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Patent Searching and Data


Title:
ENERGETICALLY SELF-CONTAINED DEVICE FOR DETECTING FOREST FIRES AND METHOD FOR DETECTING FOREST FIRES IMPLEMENTING SUCH A DEVICE
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2016/151250
Kind Code:
A1
Abstract:
The present invention relates to an energetically self-contained device for detecting forest fires, which comprises a component with shape memory, a piezoelectric component rigidly connected to the component with shape memory, and an electronic module capable of converting the electric energy produced by the piezoelectric component into a radio-frequency signal. The present invention also relates to a network for detecting forest fires comprising a plurality of detection devices according to the invention, as well as to a method for detecting forest fires implementing a detection device according to the invention or a detection network according to the invention.

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Inventors:
HAUTCOEUR ALAIN (FR)
EBERHARDT ANDRÉ (FR)
Application Number:
PCT/FR2016/050646
Publication Date:
September 29, 2016
Filing Date:
March 24, 2016
Export Citation:
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Assignee:
NIMESIS TECH (FR)
International Classes:
G08B17/00; G08B17/06
Domestic Patent References:
WO2007087383A22007-08-02
WO2007054630A12007-05-18
WO1997035433A11997-09-25
Foreign References:
JP2006268546A2006-10-05
EP1384884A12004-01-28
EP2520339A12012-11-07
FR2614984A11988-11-10
DE4026676A11991-02-28
FR2637977A11990-04-20
FR2652269A11991-03-29
FR2679779A11993-02-05
US5218345A1993-06-08
US7337156B22008-02-26
US7656634B22010-02-02
US20110122245A12011-05-26
US20130321149A12013-12-05
US20140192184A12014-07-10
US20020026431A12002-02-28
FR2893743A12007-05-25
Attorney, Agent or Firm:
NOVAGRAAF TECHNOLOGIES (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1) Dispositif (1) de détection d'incendies de forêt, caractérisé en ce qu'il constitue un ensemble énergétiquement autonome comprenant :

• un composant à mémoire de forme (2) apte à convertir en déplacement et/ou en changement de forme la chaleur reçue par une source dont la température est supérieure à une température seuil,

• un composant piézoélectrique (3) apte à convertir le déplacement et/ou le changement de forme du composant à mémoire de forme en énergie électrique, ledit composant piézoélectrique étant solidaire dudit composant à mémoire de forme et

• un module électronique apte à convertir l'énergie électrique produite par ledit composant piézoélectrique (3) en signal radioélectrique pour avertir et donner une alerte de départ de d'incendie.

2) Dispositif (1) selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il est portatif. 3) Dispositif (1) selon les revendications 1 ou 2, dans lequel ledit composant à mémoire de forme (2) est choisi parmi les alliages à base cuivre CuAlBe, CuAINi et les Alliages à base Nickel-Titane NiTi et NiTiCu, et est de préférence l'alliage NiTi.

4) Dispositif (1) selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, dans lequel ledit composant piézoélectrique (3) est une cellule piézoélectrique ou un composite piézoélectrique comportant une pluralité de cellules piézoélectriques.

5) Dispositif (1) selon la revendication 4, dans lequel la ou les cellules piézoélectriques sont en titano- zirconate de plomb.

6) Dispositif (1) selon les revendications 4 ou 5, dans lequel ledit composant piézoélectrique (3) est un composite comprenant des cellules piézoélectriques (31) assemblées et fixées entre deux couches de polymères (32) électriquement isolants, identiques ou différents.

7) Dispositif (1) selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, comprenant en outre un système d'armement et/ou un dispositif visuel apte à vérifier que ledit dispositif de détection est opérationnel.

8) Réseau de détection d'incendies de forêt comprenant une pluralité de dispositifs (1) de détection d'incendies de forêt tels que définis selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, dans lequel chaque dispositif (1) est disposé selon un maillage dépendant de la nature du terrain à protéger et des risques d'incendie, la position de chaque dispositif (1) étant enregistré de manière à permettre la localisation rapide d'un départ d'incendie.

