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Title:
INFRARED CAMERA COMPRISING A HIGH-RATIO OPTICAL ZOOM
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2008/145735
Kind Code:
A2
Abstract:
The invention relates to an infrared camera comprising an optical zoom, including: - a matrix detector (5) comprising a cooled screen, a matrix able to detect infrared radiation; - a module (L1-L3) for modifying the focal length of the camera, which can vary the focal length of the camera so as to ensure the optical zoom function of the camera; and - an imager module (L4) able to ensure, for all the values of focal length of the camera: on the one hand the focusing of the infrared radiation on the matrix of the detector, and on the other hand the conjugation of the pupil of the camera on the cooled screen of the detector. The modifying module (L1-L3) forms an intermediary image at infinity from an object plane located in the focusing zone in the scene.

Inventors:
COLENTIER SYLVIE (FR)
DUVAL FREDERIC (FR)
Application Number:
PCT/EP2008/056705
Publication Date:
December 04, 2008
Filing Date:
May 30, 2008
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Assignee:
SAGEM DEFENSE SECURITE (FR)
COLENTIER SYLVIE (FR)
DUVAL FREDERIC (FR)
International Classes:
G02B13/14; G02B23/12; G02B15/173
Domestic Patent References:
WO2001076261A22001-10-11
Foreign References:
US6091551A2000-07-18
JP2002014283A2002-01-18
Other References:
None
Attorney, Agent or Firm:
CABINET REGIMBEAU (Paris Cedex 17, Paris Cedex 17, FR)
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Claims:

REVENDICATIONS

1. Caméra infrarouge d'observation d'une scène, comportant un zoom optique présentant une zone de mise au point dans la scène-et comportant : - un détecteur (5) matriciel comportant un écran refroidi (50), une matrice (51 ) apte à détecter un rayonnement infrarouge ;

- un module (123) modificateur de distance focale de la caméra, le module modificateur étant apte à faire varier la distance focale de la caméra pour assurer la fonction zoom optique de la caméra ; et

- un module imageur (L4) apte à assurer, pour toutes les valeurs de distance focale de la caméra : d'une part la focalisation du rayonnement infrarouge sur la matrice

(51 ) du détecteur (5), et d'autre part la conjugaison de la pupille de la caméra sur l'écran refroidi (50) du détecteur, ladite caméra étant caractérisée en ce que le module modificateur (123) forme d'un plan objet situé dans la zone de mise au point dans la scène une image intermédiaire à l'infini.

2. Caméra selon la revendication 1 , dans laquelle le module (123) modificateur comporte :

- un groupe (L2) optique variateur comportant au moins une lentille, le groupe variateur étant optiquement divergent et mobile sur un axe optique (OO 1 ) de la caméra ; et

- un groupe (L3) optique compensateur comportant au moins une lentille, le groupe compensateur étant optiquement convergent et mobile sur l'axe optique (OO 1 ) de la caméra.

3. Caméra selon la revendication 2, dans laquelle le module (123) modificateur comporte en outre un groupe frontal convergent (L1 ), fixe sur l'axe optique (OO').

4. Caméra selon l'une des revendications 2 à 3, comportant un moteur (20) de pilotage du groupe (L2) optique vahateur et un moteur (30) de pilotage du groupe (L3) optique compensateur, chaque moteur étant relié à un module électronique (40) de pilotage, chaque pilotage des groupes optiques (L2, L3) s'effectuant par asservissement numériques.

5. Caméra selon l'une des revendications 1 à 4, dans laquelle le module imageur (L4) est constitué de trois groupes de lentilles (41 , 42, 43) et de deux miroirs (7) de coudage.

6. Caméra selon la revendication 5, dans laquelle l'un des miroirs est mobile, pour déplacer de façon dynamique l'axe optique (OO').

7. Caméra selon l'une des revendications 1 à 6, comportant une lame (8) plane à faces parallèles, inclinée et mobile en rotation autour de l'axe optique (OO 1 ) en amont du détecteur (5), pour créer un décalage de l'axe optique.

8. Caméra selon l'une des revendications 3 à 7, dans lequel le groupe frontal du zoom est constitué de deux lentilles convergentes, la lentille extérieure étant sphérique, préférentiel lement en ZnS, la lentille interne étant asphéro-diffractive, préférentiellement en ZnSe.

9. Caméra selon l'une des revendications 4 à 8, comportant un module (40), comportant des moyens de calcul, apte à

- calculer la variation de la distance focale de la caméra et à maintenir la focalisation du rayonnement infrarouge sur la matrice (51 ) du détecteur (5) et le transport de la pupille de la caméra sur l'écran refroidi du détecteur,

- commander le déplacement indépendant des deux groupes optiques, la position du vahateur étant calculée à partir d'un polynôme au moins d'ordre 1 , en fonction de l'inverse de la focale, les coefficients de ce polynôme étant linéairement dépendants de la température ;

la position relative du compensateur par rapport à la position du vahateur étant calculée à partir d'un polynôme au moins d'ordre 1 en fonction de la focale, les coefficients de ce polynôme sont linéairement dépendants de la température et de l'inverse de la distance de focalisation.

