La présente invention concerne un liant hydraulique pour mortier, ainsi qu'un mortier contenant un tel liant hydraulique.

Dans le cadre de la présente invention, on entend par liant hydraulique un matériau minéral qui, mélangé avec de l'eau, forme une pâte qui fait prise et durcit par suite de réactions et de processus d'hydratation et qui conserve sa résistance et sa stabilité après durcissement, même sous l'eau. Ce liant hydraulique est destiné à être utilisé pour fabriquer un mortier.

Par le document EP-1 775 270, on connaît un liant hydraulique présentant une composition particulière de consistants dans des proportions respectives très précises. Ce liant hydraulique permet de générer des résistances élevées dès les premières heures. Toutefois, il n'apparaît pas particulièrement écologique.

Pour obtenir un liant plus écologique, via notamment une valorisation de déchets, on peut être amené à utiliser des déchets industriels.

Ainsi, il est connu d'utiliser des laitiers de hauts fourneaux pour fabriquer un liant hydraulique. En sidérurgie, un laitier correspond à des scories qui sont formées en cours de fusion ou de l'élaboration de métaux par voie liquide.

Toutefois, de tels liants hydrauliques à base de laitiers de hauts fourneaux présentent encore une empreinte carbone élevée.

La présente invention a pour objet de remédier à cet inconvénient, en proposant un liant hydraulique pour mortier, particulièrement écologique, avec des bilans carbone et énergétique très favorables.

À cet effet, selon l'invention, le liant hydraulique comporte au moins 60 % de laitier d'aciérie et au moins un catalyseur (ou activateur). Ainsi, grâce à l'utilisation de laitier provenant d'aciéries, on est en mesure d'obtenir un liant hydraulique présentant une empreinte carbone très réduite.

A titre d'illustration, le bilan carbone (en kilogramme équivalent C0 ₂ par tonne) est dix fois moins élevé pour un liant hydraulique conforme à l'invention utilisé comme liant hydraulique routier, qu'un liant hydraulique routier à base de laitiers de hauts fourneaux.

La pratique usuelle et l'art antérieur prévoient de ne pas utiliser de laitiers d'aciérie pour former des liants hydrauliques, en particulier en raison d'inconvénients tels que des risques de gonflements. Le laitier provenant d'une aciérie est généralement plus complexe qu'un laitier de haut fourneau et contient des impuretés et des éléments chimiques indésirables en absorbant des inclusions d'oxydes dissoutes dans le métal.

Le liant hydraulique conforme à l'invention à base de laitier d'aciérie permet de fabriquer des mortiers à résistances faibles ou moyennes, destinés principalement à former des sols de surfaces, notamment routiers. La résistance obtenue par le liant hydraulique conforme à l'invention est suffisante pour de telles applications.

La présente invention permet ainsi de valoriser des laitiers d'aciérie qui présentent un volume de déchets très pénalisant pour les aciéries.

Avantageusement, ledit catalyseur du liant hydraulique comporte au moins l'un des composants suivants :

- du silicate de sodium ;

- du sulfate de sodium ;

- du chlorure de calcium ;

- du sulfate de calcium ;

- du carbonate de sodium ;

- du magnésium ;

- des ultrafines calcaire. La présente invention concerne également un mortier formé à partir au moins d'un liant hydraulique, d'un agrégat et de l'eau, ledit liant hydraulique étant tel que celui précité.

Avantageusement, le mortier comporte un pourcentage de liant hydraulique en poids, compris entre 5% et 15 %.

Par ailleurs, dans un mode de réalisation préféré :

- ledit mortier est de type autoplaçant ; et/ou

- ledit agrégat comporte des déblais de chantier.

L'invention sera mieux comprise, et d'autres buts, détails, caractéristiques et avantages de celle-ci apparaîtront plus clairement au cours de la description explicative qui va suivre.

Le liant hydraulique qui est destiné à être utilisé pour fabriquer un mortier, comporte donc au moins 60 % de laitier d'aciérie et au moins un catalyseur (ou activateur). Ce liant hydraulique présente une empreinte carbone très faible.

Dans un mode de réalisation particulier, ledit catalyseur comporte l'un ou plusieurs des composants suivants :

- du silicate de sodium ;

- du sulfate de sodium ;

- du chlorure de calcium ;

- du sulfate de calcium ;

- du carbonate de sodium ;

- du magnésium ;

- des ultrafines calcaire.

La présente invention concerne également un mortier formé à partir au moins dudit liant hydraulique, d'un agrégat et de l'eau.

Le mortier comporte un pourcentage de liant hydraulique en poids, compris entre 5% et 15 %, et de préférence de l'ordre de 7%.

En utilisant du laitier d'aciérie, la présente invention va à encontre de la pratique usuelle et de l'art antérieur, qui prévoient de ne pas utiliser de laitiers d'aciéries pour former des liants hydrauliques, en particulier en raison d'inconvénients tels que des risques de gonflements.

Le liant hydraulique conforme à l'invention à base de laitier d'aciérie permet de fabriquer des mortiers à résistances faibles ou moyennes, destinés principalement à être utilisés pour former des sols de surfaces, notamment routiers. La résistance obtenue par le liant hydraulique conforme à l'invention est suffisante pour de telles applications.

La présente invention permet ainsi de valoriser des laitiers d'aciéries qui présentent un volume de déchets très pénalisant.

En outre, en raison des caractéristiques du liant hydraulique, le mortier conserve la couleur naturelle de l'agrégat utilisé.

Par ailleurs, dans un mode de réalisation préféré, ledit agrégat comporte des déblais de chantier. Il peut s'agir de tout type de chantier, et en particulier d'un chantier de pose de câbles ou de canalisations. Le mortier peut notamment être fabriqué et réutilisé directement sur le chantier où sont produits les déblais, ce qui évite notamment d'avoir à évacuer les déblais qui sont ainsi utilisés et valorisés.

On obtient, par conséquent, un mortier particulièrement écologique qui permet de valoriser efficacement deux types de déchets, à savoir des laitiers d'aciéries pour former le liant hydraulique et des déblais de chantier, utilisés comme agrégats.

Bien que non exclusivement, le liant hydraulique conforme à l'invention est plus particulièrement approprié pour former des mortiers autoplaçants. Un mortier autoplaçant est un mortier capable, sous le seul effet de la pesanteur, de se mettre en place dans des espaces destinés à le recevoir, soit des espaces fabriqués et amovibles tels que des coffrages, soit des espaces naturels tels que des tranchées par exemple, ces espaces pouvant être complexes et encombrés.