9) Procédé de détection d'incendies de forêt mettant en œuvre le dispositif (1) de détection tel que défini selon l'une quelconque des revendications 1 à 7 ou du réseau tel que défini selon la revendication 8, ledit procédé comprenant les étapes suivantes :

• l'atteinte d'une température seuil conduit (100) ledit composant à mémoire de forme (2) à changer de forme et/ou à produire un déplacement ; • ce changement de forme et/ou ce déplacement du composant à mémoire de forme (2) provoque le changement de forme et/ou le déplacement (200) du composant piézoélectrique ;

• ledit composant piézoélectrique (3) solidaire du composant à mémoire de forme (2) convertit (300) son déplacement et/ou sa déformation en énergie électrique ; et

• l'énergie électrique produite par ledit composant piézoélectrique (3) est convertie (400) par ledit module électronique en signal radioélectrique .

Description:
DISPOSITIF DE DETECTION D'INCENDIES DE FORET

ENERGETIQUEMENT AUTONOME ET PROCEDE DE DETECTION

D'INCENDIES DE FORET METTANT EN ŒUVRE UN TEL DISPOSITIF.

La présente invention relève du domaine des dispositifs et procédés de détection et d'alerte de débuts de feux, et notamment de feux de forêt.

Plus particulièrement, la présente invention concerne un dispositif de détection d'incendies de forêt énergétiquement autonome, comprenant un composant à mémoire de forme (généralement désigné par l'acronyme AMF) associé à un composant piézoélectrique pour produire de l'énergie électrique exploitable par un module électronique pour émettre un signal radioélectrique .

Par dispositif énergétiquement autonome, on entend un dispositif qui présente les propriétés suivantes :

• c'est un dispositif qui peut fonctionner sans apport extérieur d'énergie pendant un temps long (supérieur à un an) et sur une distance importante (supérieure à 10 mètres) ; cela exclut donc de l'invention par exemple les cellules photovoltaïques comme source d'énergie ;

• c'est un dispositif qui ne dispose pas de système de stockage d'énergie sous forme chimique (batterie) ou capacitif (condensateur) .

Par forêt, on entend, au sens de la présente invention, des zones boisées plus ou moins denses, ou des zones comportant des organismes végétaux susceptibles de s 'enflammer .

Les dispositifs de détection de feux de forêt, connus de l'homme de l'art, s'appuie sur différentes méthodes plus ou moins récentes. La plus ancienne est la tour de guet qui nécessite un guetteur qui doit surveiller l'horizon à l'affût d'un départ de feu.

On connaît par ailleurs plusieurs documents décrivant des dispositifs de détection de feux de forêt.

La demande de brevet français FR 2614984 décrit un système optique pour détecter un rayonnement thermique, destiné à détecter et localiser des feux de forêt dans leur phase initiale. C'est un dispositif monté en haut d'un mât, dont la partie optique comporte des miroirs, des lentilles de Fresnel et des capteurs infrarouges.

La demande de brevet allemand DE 4026676 décrit un dispositif également monté sur un mât mais utilisant des capteurs pyroélectriques.

Le brevet français FR 2637977 décrit un détecteur à capteurs infrarouges permettant la détection de rayonnements infrarouges d'une source de chaleur. Un tel détecteur permet de bien localiser la position d'une colonne de fumée. Un tel dispositif peut être mis en œuvre pour la détection de feux de forêt dans une zone surveillée .

La demande de brevet français FR 2652269 décrit un système complexe de détection, d'alerte et de neutralisation de débuts d'incendie, comprenant une cuve contenant de la poudre extinctrice et un éjecteur apte à la projeter sur les flammes, et un émetteur d'ondes hert z iennes .

Le brevet français FR 2679779 décrit un procédé de détection aéroporté, dans lequel des avions scrutent en permanence les zones sensibles avec des capteurs thermiques .

