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Title:
EDIBLE FRAGRANCES AS TASTE ENHANCER
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2023/242366
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to a method for obtaining a liquid edible fragrance to be sprayed onto a consumable product, such as a beverage or a dish. The invention also relates to the new edible fragrance thus obtained and to the uses thereof for enhancing the taste properties of the consumable product onto which it is sprayed.

Inventors:
BALESTRA EMANUELE (FR)
Application Number:
PCT/EP2023/066171
Publication Date:
December 21, 2023
Filing Date:
June 15, 2023
Export Citation:
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Assignee:
BALESTRA EMANUELE (FR)
International Classes:
A23L27/20; C12G3/00
Foreign References:
CN113230335A2021-08-10
Other References:
DATABASE GNPD [online] MINTEL; 8 August 2019 (2019-08-08), ANONYMOUS: "Mojito Spray Drink", XP093013397, retrieved from https://www.gnpd.com/sinatra/recordpage/6781519/ Database accession no. 6781519
ANONYMOUS: "emanuele.balestra Instagram", 26 August 2021 (2021-08-26), XP093013181, Retrieved from the Internet [retrieved on 20230111]
ANONYMOUS: "Ultrasonic preparation of bitters", 11 April 2022 (2022-04-11), XP093013700, Retrieved from the Internet [retrieved on 20230113]
BETHANYWHYMARK: "Maker of Campfire Gin unveils new Ultrasonic Gin - Gin Magazine", 21 June 2021 (2021-06-21), XP093013571, Retrieved from the Internet [retrieved on 20230112]
HIELSCHER ULTRASONICS, 2022
BETHANYWHYMARK, MAKER OF CAMPFIRE GIN UNVEILS NEW ULTRASONIC GIN, 21 June 2021 (2021-06-21)
Attorney, Agent or Firm:
AXE PI (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS Procédé d'obtention d'un parfum comestible liquide destiné à être pulvérisé sur un produit consommable, tel qu'une boisson ou un plat, caractérisé en ce qu'il comprend les étapes successives de : mise en solution d'une matière végétale, prise seule ou en combinaison, préférentiellement broyée, dans un liquide comprenant un mélange eau / alcool éthylique non dénaturé à température ambiante ; extraction assistée par ultrasons sous agitation dudit mélange matière végétale / liquide pendant moins de 30 minutes pour obtenir un premier extrait liquide ; distillation dudit premier extrait liquide obtenu avec un évaporateur rotatif à température ambiante, préférentiellement à une température inférieure à 30°C ; et récupération dudit parfum comestible liquide, et, optionnellement, ajout d'une ou plusieurs gouttes d'au moins un arôme naturel choisi parmi le cis-3-hexanol, le linalol, un extrait de Buchu, de Cèdre, de Patchouli, et/ou de Vétiver, pris seul ou en combinaison, audit parfum comestible liquide récupéré, avant de pulvériser ledit parfum comestible liquide sur une boisson ou un plat. Procédé selon la revendication 1 , caractérisé en ce que la matière végétale est choisie parmi l'orange, la verveine, la bergamote, le pélargonium rosat, la mandarine, la lavande, le citron, le basilic, le pamplemousse jaune, le mimosa, le combava, la tubérose, le jasmin, prise seule ou en mélange, préférentiellement en mélange. Procédé selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que la matière végétale est mise en solution dans un mélange eau / alcool éthylique suivant un ratio matière végétale / liquide compris entre 1 /10 et 1 /2, préférentiellement 1 /8 et 1 /4 à une température comprise entre 35°C et 65°C, préférentiellement 40°C et 60°C. Procédé selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que l'extraction assistée par ultrasons est réalisée pendant 5 min à 20 min, préférentiellement 8 min à 15 min. Parfum comestible liquide destiné à être pulvérisé sur un produit consommable, tel qu'une boisson ou un plat, susceptible d'être obtenu par le procédé selon l'une des revendications 1 à 4. Utilisation d'un parfum comestible selon la revendication 5, sous une forme pulvérisée sur un produit consommable, tel qu'une boisson ou un plat, préférentiellement une boisson, pour potentialiser ses propriétés gustatives. Utilisation selon la revendication 6, caractérisée en ce que le parfum comestible est en outre pulvérisé à proximité immédiate de ladite boisson ou plat, par exemple sur le verre ou l'assiette ou encore sur la main de l'utilisateur. Utilisation selon l'une des revendications 6 ou 7, caractérisée en ce que le parfum comestible est pulvérisée en une ou plusieurs pulvérisations, en une quantité comprise entre 50 pL et 150 pL par pulvérisation, en une quantité totale comprise entre 50 pL et 750 pL. Utilisation selon l'une des revendications 6 à 8, caractérisée en ce que le parfum comestible est spécifiquement adapté à une boisson ou un plat donné, préférentiellement une boisson donnée, plus préférentiellement un cocktail donné. Utilisation selon l'une des revendications 6 à 9, caractérisée en ce que le parfum comestible ne modifie pas le goût de la boisson ou plat sur lequel il est pulvérisé.
Description:
PARFUMS COMESTIBLES EN TANT QU ’ EXHAUSTEUR DE GOUTS

DOMAINE TECHNIQUE

L'invention concerne un procédé d'obtention d'un parfum comestible liquide destiné à être pulvérisé sur un produit consommable, tel qu'une boisson ou un plat, le nouveau parfum comestible ainsi obtenu et ses utilisations.

