'onde. A partir de ce spectre, on applique les traitements analytiques classiques (REF) afin de déterminer l'épaisseur de l'écorce hydrogénée (non deutérée).

Selon un mode de réalisation, l'écorce entourant les gouttes (G1 ) et (G2) est rigidifiée, ce qui confère notamment une bonne résistance aux gouttes et diminue, voire empêche, leur coalescence.

Cette écorce est typiquement formée par coacervation, c'est-à-dire par précipitation de polymères chargés de charges opposées. Au sein d'un coacervat, les liaisons liant les polymères chargés entre eux sont de type ionique, et sont généralement plus fortes que des liaisons présentes au sein d'une membrane de type tensioactif.

L'écorce est formée par coacervation d'au moins deux polymères chargés de polarité opposée (ou polyélectrolyte) et de préférence en présence d'un premier polymère, de type cationique, et d'un deuxième polymère, différent du premier polymère, de type anionique. Ces deux polymères jouent le rôle d'agents de rigidification de la membrane.

La formation du coacervat entre ces deux polymères est généralement provoquée par une modification des conditions du milieu réactionnel (température, pH, concentration en réactifs, etc.). La réaction de coacervation résulte de la neutralisation de ces deux polymères chargés de polarités opposées et permet la formation d'une structure membranaire par interactions électrostatiques entre le polymère anionique et le polymère cationique. La membrane ainsi formée autour de chaque goutte forme typiquement une écorce qui encapsule totalement le cœur de la goutte et isole ainsi le cœur de la goutte de la phase aqueuse continue.

Polymères anioniques (PA1) et (PA2)

La phase aqueuse externe comprend au moins un polymère anionique (PA1 ) et la phase aqueuse interne comprend au moins un polymère anionique (PA2), ces polymères (PA1 ) et (PA2) pouvant être identiques ou différents.

De préférence, les polymères anioniques (PA1 ) et (PA2) sont hydrophiles, c'est-à-dire solubles ou dispersibles dans l'eau.

Dans le cadre de la présente description, on entend par "polymère anionique" (ou "polymère de type anionique") un polymère comportant des fonctions chimiques de type anionique. On peut aussi parler de polyélectrolyte anionique.

Par "fonction chimique de type anionique", on entend une fonction chimique AH capable de céder un proton pour donner une fonction A " . Selon les conditions du milieu dans lequel il se trouve, le polymère de type anionique comporte donc des fonctions chimiques sous forme AH, ou bien sous forme de sa base conjuguée A " .

Comme exemple de fonctions chimiques de type anionique, on peut citer les fonctions acides carboxyliques -COOH, éventuellement présentes sous forme d'anion carboxylate -COO-.

Comme exemple de polymère de type anionique, on peut citer tout polymère formé par la polymérisation de monomères dont au moins une partie porte des fonctions chimiques de type anionique, tel que des fonctions acide carboxylique. De tels monomères sont par exemple l'acide acrylique, l'acide maléique, ou tout monomère éthyléniquement insaturé comportant au moins une fonction acide carboxylique. Ainsi, de préférence, les polymères anioniques (PA1 ) et (PA2), identiques ou différents, sont des polymères comprenant des unités monomériques comportant au moins une fonction acide carboxylique.

Parmi les exemples de polymères anioniques appropriés à la mise en œuvre de l'invention, on peut citer les copolymères d'acide acrylique ou d'acide maléique et d'autres monomères, tels que l'acrylamide, les acrylates d'alkyle, les acrylates d'alkyle en C 5 -C 8 , les acrylates d'alkyle en Ci o-C 30 , les méthacrylates d'alkyle en C12-C22, les méthacrylates méthoxypolyéthylèneglycol, les acrylates d'hydroxyester, les acrylates crosspolymères, et leurs mélanges.

Selon un mode de réalisation, les polymères anioniques selon l'invention sont choisis parmi les carbomères et les copolymères réticulés acrylates/Ci o-30 alkyl acrylate. De préférence, les polymères anioniques (PA1 ) et (PA2) selon l'invention sont des carbomères.

Selon un mode de réalisation, l'écorce des gouttes (G1 ) comprend au moins un polymère anionique (PA1 ), tel que par exemple un carbomère.

Selon un mode de réalisation, l'écorce des gouttes (G2) comprend au moins un polymère anionique (PA2), tel que par exemple un carbomère.

Dans le cadre de l'invention, et sauf mention contraire, on entend par "carbomère", un homopolymère éventuellement réticulé, issu de la polymérisation de l'acide acrylique. Il s'agit donc d'un poly(acide acrylique) éventuellement réticulé.

Parmi les carbomères de l'invention, on peut citer ceux commercialisés sous les noms Tego ® Carbomer 340FD de Evonik, Carbopol ® 981 de Lubrizol, Carbopol ETD 2050 de Lubrizol, ou encore Carbopol Ultrez 10 de Lubrizol.

Selon un mode de réalisation, on entend par "carbomère" ou "carbomer" ou "Carbopol ® " un polymère d'acide acrylique de haut poids moléculaire réticulé avec du sucrose allylique ou des éthers allyliques de pentaérythritol (handbook of Pharmaceutical Excipients, 5 eme Edition, plll). Par exemple, il s'agit du Carbopol ® 10, du Carbopol ® 934, Carbopol ® 934P, du Carbopol ® 940, du Carbopol ® 941 , du Carbopol ® 71 G, du Carbopol ® 980, du Carbopol ® 971 P ou du Carbopol ® 974P. Selon un mode de réalisation, la viscosité dudit carbomère est comprise entre 4 000 et 60 000 cP à 0,5% w/w.

Les carbomères ont d'autres dénominations : acides polyacryliques, polymères carboxyvinyliques ou carboxy polyéthylènes.

Selon l'invention, le polymère anionique (PA1 ) et/ou (PA2) peut également être un copolymère réticulé acrylates/C 1 0 - 3 o alkyl acrylate (nom INCI : acrylates/C 10 - 30 alkyl acrylate Crosspolymer) tel que défini ci-dessus.

Selon l'invention, les émulsions selon l'invention peuvent comprendre un carbomère et un copolymère réticulé acrylates/C 1 0 - 3 o alkyl acrylate.

Selon un mode de réalisation, une émulsion selon l'invention comprend de 0,01 % à 5%, de préférence de 0,05% à 2%, et mieux de 0,1 % à 0,5%, en poids de polymère (PA1 ) par rapport au poids total de ladite émulsion.

Selon un mode de réalisation, une émulsion selon l'invention comprend de 0,001 % à 0,5%, de préférence de 0,005% à 0,5%, et mieux de 0,01 % à 0,1 %, en poids de polymère (PA2) par rapport au poids total de ladite émulsion.

Selon l'invention, l'émulsion susmentionnée peut comprendre de 0,01 % à 5%, de préférence de 0,05% à 2%, et préférentiellement de 0,1 % à 0,5%, en poids de polymère(s) anionique(s) (PA1 ) et (PA2), notamment de carbomère(s), par rapport au poids total de ladite émulsion.

Polymère cationique

La phase grasse dispersée comprend au moins un polymère cationique (PC).

Ainsi, les gouttes (G1 ) et (G2), et notamment l'écorce desdites gouttes, comprennent en outre au moins un polymère de type cationique. Elles peuvent également comprendre plusieurs polymères de type cationique. Ce polymère cationique est celui mentionné ci-dessus qui forme l'écorce par coacervation avec le polymère anionique.

Dans le cadre de la présente demande, et sauf mention contraire, on entend par "polymère cationique" (ou "polymère de type cationique") un polymère comportant des fonctions chimiques de type cationique. On peut aussi parler de polyélectrolyte cationique.

De préférence, le polymère cationique (PC) est lipophile ou liposoluble. Dans le cadre de la présente demande, et sauf mention contraire, par "fonction chimique de type cationique", on entend une fonction chimique B capable de capter un proton pour donner une fonction BH + . Selon les conditions du milieu dans lequel il se trouve, le polymère de type cationique comporte donc des fonctions chimiques sous forme B, ou bien sous forme BH + , son acide conjugué.

Comme exemple de fonctions chimiques de type cationique, on peut citer les fonctions aminé primaire, secondaire et tertiaire, éventuellement présentes sous forme de cations ammoniums.

Comme exemple de polymère cationique, on peut citer tout polymère formé par la polymérisation de monomères dont au moins une partie porte des fonctions chimiques de type cationique, tel que des fonctions aminé primaire, secondaire ou tertiaire.

De tels monomères sont par exemple l'aziridine, ou tout monomère éthyléniquement insaturé comportant au moins une fonction aminé primaire, secondaire ou tertiaire.

Parmi les exemples de polymères cationiques appropriés à la mise en œuvre de l'invention, on peut citer l'amodiméthicone, dérivé d'un polymère silicone (polydiméthylsiloxane, aussi appelé diméthicone), modifié par des fonctions aminé primaire et aminé secondaire.

On peut également citer des dérivés de l'amodiméthicone, comme par exemple des copolymères de l'amodiméthicone, l'aminopropyl diméthicone, et plus généralement des polymères silicones linéaires ou ramifiés comportant des fonctions aminés.

On peut citer le copolymère de bis-isobutyl PEG-14/amodiméthicone, le Bis (C13-15 Alkoxy) PG-Amodimethicone, le Bis-Cetearyl Amodimethicone et le bis- hydroxy/méthoxy amodiméthicone.

On peut également citer les polymères de type polysaccharide comprenant des fonctions aminé, tel que le chitosan ou les dérivés de gomme guar (chlorure d'hydroxypropyltrimonium guar).

On peut également citer les polymères de type polypeptide comprenant des fonctions aminé, tel que la polylysine.

On peut également citer les polymères de type polyéthylèneimine comprenant des fonctions aminé, tel que la polyéthylèneimine linéaire ou branchée.

Selon un mode de réalisation, les gouttes, et notamment l'écorce desdites gouttes, comprennent un polymère cationique qui est un polymère silicone modifié par une fonction aminé primaire, secondaire ou tertiaire, tel que l'amodiméthicone. Selon un mode de réalisation, les gouttes, et en particulier l'écorce desdites gouttes, comprennent de l'amodiméthicone.

Selon un mode de réalisation particulièrement préféré, le(s) polymère(s) cationique(s) (PC) répond(ent) à la formule (I) suivante :

(I) dans laquelle :

- Ri , R 2 et R 3 , indépendamment les uns des autres, représentent OH ou CH 3 ;

- R 4 représente un groupe -CH 2 - ou un groupe -X-NH- dans lequel X est un radical alkylène divalent en C3 ou C4 ;

- x est un nombre entier compris entre 10 et 5 000, de préférence entre 30 et 1 000, et mieux entre 80 et 300 ;

- y est un nombre entier compris entre 2 et 1 000, de préférence entre 4 et 100, et mieux entre 5 et 20 ; et

- z est un nombre entier compris entre 0 et 10, de préférence entre 0 et 1 , et mieux est égal à 1 .

Dans la formule (I) susmentionnée, lorsque R 4 représente un groupe -X-NH-, X est relié à l'atome de silicium.

Dans la formule (I) susmentionnée, Ri , R 2 et R 3 représentent de préférence

CH 3 .

Dans la formule (I) susmentionnée, R 4 est de préférence un groupe -(CH 2 ) 3 -

NH-.

Une amodiméthicone est distincte/différente d'une huile telle que celles décrites précédemment et susceptibles de composer la phase grasse des gouttes (G1 ) d'une émulsion selon l'invention.

