L'invention a trait au domaine des véhicules automobiles, plus particulièrement au domaine de la partie avant de véhicules automobiles et de sa déformation en cas d'impact. Plus particulièrement encore, l'invention a trait au domaine de l'éclairage pour véhicules automobiles.

Il existe un protocole de choc à 16 km/h avec 40% de recouvrement sur un mur formant un angle de 10° par rapport à un plan transversal au véhicule. Un tel choc est couramment désigné choc « réparabilité » car il permet, notamment aux sociétés d'assurance, de comparer les coûts de réparation parmi différents véhicules, et ce pour un choc à basse vitesse.

Le document de brevet publié FR 2 943 981 A1 divulgue des pattes de fixation pour projecteurs à l'avant d'un véhicule. Ces pattes sont configurées pour supporter les projecteurs et, en cas de choc à basse vitesse tel que le choc « réparabilité » susmentionné, se déformer pour prendre appui, via des portions en équerre, sur un élément apte à supporter les contraintes ainsi générées.

Le document de brevet publié FR 2 932 133 A1 divulgue un système pour limiter les dommages susceptibles d'être causés, à l'occasion d'un choc avant, par un projecteur à un organe tel que le radiateur. Pour ce faire, le système prévoit une surface d'appui sur le projecteur et une butée sur un élément faiblement déformable de la structure du véhicule, en l'occurrence un montant servant de support latéral au radiateur. Lors d'un choc à l'avant du véhicule, le projecteur se déplace vers l'arrière de sorte que sa surface d'appui vient en contact avec la butée. Cette dernière limite le déplacement du projecteur et limite son intrusion dans le radiateur lors de chocs à basse vitesse. Ce système permet ainsi d'éviter d'endommager le radiateur lors d'un choc à basse vitesse tel que le choc « réparabilité » susmentionné. Le système de cet enseignement sert également de butée transversale vers l'axe longitudinal du véhicule.

Aucun des deux enseignements susmentionnés n'aborde la problématique de déversement du projecteur dans l'une ou l'autre direction, au point d'endommager d'autres éléments du véhicule, comme notamment l'aile avant adjacente. En effet, en cas de choc du type « réparabilité », il a été observé que le projecteur peut déverser latéralement vers l'aile avant adjacente et, partant, l'endommager.

L'invention a pour objectif de proposer une solution palliant au moins un des problèmes de l'art antérieur tel que susmentionné. Plus spécifiquement, l'invention a pour objectif de proposer une solution susceptible d'améliorer le score d'un véhicule par rapport au choc « réparabilité », et ce en relation avec les projecteurs.

L'invention a pour objet un boîtier de projecteur pour véhicule automobile, comprenant : une paroi avec une face intérieure délimitant une cavité apte à recevoir au moins un module lumineux, et une face extérieure ; au moins une patte de fixation faisant saillie de la face extérieure de la paroi suivant une direction principale ; remarquable en ce que la ou une des pattes de fixation est frangible en cas d'impact à l'avant du véhicule et comprend des moyens de guidage du boîtier après rupture de ladite patte.

Selon un mode avantageux de l'invention, la patte de fixation comprend une zone proximale sur la paroi, une zone distale de fixation au véhicule, et une portion de liaison desdites zones proximale et distale qui est frangible en cas d'impact à l'avant du véhicule, la portion de liaison frangible s'étendant préférentiellement transversalement à la direction principale de la patte sur moins de la moitié de la largeur de la zone proximale et/ou de la zone distale, au niveau de ladite portion. Les moyens de guidage du boîtier après rupture de la patte peuvent prendre diverses formes.

Selon un mode avantageux de l'invention, les moyens de guidage comprennent des surfaces de glissement mutuel sur les zones proximale et distale.

Selon un mode avantageux de l'invention, les surfaces de glissement sont à distance l'une de l'autre respectivement sur les zones proximale et distale, avant rupture de la portion de liaison frangible.

Selon un mode avantageux de l'invention, les surfaces de glissement sont situées latéralement à la portion de liaison frangible par rapport à la direction principale, lesdites surfaces s'étendant préférentiellement sur une distance supérieure ou égale au quart de la largeur de la zone proximale et/ou de la zone distale, au niveau de ladite portion.

Selon un mode avantageux de l'invention, les surfaces de glissement s'étendent, au moins partiellement, suivant une direction inclinée par rapport à la direction principale et par rapport à une direction perpendiculaire à ladite direction principale.

