On connaît de façon classique un implant dentaire en plusieurs parties qui comprend un corps d'implant fileté extérieurement, destiné à tre mise en place par vissage dans l'os mandibulaire ou maxillaire, et une pièce rapportée sur le corps, dite faux-moignon ou pilier, destinée à tre fixée sur le corps de l'implant, après l'implantation, et aménagée pour recevoir une prothèse dentaire.

Le document WO-A-00 27300 donne un exemple d'un tel implant.

Ainsi tous les implants de ce genre comportent deux ou trois pièces à assembler, ce qui rend la pose et le montage compliqués, et contribue à un coût de revient élevé.

On connaît également, notamment par le document WO- A-02 24098, un implant monobloc dans lequel il est proposé différentes inclinaisons entre l'axe du fût d'ancrage osseux et l'axe du faux-moignon, de manière à s'adapter à différentes morphologies maxillaire ou mandibulaire, et dentaire.

Toutefois, ce document se limite à des implants dont la pose est réalisée par impaction, alors que ce sont les techniques d'implants vissés qui en général donnent la meilleure pérennité.

La présente invention vise à pallier les inconvénients de l'état de la technique et à proposer un implant dentaire qui soit robuste tant intrinsèquement que dans sa solidarisation à l'os, qui permette une mise

en fonction rapide, voire immédiate, qui soit économique et qui soit facile à manipuler et à poser pour le chirurgien dentiste.

L'invention propose à cet effet un implant dentaire, caractérisé en ce qu'il est constitué par une pièce unique allongée comprenant : - une partie allongée d'ancrage osseux apte à tre engagée dans l'os par un mouvement ayant une composante de rotation, - une partie formant faux-moignon comportant des aménagements pour la fixation d'une prothèse dentaire ainsi que des aménagements pour l'entraînement en rotation de l'implant à l'aide d'un outil en vue de sa pose, et - une partie intermédiaire s'étendant entre la partie d'ancrage osseux et la partie formant faux-moignon, présentant un évasement de la première vers la seconde, et destinée à se placer au niveau de la gencive.

Certains aspects préférés, mais non limitatifs, de l'implant selon l'invention sont les suivants : - la partie allongée d'ancrage osseux comprend un filetage en hélice.

- la partie formant faux-moignon comprend d'une part une région de section transversale non circulaire et d'autre part un filetage.

- la région de section transversale non circulaire et le filetage sont formés dans un mme trou borgne de la partie formant faux-moignon.

- le filetage s'étend dans une région de fond du trou borgne.

- la région de section transversale non circulaire forme une empreinte femelle pour un outil de vissage.

la partie formant faux-moignon comporte une surface extérieure de section non circulaire.

- la partie formant faux-moignon possède une rainure longitudinale externe.

- la partie formant faux-moignon présente une forme extérieure généralement conique.

- la partie formant faux-moignon présente une forme extérieure généralement cylindrique et se raccorde avec la partie intermédiaire par un épaulement.

- la partie formant faux-moignon présente une forme extérieure généralement évasée vers la partie intermédiaire, à profil longitudinal concave.

- la partie intermédiaire présente un profil longitudinal concave dont la partie adjacente à la partie d'ancrage osseux se raccorde sensiblement sans rupture de pente avec cette dernière.

- la partie intermédiaire possède, dans une région adjacente à la partie d'ancrage osseux, une altération de surface.

- l'altération de surface est un revtement, ou résulte d'un traitement du matériau de l'implant.

- l'altération de surface est un oxyde du matériau de l'implant.

L'invention propose également un jeu d'implants comprenant une pluralité d'implants selon la définition ci-dessus, caractérisé en ce que les implants ont un ou plusieurs paramètres dimensionnels différents.

