La présente invention constitue une amélioration de l'article pour fumeurs divulgué dans la demande de brevet PCT/BE96/00057 (WO 96/41546).

L'article pour fumeurs selon la demande susmentionnée consiste en un dispositif destiné à diminuer l'émission de fumée par le bout brûlant de la cigarette (fumée de "courant latéral","side stream smoke"). Le dispositif consiste en une pièce allongée comportant un orifice circulaire longitudinal qui permet au dispositif de coulisser avec frottement le long d'une cigarette sous l'effet des doigts de l'utilisateur.

Le dispositif comprend une partie proximale réalisée en matériau dimensionnellement stable et une partie distale destinée à recevoir le bout brûlant de la cigarette entre deux aspirations de fumées, ce bout se présentant de préférence sous la forme d'une bague cylindrique réalisée en un matériau utilisé pour la fabrication de fourneau de pipe. De préférence la partie distale et la partie proximale sont séparables.

Un matériau particulièrement préféré pour la partie distale est le bois de bruyère tel qu'utilisé traditionnellement pour la fabrication de pipes.

Un processus de séchage du bois de bruyère, préalablement à sa découpe peut s'avérer particulièrement indiqué pour favoriser la reproductibilité des découpes. La stabilité dimensionnelle de la bruyère semble en effet sensiblement dépendre de l'humidité ambiante.

On a maintenant observé que le matériau préféré pour la partie proximale est un plastique résistant à la chaleur, plus particulièrement une résine de polytherimide ULTEM (marque déposée, General Electric), modifiée ou non.

Cette résine est moulable, est dimensionnellement stable, et peut résister à une température prolongée de 170° C sans tre significativement altérée. Les produits de combustion éventuelle de ce matériau ne sont guère plus toxiques que ceux résultant de la combustion d'un bois (CO, C02, H20). En utilisation normale, la matière plastique de l'élément proximal ne dépasse pas une température de 70-100°C.

On a constaté que la bague et la partie proximale du dispositif ci-dessus, lors de l'utilisation de l'article, se désolidarisent facilement s'ils ne sont retenus que par l'effet de friction. En particulier, et de manière surprenante, la bague de bruyère aurait une tendance à rétrécir sous l'effet de la chaleur et en conséquence de se désolidariser de la partie proximale lorsque les deux parties sont maintenues par friction. Ce problème est général pour des articles constitués de deux matériaux différents et destinés à coulisser sur une cigarette à bout brûlant.

L'utilisation de colle s'avère désavantageuse car la colle chauffée est apte à altérer désagréablement le goût de la fumée. La présence de colle entraîne également un désavantage économique lors du montage du dispositif. Il est également avantageux, grâce à un montage réversible que l'usage de colle ne permet pas, de pouvoir dissocier les composants de l'article, par exemple pour remplacer un seul de ces composants.

Ce problème a été avantageusement résolu selon la présente invention en prévoyant au moins une fente longitudinale, de préférence 3 à 4 fentes, dans la section de la paroi de la partie proximale qui recoit la bague distale. Lors du montage du dispositif, la bague peut alors tre insérée à force en profitant de la flexibilité relative du matériau (avantageusement un plastique comme susmentionné) de la partie proximale. Il s'ensuit un effet plus efficace de serrage et/ou d'encliquetage de la bague en bruyère. La rétention de la bague, le montage et le démontage de l'article s'en trouve facilité.

La fente longitudinale, qui est de préférence une fente traversante, s'étend de l'extrémité libre de la partie proximale sur une longueur substantielle de la section destinée à recevoir au moins partiellement la bague. La largeur de la fente varie par exemple de 0,5 à 2 mm et sa longueur de 1 à 4 mm.

Avantageusement, la bague en bruyère est légèrement conique. Dans ce cas la partie la plus large de la bague est insérée en premier lieu, procédé apte à créer ainsi un effet d'encliquetage.

L'obtention économique de bagues en bruyère de petites dimensions présente des problèmes lorsqu'on les fabrique en faisant appel à un travail classique du bois, p. e. par tournage. Il en est ainsi en particulier pour l'obtention de l'ouverture circulaire.

Selon un aspect de la présente invention, des plaquettes de bruyère d'une épaisseur correspondant à la longueur de la bague à obtenir, sont découpées par un faisceau laser en utilisant une technique de découpe de laser classique, par exemple telle que celle utilisée pour découper des panneaux de bois MSD.

Le laser découpe une circonférence intérieure puis une circonférence extérieure, la différence des diamètres correspondant à l'épaisseur de la bague. La découpe, en particulier du bord extérieur de la bague, peut tre très légèrement conique (quelques degrés).

