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Title:
INHIBITORS OF TOP-OF-LINE CORROSION OF PIPELINES CONVEYING CRUDES FROM EXTRACTION OF HYDROCARBONS
Document Type and Number:
WIPO Patent Application WO/2013/038100
Kind Code:
A1
Abstract:
The invention relates to a composition for inhibiting corrosion of the upper part (or roof) of a pipeline for conveying wet hydrocarbons, i.e. hydrocarbons comprising a variable amount of water, said composition comprising at least one Amine 1 with vapour pressure greater than or equal to 10 mmHg, and at least one Amine 2 with vapour pressure greater than or equal to 0.1 mmHg and strictly less than 10 mmHg. The invention also relates to the use of such a composition, and also to the method of inhibiting top-of-line corrosion employing said inhibitor composition.

Inventors:
POU TONG EAK (FR)
BOITO STEPHANE (FR)
Application Number:
PCT/FR2012/052024
Publication Date:
March 21, 2013
Filing Date:
September 11, 2012
Export Citation:
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Assignee:
CECA SA (FR)
POU TONG EAK (FR)
BOITO STEPHANE (FR)
International Classes:
C23F11/02; C09K8/54; C10G7/10; C10G75/02; C23F11/04; C23F11/14; E21B37/02
Domestic Patent References:
WO2006032774A12006-03-30
WO2006032774A12006-03-30
Foreign References:
US4490275A1984-12-25
US5965785A1999-10-12
US20050051462A12005-03-10
US2582138A1952-01-08
FR2791695A12000-10-06
FR2875506A12006-03-24
US20100304018A12010-12-02
FR2475578A11981-08-14
GB2084982A1982-04-21
EP0134365A11985-03-20
EP0807696A11997-11-19
FR2791695A12000-10-06
Other References:
M. SINGER: "Sour Top-of-the-Line Corrosion in the Presence of Acetic Acid", CORROSION, vol. 67, 2011, pages 085003
Y.M. GUNALTUN: "Control of Top of line corrosion by chemical treatment", NACE CORROSION, 2001
R. L. MARTIN: "Inhibition of Vapor Phase Corrosion in gas pipelines", NACE CORROSION, 1997
N. N. ANDREEV: "Volatile Inhibitors for C02 Corrosion", NACE CORROSION, 1998
G. SCHMITT: "Inhibition of the top of line corrosion under stratified flow", NACE CORROSION, no. 01032, 2001
Attorney, Agent or Firm:
LHOSTE, Catherine (FR)
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Claims:
REVENDICATIONS

1. Composition inhibitrice de corrosion de voûte, comprenant :

• de 1 % à 30%, de préférence de 5% à 20%, d'au moins une première aminé (Aminé 1 ) de pression de vapeur supérieure ou égale à 10 mm de mercure (1 ,33 kPa), mesurée à 20°C ;

• de 5% à 50%, de préférence de 15% à 45%, d'au moins une deuxième aminé (Aminé 2) de pression de vapeur supérieure ou égale à 0,1 mm de mercure (> 13,3 Pa) et strictement inférieure à 10 mm de mercure (< 1 ,33 kPa), mesurée à 20°C ;

• de 0 à 30%, de préférence de 5% à 20%, d'au moins un additif soufré, choisi parmi les mercapto-acides et les mercapto-alcools ;

• de 0 à 60%, de préférence de 0 à 50% d'au moins une alcanolamine ; et

• éventuellement au moins un solvant, en quantité suffisante pour (q.s.p.) atteindre 100%.

tous les pourcentages (%) étant des pourcentages en poids.

2. Composition selon la revendication 1 , dans laquelle l'Aminé 1 répond à la formule (1 ) suivante :

D1 a

\

N R1 c

Ri b/

(1 )

dans laquelle :

- R1 a est choisi parmi les chaînes hydrocarbonées, linéaires ou ramifiées, saturées ou partiellement ou totalement insaturées, comprenant de 1 à 6 atomes de carbone, et éventuellement un ou plusieurs atomes d'oxygène dans la chaîne,

- R1 b et R1c, identiques ou différents, sont choisis, indépendamment l'un de l'autre, parmi l'atome d'hydrogène et les chaînes hydrocarbonées, linéaires, ramifiées ou cycliques, saturées ou partiellement ou totalement insaturées, comprenant de 1 à 6 atomes de carbone, et éventuellement un ou plusieurs hétéroatomes choisis parmi oxygène, azote et soufre, dans la chaîne.

