Titre : DISPOSITIF D’OUVERTURE D’URGENCE D’UNE PORTE D’AERONEF A

FIL DE RETENUE

DOMAINE TECHNIQUE

L’invention concerne le domaine de l’aéronautique et concerne plus particulièrement un dispositif d’ouverture d’urgence d’une porte d’aéronef.

Les portes d'aéronefs peuvent être ouvertes pour permettre l’accès à la cabine ou aux soutes, ou pour permettre l’évacuation en cas d’urgence. En cas d’évacuation d'urgence des passagers, les portes d’aéronefs, qu’elles soient des portes de passager ou des portes d’évacuation d’urgence, comportent usuellement un dispositif d'ouverture d'urgence qui, s’il est activé, provoque une ouverture rapide et sans effort des portes, sans nécessiter d'intervention humaine autre que son déclenchement. Il est impératif que le déclenchement du dispositif d’ouverture d’urgence ne demande que peu d’efforts.

ART ANTÉRIEUR

A l'heure actuelle, tel que notamment décrit dans les demandes de brevet FR2830564 et EP071073, les moyens d'actionnement consistent classiquement en un actionneur de type pneumatique alimenté au moyen d'une réserve annexe de fluide moteur. De tels moyens d'actionnement présentent toutefois plusieurs inconvénients. En effet, et en premier lieu, ils s'avèrent d'un poids et d'un encombrement relativement importants, en raison notamment de la présence de la réserve annexe de fluide moteur. De plus, ils imposent d'effectuer un contrôle périodique de la pression du fluide moteur, et de remplacer périodiquement la réserve annexe même en l'absence d'utilisation de cette dernière. Enfin, après activation du dispositif d'ouverture d'urgence ces moyens d'actionnement imposent, en vue d'être à nouveau opérationnels, un remplacement de la réserve annexe de fluide moteur.

Une autre solution actuelle décrite notamment dans la demande de brevet FR2864021 permet de diminuer l'encombrement et le poids des moyens d'actionnement. En effet, selon cette solution, les moyens d'actionnement consistent en un vérin pyrotechnique, c'est-à-dire un vérin autonome n'exigeant pas de source d'alimentation en fluide moteur. Par contre, de tels vérins pyrotechniques nécessitent d'être périodiquement inspectés et remplacés même en l'absence d'utilisation. Ces vérins pyrotechniques doivent, en outre, être également remplacés après activation du dispositif d'ouverture d'urgence.

La demande de brevet FR2975967 décrit un dispositif d’ouverture d’urgence d’aéronef qui pallie les inconvénients décrits ci-dessus. Ce dispositif d’ouverture d’urgence consiste en des moyens d’actionnement de conception mécanique permettant de se passer d’éléments pneumatiques ou pyrotechniques. Le poids et l’encombrement du dispositif d’ouverture d’urgence sont ainsi réduits, la fiabilité est augmentée, et ce dispositif requiert peu ou pas de maintenance. Cependant, le dispositif d’ouverture d’urgence décrit nécessite des moyens d’activation comportant un électroaimant. Ce dispositif d’ouverture d’urgence n’est donc pas entièrement mécanique puisqu’il a recours à un élément électromécanique qui nécessite une source d’énergie électrique externe, ainsi qu’un dispositif de commande adapté à relier l’électroaimant à cette source d’énergie électrique externe. Ce dispositif d’ouverture de porte nécessite donc, en plus de cette source d’énergie électrique externe, des câblages d’alimentation et de commande qui peuvent être une source supplémentaire de complexité et de dysfonctionnement. La raison pour laquelle un électroaimant est nécessaire dans ce dispositif d’ouverture d’urgence est que l’organe de retenue exerce une force importante sur un organe de manœuvre, de sorte que le passage en position ouverte de l’organe de retenue en vue de libérer l’organe de manœuvre pour l’ouverture d’urgence nécessite de vaincre cette force. Le dispositif d’ouverture d’urgence comporte un tronçon de réarmement et des mâchoires qui permettent d’obtenir un effort de retenue très important permettant d’utiliser des moyens élastiques présentant un tarage conséquent. Dans cette configuration, la réalisation d’un organe de retenue purement mécanique, et activable par un individu, nécessiterait un bras de levier trop important et incompatible avec les objectifs de compacité du dispositif d’ouverture d’urgence.

