1. Domaine de l'invention

Le domaine de l'invention est celui du bâtiment, et en particulier des cloisons séparatrices ou distributrices.

Plus précisément, l'invention concerne un élément de cloison apte à résister aux effractions.

2. Etat de la technique

Désormais, les cloisons séparatrices ou distributrices non porteuses des bâtiments d'habitation ou de bureau sont généralement réalisées en plaques de plâtre, qui sont légères, rapides à poser et permettent d'engager des travaux de finition immédiatement après la pose.

Un inconvénient des plaques de plaques est cependant qu'elles sont faciles à découper ou à percer à l'aide d'un outillage léger et peu bruyant, tel qu'une scie. Il est donc aisé de procéder à une effraction d'un local en pénétrant par une cloison séparatrice en plaques de plâtre et cette opération s'avère le plus souvent sensiblement plus simple et plus rapide que de forcer une porte d'accès au local.

Afin d'augmenter la durée de résistance aux effractions des cloisons à base de plaques de plâtre, on a proposé de fixer une grille ou un panneau de tôle métallique sur les montants de la cloison.

Un inconvénient de cette technique est que la présence de la grille ou du panneau de tôle métallique complique la pose des plaques de plâtre.

Afin de remédier à cet inconvénient, on a pensé à déporter la grille ou le panneau de tôle des montants, en la ou le logeant entre deux couches de plaques de plâtre superposées.

Cette technique s'avère cependant peu efficace car il suffit de retirer une couche de plaque pour accéder et sectionner les vis de fixation de la grille ou du panneau de tôle.

On connaît par ailleurs une technique de cloison a nti -effraction commercialisée sous la gamme Securistil(marque déposée) consistant à poser une ou plusieurs rangées d'un bac nervuré et/ou ondulé en acier galvanisé, maintenus au sol et au plafond par des rails et des cornières, servant de support de chaque côté de la cloison à des plaques de plâtre.

Un inconvénient de cette technique est que le coût d'un bac acier rigide et résistant est élevé.

Un autre inconvénient de cette technique de cloison a nti -effraction est qu'elle augmente sensiblement le poids de la cloison.

3. Objectifs de l'invention

L'invention a donc notamment pour objectif de pallier les inconvénients de l'état de la technique cités ci-dessus.

Plus précisément l'invention a pour objectif de fournir une technique de mise en œuvre d'une cloison anti-effraction qui soit fiable.

Un autre objectif de l'invention est de fournir une technique de mise en œuvre d'une cloison anti-effraction qui soit d'un coût de revient réduit.

Un objectif de l'invention est également de fournir une telle technique de mise en œuvre d'une cloison a nti -effraction qui soit simple et rapide.

L'invention a encore pour objectif de fournir un élément de cloison de qualité anti-intrusion, répondant aux exigences de niveau 2 et 3 des normes européennes XP ENV 1627 et XP ENV 1630.

Un objectif de l'invention est également, dans au moins un mode de réalisation particulier, de proposer un élément de cloison qui résiste aux impacts balistiques.

4. Exposé de l'invention

Ces objectifs, ainsi que d'autres qui apparaîtront par la suite sont atteints à l'aide d'un élément de cloison d'un bâtiment, apte à résister aux effractions, à ossature métallique.

Selon l'invention, ladite ossature présente deux rangées de montants, sensiblement parallèles et orientées suivant la direction longitudinale dudit élément de cloison, les montants d'une rangée étant décalés par rapport aux montants de l'autre rangée dans ladite direction longitudinale, et en ce que ledit élément de cloison comprend une feuille métallique logée entre lesdites deux rangées de montants, solidarisée à au moins deux montants d'une desdites rangées de montants.

Ainsi, de façon inédite, l'invention propose de mettre en œuvre deux rangées de montants, astucieusement décalées dans la direction de la cloison afin de limiter l'espacement entre deux montants successifs le long de la cloison et donc d'obstruer plus efficacement le passage au travers de la cloison à l'aide des montants.