3. Composition selon la revendication 1 ou la revendication 2, dans laquelle l'Aminé 1 est choisie parmi la MOPA (méthoxy-3-propylamine) et l'EDIPA (N,N-di- isopropyléthylamine)

4. Composition selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans laquelle l'Aminé 2 répond à la formule (2) suivante :

dans laquelle :

- R2a est choisi parmi les chaînes hydrocarbonées, linéaires, ramifiées ou cycliques, saturées ou partiellement ou totalement insaturées, comprenant de 1 à 12 atomes de carbone, et éventuellement un ou plusieurs hétéroatomes choisis parmi oxygène, azote et soufre, dans la chaîne.

- R2b et R2c, identiques ou différents, sont choisis, indépendamment l'un de l'autre, parmi l'atome d'hydrogène et les chaînes hydrocarbonées, linéaires, ramifiées ou cycliques, saturées ou partiellement ou totalement insaturées, comprenant de 1 à 12 atomes de carbone.

5. Composition selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans laquelle l'Aminé 2 est choisie parmi les octylamines, les nonylamines, les décylamines, les undécylamines et les dodécylamines, la n-octylamine étant préférée.

6. Composition selon l'une quelconque des revendications précédentes, comprenant en outre un ou plusieurs autres inhibiteurs, destinés à inhiber d'autres types de corrosion rencontrés dans le domaine de l'extraction des hydrocarbures, notamment la corrosion de fond de conduite.

7. Utilisation d'une composition selon l'une quelconque des revendications précédentes, pour inhiber la corrosion de voûte des conduites d'hydrocarbure dans lesquelles circulent du gaz, du pétrole brut, du gaz et du pétrole brut, en mélange avec une quantité plus ou moins importante d'eau.

8. Utilisation selon la revendication 7, dans laquelle la composition inhibitrice est injectée, de préférence en continu, à raison de 100 ppm à 10 000 ppm, exprimés en poids de composition inhibitrice de corrosion pour une partie en volume de fluides corrosifs à traiter.

9. Procédé d'inhibition de la corrosion de voûte d'une conduite de transport de gaz humide et/ou de pétrole brut humide multiphasique, comprenant une phase liquide s'écoulant à la partie inférieure de la conduite et une phase gazeuse s'écoulant à la partie supérieure de la conduite, ledit procédé comprenant au moins une étape d'introduction en continu, en batch ou en squeeze, de préférence en continu, dans ladite conduite d'au moins une composition inhibitrice de corrosion selon l'une quelconque des revendications 1 à 6.

10. Procédé selon la revendication 9, dans lequel la composition inhibitrice est injectée, de préférence en continu, à raison de 100 ppm à 10 000 ppm, exprimés en poids de composition inhibitrice de corrosion pour une partie en volume de fluides corrosifs à traiter.

11. Procédé selon la revendication 9 ou la revendication 10, comprenant en outre la mise en œuvre d'un ou plusieurs traitements physiques, notamment à l'aide de racles.

Description:
INHIBITEURS DE CORROSION DE VOÛTE DE CONDUITES DE TRANSPORT DE BRUTS D'EXTRACTION D'HYDROCARBURES

[0001] La présente invention concerne le domaine de l'extraction des hydrocarbures, tels que pétrole et/ou gaz, et concerne plus particulièrement les problèmes de corrosion des conduites servant au transport desdits hydrocarbures.

[0002] Les hydrocarbures issus des gisements pétroliers comprennent le plus souvent des mélanges de pétrole brut et de gaz, avec des quantités plus ou moins importantes d'eau, formant une phase aqueuse dans laquelle des gaz acides, également présents dans les hydrocarbures, sont dissous au moins en partie, voire en totalité.

[0003] Sous l'effet des différences de pressions et de températures qui interviennent lors de la remontée des hydrocarbures des couches profondes souterraines jusqu'à la surface, l'eau présente dans lesdits hydrocarbures peut se condenser sur les parois internes des conduites, et principalement sur le fond des conduites (« Bottom of Line », ou « BoL » en langue anglaise) et sur la voûte des conduites (« Top of Line », ou « ToL » en langue anglaise).

[0004] Cette phase aqueuse acide entraîne une corrosion importante des conduites, dénommée « corrosion de fond » dans le fond des conduites (« Bottom of Line Corrosion », en langue anglaise) et « corrosion de voûte » ou « corrosion midi » sur les voûtes des conduites (« Top of Line Corrosion » ou « TLC », en langue anglaise).