EXPOSÉ DE L’INVENTION

Le but de l’invention est d’améliorer les dispositifs d’ouverture d’urgence de l’art antérieur en fournissant un tel dispositif dont le fonctionnement et la commande sont entièrement mécaniques et dont le déclenchement ne nécessite que peu d’effort de la part de l’utilisateur.

A cet effet, l’invention vise un dispositif d’ouverture d’urgence comprenant :

- un organe d’actionnement tubulaire doté d'une première extrémité de liaison et d'une deuxième extrémité de liaison, cet organe d’actionnement tubulaire étant commutable entre une position rétractée de repos et une position déployée d'ouverture ;

- des moyens élastiques de compression adaptés à solliciter l’organe d’actionnement tubulaire de sa position rétractée vers sa position déployée ;

- un organe de retenue de l’organe d’actionnement tubulaire dans sa position rétractée avec les moyens élastiques de compression maintenus comprimés ;

- des moyens de déclenchement adaptés à libérer l’organe de retenue et provoquer le passage de l’organe d’actionnement tubulaire à sa position déployée sous l'effet de l'expansion des moyens élastiques de compression.

Dans ce dispositif d’ouverture d’urgence :

- l’organe de retenue comporte un fil de retenue qui, lorsque l’organe d’actionnement tubulaire est en position rétractée, est maintenu tendu entre une première fixation à la première extrémité de liaison et une deuxième fixation à la deuxième extrémité de liaison de l’organe d’actionnement tubulaire ;

- les moyens de déclenchement comportent un organe de sectionnement transversal du fil de retenue.

Un tel dispositif d’ouverture d’urgence présente tous les avantages d’un dispositif mécanique tel que décrit dans le document FR2975967. Ces moyens d’actionnement présentent un poids et un encombrement réduit. La conception mécanique des moyens d’actionnement ne requiert pas de maintenance particulière en l’absence d’utilisation du dispositif d’ouverture. Aucun fluide moteur n’est nécessaire pour activer les moyens d’actionnement.

Le dispositif selon l’invention est, de plus, entièrement mécanique et ne requiert aucun branchement à une source d’énergie externe ni à une commande déportée. Un tel dispositif forme un produit fini de type vérin mécanique entièrement autonome, ce qui est un gage de fiabilité et de sûreté de fonctionnement appréciables dans le domaine de l’aéronautique et plus particulièrement des dispositifs d’ouverture de secours et/ou d’urgence.

Bien que le dispositif selon l’invention soit entièrement mécanique et autonome, il peut comporter des moyens élastiques à tarage important, c’est-à-dire destinés à exercer une force d’ouverture importante sur le mécanisme d’ouverture de la porte, ce qui est nécessaire dans cette application d’ouverture d’urgence de porte. Malgré le tarage important des éléments élastiques, l’activation des moyens d’actionnement se fait sans efforts. Le fil de retenue permet un important découplage entre la force permettant de maintenir le tarage des moyens élastiques, et la force nécessaire au déclenchement du dispositif. Même avec des moyens élastique de fort tarage impliquant une forte tension du fil, son sectionnement transversal nécessitera une force minime. Le ratio effort de retenue/effort de déclenchement est très favorable et l’invention permet une augmentation du tarage des moyens élastiques tout en diminuant l’effort de déclenchement.

Dans le dispositif d’ouverture d’urgence selon l’invention, la retenue de l’organe d’actionnement ne repose sur aucun mécanisme mobile dont les pièces nécessiteraient des moyens complexes pour rester mobile sous charge (roulements, bagues, etc.) et seraient soumise à de l’usure par friction, matage, et autres inconvénients relatifs au pièces mécaniques mobiles maintenues sous fortes charges.

L’invention permet une simplification drastique des dispositifs d’ouverture d’urgence de l’art antérieur en supprimant de nombreuses pièces mécaniques ce qui rend le dispositif plus léger, plus compact et plus fiable, en plus d’abaisser son coût.