Le brevet américain US 5,218,345 décrit un système de détection par caméras infrarouges montées sur des mâts, ce système étant appuyé par un système de balayage permettant d'améliorer la détection.

Le brevet américain US 7,337,156 décrit un procédé pour la détection et la lutte contre les incendies forestiers, dans lequel la détection est réalisée par surveillance aérienne à l'aide de détecteurs infrarouges embarqués. Dans ce cas, l'aspect innovant est porté par le système d'analyse des données.

Le brevet américain US 7,656,634 décrit un dispositif de détection des feux de forêt fondé sur l'analyse chimique de l'atmosphère par spectroscopie optique.

La demande de brevet américain US 2011/122245 décrit un système de contrôle des incendies de forêt comprenant un réseau de détecteurs scanners optiques et infrarouges montés sur des tours. Ce système de contrôle permet de détecter des départs de feu et d'avertir ensuite les services d'intervention.

La demande de brevet américain US 2013/321149 décrit un dispositif de surveillance fondé sur des systèmes déportés munis de caméras et de capteurs infrarouges et reliés à un central qui collecte les données. Ces systèmes peuvent être largués par exemple d'un hélicoptère et déployés sur une vaste étendue, y compris dans les arbres.

La demande de brevet américain US 2014/192184 décrit un procédé d'interprétation de mesures prises par les systèmes de caméras optique et infrarouges. En effet, les conditions climatiques, les surfaces très importantes à surveiller, la topographie des lieux, l'alternance jour/nuit, la latitude et la longitude, les variations saisonnières de climat, rendent très compliqués le paramétrage de ces dispositifs.

Les demande de brevet américain US 2002/026431 et internationale WO 97/35433 décrivent un procédé de détection basée sur l'analyse et la superposition de données provenant de capteurs infrarouges placés sur des tours ou aéroportés par des avions, des drones ou des satellites .

Le brevet français FR 2893743 décrit un procédé de détection d'incendies, qui est fondée sur un réseau de capteurs constituant un maillage de la zone à surveiller. Chaque capteur dispose d'un détecteur de feu et d'un émetteur radiofréquence relié à un central ou une borne de contrôle. Ce système prévoit trois à cinq capteurs par hectare, chaque capteur étant apte à détecter localement un départ de feu. Ce système dispose d'une batterie et d'une antenne qui se détériore au fil du temps, de sorte que le signal ne puisse plus être émis.

La demande de brevet américain US 2011/122245 décrit un système de contrôle des incendies installé dans plusieurs zones boisées en France. Ce système de contrôle est constitué d'un réseau de caméras de surveillance sur des tours à 40 mètres de hauteur. Ces caméras enregistrent une vingtaine de photos sur 180 degrés et ces photos sont transmises à un puissant ordinateur qui analyse et détecte d'éventuels panaches de fumée sur une distance maximale de 20 kilomètres. La localisation se fait par triangulation et la précision est de 300 mètres.

Or, les dispositifs basés sur la surveillance aérienne ou par satellite présentent l'inconvénient d'être aléatoires car ils dépendent de la fréquence de passage des engins au-dessus des zones à surveiller, sauf si l'on envisage une surveillance continue, ce qui en ferait un système beaucoup trop coûteux.

Par ailleurs, les dispositifs basés sur la surveillance terrestre par caméras optiques et infrarouges nécessitent une installation coûteuse et des algorithmes de traitements très complexes nécessitant de prendre en compte de nombreux paramètres comme évoqué précédemment dans la description du contenu de la demande de brevet américain US 2014/192184.

Enfin, les dispositifs basés sur un réseau de capteurs terrestres ont pour principal inconvénient qu'ils doivent être alimentés par des batteries nécessitant un entretien et un changement régulier. De plus, la présence de ce type de composant dans la nature n'améliore pas le respect de critères écologiques.

Aucun de ces dispositifs ou systèmes connus de l'art antérieur ne sont énergétiquement autonomes au sens de la présente invention.