TECHNIQUE ANTERIEURE

Un parfum est une odeur ou plus souvent une composition odorante plus ou moins persistante naturellement émise par une plante, un animal, ou un environnement.

Il peut donc s'agir de l'émanation d'une substance naturelle ou être créée ou recréée à partir de différents arômes, solvants et fixatifs sous formes de compositions communément destinées à un usage cosmétique chez l' Homme ou l'animal, ou à parfumer des objets ou l'air intérieur en étant pulvérisées ou directement appliquées de manière topique.

Le parfum est généralement fabriqué à partir de diverses matières qui peuvent être d'origine animale, végétale et /ou synthétique telles que à titre d'exemples non limitatifs la cire d'abeille, le musc, l'ambre gris, les absolues, les hydrolats, les huiles végétales, les essences végétales.

Pour les parfums créés à partir d'essences végétales, un processus d'extraction permet de transformer en essence une matière première végétale. A titre d'exemples d'extraction, on peut citer l'expression, la distillation à la vapeur d'eau, l'enfleurage à chaud ou à froid, l'extraction à l'aide de solvants volatils (éther de pétrole, hexane, ...) suivi en général par une extraction à l'éthanol, ou encore la macération notamment dans de l'alcool. D'autres techniques plus « modernes » peuvent également être utilisées telles que l'extraction au CO2 supercritique.

Il existe ainsi plusieurs types de compositions parfumantes, dont celle des parfums alcooliques qui est la plus répandue. Dans ce type de parfum, on retrouve d'un côté le concentré odorant, c'est-à-dire la formule créée à partir des ingrédients odorants naturels et synthétiques qui vont révéler la pyramide olfactive du jus, ainsi que de l'alcool qui agit comme un support à la substance parfumante. Cet ingrédient est un alcool éthylique (également appelé éthanol) car il s'agit d'une matière neutre et inodore, qui ne va donc pas altérer les senteurs dévoilées par le concentré odorant.

Un parfum alcoolique contient généralement entre 70% et 92% d'alcool, selon le type de parfum choisi (eau de Cologne, eau de toilette, eau de parfum, essence de parfum...).

L'alcool est une matière très répandue dans l'univers de la cosmétique pour ses propriétés. En effet, il est miscible dans l'eau, stable, incolore et volatil.

Toutefois, l'alcool, par exemple l'alcool éthylique, synthétique ou d'origine végétale à partir de la fermentation des sucres ou de l'amidon de diverses sources végétales comme des fruits, de la canne à sucre ou des céréales, ainsi utilisé est dénaturé, c'est-à-dire qu'il est rendu impropre à la consommation : on va lui ajouter différents composés chimiques afin de le rendre « imbuvable ». Ceux-ci vont changer son goût (le rendant généralement très amer), sa couleur, voire son odeur et il est donc très fortement déconseillé de boire un tel parfum. Si les parfums alcooliques sont les plus utilisés, il existe d'autres façons de fabriquer des parfums sans avoir recours à l'utilisation d'alcool. On retrouve ainsi des parfums huileux qui utilisent de l'huile comme support au concentré odorant.

Toutefois, certains composés odorants ne sont pas miscibles avec l'huile. Il faut donc trouver des substances solubles dans cette base.

D'autres parfums peuvent avoir comme support de la cire ou des beurres d'origine végétale ou minérale. Ce sont des parfums graisseux, appelés parfois « concrètes ». Sous forme solide, ils s'appliquent par petites touches.

Néanmoins, certains parfums peuvent être considérés comme comestibles.

A cet effet, on peut par exemple citer les huiles aromatisées, telles que les huiles utilisées en cuisine et même les huiles de massage, qui peuvent être appliquées de manière topique sur la peau ou le visage et être léchées.

On connaît également des parfums comestibles LICK YOUR SCENT® de SMITH & SINCLAIR® créés comme un parfum traditionnel, qui peuvent être pulvérisés directement sur la peau ou sur un produit consommable, et également être léchés ou consommés sans problème. Néanmoins, de tels parfums sont connus pour être utilisés pour modifier le goût d'un cocktail ou de la préparation culinaire sur lesquels ils sont pulvérisés.