10. Caméra selon la revendication 9, dans lequel le module (40) est apte à calculer la distance de la caméra à la scène à partir de la recopie de position associée au moteur (30) du groupe optique compensateur.

11. Caméra selon l'une des revendications 1 à 10, présentant une ouverture numérique constante sur toute la plage de variation de la distance focale de la caméra, préférentiellement égale à la focale divisée par quatre, à savoir F/4.

12. Caméra selon l'une des revendications 1 à 11 , dont le zoom a un rapport supérieur à x10, préférentiellement supérieur à x20.

13. Procédé d'observation d'une scène par une caméra infrarouge selon l'une des revendications 2 à 12, le procédé étant caractérisé en ce qu'un module (40) de la caméra est apte à assurer

- la variation de la distance focale de la caméra, et

- le maintien de la focalisation du rayonnement infrarouge sur la matrice (51 ) du détecteur (5) et du transport de la pupille de la caméra sur l'écran refroidi du détecteur, sont assurés par le déplacement indépendant des deux groupes optiques, la position du vahateur étant calculée à partir d'un polynôme au moins d'ordre 1 , en fonction de l'inverse de la focale, les coefficients de ce polynôme étant linéairement dépendants de la température ; la position relative du compensateur par rapport à la position du variateur étant calculée à partir d'un polynôme au moins d'ordre 1 en fonction de la

focale, les coefficients de ce polynôme sont linéairement dépendants de la température et de l'inverse de la distance de focalisation.

Description:

Caméra infrarouge comportant un zoom optique de grand rapport et procédé correspondant d'observation d'une scène

DOMAINE TECHNIQUE GENERAL La présente invention concerne une caméra infrarouge comportant un zoom optique.

Elle concerne également un procédé d'observation d'une scène avec une telle caméra. ETAT DE L'ART Les caméras infrarouges opérant dans les bandes spectrales 3 à 5 μm ou 8 à 12 μm intègrent généralement des optiques à deux champs optiques.

Un grand champ optique est utilisé pour détecter les cibles. Pour permettre une bonne anticipation, le meilleur compromis [angle de vue/résolution] est visé (typiquement de l'ordre de 10°). Le petit champ optique (typiquement de l'ordre de 1 °) est utilisé pour l'identification des cibles, voire la conduite de tir dans certaines applications. Certaines caméras, en particulier pour des applications aéronautiques, intègrent un troisième champ entre 20° et 40°, utilisé pour le pilotage.

Le passage d'un champ à l'autre, qui s'opère par basculement dans le chemin optique de groupes de lentilles, s'accompagne d'une perte temporaire de l'image pour l'opérateur.

Pour des raisons d'encombrement et de complexité mécanique, les objectifs multichamps ne peuvent guère offrir plus de trois champs optiques.

Des champs supplémentaires peuvent être obtenus par zoom électronique mais sans gain de résolution par rapport au champ optique courant.

Les caméras infrarouges doivent en outre permettre une mise au point variable dans une zone définie de l'infini à quelques dizaines de mètres de l'objectif de la caméra. Cette zone s'appelle la zone de mise au point. Si l'objet à observer est hors de la zone de mise au point, en étant ainsi plus prêt de l'objectif, il n'est pas possible de former une image nette de l'objet sur un détecteur de la caméra. En revanche, si l'objet à observer est dans la

zone de mise au point, l'image de l'objet formée sur le détecteur doit être conservée nette lors d'un changement de champ.

L'ensemble des fonctionnalités et performances optiques (champs, distance de focalisation, résolution par exemple) doivent de plus être garanties sur un domaine thermique opérationnel le plus étendu possible, de façon transparente pour l'utilisateur.

Pour pouvoir assurer la variation continue du champ tout en conservant la mise au point, et pour différentes températures de fonctionnement, les caméras infrarouges possèdent un zoom optique comportant classiquement deux motorisations qui déplacent trois groupes optiques mobiles. Deux groupes mobiles sont déplacés ensemble par l'intermédiaire d'une came mécanique pour assurer la variation continue de focale pour une mise au point à l'infini et à une température moyenne

(typiquement 20 0 C). Un troisième groupe optique motorisé indépendamment permet de modifier la mise au point et de compenser l'évolution de la température.

On connaît par ailleurs par JP 2002-014283 une caméra selon le préambule de la revendication 1.