Cette manière de procéder présente l'avantage supplémentaire de brûler la surface interne de la bague qui sera soumise à la chaleur du bout brûlant de la cigarette, en"rodant"en quelque sorte cette surface préalablement à la première utilisation par le fumeur. La surface externe par contre, peut tre travaillée, par exemple par des procédés classiques de tournage

permettant ainsi l'obtention de surface de décoration et ou d'ailettes, pas de vis ou mmes des trous plus ou moins profonds présents dans le but, entre autres, de dissiper la chaleur.

La technique de découpe laser est favorable car elle permet de manière inhérente d'obtenir des bagues légèrement coniques (quelques degrés). L'extrémité du canon du laser décrit un cercle en restant fixe à une certaine distance de la plaquette dans laquelle la bague est découpée.

Avantageusement du point de vue économique, les plaquettes de bois de bruyère proviennent en fait de résidus de fabrication, essentiellement de fabrication de pipes, de telle sorte que la matière de départ est très bon marché.

La fabrication en série en est grandement facilitée.

En effet, selon un aspect de l'invention, les plaquettes de bois de bruyère sont disposées sur un support à surface quadrillée, chaque carré ou rectangle étant physiquement délimité et pouvant recevoir dans un de ces coins une plaquette comportant au moins deux bords orthogonaux. L'automatisation et le repérage de la coupe par faisceau laser en est ainsi grandement facilité.

On prévoit des moyens de maintien ou de calage des plaquettes dans un coin de chaque casier, par exemple les coins supérieurs gauche des casiers formés.

Il est bien entendu que l'utilisation d'une coupe au laser pour obtenir des bagues de bruyère, peut tre appliquée pour d'obtention d'autres articles que l'article pour fumeur susmentionné.

Selon un autre aspect de l'invention, la partie proximale est essentiellement ajourée, laissant ainsi un accès libre à l'air de la plus grande partie du corps de la cigarette située sous cette partie. Outre l'allégement souhaitable, cette caractéristique est importante pour éviter la condensation de la fumée de cigarette, le dépôt de goudron et le goût désagréable qui en résulte.

Selon une variante de l'invention, la partie proximale est plus courte que la partie distale, cette dernière comprenant alors les ajourements et étant faite d'une pièce en matériau susceptible de servir pour la fabrication de pipe. La partie proximale peut se réduire à un anneau, avec éventuellement des guides longitudinaux (p. e. sous forme de tiges) s'étendant de sa face interne parallèles à son axe et qui est apte à se glisser sous la partie distale. Ces guides (artes longitudinales de frottement) sont destinés à entrer en contact direct avec la cigarette et à maintenir celle-ci. L'extrémité de la partie proximale, et éventuellement l'anneau, peuvent tre biseautées pour faciliter l'insertion de la cigarette. La bague proximale peut alors tre constitué d'un matériau noble ou mme précieux.

Selon le mode de réalisation actuellement préféré, la partie proximale est cependant plus longue et comprend les ajourements destinés à aérer la corps de la cigarette. Cette caractéristique peut se présenter pour les articles définis dans la revendication 1 de la demande de brevet PCT susmentionnée.

Selon un autre aspect de l'invention, la surface interne de la partie proximale comprend généralement en effet des artes longitudinales de frottement. Seules les sommets de ces artes sont en contact avec la cigarette et glissent sur celle-ci en compressant le papier et pénétrant légèrement dans le corps de la cigarette. La friction est suffisante pour maintenir cette partie proximale le long de la cigarette, avec ou sans la bague distale, contre l'effet de la gravité ou d'inertie.

Pour l'utilisation du dispositif de l'invention, l'extrémité à fumer de la cigarette est insérée dans la partie proximale du dispositif afin de coulisser vers la bague avant de la traverser et d'émerger du côté distal avant d'tre allumée. L'insertion dans l'orifice peut tre facilitée par la présence d'un chanfrein.

L'invention propose donc notamment un article pour fumeur apte à coulisser sur une cigarette et destiné à atténuer l'émission de fumée de courant latéral provenant de ladite cigarette, caractérisé en ce qu'il est constitué d'une partie proximale et d'une partie distale

-la partie proximale étant constituée d'un corps cylindrique en matière synthétique et comportant des ouvertures de telle sorte que plus de 30%, de préférence plus de 50%, de la surface extérieure de la cigarette contenue sous cette partie proximale n'est pas recouverte par un élément de cette partie proximale, la partie proximale comportant en outre, sur sa surface intérieure des artes de friction essentiellement longitudinales, une extrémité du corps cylindrique formant une cavité destinée à recevoir une partie distale, l'autre extrémité du corps cylindrique comportant un bourrelet apte à faciliter la prise par un ou plusieurs doigts de l'utilisateur.