Pour résoudre les défauts et inconvénients susmentionnés, le déposant a mis au point un dispositif de détection d'incendies de forêt énergétiquement autonome, comprenant un module électronique (ou émetteur) apte à émettre un signal radioélectrique à partir de l'énergie produite par le dispositif lui-même. Pour cela, le dispositif comprend, outre l'émetteur, un composant à mémoire de forme (ou AMF) associé à un composant piézoélectrique solidaire dudit composant AMF, le composant AMF convertissant en un déplacement et/ou changement de forme la chaleur reçue par une source dont la température est supérieure à une température seuil (notamment émise par un incendie) , et le composant piézoélectrique convertissant le déplacement et/ou le changement de forme du composant AMF en énergie électrique.

Plus particulièrement, la présente invention a pour objet un dispositif de détection d'incendies de forêt, caractérisé en ce qu'il constitue un ensemble énergétiquement autonome comprenant :

• un composant à mémoire de forme (ou composant AMF) apte à convertir, en un déplacement et/ou un changement de forme (et par suite en énergie mécanique), la chaleur reçue par une source dont la température est supérieure à une température seuil (chaleur créée par exemple par un incendie) ;

• un composant piézoélectrique apte à convertir le déplacement et/ou le changement de forme du composant AMF en énergie électrique, ledit composant piézoélectrique étant solidaire dudit composant AMF ; et

• un module électronique apte à convertir l'énergie électrique produite par ledit composant piézoélectrique en signal radio (ou radioélectrique ) pour avertir et donner une alerte de départ d'incendie.

Par température seuil, on entend, au sens de la présente invention, une température qui est :

- de l'ordre de 55°C dans des pays à climat modéré (typiquement en Europe occidentale) , ou

- de l'ordre de 45°C, dans des pays ou régions froids (typiquement en Alaska ou en Sibérie) , ou

- de l'ordre de 60-65°C dans des pays chauds

(notamment des pays tropicaux ou subtropicaux) .

Par ensemble ou dispositif énergétiquement autonome, on entend, au sens de la présente invention, un ensemble ou dispositif pouvant fonctionner sans nécessiter l'utilisation d'une source d'énergie complémentaire telle qu'une pile, une batterie, ou un accumulateur d'énergie. En effet, le composant AMF, en déclenchant à partir d'une certaine température, représentative d'un départ de feu, va fournir l'énergie suffisante pour alimenter, par l'intermédiaire du composant piézoélectrique, un émetteur radio qui va permettre ainsi l'envoi d'un signal à un poste de contrôle.

En fonctionnement, lorsque le dispositif selon l'invention détecte un incendie de forêt se manifestant généralement par une température élevée (par exemple de l'ordre de 80°C) supérieure à la température seuil de déclenchement du dispositif selon l'invention, cela conduit ledit composant AMF à changer de forme et/ou produire un déplacement. Cette température de déclenchement peut être choisie (entre 50 et 200°C) en fonction des paramètres environnementaux ou de critères de sécurité.

Comme le composant piézoélectrique est, dans le dispositif selon l'invention, solidaire du composant AMF, son déplacement et/ou changement de forme induit le déplacement et/ou le changement de forme du composant piézoélectrique. Ce dernier le convertit en énergie électrique, qui est elle-même convertie en signal radioélectrique par ledit module électronique. Ainsi, le déplacement et/ou changement de forme du composant AMF, déclenchée à partir d'une certaine température seuil représentative d'un départ de feu, fournit l'énergie suffisante pour alimenter, par l'intermédiaire de l'élément piézoélectrique, un émetteur radioélectrique, qui va permettre ainsi l'envoi d'un signal à un poste de contrôle.

Lorsque le dispositif selon l'invention n'est pas sollicité, il présente l'avantage de fonctionner en mode «zéro énergie», c'est-à-dire qu'il ne consomme aucune énergie. C'est un dispositif passif. Le dispositif selon l'invention peut donc fonctionner pendant des années sans nécessité de maintenance ou d'entretien.