Par ailleurs, des cocktails, par exemple du Mojito, existent sur le marché sous forme de boisson alcoolisée pulvérisable (MOJITO SPRAY DRINK).

Enfin, concernant des procédés d'obtention de liqueurs apéritives qui ne sont toutefois pas destinées à être pulvérisées sur la peau ou sur un produit consommable mais plutôt à être bues, on peut citer la publication « Hielscher Ultrasonics » (2022) qui décrit la mise en solution d' une matière végétale broyée dans un alcool (solvant), par exemple la vodka, et une extraction par ultrasons à 200W ou 400W pendant 3 à 5 mins. Les résidus végétaux solides sont ensuite éliminés par filtration pour obtenir un extrait liquide à utiliser dilué dans de l'eau après ajout éventuel de sucre ou de sirop.

On peut également citer la publication « Maker of Campfire Gin unveils new Ultrasonic Gin » de Bethanywhymark (21 juin 2021 ) qui décrit un procédé d'obtention d'une boisson alcoolisée (gin) obtenue par macération de matières végétales dans de l'alcool soumise à ultrasons puis d'une distillation lente en alambic pour obtenir un gin à boire présentant un côté terreux de genévrier, une douceur de la fleur de sureau et de l'orge torréfiée, et la fraîcheur de la pomme et de la menthe.

PROBLEME TECHNIQUE

Considérant ce qui précède, un problème que se propose de résoudre la présente invention consiste à développer un procédé d'obtention d'un nouveau parfum comestible destiné à être pulvérisé directement sur un produit consommable tel qu'une boisson ou un plat, qui soit facile et rapide à mettre en œuvre tout en permettant de manière inattendue d'augmenter l'extraction de composés odorants volatils et d'améliorer les propriétés gustatives de la boisson ou plat sur lequel il est pulvérisé sans altérer leur goût. SOLUTION TECHNIQUE

La solution à ce problème posé a pour premier objet un procédé d'obtention d'un parfum comestible liquide destiné à être pulvérisé sur un produit consommable, tel qu'une boisson ou un plat, caractérisé en ce qu'il comprend les étapes successives de : mise en solution d'une matière végétale, prise seule ou en combinaison, préférentiellement broyée, dans un liquide comprenant un mélange eau / alcool éthylique non dénaturé à température ambiante ; extraction assistée par ultrasons sous agitation dudit mélange matière végétale / liquide pendant moins de 30 minutes pour obtenir un premier extrait liquide ; distillation dudit premier extrait liquide obtenu avec un évaporateur rotatif à température ambiante, préférentiellement à une température inférieure à 30°C ; et récupération dudit parfum comestible liquide, et, optionnellement, ajout d'une ou plusieurs gouttes d'au moins un arôme naturel choisi parmi le cis-3-hexanol, le linalol, un extrait de Buchu, de Cèdre, de Patchouli, et/ou de Vétiver, pris seul ou en combinaison, audit parfum comestible liquide récupéré, avant de pulvériser ledit parfum comestible liquide sur une boisson ou un plat.

Elle a également pour objet un parfum comestible liquide destiné à être pulvérisé sur un produit consommable, tel qu'une boisson ou un plat, susceptible d'être obtenu par le procédé selon l'invention.

Enfin, l'invention a également pour objet l'utilisation d'un parfum comestible selon l'invention, sous une forme pulvérisée sur un produit consommable, tel qu'une boisson ou un plat, préférentiellement une boisson, pour potentialiser ses propriétés gustatives.

AVANTAGE APPORTES

De manière surprenante, le Demandeur a développé un procédé d'obtention d'un nouveau parfum comestible spécifiquement adapté à une boisson ou un plat donné permettant d'augmenter l'extraction de composés odorants volatils et d'améliorer l'intensité de la perception olfacto-gustative sans dénaturer leur goût.

Le parfum susceptible d'être obtenu selon l'invention est avantageusement sous forme d'un distillât cristallin exempt de saveur amère que peut apporter la macération.

BREVE DESCRIPTION DES DESSINS

L'invention et les avantages qui en découlent seront mieux compris à la lecture de la description et des modes de réalisation non limitatifs qui suivent, illustrés au regard des dessins annexés dans lesquels :

La Figure 1 illustre le profil sensoriel du cocktail "La vie est belle" avec et sans pulvérisation du parfum de Pelargonium rosat obtenu selon l'invention.

La Figure 2 illustre le profil sensoriel du Cocktail "Lavandou" avec et sans pulvérisation du parfum de lavande et de mandarine obtenu selon l'invention. La Figure 3 illustre le profil sensoriel du cocktail "La Grande Dame" avec et sans pulvérisation du parfum d'orange amère et de verveine obtenu selon l'invention.