Selon l'invention, l'émulsion peut comprendre de 0,01 % à 10%, de préférence de 0,05% à 5%, en poids de polymère(s) cationique(s) (PC), notamment d'amodiméthicone(s), par rapport au poids total de la phase grasse des gouttes

(G1 ). Phase aqueuse interne

Comme indiqué précédemment, les gouttes (G2) selon l'invention comprennent une phase aqueuse interne.

Selon un mode de réalisation, cette phase aqueuse a une viscosité comprise entre 0 mPa.s et 10 000 mPa.s, de préférence entre 0 mPa.s et 2 000 mPa.s, telle que mesurée à 25°C.

Cette viscosité est mesurée selon la méthode décrite ci-dessus.

La phase aqueuse interne des émulsions comprend au moins de l'eau.

Outre l'eau distillée ou déionisée, une eau convenant à l'invention peut être aussi une eau de source naturelle ou une eau florale.

Selon un mode de réalisation, le pourcentage massique d'eau de la phase aqueuse interne est d'au moins 30%, de préférence d'au moins 40%, en particulier d'au moins 50%, et mieux d'au moins 60%, notamment compris entre 70% et 98%, et préférentiellement compris entre 75% et 95%, par rapport à la masse totale de ladite phase aqueuse interne.

Selon un mode de réalisation particulier, la phase aqueuse continue externe et/ou la phase aqueuse interne peu(ven)t se présenter sous la forme d'une émulsion huile-dans-eau, identique ou différente, ladite émulsion comprenant une phase aqueuse continue et une phase grasse dispersée sous forme de gouttes (G3), la taille des gouttes (G3) étant inférieure à 500 μηι, de préférence inférieure à 400 μηι, en particulier inférieure à 300 μηι, mieux inférieure à 200 μηι, en particulier inférieure à 100 μηι, voire inférieure à 20 μηι, et mieux inférieure à 10 μηι. Préférentiellement, la taille des gouttes (G3) est comprise entre 0,1 et 200 μηι, de préférence entre 0,25 et 100 μηι, en particulier entre 0,5 μηι et 50 μηι, de préférence entre 1 μηι et 20 μηι, et mieux entre 1 μηι et 10 μηι, voire entre 3 μηι et 5 μηι.

Optionnellement, les gouttes (G3) comprennent une écorce formée d'au moins un polymère anionique, identique ou différent des polymères anioniques (PA1 ) et/ou (PA2), et d'au moins un polymère cationique, identique ou différent du polymère cationique (PC),

Selon un autre mode de réalisation particulier, la phase grasse des gouttes (G1 ) peut se présenter sous la forme d'une émulsion eau-dans-huile, ladite émulsion comprenant une phase grasse continue et une phase aqueuse dispersée sous forme de gouttes (G4), la taille des gouttes (G4) étant inférieure aux gouttes (G1 ) et de préférence inférieure aux gouttes (G2). De préférence, la taille des gouttes (G4) est inférieure à 500 μηι, de préférence inférieure à 400 μηι, en particulier inférieure à 300 μηι, mieux inférieure à 200 μηι, en particulier inférieure à 100 μηι, voire inférieure à 20 μηι, et mieux inférieure à 10 μηι. Préférentiellement, la taille des gouttes (G4) est comprise entre 0,1 et 200 μηι, de préférence entre 0,25 et 100 μηι, en particulier entre 0,5 μηι et 50 μηι, de préférence entre 1 μηι et 20 μηι, et mieux entre 1 μηι et 10 μηι, voire entre 3 μηι et 5 μηι.

Optionnellement, les gouttes (G4) comprennent une écorce formée d'au moins un polymère anionique, identique ou différent au polymère anionique (PA1 ), et d'au moins un polymère cationique, identique ou différent du polymère cationique (PC).

Avantageusement, les gouttes (G3) et/ou (G4) ne sont pas macroscopiques, c'est-à-dire non visibles à l'œil nu.

En d'autres termes, les gouttes (G3) et/ou (G4) sont différentes et indépendantes des gouttes (G1 ) et/ou (G2). Par ailleurs, lorsque les gouttes (G3) sont présentes au niveau de la phase aqueuse interne, la taille des gouttes (G3) est inférieure à la taille des gouttes (G2).

Ces gouttes (G3) et/ou (G4) de taille réduite permettent d'avoir un effet sur la texture. En effet, une émulsion selon l'invention comprenant de telles gouttes (G3) et/ou (G4) finement dispersées présente des qualités d'onctuosité encore améliorées.

La présence des gouttes (G3) et/ou (G4) renforce les caractéristiques d'une émulsion selon l'invention en termes de texture unique, de légèreté et de sensoriel évolutif. Plus particulièrement, une émulsion selon l'invention comprenant des gouttes (G3) et/ou (G4) s'étale facilement sur la peau. Les premiers instants d'application sont très aqueux avec un effet cassant marqué. Puis, le ressenti évolue vers un voile huileux qui s'estompe pour laisser une peau légère et hydratée. Cette texture est particulièrement avantageuse et surprenante pour l'homme du métier au vu de l'absence de tensioactifs dans ces émulsions.

Agent ayant un pouvoir suspensif

Selon un mode de réalisation, la phase grasse des gouttes (G1 ) comprend au moins un agent ayant un pouvoir suspensif (ou agent suspensif). Un tel agent suspensif est différent des polymères anioniques et cationiques décrits ci-dessus.

Dans le cadre de l'invention, et sauf mention contraire, on entend par « agent ayant un pouvoir suspensif », un agent apte à maintenir en suspension de manière stable les gouttes (G2) dans les gouttes (G1 ). Un tel mode de réalisation est avantageux en ce que la présence d'au moins un agent suspensif dans la phase grasse des gouttes (G1 ) renforce encore la stabilité cinétique d'une émulsion selon l'invention, et en particulier la stabilité des gouttes (G1 ) et (G2). Ainsi, les gouttes (G1 ) et (G2) peuvent demeurer intactes sur une échelle de temps supérieure à 1 mois, en particulier supérieure à 3 mois, voire supérieure à 6 mois, à température ambiante, par exemple T=25°C ± 2°C, et à pression ambiante, par exemple 1 013 mbar.

Dans le cadre de l'invention, et sauf mention contraire, on entend par « agentsuspensif », un agent permettant d'augmenter la viscosité de la phase grasse des gouttes (G1 ) de l'émulsion dépourvue dudit agent suspensif, et d'atteindre une viscosité finale de la phase grasse des gouttes (G1 ) supérieure à 20 000 mPa.s, de préférence supérieure à 50 000 mPa.s, mieux supérieure à 100 000 mPa.s, et tout particulièrement supérieure à 200 000 mPa.s.

De préférence, la viscosité de la phase grasse des gouttes (G1 ) de l'émulsion en présence dudit agent suspensif est comprise entre 20 000 et 100 000 000 mPa.s, de préférence entre 50 000 et 1 000 000 mPa.s, et mieux entre 100 000 à 500 000 mPa.s, à 25°C.

Le choix en agent(s) suspensif(s) s'effectue notamment au regard de la nature de la phase grasse des gouttes (G1 ) et/ou des résultats souhaités, notamment en termes de sensorialité et/ou de texture. Pour des raisons évidentes de compatibilités, l'agent suspensif est lipophile ou liposoluble.

Egalement, lorsque la phase grasse des gouttes (G1 ) comprend au moins une huile et au moins un agent suspensif, le choix en huile(s) s'effectue notamment au regard de la nature de l'agent(s) suspensif(s), et inversement. En effet, es huile(s) mise(s) en œuvre doi(ven)t être un solvant satisfaisant de l'agent suspensif. Ce choix relève des compétences générales de l'homme du métier.

Selon un mode de réalisation, les émulsions selon l'invention comprennent de 0% à 99,99%, de préférence de 0,5% à 70%, en particulier de 1 % à 50%, mieux de 2% à 40%, en particulier de 2,5% à 30%, et préférentiellement de 10% à 20%, en poids d'agent(s) suspensif(s) par rapport au poids total de la phase grasse des gouttes (G1 ).

Selon un mode de réalisation, l'agent suspensif est choisi parmi les agents suspensifs lipophiles organiques ou minéraux, polymériques ou moléculaires, les corps gras solides à température et pression ambiante, et leurs mélanges. Agent(s) suspensif(s) lipophile(s)

Les agents suspensifs utilisables selon l'invention peuvent être des agents suspensifs lipophiles organiques ou minéraux, polymériques ou moléculaires.

Selon un mode de réalisation, l'agent suspensif est choisi dans le groupe constitué des argiles modifiées, des silices, telles que la silice pyrogénée, et de leurs mélanges.

Comme agent suspensif lipophile minéral, on peut citer les argiles éventuellement modifiées comme les hectorites modifiées par un chlorure d'ammonium en C 10 à C 22 , comme l'hectorite modifiée par du chlorure de di-stéaryl di-méthyl ammonium telle que, par exemple, celle commercialisée sous la dénomination de Bentone 38V ® par la société ELEMENTIS. On peut également citer l'hectorite modifiée par du chlorure de distéaryldiméthylammonium, connue également comme bentonite de quaternium-18, telle que les produits commercialisés ou fabriqués sous les dénominations Bentone 34 par la société Rheox, Claytone XL, Claytone 34 et Claytone 40 commercialisés ou fabriqués par la société Southern Clay, les argiles modifiées connues sous la dénomination de bentonites de benzalkonium et de quaternium-18 et commercialisées ou fabriquées sous les dénominations Claytone HT, Claytone GR et Claytone PS par la société Southern Clay, les argiles modifiées par du chlorure de stéaryldiméthylbenzoylammonium, connues comme bentonites de stéralkonium, telles que les produits commercialisés ou fabriqués sous les dénominations Claytone APA et Claytone AF par la société Southern Clay, et Baragel 24 commercialisé ou fabriqué par la société Rheox.

On peut également citer la silice pyrogénée éventuellement traitée hydrophobe en surface dont la taille des particules est inférieure à 1 μηι. Il est en effet possible de modifier chimiquement la surface de la silice, par réaction chimique générant une diminution du nombre de groupes silanol présents à la surface de la silice. On peut notamment substituer des groupes silanol par des groupements hydrophobes : on obtient alors une silice hydrophobe.

Les groupements hydrophobes peuvent être :

- des groupements triméthylsiloxyle, qui sont notamment obtenus par traitement de silice pyrogénée en présence de l'hexaméthyldisilazane. Des silices ainsi traitées sont dénommées « Silica silylate » selon le CTFA (8 eme édition, 2000). Elles sont par exemple commercialisées sous les références Aerosil R812 ® par la société DEGUSSA, CAB-O-SIL TS-530 ® par la société CABOT ; ou - des groupements diméthylsilyloxyle ou polydiméthylsiloxane, qui sont notamment obtenus par traitement de silice pyrogénée en présence de polydiméthylsiloxane ou du diméthyldichlorosilane. Des silices ainsi traitées sont dénommées « Silica diméthyl silylate » selon le CTFA (8 ème édition, 2000). Elles sont par exemple commercialisées sous les références Aerosil R972 ® , et Aerosil R974 ® par la société DEGUSSA, CAB-O-SIL TS-610 ® et CAB-O-SIL TS-720 ® par la société CABOT.

La silice pyrogénée hydrophobe présente en particulier une taille de particules pouvant être nanométrique à micrométrique, par exemple allant d'environ de 5 à 200 nm.