[0005] La corrosion de voûte (TLC) est un phénomène important au niveau mondial dans l'industrie de l'extraction de pétrole brut et de gaz, et est particulièrement source de problèmes tant pour les gisements off-shore que pour les gisements on-shore (voir par exemple les travaux de M. Singer et coll. « Sour Top-of-the-Line Corrosion in the Présence of Acetic Acid », Corrosion 67, (201 1 ), 085003 sqq., ou encore : http://corrosion.curtin.edu.au/research/topofline.cfm).

[0006] En effet, dans des conditions d'écoulement laminaire (ou stratifié) des fluides transportés, et lorsque les conditions de condensation sont réunies, on observe très souvent une corrosion interne localisée à la voûte des conduites des conduites horizontales. Cette corrosion est principalement due à l'eau de condensation sur la voûte des conduites, qui contient des gaz acides dissous, notamment hydrogène sulfuré (H 2 S) et dioxyde de carbone (CO 2 ), mais aussi des acides organiques, par exemple acide acétique.

[0007] Plus précisément, dans les conduites multiphasiques de transport de pétrole et/ou de gaz humide à régime d'écoulement stratifié, vague ou vague- stratifié, la phase liquide s'écoule dans la partie inférieure de la conduite, tandis que la phase gazeuse s'écoule dans la partie supérieure de la conduite.

[0008] La phase gazeuse contient le plus souvent des gaz acides, tels que CO 2 , H 2 S, mais aussi et des gaz organiques acides, tel que acide acétique. La phase liquide quant à elle contient des hydrocarbures et une quantité non négligeable d'eau.

[0009] Pour protéger la paroi intérieure de la conduite contre la corrosion sous l'action des acides, il est courant d'injecter dans la conduite, dès la sortie du puits d'extraction, un inhibiteur de corrosion qui se mélange à la phase liquide. Cependant, lorsque le régime d'écoulement est stratifié, vague ou vague stratifié, seule la partie inférieure de la conduite qui est au contact de la phase liquide est efficacement protégée contre la corrosion.

[0010] Or, à l'heure actuelle, les températures d'extraction des hydrocarbures sont de plus en plus élevées, ce qui augmente grandement les risques de corrosion de voûte. En effet, sous l'action de la chaleur, l'eau contenue dans la phase liquide se transforme en vapeur d'eau, laquelle se condense sur la paroi intérieure de la voûte des conduites, qui est refroidie plus ou moins brutalement par l'air et l'eau froids extérieurs (notamment dans le cas des conduites sous- marines).

[0011] Cette eau de condensation présente une action corrosive très importante sur la voûte des conduites entraînant ainsi des dommages considérables sur lesdites conduites, allant de simples piqûres de corrosion, jusqu'à la destruction de la paroi et la fuite des hydrocarbures, ce qui est tout à fait inacceptable du point de vue de la préservation de l'environnement. De tels dégâts conduiraient à des pertes économiques considérables, en termes de dépollution, de pertes d'hydrocarbures, et également en termes de réparation des conduites endommagées.

[0012] De nombreuses conférences internationales, rassemblant les experts mondiaux en matière de corrosion des conduites d'hydrocarbures, sont régulièrement organisées, et reflètent l'importance du problème, notamment en raison du faible nombre de traitements chimiques proposés.

[0013] Il existe en effet déjà divers traitements chimiques, en batch et/ou en continu, en association ou non avec des traitements mécaniques, mais ceux-ci ne sont que peu ou pas du tout acceptés par les industriels, notamment en raison de leur efficacité peu satisfaisante.

[0014] Parmi les divers procédés et dispositifs proposés par le passé, pour empêcher, ou tout au moins limiter, la corrosion de voûte des conduites d'hydrocarbures, l'un desdits procédés consiste à envoyer dans la conduite un ou plusieurs racleurs, de section légèrement inférieure à la section intérieure de la conduite et espacés le long de la conduite, l'espace compris entre les racleurs étant rempli d'un bouchon de liquide inhibiteur. La demande de brevet FR 2 791 695 propose un autre système à racles, en association avec des inhibiteurs de corrosion.

[0015] Parmi les traitements chimiques destinés à limiter la corrosion de type carbonique (due au CO 2 ) et/ou de type sulfhydrique (due à H 2 S), on préconise l'emploi de nombreux inhibiteurs pour protéger efficacement le métal des conduites contre l'une et/ou l'autre de ces corrosions, par injection continue ou en batch dans le fluide corrosif, ledit fluide se distribuant ainsi de manière homogène tout au long desdites canalisations.

[0016] Toutefois, les conditions de traitement s'avèrent délicates voire difficiles, notamment dans le cas où deux voire trois des paramètres suivants sont réunis : i) un écoulement laminaire (ou stratifié) du fluide corrosif, un refroidissement de la canalisation par défaut d'isolement et une présence d'acide organique (en particulier acide acétique) dans la phase liquide.