DESCRIPTION DES MODES DE REALISATION

L'invention concerne un procédé d'obtention d'un parfum comestible liquide destiné à être pulvérisé sur un produit consommable, tel qu'une boisson ou un plat.

Le procédé selon l'invention comprend les étapes successives de :

- mise en solution d'une matière végétale, prise seule ou en combinaison, préférentiellement broyée, dans un liquide comprenant un mélange eau / alcool éthylique non dénaturé à température ambiante ;

- extraction assistée par ultrasons sous agitation dudit mélange matière végétale / liquide pendant moins de 30 minutes pour obtenir un premier extrait liquide ;

- distillation dudit premier extrait liquide obtenu avec un évaporateur rotatif à température ambiante, préférentiellement à une température inférieure à 30°C ; et

- récupération dudit parfum comestible liquide,

- et, optionnellement, ajout d'une ou plusieurs gouttes d'au moins un arôme naturel choisi parmi le cis-3-hexanol, le linalol, un extrait de Buchu, de Cèdre, de Patchouli, et/ou de Vétiver, pris seul ou en combinaison, audit parfum comestible liquide récupéré, avant de pulvériser ledit parfum comestible liquide sur une boisson ou un plat.

La matière végétale peut être utilisée fraîche ou séchée et est préférentiellement choisie parmi l'orange, par exemple l'orange amère, la verveine, par exemple la verveine citronnelle, la bergamote, le pélargonium rosat, la mandarine, la lavande, le citron, par exemple le citron de Menton, le basilic, par exemple le basilic Thaï, le pamplemousse jaune, le mimosa, le combava, la tubérose, le jasmin, prise seule ou en mélange.

La matière végétale est plus préférentiellement utilisée en mélange et plus préférentiellement encore choisie parmi les mélanges orange, par exemple orange amère, et verveine, par exemple la verveine citronnelle, bergamote et pélargonium rosat, mandarine et lavande, citron, par exemple le citron de Menton, et basilic, par exemple basilic Thaï, pamplemousse jaune et mimosa et pélargonium rosat, combava et tubérose.

La matière végétale est mise en solution dans un mélange eau / alcool éthylique non dénaturé à température ambiante, c'est à dire à une température comprise entre 15°C et 35°C, préférentiellement à une température comprise entre 18°C et 30°C, plus préférentiellement entre 20°C et 27°C, par exemple 20°C, 21 °C, 22°C, 23°C, 24°C, 25°C, 26°C ou 27°C.

L'utilisation d'alcool éthylique non dénaturé permet d'extraire et de concentrer les composant odorants d'intérêt, ce qui ne serait pas possible dans de l'eau uniquement par exemple. Aussi, grâce à sa volatilité, après pulvérisation, l'alcool éthylique va s'évaporer très rapidement pour laisser place aux matières odorantes qui vont diffuser leurs notes odorantes au fil du temps et potentialiser l'intensité de la perception olfacto-gustative de la boisson ou du plat sur lequel le parfum selon l'invention est pulvérisé sans dénaturer leur goût. L'alcool éthylique non dénaturé permet également de dévoiler une réelle impression de fraîcheur lors de la vaporisation pour finalement s'évanouir au bout de quelques instants. Un autre atout de l'alcool éthylique, est qu'il permet une excellente conservation du parfum comestible dans le temps.

L'alcool éthylique est utilisé sous forme non dénaturée ne comprenant pas d'additif ni de dénaturant, suivant un ratio eau/alcool éthylique compris entre 65/35 et 35/65, par exemple 40/60, 45/55, 50/50, 55/45 ou 60/40.

La matière végétale est préférentiellement mise en solution dans un mélange eau / alcool éthylique non dénaturé suivant un ratio matière végétale / liquide compris entre 1 /10 et 1 /2, préférentiellement 1 /8 et 1 /4.

Selon un mode de réalisation préféré, la matière végétale est mise en solution dans un mélange eau / alcool éthylique non dénaturé suivant un ratio matière végétale / liquide compris entre 1 /10 et 1 /2, préférentiellement 1 /8 et 1 /4 à température ambiante, préférentiellement comprise entre 20°C et 27°C.

Une extraction assistée par ultrasons sous agitation du mélange matière végétale / liquide est ensuite réalisée pendant moins de 30 minutes, préférentiellement pendant 5 min à 20 min, plus préférentiellement pendant 8 min à 15 min, par exemple 8 min, 10 min, 12 min ou 15 min.

Après avoir mélangé le liquide avec la matière végétale séchée ou fraîche, préférentiellement broyée, ledit mélange est versé dans une cuve en inox et soumise à l'extraction assistée par ultrasons.