Les agents suspensifs lipophiles organiques polymériques sont par exemple les organopolysiloxanes élastomériques partiellement ou totalement réticulés, de structure tridimensionnelle, comme ceux commercialisés sous les dénominations de KSG6 ® , KSG16 ® et de KSG18 ® par la société SHIN-ETSU, de Dow Corning® EL- 7040, de Trefil E-505C ® et de Trefil E-506C ® par la société DOW-CORNING, de Gransil SR-CYC ® , SR DMF10 ® , SR-DC556 ® , SR 5CYC gel ® , SR DMF 10 gel ® et de SR DC 556 gel ® par la société GRANT INDUSTRIES, de SF 1204 ® et de JK 1 13 ® par la société GENERAL ELECTRIC ; l'éthylcellulose comme celle vendue sous la dénomination Ethocel ® par la société DOW CHEMICAL ; les galactommananes comportant de un à six, et en particulier de deux à quatre, groupes hydroxyle par ose, substitués par une chaîne alkyle saturée ou non, comme la gomme de guar alkylée par des chaînes alkyle en Ci à C 6 , et en particulier en Ci à C 3 et leurs mélanges. Les copolymères séquencés de type « dibloc », « tribloc » ou « radial » du type polystyrène/polyisoprène, polystyrène/polybutadiène tels que ceux commercialisés sous la dénomination Luvitol HSB ® par la société BASF, du type polystyrène/copoly(éthylène-propylène) tels que ceux commercialisés sous la dénomination de Kraton ® par la société SHELL CHEMICAL CO ou encore du type polystyrène/copoly(éthylène-butylène), les mélanges de copolymères tribloc et radial (en étoile) dans l'isododécane tels que ceux commercialisé par la société PENRECO sous la dénomination Versagel ® comme par exemple le mélange de copolymère tribloc butylène/éthylène/styrène et de copolymère étoile éthylène/propylène/styrène dans l'isododécane (Versagel M 5960).

Selon un mode de réalisation, les agents suspensifs utilisables selon l'invention peuvent être choisi dans le groupe constitué des polyacrylates ; des esters de sucre/ polysaccharide et d'acide(s) gras, en particulier des esters de dextrine et d'acide(s) gras, des esters d'inuline et d'acide(s) gras ou des esters de glycérol et d'acide(s) gras ; des polyamides ; et de leurs mélanges.

Comme agent suspensif lipophile, on peut encore citer les polymères de masse moléculaire moyenne en poids inférieure à 100 000, comportant a) un squelette polymérique ayant des motifs de répétition hydrocarbonés pourvus d'au moins un hétéroatome, et éventuellement b) au moins une chaîne grasse pendante et/ou au moins une chaîne grasse terminale éventuellement fonctionnalisées, ayant de 6 à 120 atomes de carbone et étant liées à ces motifs hydrocarbonés, telles que décrites dans les demandes WO 02/056847, WO 02/47619, en particulier les résines de polyamides (notamment comprenant des groupes alkyles ayant de 12 à 22 atomes de carbone) telles que celles décrites dans US 5783657.

A titre d'exemple de résine de polyamide pouvant être mise en œuvre selon la présente invention, on peut citer UNICLEAR 100 VG ® commercialisé par la société ARIZONA CHEMICAL.

On peut également utiliser les polyamides siliconés du type polyorganosiloxane tels que ceux décrits dans US 5 874 069, US 5 919 441 , US 6 051 216 et US 5 981 680.

Ces polymères siliconés peuvent appartenir aux deux familles suivantes :

- des polyorganosiloxanes comportant au moins deux groupes capables d'établir des interactions hydrogène, ces deux groupes étant situés dans la chaîne du polymère, et/ou

- des polyorganosiloxanes comportant au moins deux groupes capables d'établir des interactions hydrogène, ces deux groupes étant situés sur des greffons ou ramifications.

Parmi les agents suspensifs lipophiles pouvant être utilisés dans la présente invention, on peut encore citer les esters de dextrine et d'acide gras, tels que les palmitates de dextrine.

Selon un mode de réalisation, l'ester de dextrine et d'acide(s) gras selon l'invention est un mono- ou poly-ester de dextrine et d'au moins un acide gras répondant à la formule (II) suivante :

dans laquelle : o n est un nombre entier allant de 2 à 200, de préférence allant de 20 à 150, et en particulier allant de 25 à 50,

o les radicaux R 4, R 5 et R 6, identiques ou différents, sont choisis parmi l'hydrogène ou un groupement acyle -COR a dans lequel le radical R a représente un radical hydrocarboné, linéaire ou ramifié, saturé ou insaturé, possédant de 5 à 50, de préférence de 5 à 25 atomes de carbone,

sous réserve qu'au moins un desdits radicaux R 4 , R 5 ou R 6 est différent de l'hydrogène.

Selon un mode de réalisation, R 4i R 5 et R 6 représentent, indépendamment les uns des autres, H ou un groupement acyle -COR a dans lequel R a est un radical hydrocarboné tel que défini précédemment, sous réserve qu'au moins deux desdits radicaux R 4, R 5 ou R 6 sont identiques et différents de l'hydrogène.

Selon un mode de réalisation, lorsque les radicaux R 4, R 5 et R 6 , identiques ou différents, représentent un radical -COR a , ceux-ci peuvent être choisis parmi les radicaux caprylyle, caproyle, lauroyle, myristyle, palmityle, stéaryle, eicosanyle, docosanoyle, isovaléryle, éthyl-2 butyryle, éthylméthylacétyle, isoheptanyle, éthyl-2 hexanyle, isononanyle, isodécanyle, isotridécanyle, isomyristyle, isopalmityle, isostéaryle, isohexanyle, décènyle, dodécenyle, tétradécényle, myristyle, hexadécénoyle, palmitoléyle, oléyle, élaidyle, eicosényle, sorbyle, linoléyle, linolényle, punicyle, arachidonyle, stéarolyle, et leurs mélanges.

Parmi les esters de dextrine et d'acide(s) gras, on peut par exemple citer les palmitates de dextrine, les myristates de dextrine, les palmitates/éthylhexanoates de dextrine et leurs mélanges.

On peut notamment citer les esters de dextrine et d'acide(s) gras commercialisés sous les dénominations Rheopearl® KL2 (nom INCI : dextrin palmitate), Rheopearl® TT2 (nom INCI : dextrin palmitate ethylhexanoate), et Rheopearl® MKL2 (nom INCI : dextrin myristate) par la société Miyoshi Europe.

Parmi les gélifiants lipophiles pouvant être utilisés dans la présente invention, on peut encore citer les esters d'inuline et d'acide gras.

On peut notamment citer les esters d'inuline et d'acide(s) gras commercialisés sous les dénominations Rheopearl® ISK2 ou Rheopearl® ISL2 (nom INCI : Stearoyl Inulin) par la société Miyoshi Europe

Selon un mode de réalisation, l'agent suspensif est choisi parmi les polyacrylates résultant de la polymérisation d'acrylate(s) d'alkyle en C 10 -C 30 , de préférence d'acrylate(s) d'alkyle en Ci 4 -C 2 4, et encore plus préférentiellement d'acrylate(s) d'alkyle en Ci 8 -C 22 . Selon un mode de réalisation, les polyacrylates sont des polymères d'acide acrylique estérifié avec un alcool gras dont la chaîne carbonée saturée comprend de 10 à 30 atomes de carbone, de préférence de 14 à 24 atomes de carbone, ou un mélange desdits alcools gras. De préférence, l'alcool gras comprend 18 atomes de carbone ou 22 atomes de carbone.

Parmi les polyacrylates, on peut citer plus particulièrement le polyacrylate de stéaryle, le polyacrylate de béhényle. De préférence, l'agent suspensif est le polyacrylate de stéaryle ou le polyacrylate de béhényle.

On peut notamment citer les polyacrylates commercialisés sous les dénominations Intelimer® (nom INCI : Poly C 10 -C 30 alkyl acrylate), notamment Intelimer® 13.1 et Intelimer® 13.6, par la société Airproducts.

Selon un mode de réalisation, l'agent suspensif est un ester de glycérol et d'acide(s) gras, en particulier un mono-, di- ou triester de glycérol et d'acide(s) gras. Typiquement, ledit ester de glycérol et d'acide(s) gras peut être utilisé seul ou en mélange.

Selon l'invention, il peut s'agir d'un ester de glycérol et d'un acide gras ou d'un ester de glycérol et d'un mélange d'acides gras.

Selon un mode de réalisation, l'acide gras est choisi dans le groupe constitué de l'acide béhénique, de l'acide isooctadécanoique, de l'acide stéarique, de l'acide eicosanoïque, et de leurs mélanges.

Selon un mode de réalisation, l'ester de glycérol et d'acide(s) gras présente la formule (III) suivante :

dans laquelle : Ri , R 2 et R 3 sont, indépendamment l'un de l'autre, choisi parmi H et une chaîne alkyle saturée comprenant de 4 à 30 atomes de carbone, au moins un de Ri , R 2 et R 3 étant différent de H.

Selon un mode de réalisation, R 1 ; R 2 et R 3 sont différents.

Selon un mode de réalisation, R 1 ; R 2 et/ou R 3 représente une chaîne alkyle saturée comprenant de 4 à 30, de préférence de 12 à 22, et préférentiellement de 18 à 22 atomes de carbone.

Selon un mode de réalisation, l'ester de glycérol et d'acide(s) gras correspond à un composé de formule (III) dans laquelle Ri = H, R 2 = C 21 H 43 et R 3 = C 19 H 40 . Selon un mode de réalisation, l'ester de glycérol et d'acide(s) gras correspond à un composé de formule (III) dans laquelle Ri = R 2 = R 3 = C 2 i H 43 .

Selon un mode de réalisation, l'ester de glycérol et d'acide(s) gras correspond à un composé de formule (III) dans laquelle Ri = R 2 = H, et R 3 = Ci 9 H 40 .

Selon un mode de réalisation, l'ester de glycérol et d'acide(s) gras correspond à un composé de formule (III) dans laquelle Ri = R 2 = H, et R 3 = Ci 7 H 35 .

On peut notamment citer les esters de glycérol et d'acide(s) gras commercialisés sous les dénominations Nomcort HK-G (nom INCI : Glyceryl behenate/eicosadioate) et Nomcort SG (nom INCI : Glyceryl tribehenate, isostearate, eicosadioate), par la société Nisshin Oillio.

Cire(s)

Par « cire », on entend au sens de l'invention, un composé lipophile, solide à température ambiante (25°C), à changement d'état solide/liquide réversible, ayant un point de fusion supérieur ou égal à 30 °C pouvant aller jusqu'à 120°C.

Le protocole de mesure de ce point de fusion est décrit plus loin.

Les cires susceptibles d'être utilisées dans une émulsion selon l'invention peuvent être choisies parmi les cires, solides, déformables ou non à température ambiante, d'origine animale, végétale, minérale ou de synthèse et leurs mélanges.

On peut notamment utiliser les cires hydrocarbonées comme la cire d'abeilles, la cire de lanoline, et les cires d'insectes de Chine; la cire de riz, la cire de Carnauba, la cire de Candellila, la cire d'Ouricurry, la cire d'Alfa, la cire de fibres de liège, la cire de canne à sucre, la cire du Japon et la cire de sumac; la cire de montan, les cires microcristallines, les paraffines et l'ozokérite; les cires de polyéthylène, les cires obtenues par la synthèse de Fisher-Tropsch et les copolymères cireux ainsi que leurs esters.

On peut notamment citer les cires commercialisées sous les dénominations Kahlwax®2039 (nom INCI : Candelilla cera) et Kahlwax®6607 (nom INCI : Helianthus Annuus Seed Wax) par la société Kahl Wachsraffinerie, Casid HSA (nom INCI : Hydroxystearic Acid) par la société SACI CFPA, Performa®260 (nom INCI : Synthetic wax) et Performa®103 (nom INCI : Synthetic wax) par la société New Phase, et AJK-CE2046 (nom INCI : Cetearyl alcohol, dibutyl lauroyl glutamide, dibutyl ethylhaxanoyl glutamide) par la société Kokyu Alcohol Kogyo.