Selon un mode avantageux de l'invention, la ou les surfaces de glissement sur la zone proximale est/sont située(s) verticalement à un niveau inférieur à la ou les surfaces de glissement sur la zone distale. Le niveau inférieur s'entend lorsque le boîtier est en position de montage sur le véhicule. Selon un mode avantageux de l'invention, la patte de fixation frangible et guidée est une première patte de fixation située à l'arrière du boîtier, ledit boîtier comprenant une deuxième patte de fixation située à l'avant du boîtier, ladite patte étant préférentiellement frangible.

L'invention a également pour objet un projecteur pour véhicule automobile, comprenant : un boîtier formant une cavité ouverte ; au moins un module lumineux disposé dans la cavité du boîtier ; et une glace refermant la cavité du boîtier ; remarquable en ce que le boîtier est conforme à l'invention.

L'invention a également pour objet un véhicule automobile comprenant deux ailes avant et deux projecteurs situés à l'avant dudit véhicule et adjacents aux ailes avant, respectivement, remarquable en ce que chacun des projecteurs est conforme à l'invention, la patte frangible et guidée de chacun des projecteurs étant adjacente à l'aile avant correspondante et configurée pour guider le boîtier dudit projecteur transversalement à distance de ladite aile.

Les mesures de l'invention sont intéressantes en ce qu'elles permettent de contrôler le déplacement du projecteur en cas de choc à basse vitesse, tel qu'un choc dit « réparabilité ». Le contrôle du déplacement du projecteur permet d'éviter d'endommager certains éléments coûteux à réparer. L'invention permet ainsi de diminuer les coûts de réparation suite à des chocs à basse vitesse.

D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention seront mieux compris à l'aide de la description et des dessins parmi lesquels : - La figure 1 est une vue de dessus d'une portion gauche d'un véhicule et d'un mur d'un dispositif de test de choc, le véhicule comprenant un projecteur conforme à l'invention ;

- La figure 2 est une vue en perspective de la patte arrière de fixation du projecteur de la figure 1.

La figure 1 illustre une portion avant gauche d'un véhicule 2, comprenant un projecteur 4 et une aile avant gauche 6, adjacente au projecteur 4. C'est à dessein que les autres éléments, comme notamment le pare-chocs, le radiateur, le brancard, etc. n'ont pas été représentés, l'invention s'intéressant plus particulièrement au déplacement du projecteur lors d'un choc avant, comme notamment un choc du type « réparabilité » contre un mur incliné à 10° par rapport à un plan perpendiculaire à l'axe longitudinal du véhicule. Le projecteur 4 présente une forme généralement courbe au point de former, au moins en partie, une liaison entre la face avant et l'aile avant. En cas de choc frontal, en particulier sur un mur incliné à 10°, tel qu'illustré à la figure 1 , le projecteur a tendance à déverser latéralement vers l'extérieur, suivant la direction indiquée par la flèche. Un tel déversement est défavorable pour le score « réparabilité » car il engommage l'aile avant adjacente.

Le projecteur 4 comprend un boîtier 8 réalisé par une paroi formant une cavité ouverte. Cette dernière est destinée à recevoir un ou plusieurs modules lumineux, comme notamment un module d'éclairage du type code (éclairement de croisement, couramment désigné « low beam » en anglais) et route (ou pleins phares, couramment désigné « high beam » en anglais), ou encore un module de signalisation du type lanterne et/ou clignotant. La cavité est refermée par une glace 10 en matière transparente, telle que du verre ou du plastique (par exemple du polycarbonate). Le boîtier 8 peut comprendre une ou plusieurs pattes de fixation 12 et 14. En l'occurrence, l'une est disposée à l'avant et l'autre à l'arrière.

Afin de contrer le déversement latéral du projecteur 4 vers l'extérieur, la patte de fixation arrière 12 est frangible et comprend des moyens de guidage latéral vers l'axe longitudinal (médian) du véhicule. La patte de fixation 12 est illustrée de manière agrandie à la figure 1. On peut observer qu'elle s'étend suivant un axe principal 16 depuis la paroi formant le boîtier. Elle comprend une zone proximale 12 ¹ s'étendant directement depuis la face extérieure de la paroi en question. Elle comprend également une zone distale 12 ² par rapport à ladite paroi. La zone distale 12 ² est configurée pour être fixée au véhicule, en l'occurrence à proximité de l'aile avant. Les zones proximale 12 ¹ et distale 12 ² sont reliées l'une à l'autre par une portion de liaison 12 ³ . Cette portion 12 ³ forme avantageusement une continuité de matière entre les zones proximale 12 ¹ et distale 12 ² . Afin d'être frangible, cette portion est avantageusement de section réduite par rapport à chacune des zones proximale 12 ¹ et distale 12 ² . En l'occurrence, la portion de liaison 12 ³ s'étend transversalement sur moins de la 50% de la largeur de chacune des zones proximale 12 ¹ et distale 12 ² adjacentes. Il est par ailleurs intéressant d'observer que la patte de fixation 12 est une patte arrière et que la portion de liaison frangible 12 ³ est située latéralement du côté extérieur du véhicule, c'est-à-dire du côté de l'aile avant correspondante.