Cette étape doit être réalisée avec précaution car la surface de contact avec les particules végétales doit être maîtrisée et soumise avantageusement à un mouvement permanent et délicat, généré par une hélice, permettant aux micro-bulles d'oxygène présentes dans le liquide de choquer les molécules des plantes pour libérer les plus fines saveurs des plantes.

L'extraction assistée par ultrasons est préférentiellement réalisée à une fréquence comprise entre 20 kHz et 100 kHz, par exemple 20 kHz, 25 kHz, 30, kHz, 35 kHz, 40 Hz, 45 kHz ou 50 kHz, à une puissance de 100 à 5000 watts, par exemple 100 w, 200 w, 300 w, 400 w, ou 500 w, et à température ambiante.

Une fois l'extraction assistée par ultrasons réalisée, le mélange matière végétale / liquide extrait peut être avantageusement pressé pour obtenir un premier extrait liquide.

Cette étape de presse est réalisée avantageusement de manière énergique et rapide par mouvements saccadés, afin d'extraire et conserver dans le liquide une large part des arômes végétaux.

Aucune étape de filtration n'est préférentiellement réalisée, la matière végétale solide restant avec le liquide pour l'étape de distillation.

Le premier extrait liquide ainsi obtenu est ensuite distillé avec un évaporateur rotatif à température ambiante, préférentiellement à une température inférieure à 30°C, par exemple entre 20°C et 27°C. La distillation est par exemple réalisée à une pression comprise entre 40 mbars et 160 mbars, pendant une durée rapide par exemple de 15 minutes à 30 minutes, voire une heure, préférentiellement de moins de 30 minutes, plus préférentiellement d'environ 15 minutes.

Le Demandeura pu mettre en évidence que l'association des étapes d'extraction assistée par ultrasons et de distillation additionnelle du premier extrait liquide ainsi obtenu par extraction aux ultrasons permet de manière synergique une amélioration significative de l'extraction des composés odorants volatils dans les extraits obtenus avec le procédé selon l'invention augmentant sensiblement l'intensité de la perception olfacto-gustative, tel qu'illustré dans les exemples 10 et 1 1 .

De plus, il est important de noter que le produit obtenu suite à l'extraction aux ultrasons n'est pas stable dans le temps et s'oxyde. Le Demandeura ainsi découvert que la réalisation d'une étape de distillation additionnelle suivant l'étape d'extraction aux ultrasons permet l'obtention d'un produit stable dans le temps qui ne s'oxyde pas.

Après distillation, un parfum comestible liquide, stable est ainsi récupéré.

Le parfum comestible liquide ainsi obtenu est avantageusement sous forme d'un distillât transparent exempt de saveur amère.

De manière optionnelle, une ou plusieurs gouttes d'au moins un arôme naturel choisi parmi le cis-3-hexanol, le linalol, un extrait de Buchu, de Cèdre, de Patchouli, et/ou de Vétiver, pris seul ou en combinaison, est/sont préférentiellement ajoutée(s) audit parfum comestible liquide récupéré, pour corriger si nécessaire, grâce à leurs molécules, les éventuelles imperfections du parfum avant de pulvériser ledit parfum comestible liquide obtenu selon l' invention sur une boisson ou un plat.

Un autre objet de l'invention concerne un parfum comestible liquide destiné à être pulvérisé sur un produit consommable, tel qu'une boisson ou un plat, préférentiellement une boisson, encore plus préférentiellement un cocktail, susceptible d'être obtenu par le procédé selon l'invention.

Selon un autre objet de l'invention, le parfum comestible liquide obtenu selon l'invention sous une forme pulvérisée sur un produit consommable, tel qu'une boisson ou un plat, préférentiellement une boisson, encore plus préférentiellement un cocktail, pour potentialiser ses propriétés gustatives.

Avantageusement, de manière inattendue, le parfum comestible liquide obtenu selon l'invention ne modifie pas le goût de la boisson ou plat sur lequel il est pulvérisé tout en augmentant sensiblement l'intensité de la perception olfacto-gustative.

Selon un mode de réalisation préféré, le parfum comestible liquide obtenu selon l'invention est spécifiquement adapté à une boisson ou un plat donné, préférentiellement une boisson donnée, plus préférentiellement un cocktail donné.

Avantageusement, le parfum comestible liquide obtenu selon l'invention est en outre pulvérisé à proximité immédiate de ladite boisson ou plat, par exemple sur le verre ou l'assiette ou encore sur la main de l'utilisateur, lesdits verre, assiette ou main étant situés par exemple à une distance comprise entre 1 et 25 cm de la boisson ou plat lors de la pulvérisation.

Le parfum comestible liquide obtenu selon l'invention est préférentiellement pulvérisé entre 1 et 5 fois sur le produit consommable, par exemple 1 , 2, 3, 4 ou 5 fois, préférentiellement 2 ou 3 fois.