On peut aussi citer les cires obtenues par hydrogénation catalytique d'huiles animales ou végétales ayant des chaînes grasses, linéaires ou ramifiées, en C 8 -C 32 . Parmi celles-ci, on peut notamment citer l'huile de jojoba hydrogénée, l'huile de tournesol hydrogénée, l'huile de ricin hydrogénée, l'huile de coprah hydrogénée et l'huile de lanoline hydrogénée, le tétrastéarate de di-(triméthylol-1 ,1 ,1 propane) vendu sous la dénomination « HEST 2T-4S » par la société HETERENE, le tétrabéhénate de di-(triméthylol-1 ,1 ,1 propane) vendue sous la dénomination HEST 2T-4B par la société HETERENE.

On peut également utiliser les cires obtenues par transestérification et hydrogénation d'huiles végétales, telles que l'huile de ricin ou d'olive, comme les cires vendues sous les dénominations de Phytowax ricin 16L64 ® et 22L73 ® et Phytowax Olive 18L57 par la société SOPHIM. De telles cires sont décrites dans la demande FR-A- 2792190.

On peut aussi utiliser des cires siliconées qui peuvent être avantageusement des polysiloxanes substitués, de préférence à bas point de fusion.

Parmi les cires de silicones commerciales de ce type, on peut citer notamment celles vendues sous les dénominations Abilwax 9800, 9801 ou 9810 (GOLDSCHMIDT), KF910 et KF7002 (SHIN ETSU), ou 176-1 1 18-3 et 176-1 1481 (GENERAL ELECTRIC).

Les cires de silicone utilisables peuvent également être des alkyl ou alcoxydiméthicones tels que les produits commerciaux suivants : Abilwax 2428, 2434 et 2440 (GOLDSCHMIDT), ou VP 1622 et VP 1621 (WACKER), ainsi que les (C 2 o-C 6 o) alkyldiméthicones, en particulier les (C30-C45) alkyldiméthicones comme la cire siliconée vendue sous la dénomination SF-1642 par la société GE-Bayer Silicones.

On peut également utiliser des cires hydrocarbonées modifiées par des groupements siliconés ou fluorés comme par exemple : siliconyl candelilla, siliconyl beeswax et Fluorobeeswax de Koster Keunen.

Les cires peuvent également être choisies parmi les cires fluorées.

Beurre(s) ou corps gras pâteux

Par « beurre» (également appelé « corps gras pâteux ») au sens de la présente invention, on entend un composé gras lipophile à changement d'état solide/liquide réversible et comportant à la température de 25°C une fraction liquide et une fraction solide, et à pression atmosphérique (760 mm Hg). En d'autres termes, la température de fusion commençante du composé pâteux peut être inférieure à 25°C. La fraction liquide du composé pâteux mesurée à 25°C peut représenter de 9% à 97 % en poids du composé. Cette fraction liquide à 25°C représente de préférence entre 15% et 85 %, de préférence encore entre 40 et 85 % en poids. De préférence, le ou les beurres présentent une température de fin de fusion inférieure à 60°C. De préférence, le ou les beurres présentent une dureté inférieure ou égale à 6 MPa.

De préférence, les beurres ou corps gras pâteux présentent à l'état solide une organisation cristalline anisotrope, visible par observations aux rayons X.

Au sens de l'invention, la température de fusion correspond à la température du pic le plus endothermique observé en analyse thermique (DSC) telle que décrite dans la norme ISO 1 1357-3 ; 1999. Le point de fusion d'un pâteux ou d'une cire peut être mesuré à l'aide d'un calorimètre à balayage différentiel (DSC), par exemple le calorimètre vendu sous la dénomination "DSC Q2000" par la société TA Instruments.

Concernant la mesure de la température de fusion et la détermination de la température de fin de fusion, les protocoles de préparation des échantillons et de mesure sont les suivants : Un échantillon de 5 mg de corps gras pâteux (ou beurre) ou de cire préalablement chauffé à 80°C et prélevés sous agitation magnétique à l'aide d'une spatule également chauffée est placé dans une capsule hermétique en aluminium, ou creuset. Deux essais sont réalisés pour s'assurer de la reproductibilité des résultats.

Les mesures sont réalisées sur le calorimètre mentionné ci-dessus. Le four est soumis à un balayage d'azote. Le refroidissement est assuré par l'échangeur thermique RCS 90. L'échantillon est ensuite soumis au protocole suivant en étant tout d'abord mis en température à 20°C, puis soumis à une première montée en température allant de 20°C à 80°C, à la vitesse de chauffe de 5°C/minute, puis est refroidi de 80°C à -80°C à une vitesse de refroidissement de 5°C/minute et enfin soumis à une deuxième montée en température allant de -80°C à 80°C à une vitesse de chauffe de 5°C/minute. Pendant la deuxième montée en température, on mesure la variation de la différence de puissance absorbée par le creuset vide et par le creuset contenant l'échantillon de beurre en fonction de la température. Le point de fusion du composé est la valeur de la température correspondant au sommet du pic de la courbe représentant la variation de la différence de puissance absorbée en fonction de la température. La température de fin de fusion correspond à la température à laquelle 95% de l'échantillon a fondu.

La fraction liquide en poids du beurre (ou corps gras pâteux) à 25°C est égale au rapport de l'enthalpie de fusion consommée à 25°C sur l'enthalpie de fusion du beurre. L'enthalpie de fusion du beurre ou composé pâteux est l'enthalpie consommée par le composé pour passer de l'état solide à l'état liquide.

Le beurre est dit à l'état solide lorsque l'intégralité de sa masse est sous forme solide cristalline. Le beurre est dit à l'état liquide lorsque l'intégralité de sa masse est sous forme liquide. L'enthalpie de fusion du beurre est égale à l'intégrale de l'ensemble de la courbe de fusion obtenue à l'aide du calorimètre suscité, avec une montée en température de 5°C ou 10°C par minute, selon la norme ISO 1 1357- 3:1999. L'enthalpie de fusion du beurre est la quantité d'énergie nécessaire pour faire passer le composé de l'état solide à l'état liquide. Elle est exprimée en J/g.

L'enthalpie de fusion consommée à 25°C est la quantité d'énergie absorbée par l'échantillon pour passer de l'état solide à l'état qu'il présente à 25°C constitué d'une fraction liquide et d'une fraction solide. La fraction liquide du beurre mesurée à 32°C représente de préférence de 30% à 100 % en poids du composé, de préférence de 50% à 100%, de préférence encore de 60% à 100 % en poids du composé. Lorsque la fraction liquide du beurre mesurée à 32°C est égale à 100%, la température de la fin de la plage de fusion du composé pâteux est inférieure ou égale à 32°C. La fraction liquide du beurre mesurée à 32°C est égale au rapport de l'enthalpie de fusion consommée à 32°C sur l'enthalpie de fusion du beurre. L'enthalpie de fusion consommée à 32 °C est calculée de la même façon que l'enthalpie de fusion consommée à 23 °C.

Concernant la mesure de la dureté, les protocoles de préparation des échantillons et de mesure sont les suivants : l'émulsion selon l'invention ou le beurre est placé dans un moule de 75 mm de diamètre qui est rempli à environ 75% de sa hauteur. Afin de s'affranchir du passé thermique et de contrôler la cristallisation, le moule est placé à l'étuve programmable Vôtsch VC0018 où il est tout d'abord mis en température à 80°C pendant 60 minutes, puis refroidi de 80°C à 0°C à une vitesse de refroidissement de 5°C/minute, puis laissé à la température stabilisée de 0°C pendant 60 minutes, puis soumis à une montée en température allant de 0°C à 20°C, à une vitesse de chauffe de 5°C/minute, puis laissé à la température stabilisée de 20°C pendant 180 minutes. La mesure de la force de compression est réalisée avec le texturomètre TA/TX2i de Swantech. Le mobile utilisé est choisi selon la texture : - mobile cylindrique en acier de 2 mm de diamètre pour les matières premières très rigides ; - mobile cylindrique en acier de 12 mm de diamètre pour les matières premières peu rigides. La mesure comporte 3 étapes : une 1 ère étape après détection automatique de la surface de l'échantillon où le mobile se déplace à la vitesse de mesure de 0,1 mm/s, et pénètre dans l'émulsion selon l'invention ou le beurre à une profondeur de pénétration de 0,3 mm, le logiciel note la valeur de la force maximale atteinte ; une 2ème étape dite de relaxation ou le mobile reste à cette position pendant une seconde et où on note la force après 1 seconde de relaxation ; enfin une 3ème étape dite de retrait ou le mobile revient à sa position initiale à la vitesse de 1 mm/s et on note l'énergie de retrait de la sonde (force négative).

La valeur de la dureté mesurée lors de la première étape correspond à la force de compression maximale mesurée en Newton divisée par la surface du cylindre du texturomètre exprimée en mm 2 en contact avec le beurre ou l'émulsion selon l'invention. La valeur de dureté obtenue est exprimée en méga-pascals ou MPa.

Le corps gras pâteux ou beurre peut être choisi parmi les composés synthétiques et les composés d'origine végétale. Un corps gras pâteux peut être obtenu par synthèse à partir de produits de départ d'origine végétale.

Le corps gras pâteux est avantageusement choisi parmi :

- la lanoline et ses dérivés tels que l'alcool de lanoline, les lanolines oxyéthylénées, la lanoline acétylée, les esters de lanoline tels que le lanolate d'isopropyle, les lanolines oxypropylénées,

- les composés siliconés polymères ou non-polymères comme les polydiméthysiloxanes de masses moléculaires élevées, les polydiméthysiloxanes à chaînes latérales du type alkyle ou alcoxy ayant de 8 à 24 atomes de carbone, notamment les stéaryl diméthicones,

- les composés fluorés polymères ou non-polymères,

- les polymères vinyliques, notamment

- les homopolymères d'oléfines,

- les copolymères d'oléfines,

- les homopolymères et copolymères de diènes hydrogénés,

- les oligomères linéaires ou ramifiés, homo ou copolymères de (méth)acrylates d'alkyle ayant de préférence un groupement alkyle en C 8 -C 30 ,

- les oligomères homo et copolymères d'esters vinyliques ayant des groupements alkyles en C 8 -C 30 ,

- les oligomères homo et copolymères de vinyléthers ayant des groupements alkyles en C 8 -C 30 ,

- les polyéthers liposolubles résultant de la polyéthérification entre un ou plusieurs diols en C 2 -Ci 0 o, de préférence en C 2 -C 5 o,

- les esters et les polyesters, et - leurs mélanges.

Selon un mode préféré de l'invention, le ou les beurres particuliers sont d'origine végétale tels que ceux décrit dans Ullmann's Encyclopedia of Industrial Chemistry (« Fats and Fatty Oils», A. Thomas, publié le 15/06/2000, D01 : 10.1002/14356007.a10_173, point 13.2.2.2F. Shea Butter, Bornéo Tallow, and Related Fats (Vegetable Butters)).