Toujours en relation avec l'illustration agrandie de la patte de fixation 12 à la figure 1 , on peut observer que les zones proximale 12 ¹ et distale 12 ² forment, latéralement à la portion de liaison 12 ³ , des surfaces 18 et 20 disposées à distance l'une de l'autre et s'étendant, au moins partiellement, suivant une direction 22 inclinée par rapport à la direction principale 16 de la patte et la direction transversale à la direction principale. Plus précisément, cette direction 22 forme un angle a avec la direction transversale. L'angle a est avantageusement compris entre 20° et 70°, préférentiellement ente 30° et 60°. Ces surfaces 18 et 20 forment des surfaces de glissement aptes à glisser l'une sur l'autre après rupture de la portion frangible 12 ³ en cas de choc à l'avant du véhicule. Ce glissement suivant cette direction 22 permet de contrer le déversement latéral du projecteur vers l'extérieur du véhicule. Les pattes de fixation 12 et 14 sont avantageusement réalisées en matière plastique, et avantageusement venues de matière avec la paroi du boîtier 8.

La figure 2 est une vue de détail et en perspective arrière de la patte de fixation 12 du projecteur de la figure 1. On peut observer les zones proximale 12 ¹ et distale 12 ² ainsi que la portion de liaison 12 ³ où une ligne de rupture en zigzag est représentée. On peut également observer la distance qui sépare les deux surfaces de glissement 18 et 20. Cette distance, avantageusement comprise entre 1mm et 5mm, favorise la déformation de la portion frangible 12 ³ lors d'un choc à l'avant du véhicule, et, partant, la rupture de cette portion.

Après rupture de cette portion 12 ³ , la surface 18 de la zone proximale 12 ¹ vient en contact avec la surface 20 de la zone distale 12 ² . Cette dernière reste fixée à la structure du véhicule et sert ainsi de butée. Comme cela est visible à la figure 2 ainsi qu'à la figure 1 , les surfaces de glissement 18 et 20 ont des profils correspondants, c'est-à-dire essentiellement qui s'épousent lorsqu'elles sont en contact. De plus ces profils peuvent présenter, outre une portion inclinée suivant la direction 22 (figure 1 ), une portion généralement transversale, située entre la portion inclinée et la portion de liaison 12 ³ . Cette portion transversale permet de limiter l'effet de guidage suivant la direction inclinée 22 (figure 1) de la portion inclinée et, partant, d'éviter un guidage trop important dans cette direction.

Toujours en relation avec la figure 2, on peut également observer que la surface 18 sur la zone proximale 12 ¹ est située verticalement à un niveau inférieur à celui de la surface 20 de la zone distale 12 ² . Cette différence de niveau peut être comprise entre 1 mm et 10mm, préférentiellement entre 1 mm et 5mm. Cette différence est intéressante car le projecteur est susceptible de se déplacer légèrement vers le haut en cas de choc à l'avant du véhicule. Elle permet ainsi d'assurer un contact optimal entre les surfaces de glissement 18 et 20. De manière générale, lors d'un choc frontal du véhicule, en particulier un choc à basse vitesse du type « réparabilité », les pattes avant et arrière du projecteur se rompent et ce dernier se déplace vers l'arrière. Dans son déplacement vers l'arrière, les surfaces de glissement à la patte arrière entrent en contact mutuel et contrent la tendance naturelle du projecteur à se déplacer latéralement vers l'extérieur. L'aile avant correspondante et la joue intérieure correspondante du passage de roue restent alors intactes, ou du moins peu endommagées. Il est entendu que l'ampleur des dommages est fonction de la vitesse et la nature de l'impact. L'invention s'adresse essentiellement aux chocs à basse vitesse tels que ceux du test dit « réparabilité ». De manière générale, les surfaces de glissement peuvent prendre diverses formes. Elles peuvent être situées ailleurs que sur les zones proximale et distale de la patte. En effet, il est envisageable qu'elles soient découplées de la patte de fixation. Le fait de les prévoir sur la patte est toutefois avantageux en ce qu'elles sont alors intégrées à la fonction de rupture.