Le parfum comestible liquide obtenu selon l'invention est préférentiellement pulvérisé sur le produit consommable, en une ou plusieurs pulvérisations, en une quantité comprise entre 50 L et 150 L par pulvérisation, par exemple 70 pL, 75 pL, 80 pL, 85 pL, ou 90 pL, en une quantité totale comprise entre 50 pL et 750 pL.

EXEMPLES

Exemple 1 : Parfum comestible à base de Mandarine, Bergamote, Citron, Orange, Combava et de Pamplemousse

230 g d'écorces de Mandarine, Bergamote, Citron, Orange, Combava et de Pamplemousse, prise dans des proportions identiques ou différentes, fraîchement épluchées, sont mis en solution dans 1 litre de solution d'alcool éthylique non dénaturé (suivant un ratio eau/alcool 40/60) à température ambiante et mixés au blender.

Le mélange est ensuite extrait pendant 12 à 15 minutes dans la machine à ultrason.

Le mélange ainsi extrait est alors avantageusement pressé pour obtenir un premier extrait liquide qui est ensuite distillé à température ambiante dans l'évaporateur rotatif, à une pression comprise entre 40 mbars et 160 mbars pendant 15 à 30 minutes.

On obtient un parfum comestible liquide sous forme d'un distillât transparent.

Exemple 2 : Parfum comestible à base de Lavande

130 g de sommités fleuries de lavande fraîches, c'est-à-dire qui comprend au moins 70% d'eau en poids de son poids total, par exemple une teneur en eau de 80-90%, classiquement environ 85% d'eau, avant ou après perte à la dessication liée à la cueillette notamment, sont mis en solution dans 1 litre de solution d'alcool éthylique non dénaturé (suivant un ratio eau/alcool 50/50) à température ambiante et mixés au blender.

Le mélange est ensuite extrait pendant 12 à 15 minutes dans la machine à ultrason.

Le mélange ainsi extrait est alors avantageusement pressé pour obtenir un premier extrait liquide qui est ensuite distillé à température ambiante dans l'évaporateur rotatif à une pression comprise entre 40 mbars et 160 mbars pendant 15 à 30 minutes.

On obtient un parfum comestible liquide sous forme d'un distillât transparent.

Exemple 3 : Parfum comestible à base de Pelargonium Rosat

150 g de fleurs séchées de Pelargonium Rosat sont mis en solution dans 1 litre de solution d'alcool éthylique non dénaturé (suivant un ratio eau/alcool 50/50) à température ambiante et mixés au blender.

Le mélange est ensuite extrait pendant 12 à 15 minutes dans la machine à ultrason. Le mélange ainsi extrait est alors avantageusement pressé pour obtenir un premier extrait liquide qui est ensuite distillé à température ambiante dans l'évaporateur rotatif à une pression comprise entre 40 mbars et 160 mbars pendant 15 à 30 minutes.

On obtient un parfum comestible liquide sous forme d'un distillât transparent.

Exemple 4 : Parfum comestible à base de Mimosa

150 g de fleurs séchées de mimosa sont mis en solution dans 1 litre de solution d'alcool éthylique non dénaturé (suivant un ratio eau/alcool 55/45) à température ambiante et mixés au blender.

Le mélange est ensuite extrait pendant 8 à 10 minutes dans la machine à ultrason.

Le mélange ainsi extrait est alors avantageusement pressé pour obtenir un premier extrait liquide qui est ensuite distillé à température ambiante dans l'évaporateur rotatif à une pression comprise entre 40 mbars et 160 mbars pendant 15 à 30 minutes.

On obtient un parfum comestible liquide sous forme d'un distillât transparent.

Exemple 5 : Parfum comestible à base de Tubérose

130 g de fleurs de tubérose fraîches sont mis en solution dans 1 litre de solution d'alcool éthylique non dénaturé (suivant un ratio eau/alcool 60/40) à température ambiante et mixés au blender.

Le mélange est ensuite extrait pendant 8 à 10 minutes dans la machine à ultrason.

Le mélange ainsi extrait est alors avantageusement pressé pour obtenir un premier extrait liquide qui est ensuite distillé à température ambiante dans l'évaporateur rotatif à une pression comprise entre 40 mbars et 160 mbars pendant 15 à 30 minutes.

On obtient un parfum comestible liquide sous forme d'un distillât transparent.

Exemple 6 : Parfum comestible à base de Jasmin

130 g de fleurs de jasmin fraîches sont mis en solution dans 1 litre de solution d'alcool éthylique non dénaturé (suivant un ratio eau/alcool 60/40) à température ambiantes et mixés au blender.

Le mélange est ensuite extrait pendant 8 à 10 minutes dans la machine à ultrason.