On peut citer plus particulièrement les triglycérides en C10-C18 (nom INCI : C10-18 Triglycérides) comportant à la température de 25°C et à pression atmosphérique (760 mm Hg) une fraction liquide et une fraction solide, le beurre de karité, le beurre de Karité Nilotica (Butyrospermum parkii), le beurre de Galam, (Butyrospermum parkii), le beurre ou graisse de Bornéo ou tengkawang tallow) (Shorea stenoptera), beurre de Shorea, beurre d'Illipé , beurre de Madhuca ou Bassia Madhuca longifolia, beurre de mowrah (Madhuca Latifolia), beurre de Katiau (Madhuca mottleyana), le beurre de Phulwara (M. butyracea), le beurre de mangue (Mangifera indica), le beurre de Murumuru (Astrocatyum murumuru), le beurre de Kokum (Garcinia Indica), le beurre d'Ucuuba ( Virola sebifera), le beurre de Tucuma, le beurre de Painya (Kpangnan) (Pentadesma butyracea), le beurre de café (Coffea arabica), le beurre d'abricot (Prunus Armeniaca), le beurre de Macadamia (Macadamia Temifolia), le beurre de pépin de raisin ( Vitis vinifera), le beurre d'avocat (Persea gratissima), le beurre d'olives (Olea europaea), le beurre d'amande douce (Prunus amygdalus dulcis), le beurre de cacao ( Theobroma cacao) et le beurre de tournesol, le beurre sous le nom INCI Astrocaryum Murumuru Seed Butter, le beurre sous le nom INCI Theobroma Grandiflorum Seed Butter, et le beurre sous le nom INCI Irvingia Gabonensis Kernel Butter, les esters de jojoba (mélange de cire et d'huile de jojoba hydrogénée)(nom INCI : Jojoba esters) et les esters éthyliques de beurre de karité (nom INCI : Shea butter ethyl esters), et leurs mélanges.

Selon un mode de réalisation préféré, un agent suspensif de phase grasse des gouttes (G1 ) selon l'invention est un agent suspensif thermosensible, à savoir qui réagit à la chaleur, et notamment est un agent suspensif solide à température ambiante et liquide à une température supérieure à 40°C, de préférence supérieure à 50°C.

Ainsi, l'agent suspensif est de préférence choisi parmi les palmitates de dextrine.

Selon un autre mode de réalisation préféré, un agent suspensif de phase grasse des gouttes (G1 ) selon l'invention est un agent suspensif thixotrope ou apte à conférer à la solution qui le comprend un comportement thixotrope. Ce mode de réalisation est avantageux en ce qu'une émulsion selon l'invention peut être obtenue par mise en œuvre d'un procédé microfluidique à température ambiante. Ainsi, l'agent suspensif est de préférence choisi parmi la silice pyrogénée éventuellement traitée hydrophobe en surface.

Selon un mode de réalisation particulier, une émulsion selon l'invention, en particulier la phase grasse des gouttes (G1 ), ne comprend pas de gel d'élastomère comprenant au moins une diméthicone, notamment tel que commercialisé par NuSil Technology sous la dénomination CareSil™ CXG-1 104 (INCI : Diméthicone (and) Dimethicone/Vinyl Diméthicone Crosspolymer).

Avantageusement, lorsque la phase grasse des gouttes (G1 ) d'une émulsion selon l'invention comprend en outre au moins un agent suspensif tel que décrit ci- dessus, en particulier choisi parmi les esters de dextrine et d'acide(s) gras, et de préférence dans le groupe constitué des palmitates de dextrine, des myristates de dextrine, des palmitates/éthylhexanoates de dextrine, et de leurs mélanges, ladite phase grasse des gouttes (G1 ) comprend en outre au moins une huile ayant un indice de réfraction proche de celui du/des agent(s) gélifiant suspensif(s), à savoir une huile ayant un indice de réfraction, à température ambiante (25°C) et pression atmosphérique, compris entre 1 ,2 et 1 , 8, de préférence entre 1 ,3 et 1 ,7, en particulier entre 1 ,4 et 1 , 6, et mieux entre 1 ,45 et 1 ,55.

Ce mode de réalisation est avantageux en ce qu'il permet d'améliorer la transparence de la phase grasse des gouttes (G1 ), et donc la transparence de l'émulsion selon l'invention.

Avantageusement, l'huile ayant un indice de réfraction compris entre 1 ,2 et 1 ,8 est une huile de silicone, en particulier une huile de silicone phénylée.

A titre d'huiles de silicone conformes à l'invention, on peut citer par exemple les polyméthylsiloxanes (PDMS) volatiles ou non à chaîne siliconée linéaire ou cyclique, liquides ou pâteux à température ambiante, notamment les cyclopolydiméthylsiloxanes (cyclométhicones) telles que la cyclohexasiloxane et la cyclopentasiloxane ; les polydiméthylsiloxanes (ou diméthicones) comportant des groupements alkyle, alcoxy ou phényle, pendant ou en bout de chaîne siliconée, groupements ayant de 2 à 24 atomes de carbone ; les silicones phénylées comme les phényltriméthicones (en particulier une diphénylsiloxyphényltriméthicone), les phényldiméthicones, les phényltriméthylsiloxydiphényl-siloxanes, les diphényl- diméthicones, les diphénylméthyldiphényl trisiloxanes, les 2-phényléthyltriméthyl- siloxysilicates, les polyméthylphénylsiloxanes, et leurs mélanges. Agent(s) de texture

Selon la fluidité et/ou la sensorialité et/ou la texture de l'émulsion selon l'invention que l'on souhaite obtenir, ladite émulsion, en particulier la phase aqueuse externe et/ou la phase aqueuse interne, peu(ven)t en outre comprendre au moins un agent de texture différent des polymères cationiques, des polymères anioniques, des huiles et des agents suspensifs décrits précédemment.

Bien entendu, l'homme du métier veillera à choisir le(s) éventuel(s) agent(s) de texture et/ou leur(s) quantité(s) de telle manière que les propriétés avantageuses d'une émulsion selon l'invention ne soient pas ou substantiellement pas altérées par l'adjonction envisagée.

Avantageusement, une émulsion selon l'invention comprend de 0,01 % à 50%, de préférence de 0,05% à 30%, en particulier de 0,1 % à 15%, mieux de 1 % à 10%, et tout particulièrement 2% à 5%, en poids d'agent(s) de texture par rapport au poids total de ladite émulsion.

En particulier, lorsque la phase aqueuse externe comprend au moins un agent de texture, une émulsion selon l'invention comprend de 0,01 % à 50%, de préférence de 0,05% à 30%, en particulier de 0,1 % à 15%, mieux de 1 % à 10%, et tout particulièrement 2% à 5%, en poids d'agent(s) de texture par rapport au poids total de ladite phase aqueuse externe.

En particulier, lorsque la phase aqueuse interne comprend au moins un agent de texture, une émulsion selon l'invention comprend de 0,01 % à 30%, de préférence de 0,05% à 15%, et en particulier de 0,1 % à 10%, en poids d'agent(s) de texture par rapport au poids total de ladite phase aqueuse interne.

Comme agents de texture hydrophiles, c'est-à-dire solubles ou dispersibles dans l'eau, et donc pouvant être présents dans la phase aqueuse externe et/ou la phase aqueuse interne d'une émulsion selon l'invention, on peut citer :

- les agents de texture naturels, notamment choisis parmi les extraits d'algues, les exsudais de plantes, les extraits de graines, les exsudais de microorganismes, tel que l'alcasealan (INCI : Alcaligenes Polysaccharides), et autres agents naturels, en particulier l'acide hyaluronique,

- les agents de texture semi-synthétiques, notamment choisis parmi les dérivés de la cellulose et les amidons modifiés,

- les agents de texture synthétiques, notamment choisis parmi les homopolymères d'acide (méth)acrylique ou un de leurs esters, les copolymères d'acide (méth)acrylique ou un de leurs esters, les copolymères d'AMPS (2-acrylamido-2-méthylpropane sulfoniques acide), les polymères associatifs,

- les autres agents de texture, notamment choisis parmi les glycols, les polyéthylèneglycols (commercialisé sous la dénomination Carbowax), les argiles, les silices telles que celles commercialisées sous les dénominations Aérosil® 90/130/150/200/300/380), en particulier la glycérine, le propylène glycol, le butylène glycol, le penthylène glycol, le propanediol, le méthylpropanediol, l'hexanediol, et

- leurs mélanges.

Par « polymère associatif » au sens de la présente invention, on entend tout polymère amphiphile comportant dans sa structure au moins une chaîne grasse et au moins une portion hydrophile ; les polymères associatifs conformes à la présente invention peuvent être anioniques, cationiques, non-ioniques ou amphotères ; il s'agit notamment de ceux décrits dans FR 2 999 921 . De préférence, il s'agit des polymères associatifs amphiphiles et anioniques et des polymères associatifs amphiphiles et non-ioniques tels que décrits ci-après.

De préférence, les agents de texture de la phase aqueuse sont choisis parmi ceux qui sont résistants aux électrolytes, et sont notamment choisis parmi les carraghénanes ; la gomme de xanthane ; la carboxyméthylcellulose ; l'hydroxyéthylcellulose ; l'hydroxypropylcellulose ; l'hydroxypropyl méthylcellulose ; la méthylcellulose ; l'éthylcellulose ; les alkylhydroxyéthylcelluloses ; l'hydroxypropylamidon phosphate ; les carbomères figurés par ceux commercialisés sous les dénominations Carbopol Ultrez 10/30, Tego Carbomer 134 / 140 / 141 , Aqupec HV-505, HV-505HC, HV-504, HV-501 , HV-505E, HV-504E, HV-501 E, HV- 505ED, Ashland 941 carbomer, ou Ashland 981 carbomer ; les copolymères acrylates, notamment ceux commercialisés sous les dénominations Carbopol Aqua SF-1 Polymer ou Carbopol Aqua SF-1 OS Polymer ou le Arkema Reostyl 67N ; les acrylates/C10-C30 alkyl acrylate crosspolymers commercialisés sous les dénominations Carbopol Ultrez 20/21 ,Tego Carbomer 341 ER, Tego Carbomer 750 HD, Tego Carbomer 841 SER, Aqupec HV-501 ER, HV-701 EDR, HV-501 EM, SER W-150C ou SER W-300C ; les sodium acrylates/beheneth-25 méthacrylate crosspolymer ; les acrylates/acrylamide copolymers ; les copolymères AMPS Na hydroxyéthyl acrylate commercialisés sous les dénominations Sepinov WEO ou Sepinov EMT 10 ; les acryloyl Dimethyltaurate/Sodium Acrylate/Dimethylacrylamide crosspolymers ; le PVP ; les acrylates/Steareth-20 Méthacrylate Copolymer ; le Polyacrylate Crosspolymer-6 ; les acrylates/ceteth-20 itaconate copolymer ; les polyurethanes, par exemple le Steareth-100/PEG-136/HDI Copolymer commercialisé sous la dénomination RHEOLUXE® 81 1 par Elementis specialitis, en particulier les polyurethanes polyethers tels que les PEG-240/HDI COPOLYMER BIS-DECYLTETRADECETH-20 ETHER, en particulier ceux commercialisés sous les dénominations Adeka Nol GT-700 / GT-730 ; le polyurethane-39 ; la cétyl hydroxyethylcellulose ; les polyéthylèneglycols ; la bentonite ; la glycérine ; et leurs mélanges, et mieux sont choisis parmi les copolymères acrylates, en particulier celui commercialisé sous la dénomination Carbopol Aqua SF-1 Polymer ou Carbopol Aqua SF-1 OS Polymer.

Ces agents de textures, outre leur(s) propriété(s) de résistance aux électrolytes, confèrent à une émulsion selon l'invention les comprenant une stabilité et une transparence améliorée.

Composé(s) additionnel(s)

Selon l'invention, la phase aqueuse interne et/ou la phase aqueuse externe et/ou la phase grasse peut/peuvent en outre comprendre au moins un composé additionnel différent des polymères anioniques et cationique, de l'agent suspensif, de l'agent de texture et des huiles susmentionnées.