Le dispositif d’ouverture d’urgence selon l’invention peut comporter les caractéristiques additionnelles suivantes, seules ou en combinaison :

- la première extrémité de liaison comporte une première paroi de fond sur laquelle est disposée la première fixation, et la deuxième extrémité de liaison comporte une deuxième paroi de fond sur laquelle est disposée la deuxième fixation ;

- la première fixation comporte un premier orifice de retenue, pratiqué dans la première paroi de fond, dans lequel est engagé une première extrémité du fil de retenue, et la deuxième fixation comporte un deuxième orifice de retenue, pratiqué dans la deuxième paroi de fond, dans lequel est engagé une deuxième extrémité du fil de retenue ; - la première fixation comprend, à la première extrémité du fil de retenue, une première pièce de blocage du fil de retenue par rapport au premier orifice de retenue, et la deuxième fixation comprend, à la deuxième extrémité du fil de retenue, une deuxième pièce de blocage du fil de retenue par rapport au deuxième orifice de retenue ;

- la première pièce de blocage comporte un premier insert fixé sur le fil de retenue, et la deuxième pièce de blocage comporte un deuxième insert fixé sur le fil de retenue ;

- dans le dispositif : le premier insert présente une dimension radiale supérieure à la dimension radiale du deuxième insert ; le premier orifice de retenue présente un diamètre supérieur à la dimension radiale du deuxième insert et inférieur à la dimension radiale du premier insert ; le deuxième orifice de retenue présente un diamètre supérieur à la dimension radiale du deuxième insert ; la deuxième pièce de blocage comporte une fixation de blocage du deuxième insert pour le blocage du deuxième insert par rapport au deuxième orifice de retenue ;

- la fixation de blocage est un flasque mobile en rotation et comportant une gorge de blocage du deuxième insert ;

- le fil de retenue peut être constitué par exemple d’un faisceau de fibres de carbone ou d’aramide ;

- l’organe de sectionnement transversal comprend un couteau de déclenchement s’étendant dans un plan de coupe sensiblement perpendiculaire au fil de retenue, le couteau de déclenchement étant monté pivotant sur l’organe d’actionnement, autour d’un pivot perpendiculaire au plan de coupe ;

- l’organe de sectionnement transversal comporte un levier de commande saillant de l’organe d’actionnement et adapté à entraîner l’organe de sectionnement transversal contre le fil de retenue par pivotement autour du pivot ;

- le couteau de déclenchement présente une arête tranchante orientée pour venir au contact du fil de retenue avec une composante normale et une composante tangentielle ;

- l’organe d’actionnement comprend des cylindres coaxiaux emboîtés suivant une liaison glissière, les moyens élastiques de compression s’étendant entre deux collerettes solidaires chacune d’un cylindre ;

- le fil de retenue présente un diamètre constant. Un autre objet de l’invention vise une porte d’aéronef comportant un dispositif d’ouverture d’urgence tel que décrit ci-dessus et dont la première extrémité de liaison est en liaison pivot avec un élément mobile de la porte, et dont la deuxième extrémité de liaison est en liaison pivot avec un autre élément mobile de la porte, une action d’écartement entre lesdits éléments mobiles provoquant une ouverture de la porte.

Un autre objet de l’invention vise un procédé de réarmement d’un dispositif d’ouverture d’urgence tel que décrit ci-dessus, et comportant les étapes suivantes :

- insérer le fil de retenue, muni d’une longueur supplémentaire saillante de sa deuxième extrémité, dans l’organe d’actionnement en insérant le deuxième insert à travers le premier orifice de retenue puis à travers le deuxième orifice de retenue, jusqu’au blocage de la première extrémité du fil de retenue par rapport au premier orifice de retenue grâce au premier insert ;

- mettre en place la fixation de blocage du deuxième insert pour bloquer la deuxième extrémité du fil de retenue par rapport au deuxième orifice de retenue ;

- supprimer la longueur supplémentaire du fil de retenue.

PRÉSENTATION DES FIGURES

D’autres caractéristiques et avantages de l’invention ressortiront de la description non limitative qui suit, en référence aux dessins annexés dans lesquels :

[Fig.1] La figure 1 représente un dispositif d’ouverture d’urgence selon l’invention, vu en coupe ;

[Fig.2] La figure 2 est une vue de face des moyens de déclenchement du dispositif de la figure 1 ;

[Fig.3] La figure 3 est une variante des moyens de déclenchement de la figure 2 ;

[fig.4] La figure 4 est une vue partielle illustrant une variante du dispositif de la figure 1.

DESCRIPTION DÉTAILLÉE

La figure 1 représente un dispositif d’ouverture d’urgence 1 d’une porte d’aéronef, selon l’invention. Le dispositif 1 comporte un organe d’actionnement tubulaire 2 doté d’une première extrémité de liaison 3 et d’une deuxième extrémité de liaison 4. Ces extrémités de liaison comportent des pièces d’interface 5 permettant de les relier aux éléments de la porte d’aéronef que le dispositif 1 est destiné à ouvrir en cas d’urgence. Dans le présent exemple, les pièces d’interface 5 sont des pivots qui permettent aux extrémités de liaison 3, 4 d’appliquer un effort aux pièces sur lesquelles ils agissent tout en permettant une rotation utile lors des mouvements d’ouverture.