[0017] Pour lutter contre ce type de corrosion de voûte (TLC), Y.M. Gunaltun et coll. (« Control of Top of line corrosion by chemical treatment », NACE Corrosion, (2001 ), n° 01033) préconisent le traitement par batch, ou par injection, avec un inhibiteur persistant comprenant de la méthyldiéthanolamine (MDEA), afin de neutraliser l'acidité du milieu aqueux corrosif de la matrice de base (BLC).

[0018] Toutefois, il a été constaté que cette aminé ne neutralise pas l'acidité du condensât (gouttelettes d'eau condensées) sur la voûte desdites conduites.

[0019] R. L. Martin, dans « Inhibition of Vapor Phase Corrosion in gas pipelines », NACE Corrosion, (1997), n° 337, et N. N. Andreev et coll., dans « Volatile Inhibitors for CO 2 Corrosion », NACE Corrosion, (1998), n° 241 , ont proposé des inhibiteurs de corrosion volatils (VCI : Volatile Corrosion Inhibitors) à très fort dosage (de l'ordre de quelques pourcents).

[0020] G. Schmitt et coll., dans « Inhibition of the top of line corrosion under stratified flow », NACE Corrosion, (2001 ), n° 01032, ont proposé d'utiliser un inhibiteur dit « grimpant » introduit dans le milieu corrosif comme un inhibiteur conventionnel. Par sa très faible tension superficielle, ce type d'inhibiteur grimperait tout au long de la paroi vers le sommet à l'intérieur de la conduite (position midi), inhibant ainsi la corrosion de voûte.

[0021] La demande internationale WO 2006/032774 décrit des inhibiteurs de corrosion de voûte de conduites d'hydrocarbures efficaces mais qui peuvent encore être améliorés.

[0022] Cependant, aucune de ces solutions connues n'apporte de solution convenable et réellement efficace au problème de corrosion de voûte des conduites d'hydrocarbures utilisées pour l'extraction des hydrocarbures, tels que pétrole et/ou gaz.

[0023] Il existe donc un réel besoin, concrétisé par les pressions constantes des industriels, pour de nouvelles solutions, de nouveaux traitements, permettant une lutte efficace contre la corrosion de voûte des conduites d'hydrocarbure.

[0024] La présente invention propose de résoudre le problème de la corrosion de voûte des conduites métalliques, notamment en acier, utilisées lors de l'extraction des hydrocarbures, et dans lesquelles circulent et/ou sont présents des fluides corrosifs (i. e. de l'eau contenant CO2 et/ou H 2 S et/ou un ou plusieurs acides organiques, en général de l'acide acétique).

[0025] Ainsi, et selon un premier aspect, la présente invention concerne une composition inhibitrice de la corrosion de la partie supérieure (ou voûte) d'une conduite de transport d'hydrocarbures humides, c'est-à-dire d'hydrocarbures comportant une quantité plus ou moins importante d'eau.

[0026] La composition selon la présente invention comprend des composés spécifiques aminés qui, une fois introduits dans le milieu corrosif par injection, en continu, en batch ou en « squeeze », de préférence en continu, d'une part neutralisent l'acidité du milieu corrosif dans la phase où il y a écoulement laminaire et d'autre part passent en phase vapeur pour neutraliser l'acidité des gouttelettes d'eau qui sont condensées (condensât) sur la voûte interne supérieure de la conduite transportant les hydrocarbures extraits.

[0027] Plus précisément, la présente invention concerne une composition inhibitrice de corrosion de voûte, comprenant :

• de 1 % à 30%, de préférence de 5% à 20%, d'au moins une première aminé (Aminé 1 ) de pression de vapeur supérieure ou égale à 10 mm de mercure (1 ,33 kPa), mesurée à 20°C ;

• de 5% à 50%, de préférence de 15% à 45%, d'au moins une deuxième aminé (Aminé 2) de pression de vapeur supérieure ou égale à 0,1 mm de mercure (> 13,3 Pa) et strictement inférieure à 10 mm de mercure (< 1 ,33 kPa), mesurée à 20°C ;

• de 0 à 30%, de préférence de 5% à 20%, d'au moins un additif soufré, choisi parmi les mercapto-acides et les mercapto-alcools ;

• de 0 à 60%, de préférence de 0 à 50% d'au moins une alcanolamine ; et

• éventuellement au moins un solvant, en quantité suffisante pour (q.s.p.) atteindre 100%.