En revanche JP 2002-014283 ne traite pas de la conservation de la mise au point lorsque le champ varie.

De plus une telle caméra possède un certain nombre de groupes optiques mobiles, mais leur loi de déplacement et la détermination de leurs positions relatives sont complexes. Les lois de déplacement des groupes optiques mobiles sont complexes, ce qui complexifie le pilotage des groupes.

PRESENTATION DE L'INVENTION

L'invention propose de pallier au moins un de ces inconvénients.

A cet effet, l'objectif de la caméra est constitué par un module modificateur qui forme d'un plan objet situé dans la zone de mise au point dans la scène (c'est-à-dire un plan objet qui est situé à l'infini ou à une distance de l'ordre de grandeur de la dizaine de mètres par rapport à l'objectif) une image intermédiaire à l'infini.

Lorsque le plan objet est situé à l'infini (ou une distance très grande par rapport à l'objectif) dans la zone de mise au point, le module modificateur constitue un module sensiblement « afocal » de grossissement variable. On comprend que la distance de mise au point est opérationnellement ajustable entre l'infini et quelques dizaines de mètres de l'objectif, ce qui correspond à la zone de mise au point.

L'image d'une scène en sortie du module modificateur est ensuite conjuguée sur une matrice d'un détecteur infrarouge par un module imageur de focale fixe.

Ainsi, l'objectif selon l'invention donne toujours une image nette, sur le détecteur, d'un plan objet situé dans la zone de mise au point, et conserve une image nette lorsque la distance focale de la caméra (c'est-à-dire son champ) varie. L'ensemble des deux modules constitue donc un objectif de focale variable, et de distance de mise au point variable.

Le module modificateur est préférentiellement constitué par trois groupes : un groupe frontal convergent fixe, un groupe mobile divergent et un groupe mobile convergent. Le fait que le module modificateur soit « afocal » selon la définition ci- dessus permet, avec deux groupes mobiles seulement, d'ajuster la mise au point entre l'infini et une distance de quelque dizaines de mètres, et de maintenir cette mise point alors que o la focale varie continûment dans un grand rapport

(typiquement supérieur à 15) et o la température ambiante évolue d'améliorer le découplage des fonctions de chaque groupe optique composant le module ; et - d'éviter la présence de zones mortes dans l'image sur toute la plage de distances focales de la caméra.

Contrairement à l'art antérieur, les déplacements des deux groupes motorisés sont calculés par des lois polynomiales simples en fonction des trois variables indépendantes : focale, distance de mise au point, et température. La fonction assurée par la came mécanique dans l'art antérieur, difficile à réaliser mécaniquement, peut alors avantageusement être remplacée par un traitement numérique très simple à réaliser.

On propose ainsi selon l'invention une caméra selon la revendication 1. L'invention est avantageusement complétée par les caractéristiques des revendications 2 à 12.

L'invention concerne également un procédé d'observation d'une scène avec une telle caméra.

L'invention présente de nombreux avantages. La variation de focale, la focalisation (à l'infini ou à une distance finie inférieure à l'hyperfocale), ainsi que l'indépendance de comportement vis à vis de la température (athermalisation), sont assurées par le déplacement du groupe optique divergent (également appelé le variateur) et du groupe optique convergent (également appelé le compensateur). Les fonctions respectives des deux groupes mobiles précités sont découplées, notamment grâce au fait que le module modificateur est « afocal » selon la définition ci-dessus. Le déplacement du groupe optique divergent (le variateur) permet de faire varier la distance focale de la caméra. Le déplacement du groupe optique convergent (le compensateur) permet de maintenir l'image focalisée sur un plan de focalisation fixe, à savoir matrice du détecteur, lorsque la température ambiante varie et lorsque la focale varie.

Les déplacements des groupes en fonction du champ, de la distance de focalisation et de la température de fonctionnement sont régis par des lois mathématiques simples, compatibles d'un traitement numérique en temps réel. Cette propriété permet un pilotage par asservissements numériques à partir de deux motorisations indépendantes, et l'implantation

de fonctionnalités valorisantes au niveau de la caméra, telle qu'une fonction de télémétrie intégrée. En effet :

- La position du variateur est calculable à partir d'un polynôme au moins d'ordre 1 , en fonction de l'inverse de la focale. Les coefficients de ce polynôme sont linéairement dépendants de la température.

- La position relative du compensateur par rapport à la position du variateur est calculable à partir d'un polynôme au moins d'ordre 1 en fonction de la focale. Les coefficients de ce polynôme sont linéairement dépendants de la température et de l'inverse de la distance de focalisation. Les polynômes sont très avantageusement au plus d'ordre 4.