La liaison avec la porte d’aéronef peut se faire de différentes manières ayant en commun la capacité à ouvrir la porte de manière rapide, dans une situation d’urgence, par déploiement de l’organe d’actionnement 2. La porte d’aéronef au sens large inclut l’ouvrant de la porte, le mécanisme d’ouverture de porte, ou encore la structure encadrant la porte et reliée au fuselage et formant le dormant de la porte. Ainsi, la première extrémité de liaison 3 de l’organe d’actionnement 2 est reliée à un élément de la porte (ouvrant, mécanisme d’ouverture, ou structure encadrante) et la deuxième extrémité de liaison 4 est reliée à un autre élément de la porte (ouvrant, mécanisme d’ouverture, ou structure encadrante) tels que l’expansion de l’organe d’actionnement 2 provoque l’actionnement du mécanisme d’ouverture de la porte, et l’ouverture effective de la porte. Par exemple, la première extrémité de liaison de l’organe d’actionnement peut être fixée sur le mécanisme d’ouverture de la porte, et la deuxième extrémité de liaison peut être fixée sur l’ouvrant de la porte. Selon un autre exemple, la première extrémité de liaison de l’organe d’actionnement peut être fixée sur l’ouvrant de la porte, et la deuxième extrémité de liaison peut être fixée sur la structure encadrante de la porte.

L’organe d’actionnement 2 comprend de préférence plusieurs cylindres coaxiaux emboîtés suivant une liaison glissière. Dans le présent exemple, l’organe d’actionnement 2 est constitué d’un tube interne 6 et d’un tube externe 7. Le tube interne 6 est emboîté de manière coulissante sur le tube externe 7 de sorte que l’organe d’actionnement 2 est mobile entre une position rétractée de repos (position représentée à la figure 1) et une position déployée d’ouverture dans laquelle les tubes interne 6 et externe 7 ont coulissé en éloignement l’un de l’autre au maximum. L’organe d’actionnement 2 comporte des bagues de glissement 8 permettant le coulissement mutuel et coaxial du tube interne 6 et du tube externe 7. Des moyens élastiques de compression sont ici constitués par un ressort hélicoïdal 11 coaxial à l’organe d’actionnement 2 et monté entre une collerette 9 solidaire du tube externe 7, et une collerette 10 solidaire du tube interne 6. Dans la position rétractée illustrée à la figure 1 , le ressort 11 est comprimé au maximum.

Un organe de retenue est de plus prévu pour maintenir l’organe d’actionnement 2 dans sa position rétractée, position dans laquelle le ressort 11 est maintenu comprimé. Ces moyens de retenue comprennent un fil de retenue 12 qui, lorsque l’organe d’actionnement 2 est dans sa position rétractée, est tendu entre la première extrémité de liaison 3 et la deuxième extrémité de liaison 4.

Le tube interne 6 comporte, au niveau de la première extrémité de liaison 3, une paroi de fond 13 percée d’un premier orifice de retenue 14. Le tube externe 7 comprend, au niveau de la deuxième extrémité de liaison 4, une paroi de fond 15 percée d’un deuxième orifice de retenue 16.

Le fil de retenue 12 est tendu entre une première fixation constituée ici du premier orifice de retenue 14 et d’une première pièce de blocage 17, et une deuxième fixation constituée ici du deuxième orifice de retenue 16 et d’une deuxième pièce de blocage 18.

La première pièce de blocage 17 peut être constituée par tout moyen permettant le blocage du fil de retenue 12 à l’entrée du premier orifice de retenue 14. Dans le présent exemple, la première pièce de blocage 17 est constituée d’un premier insert 19 fixé sur le fil de retenue 12. Cet premier insert 19 peut par exemple être un insert métallique serti ou un insert en matériau composite rapporté sur le fil de retenue 12 par collage, ou par d’autres procédés propres aux matériaux composites. En variante, le fil de retenue 12 peut être épaissi dans la zone de la première pièce de blocage 17 notamment s’il est constitué de plusieurs brins. Selon une autre variante, un nœud peut constituer la première pièce de blocage 17.