En particulier, les paramètres dimensionnels sont choisis dans le groupe de paramètres comprenant la hauteur de la partie d'ancrage osseux, le diamètre de la partie d'ancrage osseux, la hauteur de la partie formant faux-moignon, les dimensions transversales de la partie

formant faux-moignon, la hauteur de la partie intermédiaire et le degré d'évasement de la partie intermédiaire.

Enfin l'invention propose un jeu d'implants dentaires, caractérisé en ce qu'il comprend comprenant une pluralité d'implants constitués chacun par une pièce unique allongée comprenant : - une partie allongée d'ancrage osseux apte à tre engagée dans l'os par un mouvement ayant une composante de rotation, une partie formant faux-moignon aménagée, et une partie, intermédiaire s'étendant entre la partie d'ancrage osseux et la partie formant faux-moignon, présentant un évasement vers la partie formant faux- moignon, et destinée à se placer au niveau de la gencive, et en ce que les implants du jeu d'implants possèdent des parties intermédiaires de hauteurs et/ou de degrés d'évasement différents.

D'autres aspects, buts et avantages de la présente invention apparaîtront mieux à la lecture de la description détaillée suivante de formes de réalisation préférées de celle-ci, donnée à titre d'exemple non limitatif et faite en référence aux dessins annexés, sur lesquels : - la figure 1 est une vue de côté en élévation d'un implant selon la présente invention, - la figure 2 est une vue de côté de l'implant en position dans un maxillaire ou une mandibule, - la figure 3 illustre une variante de réalisation d'un détail de l'implant des figures 1 et 2,

- les figures 4a à 4c illustrent trois formes de réalisation possibles pour un autre détail de l'implant des figures 1 et 2, - les figures 5a à 5c illustrent trois formes possibles, parmi d'autres, d'une partie d'ancrage osseux de l'implant, pour une déclinaison en gamme, les figures 6a à 6c illustrent trois formes possibles, parmi d'autres, d'une partie intermédiaire de l'implant, pour une déclinaison en gamme, - les figures 7a à 7c illustrent trois formes possibles, parmi d'autres, d'une partie externe de l'implant, pour une déclinaison en gamme, et la figure 8 est une vue en perspective de la partie externe d'un implant selon une autre variante de réalisation.

En référence tout d'abord aux figures 1 et 2, on a représenté un implant dentaire 1 qui comprend trois parties principales, à savoir une partie d'ancrage osseux ou fût intra-osseux 10, une partie externe dite faux- moignon ou pilier 30 et, entre les deux, une partie intermédiaire ou col 20. Selon un aspect de l'invention, ces trois parties sont formées d'un seul tenant en un alliage métallique biocompatible approprié tel qu'un alliage de titane A16V.

La partie d'ancrage osseux 10 comporte un corps généralement cylindrique 12, présentant avantageusement de façon classique une légère conicité, sur laquelle est formé un filetage 11 d'ancrage osseux, de telle sorte que la partie 10 peut tre engagée par vissage dans un trou d'accueil formé dans le mandibule ou le maxillaire.

La forme précise du fût 12 et du ou des filets 11 peut largement varier, de nombreuses approches existant

en soi dans les produits du commerce (longueur, diamètre, conicité, filetage auto-taraudant ou non, matériaux et leurs traitements de surface, etc.).

La partie 30 formant faux-moignon est caractérisée par la présence d'aménagements permettant de remplir au moins les deux fonctions suivantes : la mise en rotation de l'ensemble de l'implant, à l'aide d'un outil adéquat, pour engager le fût fileté 10 dans l'os lors de la pose de l'implant, et la fixation d'une prothèse par scellage ou vissage sur le faux-moignon, avec fonction anti-rotation.

A cet effet, la partie 30 comprend, dans la présente forme de réalisation, un trou (ou cavité) borgne axial 31 comportant dans la région de son fond un taraudage 33 et, entre son fond et la surface supérieure de ladite partie 30, une partie 32 de section non circulaire, par exemple de section hexagonale.