Le dispositif selon l'invention présente donc trois composants : le composant AMF qui a la double fonction de détecteur de température élevée et de générateur d'énergie, le composant piézoélectrique convertisseur d'énergie mécanique en énergie électrique, et le module électronique convertissant l'énergie électrique produite en un signal radio servant à avertir et donner une alerte de départ de feu. Ce signal comporte les coordonnées géographiques ou un numéro d'identification qui permet de localiser instantanément le départ de feu. Le signal est destiné à être réceptionné par un système informatique muni d'un récepteur radio.

Cette configuration simple permet au dispositif selon l'invention d'être très compact (en d'autres termes conditionné dans un volume restreint), facile à déployer, et beaucoup moins coûteux que les dispositifs antérieurs.

Avantageusement, le dispositif selon l'invention est portatif .

Avantageusement également, il est démontable, même des années après installation, ce qui permet d'enlever le dispositif lorsque l'arbre ou le végétal sur lequel il a été fixé, doit être exploité ou transformé sans risque de résidu de corps étranger pour le bois.

Composant AMF

Le premier composant du dispositif de détection est le composant AMF. Le composant AMF peut être de différentes formes et constitué de matériaux à mémoire de forme différents. Celui-ci peut avantageusement être sous forme soit filaire, soit tubulaire, soit plat, soit sous forme d'un composant plus complexe comme un ressort.

Le composant à mémoire de forme (généralement désigné par l'acronyme AMF) est constitué d'un alliage à mémoire de forme .

A titre d'alliages à mémoire de forme utilisables dans le cadre de la présente invention, on peut notamment citer :

• les alliages à base Cuivre : CuAlBe, CuAINi, CuAlMn, CuZnAl,

• les alliages à base Nickel-Titane : NiTi, NiTiFe, NiTiCu, NiTiCr, et • les alliages à base Fer : FeMnSi, FeMnCr, FeMnCrSi .

Certains de ces alliages à mémoire de forme peuvent être monocristallins, c'est-à-dire constitués d'un seul grain ou de plusieurs grains séparés par des joints de grains de faibles désorientât ion .

A titre d'alliages AMF préférés utilisables dans le cadre de la présente invention, on peut citer les alliages à base cuivre CuAlBe, CuAINi et les Alliages à base Nickel- Titane NiTi et NiTiCu, et est de préférence l'alliage NiTi.

Composant piézoélectrique

Le second composant du dispositif de détection selon l'invention est le composant piézoélectrique.

La piézoélectricité est la propriété que possèdent certains corps de se polariser électriquement sous l'action d'une contrainte mécanique, et réciproquement de se déformer lorsqu'on leur applique un champ électrique. Les deux effets sont indissociables. Le premier est appelé effet piézoélectrique direct, tandis que le second effet piézoélectrique inverse.

Le composant piézoélectrique du dispositif selon l'invention peut être une cellule piézoélectrique ou un composite piézoélectrique comportant plusieurs cellules piézoélectriques.

Avantageusement, le composant piézoélectrique du dispositif selon l'invention peut être un composite comprenant des cellules piézoélectriques assemblées et fixées entre deux couches de polymères, électriquement isolants, identiques ou différents.

Le composant piézoélectrique sous forme de composite peut comprendre des bandes conductrices intercalées entre les couches de polymères, pour permettre le transfert du courant électrique. Les matériaux piézoélectriques utilisables dans le cadre de la présente invention pour constituer le composant piézoélectrique peuvent être de différentes natures. Le matériau piézoélectrique le plus connu est le quartz, toujours utilisé aujourd'hui dans les montres pour créer des impulsions d'horloge. Mais ce sont les céramiques synthétiques, les PZT ( Titano-Zirconate de Plomb) qui sont le plus largement utilisées aujourd'hui dans l'industrie.