Une émulsion selon l'invention, et en particulier la phase aqueuse interne et/ou la phase aqueuse externe et/ou la phase grasse de ladite émulsion, peu(ven)t ainsi en outre comprendre à titre de composé additionnel des poudres, des paillettes, des agents colorants, notamment choisis parmi les agents colorants hydrosolubles ou non, liposolubles ou non, organiques ou inorganiques, les pigments, les matériaux à effet optique, les cristaux liquides, et leurs mélanges, des agents particulaires insolubles dans la phase grasse, des élastomères de silicone émulsionnants et/ou non émulsionnants, notamment tels que décrit dans EP 2 353 577, des conservateurs, des humectants, des stabilisateurs, des chélateurs, des émollients, des agents modificateurs choisis parmi les agents de pH, de force osmotique et/ou des modificateurs d'indice de réfraction etc .. ou tout additif cosmétique usuel, et leurs mélanges.

Selon un mode de réalisation, la phase aqueuse interne et/ou la phase aqueuse externe comprend au moins un agent colorant tel que défini ci-dessus. De préférence, la phase aqueuse interne des émulsions selon l'invention comprend au moins un colorant.

Les émulsions selon l'invention, et en particulier la phase aqueuse interne et/ou la phase aqueuse externe et/ou la phase grasse des émulsions, peuvent encore en outre comprendre au moins un actif, notamment biologique ou cosmétique, de préférence choisi parmi les agents hydratants, les agents cicatrisants, les agents dépigmentants, les filtres UV, les agents desquamants, les agents antioxydants, les actifs stimulant la synthèse des macromoléculaires dermiques et/ou épidermiques, les agents dermodécontractants, les agents anti- transpirants, les agents apaisants, les agents anti-âge, les agents parfumants et leurs mélanges. De tels actifs sont notamment décrits dans FR 1 558 849.

Selon un mode de réalisation, le(s) composé(s) additionnel(s) et/ou actif(s), notamment un actif cosmétique hydrophile, ajouté(s) en phase aqueuse interne d'une émulsion selon l'invention, présente(nt) de préférence un LogP inférieur à 1 , en particulier inférieur à 0,5, mieux inférieur à 0, voire compris entre 0,5 et -2,5, et mieux entre 0 et -2,5. Selon un autre mode de réalisation, le(s) composé(s) additionnel(s) et/ou actif(s), notamment un actif cosmétique lipophile, ajouté(s) en phase grasse des gouttes (G1 ) d'une émulsion selon l'invention, présente(nt) de préférence un LogP supérieur à 1 , en particulier supérieur à 2, mieux supérieur à 3, voire compris entre 1 et 7, en particulier entre 1 ,5 et 5, et mieux entre 2 et 3,5.

Le log P (dit coefficient de partage octanol/eau d'une molécule) donne une estimation de l'hydrophobie de la molécule considérée et a l'avantage d'être référencé/tabulé et donc d'être facilement accessible pour la plupart des molécules classiques. De plus, la valeur du log P (= log (K)) peut être évaluée simplement grâce à des logiciels de modélisation moléculaire facilement accessible sur internet comme par exemple sur www.molispiration.com, www. vcclab. org/lab/alogps/start. html ...

Une détermination expérimentale est possible par la méthode suivante : on pèse une quantité précise de l'actif et on le solubilise dans une des deux phases d'eau ou d'octanol. On met ensuite en contact sous agitation deux volumes équivalents des 2 phases. Les concentrations du produit actif dans chacune des deux phases sont ensuite menées après équilibre thermodynamique du système. Cette mesure de concentration peut par exemple être effectuée par mesure directe de l'absorbance, si la molécule absorbe la lumière, ou par chromatographie liquide. Cette mesure est effectuée par exemple à 22 °C.

Le coefficient K est alors déterminé expérimentalement par le rapport de la concentration de l'actif dans l'octanol sur celle dans l'eau.

Selon un mode de réalisation, une émulsion selon l'invention est telle que la phase grasse des gouttes (G1 ) comprend en outre au moins un actif lipophile (ou liposoluble) et la phase aqueuse interne comprend en outre au moins un actif hydrophile (ou hydrosoluble).

Selon un mode de réalisation, les émulsions de l'invention comprennent de la glycérine présente dans la phase aqueuse interne et/ou la phase aqueuse externe. De préférence, les émulsions de l'invention comprennent au moins 5% en poids de glycérine par rapport au poids total desdites émulsions. En effet, au-delà de la texture, les émulsions selon l'invention apportent un autre avantage par rapport aux émulsions « classiques » car elles permettent d'utiliser de la glycérine, qui plus est dans des teneurs élevées.

Elles peuvent en particulier comprendre de la glycérine en une teneur supérieure ou égale à 10%, supérieure ou égale à 20%, supérieure ou égale à 30%, supérieure ou égale à 40%, voire jusqu'à 50%, en poids, par rapport au poids total des émulsions.

Selon un mode de réalisation particulier, une émulsion selon l'invention est telle que la phase grasse des gouttes (G1 ) comprend en outre au moins un agent colorant (C1 ) et la phase aqueuse interne des gouttes (G2) comprend en outre au moins un agent colorant (C2), (C2) étant différent de (C1 ), notamment au niveau de l'effet coloriel. De préférence, les agents colorants (C1 ) et (C2) sont choisis parmi des pigments, des nacres, et leurs mélanges.

Ce mode de réalisation est avantageux en ce que l'effet coloriel obtenu lors de l'application d'une émulsion selon l'invention sur une matière kératinique est différent de celui manifesté par ladite émulsion avant application. En effet, avant application de l'émulsion, et donc avant rupture des gouttes (G1 ) et (G2), l'effet coloriel majoritairement visible, voire le seul effet coloriel visible, est celui manifesté par les gouttes (G1 ).

L'application d'une émulsion selon l'invention sur une matière kératinique conduit (i) à révéler l'effet coloriel des gouttes (G2) et donc (ii) à un effet coloriel nouveau et inattendu issu du mélange des agents colorants (C1 ) et (C2).

Selon un autre mode de réalisation particulier, une émulsion selon l'invention est telle que la phase grasse des gouttes (G1 ) comprend en outre au moins un filtre UV et la phase aqueuse interne des gouttes (G2) comprend en outre au moins un actif, notamment biologique ou cosmétique, différent du filtre UV, et en particulier un actif sensible (ou instable) aux rayonnement solaires et plus particulièrement aux UV. Ce mode de réalisation est avantageux en ce que la présence de filtres UV dans la phase grasse des gouttes (G1 ) permet de protéger l'actif présent dans la phase aqueuse interne des gouttes (G2) des effets du rayonnement solaire et notamment des UV. Ainsi, l'intégrité dudit actif peut être préservée sur des temps plus important. Ceci est particulièrement intéressant pour des actifs sensibles aux rayonnements solaires, tel que par exemple les vitamines B, la vitamine C, la dihydroxyacétone ou DHA, l'EUK 134 (nom INCI : Ethylbisiminomethylguaiacol manganèse chloride), etc ..

Avantageusement, lorsqu'une émulsion selon l'invention, en particulier la phase grasse des gouttes (G1 ), comprend en outre au moins un agent parfumant, la phase aqueuse externe, voire également la phase aqueuse interne, comprend en outre au moins un polymère réticulé ou copolymère réticulé différent du polymère anionique, en particulier différent du/des carbomère(s) et/ou copolymère(s) réticulé(s) acrylates/C 10-30 alkyl acrylate susmentionné(s), ledit polymère réticulé ou copolymère réticulé comprenant au moins une unité dérivée de la polymérisation d'un des monomères choisis dans le groupe constitué de l'acide acrylique, de l'acide méthacrylique, de l'acrylate d'alkyle comprenant de 1 à 30 atomes.

Dans le cadre de l'invention, et sauf mention contraire, on entend par « copolymère réticulé d'acide méthacrylique et d'acrylate d'alkyle comprenant de 1 à 4 atomes de carbone », un copolymère réticulé résultant de la polymérisation d'un monomère d'acide méthacrylique et d'un monomère d'acrylate d'alkyle comprenant de 1 à 4 atomes de carbone.

Selon un mode de réalisation, le polymère réticulé ou le copolymère réticulé selon l'invention, présent dans la phase aqueuse continue, est choisi dans le groupe constitué des polymères ou copolymères suivants : Acrylates Copolymer, Acrylates crosspolymer-4, Acrylates crosspolymer-3, Polyacrylate-2 Crosspolymer et Polyacrylate-14 (noms INCI).

Parmi lesdits polymères ci-dessus, on préfère tout particulièrement selon la présente invention, les produits vendus par la société LUBRIZOL sous les dénominations commerciales a (nom INCI = Polyacrylate-2 Crosspolymer), Fixate Freestyle Polymer (nom INCI = Acrylates crosspolymer-3), Carbopol ® Aqua SF1 (nom INCI = Acrylates copolymer) et Carbopol ® Aqua SF2 (nom INCI = Acrylates crosspolymer-4), ou encore celui vendu par la société Croda Inc. sous la dénomination commerciale Volarest™ FL. De préférence, le polymère réticulé ou le copolymère réticulé est choisi parmi le Carbopol ® Aqua SF1 (nom INCI = Acrylates copolymer) et le Carbopol ® Aqua SF2 (nom INCI = Acrylates crosspolymer-4).

Selon un mode de réalisation, le copolymère réticulé est choisi parmi les copolymères réticulés d'acide acrylique ou méthacrylique et d'acrylates d'alkyle comprenant de 1 à 4 atomes de carbone.

Selon l'invention, l'émulsion peut comprendre de 0, 1 % à 10% en poids, de préférence de 0,5% à 8% en poids, et préférentiellement de 1 % à 3% en poids de polymère(s) réticulé(s) ou copolymère(s) réticulé(s) par rapport au poids total de ladite émulsion.

Egalement, lorsqu'une émulsion selon l'invention, en particulier la phase grasse des gouttes (G1 ), comprend en outre au moins un agent parfumant, la phase aqueuse externe, voire la phase aqueuse interne, peut en outre comprendre au moins un tampon possédant un pKa compris de 4,0 à 9,0, en particulier choisi dans le groupe constitué des tampons phosphate, de l'acide 2-(N-morpholino)éthane sulfonique, du 2-amino-2-hydroxyméthyl-1 ,3-propanediol, de l'acide 2-(bis(2- hydroxyéthyl)amino)acétique, de l'acide 4-(2-hydroxyéthyl)-1 -pipérazine éthane sulfonique, du citrate de sodium et de leurs mélanges, de préférence l'acide 4-(2- hydroxyéthyl)-1 -pipérazine éthane sulfonique. De préférence, une émulsion selon l'invention comprend de 0,1 % à 10% en poids de tampon(s), de préférence de 0,5% à 5% en poids, par rapport au poids total de ladite émulsion.

Bien entendu, l'homme du métier veillera à choisir les éventuels composé(s) additionnel(s) et/ou actif(s) susmentionnés et/ou leurs quantités respectives de telle manière que les propriétés avantageuses de l'émulsion selon l'invention ne soient pas ou substantiellement pas altérées par l'adjonction envisagée. En particulier, la nature et/ou la quantité du/des composé(s) additionnel(s) et/ou actif(s) dépend(ent) de la nature aqueuse ou grasse de la phase considérée de l'émulsion selon l'invention. Ces ajustements relèvent des compétences de l'homme du métier.