Le trou borgne 31 forme ainsi dans sa partie supérieure une empreinte hexagonale 32 permettant, à l'aide d'un outil conventionnel ou spécifique, d'entraîner l'ensemble de l'implant en rotation autour de son axe pour sa pose, et dans sa partie inférieure un taraudage apte à coopérer avec une vis de fixation de prothèse (classique en soi et non représentée). A cet égard, le taraudage 33 est typiquement un taraudage normalisé adapté aux vis existantes de fixation de prothèses.

En variante, la prothèse peut tre scellée sur la partie 30, le trou borgne 31 assurant un renforcement de la solidité du scellage et pouvant ainsi le cas échéant, grâce à la présence de la partie 32 à section hexagonale, contribuer à la fonction anti-rotation.

La partie 30 présente ici un contour extérieur 34 de profil concave, évasé en direction de la partie intermédiaire 20. La section transversale de ce contour extérieur est de préférence non circulaire, et par exemple hexagonale ou carrée, de manière à réaliser la fonction anti-rotation de la liaison prothèse/implant, ou y contribuer. Dans ce cas, on prévoit une transition entre le haut de la partie intermédiaire 20, en général circulaire, et la partie 30 qui peut tre soit progressive, soit abrupte.

Selon une autre spécificité de l'invention, la partie intermédiaire ou col 20 joue un rôle important en ce qu'elle favorise l'acceptation rapide de l'implant, et par conséquent la possibilité d'une mise en fonction immédiate, c'est-à-dire l'aptitude de l'implant à recevoir une prothèse très rapidement après la pose.

Plus précisément, la partie intermédiaire 20 est une surface de révolution qui présente un évasement à profil concave en direction de la partie 30, comme illustré sur les figures 1 et 2. En outre, elle se raccorde au fût 10 sans arte ou autre rupture de pente.

Ces caractéristiques permettent de minimiser les traumatismes dans la région de la gencive, et plus particulièrement dans la région où la gencive va se rétablir après la pose.

Ici encore, on peut proposer au chirurgien plusieurs modèles d'implants avec différentes dimensions pour le col 20 (hauteur, diamètre, degré d'évasement, etc. ), étant précisé que la hauteur du col 20 est choisie égale au moins approximativement à l'épaisseur de la gencive sur le site d'implantation.

La figure 2 illustre l'implant après sa pose, la partie osseuse étant indiquée en O et la gencive en G. La figure 2 montre également de façon schématique une prothèse P fixée sur la partie 30 de l'implant.

On observe que la transition douce entre les parties 10 et 20, ainsi que le caractère généralement lisse de la partie 20, assurent à l'implant un caractère essentiellement atraumatique pour la gencive. On observe également que l'évasement à profil longitudinal concave de la partie intermédiaire 20 jusqu'au faux-moignon 30 assure un bon rétablissement de la gencive après l'intervention, en recréant un espace biologique semblable à celui que l'on peut trouver en denture naturelle, qui minimise les sites d'inflammation ou d'infection potentielles.

La figure 3 illustre une variante de réalisation de l'invention, où la partie intermédiaire 20 de l'implant possède une première région 22 dans laquelle un revtement ou un traitement de surface a été formé, de façon adjacente au fût intra-osseux 10. De préférence, il s'agit d'un traitement d'oxydation de l'alliage formant l'implant, sur une profondeur par exemple d'une fraction de millimètre. Une telle oxydation a pour objet l'amélioration de la liaison os/implant. Cette région 22 occupe préférentiellement entre 20 et 100% de la partie intermédiaire dans la direction de l'axe de l'implant.

Les figures 4a et 4b décrivent deux variantes du profil de la surface extérieure de la partie formant pilier 30 dans le sens de l'axe de l'implant.

Dans le cas de la figure 4a, le profil de la surface 34'est rectiligne et incliné en se rapprochant de l'axe à partir de la périphérie de la partie

intermédiaire 20, la partie 30 possédant ainsi une forme conique. Dans le cas de la figure 4b, le profil de la surface extérieure 34''est cylindrique, et la partie 30 se raccorde à la partie intermédiaire par un épaulement 35.