Le mélange ainsi extrait est alors avantageusement pressé pour obtenir un premier extrait liquide qui est ensuite distillé à température ambiante dans l'évaporateur rotatif à une pression comprise entre 40 mbars et 160 mbars pendant 15 à 30 minutes.

On obtient un parfum comestible liquide sous forme d'un distillât transparent.

Exemple 7 : Parfum comestible à base de Basilic (Thaï, Pourpre, Anis)

230 g de sommités fleuries de basilic frais, par exemple de basilic Thaï, Pourpre, Anis, pris dans des proportions identiques ou différentes, sont mis en solution dans 1 litre de solution d'alcool éthylique non dénaturé (suivant un ratio eau/alcool 40/60) à température ambiante et mixés au blender.

Le mélange est ensuite extrait pendant 12 à 15 minutes dans la machine à ultrason. Le mélange ainsi extrait est alors avantageusement pressé pour obtenir un premier extrait liquide qui est ensuite distillé à température ambiante dans l'évaporateur rotatif à une pression comprise entre 40 mbars et 160 mbars pendant 15 à 30 minutes.

On obtient un parfum comestible liquide sous forme d'un distillât transparent.

Exemple 8 : Parfum comestible à base de verveine

230 g de sommités fleuries de verveine citronnelle fraîches sont mis en solution dans 1 litre de solution d'alcool éthylique non dénaturé (suivant un ratio eau/alcool 40/60) à température ambiante et mixés au blender.

Le mélange est ensuite extrait pendant 12 à 15 minutes dans la machine à ultrason.

Le mélange ainsi extrait est alors avantageusement pressé pour obtenir un premier extrait liquide qui est ensuite distillé à température ambiante dans l'évaporateur rotatif à une pression comprise entre 40 mbars et 160 mbars pendant 15 à 30 minutes.

On obtient un parfum comestible liquide sous forme d'un distillât transparent.

Considérant les différents exemples de parfums comestibles obtenus selon l'invention ci- dessus, de manière optionnelle, une ou plusieurs gouttes d'au moins un arôme naturel choisi parmi le cis-3-hexanol, le linalol, un extrait de Buchu, de Cèdre, de Patchouli, et/ou de Vétiver, pris seul ou en combinaison, peu(ven)t être ajoutée(s) audit parfum comestible, pour corriger si nécessaire, grâce à leurs molécules, les éventuelles imperfections du parfum avant de pulvériser ledit parfum comestible liquide obtenu selon l'invention sur une boisson ou un plat.

Exemple 9 : Profils sensoriels de cocktails testés auprès de juges avec et sans pulvérisation d'un parfum obtenu selon l'invention spécifiauement adapté audit cocktail

Méthodologie :

Un profil sensoriel vise à décrire et à évaluer en qualité et en intensité un ensemble de caractéristiques sensorielles perçues sur un ou plusieurs produits.

Le test de Student est un test statistique utilisé pour mesurer les différences significatives entre les descriptifs de deux groupes.

Les caractéristiques sensorielles suivantes pour chaque cocktail ainsi testé ont été respectivement analysées :

Cocktail “La Grande Dame": gin, champagne, floral, verveine et orange amère;

Cocktail "Lavandou": gin, lavande, agrumes, calvados et fraicheur;

Cocktail "La vie est belle": agrumes, fraicheur, pelargonium rosat, mezcal et bergamote/floral.

L'analyse sensorielle a été réalisée par 6 juges pour chaque cocktail.

Pour chaque cocktail, les juges ont testé (dégusté) avec et sans pulvérisation du parfum obtenu selon l'invention.

Les cocktails sont préparés et éventuellement pulvérisés (au niveau du cocktail) avec un parfum obtenu selon l'invention juste avant la dégustation réalisée à l'aveugle.

Les parfums obtenus selon l'invention utilisés dans le cadre de ce test et pulvérisés sur les cocktails dégustés à l'aveugle par les juges sont respectivement les suivants: pour le cocktail « La Grande Dame », 4 pulvérisations d'un parfum à base d'orange amère et de verveine obtenu dans des conditions similaires à celles de l'exemple 8 ; pour le cocktail « Lavandou », 4 pulvérisations d'un parfum à base de lavande et de mandarine obtenu dans des conditions similaires à celles de l'exemple 2 ; et pour le cocktail « La vie est belle », 4 pulvérisations d'un parfum à base de pélargonium rosat et bergamote obtenu dans des conditions similaires à celles de l'exemple 3.

Les cocktails ont été présentés (après éventuelle pulvérisation du parfum obtenu selon l'invention) à chacun des 6 juges dans des cabines individuelles avec saisie de données.

Le logiciel utilisé est le Fizz (logiciel d'analyse sensorielle).