-la partie distale est constituée d'une bague en bruyère, de préférence découpée par laser, essentiellement cylindrique ou légèrement coniques, coaxiale à la partie proximale, et maintenue à une extrémité de celle-ci, le diamètre intérieur de la bague étant approximativement égal ou très légèrement supérieur au diamètre extérieur de la cigarette -la partie distale présentant de préférence des fentes aptes à assurer une meilleure solidarisation de la partie distale et proximale, tout en permettant la séparation à force de ces composants.

L'invention sera mieux comprise à l'examen des dessins et à la lecture de l'exemple de réalisation non limitatif qui suivent.

Des plaquettes de bruyère carrée de 45 x 45 mm et de 7,5 mm d'épaisseur provenant de résidus de la fabrication de pipes, sont séchées à 60°C pendant 3 à 4 jours. Les plaquettes sont placées sur une platine comportant une surface quadrillée, délimitant des supports carrés juxtaposés formant casiers, chaque plaquette étant calée par un ergot au coin supérieur gauche du support, les coins étant en contact. Un faisceau laser au C02 connu en soi, réglé et positionné sur base des coordonnées des supports à casiers, découpe dans chaque plaquette 9 bagues dont le diamètre extérieur est de 12,55 mm et le diamètre intérieur 7,75 mm. Etant donné la technique particulière du mouvement de la tte d'émission laser, la découpe fournit des bagues légèrement coniques.

Le laser peut tre ainsi un laser au C02 (type VFA 1200, 1.7 à 2.2 kW, LASERCOMB, dispositif Wegman-Basel) avec une tte à découper haute pression et une platine mobile de 3000 x 500 mm guidé par un système HP900.

En se référant aux Figs la à lc, on illustre l'article qui a fait l'objet d'une amélioration selon l'invention.

On distingue l'article formé d'un manchon 2 (élément proximal) et d'une bague 1 associée à l'extrémité distale du manchon. Une cigarette 10 peut tre insérée par coulissement dans l'article.

En se référant à la Fig. 2, une bague 1 obtenue selon le procédé susmentionné est insérée et fixée par friction dans une extrémité en manchon 7 de l'élément proximal 2 de forme essentiellement cylindrique. La légère conicité

des bagues permet un coincement aisé et stable de la bague dans la cavité de réception cylindrique 8 de l'élément en plastique. En absorbant de l'humidité ambiante, le diamètre de la bague augmente et produira un coincement stable des deux éléments.

L'élément proximal 2 en plastique ULTEM 1000 (General Electric) a été obtenu par moulage. L'élément de bague proximale 2 mesure 25 mm et est largement ajourée par la présence d'orifices, le corps cylindrique principal se présentant sous la forme d'un treillis avec 4 rangées de 4 orifices rectangulaires 3. L'ensemble pèse approximativement 1 g.

La surface intérieure de la partie cylindrique ajourée comprend quatre artes longitudinales 4 destinées à glisser le long de la cigarette sous l'effet de la pression longitudinale exercée par un ou deux doigts de l'utilisateur. Ces artes longitudinales 4 ne s'étendent de préférence pas jusqu'à l'extrémité cylindrique pleine formant manchon de réception de la bague en bruyère. A ce niveau, un certain espace annulaire libre 6 est ainsi laissé autour de la cigarette.

A l'autre extrémité, un bourrelet cylindrique 5 est prévu afin de faciliter la manipulation de l'ensemble par un ou plusieurs doigts de l'utilisateur.

Au moins une fente longitudinale (9), de préférence 3 à 4 fentes, sont prévues dans la section de la paroi de la partie proximale qui recoit la bague distale. La bague

peut alors tre insérée à force en profitant de la flexibilité relative du plastique de la partie proximale. Il s'ensuit un effet plus efficace de serrage et/ou d'encliquetage de la bague en bruyère.

Avantageusement également, la partie réceptrice en plastique peut présenter une certaine conicité, prévue p. e. de moulage, pour remplacer la conicité de la bague distale ou, plus avantageusement encore, accentuer cet effet d'encliquetage et la fixation efficace de la bague, mme à chaud, lorsque les deux éléments présentent une conicité complémentaire.

L'homme de l'art comprendra par ailleurs que la partie distale peut soit s'adapter dans une extrémité du manchon cylindrique proximal ou, avec un effet sensiblement équivalent, s'adapter et se fixer partiellement autour d'une section du manchon cylindrique, les surfaces internes du manchon (partie proximale) et de la bague (partie distale) affleurant. Les améliorations susmentionnées peuvent évidemment s'adapter à ce dernier cas.

On comprendra également que les différents aspects décrits dans le présent exposé, y compris dans l'exemple de réalisation, peuvent tre généralisés et peuvent tre considérés séparément ou en combinaisons quelconques si celles-ci sont compatibles.