Par ailleurs, la feuille métallique qui limite la possibilité d'effraction est avantageusement logée entre les rangées de montants, ce qui ne gêne donc pas la pose d'un parement sur chacune des rangées de montants. Cette feuille peut se présenter sous la forme d'une tôle, d'une plaque ou d'une grille.

L'élément de cloison objet de l'invention permet ainsi de répondre aux exigences de niveau 2 ou 3 des normes européennes XPENV 1627 et 1630. Il s'avère simple à mettre en œuvre et particulièrement économique.

II convient de noter que dans le cadre de l'invention, l'écart entre deux montants adjacents d'une même rangée ou de deux montants adjacents situés l'un sur une rangée et l'autre sur la seconde rangée peut varier. Par ailleurs, il peut être prévu que la feuille métallique soit solidarisée à deux montants d'une rangée non consécutifs, et par exemple à un montant sur deux.

Selon un mode de réalisation particulièrement avantageux de l'invention, ladite feuille métallique est fixée sur la face intérieure desdits au moins deux montants.

Ainsi, en fixant une tôle métallique sur la face intérieure des montants, on empêche une personne commettant une effraction d'accéder aux fixations de la feuille métallique à partir de l'extérieur et de pouvoir les sectionner ou les arracher.

Selon un aspect avantageux de l'invention, ladite feuille métallique est une tôle plane, de préférence en acier galvanisé, d'épaisseur comprise entre 0,5 et 0,7 millimètres. Ainsi du fait de son épaisseur, la feuille de tôle est peu déformable mais peut être cependant percée aisément afin de la fixer aux montants. Par ailleurs, sa surface plane facilite sa mise en appui sur les montants.

De façon préférentielle, les montants de chacune desdites rangées sont espacés de façon sensiblement régulière.

Préférentiellement, le décalage entre les montants desdites deux rangées est sensiblement égal à la moitié de l'espacement moyen entre deux montants consécutifs d'une desdites rangées.

On ne crée ainsi pas dans la cloison de point faible résultant d'un espacement plus important entre deux montants adjacents.

Avantageusement, ledit espacement moyen est compris entre 50 et 80 cm, et de préférence est égal à 60 cm.

Ainsi on dispose d'un espace réduit entre les montants de deux rangées, dans lequel il est malaisé de se faufiler ou de faire passer des objets volumineux.

Selon un aspect particulier de l'invention, une pluralité de couches superposées de plaques de parement, telles que des plaques de plâtre, est solidarisée aux montants d'au moins une desdites rangées.

Ainsi, on améliore les performances acoustiques de l'élément de cloison et sa résistance au feu.

Dans un mode de réalisation préféré de l'invention, trois couches superposées de plaques de parement sont solidarisées aux montants d'au moins une desdites rangées.

De préférence, au moins une de ces plaques de parement est une plaque de plâtre à haute résistance aux chocs et/ou au feu.

Selon un mode de réalisation particulier de l'invention, au moins un desdits montants est formé de deux profilés en "U" ou en "C" montés dos-à- dos.

Ainsi, on privilégie l'utilisation de profilés standards et bon marché. De façon préférentielle, les extrémités inférieures et/ou supérieures des montants de chacune desdites rangées sont reliées par au moins un rail métallique monté sensiblement horizontalement, de préférence par un rail métallique de largeur supérieure ou égale à 45mm.

Avantageusement, de l'isolant thermique est logé entre les montants d'au moins une desdites rangées.

II peut notamment s'agir de laine de roche qui améliore la tenue au feu de l'élément de cloison et contribue à l'isolation acoustique conférée par la cloison. Dans d'autres modes de réalisation de l'invention, il peut également être envisagé de mettre en œuvre de la laine de verre, des panneaux en fibres de chanvre, ou en ouate de cellulose.