Résultats pour le cocktail « la vie est belle », tels qu'illustrés par les deux profils sensoriels comparatifs dans la figure 1 :

Tel qu'illustré par le profil sensoriel correspondant, les notes caractéristiques du cocktail "la vie est belle " pris seul sont essentiellement le mezcal (7), les agrumes (5.5) et enfin la fraîcheur (4). Les notes pélargonium rosat et bergamote/florale ne sont que peu perçues (inférieures à 4, de l'ordre de 3).

Or, en comparant les deux cocktails, il apparaît d'après l'analyse statistique avec le test de Student qu'une différence (augmentation) significative est observée pour les notes pélargonium rosat (5.8) et bergamote/florale (6.6) après pulvérisation du parfum obtenu selon l'invention, alors que les autres notes mezcal (7), agrumes (5.5) et fraîcheur (4) restent constantes.

En conclusion, le parfum obtenu selon l'invention met en valeur les notes de pélargonium rosat et de bergamote/floral de sorte à, de manière inattendue, potentialiser les propriétés gustatives du cocktail sans altérer son goût.

Résultats pour le cocktail « Lavandou », tels qu'illustrés par les deux profils sensoriels comparatifs dans la figure 2 :

Tel qu'illustré par le profil sensoriel correspondant, les notes caractéristiques du cocktail "Lavandou" pris seul sont essentiellement le Calvados (7), les agrumes (5.8) et la fraîcheur (5.4) puis les notes de gin (5) et de lavande (4.2).

Or, en comparant les deux cocktails, il apparaît d'après l'analyse statistique avec le test de Student qu'une différence (augmentation) significative est observée pour les notes lavande (7.6) et agrumes (7.2) après pulvérisation du parfum obtenu selon l'invention, alors que les autres notes Calvados (7), fraîcheur (5.4) et gin (5) restent constantes.

En conclusion, le parfum obtenu selon l'invention met en valeur les notes de lavande et d'agrumes de sorte à, de manière inattendue, potentialiser les propriétés gustatives du cocktail sans altérer son goût.

Résultats pour le cocktail « La grande Dame », tels qu'illustrés par les deux profils sensoriels comparatifs dans la figure 3 :

Tel qu'illustré par le profil sensoriel correspondant, les notes caractéristiques du cocktail "La Grande Dame" pris seul sont essentiellement le Champagne (7.2) et le gin (6.8). Les notes florale (3.8), verveine (3.8) et orange amère (3.2) ne sont que peu perçues (inférieures à 4). Or, en comparant les deux cocktails, il apparaît d'après l'analyse statistique avec le test de Student qu'une différence (augmentation) significative est observée pour les notes orange amère (7.8) et verveine (6) après pulvérisation du parfum obtenu selon l'invention, alors que les autres notes Champagne (7), gin (6.4) et florale (3.4) restent constantes. En conclusion, le parfum obtenu selon l'invention met en valeur les notes d'orange amère et de verveine de sorte à, de manière inattendue, potentialiser les propriétés gustatives du cocktail sans altérer son goût.

Exemple 10 : Obtention d'un parfum comestible à l'orange amère

Tableau 1 : Tableau comparatif de l'obtention d'un parfum comestible à l'orange amère avec et sans association des étapes d'extraction assistée avec ultrasons et distillation par évaporateur rotatif

Lorsque seule l'étape de distillation est réalisée, d'après les résultats du Tableau 1 , il apparaît que le rendement d'extraction des composés odorants volatils est de 0.017% dans l'extrait contre 0.40% quand on réalise les deux étapes du procédé selon l'invention, à savoir extraction par ultrasons et distillation. Exemple 1 1 : Obtention d'un parfum comestible au Pelargonium rosat

Tableau 2 : Tableau comparatif de l'obtention d'un parfum comestible au Pelargonium Rosat avec et sans association des étapes d'extraction assistée avec ultrasons et distillation par évaporateur rotatif D'après les résultats du Tableau 2, il apparaît que le rendement d'extraction des composés odorants volatils est de 0.006% dans l'extrait (distillation seule) et de 0.012% (extraction aux ultrasons seule) contre 0.03% quand on réalise les deux étapes (extraction + distillation) du procédé selon l'invention. Nous pouvons donc dire que l'association des deux étapes aboutit à une synergie puisque le rendement obtenu par l'association des deux étapes (0.03%) est supérieur à la somme des rendements obtenus lors de la réalisation de chacune des étapes séparément (0.006 % + 0.012% = 0.018%).

CONCLUSION

Considérant les résultats ci-avant et tel qu'illustrés par les profils sensoriels comparatifs des Figures 1 à 3, de manière particulièrement avantageuse, l'extraction des composés odorants volatils dans les extraits obtenus avec le procédé selon l'invention est sensiblement augmentée (facteur d'au moins 2.5) améliorant significativement l'intensité de la perception olfacto-gustative sans altérer le goût du produit sur lequel le parfum est destiné à être pulvérisé.