[0028] Sauf indication contraire, tous les pourcentages (%) mentionnés dans la présente description sont des % en poids.

[0029] Selon un aspect de la présente invention, l'Aminé 1 répond à la formule (1 ) suivante :

(1 )

dans laquelle : - R 1 a est choisi parmi les chaînes hydrocarbonées, linéaires ou ramifiées, saturées ou partiellement ou totalement insaturées, comprenant de 1 à 6 atomes de carbone, et éventuellement un ou plusieurs atomes d'oxygène dans la chaîne,

- R 1 b et R 1c , identiques ou différents, sont choisis, indépendamment l'un de l'autre, parmi l'atome d'hydrogène et les chaînes hydrocarbonées, linéaires, ramifiées ou cycliques, saturées ou partiellement ou totalement insaturées, comprenant de 1 à 6 atomes de carbone, et éventuellement un ou plusieurs hétéroatomes choisis parmi oxygène, azote et soufre, dans la chaîne.

[0030] L'Aminé 1 est en règle générale considérée comme une amine « non grasse », et comprend avantageusement moins de 8 atomes de carbone au total. De préférence, dans l'Aminé 1 , R 1c représente l'atome l'hydrogène, ou un groupement alkyle, de préférence choisi parmi méthyle, éthyle, n-propyle et iso- propyle.

[0031] D'une manière générale, toutes les aminés représentées par la formule (1 ) ci-dessus peuvent convenir, pour autant toutefois que la pression de vapeur de ladite Amine 1 soit supérieure ou égale à 10 mm de mercure, mesurée à 20°C.

[0032] À titre d'exemples non limitatifs et illustratifs, l'Aminé 1 peut être choisie parmi la MOPA (méthoxy-3-propylamine) et l'EDIPA (N,N-di-isopropyléthylamine) dont les pressions de vapeur respectives sont 1 1 mm de mercure et 12 mm de mercure.

[0033] La MOPA étant une amine facilement accessible et aisément disponible dans le commerce, celle-ci représente une Amine 1 tout à fait préférée pour des raisons économiques, d'autres aminés présentant les mêmes caractéristiques peuvent également tout aussi bien convenir.

[0034] Selon un autre aspect de la présente invention, l'Aminé 2 répond à la formule (2) suivante :

2a

R

N R 2c

R (2)

dans laquelle : - R est choisi parmi les chaînes hydrocarbonées, linéaires, ramifiées ou cycliques, saturées ou partiellement ou totalement insaturées, comprenant de 1 à 12 atomes de carbone, et éventuellement un ou plusieurs hétéroatomes choisis parmi oxygène, azote et soufre, dans la chaîne.

- R 2b et R 2c , identiques ou différents, sont choisis, indépendamment l'un de l'autre, parmi l'atome d'hydrogène et les chaînes hydrocarbonées, linéaires, ramifiées ou cycliques, saturées ou partiellement ou totalement insaturées, comprenant de 1 à 12 atomes de carbone.

[0035] L'Aminé 2 est en règle générale considérée comme une amine « grasse », et comprend avantageusement au moins 8 atomes de carbone au total. De préférence, dans l'Aminé 1 , R 2c représente l'atome l'hydrogène, ou un groupement alkyle, de préférence choisi parmi méthyle, éthyle, n-propyle et / ' so-propyle. On préfère en outre les Aminés 2 dans lesquelles R 2b représente une chaîne linéaire de formule -[(CH 2 )2-NH] n -H, où n varie de 0 à 10, de préférence de 0 à 5, de préférence encore de 0 à 3.

[0036] D'une manière générale, toutes les aminés représentées par la formule (2) ci-dessus peuvent convenir, pour autant toutefois que la pression de vapeur de ladite Amine 2 soit supérieure ou égale à 0,1 mm de mercure et strictement inférieure à 10 mm de mercure, à 20°C.

[0037] À titre d'exemples non limitatifs et illustratifs, l'Aminé 2 peut être choisie parmi les alkylamines primaires comportant de 8 à 22 atomes de carbone, et plus particulièrement parmi les octylamines, les nonylamines, les décylamines, les undécylamines et les dodécylamines. La n-octylamine, dont la pression de vapeur est de 1 mm de mercure à 20°C, représente une Amine 2 tout à fait préférée pour les compositions de la présente invention.

[0038] Les compositions selon la présente invention comprennent éventuellement mais avantageusement au moins un additif soufré, choisi parmi les mercapto-acides, les mercapto-alcools, et autres, ainsi que les mélanges de deux ou plusieurs d'entre eux en toutes proportions.