Chaque groupe optique mobile, intégré dans une mécanique de déplacement/guidage associée à un dispositif de recopie de position, est piloté par une électronique d'asservissement numérique. L'asservissement est réalisé en vitesse ou en position sur les consignes calculées à partir des lois polynomiales décrites ci-dessus

Les lois de positionnements sont inversibles très facilement et permettent de fournir en temps réel une recopie numérique précise de la position de focale (précision avec une erreur inférieure à 1 %) et de la distance de focalisation courante (précision avec une erreur inférieure à 2%).

L'objectif de la caméra constitue donc un zoom optique à focale continûment variable, permettant de couvrir, sans perte d'image (c'est-à-dire sans zone morte dans l'image, grâce au fait que le module modificateur est afocal selon la définition ci-dessus), les plages de champs opérationnels comprises par exemple entre 1 ° et 40°, voire plus, dans une bande infrarouge, par exemple la bande 3-5 μm.

Le fonctionnement du zoom de la caméra ne dépend pas de la température, au moins dans la plage sensiblement égale à [-40 0 C ; 70 0 C].

Le groupe frontal du zoom est constitué de deux lentilles convergentes. La lentille extérieure est sphérique, préférentiellement en

ZnS. Ce matériau est choisi en tant qu'élément en contact avec l'environnement externe à la caméra pour sa durabilité vis à vis de l'environnement climatique et mécanique. La lentille interne est asphéro-

diffractive, préférentiellement en ZnSe. La combinaison ZnS/ZnSe assure une très faible insensibilité aux gradients thermiques pouvant exister entre les deux lentilles (conservation de la qualité optique).

La caméra a un grand rapport de distances focales (typiquement supérieur à x10, voire supérieur à x20).

L'encombrement spatial de la caméra est modulable en fonction d'un volume mécanique alloué pour chaque application.

Dans l'application développée, le rapport de focales de x20, sur la plage de température de [-40 0 C, +70 0 C], est obtenu avec une course mécanique du variateur de 55 mm et une course du compensateur inférieure à 40 mm.

Le chemin optique peut être coudé en U, grâce à deux miroirs, de manière à implanter au moins les deux groupes mobiles dans la longueur du premier bras optique. La longueur du plus long bras de l'optique est environ égale à la moitié de la focale maximale du zoom.

L'un des miroirs peut être motorisé ou monté sur cales piézoélectrique pour déplacer de façon dynamique l'axe optique (stabilisation d'axe, suréchantillonnage, etc.).

Le déplacement dynamique de l'axe optique peut également être assuré par une lame plane à faces parallèles inclinée, mobile en rotation autour de l'axe optique. La lame peut être interposée entre le dernier groupe de lentilles du module imageur et la fenêtre d'entrée d'un cryostat dans lequel est placé le détecteur. L'inclinaison et l'épaisseur de la lame sont choisies pour créer un décalage de l'axe optique équivalent à un λ A pixel du détecteur. Ceci est un dispositif de microbalayage permettant d'augmenter la résolution de l'image.

La caméra a une ouverture numérique constante sur toute la plage de focales. L'ouverture numérique est égale à F/4 dans l'application développée. Le diaphragme d'ouverture est situé dans l'espace image (matérialisé par l'écran refroidi du détecteur).

Le diaphragme d'ouverture est conjugué sur le groupe frontal pour la plus longue focale F de la caméra. La conjugaison minimise alors le diamètre, la masse et le coût de réalisation du groupe frontal.

La conjugaison du diaphragme sur le groupe frontal conduit à un rapport de la focale du groupe optique constitué des lentilles 41 et 42 sur la focale du groupe 43 ayant une valeur supérieure à 4. PRESENTATION DES FIGURES

D'autres caractéristiques, buts et avantages de l'invention ressortiront de la description qui suit, qui est purement illustrative et non limitative, et qui doit être lue en regard des dessins annexés sur lesquels :

- La Fig. 1 est un schéma optique fonctionnel d'un objectif à focale variable, servant d'illustration aux rappels théoriques utiles à la compréhension de l'invention ;

- La Fig. 2 est un graphe montrant les positions de L2 et de L30 par rapport à L1 , visibles à la figure 1 , en fonction de la distance focale de l'objectif de la figure 1 ;

- Les Fig. 3A à 3C sont des graphes conformes au graphe de la figure 2, pour respectivement une température de -40 0 C, +20 0 C et +70°C ;

- La Fig. 4 est un schéma optique fonctionnel d'une caméra selon l'invention ;

- La Fig. 5 est un schéma optique fonctionnel, en lentilles réelles en longue focale, d'une caméra selon l'invention ;

- Les Fig. 6A à 6E sont des schémas conformes à celui de la figure 5, pour différentes positions des groupes optiques - La Fig. 7 est un graphe montrant la course des deux groupes optiques en fonction du champ.