5. Liste des figures

D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront plus clairement à la lecture de la description suivante d'un mode de réalisation de l'invention, donné à titre de simple exemple illustratif et non limitatif, et des dessins annexés parmi lesquels :

- la figure 1 est une vue en coupe horizontale d'un exemple de mode de réalisation d'un élément de cloison selon l'invention ; la figure 2 est une vue en perspective d'un élément de cloison selon l'invention, en coupe partielle.

6. Description détaillée d'un exemple de mode de réalisation de l'invention

On a illustré sur la figure 1 une vue en coupe horizontale d'un exemple de mode de réalisation d'un élément d'une cloison de séparation 10 selon l'invention, qui sépare un local de bureau d'une partie commune, en l'occurrence d'un couloir.

L'élément de cloison 10 présente dans sa direction longitudinale deux rangées parallèles 131 et 132 de montants 12, formés de profilés en "U" M48 en acier galvanisé de six dixièmes de millimètre d'épaisseur, montés dos-à- dos et assemblés ensemble par vissage. La rangée de montants 131 est disposée côté couloir et la rangée de montants 131 du côté du local.

Les montants 12 de chaque rangée 131 ou 132 sont espacés régulièrement de 60 cm dans ce mode de réalisation de l'invention. Comme on peut le voir sur la figure 1, les montants de la rangée 132 sont centrés entre les montants de la rangée 132 et décalés par rapport à ces derniers dans la direction longitudinale de l'élément de cloison 10 d'un intervalle de 30 centimètres, correspondant au demi-espacement entre les montants 12 de chaque rangée 131 ou 132.

Un panneau de tôle plane 14 de six dixièmes de millimètres d'épaisseur est vissé avantageusement sur la face intérieure 15 des montants de la rangée de montants 131. On peut ainsi constater que de cette façon, on empêche une personne commettant une effraction sur l'élément de cloison 10, pour tenter de pénétrer dans le local, d'accéder aux vis de fixation du panneau 14 (représentée sur la figure 1 par leur axe 18) pour les couper ou les scier.

Le panneau 14 s'étend sur toute la hauteur des montants et sur 0,6 mètre de largeur dans la direction horizontale. Un panneau de tôle plane sensiblement identique 16 ou 17 est fixé de chaque côté du panneau 14 dans le prolongement et au contact du panneau 14.

Dans des variantes de ce mode de réalisation particulier de l'invention, il peut être envisagé de riveter les panneaux de tôle 14, 16 et 17 aux montants de la rangée 131.

Trois couches superposées de plaques de plâtre 110 de type "BA13" sont fixées par des vis sur chaque rangée de montants 131 et 132 du côté tourné vers l'extérieur de la cloison, afin d'habiller et d'assurer l'isolation acoustique du local.

Avantageusement la plaque de plâtre 111 montée sur les surfaces extérieures de la cloison est une plaque de plâtre à haute résistance aux chocs et/ou au feu. Cette plaque 111 est destinée à être peinte ou revêtue d'un papier peint, de tissu et/ou d'une couche d'enduit de parement.

L'épaisseur totale de ces trois couches superposées est de 38 millimètres, portant l'épaisseur totale de l'élément de cloison à environ 165 millimètres. Sur chaque rangée 131 et 132, une couche isolante 112 de laine de roche de 45 millimètres d'épaisseur est logée dans l'espace intermédiaire entre deux montants 12 consécutifs de la rangée.

Sur la figure 2, on a représenté l'élément de cloison 10 en coupe partielle dans une vue en perspective.

Il apparaît sur la figure 2 qu'en partie inférieure et supérieure, les montants sont fixés par leurs extrémités dans deux rangées parallèles de rails métalliques 21 et 22, de largeur égale à 48 millimètres, vissés respectivement au sol ou au plafond, qui assurent la solidarisation de la cloison avec la dalle plancher inférieure et la dalle de plancher supérieure.

Il convient de noter que des essais destructifs ont montré que l'élément de cloison illustré sur les figures 1 et 2 répond aux exigences de niveau 2 et 3 des normes européennes XPENV 1627 et XPENV1630, ainsi qu'aux exigences de niveau BPl de la norme française définie par la règle technique T64.