Le fil de retenue 12 est constitué de tout élément filaire, ou groupe d’éléments filaires, adapté à travailler en traction pour assurer la retenue de l’organe d’actionnement 2 en position rétractée. Le fil de retenue 12 peut être constitué par un ou plusieurs brins, tressés ou non tressés, de fil métallique, textile, ou encore de matériau composite, ou de fibre non textile. De préférence, le fil de retenue 12 est conçu, dans sa structure comme dans le choix de son matériau, pour présenter une forte résistance à la traction tout en présentant une faible résistance à une opération de tranchage transversal. De préférence, le fil de retenue présente une forte tenue en traction tout en étant sensible à un effort de tranchage transversal, ce qui est le cas par exemple d’un certain nombre de cordages. Dans un mode de réalisation particulièrement avantageux, le fil de retenue 12 est constitué d’un faisceau de fibres de carbone ou d’aramide qui ont l’avantage de présenter des valeurs très élevées de rupture en traction tout en présentant une faible résistance au tranchage transversal. Le ressort 11 peut être prévu avec un très fort tarage, capable de mettre en mouvement rapidement, lors d’une opération d’ouverture d’urgence, une porte d’aéronef massive (tel que la porte d’un avion long courrier, qui sont de plus en plus complexes et de plus en plus lourdes, en plus de leur taille conséquente), tout en maintenant voire en réduisant l’effort nécessaire au déclenchement du dispositif d’ouverture d’urgence.

La deuxième pièce de blocage 18 est quant à elle constituée d’un deuxième insert 20 qui peut être du même type que le premier insert 19. Le contour du deuxième insert 20 est cependant fileté, un écrou 21 étant vissé sur cet insert 20 de manière à bloquer cette portion du fil de retenue 12 à l’entrée du deuxième orifice de retenue 16. L’écrou 21 constitue une fixation de blocage sur le deuxième insert 20 qui peut être également réalisée par toute pièce montable de manière amovible sur le deuxième insert 20.

Le premier insert 19 présente une dimension radiale supérieure à la dimension radiale du deuxième insert 20. Dans le présent exemple, les inserts 19, 20 sont cylindriques et cette dimension radiale correspond donc à leur diamètre. Le premier orifice de retenue 14 présente de plus un diamètre supérieur à la dimension radiale du deuxième insert 20 et inférieur à la dimension radiale du premier insert 19. Le deuxième orifice de retenue 16 présente un diamètre supérieur à la dimension radiale du deuxième insert 20.

Le dispositif d’ouverture d’urgence 1 comporte également des moyens de déclenchement adaptés à libérer l’organe de retenue et provoquer le passage de l’organe d’actionnement 2 de sa position rétractée à sa position déployée sous l’effet de l’expansion du ressort 11. Ces moyens de déclenchement comportent ici un couteau de déclenchement 22 monté tournant autour d’un pivot 23 d’une chape 24 solidaire du tube externe 7. Le couteau de déclenchement 22 s’étend ainsi dans un plan de coupe perpendiculaire au fil de retenue 12, le pivot 23 étant perpendiculaire au plan de coupe.

La figure 2 est une vue de face du couteau de déclenchement 22. Le couteau de déclenchement 22 comporte un levier de commande 25 permettant de l’actionner en rotation autour du pivot 23. Dans l’exemple de la figure 2, l’arête tranchante 31 du couteau de déclenchement 22 présente, aux abords du fil de retenue 12, un contour en forme de portion de spirale permettant de s’approcher en tournant du fil de retenue 12, de sorte que l’actionnement du levier de commande 25 provoque le tranchage sans effort du fil de retenue 12 par le couteau de déclenchement 22. Par exemple, le couteau de déclenchement 22 peut présenter une arête tranchante 31 courbe dont le rayon de courbure est supérieur au rayon R défini entre le pivot 23 et le fil tranchant 31 dans une direction 32 passant par le pivot 23 et par le fil de retenue 12.

Cependant, l’arête 31 n’est pas nécéssairement courbe, elle peut être rectiligne, ou d’une autre forme, et présenter un angle d’incidence oblique par rapport au fil de retenue 12 de sorte que le pivotement du couteau 22 autour du pivot 23 amène l’arête tranchante 31 à contacter le fil de retenue 12 avec une composante normale et une composante tangentielle optimisée pour réduire l’effort nécessaire à couper le fil de retenue 12. La figure 3 illustre une variante rectiligne de l’arête tranchante 31. Quelle que soit la forme choisie pour l’arête tranchante 31 , celle-ci est donc conformée de préférence pour venir au contact du fil de retenue 12 avec une force présentant une composante normale, fournissant l’effort de coupe, ainsi qu’une composant tangentielle, fournissant un mouvement tangentiel de tranchage.