DESCRIPTION DETAILLEE

RAPPELS THéORIQUES

Comme le montre schématiquement la figure 1 , un objectif à focale variable destiné à former une image, dans un plan focal fixe, d'objets éloignés - par exemple situés entre quelques dizaines de mètres et l'infini - est constitué au moins de trois groupes de lentilles, notés respectivement L1 , L2 et L30, dont deux au minimum (L2 et L30) sont mobiles en translation suivant l'axe

optique OO'. Les groupes L1 et L30 sont convergents, tandis que le groupe L2 est divergent.

L'objet A, le plan focal image A'3 de la caméra et le plan focal image A'1 du groupe frontal L1 sont fixes. Or, le déplacement du groupe L2 déplace le plan image A'2, conjugué de A'1. Le groupe L30 doit donc également être déplacé pour maintenir la conjugaison entre le plan A'2 et le plan image fixe A'3. La position de L30 est donc assujettie à celle de L2.

Un grandissement m2(z2), variable en fonction de la position z2 de L2 sur l'axe OO', est associé à la conjugaison optique A'1/A'2.

Un grandissement m3(z3), variable en fonction de la position z3 de L30 sur l'axe OO', est associé à la conjugaison optique A'2/ A'3.

La focale de l'objectif varie avec les positions z2 et z3 des groupes L2 et L30 selon l'expression suivante : F(î 2 ) = Z 1 - /W 2 (Z 2 ) - m 3 (Z 3 ) (Equ 1 )

Dans cette expression, f1 est la focale du groupe frontal L1 , qui est fixe sur l'axe OO'.

Cependant, la conjugaison optique est réalisable si les conditions de Bessel sont satisfaites par L30, à savoir que la distance A'2A'3 doit être supérieure à quatre fois la focale du groupe L30.

La distance A'2A'3 dépend de la position du groupe L2.

A' 2 A' 3 (m2) = E - f ι - f 2 . (2 - — - m 2 ) (Equ 2) m 2 Ά 2 Ά 3 (ml) est minimale pour m2 = -1 , ce qui donne

A' 2 A' 3 (-l) = E -f ι -4f 2

L'absence de zone morte dans la plage de focales à couvrir est conditionnée par la relation : £ > /i + 4 (/ 3 + / 2 ) (Equ 3)

Lorsque la condition de Equ 3 est remplie, pour chaque position du groupe L2 (autrement dit pour chaque valeur de m2), il existe deux positions

possibles de L30 permettant de conjuguer les plans A'2 et A'3 avec un grandissement respectivement de m3 et 1/m3.

Comme l'illustre la figure 2 sur un exemple numérique, une plage étendue de focales est accessible, moyennant des discontinuités 20 dans les courses des groupes mobiles, ce qui complexifie le pilotage des groupes, voire le rend infaisable. Comme on l'a dit, lorsque Equ 3 est vérifiée, à chaque position m2 de L2 correspond deux positions de L30 qui conjuguent A'2 et A'3, avec des grossissements respectivement supérieur à 1 (position notée Bessel 1 ) et inférieur à 1 (Bessel 2). On transpose cette dénomination Bessel 1 et Bessel 2 au couple de positions L2/L30 sur le graphique de la figure 2 représentant la position des deux groupes en fonction de la focale du zoom complet ainsi atteinte.

La focale de la caméra, minimale ou maximale, accessible sans discontinuité est environ égale à la focale du groupe L1 (la discontinuité correspond à m2 = -1 et m3 ≈ 1 ).

Pour garantir la faisabilité du calcul optique, la focale minimale du groupe L1 est environ supposée égale à la pupille maximale de sortie de la caméra (en effet, la correction des aberrations devient difficile pour une ouverture locale supérieure à F/1 sur le groupe L1 ). Le ratio maximal de focales accessibles sans discontinuité est donc égal au nombre d'ouverture de la caméra.

Dans l'exemple proposé à la figure 2, la focale maximale visée est 420 mm, avec une ouverture de F/4. On constate sur les courbes de la figure 2 que la focale minimale accessible sans discontinuité est effectivement de 110 mm environ.

Les discontinuités de courses sont éliminées dans le cas particulier où les groupes L2 et L30 passent par un grandissement -1 et 1 en même temps. Cependant, cette configuration, qui correspond à une distribution particulière de focales, ne peut être réalisée que pour une seule valeur de température. Or, comme le montrent les figures 3A à 3C, sur une plage de températures de fonctionnement de caméra infrarouge (typiquement -40 0 C à +70 0 C), les discontinuités 20 doivent être importantes à une des bornes de température - par exemple -40°C, voir figure 3A - pour éviter les zones

mortes à l'autre borne - par exemple +70 0 C, voir figure 3C - , compte tenu de révolution des focales des groupes en fonction de la température. PRINCIPE DE L'INVENTION

La figure 4 représente schématiquement l'architecture optique fonctionnelle d'une caméra d'observation d'une scène, selon l'invention, dans laquelle le groupe L30 de la figure 1 est scindé en deux éléments, à savoir un groupe L3 compensateur et un module imageur L4.