Dans le cadre de la présente invention, on utilisera de préférence des cellules piézoélectriques en titano- zirconate de plomb.

Module électronique .

Le module électronique et l'émetteur radioélectr ique convertissent l'énergie électrique produite par le composant piézoélectrique en un signal radioélectrique servant à avertir et donner une alerte de départ de feu.

Ce signal comporte les coordonnées géographiques ou un numéro d'identification qui permet de localiser instantanément le départ de feu. Le signal est reçu par un système informatique et transmis à un récepteur radio (poste de contrôle) . La portée du signal émis peut être de plusieurs centaines de mètres à plusieurs kilomètres, ce qui permet de configurer un réseau de détecteurs quelle que soit la configuration du terrain.

On peut envisager des postes relais pour relayer le signal jusqu'à un poste central et accroître ainsi la zone surveillée. La précision de localisation est de l'ordre du mètre et selon la densité de détecteurs installés dans une zone, le temps de réaction et d'intervention peut être très inférieur aux solutions antérieures.

Ainsi, la présente invention a également pour objet un réseau de détection d'incendies de forêt comprenant une pluralité de dispositifs de détection d'incendies de forêt selon l'invention, dans lequel chaque dispositif est disposéselon un maillage dépendant de la nature du terrain à protéger et des risques d'incendie, la position de chaque dispositif étant enregistrée de manière à permettre la localisation rapide d'un départ d'incendie.

Dans le réseau selon l'invention, la distance entre chaque dispositif de détection selon l'invention qui le constitue peut être choisie en fonction de la nature du terrain et des risques d'incendie.

Dans une variante avantageuse du dispositif selon l'invention, celui-ci peut en outre comprendre un système d'armement et/ou un dispositif visuel apte à vérifier que le dispositif de détection est opérationnel. On peut utiliser le dispositif selon l'invention avec système d'armement automatique et/ou visuel lors de la fixation du détecteur sur le végétal ou à la surface du sol.

Dans encore une autre variante avantageuse de l'invention, le dispositif selon l'invention peut en outre comprendre un dispositif de fixation de type vis ou clou pour pouvoir le fixer sur le tronc d'un arbre ou arbuste sans entraver sa croissance. Il peut également être collé directement sur le végétal.

Dans encore une autre variante avantageuse de l'invention, le dispositif selon l'invention peut en outre comprendre un pied pour le planter directement dans le sol si la végétation est de petite taille.

Dans encore une autre variante, on ajoute un système de suspension permettant au détecteur d'être suspendu à la branche d'un arbre ou arbuste.

Le coût d'un dispositif ou d'un réseau de dispositifs selon l'invention est inférieur au coût des solutions antérieures, ce qui permet d'envisager une utilisation de ces systèmes dans des pays moins développés mais ayant de grandes ressources naturelles à protéger. Enfin, la présente invention a encore pour objet un procédé de détection d'incendies de forêt mettant en œuvre le dispositif de détection selon l'invention ou du réseau selon l'invention comprenant une pluralité de dispositifs de détection, ledit procédé comprenant les étapes suivantes :

• l'atteinte d'une température seuil conduit (100) ledit composant AMF à changer de forme et/ou à produire un déplacement ;

• ce changement de forme et/ou ce déplacement de l 'AMF provoque le changement de forme et/ou le déplacement (200) du composant piézoélectrique ;

• ledit composant piézoélectrique solidaire du composant AMF convertit (300) son déplacement et/ou sa déformation en énergie électrique ; et

• l'énergie électrique produite par ledit composant piézoélectrique est convertie (400) par ledit module électronique en signal radioélectrique .