[0039] Des exemples non limitatifs de tels additifs soufrés qui peuvent avantageusement être présents dans la composition de l'invention sont le mercapto-éthanol, le mercapto-propanol, l'acide thioglycolique, l'acide mercaptopropionique, pour ne citer que les plus aisément disponibles d'entre eux, l'acide thioglycolique étant tout particulièrement préféré.

[0040] Les compositions selon la présente invention peuvent également comprendre au moins une aminé participant à la neutralisation de l'eau condensée. De telles aminés sont choisies avantageusement parmi les aminés liquides, solubles dans l'eau, et de préférence parmi les alcanolamines, telle que par exemple la mono-éthanolamine, la di-éthanolamine, la tri-éthanolamine, et autres, ainsi que les mélanges de deux ou plusieurs d'entre elles en toutes propotions.

[0041] Selon un autre aspect préféré, la composition selon la présente invention comprend également au moins un solvant, généralement choisi parmi l'eau, les solvants organiques hydrosolubles et les mélanges eau / solvant(s) organique(s) hydrosoluble(s).

[0042] Parmi les solvants organiques hydrosolubles, on peut citer les alcools et les éthers en particulier, parmi lesquels on préfère les alcools et les glycols, tel que par exemple, et de manière non limitative, ceux choisis parmi le méthanol, l'éthanol, le glycol, le monoéthylèneglycol (MEG), le diéthylèneglycol (DEG), le triéthylèneglycol (TEG), le 2-butoxyéthanol, et les mélanges de deux ou plusieurs d'entre eux en toutes proportions.

[0043] Selon encore un autre aspect, les compositions de la présente invention telles qu'elles viennent d'être définies peuvent être utilisées seules, en mélange ou en formulation avec un ou plusieurs autres inhibiteurs, destinés à inhiber d'autres types de corrosion rencontrés dans le domaine de l'extraction des hydrocarbures, par exemple la corrosion de fond de conduite (BLC).

[0044] Comme exemples d'inhibiteurs de corrosion de fond de voûte, on peut citer des composés aminés qui sont de préférence totalement solubles dans l'eau de telle façon qu'après leur injection, ces produits se trouvent dans la phase aqueuse de fond de conduite. De manière avantageuse, ces inhibiteurs de BLC ne doivent favoriser ni la formation d'émulsion huile-dans-eau, ni la formation de mousse. À titre d'inhibiteurs de corrosion de fond de conduite dits conventionnels, on peut par exemple citer les imidazolines et/ou leurs dérivés et/ou les esters phosphoriques et/ou les thioacides. De tels inhibiteurs de fond de conduite sont en général utilisés à des concentrations variant de 10 ppm à 50 ppm en poids par partie volumique de fluide à traiter.

[0045] Parmi les imidazolines préférées, on peut citer celles qui proviennent de la réaction de condensation entre un acide gras (ou un mélange d'acides gras) de formule RCOOH où R est une chaîne alkyle linéaire ou ramifiée comprenant de 12 à 22 atomes de carbone, et une polyalkylène-polyamine dont le nombre de carbone peut varier de 4 à 20, telle que par exemple la DETA (diéthylène- triamine), la TETA (triéthylène-trétramine), la TEPA (tétraéthylène-pentamine) ou la PEHA (pentaéthylène-hexamine) répondant à la formule suivante :

dans laquelle R est tel que défini précédemment et n prend les valeurs 1 à 10, bornes incluses.

[0046] Selon un autre aspect, on préfère les imidazolines oxyéthylées ayant de 1 à 20 motifs oxyéthylène.

[0047] Les compostions inhibitrices selon la présente invention peuvent être utilisées pures (100% de matières actives inhibitrices de corrosion) ou diluées ou encore en émulsion ou suspension, dans un ou plusieurs solvants, tels qu'ils ont été décrits précédemment.

[0048] Les compositions selon la présente invention peuvent en outre comprendre un ou plusieurs autres additifs, charges, et autres, inertes vis-à-vis de l'efficacité des inhibiteurs de corrosion de voûte présents dans lesdites compositions.

[0049] De tels additifs sont bien connus de l'homme du métier, et parmi ceux-ci, on peut citer, de manière non limitative, les stabilisants, conservateurs, anti-U.V., ignifugeants, solvants, colorants, et autres.

[0050] Les compositions selon l'invention peuvent être préparées par tous moyens connus, et en général par simple mélange des divers composants desdites compositions dans un ordre quelconque. On préfère toutefois mélanger, sous agitation, les Amine(s) 1 et les Amine(s) 2, puis les autres composants éventuels.