Procédé de préparation

La présente invention concerne également un procédé de préparation d'une émulsion telle que définie ci-dessus, comprenant les étapes suivantes :

a) la mise en contact d'un fluide aqueux FE1 et d'un fluide huileux FI ;

b) la formation d'une émulsion eau-dans-huile constituée de gouttes (G2), formées du fluide aqueux FE1 , dispersées dans une phase grasse constituée du fluide FI, et c) la formation de gouttes (G1 ), chaque goutte (G1 ) étant constituée d'au moins une, de préférence d'une unique, goutte (G2), par mise en contact de l'émulsion eau-dans-huile obtenue en étape b) avec un fluide aqueux FE2 ;

dans lequel :

- le fluide aqueux FE1 comprend au moins de l'eau et au moins un polymère anionique (PA2), en particulier un carbomère,

- le fluide huileux FI comprend au moins une huile et/ou un agent suspensif et au moins un polymère cationique (PC), en particulier une amodiméthicone, et

- le fluide aqueux FE2 comprend au moins de l'eau et au moins un polymère anionique (PA1 ), en particulier un carbomère, identique au ou différent du polymère anionique (PA2).

Selon un mode de réalisation, les étapes b) et c) susmentionnées peuvent être simultanées.

Une émulsion selon l'invention est de préférence obtenue au moyen d'un procédé microfluidique, c'est-à-dire par mise en œuvre d'un dispositif microfluidique, notamment tel que décrit dans WO 2012/120043.

Selon un mode de réalisation, les étapes de mise en contact du fluide FI avec le fluide FE1 puis le fluide FE2 tels que définis ci-dessus peuvent en outre comprendre la présence d'un fluide intermédiaire miscible avec le fluide FI, comme décrit dans WO 2012/120043. Lors de l'étape de formation des gouttes (G1 ) et/ou (G2), ce fluide intermédiaire est donc présent à l'interface entre le fluide FE1 et le fluide FI et/ou à l'interface entre le fluide FI et le fluide FE2. Ce fluide intermédiaire est destiné à former une pellicule autour de la goutte (G1 ) et/ou (G2) en formation au niveau du dispositif microfluidique. Le fluide intermédiaire diffère de la phase grasse des gouttes (G1 ) au moins en ce qu'il est dénué du polymère cationique. Ainsi, le fluide intermédiaire retarde la diffusion du polymère cationique (PC) présent dans le fluide FI jusqu'à ce que le fluide intermédiaire se soit mélangé avec le fluide FI et assure ainsi la formation de gouttes très stables stabilisées par une écorce très fine sans obstruction du dispositif microfluidique.

Selon un autre mode de réalisation, un procédé selon l'invention peut en outre comprendre une étape d) d'ajout d'une solution d'augmentation de la viscosité de la phase aqueuse externe, à savoir du fluide FE2. De préférence, la solution d'augmentation de la viscosité est donc aqueuse. Cette solution d'augmentation de la viscosité est typiquement ajoutée au fluide aqueux FE2 après formation des gouttes (G1 ) et (G2), l'étape d) étant donc postérieure à l'étape c). Selon un mode de réalisation, la solution d'augmentation de la viscosité comprend une base, notamment un hydroxyde d'alcalin, tel que l'hydroxyde de sodium.

Selon encore un autre mode de réalisation, lorsque le fluide huileux FI comprend en outre au moins un agent suspensif thermosensible tel que décrit précédemment, le procédé de préparation d'une émulsion selon l'invention peut requérir la mise en œuvre au moins du fluide FI à une température comprise de 40°C à 150°C.

Ainsi, selon ce mode de réalisation, au moins le fluide FI, voire le fluide aqueux FE1 , peu(ven)t être chauffé(s) à une température comprise de 40°C à 150°C pour la réalisation de l'étape a), voire des étapes b) et c), et, optionnellement, le fluide FE2, peut être chauffé à une température comprise de 40°C à 150°C pour la réalisation de l'étape c).

Dans le cas le procédé de préparation d'une émulsion selon l'invention est un procédé microfluidique, le dispositif microfluidique en tant que tel est avantageusement chauffé à une température comprise de 40°C à 150°C.

De préférence, la température de chauffage du fluide FI, voire des fluides FE1 et FE2, et le dispositif microfluidique est comprise de 50°C à 100°C, de préférence de 55°C à 90°C, en particulier de 60°C à 80°C, et plus préférentiellement de 65°C à 85°C.

Selon un mode de réalisation, lorsque le fluide huileux FI comprend de 5% à 15% en poids d'agent(s) suspensif(s) thermosensible(s) par rapport au poids total dudit fluide huileux FI, ledit fluide huileux FI est de préférence chauffé à une température de 65°C à 70°C.

Selon un mode de réalisation, lorsque le fluide huileux FI comprend de 15% à 99,99%, de préférence de 15% à 40%, en poids d'agent(s) suspensif(s) thermosensible(s) par rapport au poids total dudit fluide huileux FI, ledit fluide huileux FI est de préférence chauffé à une température de 80°C à 90°C.

Avantageusement, la présence d'un agent suspensif dans le fluide huileux FI permet de s'affranchir de l'utilisation d'un fluide intermédiaire tel que décrit dans la demande WO 2012/120043. En cela, le procédé de préparation d'une émulsion selon l'invention est simplifié par rapport au procédé de préparation décrit dans WO 2012/120043.

De préférence, le dispositif microfluidique mis en œuvre selon l'invention comprend l'une ou plusieurs des caractéristiques suivantes, prise(s) selon toutes les combinaisons techniquement possibles : - les orifices de sortie des différents conduits (ou voies ou canaux) du dispositif microfluidique sont de préférence sur un même axe horizontal, si bien que chaque goutte (G1 ) et la goutte interne (G2) associée sont formées simultanément (en d'autres termes, les extrémités des canaux de NF et de la MF sont placées à la même hauteur pour générer une seule étape de formation de gouttes). Ce mode de réalisation est avantageux en ce qu'il permet de contrôler le nombre de goutte(s) (G2) dans chaque goutte (G1 ), et notamment permet d'assurer la présence d'une unique goutte (G2) dans chaque goutte (G1 ) ;

- lorsque la phase grasse des gouttes (G1 ) est dénuée d'agent suspensif, le dispositif microfluidique comprend avantageusement cinq voies (ou canaux) concentriques, comme illustré en exemple 1 (les deuxième et quatrième voies sont dédiées à l'écoulement des fluides intermédiaires décrits précédemment). En variante, il est possible que les canaux concentriques internes ne partagent pas tous des orifices de sortie sur le même plan. De préférence, les phases intermédiaires voyagent en co-flow avec les phases de même nature et les orifices de sortie respectifs sont sur le même plan ;

- à la sortie du dispositif microfluidique, les différents fluides mis en œuvre forment une goutte multi-composante, selon un mode hydrodynamique dit de « dripping » (goutte-à-goutte).

Utilisations

De manière préférée, une émulsion selon l'invention est directement utilisable, à l'issue des procédés de préparation précités, à titre de composition, notamment cosmétique. Une émulsion selon l'invention, lorsque préparée au moyen d'un procédé microfluidique tel que décrit ci-dessus, est également utilisable à titre de composition, notamment cosmétique, notamment après séparation des gouttes (G1 ) et redispersion de celles-ci dans une seconde phase appropriée.

Les compositions selon l'invention peuvent notamment être utilisées dans le domaine cosmétique.

Elles peuvent comprendre, outre les ingrédients susmentionnés, au moins un milieu physiologiquement acceptable.

Par "milieu physiologiquement acceptable", on entend désigner un milieu convenant particulièrement à l'application d'une composition de l'invention sur les matières kératiniques, notamment la peau, les lèvres, les ongles, les cils ou les sourcils, et de préférence la peau. Le milieu physiologiquement acceptable est généralement adapté à la nature du support sur lequel doit être appliquée la composition, ainsi qu'à l'aspect sous lequel la composition doit être conditionnée.

Selon un mode de réalisation, le milieu physiologiquement acceptable est figuré directement par la phase aqueuse externe telle que décrite ci-dessus.

Selon un mode de réalisation, les compositions cosmétiques sont utilisées pour le maquillage et/ou le soin de matières kératiniques, notamment de la peau.

Les compositions cosmétiques selon l'invention peuvent être des produits de soin, de protection solaire, de nettoyage (démaquillage), d'hygiène ou de maquillage de la peau.

Ces compositions sont donc destinées à être appliquées notamment sur la peau.

Ainsi, la présente invention concerne également l'utilisation cosmétique non thérapeutique d'une composition cosmétique susmentionnée, comme produit de maquillage, d'hygiène, de nettoyage et/ou de soin de matières kératiniques, notamment de la peau.

Selon un mode de réalisation, les compositions de l'invention sont sous la forme d'un fond de teint, d'un démaquillant, d'un soin du visage et/ou du corps et/ou du cheveu, d'un soin anti-âge, d'un protecteur solaire, d'un soin peau grasse, d'un soin whitening, d'un soin hydratant, d'une BB cream, crème teintée ou fond de teint, d'un nettoyant visage et/ou corps, d'un gel douche ou d'un shampoing.

Une composition de soin selon l'invention peut être en particulier une composition solaire, une crème de soin, un sérum ou un déodorant.

Les compositions selon l'invention peuvent être sous diverses formes, notamment sous forme de crème, de baume, de lotion, de sérum, de gel, de gel- crème ou encore de brume.

La présente invention concerne également un procédé non thérapeutique de traitement cosmétique d'une matière kératinique, en particulier de la peau, comprenant au moins une étape d'application sur ladite matière kératinique d'au moins une émulsion ou une composition selon l'invention.

En particulier, la présente invention concerne un procédé non thérapeutique de traitement cosmétique de la peau, comprenant une étape d'application sur la peau d'au moins une émulsion ou une composition selon l'invention.

La présente invention concerne également l'utilisation d'une émulsion eau- dans-huile-dans-eau, comprenant une phase aqueuse continue externe et, à titre de phase dispersée, une émulsion eau-dans-huile sous forme de gouttes (G1 ), chaque goutte (G1 ) comprenant une phase grasse continue et au moins une, de préférence une unique, goutte (G2) comprenant une phase aqueuse interne, lesdites gouttes (G1 ) et (G2) étant telles que définies ci-dessus, pour encapsuler au moins un composé hydrophile, notamment un actif cosmétique hydrophile et, optionnellement, au moins un composé lipophile, notamment un actif cosmétique lipophile.

Les expressions « compris entre ... et ... », « compris de ... à ... » et « allant de ... à ... » doivent se comprendre bornes incluses, sauf si le contraire est spécifié.

Les quantités des ingrédients figurant dans les exemples sont exprimées en pourcentage en poids par rapport au poids total de l'émulsion, sauf indication contraire.

Les exemples qui suivent illustrent la présente invention sans en limiter la portée.

EXEMPLES

Exemple 1 : émulsion double selon l'invention sans agent suspensif dans la phase grasse des gouttes (G1)

Ci-après, composition des phase aqueuse externe (OF), phase grasse (MF) et phase aqueuse interne (IF)

* : Quantité Suffisante Pour.

Ci-après, composition des premier et deuxième fluides intermédiaires :

Ci-après, composition de la solution de soude (BF) :

Nom commercial Fournisseur Nom INCI % w/w

Eau osmosée qsp

BF

Sodium Hydroxide Pellets PRS codex PANREAC Sodium Hydroxyde 0,42

Total 100,00 La préparation de chacune des phases ci-dessus relèvent des compétences générales de l'homme du métier.

Les proportions des différentes phases de l'émulsion finale (PF) sont présentées dans le tableau ci-après.

- Dispositif expérimental :

Le matériel nécessaire pour la fabrication de l'émulsion selon l'exemple 1 est composé de : 6 pousse-seringues (une pour OF, MF, IF, premier et deuxième fluides intermédiaires et BF), un dispositif microfluidique (ou buse) à 5 voies concentriques avec sorties coaxiales avec, de la voie la plus interne à la voie la plus externe :

- la première voie est dédiée au passage de l'IF ;

- la deuxième voie est dédiée au passage du premier fluide intermédiaire ;

- la troisième voie est dédiée au passage de la MF ;

- la quatrième voie est dédiée au passage du deuxième fluide intermédiaire; et

- la cinquième voie est dédiée au passage de l'OF.