La caméra présente une zone de mise au point.

L'architecture de la caméra comporte ainsi les groupes L2 et L3, mobiles sur l'axe optique OO'.

L2 est un groupe divergent (c'est à dire à focale négative) appelé variateur, et L3 est un groupe convergent (c'est à dire à focale positive) appelé compensateur.

L'ensemble des groupes L2 et L3 forme ainsi un module 123 modificateur de champ optique, le module modificateur étant apte à faire varier la valeur du champ optique pour assurer la fonction zoom optique de la caméra.

Le module 123 modificateur comporte préférentiellement un groupe frontal L1 , fixe. Le module modificateur 123 constituent préférentiellement, mais non limitativement, un groupe afocal de grossissement variable.

Très avantageusement, le module modificateur 123 est afocal.

On entend dans la présente description par « afocal » que le module

123 n'a pas de distance focale (le module 123 donne alors une image à l'infini d'un objet placé à l'infini), ou alors une distance focale extrêmement longue. Ainsi, le module 123 a distance-focale minimale de 30 000 mm (30 m) pour la focale la plus longue de la caméra.

La zone de mise au point est comprise entre l'infini et une distance de l'ordre de la dizaine de mètres par rapport à l'objectif.

Selon l'invention, le module modificateur 123 forme d'un plan objet situé dans la zone de mise au point dans la scène une image intermédiaire à l'infini, de sorte que le module est afocal selon la définition précédente, c'est-à-dire qu'il n'a pas de distance focale, ou une distance focale très longue (supérieure à une distance de l'ordre de 30 m).

L'afocalité permet tout d'abord d'éviter la présence de zones mortes dans l'image sur toute la plage de distances focales de la caméra.

De plus, l'afocalité permet de maintenir la mise au point lors d'une variation du champ de la caméra. En effet, le module modificateur 123 formant une image intermédiaire à l'infini, le module imageur, qui reste fixe, forme une image de l'image intermédiaire dans son plan focal pour toutes les valeurs de champ.

Ensuite, l'afocalité du module modificateur permet un découplage de la fonction de chaque groupe optique composant le module. Le déplacement du groupe optique divergent (le variateur) permet de faire varier la distance focale de la caméra. Le déplacement du groupe optique convergent (le compensateur) permet de maintenir l'image focalisée sur un plan de focalisation fixe, à savoir matrice du détecteur, lorsque la température ambiante varie et lorsque la focale varie. Les déplacements des groupes en fonction du champ, de la distance de focalisation et de la température de fonctionnement sont régis, comme on l'explique un peu plus loin, par des lois mathématiques simples, compatibles d'un traitement numérique en temps réel.

Cette propriété permet un pilotage par asservissements numériques à partir de deux motorisations indépendantes, et l'implantation de fonctionnalités valorisantes au niveau de la caméra, telle qu'une fonction de téléméthe intégrée.

Le groupe L3 est mobile sur l'axe optique OO' et focalise l'image A'3 à distance paraxiale proche ou égale à l'infini. La relation ci-dessus (Equ 3) est de ce fait toujours vérifiée, quelles que soient la température et la distance de focalisation dans l'espace de la scène à observer. Il n'y a pas de zone morte dans la plage accessible de focales.

Le module imageur L4, fixe sur l'axe OO', permet notamment de focaliser l'image dans le plan focal souhaité, à savoir la matrice d'un détecteur 5 matriciel apte à détecter un rayonnement infrarouge. Il assure également le transport de la pupille, de façon à la conjuguer sur l'écran refroidi 50 du détecteur. Cette pupille est positionnée sur le groupe frontal pour la plus grande focale.

Le module imageur L4 peut lui-même être constitué de plusieurs sous ensembles optiques, de manière à assurer le transport d'image et de pupille. Il peut également inclure, comme on le verra par la suite des miroirs de coudage, afin d'optimiser l'encombrement de la caméra au volume mécanique disponible.

La focale de la caméra est donnée par la relation :

Pour obtenir un ratio R entre la focale longue et la focale courte du zoom de la caméra, le groupe divergent L2 doit couvrir la plage de grandissements

1

A chaque position de L2, il existe une position de L3 qui récupère la focalisation à l'infini. La plage complète de focales est couverte par des courses continues des deux groupes L2 et L3 mobiles.

Dans l'architecture proposée, les lois de déplacement des deux groupes L2 et L3 sur l'axe optique OO' répondent à des modèles génériques polynomiaux. Les variables d'entrées sont :

- F : la distance focale de la caméra ;

- T : la température du milieu dans lequel est placée la caméra ;

- D : La distance de focalisation dans l'espace de la scène.