Enfin la figure 4c illustre en perspective une variante de réalisation où la partie formant pilier 30 possède une section transversale extérieure non circulaire, et en l'espèce hexagonale, et où le trou borgne 31 possède seulement un taraudage 33. Dans ce cas, cette section transversale extérieure non circulaire permet d'une part de faire tourner l'implant à l'aide d'un outil pour son vissage dans l'os, et d'autre part de donner au pilier 30 une fonction anti-rotation par rapport à la prothèse dentaire qu'il est destiné à recevoir.

Préférentiellement, l'implant tel que défini ci- dessus est décliné en une gamme avec des implants de différentes formes et dimensions, le choix d'un implant particulier étant effectué par le chirurgien dentiste en fonction de l'anatomie rencontrée et du type de dent à remplacer.

De telles déclinaisons peuvent s'effectuer de différentes manières, éventuellement combinées entre elles. Ainsi, comme illustré sur les figures 5a à 5c, on peut prévoir des implants avec des parties d'ancrage osseux 10 de longueurs différentes et de rayons différents, en fonction de l'anatomie osseuse à l'endroit où la pose doit tre effectuée. Dans cet exemple, on a illustré une partie d'ancrage longue, de petit diamètre (figure 5a), et deux parties d'ancrage courtes,

respectivement de petit diamètre et de grand diamètre (figures 5b et 5c).

Une autre déclinaison concerne la partie intermédiaire 20, avec ici trois paramètres possibles : - le diamètre au niveau de l'ancrage osseux, - le diamètre au niveau de la transition avec la partie externe, - la hauteur.

On observera que la combinaison de ces trois paramètres définit le degré d'évasement de cette partie intermédiaire de l'intérieur vers l'extérieur (angle de cône a). Ainsi les figures 6a à 6c donnent trois exemples possibles de formes de cette partie intermédiaire. Le choix sera dicté en fonction (i) du diamètre choisi pour la partie d'ancrage osseux 10, (ii) de l'épaisseur gingivale à cet endroit, et (iii) du type de prothèse dentaire à réaliser.

La déclinaison peut également s'effectuer sur le diamètre et la hauteur de la partie faux-moignon 30, en fonction du type de prothèse. Ainsi les figures 7a à 7c illustrent trois exemples possibles de parties faux- moignon, avec hauteurs et/ou diamètres différents.

Les déclinaisons précitées s'effectuent préférentiellement dans les limites approximatives suivantes : - hauteur (longueur) de la partie filetée d'ancrage : de 7 à 15 mm- ; - diamètre de la partie filetée d'ancrage : de 2,75 à 6 mm ; - hauteur de la partie intermédiaire : de 0,5 à 3 mm ;

- hauteur de la partie externe formant faux- moignon : de 3 à 6 mm ; - diamètre de la partie externe formant faux- moignon : de 3 à 7 mm.

En référence maintenant à la figure 8, on a représenté une variante de réalisation de la partie externe 30 formant faux-moignon.

Selon cette variante, la fonction anti-rotation (pour une prothèse aussi bien vissée que scellée) est réalisée ou renforcée à l'aide d'une rainure 35, par exemple de section carrée, formée longitudinalement sur la périphérie de la partie 30, pour assurer une coopération de formes de type clavetage.

En outre, l'empreinte 32 de la cavité 31 présente ici une forme en étoile à symétrie rotationnelle de 45°.

Il est toujours prévu dans cet un taraudage (non visible) fond de la cavité 31, pour permettre de recevoir une prothèse par vissage.

Bien entendu, la présente invention n'est nullement limitée aux formes de réalisation décrites ci-dessus et représentées sur les dessins, mais l'homme du métier saura y apporter de nombreuses variantes et modifications.