Les moyens de déclenchement comportent de plus une goupille de sécurité 26 permettant de bloquer toute action accidentelle sur le couteau de déclenchement 22.

Lorsqu’un utilisateur souhaite provoquer l’ouverture d’urgence de la porte d’aéronef, il enlève la goupille 26 et actionne le levier de commande 25, ce qui provoque le sectionnement transversal du fil de retenue 12 avec un faible effort. L’organe d’actionnement 2 n’étant plus retenu dans sa position rétractée, le ressort 11 entraîne l’organe d’actionnement 2 vers sa position déployée, provoquant un écartement entre la première extrémité 3 et la deuxième extrémité 4, ce qui provoque l’ouverture d’urgence de la porte d’aéronef.

Le fil de maintien 12 est dimensionné en section, en fonction de son matériau, pour supporter l’effort de traction du ressort 11. Le fil de maintien 12 étant prévu pour une rupture par tranchage, aucune portion sécable ou frangible n’est nécessaire, le fil de maintien 12 étant de préférence de diamètre constant.

Lors de la fabrication du dispositif 1 , ou lors de son réarmement à la suite d’un déclenchement, le dispositif 1 est tout d’abord dépourvu de fil de retenue 12.

Un fil de retenue 12 est préparé avec ses deux inserts 19, 20 et une longueur supplémentaire 27 dépassant au-delà du deuxième insert 20. Le fil de retenue 12 est ensuite inséré dans l’organe d’actionnement 2 en faisant passer la longueur supplémentaire 27 à travers le premier orifice de retenue 14 puis à travers le deuxième orifice de retenue 16. Le deuxième insert 20 est ainsi passé à travers le premier orifice de retenue 14. Le premier insert 19 vient ensuite en butée contre les rebords du premier orifice de retenue 14.

L’organe d’actionnement 2 est alors comprimé par des moyens externes, de maintenance ou de fabrication, par exemple par un vérin. Si le procédé vise le réarmement d’un dispositif d’ouverture d’urgence déjà monté sur une porte d’aéronef, l’organe d’actionnement 2 peut être comprimé en refermant la porte avec les outils adaptés. La compression de l’organe d’actionnement 2 entraîne la compression du ressort 11 jusqu’à la position de la figure 1. Le deuxième insert 20 est ainsi passé à travers le deuxième orifice de retenue 16 grâce au guidage apporté par la longueur supplémentaire 27 du fil de retenue 12.

Le deuxième insert 20 ayant traversé le deuxième orifice de retenue 16, l’écrou 21 est alors mis en place sur le deuxième insert 20 et serré jusqu’à obtenir la position rétractée de repos illustrée à la figure 1. La longueur supplémentaire 27 est ensuite tranchée au niveau du deuxième insert 20. En variante, la longueur supplémentaire 27 est simplement reliée de manière amovible à l’extrémité du fil de retenue 12 du côté du deuxième insert 20, par exemple par un anneau. La figure 4 illustre une variante pour la deuxième pièce de blocage 18. Selon cette variante, la fixation de blocage du deuxième insert 20 est un flasque 28 mobile en rotation autour d’un axe 29 et comportant une gorge 30 dont la largeur est inférieure au diamètre du deuxième insert 20. La mise en place de l’écrou 21 est ainsi avantageusement remplacée par la mise en place par rotation du flasque 28 dans une position de blocage du deuxième insert 20.

Des variantes de réalisation du dispositif d’ouverture d’urgence peuvent être mises en œuvre. L’organe d’actionnement 2 peut être un organe tubulaire constitué de plus de deux tubes emboîtés les uns dans les autres. Selon une variante, l’organe d’actionnement 2 et les moyens élastiques de compression 11 peuvent être constitués d’une seule et même pièce. Une telle pièce peut avoir la forme d’un ressort tubulaire stabilisé en flexion.

Le couteau de déclenchement peut être monté à d’autres endroits que sur le tube externe 7, par exemple sur le tube interne 6 ou à tout autre endroit permettant d’accéder transversalement au fil de retenue 12. En variante, le couteau de déclenchement 22 peut être constitué par d’autres éléments tranchants tels de des ciseaux. Le couteau de déclenchement 22 peut être aussi commandé à distance par un câble plutôt que par un levier de commande 25.