[0051] Les compositions inhibitrices de corrosion selon la présente invention trouvent ainsi une utilisation tout à fait avantageuse dans le domaine de la protection contre la corrosion de voûte des conduites d'hydrocarbure dans lesquelles circulent du gaz, du pétrole brut, du gaz et du pétrole brut, en mélange avec une quantité plus ou moins importante d'eau. L'utilisation des compositions selon l'invention et telles qu'elles viennent d'être définies, pour inhiber la corrosion de voûte desdites conduites forme ainsi un autre objet de la présente invention.

[0052] Ces compostions peuvent être injectées selon toutes méthodes bien connues de l'homme du métier, en continu, en batch ou en squeeze, de préférence en continu, dans les lignes d'extraction desdits hydrocarbures, dans les lignes d'injection des eaux de production, et de manière générale dans tout fluide aqueux, organique ou hydro-organique mis en œuvre dans les champs d'extraction d'hydrocarbures. On peut par exemple également injecter ces compositions via le système dit « gas-lift », bien connu de l'homme du métier.

[0053] Les compositions inhibitrices sont utilisées, de préférence en traitement en continu, à raison de 100 ppm à 10 000 ppm, exprimés en poids de composition inhibitrice de corrosion pour une partie en volume de fluides corrosifs à traiter.

[0054] Selon un autre objet, la présente invention concerne un procédé d'inhibition de la corrosion de la partie supérieure ou voûte d'une conduite de transport de gaz humide et/ou de pétrole brut humide multiphasique, comprenant une phase liquide s'écoulant à la partie inférieure de la conduite et une phase gazeuse s'écoulant à la partie supérieure de la conduite, ledit procédé comprenant au moins une étape d'introduction en continu, en batch ou en squeeze, de préférence en continu, dans ladite conduite d'au moins une composition inhibitrice de corrosion telle que définie précédemment.

[0055] Dans le procédé de l'invention, les compositions inhibitrices sont injectées, de préférence en traitement en continu, à raison de 100 ppm à 10 000 ppm, exprimés en poids de composition inhibitrice de corrosion pour une partie en volume de fluides corrosifs à traiter. [0056] Le procédé selon la présente invention, qui est un traitement chimique mettant en œuvre au moins une composition inhibitrice de la corrosion de voûte telle que définie précédemment, peut comprendre également la mise en œuvre d'un ou plusieurs traitements physiques, notamment à l'aide de racles, comme décrit par exemple dans la demande de brevet FR 2 791 695.

[0057] Un autre aspect de la présente invention est matérialisé par l'utilisation d'au moins une composition inhibitrice de la corrosion de voûte des conduites d'hydrocarbures utilisées dans l'extraction du gaz et/ou du pétrole, ladite au moins une composition étant telle que définie ci-dessus dans la présente description, avec un ou plusieurs traitements physiques (i.e. mécaniques), telles que par exemple traitements par racles, et autres.

[0058] Les modes de réalisation qui ont été décrits ci-dessus ne sont que des exemples parmi les très nombreuses possibilités que l'homme de l'art saura imaginer. Ils n'ont été donnés que pour aider à comprendre le principe de l'invention qui consiste à utiliser au moins une composition inhibitrice de corrosion de voûte des conduites utilisées pour l'extraction des hydrocarbures, la dite composition comprenant au moins une Aminé 1 et au moins une Aminé 2.

[0059] Ainsi, les exemples suivants sont destinés à illustrer la présente invention, sans toutefois en limiter la portée, laquelle est définie à l'aide des revendications annexées.

EXEMPLES

Méthodes de mesure de l'efficacité anti corrosion :

[0060] L'efficacité anti-corrosion est exprimée sous forme de vitesse de corrosion d'un acier au carbone en fonction du temps. La vitesse de corrosion d'un acier est déterminée par la méthode dite LPR (« Linear Polarization Résistance »). En présence de composition inhibitrice de corrosion, plus la vitesse de corrosion est faible plus la composition inhibitrice de corrosion est efficace.

[0061] L'efficacité de la composition inhibitrice de corrosion est exprimée en pourcentage d'efficacité, selon la relation suivante :

%Eff (IC) = [(Vc0n) - (Vc0r2)l x 100 où : %Eff (IC) représente le pourcentage d'efficacité de la composition inhibitrice de corrosion, Vcon représente la vitesse de corrosion en absence de composition inhibitrice de corrosion et Vcor2 représente la vitesse de corrosion en présence de composition inhibitrice de corrosion.