Les lois de déplacements donnant les positions z2 et z3 des groupes L2 et L3 sont donc :

Dans ces relations, les coefficients 2 ^ ' 3j - ' sont linéairement dépendants de la température (prise de préférence à proximité du groupe k frontal L1 ). Les coefficients 3j sont des constantes, indépendantes de la température k Les valeurs des coefficients C 21 (T) , C 3 j (T) et 3j dépendent des dispersions de fabrication, et doivent être déterminées par calibration sur chaque caméra. Le nombre de positions de calibration et les ordres n et m d'interpolation sont définis en fonction de la précision recherchée.

En d'autres termes, la position du vahateur est calculée à partir d'un polynôme au moins d'ordre 1 , en fonction de l'inverse de la focale, les coefficients de ce polynôme étant linéairement dépendants de la température.

La position relative du compensateur par rapport à la position du vahateur étant calculée à partir d'un polynôme au moins d'ordre 1 en fonction de la focale, les coefficients de ce polynôme sont linéairement dépendants de la température et de l'inverse de la distance de focalisation. Les polynômes sont très avantageusement au plus d'ordre 4. La focalisation à distance finie est assurée par déplacement du groupe

L3 uniquement. L'architecture optique proposée conduit à des lois de déplacement des groupes mobiles compatibles d'un pilotage par asservissements numériques.

Chaque groupe optique L2 ou L3 mobile est intégré dans une mécanique de déplacement/guidage comportant respectivement un moteur 20 ou un moteur 30, associée à un module électronique 40 de recopie de position. Chaque groupe est pilotable par le module électronique 40, apte également à assurer l'asservissement numérique en vitesse ou en position.

Le module 40 est relié au moteur 20 de pilotage du groupe L2 et relié au moteur 30 de pilotage du groupe L3. Le module 40 est apte à commander les moteurs 20 et 30, et comporte également des moyens de calcul.

L'asservissement est réalisé en vitesse ou en position, sur les consignes calculées à partir des lois des relations (Equ 4).

L'asservissement en position consiste à rallier dans un temps minimal des positions discrètes de focale et/ou de distance de focalisation. L'asservissement en vitesse consiste à passer, de façon continue et sans perte d'image, d'une position de focale à une autre en suivant une loi ergonomique de variation de la focale en fonction du temps. La netteté des images est conservée sur le plan de focalisation initial.

Bien entendu, inversement, à partir des positions des groupes mobiles L2 et L3 (information de recopie de position), il est possible de calculer les valeurs courantes de la focale et de la distance de focalisation.

L'architecture optique proposée conduit à des lois polynomiales compatibles d'un traitement numérique en temps réel.

Ces informations peuvent être transmises par la caméra à un dispositif de traitement externe, par l'intermédiaire d'une liaison série.

Le champ FOV, associé à un point donné de l'image, est calculable à partir des positions z2 et z3 courantes des groupes L2 et L3. En effet, pour une distance de focalisation infinie, la valeur du champ ne dépend que de la position du groupe L2. De plus, pour focaliser à distance finie, seul le groupe L3 est déplacé. Mais dans le cas où la distance de focalisation n'est pas l'infini, la valeur de champ à l'infini doit être corrigée par une loi linéaire en fonction de la position du groupe L3, par rapport à sa position à l'infini. n

FOV(T,z 2 ,z 3 ) = (\ + a - (z 3 -z 3 (∞)))∑D 2!l (T) - z 2 ι ι=0

Le coefficient a résulte d'un calcul théorique.

Les coefficients Dl ^ τ ' sont déterminés avec les mêmes données de calibration que celles utilisées pour les coefficients Cl λ τ) .

La distance D de focalisation est calculable à partir de la position courante z3 de L3, par rapport à la position pour une focalisation à l'infini. F est la focale correspondant à la position z2 du groupe L2 pour une distance de focalisation à l'infini.

J=O t K pl

D = -

Z 3 - Z 3 (∞)

(Equ 5)

La loi de (Equ 5) permet de calculer, grâce au module 40 formant également moyens de calcul, la distance d'une cible dans la scène à partir de la position courante mesurée du groupe L3.

La mise au point sur la cible peut s'effectuer par un réglage manuel ou par l'intermédiaire d'un autofocus par traitement d'image.

La distance de la caméra à la scène sur laquelle s'effectue la mise au point est avantageusement délivrée par une liaison série ou par un affichage en incrustation sur la vidéo, sans avoir recours à un télémètre extérieur à la caméra.