D'autres avantages et particularités de la présente invention résulteront de la description qui va suivre, donnée à titre d'exemple non limitatif et faite en référence aux figures annexées :

• la figure 1 représente un diagramme schématique Contrainte-Température typique d'un alliage à mémoire de forme ;

• la figure 2 est une illustration de l'effet mémoire de forme dans le cas particulier d'un ressort en alliage à mémoire de forme ;

• la figure 3 représente un descriptif de la conversion d'énergie issue de la chaleur des flammes par le dispositif conformément au procédé selon l'invention, conduisant à générer un signal radioélectrique ; • la figure 4 représente une vue en perspective latérale d'un premier exemple de dispositif selon l'invention composé de fils ronds en AMF solidaires d'un composite piézoélectrique ;

· la figure 5 représente une vue en perspective latérale d'un deuxième exemple de dispositif selon l'invention composé de rubans en AMF solidaires d'un composite piézoélectrique ;

• la figure 6 représente une vue en coupe de chacun des dispositifs selon l'invention illustrés respectivement sur les figures 4 et 5 ;

• la figure 7 illustre schématiquement le mode de fonctionnement d'un dispositif selon l'invention.

Sur la figure 1, est représenté un diagramme schématique Contrainte-Température typique d'un alliage à mémoire de forme (AMF) permettant de comprendre les propriétés de ces alliages.

Les alliages à mémoire de forme (AMF) sont des alliages métalliques présentant des propriétés particulières : l'effet mémoire de forme et la superélasticité principalement. Ces propriétés sont le résultat à l'échelle macroscopique d'un changement de phase microscopique, qu'on nomme transformation martensitique . Sous l'effet d'une contrainte ou d'une augmentation de température ou les deux, la structure atomique de l'alliage est modifiée et se traduit par un changement de forme dans le cas de l'effet mémoire de forme, et d'une très grande déformation élastique réversible dans le cas de la superélasticité .

La figure 1 montre que le domaine D T de la transformation martensitique (en gris sur la figure) varie en fonction de la température (abscisse) et de la contrainte (ordonnée) . Le domaine D T est situé entre deux lignes obliques, dites températures de transition, qui constituent le début et la fin de la transformation martensitique du matériau. Ces lignes obliques séparent les deux domaines de phase que sont l'austénite à droite et la martensite à gauche. Selon qu'on est en refroidissement ou en chauffage, ces lignes sont différentes :

ainsi, à contrainte nulle, au refroidissement, le début de la transformation directe est nommées M s (pour « Martensite Start »en anglais) et la fin de la transformation est nommées M f (pour « Martensite Finish ») ,

tandis qu'au chauffage, toujours à contrainte nulle le début de la transformation inverse est nommée A s (Austenite Start) et la fin de la transformation est nommée A f (Austenite Finish) ,

la figure 1 montre que la température As (en chauffage, début de la formation de l'austénite en martensite) est supérieure à la température Mf (en refroidissement, fin de la transformation de l'austénite en martensite), et que la température Af (en chauffage, fin de la transformation de la martensite en austénite) est supérieure à la température Ms (en refroidissement, début de la transformation de l'austénite en martensite). Lorsqu'un matériau se situe à droite du domaine D T (point A) et qu'il est soumis à une contrainte (point B) , la déformation engendrée au sein du matériau est complètement réversible lors du relâchement de la contrainte. C'est l'effet superélastique.

Lorsqu'un matériau se situe à gauche du domaine D T (point C) et qu'il est soumis à une contrainte (point E) , il reste déformé après le relâchement de la contrainte. Ce même matériau déformé, s'il est chauffé au-delà du domaine D T (point F), va reprendre sa forme initiale. C'est l'effet mémoire de forme. Dans le cadre de la présente invention, le composant AMF du dispositif de détection selon l'invention utilise l'effet mémoire de forme.

La figure 2 représente une illustration de l'effet mémoire de forme : un ressort en alliage à mémoire de forme initialement de longueur LO est soumis à une masse Ml. Il se déforme sous l'effet de la force exercée par cette masse à température ambiante jusqu'à une position Ll. Si la température augmente, le composant reprend sa forme initiale LO. Dans le cas de l'invention, ce changement de forme n'est pas réversible automatiquement.