[0062] Cependant, il est d'usage courant dans le domaine de l'anti-corrosion de considérer uniquement la vitesse de corrosion résiduelle (c'est-à-dire après traitement ou après injection de la composition inhibitrice de corrosion). Plus cette vitesse de corrosion résiduelle est faible, plus la composition inhibitrice de corrosion est efficace. Une composition inhibitrice de corrosion efficace, à une dose donnée, présente généralement une protection égale à au moins 90%.

Exemple 1 : Évaluation du pouvoir anti-corrosion a) avec composition inhibitrice « Témoin »

[0063] La corrosion de voûte a été simulée en laboratoire dans des conditions plus sévères que celles rencontrées sur les sites d'extraction des hydrocarbures.

[0064] On chauffe de l'eau déminéralisée contenant 500 ppm (volume/volume) d'acide acétique glacial dans un ballon, jusqu'à une température de 85°C. On maintient à cette température dans le ballon.

[0065] On fait alors barboter, dans l'eau à 85°C, du gaz carbonique (CO 2 ) à raison de 63 mL/heure. Le gaz carbonique entraîne l'évaporation de l'eau dont le condensât est récupéré puis introduit dans une cellule de mesure de corrosion où il est à nouveau saturé en gaz carbonique par barbotage de CO 2 et porté à 60°C.

[0066] Cette cellule est également munie d'un système permettant de mesurer la vitesse de corrosion, par mesure de résistance de polarisation, de l'acier en contact avec le condensât. On obtient une courbe « Témoin » (sans inhibiteur), où on observe que la vitesse de corrosion (Vcor) augmente avec le temps. La durée de l'expérience est fixée à 20 heures. b) avec composition inhibitrice « Comparative »

[0067] Un test similaire est réalisé avec un inhibiteur de corrosion de voûte comprenant principalement de la MOPA (Aminé 1 ), selon l'enseignement de la demande internationale WO 2006/032774.

[0068] On chauffe de l'eau déminéralisée contenant 500 ppm d'acide acétique dans un ballon, à 85°C. On maintient à cette température, puis du CO2 est mis à barboter à une vitesse de 63 ml_ /heure. Le barbotage de CO2 entraîne l'évaporation de l'eau à 85°C.

[0069] Au début de l'évaporation de l'eau par le CO2, on ajoute 500 ppm de la composition Comparative, et on trace la courbe de vitesse de corrosion (Vcor) en fonction du temps à la température de 60°C. c) avec compositions inhibitrices selon l'invention

[0070] Des tests similaires à ceux exposés ci-dessus sont réalisés avec les compositions A, B et C selon l'invention et dont les caractéristiques, ainsi que celles des compositions Témoin et Comparative, sont résumées dans le tableau 1 ci-dessous, dans lequel les pourcentages sont exprimés en poids :

-- Tableau 1 --

[0071] La MOPA (méthoxy-3-propylamine) est fournie par la société Arkema, tout comme la MEA (mono-éthanolamine) et l'ATG (acide thioglycolique). L'octylamine (Aminé 2) est fournie par Clariant. Les imidazolines 4900 et 4912 sont des inhibiteurs de corrosion de fond de conduite fournies par CECA S.A. Le 2-butoxyéthanol (fourni par Brenntag) est utilisé comme solvant des compositions. d) résultats

[0072] Le Tableau 2 ci-dessous présente les résultats de vitesse de corrosion (Vcor) après 20 heures d'expérience, obtenues avec chacune des compositions Témoin, Comparative, et A, B et C selon l'invention.

-- Tableau 2 --

[0073] On observe que dans un milieu corrosif (eau condensée contenant 500 ppm d'acide acétique), la vitesse de corrosion « sans inhibiteur » est de 1 mm/an. En présence de 500 ppm d'une Amine 1 (composition Comparative), la vitesse de corrosion résiduelle est de 0,70 mm/an. Le pourcentage de protection est de 30%, alors que l'on considère qu'un inhibiteur de corrosion de voûte est efficace dès lors qu'il apporte une efficacité de protection supérieure à 90% environ.

[0074] En présence de 500 ppm de Composition C, comprenant une Amine 1 et une Amine 2, on observe que la vitesse de corrosion résiduelle est de 0,09 mm/an, ce qui correspond à un pourcentage de protection est de l'ordre de 91 %.

[0075] La Figure 2 permet de comparer l'efficacité des compositions inhibitrices de corrosion de voûte selon l'invention. On observe que chacune des compositions de l'invention, comprenant une Amine 1 et une Amine 2, sont plus efficaces, en termes d'inhibition de corrosion de voûte, que la composition de référence ne comprenant qu'une Amine 1 et pas d'Aminé 2.