Par ailleurs, les moteurs indépendants 20 et 30 des groupes mobiles L2 et L3 permettent de présenter au détecteur 5 une image défocalisée de la scène. L'image défocalisée uniforme, qui correspond à une température moyenne de la scène observée, peut périodiquement être présentée pour uniformiser entre elles les réponses des pixels du détecteur 5. Cette fonctionnalité économise une motorisation supplémentaire pour un obturateur.

Le diaphragme d'ouverture est conjugué sur le groupe frontal pour la plus longue focale F de la caméra. La conjugaison minimise alors le diamètre, la masse et le coût de réalisation du groupe frontal.

La conjugaison du diaphragme sur le groupe frontal conduit à un rapport de la focale du groupe optique constitué des lentilles 41 et 42 sur la focale du groupe 43 ayant une valeur supérieure à 4. EXEMPLE D'UN ZOOM DE RAPPORT X20 POUR CAMERA MATRICIELLE 3-5 μm

La figure 5 montre un exemple, en lentilles réelles en longue focale, d'une architecture selon l'invention appliquée au développement d'une caméra de focale continûment variable entre 21 mm et 420 mm (soit un rapport x 20) ouvert à F/4.

La caméra est associée à un détecteur 5 matriciel refroidi sensible dans la bande spectrale 3.7 à 4.8 μm. Le détecteur comporte un écran refroidi 50. Un cryostat 6 permet de refroidir l'écran 50 du détecteur.

La caméra doit opérer à pleines performances dans la plage de températures [ -40 0 C , +70 0 C].

Dans cette application particulière, la distribution de focales des différents groupes est la suivante, à une température de 20°C :

Z 1 = 113.14 mm / 2 = -11.89 mm / 3 = 76.02 mm / 4 = 70.38 mm

La formule optique comprend dix lentilles, dont trois surfaces asphériques et une surface asphéro-diffractive.

Le module imageur L4 est constitué de trois groupes de lentilles 41 , 42, et 43 et de deux miroirs 7 de coudage.

L'encombrement a été adapté au volume alloué par un coudage en U, réalisé par deux miroirs 7, disposés à 45° par rapport à l'axe optique OO'. L'un des miroirs peut être, grâce à des moyens de déplacement 70, motorisé ou monté sur cales piézoélectrique pour déplacer de façon dynamique l'axe optique OO', afin de permettre une stabilisation d'axe, un sur-échantillonnage, etc.

La caméra comporte également préférentiellement une lame 8 plane à faces parallèles, inclinée et mobile en rotation autour de l'axe optique OO' en amont du détecteur 5, pour créer un décalage de l'axe optique. L'inclinaison et l'épaisseur de la lame 8 sont choisies pour créer un décalage de l'axe optique équivalent à un Vi pixel du détecteur. Ceci est un dispositif de microbalayage permettant d'augmenter la résolution de l'image. Pour permettre une bonne indépendance de fonctionnement de la caméra vis à vis de la température, le groupe frontal L1 du zoom est constitué de deux lentilles convergentes, la lentille extérieure étant sphérique, préférentiellement en ZnS, la lentille interne étant asphéro- diffractive, préférentiellement en ZnSe.

Les figures 6A à 6E représentent les trajets du rayonnement infrarouge dans une caméra pour différentes valeurs de focales. On constate que la pupille de la caméra est toujours conjuguée sur l'écran refroidi 50 du détecteur.

Dans toutes les positions de focales, la qualité optique après tolérancement (c'est à dire incluant les dispersions de fabrication à la fois optiques et mécaniques) est compatible des performances de FTM (Fonction de Transfert de Modulation) reprises dans le tableau 1.

Tableau 1

Les lois de déplacement des groupes mobiles sont établies par calibration individuelle de chaque caméra en neuf positions de focales pour trois températures différentes, puis par interpolation polynomiale d'ordre 4, en fonction de la focale ou de l'inverse de la focale, entre les positions de calibration.

Le procédé de calibration consiste à déterminer la position des deux groupes mobiles L2 et L3 (information électrique de recopie de position), associée à une mesure optique précise de la focale (ou du champ) et un relevé du capteur de température. La position du groupe L3 est optimisée pour obtenir la FTM maximale.

La précision globale des lois de déplacement (incluant les erreurs de mesures et d'interpolation) sur toute la plage de focale et dans toute la gamme de températures est ± 5 μm pour le groupe L2

± 30 μm pour le groupe L3

Ces erreurs sont relatives aux déplacements théoriques calculés pour garantir l'optimum des performances (voir figure 7).

Les lois de positionnements sont inversibles et permettent de fournir en temps réel une recopie numérique précise de la position de focale (précision avec une erreur inférieure à 1 %) et de la distance de focalisation courante (précision avec une erreur inférieure à 2%). On rappelle que des exemples de positions des groupes L2 et L3 sont donnés par les figures 6A à 6 E et par le graphe de la figure 7.