La figure 3 représente un descriptif de la conversion d'énergie issue de la chaleur des flammes par le dispositif conformément au procédé selon l'invention :

• étape 100 :

un feu se déclenche dans une zone donnée et l'atteinte d'une température seuil conduit le composant à mémoire de forme à changer de forme et/ou à produire un déplacement ;

• étape 200 :

ce changement de forme et/ou ce déplacement du composant à mémoire de forme induit le changement de forme et/ou le déplacement du composant piézoélectrique ;

• étape 300 :

ce composant piézoélectrique solidaire du composant à mémoire de forme convertit son déplacement et/ou sa déformation en énergie électrique ; et

• étape 300

l'énergie électrique produite par ledit composant piézoélectrique est convertie par le module électronique en signal radioélectrique . Sur les figures 4 et 6 (haut de la figure 6), est représenté un exemple de dispositif (ou détecteur) selonl ' invention comprenant des fils ronds 2 en AMF solidaires d'un composite piézoélectrique 3. Ce composite 3 comprend des cellules piézoélectriques 31 reliées entre elles par des conducteurs électriques (non représentés sur les figures). Les cellules piézoélectriques 31 sont assemblées et fixées entre deux couches de polymères 32.

La figure 5 et la figure 6 (bas de la figure 6) illustrent également un exemple de dispositif 1 (ou détecteur) selon l'invention, qui se différencie de celui de la figure 4, en ce que le composant AMF 2 se présente sous forme de bandes plates 2.

La figure 7 illustre le fonctionnement d'un détecteur selon l'invention. Les composants AMF sont préalablement conditionnés (armés) à température ambiante normale avant d'être placés sur le composite piézoélectrique, c'est-à- dire que les fils ronds ou les rubans sont étirés avant d'être fixés sur le composite piézoélectriques. Lors d'un départ de feu et donc d'une augmentation sensible de température, les fils AMF reprennent leur forme initiale [a priori LO] et de ce fait modifient la forme du composite piézoélectrique. Ce changement de forme provoque la génération d'un courant électrique. Cette énergie électrique va être exploitée par le module électronique (émetteur) pour émettre un signal radioélectrique .

L'exemple suivant illustre l'invention sans toutefois en limiter la portée. EXEMPLE 1

Un exemple de dispositif selon l'invention est constitué d'un boîtier étanche en polymère biodégradable, comprenant à l'intérieur un composite piézoélectrique sur lequel est collé des bandes (rubans) en Nickel-Titane (NiTi) . Ces bandes en NiTi sont préalablement conditionnées (étirées ) .

Dans le boîtier, le composite piézoélectrique muni de ses bandes NiTi est relié électriquement à un module électronique convertissant le signal de l'élément piézoélectrique en signal radioélectrique .

Le boîtier du dispositif comprend un trou pré-percé par lequel on insère une vis qui va servir à fixer le dispositif sur le tronc d'un arbre. Le dispositif de fixation, à l'insertion de la vis, enregistre automatiquement les coordonnées GPS du lieu de fixation en même temps que le numéro d'identification. Ces données sont ensuite transmises au logiciel dédié, qui enregistre tous les numéros d'identification des boîtiers couplés à leurs coordonnées GPS.

Dans le cas d'un incendie, l'augmentation de la température au sein du boîtier entraine la reprise de forme des rubans en NiTi. Les bandes retrouvent leur forme initiale plus courte. Ce faisant, l'élément piézoélectrique va générer du fait de sa déformation, un signal électrique transmis au module électronique.

Le signal émis avant la destruction du boîtier par les flammes contient des informations telles que le numéro d'identification du boîtier. Ce numéro d'identification unique permet à la station réceptrice située à une distance par exemple de 5 kilomètres d'identifier instantanément le dispositif qui s'est déclenché et de transposer le numéro d'identification en coordonnées GPS, visualisable sur un écran d'ordinateur. Le logiciel dédié peut aussi prévenir automatiquement les secours.