Les deuxième et quatrième voies ont pour objectif d'éliminer les risques d'encrassement de la buse en ralentissant la diffusion de l'amodiméthicone à l'interface eau/huile entre, respectivement, (i) l'IF et la MF et (ii) la MF et l'OF.

Le dispositif microfluidique est en outre adapté pour ajouter une solution de soude (BF) après formation des gouttes (G1 ) et (G2) et ainsi rehausser la viscosité de l'OF.

Les débits, de la voie la plus externe à la voie la plus interne de la buse, sont les suivants :

- OF : 150 ml_/hr,

- Deuxième fluide intermédiaire : 2 mIJhr,

- MF : 15,93 mIJhr,

- Premier fluide intermédiaire : 2 mIJhr,

- IF : 18,13 mL/hr, et

- BF : 9,78 mL/hr. Une émulsion selon l'exemple 1 est particulièrement intéressante, d'une part, en ce qu'elle assure une encapsulation particulièrement satisfaisante de composés hydrophiles grâce aux gouttes (G2) mais également de composés lipophiles grâce aux gouttes (G1 ). En outre, les gouttes (G1 ) et (G2) sont macroscopiques et monodisperses et chaque goutte (G1 ) comprend une unique goutte (G2). Ainsi, l'émulsion est dotée d'un visuel inédit. Qui plus est, l'émulsion est dotée d'une texture inédite dans le domaine des émulsions doubles ce qui, pour des raisons évidentes, répond à une demande continue des consommateurs en ce sens.

Exemple 2 : émulsion double selon l'invention avec un agent suspensif thermosensible dans la phase grasse des gouttes (G1)

Ci-après, composition des phase aqueuse externe (OF), phase grasse (MF) et phase aqueuse interne (IF) :

% w/w

Phase Nom commercial Fournisseur Nom INCI

Phases

PHASE GEL AQUEUX EXTERNE sous total 100,00

Eau osmosée / Aqua qsp

Microcare PE THOR Phenoxyethanol 0,93

Microcare PTG THOR Pentylenglycol 2,33

Glycérine codex (99%) INTERCHIMI E Glycerin 17,49

EDETA BD BASF Disodium EDTA 0,046

OF Tego carbomer 340 FD EVONIK Carbomer 0,09

Carbopol Ultrez 21 Acrylat.es/C10-30 Alkyl

LUBRIZOL 0,20 Polymer Acrylate Crosspolymer

Zemea propanediol DUPONT TALE ET LYLE Propanediol 5,83

Butylène glycol INTERCHIMI E Butylen glycol 5,83

Sodium Hydroxide

PANREAC Sodium Hydroxyde 0,01 Pellets PRS codex

PHASE HUILEUSE sous total 100,00

DUB ININ Grade A STERAINERI E DUBOIS Isononyl Isononanoate qsp

Rheopearl KL2 MYOSHI EUROPE Dextrin palmitate 20,00

Dipentaerythrityl

DUB DPHCC STEARINERI E DUBOIS hexacaprylate / 38,27 hexacaprate

MF Parfum Fragrance 3,24

NUSIL

CAS-3131 Amodimethicone 0, 18

Cl 77891 (Titanium

Dioxide) (and)

Creasperse® White R INNOVATION COMPANY Hydrogenated 1 ,00

Polydecene (and)

Hydroxystearic Acid PHASE GEL AQUEUX INTERNE sous total 100,00

Eau osmosée / Aqua qsp

THOR

Microcare PE Phenoxyethanol 0,93

THOR

Microcare PTG Pentylenglycol 2,33

INTERCHIMI E

Glycérine codex (99%) Glycerin 17,49

BASF

EDETA BD Disodium EDTA 0,04

EVONIK

Tego carbomer 340 FD Carbomer 0,09

IF

Carbopol Ultrez 21 LUBRIZOL Acrylat.es/C10-30 Alkyl

0,20 Polymer Acrylate Crosspolymer

DUPONT TATE ET LYLE

Zemea propanediol Propanediol 5,83

INTERCHIMI E

Butylène glycol Butylen glycol 5,83

Sodium Hydroxide PANREAC

Sodium Hydroxyde 0,01 Pellets PRS codex

Synthetic

Sunshine soft copper Sun chemical Fluorphlogopite and Iron 1 ,00

Oxides 77491

Ci-après, composition de la solution de soude (BF) :

La préparation de chacune des phases ci-dessus relèvent des compétences générales de l'homme du métier.

Les proportions des différentes phases de l'émulsion finale (PF) sont présentées dans le tableau ci-après.

- Dispositif expérimental :

Le matériel nécessaire pour la fabrication de l'émulsion selon l'exemple 2 est composé de : 4 pousse-seringues (un pour IF, MF, OF et BF), un chauffe-seringue (pour MF), un bain thermostaté, un dispositif microfluidique (ou buse) à 3 voies concentriques avec sorties coaxiales avec, de la voie la plus interne à la voie la plus externe :

- la première voie est dédiée au passage de NF ;

- la deuxième voie est dédiée au passage de la MF ; et

- la troisième voie est dédiée au passage de l'OF.

La buse ainsi que le tuyau acheminant la phase huileuse (MF) est placé dans un bain thermostaté chauffé à 85°C.

La présence de l'agent suspensif en phase grasse (MF) permet de s'affranchir de la mise en œuvre des fluides intermédiaires décrits en exemple 1 , ce qui autorise une simplification de la buse et donc du procédé de fabrication. En effet, la MF ayant une viscosité plus importante que la MF de l'exemple 1 , elle permet de ralentir la diffusion de l'amodiméthicone à l'interface eau/huile entre, respectivement, (i) NF et la MF et (ii) la MF et l'OF ce qui permet de prévenir les risques d'encrassement de la buse.

Le dispositif microfluidique est en outre adapté pour ajouter une solution de soude (BF) après formation des gouttes (G1 ) et (G2) afin rehausser la viscosité de l'OF.

Les débits considérés pour les différentes phases sont les suivants :

- OF : 76,70 mIJhr,

- MF : 10,190 mIJhr,

- IF : 9,273 mL/hr, et

- BF : 5,000 mL/hr.

Une émulsion selon l'exemple 2 est particulièrement intéressante, d'une part, en ce qu'elle assure une encapsulation particulièrement satisfaisante de composés hydrophiles grâce aux gouttes (G2) mais également de composés lipophiles grâce aux gouttes (G1 ) et, d'autre part, est dotée d'un visuel et d'une texture inédite dans le domaine des émulsions doubles ce qui, pour des raisons évidentes, répond à une demande continue des consommateurs en ce sens.

Par ailleurs, une émulsion selon l'exemple 2 est également particulièrement intéressante sur le plan de la stabilité cinétique. Par ailleurs, les gouttes (G1 ) ou (G2) présentent une résistance mécanique supérieure à celles de l'émulsion décrite en exemple 1 ; ainsi, elles demeurent intactes sur une échelle de temps supérieure à 3 mois, voire supérieure à 6 mois à 25 °C.

Alternativement, le Rheopearl KL2 (INCI : Dextrin palmitate) peut être remplacé par le Rheopearl MKL2 (INCI : Dextrin Myristate). La phase huileuse (MF) résultante, et donc l'émulsion finale obtenue, a pour avantage de présenter une transparence améliorée.

Egalement, la phase huileuse (MF) peut en outre comprendre au moins une huile siliconée phénylée (par exemple une phényltriméthicone, et mieux une diphénylsiloxyphényltriméthicone (INCI : Diphenylsiloxy Phenyl Trimethicone)) qui permet encore d'améliorer la transparence des gouttes (G1 ) comprenant un agent gélifiant de type Rheopearl KL2 et/ou Rheopearl MKL2, et donc d'améliorer la transparence de la composition finale.

Exemple 3 : émulsion double selon l'invention avec un agent suspensif thixotrope dans la phase grasse des gouttes (G1)

Ci-après, composition des phase aqueuse externe (OF), phase grasse (MF) et phase aqueuse interne (IF) :

% w/w

Phase Nom commercial Fournisseur Nom INCI

Phases

PHASE GEL AQUEUX EXTERNE sous total 100,00

Eau osmosée / Aqua qsp

Microcare PE THOR Phenoxyethanol 0,80

Microcare PTG THOR Pentylenglycol 2,00

OF Glycérine codex (99%) INTERCHIMI E Glycerin 20,00

EDETA BD BASF Disodium EDTA 0,04

Tego carbomer 340 FD EVONIK Carbomer 0,25

Sodium Hydroxide

/ Sodium Hydroxyde 0, 1 1 Pellets PRS codex

PHASE HUILEUSE sous total 100,00

CAPRYLIC CAPRIC

Myritol 318 Ami Chimie 96,80

TRIGYLCERIDE

MF

SILICA DIMETHYL

Aerosil R974 Azelis 3,00

SILYLATE

CAS-3131 NUSIL Amodimethicone 0,20

PHASE GEL AQUEUX INTERNE sous total 100,00

Eau osmosée / Aqua qsp

Microcare PE THOR Phenoxyethanol 0,80

Microcare emollient PTG THOR Pentylenglycol 2,00

EDETA BD BASF Glycerin 0,040

IF

Glycérine Codex 99% Interchimie Disodium EDTA 20,00

Carbomer Tego 340FD EVONIK Carbomer 0,25

Acrylat.es/C10-30 Alkyl

Solution soude 10% / 0, 1 1

Acrylate Crosspolymer

Unicert Blue 05601 -J

Sensient Cl 42090 0,45 0,1 % La préparation de chacune des phases relèvent des compétences générales de l'homme du métier.

Les proportions des différentes phases dans l'émulsion finale (PF) sont présentées dans le tableau ci-après.

Dispositif expérimental:

Le matériel nécessaire pour la fabrication de l'émulsion de l'exemple 3 est composé de : 3 pousse-seringues (un pour chaque phase), un dispositif microfluidique (ou buse) à 3 voies concentriques avec sorties coaxiales avec, de la voie la plus interne à la voie la plus externe, :

- la première voie est dédiée au passage de l'IF ;

- la deuxième voie est dédiée au passage de la MF ; et

- la troisième voie est dédiée au passage de l'OF.

Comme en exemple 2, la présence de l'agent suspensif en phase grasse (MF) permet de s'affranchir de la mise en œuvre des fluides intermédiaires décrits en exemple 1 , ce qui autorise une simplification de la buse et donc du procédé de fabrication.

Les débits considérés pour les différentes phases sont les suivants : - OF : 120 ml_/hr,

- MF : 15 ml_/hr, et

- IF : 5 mL/hr.

Une émulsion selon l'exemple 3 est particulièrement intéressante, d'une part, en ce qu'elle assure une encapsulation particulièrement satisfaisante de composés hydrophiles grâce aux gouttes (G2) mais également de composés lipophiles grâce aux gouttes (G1 ) et, d'autre part, est dotée d'un visuel et d'une texture inédite dans le domaine des émulsions doubles ce qui, pour des raisons évidentes, répond à une demande continue des consommateurs en ce sens.

Par ailleurs, une émulsion selon l'exemple 3 est également particulièrement intéressante sur le plan de la stabilité cinétique, puisque les gouttes (G1 ) ou (G2) présentent une résistance mécanique supérieure à celles de l'émulsion décrite en exemple 1 ; ainsi, elles demeurent intactes sur une échelle de temps supérieure à 3 mois, voire supérieure à 6 mois, à 25 °C.